"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Appelez le 3615, dites "Moiraaaaaa !" 2979874845 Appelez le 3615, dites "Moiraaaaaa !" 1973890357
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Appelez le 3615, dites "Moiraaaaaa !"

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() message posté Dim 22 Jan 2017 - 17:16 par Invité

Moira se masse les tempes, cramponnée au combiné de son téléphone de bureau depuis une demi heure maintenant. Elle subit encore une fois les assauts de ce trop aimable prêtre qui demande encore s'il serait possible d'écouter ce fameux morceau qu'il a eu la chance de voir enregistré dans son église. Mais bien que la discrétion d'un homme de foi ne soit pas quelque chose en laquelle Moira doute aisément, la remise en cause de cette divine qualité au moment où il découvrira les véritables paroles dudit titre la préoccupe assez pour s'obstiner depuis des jours à lui refuser cette faveur, quitte à prétexter une dizaine de fois encore la crainte viscérale de la compagnie et du groupe de voir fuiter la moindre piste musicale avant la sortie officielle de l'album pour justifier sa position. Elle se demande encore comment elle parvient à feindre un rire amical alors qu'elle se répète encore avec une douceur de plus en plus difficile à maintenir. Le prêtre enchaîne sur un ton mielleux dégoulinant qui la fait soupirer alors qu'elle laisse tomber son front dans la paume de sa main et son regard se balade sur la surface de son bureau pour échapper à cette discussion qu'elle a déjà vécue dix fois. Ses sourcils se froncent lorsqu'elle remarque l'écran allumé de son téléphone portable laissé en silencieux depuis l'appel de tonton-la-soutane, et elle tend la main pour l'attraper. N'écoutant plus que d'une oreille, elle se contente de quelques « hum hum... » ou « oui, je comprends... » pour encourager le prêtre à continuer de parler tout seul pendant qu'elle déverrouille l'écran de son cellulaire. « James Wilde. 39 appels manqués. 1 message vocal »
- Nom de dieu !
- Vous dites... ?
Moira cligne des yeux, déglutit, et se précipite pour reprendre.
- Au nom du dieu, je veux dire...
- Oui ! Exactement. Comme toujours. Et c'est pour cela que...
Mais elle est ailleurs, et bien vite, le besoin d'écourter la conversation vient lui tordre les tripes. 39 appels... Même dans ses plus grands élans créatifs il n'a jamais été plus insistant en moins de... Douze minutes ??? Elle manque de s'étrangler.
- N'est-ce pas, chère madame ? … Madame ?
- Oui, oui... Bien sûr.
- Donc nous nous voyons mardi ?
- Heu... Écoutez, j'ai un rendez-vous qui attend dans le couloir depuis un moment déjà. Je peux vous rappeler plus tard, mon père ?
- Jeudi si vous préférez ?
- Je vous rappelle, mon père...
- Madame Oaks...
- Au revoir, mon père.

Elle raccroche et récupère son téléphone. 42 appels manqués.
- Oh ! Bon sang...
Elle ne prend pas le temps d'écouter le message qu'il lui a laissé. Il y a trop de panique dans l'air pour qu'elle perdre ne serait-ce qu'une seule minute de plus avant de le rappeler. A peine a-t-elle laissé passer la première sonnerie qu'elle l'entend déjà décrocher.
- James, qu'est-ce qu'il se passe ? J'espère au moins que le Viper a explosé parce que...
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James M. Wilde
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() message posté Dim 22 Jan 2017 - 17:49 par James M. Wilde

