"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici <hot> What if I loved you all along ft future  Eugenia Fitzgerald 2979874845 <hot> What if I loved you all along ft future  Eugenia Fitzgerald 1973890357
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<hot> What if I loved you all along ft future Eugenia Fitzgerald

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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 15:14 par Invité
“ You make me happier than I ever thought I could be and if you let me I will spend the rest of my life trying to make you feel the same way.” Je dévalais les marches menant au hall central de la gare de Liverpool Street. Mes pieds glissaient le long du sol de manière mécanique, incapables de grands gestes ou de pas géants. Mes yeux meurtris roulaient le long des couloirs à la recherche d’un visage familier, n’importe lequel, n’importe qui, pour exorciser ma peur, mais le bâtiment était désert à cette heure tardive. Je serrais les poings avec amertume : C’était le dernier train pour Londres.

Le vent froid soufflait dans mes oreilles les incantations d’un rêve si lointain, qu’il me semblait irréel. J’aimais Eugenia depuis des années, mais je n’avais jamais su trouver les mots pour lui avouer mon secret. J’étais trop jeune, trop désabusé, trop effrayé par le rejet … Trop de mauvaises raisons qui sonnaient comme des injustices dans ma tête. Je déglutis en tentant de ravaler mon appréhension. En vain. Je me sentais flapi.

Ce matin, dans mon cours de littérature – Miss Bennett avait cité Hélène Cixous. Le monde c'est très grand, ce n'est Paris, ou Londres, ou Barcelone. C'est très grand. Le temps c'est une chose très grande aussi, beaucoup plus que mon temps. Le temps et le monde et la personne ne se rencontrent qu'une seule fois. J’avais croisé Ginny pendant des années, mais je ne faisais que la frôler sans la toucher. Elle ne me voyait pas. Pour elle je n’étais que l’ombre d’un enfant blessé – mais pour moi ... Eugenia c’était la vie. Je serrais la mâchoire en me tendant sous mon manteau de laine. Il ne faisait pas spécialement beau- mais je m’avançais vers la concrétisation de mon destin, alors je m’obstinais à voir une certaine beauté partout. La pluie tombait drue dans la majestueuse capitale anglaise , insufflant mon esprit de chants de guerre et d’incitations rebelles. Je sentais mon cœur se serrer. Mes veines tremblantes compressaient les flux de nicotines et de sang qui circulaient dans mon système. J’avais faim, soif et froid en même temps.

Je soupirai en sortant mon paquet de cigarette. Mes mains tremblantes s’appliquaient dans leur tâche, procurant à mon corps avide des flots de vapeurs et de nicotines dont il raffolait. J’inhalais la fumée à plein poumons avant de la rejeter avec lassitude. Fumer - me réchauffait un peu. Je regardais au loin, perdu dans mes pensées et les flashbacks de Cardiff. Je n’avais plus les moyens de me payer un transport en commun – j’avais mis toutes mes économies dans un petit écrin ocre. J’avais choisi la pierre Opale de feu, en m’inspirant uniquement des couleurs du phénix. C’était notre promesse.

Je m’avançais à pas pressés dans les rues sombres et hostiles. Les murs étaient pavés de déception, mais je refusais de me laisser gagner par le doute. Je me mordis la lèvre inférieure en sentant mon genou claquer au contact du tissu humide de mon jeans. Je frissonnai de froid en escaladant les pentes et les virages menant jusqu’au centre-ville. Je pris quelques minutes avant de me résigner à frapper contre la porte close de ma meilleure amie. L’eau ruisselait le long de mon visage afin de camoufler mes émotions. Je sentis mes dents claquer lorsque son visage ensommeillé m’apparut. Dieu, ce qu'elle était belle... Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? C’était une visite fortuite, un élan de courage fugace. Je grinçai en frôlant mes lèvres gercées.

« C’est toi Ginny… » Tremblai-je d’une voix brisée. « ça a toujours été toi…»

