(✰) message posté Mer 14 Jan 2015 - 14:34 par Theodore A. Rottenford
“ Those who are heartless once cared too much. So with my last breath, I’ll exhale my love for you. I hope it’s a cold day, so you can see what you meant to me.” ✻ Je repoussais mes instincts corrompus du mieux que je le pouvais, mais plus je m’attardais sur mon reflet et plus je réalisais que je n’étais pas un homme du sentiment. Mon cœur vibrait dans le vide qui animait ma poitrine douloureuse, tandis que je serrais Jasmine avec désespoir. Je ne pouvais pas imaginer pourquoi, mais je l’avais aimé sans conditions à la minute ou mon regard imperturbable avait croisé ses joues cramoisies. Les ombres de l’incertitude cheminaient vicieusement autour de ma tête, troublant le cours de mes pensées. Je n’avais jamais ressenti la peur terrible, et paralysante, avant de devenir père. Cet enfant né par surprise, avait bravé toutes mes barrières afin de s’incruster dans un coin de ma mémoire. Je ne pouvais pas oublier. Mes émotions étaient inertes, mais elle avait le pouvoir magique de relancer mon humanité. J’étais maudit, à jamais condamné à lui appartenir. Je soupirai en penchant la bouche vers son visage, mais mes lèvres tremblantes refusaient de sceller mon destin. Je déglutis en la plaçant correctement dans le porte bébé – sans baiser, sans affection particulière. Il faisait froid dans la rue ; le vent d’hiver s’élevait vers les voussures du ciel avant de s’évanouir en un claquement strident, mais malgré le temps, et la grisaille, je refusais de prendre la voiture. Je ne voulais pas risquer de perdre Jasmine de vue en conduisant. L’idée m’était insupportable.
Je soupirai en longeant la promenade pavée de pierres et de poussières. Le visage bienveillant d’Olivia ponctuait mes absences, comme pour me donner du courage. Je lui faisais confiance, mais malgré toute ma foi et mes convictions, la douleur ne me quittait jamais. Je connaissais mes erreurs et mes fautes. Je savais que je transmettais la mafia et tous ses héritages à ma descendance – de gré ou de force. Je crispai le visage, en me dirigeant vers les appartements luxueux de China Town. Après quelques enjambées, et de longues minutes à ruminer mes angoisses, je toquai à la porte de la résidence. Jazz leva son visage afin de m’envelopper de son regard terriblement bleu, identique au mien. Elle était si jolie, parfois colérique, mais si jolie. J’esquissai l’ébauche d’un sourire en plissant les yeux, lorsque Blake apparut dans mon champ de vision. « Bonjour Mini Blake. » Commençai-je avec politesse. Nous étions amenés à nous croiser bien souvent, et même si j’admirais la jovialité de la jeune femme et son penchant pour la frénésie, je balayai la pièce du regard à la recherche de sa grande sœur. J’avais une réunion éminente, et je ne voulais pas risquer d’attirer l’attention sur mes retards répétitifs. « Je viens déposer Jazz. Olivia n’est pas là ? » M’enquis-je en dépassant le hall. Je détachai le porte-bébé avant de libérer la petite de ses chaines, puis je me retournai vers Blake d’un air impassible. Mon visage restait figé sur l’expression calme et désinvolte qui me caractérisait tant, mais je fis l’effort d’un rictus afin d’avoir l’air le plus aimable possible.