Il a envie de se mettre la tête dans le comptoir. Par sur le comptoir, non non. Dans le comptoir. De prendre de l'élan et de se la fracasser un grand coup, pour contenir la panique, la colère, la rage. Il appuie sur la touche de rappel comme s'il était soudain à la limite de l'autisme, renâclant à s'avouer vaincu par un putain de répondeur ou encore par le sort. À côté de lui, Leela pleure, ses phrases échouent, celles de Kaitlyn sont si connes qu'il a également l'envie galopante de faire une chorégraphie de têtes dans le comptoir... À commencer par celle de la barmaid, à bien y songer. Son téléphone vibre enfin, et il se précipite dessus, manquant de le faire tomber dans la manoeuvre. Dire qu'il répond ne serait pas exact, il aboie :
_ Enfin ! Bordel ! Vous vous rendez compte un peu du temps qu'il faut pour vous joindre ?! Comment ça, ce qui se passe ? Je vous ai dit ce qui se passe, je dois me répéter ? Isolde. Partie. Leela. Ici.
Il reprend son souffle, parce qu'il va littéralement exploser. Les pleurs à côté lui tapent sur le système vu qu'il ne supporte pas grand chose lorsqu'il est dans un état pareil. Il fait un geste sec pour Kaitlyn, comme si elle pouvait miraculeusement contenir les larmes. Il continue :
_ Vous êtes son amie. Je sais que vous êtes son amie, vous allez me faire le plaisir de la retrouver parce que c'est ce que font les amis, je pense être clair. C'est même limpide.
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() message posté Dim 22 Jan 2017 - 18:49 par Invité
Les premiers mots lui font perdre trois dixièmes d'audition et elle se retient d'écarter le téléphone de son oreille. Un soupir d'agacement manque de s'échapper de ses narines alors que le flot continu de James s'écoule à un rythme effréné. Elle ne comprend pas la moitié de ce qu'il lui balance, et après la lenteur du saint patron des grenouilles de bénitier, son cerveau peine à suivre la cadence qu'il lui impose. Seuls quelques mots ressortent du chaos qui lui vient de l'autre bout du fil : « Isolde », « Leela », « partie », « vous », « amie », « retrouver ».
- Attends... Ralentis. Je ne comprends rien de ce que tu me racontes. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Isolde a laissé Leela ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Son cœur se met à tambouriner dans sa poitrine tant l'inquiétude transpire dans la voix de James.
- Elle a pas pu laisser la petiote ! Ça ne lui ressemble pas. James ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis-moi...
Elle se redresse sur son fauteuil, se crispe sur son cellulaire. Tout se précipite déjà dans sa tête. Isolde, laisser Leela derrière elle ? Elle n'y croit pas. Impossible...
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() message posté Dim 22 Jan 2017 - 21:27 par James M. Wilde

Il maintient encore la distance, Kaitlyn est là, il n'est pas dans son état normal, il demeure sur sa stratosphère arrogante et autoritaire. Du moins, de prime abord, c'est ce que l'on pourrait croire, alors que le malaise lui fait simplement perdre la tête, oublier même à qui il parle. Son regard bleu scrute la double porte, par dessus son épaule, comme s'il la voyait de nouveau partir. Il a du mal à comprendre ce que Moira demande, puis raccorde les événements pour les lui narrer :
_ Je... Il y a... C'est que... Johnson est venu lui parler du livre. Vous pigez ce que ça signifie ? Que c'est foutu. Demain tout sortira, en grand, placardé partout, ils diront... Ils diront tous que c'est une fable, que je mens, que je la manipule, que je n'ai aucun respect pour elle, que... Oh putain...
Il se prend la tête, serre ses tempes avec sa main, parvient à baisser d'un ton et à se calmer légèrement, la familiarité galope de nouveau entre eux... Tant pis, il n'aime pas la dévoiler en public, mais là il ne peut plus tenir aucun rôle :
_ J'ai déconné, ça t'étonne ? Elle était tellement en colère, et je n'ai rien arrangé, tu penses. Et elle est partie... partie... Elle ne va pas bien Moira, il faut la retrouver tu comprends ? Et je ne peux pas laisser la petite. Je peux pas...
En arrière fond, Leela assure qu'elle va partir retrouver sa mère, et James marmonne un "oui, oui..." absent, avant que le cri d'alarme de Kaitlyn ne le sorte de ses limbes. Il gueule au bout du fil, en se levant d'un bond :
_ Oh putain, la gosse ! Quitte pas, quitte pas !
Bruit de bas, de course, la porte claque violemment, des voix partout, ils sont au milieu du brouhaha de la rue, il hurle sur les gens, puis parle avec la petite visiblement. Sa bouche se rapproche du téléphone, suffisamment pour que la phrase filtre : "Je suis au téléphone avec Moira, tu sais, cette amie blonde de ta mère, toujours coincée dans un tailleur ? Elle va te la retrouver, et nous on va poireauter parce que Greg va arriver, et qu’il a vraiment envie de te voir. C’est pas super ça ? Monsieur sourire rien que pour toi, avec sa batterie et tout ? Ok, ta mère c’est une vision plus agréable que père la morale, mais on fait ce qu’on peut hein ?" Il cale la gosse, il y a des journalistes qui l'interpellent sur le trottoir d'en face, pour qu'il tourne la tête et qu'ils puissent prendre un foutu cliché, James Wilde avec une gamine dans les bras. Il les ignore et rentre aussitôt dans le Viper, Vega lui ouvre la porte, flegmatique. Il recouvre son souffle et continue sa conversation :
_ Excuse-moi, si en plus elle se fait écrabouiller tu comprends...
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() message posté Lun 23 Jan 2017 - 12:04 par Invité
« Je... Il y a... C'est que... » Ouh la la... James a l'air complètement perdu et son timbre la cueille en plein ventre. Elle se tend encore sur son fauteuil, rappelée à ce lien viscéral qu'ils partagent. Elle l'a connu blessé, elle l'a connu fou de rage, mais rarement elle l'a senti si mort de peur. Elle se retient d'intervenir, lui laisse le temps de réorganiser ses idées et ferme soudain les yeux quand elle entend enfin le nom de Johnson. Tout s'éclaire avant même que James ne poursuive. Ce fouille-merde a déjà failli leur planter la soirée du Viper, et voilà qu'il s'attaque a bien plus sensible encore. Il sait pour James et Isolde. Tu parles ! Wilde entiché d'une écrivaine aveugle et mère célibataire d'une gamine de quatre ans... Voilà qui était trop facile à tacler, les armes pour les déstabiliser étaient toutes trouvées ! Et elles ont visiblement eu l'effet désiré. Moira pourrait entendre d'ici son rire de hyène.