Je fendis l’air afin de l'embrasser avec toute ma fougue retenue. Mon cœur explosa en mille couleurs dans ma poitrine – Je gémis en encadrant son visage. Mes mains étaient glacées. Elle était douce et chaleureuse comme un douce illusion.
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 19:08 par Invité
saturday, april 13th 2013, 3.44am, what if she simply stayed home?;; he felt now that he was not simply close to her, but that he did not know where he ended and she began. ✻✻✻ « Non Scarlet. » marmonnai-je doucement au téléphone. Je m’en voulus à l’instant même où ces mots traversèrent la frontière de mes lèvres. Je l’abandonnais. J’abandonnais ma sœur jumelle. Les échos de la musique trop forte résonnaient dans le combiné, et je passais une main sur mon visage avant de jeter un vague coup d’œil vers l’heure. Il était trois heures quarante-quatre. Il était trois heures quarante-quatre et ma sœur m’appelait d’une soirée étudiante dans la banlieue de Londres, priant pour que je vienne la chercher. Et je venais tout juste de refuser après avoir passé une bonne minute à peser le pour et le contre au fond de mon être. J’avais failli accepter. J’avais failli lui dire oui. Mais, pour une fois dans ma vie, j’avais pensé à moi avant de penser à elle. « Désolée, mais demain je dois me lever tôt. Mes examens sont pour bientôt et je veux mettre toutes les chances de mon côté en commençant à réviser dès maintenant. » lui expliquai-je à demi voix. « Désolée. Reste sur place pour dormir, tu pourras prendre le bus pour rentrer. Bonne soirée. » Je raccrochai sans attendre sa réponse, laissant tomber mon téléphone portable sur mon oreiller. Je frottai mes yeux, sentant mon visage fiévreux sous mes doigts ; mon cœur battait de manière désordonnée, à mesure que le regret venait me ronger. Je savais qu’elle aurait oublié le lendemain qu’elle avait tenté de me persuader de la chercher. Je savais qu’elle ne m’en tiendrait pas compte et que, en ce moment même, elle devait rire de ma réaction avec ses amis. J’étais une rabat-joie, après tout. J’étais la fille qui n’aimait pas se mêler à la foule et qui préférait rester dans son coin plutôt que profiter avec les autres. Je déglutis, passant mes jambes hors de mes couvertures. Je me relevai, tâtonnant pour sortir de ma chambre dans le noir, attrapant sur mon chemin un gilet en grosse laine pour le passer au-dessus du t-shirt de Julian que je portais pour dormir. Je frissonnai, mes jambes dévêtues rencontrant l’air mal chauffé de mon petit studio d’étudiante. Je me dirigeai d’un pas léger vers la cuisine de fortune que j’avais, attrapant ma bouilloire pour la remplir d’eau et la poser sur le feu. Je repensai à ma sœur. Je repensais à son appel, me disant que s’il lui arrivait quelque chose, je m’en voudrais probablement jusqu’à la fin de mes jours.
Je fronçai les sourcils en secouant la tête, attrapant une tasse propre et laissant tomber un sachet de thé à la menthe à l’intérieur. Je savais que je ne parviendrais pas à me recoucher. Que je ne parviendrais pas à vider mon esprit. Alors, je rendais les armes en me disant que je pourrais commencer à travailler maintenant et me coucher lorsque mon corps finirait par tomber de fatigue. J’observai autour de moi, à moitié aveugle, avant de repérer ce que je cherchais ; je fis quelques pas jusqu’à la table qui me servait de bureau, et je pris mes grosses lunettes pour les mettre sur le bout de mon nez. Le monde me parut plus clair et, satisfaite, je commençai à rassembler mes livres de droit pénal et j’allumai mon ordinateur portable pour consulter mes notes. J’avais hâte d’en finir avec mes études, hâte d’être enfin libre, hâte d’avoir ce diplôme pour enfin me consacrer à ce qui m’intéressait. J’avais rempli ma part du marché avec mon père ; je serais bientôt diplômée du King’s College, spécialisée en droit pénal. Après cela, ce sera simplement à lui de respecter mes choix et me laisser intégrer la police comme j’avais toujours désiré le faire. Je m’interrompis dans mes gestes lorsque j’entendis des coups à ma porte, et je fronçai les sourcils en hésitant à me lever. Puis, au bout du troisième, je finis par me lever doucement et ouvrir.
Je me retrouvai face à Julian.
Il était frigorifié, la pluie anglaise ne l’ayant pas épargné. Je l’observai en silence, encore trop fatiguée pour réellement comprendre ce qu’il se passait. Je ne comprenais pas comment il pouvait être ici en plein nuit, alors qu’il s’était trouvé à Liverpool une poignée d’heures auparavant. J’ouvris la bouche pour lui poser une question, mais aucun son ne sortit ; au lieu de quoi, il prit lui-même la parole, me coupant dans mon élan. « C’est toi Ginny… » me dit-il. Il tremblait. Sa voix était chevrotante, cassée, comme s’il avait été précipité et qu’il sortait tout droit d’un rêve. « Ca a toujours été toi… » Je ne compris pas ses mots, pas jusqu’à ce qu’il finisse par faire un pas en avant pour attraper mon visage entre ses mains froides et poser ses lèvres sur les miennes avec une violence que je ne lui connaissais pas. Je frissonnai à ce contact, affolée par ses gestes et vivant une incompréhension grandissante. Je me demandai ce qu’il faisait. Je me demandai ce qu’il voulait. Il était là, sous le seuil de ma porte, trempé jusqu’aux os et mort de froid. Il était là, sous le seuil de ma porte, et il m’embrassait comme j’avais rêvé qu’il m’embrasse depuis des années. Je ne comprenais pas, j’étais perdue, la fatigue ralentissant mon esprit et mes réactions. Puis, au bout d’une dizaine de secondes, je finis par réaliser et je passai mes bras autour de son cou, répondant à son baiser comme j’avais toujours voulu le faire. Je sentais une passion que j’avais toujours rêvé mais que je n’avais jamais connu naître au fond de mes entrailles, tandis que je goutais ses lèvres. J’avais l’impression de vivre un rêve et seule le froid de sa peau me rappelait que je vivais dans la réalité de l’instant présent ; je me mis à sourire contre ses lèvres, son souffle caressant ma peau et ses doigts enflammant mon épiderme. Doucement, je finis par me reculer, les joues en feu, le corps également. Je me sentais vivre dans une réalité qui n’était pas la mienne mais qui était quand même venue frapper à ma porte. Je restai à quelques centimètres de lui, et je sentais toujours son souffle contre ma peau. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » lui demandai-je dans un murmure. Je ne savais même plus si l’instant qui venait de se passer était le fruit de mon imagination désespérée. Je me mordis l’intérieur de la joue, nerveusement, l’entrainant à l’intérieur de mon studio avant de refermer la porte derrière moi. « Je pensais que tu étais à Liverpool et que tu allais m’appeler… Je… » Le sifflement de la bouilloire m’interrompit dans mes paroles et, après une seconde d’hésitation, je me détachai complètement de lui pour aller éteindre le feu. Je versais de l’eau bouillante dans ma tasse, l’abandonnant sur le plan de travail, avant de me retourner vers lui. « Tu as l’air complètement gelé. » marmonnai-je avant de me diriger dans ma salle de bain, nerveusement, pour attraper une serviette de bain propre. Je me rapprochai de lui, avant de lui tendre. « Tiens, sèche-toi, tu vas attraper froid… » poursuivis-je dans un souffle. Je n’osais pas lui demander la raison de ses gestes. J’aurais aimé l’embrasser à mon tour mais j’avais peur d’avoir simplement rêvé de cet instant. J’aurais aimé l’embrasser à mon tour mais j’avais peur que mon cœur ne supporte pas un second baiser. Je n’avais pas froid et, pourtant, je tremblai de tout mon corps. Je n’avais pas chauf et, pourtant, je sentais mon cœur incandescent brûler mon corps tout entier. Je l’aimais. Je l’aimais aussi fort que je pouvais bien vivre.
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() message posté Sam 18 Oct 2014 - 20:37 par Invité
“ You make me happier than I ever thought I could be and if you let me I will spend the rest of my life trying to make you feel the same way.” Le monde s’était tout à coup arrêté de tourner. J’étais sur le point d’exploser. Tous mes espoirs, tous mes sentiments et toutes mes valeurs étaient là, entre ses mains. Je m’accrochais à chaque mot qu’elle avait bien pu prononcer durant ces sept années. J’étais éperdument, profondément, et complètement amoureux d’elle. Toutes ces flèches qui m’avaient transpercé, n’étaient qu’un million de trous. J’avais passé des années à essayer de dépasser cette douleur, mais je gardais un gout d’amertume à chaque souvenir. Eugenia était la femme de ma vie. Je venais d’admettre que je ne pouvais plus attendre. Elle était mon seul espoir. Je n’avais rien à lui offrir, que mon drapeau blanc ; au diable le temps, la distance, et mes ambitions. J’abandonne ! Mes yeux se posaient sur le dessin de sa petite bouche. Je crispais mes doigts autour de ses joues comme si ma vie en dépendait. C’était un baiser violent – les flashs d’une autre vie percutaient mon esprit. Je revoyais ses yeux mouillés le jour de mon départ à Liverpool. Ou la fois ou les filles de mon club de lecture l’avaient bousculé dans le couloir du lycée. Toutes mes circonstances m’avaient pris au dépourvu. J’étais perdu dans un tourbillon d’envies complexes et contradictoires. C’est comme si je n’avais plus de voix ou de force pour me battre. Faute de parler, j’avais fini par mourir sans ma confession.

