Il avait quelque chose dans l'air, la nuit semblait plus douce et le printemps bien présent, les corps se dénudaient. Adieu manteaux et vêtements épais ! C'est la première chose que je remarquais alors que mes pieds montèrent sur le trottoir encore bien occupés malgré l'heure avancée. Il était quoi, peut-être vingt-deux heures quarante cinq ou vingt-trois heures passées ? Il n'y avait que des sourires et des rires pour accompagner ma démarche hésitante. J'avais toujours entendu dire que le quartier gay de Soho était festif et enjoué, mais j'étais loin de m'attendre à cette débauche de bonne humeur, de corps dénudés et de mains taquines. C'était curieux, j'avais envie de m'arrêter et de les observer. Leurs vies semblaient si simples. Et, même si mon angoisse compressait toujours ma poitrine, je dois dire que cette bonne humeur était communicative. Je laissais se dessiner sur mon visage un léger sourire qui m'accompagna jusqu'à ce bar que j'avais choisi sur internet.
Je l'avais choisi car ce bar se vantait d’accueillir des homosexuels mais aussi des "gay friendly". Je ne sais pas encore dans quelle case je devais me ranger et cela me torturait. M'arrêtant devant la devanture, je me mordillais les lèvres pour me pousser à ne pas reculer. J'avais des images en tête : Des images de moi avec Nick qui me laissaient un goût amère en bouche. Je ne pouvais mentir et dire que ce n'était qu'une expérience d'un soir. J'étais revenu et j'en avais redemandé pendant plus d'un mois. Je l'avais supplié car c'est ce qu'il voulait de moi. J'avais...fait des choses et prit des positions que je n'arrivais pas à assumer. J'aurais aimé que cela soit si facile que d'un claquement de doigt, mais ce n'était pas le cas.
Des larges épaules me bousculèrent, non par méchanceté mais pour s'insérer dans ce bar qui me tendait ses bras avec ces deux portes ouvertes. J'en profitais pour rentrer, mon regard plongé dans mes chaussettes et mes mains dans mes poches. Je réalisais un peu trop tard que je ne m'étais peut-être pas habillé pour l'occasion. Simplement vêtu d'un veston en tweed sur sa chemise à carreaux. Je continuais à suivre mon look de vieux professeur d'université. Il ne manquait plus que la pipe à la bouche, mais je n'en étais pas là. En tout cas, rien de séduisant ou qui pourrait plaire.
Observant et essayant de trouver ma place, je ne savais pas où me poser. Je n'osais croiser aucun regard. Je ne voulais qu'avancer et me cacher peut-être au fond jusqu'à trouver le courage de commander. J'avançais donc d'un bon pas jusqu'à que je percute de plein fouet un grand blond qui m'obligea à lever les yeux. Je venais de lui renverser sa boisson dessus. Je ne voulais plus que m'enfuir, mais il était trop tard pour ça.
« Oh ! Mon dieu ! Pardon ! Je suis désolé...Je ne regardais pas....Ca va ? Je suis tellement maladroit...»
C'était tout moi cela. J'étais paniqué alors je déblatérais sans pouvoir m'arrêter. Je sortais des mouchoirs de ma poche intérieur, avec mes allergies. J'étais toujours obligé d'en avoir sur moi. Je tamponnais comme je pouvais pour éponger ma maladresse, allant jusqu'à m'agenouiller pour éponger son pantalon. Je réalisais que trop tard mon geste, ma position et l'endroit. Je remontais pour me dresser le visage cramoisi par l'émotion.
« Je suis désolé...Je ne voulais pas...Pardon...J'essaye pas de vous aguicher...Pas que vous n'êtes pas séduisant...Au contraire...Non, c'est pas ce que je veux dire...»
Oh, mon dieu, tuez-moi s'il-vous-plaît !