Elle perçoit le ton formel que conserve James sur ses premières phrase : il n'est pas seul, certainement au Viper. Mais surtout elle découvre l'inquiétude qui le tiraille bien plus que les gros titres relatant ses frasques avec cette pauvre fille dans les journaux : la peur de perdre Isolde. Ses mots sont paniqués, et surtout, il la fait entrer pour la première fois dans cette intimité là qu'elle ne sait pas encore vraiment comment appréhender. Alors qu'il récupère son souffle, elle se fait violence pour ajouter d'une voix qu'elle tente de garder aussi rassurante que possible :
- James, calme-toi... Respire une seconde. Depuis quand est-ce que tu prêtes attention à ce qu'ils peuvent écrire dans leurs torchons ? Vous savez ce que vous partagez tous les deux, non ?
Elle manque d'éléments, s'en veut de ne même pas être certaine de ce qu'elle avance. Elle est incapable de savoir la profondeur de la relation qu'ils partagent tous les deux, et ne sait finalement même pas s'ils le savent eux-même. Elle sait simplement qu'elle est assez importante pour que James s'en préoccupe au point de perdre tous ses moyens, et espère qu'il a su le montrer à Isolde, pour que ces racontars ne les atteignent pas.
- Mais je ne comprends toujours pas ce que tu fais avec la puce. Isolde n'est tout de même pas arrivée la bouche en cœur pour te la laisser dans les bras et claquer la porte ?
Un seconde passe, peut-être deux, et le couperet tombe. « J'ai déconné, ça t'étonne ? » Elle ferme les yeux, se laisse tomber sur le dossier en retenant son soupir pour qu'il ne l'entende pas et les doigts se sa main libre viennent se poser sur son front dans un effort pour ne pas lâcher les premiers mots qui lui viennent de peur qu'il ne perde pied complètement. Le masque glisse et emporte avec lui l'illusion de professionnalisme qu'ils entretiennent quand ils sont en public. Il ne faut que quelques mots pour lui faire entrevoir toute la scène : la colère d'Isolde, les provocations de Wilde qui sont trop souvent sa première défense, ses répliques cinglantes et la cassure qui a suivi. Elle sent encore la détresse dans la voix de James, ravale toutes les leçons de morales qu'elle rêverait de lui faire et s'apprête à lui répondre quand son cri la coupe :
- Oh putain, la gosse ! Quitte pas, quitte pas !
- J... James ?
Des pas, une porte, la rue... Seigneur ! Elle se crispe encore sur le combiné.
- James ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Elle l'entend hurler sur des passants, récupérer une Leela en pleurs en se débattant pour ne pas faire tomber le téléphone. Et surtout, elle perçoit un son qui fait naître un frisson désagréable le long de son dos. Des... Des flashs ? Puis des appels. « Hé ! Wilde ! Pour la photo ! » « Montrez la gosse ! » « Monsieur Wilde ! Une réaction, s'il-vous-plaît ! »... Son sang ne fait qu'un tour. Déjà ? C'est pas vrai... Tout s'accélère dans sa tête alors qu'elle entend les murmures de James, a presque un sourire désabusé lorsqu'elle entend la façon dont il la décrit à Leela, puis l'effervescence se tait, comme enfermée de nouveau derrière une porte close. « Elle va te la retrouver » a-t-il dit... Moira déglutit, comme soudain affublée d'une responsabilité qui l'impressionne. Comment pourrait-elle savoir seulement où se trouve Isolde ? Elle laisse encore quelques secondes à James, attend qu'il la récupère à l'autre bout du fil.
- Ne me dis pas que tu as déjà les journaleux à ta porte ?
La question n'attend pas vraiment de réponse, davantage un état des lieux pour comprendre la gravité de la crise. Puis elle soupire, un peu plus fort cette fois, et commence machinalement à ranger les dossiers sur son bureau en calant son cellulaire contre son épaule.
- Quelle merde... Est-ce que tu sais dans quelle direction elle est partie, au moins ?
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James M. Wilde
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() message posté Lun 23 Jan 2017 - 13:51 par James M. Wilde