Eugenia me regarda perplexe, immobile. Avais-je franchi une limite en l’embrassant ? Il se passa quelques secondes, avant qu’elle ne daigne me donner accès au paradis. Ses lèvres tremblaient au contact des miennes. Je serrais son étreinte sans retenue, si fort et si intensément que je peinais à faire la différence entre les souffles effrénés de mon cœur et les battements du sien.

« Qu’est-ce que tu fais ici ?» Murmura-t-elle en se mordillant l’intérieur des joues. Je pouvais facilement voir sa mâchoire se muer nerveusement au contact de ses dents. Je fronçai légèrement les sourcils.

« Ne fais pas ça. » Grinçai-je en tendant la main vers son visage. « Tu me donnes encore envie de t’embrasser …»

Elle m’entraina à l’abri de la pluie et du vent. Pourtant malgré la chaleur de son petit appartement, je tremblais encore. Je lui lançai un regard incertain – Elle n’avait pas prononcé un mot concernant mon baiser. Elle se contentait d’agir normalement, comme si je n’étais encore que l’enfant venu trouver refuge.

Eugenia m’abandonnait avant de réapparaître. Je restais stoïque, incapable de la suivre ou de l’arrêter dans ses gestes familiers.

« Tu as l’air complètement gelé. »

Elle me sourit d’un air timide.

« Tiens, sèche-toi, tu vas attraper froid… »

Je frôlai la serviette avant de saisir violement son poignet. Un éclair de folie traversa mes yeux – A présent, je ne pouvais plus reculer. Le temps et le monde et la personne ne se rencontrent qu'une seule fois … Murmurait mon subconscient.

« Je n’ai pas envie de me sécher, Eugenia. » Grinçai-je.

Je soupirai en ramenant sa main jusqu’à ma bouche. Je sentais l’odeur délicate du savon à la rose, et des tâches d’encre imprégner mes narines. Je n’étais encore qu’un gosse lorsque je l’avais aimé pour la première fois. Je me souvenais encore de ses grosses lunettes et de ses airs de dessins animé. J’entremêlais nos doigts.