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(✰) message posté Mar 15 Avr 2014 - 1:52 par Invité
Je n’ai rien de prévu ce soir et ma journée de boulot se termine à 21 heures. J’hésite à rentrer chez moi et faire mon asocial à regarder la télé et me détendre mais je sais que ce n’est pas une bonne idée. Il vaut mieux que je reste occupé en ce moment. Mike. Mon « ex » si je peux l’appeler ainsi, a décidé qu’il fallait qu’on arrête de se voir. Notre relation n’avait rien de conventionnel. Il habite New York, j’habite à Londres. Nous n’étions pas exclusif. C’était une relation en pointillé comme je me le dis souvent. On se voyait en moyenne une fois tous les six mois. Peut-être à peine plus, mais pas de beaucoup, je n’exagère même pas. Mais quand on se voyait c’était sur quelques semaines et notre passion revenait toujours comme au premier jour. Oui j’avoue je pense avoir été, être, amoureux de lui, mais je ne l’avouerai à personne. Je ne réalise pas encore que nous deux c’est terminé. Pourquoi ? Parce qu’on ne se voyait pas tous les jours. Les coups de fils et les SMS ce n’est pas notre trip non plus. Ca n’a rien changé à ma vie concrètement, mais je n’arrête pas d’y penser. Il faut que je sorte, il faut que je me change les idées. Que je reste occupé. Je n’aime pas ressasser ses paroles dans ma tête. Oui il m’a largué au téléphone.
Je devrais peut être aller dans un bon resto et me faire une orgie de fromage. Non, je n’ai pas faim. Ce serait du gâchis. Une autre idée germe rapidement dans ma tête, le quartier gay. J’y mets assez régulièrement les pieds. C’est là bas que je trouve de la chair fraîche pour me faire plaisir le temps d’une nuit avec des inconnus. Ce soir, je ne sais pas si j’ai envie de ramener quelqu’un, mais j’ai bien envie de voir du monde, de boire, de faire des connaissances. Je ne fais même pas un crochet par chez moi pour me changer, je vais directement direction Piccadilly Circus. Je sais que je suis pas mal comme mec. Pour ne pas dire vraiment très séduisant. Je n’ai jamais besoin de faire beaucoup d’effort pour trouver quelqu’un avec qui passer la soirée. J’attire l’attention, c’est souvent comme ça. Même des femmes, d’ailleurs c’est assez terrible parfois parce que je ne suis pas du genre à dire que je suis gay. C’est pas un truc qui se dit. Est-ce que les hétéros précisent qu’ils le sont systématiquement dans une situation ou une autre ? Non. Et bien moi non plus. C’est peut-être par esprit de contradiction, mais je préfère penser que c’est par esprit d’égalité. Bref, je vais dans le quartier gay une fois que je suis sorti du métro. Au moins là bas je ne serai pas l’objet de séduction de femmes en chaleur qui ferait tout pour venir dans mon lit.
Je rentre dans un bar que je fréquente régulièrement, y’a pas mal de monde, la musique est bonne, c’est un bon début de soirée. Il n’est pas trop tard, 22 heures par là. Je me rends directement au bar pour me commander un cocktail. Je prends un « sex on the beach » pour commencer. Bien sucré, pas trop alcoolisé, une bonne introduction au reste de la soirée. Sauf que me frayant un chemin pour quitter le bar, quelqu’un me rentre dedans assez brutalement et mon cocktail est maintenant imprégné à ma chemise et mon jeans. Le jeune homme devant moi qui a l’air tout droit sorti d’un épisode de Sherlock Holmes se fond en excuse et je ne peux m’empêcher de sourire parce que ça me rappelle que trop bien ma première rencontre avec Mike. Le jeune homme s’embrouille dans ses paroles et je vais doucement poser une main sur son épaule pour qu’il se relève.
« Hey c’est rien t’en fait pas. »
Je regarde l’état de mes vêtements et ouais ce n’est pas beau à voir mais bon, on fini toujours crade à la fin d’une soirée dans un bar.
« Je vais aller faire un tour aux toilettes… Je sais pas pourquoi en fait, je risque juste de me tremper encore plus en mettant de l’eau dessus. Ca va sécher c’est rien. »
Je le regarde, très amusé en me repassant en tête les phrases qu’il a dit dans sa maladresse.
« T’es sûr que c’est pas une technique de drague sorti de Conan Doyle ? »
Je ris un peu après avoir dit ça. Je le taquine, je devrais peut-être pas, il a l’air vraiment nerveux.