Il lui sait gré de ses silences alors qu'il coule, qu'il coule à pic dans des peurs qu'il ne croyait pas porter encore, à présent qu'elles explosent toutes. Ce sont des détonations si multiples qu'il ne sait plus où donner de la tête. Son ton se transforme, suit les pleurs de Leela, l'on sent l'agacement autant que la peine s'emmêler au milieu des discours. Le nom de Johnson lui arrache une grimace farouche, haineuse, il tourne la tête, continue dans une rapidité folle, pour que Moira comprenne ce qu'il ressent. Il est incapable de masquer le trouble. Kaitlyn l'observe, elle appuie même souvent ses yeux sur lui sans qu'il ne le remarque, comme si elle découvrait une nouvelle personne et tâchait d'en graver le souvenir. Il tente de se calmer, y parvient presque avec les encouragement doux de la productrice, mais sa question le bloque, le silence est pire qu'éloquent, il est douloureux. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire que cette phrase jetée dans le feu de ses angoisses ? Que doit-il savoir hein ? Pourquoi devrait-il savoir quelque chose d'ailleurs. Partager... Le mot est magnifiquement terrifiant. Pour partager encore faut-il que l'un et l'autre donnent, qu'il y ait un échange consenti et non imposé par la cruauté de leurs journées croisées. Partagent-ils quelque chose ? Ou rien ? Seulement des ombres qui se meurent. Ne pas savoir répondre le met de nouveau en colère, il tranche, aussi incisif qu'avec Isolde tout à l'heure :
_ Quoi, hein ? Qu'est-ce que tu crois ? Que ce qui se passe dans un foutu plumard la rend comptable de mes actions passées et à venir, que j'aurais dû la prévenir, c'est ça ? C'est n'importe quoi, pourquoi faut-il des étiquettes partout, pourquoi faudrait-il savoir ?
Il secoue la tête, l'aigreur l'étouffe, ses propres mensonges sonnent faux, il ne parvient plus à se défendre de l'envie qu'il y ait plus, du besoin que la rage se soit appuyée sur un territoire convoité plutôt que désolé. Après cette agressivité, il résume son comportement de con qu'il vient tout juste d'illustrer, cette parole toujours sur la défensive, ce besoin de protéger par la dureté ce qui demeure éminemment sensible chez lui. S'être attaché à quelqu'un... une femme qu'il puisse désirer encore et encore, c'était inenvisageable. Et pourtant. Moira comprend car elle ne dit rien. Puis la petite s'évade, c'est la course, les journalistes qui telles des hyènes flairent le sang neuf, qui dégoutte du scandale. Ils sont là depuis la sortie du bouquin, tout le temps, le froid ne les fait pas ciller. Il y a une distance réglementaire, ils ne peuvent approcher du Viper, ils n'ont pas le droit, c'est un club privé, mais ils ont le matériel pour abolir les mètres de circonstance posés par la loi. Il soupire fortement :
_ On leur demande de se barrer régulièrement mais ils sont opiniâtres. La connerie ça rend constant.
Il sait presque de quoi il parle. Il garde la petite dans ses bras le temps de terminer la conversation, laisse tomber un petit rire cassant et ironique :
_ Si seulement je le savais. Elle a laissé toutes ses affaires ici, sauf sa canne. Le plus loin du Viper, c'est sûr. Elle était dans un état second. Distant.
Il inspire vivement, se retenant de marmonner d'autres mots qui trahiraient que tout s'étiole depuis un petit bout de temps, que l'impuissance le tue. Il se contente de murmurer :
_ Je veux qu'elle revienne... On l'attend.
Impersonnel. Qu'elle me revienne semble vouloir dire cette phrase même s'il continue de prétendre que c'est uniquement pour Leela.
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() message posté Lun 23 Jan 2017 - 21:03 par Invité
Le silence qui suit la désarçonne au point de la faire douter de ce qu'elle avance. Mais elle se souvient de Hoodoo, elle se souvient des confidences de James le soir du gala, elles se souvient des quelques moments racontés par Leela où il était toujours là, dans une intimité bien trop personnelle pour qu'elle ne représente rien. Il existe quelque chose, qu'ils mettent des mots dessus ou non, et alors que James se retranche encore derrière ses piques, elle le bouscule cette fois sans ménagement :
- Joue pas à ça avec moi, James ! Si t'en croyais un seul mot, tu serais pas dans un état pareil. Alors arrête de te cacher derrière tes grandes phrases, là. T'es en train de paniquer parce que tu sais très bien que t'as joué au con et que les conséquences que tu te prends en pleine gueule impliquent maintenant aussi Isolde. Si elle avait aucune raison de partir, tu serais pas en train de m'appeler, et tu le sais.
Elle se découvre farouche à vouloir défendre cette amie à laquelle elle doit beaucoup trop et qu'elle refuse de voir bafouée, surtout par James, comme si elle se doutait qu'il était un de ceux capables de la blesser le plus profondément, car il s'est emparé d'une place beaucoup trop importante pour qu'il n'ait pas ce pouvoir. Le trouble qu'elle a remarqué chaque fois qu'elles ont évoqué Wilde, la crispation de sa main sur son bras quand il a chanté pour elle au Viper... Trop de signes se sont succédés pour qu'elle ignore ce lien qui la lie à James, même sans qu'elle ne lui en parle jamais vraiment. Et Moira ne peut pas le laisser parler d'elle comme cela, même porté par la colère et la terreur qu'elle sent dans sa voix.