« Je ... » Je marquai un silence dans un élan d’anticipation. « Je dois te dire quelqu’un chose de très important et cette fois, j’ai vraiment besoin que tu me crois, Eugenia : J’ai besoin de toi. J’ai envie de toi et je t’aime. Je – t’aime.» Répétai-je les yeux brûlants. « Je suis égoïste parce que j’ai choisi de suivre mes rêves et que je t’ai laissé. Chaque jour, je ne pense qu’à une seule chose et c’est réussir. Mais je ne peux plus être égoïste avec toi – Je t’aime et je ne peux plus être ton meilleur ami. »

Je lâchai sa prise avant de baisser les yeux.

« C’est tout ou rien. »

Ma main se crispa sur la poche de ma veste suintante. Je frémis avant d’en sortir un écrin.

« Dis les mots magiques et je suis à toi pour toujours. »
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 11:21 par Invité
saturday, april 13th 2013, 3.44am, what if she simply stayed home?;; he felt now that he was not simply close to her, but that he did not know where he ended and she began. ✻✻✻ J'étais perdue, perdue dans ce qui venait d'arriver et ce qui était en train de se passer. J'avais l'impression que la réalité prenait des allures de songe ; mes rêves les plus fous s'entremêlaient avec l'instant présent, et je me sentais sombrer dans toutes les choses que je pouvais bien ressentir, les choses qui pouvaient bien m'habiter. J'aurais aimé tout lui dire mais les paroles demeuraient coincées au fond de ma gorge. J'aurais aimé lui admettre la vérité tout entière mais celle-ci semblait s'échapper de mon esprit, s'échapper entre mes doigts. Mon corps exécutait des gestes mécaniques comme pour occuper machinalement mes pensées. Il était presque quatre heures du matin et Julian se trouvait devant moi. Il était presque quatre heures du matin et Julian venait de m'embrasser, frissonnant et trempé par la pluie. Ses lèvres avaient brûlé les miennes. Ses lèvres avaient réchauffé mon corps tout entier et je ne parvenais pas à me détourner mon regard de son visage. J'avais rêvé de cet instant. Rêvé de ce moment. J'avais voulu de tout mon être qu'il se produise et, maintenant qu'il semblait se passer, j'étais paralysée par la crainte que les évènements ne se déroulent pas comme j'avais bien pu l'imaginer. Mon cœur refusait de se calmer. Mon esprit vivait dans le déni, refusant de croire que mes espoirs n'avaient pas forcément été vains. Je ne savais plus comment réagir, je ne savais plus quels étaient les gestes qui m'étaient autorisés.
Et Dieu savait, pourtant, à quel point j'avais pu songer à cet instant précis où aimer mon meilleur ami me serait finalement autorisé.
J'étais dépassée par les évènements, tremblante et désorientée. Mes pensées étaient incohérentes, ordonnant des choses que mon corps ne comprenait pas. Je me mordis l'intérieur de la joue avec angoisse, emprunte à l'hésitation sur le mode à suivre, et il esquissa un geste dans ma direction. « Ne fais pas ça. » me lança-t-il en effleurant ma joue, et je secouai la tête pour m'arrêter dans mes gestes. Pour que son contact sur ma peau brûlante cesse. Je lui obéissais sans même y réfléchir, sans même y songer à deux fois. « Tu me donnes encore envie de t’embrasser… » Mon regard se perdit dans le sien avant que je ne fasse un pas en arrière, appelée par la bouilloire qui s'égosillait, appelée par la réalité qui me ramenait doucement sur Terre. Je le délaissai une minute, tout au plus, pour disparaître dans ma salle de bain et revenir avec une serviette pour qu'il puisse se sécher. J'occupais mon esprit. J'occupais mes pensées. J'agissais comme une enfant qui ne voulait pas affronter le monde réel, se perdant dans une routine qui la rassurait. Je me perdais dans des réactions normales et habituelles. Mais il m'interrompit dans mes gestes. Il m'attrapa violemment le bras, m'obligeant à me focaliser sur lui. Mes doigts, dans leur emprise violente, me firent mal mais je ne dis rien ; mon regard se perdit dans le sien et je cherchai dans ses yeux une réponse à mes questions. Ses doigts entremêlèrent finalement les miens. « Je n’ai pas envie de me sécher, Eugenia. » me fit-il comprendre d'une voix presque dure, et je ne dis rien. Je me contentai de l'observer. De le regarder. D'attendre, le cœur battant, le regard fiévreux. « Je ... » Il marqua une pause où seul le rythme irrégulier de nos respirations vint troubler le silence de l'endroit. J'avais peur. J'avais hâte. Une foule de sentiments m'assaillaient sans que je ne parvienne à les dissocier. Je n'étais pas habituée au sérieux. Je n'étais pas habituée à simplement me poser pour parler de sentiments. Tout cela me paraissait si irréel. « Je dois te dire quelque chose de très important et cette fois, j’ai vraiment besoin que tu me crois, Eugenia : j’ai besoin de toi. J’ai envie de toi et je t’aime. Je – t’aime. » articula-t-il. Mes yeux s'agrandirent sous la surprise. Je retins ma respiration, perdant doucement le fil, me perdant moi-même.
