So this is Christmas... ☼ Rikler

Je venais de faire part de mes inquiétudes concernant la nature de ma relation future avec Nate à Rafael parce qu’il était mon meilleur ami et qu’il était aussi et surtout la seule personne à qui je pouvais confier absolument tout et n’importe quoi sans avoir jamais peur d’être jugé de quelque façon que ce soit. Et j’avais beau avoir deux autres amis proches qui pouvaient se targuer de me connaître presque aussi bien que l’Espagnol, la relation que j’entretenais avec eux était tout de même très différente de celle que j’avais avec Rafael.

- Comment tu veux qu'il se passe de ton corps et de ton... savoir-faire, en même temps ? allégea-t-il cette atmosphère peut-être un peu trop sérieuse pour un Noël entre meilleurs potes par l’une de ses plaisanteries dont il avait le secret. Tu sais... Je suis pas dans sa tête, et j'ai pas vraiment à parler pour lui, mais de ce que j'en vois, il respecte quand même vachement ta façon d'être, non ? redevint-il alors de nouveau sérieux, en m’expliquant son propre ressenti sur la situation. Je veux dire... Ça fait des mois qu'il craque sur toi, et il t'a jamais emmerdé avec ça, parce qu'il sait pertinemment que ça t'intéresse pas...

- Mouais… fis-je simplement, pas vraiment convaincu par les arguments que venait de m’exposer Rafael.

- Sans doute qu'il aimerait plus, certainement qu'il dirait pas non s'il avait le choix, ça je dis pas le contraire... continua-t-il sur sa lancée, et je buvais ses paroles comme je l’aurais fait avec une bière bien fraîche – bière qui manquait d’ailleurs à notre petite réunion entre amis. Mais ouais, il respecte aussi ton mode de fonctionnement, et faut dire ce qui est, y en a pas quarante mille comme ça... Un sourire amusé vint alors étirer mes lèvres et je lui jetai un regard en coin face à cette remarque qui voulait clairement dire que Nate était quelqu’un de tout à fait exceptionnelle et que je devais me sentir honoré qu’il s’intéresse à moi. Après je crois qu'il est tout à fait conscient de la situation. Et que, donc, il peut pas se passer de toi.

- J’espère bien… déclarai-je encore une fois de la manière la plus simple qui soit, ne me sentant pas vraiment de taille à épiloguer sur ce sujet qui me mettait plus mal à l’aise qu’autre chose… Enfin, pour le fait qu’il est conscient de la situation, m’empressai-je de préciser, ne souhaitant pas que Rafael se méprenne sur mes réelles intentions concernant le jeune barman en pensant que je disais cela en rapport avec sa dernière phrase.

- Bon, puis peut-être qu'il se démerdera mieux que moi à Call of, parce que c'est encore plus une catastrophe que d'habitude là... finit-il par s’exclamer sur le ton de la plaisanterie après que son personnage ait de nouveau succombé sous les balles ennemies.

- Peut-être, fis-je alors en réponse à sa remarque amusée. Mais en attendant, c’est toi mon partenaire de jeu, alors concentre-toi ou j’te tire une balle dans le cul ! blaguai-je à mon tour. Peut-être qu’une bière te motivera un peu plus, proposai-je alors, avant de me lever pour aller dans la cuisine en chercher deux au frigo. Je revins ensuite avec les deux bouteilles décapsulées et en tendis une à Rafael, tandis que je portais la mienne à ma bouche dans le but d’en boire quelques gorgées. On peut changer le jeu, si tu veux.

N’ayant honnêtement jamais été confronté à ce genre de situation auparavant – puisque j’évitais d’habitude soigneusement toutes relations suivies (qu’elles soient purement sexuelles ou non) –, j’avais donc ressenti le besoin naturel de me confier à mon meilleur ami – qui n’était, certes, pas un expert dans ce type de scénario, mais en savait certainement beaucoup plus que moi… – à propos de ce qu’il s’était passé avec Nate hier soir, mais aussi et surtout de la conversation très sérieuse que l’on avait eu ce matin. Et s’il était vrai que j’avais moi-même initié cette conversation afin d’avoir un avis extérieur sur cette affaire quelque peu particulière, il était vrai aussi que ce genre de conversation me mettait franchement mal à l’aise. Voilà donc la raison pour laquelle j’avais rapidement mis fin à la discussion, préférant me concentrer sur le jeu légèrement médiocre de mon meilleur ami.

- Bah je resterai pas en vie plus longtemps comme ça... fit-il remarquer après mon commentaire concernant la balle que je comptais lui tirer dans les fesses s’il ne se bougeait pas un peu plus.

- Le cœur est pas situé au niveau du cul à ce que je sache ! m’exclamai-je alors afin de remettre en doute la mort du personnage qu’il était en train de jouer simplement à cause d’une balle tirée dans les fesses. Je pense que ça se saurait, continuai-je dans le délire quelque peu personnel que j’avais en tête à l’image de cette anatomie un peu particulière. J’aurais peut-être été un peu plus sensible si ça avait été le cas, finis-je par plaisanter, avant d’éclater de rire à ma propre blague – ce qui était légèrement pathétique, je devais bien l’avouer… Je proposai ensuite à Rafael une bière dans le but de le motiver un peu plus que de simples menaces en l’air – et puis, parce qu’il fallait aussi étancher notre soif.

- Ca, je dis pas non ! s’écria-t-il presque aussitôt, comme s’il n’attendait finalement que cela. Je mis donc le jeu en pause afin d’aller rapidement chercher deux bières bien fraîches dans mon frigo rempli à présent à ras bord de nourriture diverse que l’on m’avait offerte. Puis, après quelques gorgées de ce liquide alcoolisé bien frais pour s’humecter quelque peu le gosier, je proposai à Rafael de mettre Call of Duty de côté et de jouer à quelque chose d’autre puisque ne semblait pas assez concentré pour continuer à tuer des gens – il ferait sans le moindre doute un piètre agent secret… Tu sors ton jeu de course ? suggéra-t-il alors, ce qui ne m’étonna absolument pas puisque c’était ce qu’il préférait.

Je rangeai donc le jeu de guerre afin de le remplacer par le jeu de voitures. Et nous passâmes l’après-midi à jouer et à discuter de tout et de rien comme les meilleurs amis que nous étions.