L'escapade de Leela maîtrisée et les journalistes laissés à l'entrée du Viper, elle sent James légèrement moins incisif, adouci ou rasséréné par la présence de la petite qu'il doit toujours tenir dans ses bras. Elle acquiesce de la tête lorsqu'il lance sa pique aux gratte-papiers, puis inspire profondément quand elle entend son rire froid au bout du fil. Non, il n'en sait rien. Cela serait tellement trop simple... Mais Isolde a tout abandonné derrière elle, était distante déjà depuis le départ. Il y a eu un besoin d'urgence, de fuite. Moira pivote sur son fauteuil en réfléchissant, pose son regard sur Londres rendu gris par l'hiver. Et alors qu'elle perçoit à peine le murmure de James, la froideur d'un souvenir qu'elle n'aurait jamais oublié autrefois revient lui glacer l'échine. Elle se crispe sur le téléphone, s'arrête une seconde le temps de s'assurer qu'elle ne s'embrouille pas dans ses propres émotions, puis elle laisse de nouveau retomber son front dans sa main, enfin consciente de la période qu'ils traversent. Les fêtes de fin d'année. Le froid de janvier. L'accident. Peter... Elle se retient de jurer au téléphone pour ne pas alerter James, s'en veut déjà de ne pas y avoir pensé plus tôt. Et elle glisse en se levant pour aller chercher son manteau.
- J'ai peut-être une idée... Mais il faut que j'y aille tout de suite. J'aurais dû être là depuis longtemps déjà...
Elle laisse échapper le reproche, plus pour elle que pour lui, alors qu'elle bataille pour enfiler son manteau tout en gardant son téléphone à l'oreille.
- Je t'appelle dès que j'ai du nouveau. Occupe-toi juste de Leela en attendant, il paraît que tu t'en sors bien avec elle. J'appelle Joe pour faire dégager les journalistes.
Elle court déjà à moitié dans son bureau, range ses derniers papiers, attrape ses clés, son sac, puis elle marque un temps d'arrêt devant sa porte, juste le temps de laisser filtrer entre ses lèvres :
- Ça va aller ?
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() message posté Mar 24 Jan 2017 - 15:04 par James M. Wilde