Je ne parvenais qu'à entendre mon cœur. Mon cœur qui battait si fort. Boum. J'ai besoin de toi. Boum. Je. Boum. T'aime. Je ne parvenais qu'à entendre ce coeur qui me répétait, encore et encore, les paroles qu'il venait tout juste de me dire. Je n'avais eu besoin que de ces trois mots. Je les avais attendu une vie entière. Et, par-dessus tout, je les croyais, je les croyais sans doute parce que les yeux de Julian brillait de cette sincérité qu'on ne pouvait pas feindre. « Je suis égoïste parce que j’ai choisi de suivre mes rêves et que je t’ai laissé. Chaque jour, je ne pense qu’à une seule chose et c’est réussir. Mais je ne peux plus être égoïste avec toi – je t’aime et je ne peux plus être ton meilleur ami. » poursuivit-il. « C’est tout ou rien. » C'est tout ou rien. Ses paroles demeurèrent piégées dans mon esprit, perdu à les répéter, encore et encore, comme pour m'assurer que tout cela était bien réel. Comme pour me persuader que je ne rêvais pas. « Je... » commençai-je, mais je m'arrêtai lorsque mon regard se posa sur un écrin ocre qu'il sortait de sa poche. Je sentis ma gorge se serrer. Je sentis mon coeur battre plus fort encore. Ma vue se brouilla à l'instant même où je compris ce que cela signifiait ; il n'eut pas besoin de dire le moindre mot pour que je comprenne la signification de ses gestes. « Dis les mots magiques et je suis à toi pour toujours. » J'avais l'impression d'être dans un rêve. De vivre à des kilomètres d'une réalité fade. J'avais passé une vie entière à rêver de scénarios de la sorte, mais je n'avais fait que croire que cela était une perte de temps. Je n'avais jamais songé à ce que cela soit possible. Je n'avais jamais songé à ce que cela puisse se réaliser un jour.
Et, pourtant, cela se réalisait. Et, pourtant, cela était en train de se produire.
Ma gorge était si serrée que je parvins à déglutir qu'avec énormément de difficultés. Doucement, je fis un pas vers Julian, rapprochant nos deux corps, posant ma main sur l'écrin qu'il tenait entre ses doigts. Il était gelé sous mon contact, mais mon esprit ne réussissait pas à se focaliser là-dessus. J'étais perdue. Perdue dans mes songes et mes espoirs qui se réalisaient. « Je t'aime. » finis-je par lui murmurer. « Je t'aime et j'ai eu peur de te perdre une centaine de fois à cause de mes sentiments. Je t'aime et j'ai préféré ne rien te dire pour être sûre que tu aies une place dans ma vie, n'importe laquelle. Je t'aime et je veux que tu sois mon meilleur ami, mon confident, l'homme le plus important de mon existence et... Et mon amant, tout en même temps. Je t'aime et je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne d'autre. Je t'ai choisi toi, Julian. Ça fait des années qu'il n'y a que toi. » J'étais fatiguée de lui cacher. Fatiguée de garder toutes ces pensées pour moi. Fatiguée de prétendre lorsqu'il semblait prétendre lui aussi, de son côté. Nous étions deux moitiés d'âme. Deux moitiés d'âmes qui n'en formaient qu'une seule. « Je veux que tu sois à moi pour toujours, Jules. Je le veux. » finis-je par ajouter. Doucement, je me rapprochais de lui avant de poser mes lèvres sur les siennes. Sentait-il mon cœur qui battait fort, si fort ? Sentait-il que je tremblais ? Je tremblais d'amour, sans doute. Je tremblais avec tous ces sentiments que je n'avais plus à cacher.
C'était la réalité. C'était vrai, réel. Et, pourtant, j'avais l'impression que cela venait tout droit de mes songes.
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 4:26 par Invité
“ You make me happier than I ever thought I could be and if you let me I will spend the rest of my life trying to make you feel the same way.” Cet amour était une perfection. La concrétisation de mes espoirs les plus fous et de mes rêves les plus insolites. La réalité me semblait tout à coup si floue et brumeuse. J’émergeais en pleine illusion. J’avais maintenu mes sentiments en captivité pendant des années, préférant faire passer mon ambition avant tout le reste. C’était si important pour moi de réussir à hisser mon esprit au niveau des plus grands – comme si le monde entier avait besoin de reconnaître mon enfance volée. Alors je m’étais scrupuleusement caché dans le mutisme afin de préserver notre amitié. C’était ma nature égoïste et arrogante. J’étais devenu mon propre prophète, voguant sur les terres du savoir et de la gloire. Je n’abandonnais jamais. Je travaillais dur et je réussissais, pourtant mon cœur restait creux, incapable de battre ailleurs qu’en sa direction. Je ne pouvais pas être heureux sans Eugenia. Je m’approchais d’elle comme un automate. Mon corps lui vouait allégeance au même titre que mon âme. Je souris d’un air déconfit.  Je m’étais complètement livré à elle mais elle demeurait immobile. Aimes- moi en retour, par pitié.