« Je plaisante. Je ne refuserai pas que tu me paies un autre verre par contre. »
Non pas que je n’ai pas assez d’argent, mais je pense qu’il se sentira mieux s’il pense qu’il s’est racheté après cette gaffe.
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(✰) message posté Mar 15 Avr 2014 - 16:55 par Invité
C'est peut-être la chaleur dans ce bar, mais je commence à dégouliner sous ma veste. Je me sens toujours aussi idiot, malgré cette main sur mon épaule qui est là pour me rassurer. Je ne descelle aucune colère sur son visage. Ce qui me rassure, même si mes joues sont en feux et que je suis aussi rouge que le fond de son cocktail « sex on the beach » que j'ai à présent renversé sur lui. J'ai envie à présent de m'essuyer le front et de de soupirer de tout mon être, cependant je me retiens. J'essaye de ne pas paraître plus bizarre que je le suis, car je sens bien ces regards sur moi. Je n'appartiens pas à leur monde. J'en ai aucun code. Je ne suis pas comme ces jeunes hommes accoudés au bar sur notre droite qui se dandinent dans ses vêtements si proche de leurs corps qu'on peut en apercevoir toutes les formes mêmes les plus intimes. Je devrais en rougir de les fixer ainsi, mais je suis déjà assez rouge comme ça.
Je ne suis pas comme ces couples au fond du bar qui se cachent à peine, se dévorant l'intérieur de la bouche et se caressant le haut du corps sans aucune pudeur. Cela ne me choque pas et je ne suis pas effrayé. Il y a une parcelle de moi qui se demande pourquoi je ne le suis pas, mais je sais pertinemment que je suis allé bien au-delà du simple baiser avec Nick. Soudain, je repense à cette vidéo qu'il avait mis sur internet. Une bouffée parano s'empare de moi. Je ne peux m'empêcher de penser que tout le monde a vu ces images. Cependant, l'air amusé de celui que j'ai heurté me rassure. Je lui abandonne un sourire alors qu'il tente de me calmer. C'est vrai que les toilettes sont une option, mais je ne peux m'empêcher de rajouter.
« Par contre, j’insiste pour te payer le pressing. Et, je dis pas cela juste pour te donner de l'argent. Je veux dire tu n'as pas l'air d'un prostitué...Quoi que si tu l'es...Je voulais pas te froisser...Je respecte tous les métiers....»
Je meurs d'envie de me taper le front ou la tête contre le comptoir pour arrêter ce débit de paroles. Je me dis que c'est parce que cet homme est beau. C'est vrai, je le regarde, il a un charme fou. C'est peut-être car je suis troublé que je me comporte ainsi ? Sa réponse sur une possible technique de drague sorti de Conan Doyle me fait baisser la tête et passer ma main dans mes cheveux, comme une jeune fille soudainement séduite et ne sachant pas où se mettre.
« Tu m'as démasqué...Mince, moi qui pensais que cela ne se verrait pas.»
Je me surprends moi-même à faire de l'humour et à sentir mon corps se détendre. Je hoche la tête pour souligner que c'est avec plaisir que je lui payerais un verre, ce qui me semble le moindre des dédommagements. Je me dirige vers le bar et je commande un « sex on the beach ». Je commande pour ma part un whisky-coca. Je pense que je vais en avoir besoin. Je me pose tranquillement. J'attends jusqu'à revoir son visage. J'ai entretemps enlevé ma veste et déboutonné les premiers boutons de ma chemise.
« Tiens, ton cocktail. Au faite, moi c'est Niall. Et, encore désolé, je promets de faire des efforts sur mes techniques de drague pour la prochaine fois. Quand je pense que je t'ai traité de prostitué...Au moins, tu auras une bonne histoire à raconter avec moi. »
Je tends mon verre et je me sens soudainement moins angoissé. Toutes mes appréhensions s'envolent. Je suis dans un bar comme un autre même s'il est uniquement composé d'hommes. Mon cœur décélère tranquillement et le calme reprend ses droits sur mon corps agité.