C'est comme une spirale infernale, il tend des mots dégoulinants de hargne pour qu'on lui oppose ce qu'il souhaite entendre, ces appels lancés par les mutiques espoirs au fond de son être torve. Qu'il demeure quelque chose de mystérieux, d'inconnu, une sensation à sauver de la ruine et de la colère, subtile, fragile aussi. Mais imposer les termes qu'il faudrait pour encadrer ce qu'il ne parvient pas à appréhender est impossible encore. Cependant, ses piètres défenses érodées par la peur s'écroulent sous le discours de Moira, et il respire ce qu'elle dit comme une sorte de parole d'Evangile, avant de concéder, d'une voix terne, acceptant sa défaite :
_ J'ai perdu l'habitude Moira. Je crois que je n'ai jamais eu l'habitude de tout cela.
Il est complètement paumé entre ses attentes et ses envies, ses fautes et ses échappées. Il n'a aucun référent auquel se raccrocher, n'a aucune image de l'unité saine d'un couple et encore moins la déraison de vouloir l'acquérir. C'est une saveur impossible que celle-ci, il la goûte et s'y enivre aussitôt. Et son coeur continue de battre des conditionnels qui s'enchaînent entre eux jusqu'à l'emprisonner. C'est elle qu'il aurait dû enchaîner, depuis longtemps. Il n'en serait pas là aujourd'hui si ça avait été le cas. Quelques mots ferment la parenthèse qui lui a brûlé les lèvres :
_ Elle a eu toutes les raisons de partir depuis le début. Les jours dessinent toutes les raisons possibles. Je ne veux pas être raisonnable, je veux juste qu'elle soit là.

Le calme reparaît, dans son corps, dans son souffle et dans son ton. La gamine, qui irradie au travers de sa chemise, le tranquillise. Il parvient à peindre les souvenirs et les impressions pour la mettre sur la voie, et les silences des réflexions à l'autre bout du fil sont bientôt remplacés par des pas précipités et des mouvements. Il se tend quelques secondes, l'espoir le précipite dans une sorte d'euphorie artificielle, ses poumons s'emplissent largement de l'air ambiant. La formulation lui fait froncer des sourcils tandis qu'il essaye de comprendre à son tour, mais les indices sont nébuleux. De cette histoire il ne sait rien. Il se retient de demander ce à quoi elle songe, il veut savoir, mais que ferait-il d'une piste qu'il serait encore plus frustré de ne pas pouvoir exploiter. Il se contente de soupirer, en ponctuant ses pensées, avant de lui répondre :
_ Ouais ouais, magne-toi, file. Et appelle-moi. Appelle-moi dès que tu la vois. Tu pourras dire à Joe que je veux le rencontrer dans la semaine. Demain ce serait bien. Il va falloir répondre très vite à tout ce bordel.
Il écoute sa précipitation dans sa respiration et dans la musique de ses gestes, il l'imagine très bien, il y a une mêche de cheveux qui doit s'être échappée de sa coiffure, sa tenue ne doit plus être aussi impeccable qu'elle le souhaiterait. Il a un sourire en coin, avant de jeter un oeil à la petite, qui semble l'observer :
_ J'sais pas d'où vient cette rumeur que je m'en sors, mais je promets de pas l'abîmer. Ce sera déjà bien. Maintenant bouge, au lieu de te préoccuper de mes aptitudes. A tout à l'heure.
La communication se coupe sur la fausse sècheresse de son ton, il continue de marcher dans la salle, observe les reflets de ses sensations quelque peu apaisées sur son visage renvoyé par le mur au grand miroir, avant de glisser son téléphone dans la poche arrière de son pantalon. Il lui fait confiance, elle doit savoir. Il le faut, sinon il retournera la ville entière et leur réputation dorénavant partagée n'en sortira que plus éclatante dans la folie qui les nargue déjà...
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() message posté Mer 25 Jan 2017 - 18:03 par Invité
Elle mate cette provocation derrière laquelle il se cache, lui refuse une porte de sortie aussi facile alors que ses excès s'en sont cette fois pris à Isolde. Elle le sent qui réfléchit une seconde, hésite peut-être à repartir dans une envolée plus flamboyante encore. Mais c'est une voix blessée qui lui répond, et la colère de Moira s'éteint aussi vite qu'elle s'est embrasée. Sa phrase la cueille et l'empêche de répondre aussi rapidement qu'elle le voudrait. Elle se calme à son tour, et murmure enfin :
- Un peu de nouveauté, ça fait toujours du bien, James... Non ?
Pourtant, elle ne sait pas elle-même si elle croit à ce qu'elle avance, toujours dans le flou quant au lien qu'ils partagent avec Isolde, à ce qu'ils en retirent... Mais les grandes questions viendront plus tard. Elle ne veut que le raccrocher à quelque chose pour l'empêcher de se perdre, car il n'est pas seul au Viper, et Leela n'a plus que lui. La productrice se perd dans ses pensées avec les derniers regrets que James formule, garde encore le silence plutôt que de lui donner des mots vides de sens, car tout filtre déjà entre ses lèvres. Elle sait que ses rebuffades ne sont que de façades, et les tremblements de sa voix crient toute la douleur qu'il retire d'avoir encore dépassé trop de limites. Elle ne se fait ni juge ni bourreau. Elle écoute, comme une musique différente dont il lui offrirait les premiers accords, une harmonie triste, inquiète et passionnelle. Car tel est le rôle qu'elle s'est choisi. Celui qu'elle gardera toujours.