Je me sentais vulnérable et faible sous l’éclairage de sa petite chambre étudiante. Le froid s’immisçait peu à peu dans ma peau, percutant mes muscles et mes os déformés. Je déglutis afin de réprimer une crise de quinte. Le silence était effrayant. Je la regardais, perdu dans mes doutes. Pourquoi tant de mystères ? Devais-je tourner les talons et courir à perte d’haleine sous la pluie ? Je me mordis la langue. Je la chargeais de déclarations et d’aveux secrets. Son expression se muait au gré de mes paroles, mais sa bouche restait courbée en une inflexion bizarre. Parles-moi. Parles Eugenia.

«  Je... » Commença-t-elle, répondant à ma prière. J’étais suspendu à ses lèvres, captivé par le gout de sa chair. Je restais planté là, serrant mon écrin comme un idiot. Mon sang bouillait avant de déverser des flambées de chaleur dans mon ventre. Je tournais de l’œil, au bord du malaise.

« Ginny … » Me lamentai-je.

« Je t'aime. »

Je laissai échapper un éclat de rire en tremblant. Quel soulagement ! Je sentis mon nez couler et mes cheveux se coller à mon front. Je rajustais ma coiffure d’un geste rapide de la main.

« Je t'aime et j'ai eu peur de te perdre une centaine de fois à cause de mes sentiments. Je t'aime et j'ai préféré ne rien te dire pour être sûre que tu aies une place dans ma vie, n'importe laquelle. Je t'aime et je veux que tu sois mon meilleur ami, mon confident, l'homme le plus important de mon existence et... Et mon amant, tout en même temps. Je t'aime et je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne d'autre. Je t'ai choisi toi, Julian. Ça fait des années qu'il n'y a que toi. »

Elle me sourit d’un air timide. Je fis un pas en sa direction.

« J’aurais aimé te dire la même chose. Il n’y a eu que Bethany – Rosie – Sarah- Martha …  » Raillai-je emporté par un élan d’euphorie qui m’était étranger. Je n’aurais jamais cru ressentir une telle avalanche d’émotions. Je réalisais enfin que l’allégresse, l’indolence et le bonheur étaient des choses précieuses.

« Dans mon cœur. Il n’y a eu que toi. » Finis-je par avouer d’une voix plus calme. « Je ne sais pas. Je t’ai fait une sorte de promesse solennelle sans m’en rendre compte et mon cœur a juré de n’appartenir qu’à toi. »

Je l’empoignai par la taille avant de la relâcher. C’était trop beau pour être vrai. Je la regardais avec affection – sans retenue et sans gêne.

 « Je veux que tu sois à moi pour toujours, Jules. Je le veux. »

Sa voix me berçait dans mes songes. Elle s’approcha afin de frôler mes lèvres. Je jubilais – transporté par une transe magique. Pouvait-elle sentir toute la profondeur de mon amour ?

« Je suis pauvre mais épouse-moi quand même. » Soupirai-je entre deux baisers.

Je me dégageais de sa prise afin de dévoiler la pierre Opale de feu, montée sur un anneau en argent. Je souris.

« Je ne pouvais pas te rendre le phénix, alors j’ai opté pour un substitut. Mais ce n’est que temporaire. »

J’aurais adoré lui offrir quelque chose de plus extravagant, mais ma bourse d’étudiant me permettait à peine de subvenir à mes besoins et de financer mes allers-retours fréquents entre la capitale et Liverpool. Je saisis sa main afin de glisser la bague dans son annulaire fin.

« Je n’arrive pas à croire que je te l’ai enfin dis. » Murmurai-je en bisoutant sa main.

