Zyha ♦ Appelez-moi Princesse

Nous vous demandons un minimum de 500 mots pour votre histoire. Vous pouvez la présenter de la forme que vous le désirez (extrait de journal intime, RP, rendez-vous chez un psychologue, interview, ect...).


« Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais. »

Zyha s'était toujours définie comme une princesse. Sous l'égide de ses deux parents d'anciens aristocrates hongrois, elle avait toujours vécu dans un luxe extrême. Et aujourd'hui, dans sa robe de tulle immaculée, soutenue par un corps aux formes parfaites à son goût, elle se sentait puissante. C'était cela surtout qu'elle ressentait.De la force pure. Elle était la plus belle, la plus puissante, celle qui allait épouser celui qu'il fallait. Beau, attentionné, de bonne famille, et surtout riche comme Crésus. Un français qui plus est, au charme presque aussi ravageur que son élocution avec un accent aux notes romantiques. Ziha le sentait, elle touchait du bout des doigts ce qui lui semblait être le paradis.

« Je m'y oppose ! » vociféra une voix.

Zyha quitta des yeux le visage parfait de son mari, releva délicatement son voile de mariée, et après quelques amples battellements de cils, daigna enfin regarder la trouble-fête. Honorine De Bourbon, sœur du très parfait Corentin De Bourbon. Ce dernier tourna à son tour la tête vers sa bien chère sœur, ouvertement outré qu'elle puisse gâcher l'instant solennel de son mariage.

« Cette fichue croqueuse de diamants te retourne le cerveau ! Elle ne veut que ton titre ! Elle se fait tringler par la moitié de Londres dès que tu tournes le dos ! »

Madame De Bourbon lâcha un impérieux cri de choc face au langage de sa fille. Quelques unes des autres femmes s'éventèrent avec leur chapeau comme pour purifier l'air devenu impur par ces injures ; et Corentin cria le prénom de sa sœur. Mais Zyha s'approcha de son futur époux. Elle lui souffla un mot ou deux à l'oreille pour le rassurer, puis s'avança doucement dans l'allée, levant sa robe pour ne point marcher dessus. Arrivée à la hauteur de la jeune Honorine, son regard de peine trahit un instant un profond mépris pour la petite célibataire.
Tout le monde retint son souffle, comme s'ils attendaient les mots toujours très bien pensés de la future mariée. Cependant celle-ci n'ouvrit pas là bouche. Elle se contenta de fermer le poing pour l'envoyer dans le nez de sa belle-sœur.



En ouvrant les yeux, Zyha se rendit compte qu'elle était encore dans son lit de satin. Depuis le mariage, et l'énorme violence qui s'en était suivie, personne ne daignait reparler à la prétendue princesse. Mais elle ne s'en voulait pas le moins du monde. L'aristocratie londonienne se fermait quelques peu à la demoiselles et ses parents ne souhaitaient pas que leur fille unique soit mal vue dans un milieu qui leur tenait tant à cœur. Cette petite tête blonde, à la bouche de chat et à la féminité adorable. Cette petite fille qui s'était toujours bien comportée, avait des notes excellentes à l'école, et allait tous les dimanches à la messe. Leur petit bijou, leur petite perfection. Mais ils ne savaient pas que leur enfant avait un vice fou pour une prétendue aristocrate folle de vingt ans. Sa beauté et son charisme étaient des armes dont elle seule avait jusque là mesuré l’efficacité. Elle fréquentait toujours Corentin en secret, car ce dernier ne pouvait pas résister aux charmes de la princesse rebelle. Celle-ci gardait son sempiternel sourire surfait face à la bourgeoisie, ses manières implacables et son sens des politesses. Mais en secret elle se crêpait les cheveux, épaississait son trait d'eye-liner, et nouait ses t-shirts aux prix exorbitant pour dévoiler un tatouage secret dans le creux de ses reins. Des secrets, elle en avait plus d'un. Zyha fréquentait les boîtes, les quartiers branchés, toujours avec un sac de luxe à la main et le même regard hautain. Elle avait su, grâce à son charisme fou et quelques billets, se créer un réseau de contact et de protection. Et comme elle l'avait toujours rêvée, les gens là-bas la surnommait Princesse.