La course contre la montre est lancée dans son bureau alors qu'elle récupère ses affaires aux quatre coins de la pièce. Son manteau sur les épaules, elle cherche à se rassurer une dernière fois sur son état, et le ton qu'il emploie lui arrache un sourire.
- Je ne divulgue jamais mes sources, et surtout pas à ceux qui font la une du Mirror.
La boutade veut éloigner le drame dans lequel ils sont embourbés, jouer sur cette complicité qu'ils partagent pour l'assurer de son soutien. Les considérations éthiques viendront plus tard. L'urgence est de retrouver Isolde.
- Je te rappelle, James, souffle-t-elle finalement en appuyant sur la clenche de sa porte. Fais attention à toi.  
Le semblant d'autoritarisme qu'il retrouve avant de raccrocher la fait sourire à nouveau et la rassérène. Le Wilde qu'elle connaît lui est revenu un bref instant, et elle traverse le bureau de la compagnie avec une détermination décuplée.

Arrivant près de Holly, elle l'apostrophe avant même le premier « Madame Oaks ? » :
- Holly, j'ai une urgence. Annulez tous mes rendez-vous d'aujourd'hui et essayez de trouver un moment dans la semaine pour les décaler. Si vous hésitez pour l'un d'entre eux, attendez mon retour demain. Je ne sais pas combien de combien de temps je vais avoir besoin. Et ne cherchez à me contacter qu'en cas d'absolue nécessité. Faites passer le mot à toute l'équipe.
- Tout de suite, madame. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?
- Oui. Appelez-moi un taxi.
- C'est comme si c'était fait.
- Merci Holly.
Pour toute réponse, la jeune secrétaire lui offre son plus beau sourire avant de décrocher immédiatement son téléphone et de se plonger dans sa tâche.

Une fois dans l'ascenseur, Moira dégaine à nouveau son cellulaire et compose le numéro de Gyte.
- Moira ?
- Joe, je n'ai pas beaucoup de temps. Écoute. J'ai un problème à régler et je ne sais pas pour combien de temps j'en aurai, mais il faut que je m'en aille pour quelques heures.
- Rien de grave ?
Elle hésite un instant.
- J'en sais rien... souffle-t-elle finalement. Possible. Mais j'ai besoin de toi pour autre chose.  
- Je t'écoute.
- Les rapaces tournent autour du Viper. Je n'ai pas le temps de tout t'expliquer mais aujourd'hui, il faut absolument qu'ils foutent le camp.
- Wilde est à l'intérieur ?
- Oui. Et il y a aussi une petite de cinq ans. C'est la fille d'une amie.
Elle le sent qui se tend comme chaque fois qu'on lui parle d'un enfant piégé dans une situation qu'il n'aurait pas à affronter. L'avocat prend une grande inspiration. Elle voit sa bouche se tordre comme si elle l'avait devant elle. Et il tranche finalement d'un ton sans concession :
- File, Moira. Je m'en charge.
La productrice soupire de soulagement et s'extrait de la cage de l'ascenseur en pressant le pas.
- Merci, Joe.
Elle raccroche. Dehors, le taxi commandé par Holly a à peine le temps de s'arrêter qu'elle s'y engouffre et donne l'adresse de chez elle. Si elle doit partir à la recherche d'Isolde, hors de question de dépendre d'un chauffeur.


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