Elle sentait le savon et le papier. Elle sentait le rêve et le bonheur. Je papillonnai des yeux plusieurs fois - mais son visage rayonnant restait immuable face à moi. Eugenia était vraiment là, et je ne comptais plus la laisser me quitter.
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() message posté Sam 25 Oct 2014 - 16:37 par Invité
saturday, april 13th 2013, 3.44am, what if she simply stayed home?;; he felt now that he was not simply close to her, but that he did not know where he ended and she began. ✻✻✻ Cela me paraissait loin de la réalité à laquelle j'avais l'habitude d'appartenir. Cela me semblait si irréel, si improbable. Je ne cessais de repenser aux paroles qu'il venait tout juste de me dire et j'en venais à me demander si mon esprit ne les avait pas imaginées, si mes pensées n'avaient pas monté cet instant de toutes pièces. Peut-être étais-je en train de rêver. Peut-être avais-je rendu mon dernier soupir et que mon âme avait retrouvé un réconfort dans des moments qui ne se produiraient jamais. Je me plaisais dans ces songes, cependant. Je m'y accrochais comme j'aurais pu m'accrocher à la vie si je l'avais un jour risqué, préférant y rester plutôt que de revenir en arrière. Je l'observai comme une enfant, les yeux brillant d'un éclat que je n'avais encore jamais connu. Je me remémorais chaque instant que nous avions bien pu vivre ensemble en notant ces détails qui m'avaient toujours échappé ; je me revoyais le sermonner lorsqu'il m'avait fait des avances que j'avais crues fausses et surjouées, je m'entendais encore lui demander de retirer sa main lorsque ses doigts m'avaient effleurée avec trop d'instance. J'avais toujours cru que cela n'avait été que les preuves successives que les hommes ne pouvaient pas réellement retenir leurs pulsions ; je n'avais jamais songé qu'elles ne puissent être motivées par autre chose que par le manque ou l'excitation passagère d'un jeune garçon en pleine croissance. Ses gestes m'avaient blessé lorsqu'ils avaient simplement été l'expression de ses sentiments. J'avais mal interprété ses actions et ses pensées. Je l'avais rejeté. Je l'avais rejeté sans le vouloir, sans le savoir, perdue dans mes songes prudes et mes comportements effarouchés. Ma confiance en moi avait été si faible que je n'avais jamais cru qu'il puisse m'aimer un jour, moi, dans toute mon intégralité, comme un tout, m'aimer d'amour comme j'avais bien pu l'adorer durant des années.
Je l'observai comme une enfant, ne voyant que lui, ne sentant que lui, n'entendant que lui. Après tout, cela avait toujours été comme cela. A lui tout seul, il avait constitué mon monde et mon univers, mes rêves et mes pensées, mes espoirs et mes objectifs. « J’aurais aimé te dire la même chose. Il n’y a eu que Bethany, Rosie, Sarah, Martha… » me répondit-il, euphorique, et je serrai la mâchoire en songeant à toutes ces filles qui avaient bien pu passer dans sa vie, dans son cœur. Je gardai des souvenirs amères de chacune d'entre elles, tant bien même que je ne les ai pas connu personnellement pour certaines. Elles avaient été les obstacles qui m'avaient séparée de lui, ces personnes qui avaient barrées ma route lorsqu'elles n'avaient eu absolument aucune légitimité dans son existence. J'avais passé ma vie à l'attendre et elles s'étaient permis de me le prendre en n'étant que de passage. L'injustice animait encore mes veines, même si cela semblait appartenir au passé, ce passé auquel je ne désirais même plus penser. « S'il te plait... N'en parle pas. S'il te plait. » lui demandai-je doucement, la voix perdue dans un murmure. Je me rapprochais de lui pour poser une main sur son torse, à l'endroit même où son cœur battait sous sa chemise. « Dans mon cœur. Il n’y a eu que toi. Je ne sais pas. Je t’ai fait une sorte de promesse solennelle sans m’en rendre compte et mon cœur a juré de n’appartenir qu’à toi. » me répondit-il et j'esquissai un sourire. Ses mains se posèrent sur ma taille et je sentis des frissons remonter mon épiderme. Notre promesse avait été muette, quelque part. Nous nous étions rencontrés et nous nous étions offerts pour le restant de nos jours.
Lorsque j'avais commencé, j'avais compris, après tout. J'avais compris qu'il était cette moitié d'âme que j'avais passé ma vie à chercher. Il était cette moitié d'âme dont les films m'avaient parlé, cette moitié d'âme dont les livres narraient l'existence. Il avait été cette histoire d'amour que j'avais toujours désiré et qui s'était déroulée sans que je ne m'en rende compte. Après tout, deux âmes sœurs ne se rencontrent pas, la première fois qu'elles pensent se voir. Non. Ces deux âmes sœurs se retrouvent, simplement parce qu'elles avaient été séparés bien avant qu'elles ne voient le jour chacune leur tour. Mes doigts se crispèrent sur le tissu de ses vêtements, et je l'embrassai par moi-même pour la première fois, emprunte d'une assurance que je n'avais jamais connu auparavant. Ses lèvres semblèrent faites pour les miennes. Sa peau froide électrifiait mon épiderme encore fiévreuse. Il me faisait perdre la notion du temps, la notion du lieu ; je ne savais plus où je me trouvais ni même quelle heure il était. Je m'en fichais. Je m'en fichais éperdument. Il n'y avait que lui. Il n'y avait toujours eu que lui. Et il n'y aurait toujours que lui. « Je suis pauvre mais épouse-moi quand même. » me dit-il en dévoilant la bague qui se trouvait dans l'écrin. Mes yeux se posèrent sur la bague à la pierre d'opale, sobre, et je ne pus m'empêcher de sourire. « Je ne pouvais pas te rendre le phénix, alors j’ai opté pour un substitut. Mais ce n’est que temporaire. » m'assura-t-il en glissant l'anneau à mon annuaire. Je le laissai faire, notant à quel point mes doigts pouvaient trembler, à quel point ils pouvaient paraître fins, maigres. Je demeurai muette, ne sachant quoi lui répondre ; j'avais rêvé de cet instant des centaines de fois et, même s'il était imparfait, il se déroulait bien au-delà de mes espérances. « Je me fiche que tu sois pauvre. Tu aurais pu m'apporter une baguette faite avec de la ficelle, je n'aurais rien trouvé à redire. » marmonnai-je doucement. « Elle est superbe. Vraiment. » Le rouge me rappelait le feu, la passion, la vie, les légendes. L'opale semblait représenter toute cette relation que nous avions bien pu avoir au fil des années, au cours du temps. Je repensais à ses dernières paroles, poussant un soupir.
Ne comprenait-il pas ? Ne comprenait-il pas que je l'aimais pour ce qu'il était et non pas ce qu'il pouvait m'offrir ? Je me fichais de l'argent, je me fichais de la réussite. Je n'étais pas comme toutes ces filles qui rêvaient au prince charmant et qui se voulait aisées. Je n'avais besoin que de lui. « Je n’arrive pas à croire que je te l’ai enfin dit. » me confia-t-il et je me mis à rire lorsqu'il embrassa ma main. Je sentis mes yeux s'humidifier, et j'essuyais nerveusement les coins de mes paupières qui menaçaient de laisser échapper des larmes. J'abordai un immense sourire, laissant échapper des petites rires de bonheur en repensant à ce qu'il venait de se passer. « Je n'arrive pas à croire que tu l'aies fait. » lui répondis-je. « Je me demande même si cela n'est pas un rêve. Si cela est réel... » J'approchai mon visage du sien sans le toucher, laissant quelques millimètres nous séparer. Je sentais son souffle. Je sentais sa chaleur. Je le sentais et je le voulais. Et je l'avais. Plus que tout, je l'avais. « Même si ton corps conte le mien me paraît vraiment réel. » J'eus un sourire. Mon corps continuait de trembler. Mon cœur continuait sa course effrénée. Et moi, je sombrais. Je sombrais dans tout cet amour que je lui portais et que je ne me devais même plus de cacher.
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() message posté Dim 26 Oct 2014 - 17:06 par Invité
“ You make me happier than I ever thought I could be and if you let me I will spend the rest of my life trying to make you feel the same way.” Mon cœur battait la chamade. Je crois qu’en cet instant j’étais incapable d’imaginer ma vie autrement qu’ici – à ses côtés. Ma bouche était sèche de tous ces mots que j’avais gardé secrets durant des années. Je m’avançais vers elle d’un air absent. L’amoureux transit n’était pas un euphémisme, j’étais incapable de contrôler les pulsions de mon corps et encore moins celle de mon esprit. L’eau glacée ruisselait le long de mon visage fermé. J’eus un frisson en contemplant ses grands yeux olive. Eugenia était si belle, si parfaite … Elle me fixait d’un air perdu, mais à aucun moment elle ne se détournait de moi. J’appréciais ce geste, et l’impression d ‘être le centre de l’univers.