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(✰) message posté Ven 18 Avr 2014 - 0:59 par Invité
Je souris un peu plus largement quand il me dit qu’il veut me payer le pressing. J’apprécie l’attention, il y en a beaucoup qui s’en serait complètement foutu deux secondes après l’incident. Certains surtout qui sont déjà bien trop ivre pour comprendre quoi que ce soit de ce qui les entour. Je retiens un gros rire quand il commence à s’embrouiller de nouveau et qu’il me dit que je n’ai pas l’air d’un prostitué. Je garde un grand sourire aux lèvres et je lui fais un petit clin d’oeil. Ce clin d’oeil m’est venu tout seul. Je ne suis pas en train de le draguer mais c’est dans ma façon d’être. J’adore charmer les gens dès que j’en ai une occasion. Il faut avouer aussi que ça met plus à l’aise les gens.
« Je n’oublierai pas le coup du pressing. Même si c’est des vieilles fringues, je dis pas non à tout ce qui est gratuit. »
Un jeans bleu foncé et une chemise blanche qui n’a rien de spécial, et qui est vieille de plusieurs années, c’est ce que je porte ce soir. Les fringues que j’avais sur moi pendant toute cette journée. J’ai une veste en cuire par dessus le tout, qui est ouverte. Je fais une blague assez nul parlant de Conan Doyle et il entre dans mon jeu, ça me plait. Ce type est sympa. Il a l’air de se détendre petit à petit, il n’a plus cet air coincé qu’il avait un peu plus tôt. Je lui dis que je veux qu’il me paie un autre verre, car après tout c’est la raison première de ma venue dans ce bar. Boire. Passer une bonne soirée. D’accord ça ne rime pas forcément avec alcool, mais ce soir pour moi si. J’ai besoin de me changer les idées et je dois avouer que ce mec me fait bien rire jusqu’à maintenant. Il a l’air de bonne compagnie. Il va vers le bar et je le suis naturellement. Je suis content de voir qu’il a reconnu la boisson que j’avais sans avoir eu besoin de lui dire. Un connaisseur. En tant que barman (ex-barman depuis peu) c’est le genre de chose qui me plaisent. Il me tend le verre une fois qu’il est prêt. Il se présente au passage et décidément ce type me fait vraiment sourire. Il a ce petit quelque chose d’attendrissant je trouve. Aussi, il a l’air de toujours trouver les bons mots. Il est du genre embarrassé mais qui s’en sort bien quand même. Très bien je dirai.
« Merci. Et ouais c’est pas le mieux pour draguer de traiter les gens de prostitué. »
Je continue dans son petit jeu. Je ne cherchais rien de spécial à part une bonne soirée en ville pour ce soir, mais peut-être bien qu’au final je vais rentrer avec quelqu’un. Cet espèce de flirt qui s’est installé entre nous me plaît. Je n’aime pas trop son style vestimentaire mais c’est pas ce qui compte. Il est plutôt beau gosse, et il est drôle.
« Ouais, je compte bien le mentionner à quelques personnes. Je te dirai les feedback que j’ai eu si ça te branche. »
Son numéro de téléphone. Il me faut son numéro s’il veut que je lui fasse un suivi de la situation et je ne serai pas contre. J’aurai peut être pas besoin de son numéro s’il vient chez moi ce soir. Je ne suis pas du genre à revoir plusieurs fois la même personne. Deux fois au grand maximum. Je bois une gorgée de mon cocktail sans le quitter des yeux.
« On va faire un tour dehors ? Je sècherai plus vite à l’air libre. »
Parce que ouais, je dois avouer que je préfèrerai retrouver ma chemise et mon jeans secs. Ce n’est pas agréable comme sensation d’être trempé comme ça. Je baisse les yeux vers mon torse pour regarder les dégâts sur ma chemise. Je me rends compte qu’on devine plus que bien les formes de mon torse. Cette chemise est blanche, j’aurai dû m’en douter.
« Je vais en faire rêver plus d’un comme ça. »
Je relève les yeux vers lui pour voir s’il me mate. J’espère bien que ce soit le cas. Juste pour mon amour propre. Je sais que je suis beau, mais je préfère quand je le vois dans les yeux des gens. Je suis pas contre les compliments non plus. N’importe quoi pour rebooster mon égo toujours un peu plus.