Sa voix me promettait une dévotion infinie. Le peuple aimait son Dieu – sa religion et son Pays. Je n’avais jamais réellement appartenu à une ethnie, à une civilisation ou à une famille. J’étais l’enfant né de deux cultures opposées, puis le gamin abandonné au sort d’une suprématie inconnue. Tous mes sentiments, et toutes mes fantaisies se dirigeaient vers une seule et unique personne : La petite galloise effarouchée et égarée parmi les siens. Je déglutis, en sentant l’air frais de Cardiff alimentait mes souvenirs. J’aurais tant voulu me confesser à cette époque – mais la peur de tout perdre me tétanisait. Eugenia était mon refuge, mon échappatoire et mon ancre dans une éternité d’injustices et de déceptions. Elle capturait toutes mes émotions sans efforts – comme un attrape-rêves. Personne n'avait jamais autant compté pour moi…

J’énumérais mes prouesses d’adolescent avec euphorie, mais Eugenia se tendait sous ma prise. C’était mes erreurs de jeunesse. Je n’avais jamais envisagé la chose autrement. Depuis combien de temps m’avait-elle caché ses sentiments ? J’étais sûr de l’avoir aimé en premier. J’avais eu le coup de foudre à la seconde ou mes yeux avaient rencontrés sa silhouette maigre et sombre dans la cafétéria du lycée. Je fis la moue …

« S'il te plait... N'en parle pas. S'il te plait. » Murmura-t-elle d’une voix brisée. Sa main trembla sur mon torse suintant. Je retins mon souffle quelques instants, je me penchai lentement sans oser gouter ses lèvres. Je me retenais encore – et toujours.

Elle s’approcha afin de m’embrasser ; c’était la première fois qu’elle faisait un geste amoureux à mon égard. Je bouillonnais, transporté par une vague de chaleur et de quiétude presque douloureuse. Mes mains se postèrent sur sa nuque afin de retenir son étreinte un peu plus lentement. Mon cœur chancelait, malmené par des spasmes de renouveau et de frénésie. Je voulais lui donner toute l’assurance dont elle avait besoin. Je connaissais toutes ses faiblesses et ses complexes Je la connaissais par coeur. Je fis glisser la bague opale dans son doigt. Je réalisais avec une surprise déconcertante à quel point ses mains étaient maigres et fragiles. Elle avait perdu du poids depuis la dernière fois que je l’avais vu. Mes pensées se perdaient dans ma tête – Tout se mélangeait. Je voulais la réprimander pour avoir sauter ses repas, et en même la serrer pour lui montrer toute mon affection.

Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’elle aperçue la pierre de feu.

« Il n’y a personne qui t’aimera autant que moi … » Promis-je en frôlant son oreille. Je n’étais pas le meilleur parti du monde – ma famille était brisée, et il y’ avait une grande partie de mon âme qui l’était aussi. J’essayais de me redresser dans les ruines et les vestiges de mon passé, mais il m’arrivait de tomber face contre terre. Mon ambition était aveuglante, cuisante et parfois effrayante. Je voulais tellement réussir et me venger du monde qui m’avait rendu fébrile. Je n’étais sûrement pas prêt à répondre à toutes ses attentes, mais je l’aimais: Sincèrement. Inconditionnellement. Eternellement.

« Je me fiche que tu sois pauvre. Tu aurais pu m'apporter une baguette faite avec de la ficelle, je n'aurais rien trouvé à redire. Elle est superbe. Vraiment. »

Il ne s’agissait pas de ce qu’elle voyait ou attendait de moi, mais ce que je rêvais de lui offrir. Je voulais la traiter comme une princesse et la hisser au niveau des divinités. Je léchai le coin de ma bouche en lui souriant d’un air triste. J’étais désolé de ne pas être l’homme influant et puissant qu’elle voyait en moi. Trois longues années à Liverpool, et je n’étais toujours pas sorti du lot. Mes articles évoluaient en dents de scie, parfois excellent et élogieux, d’autres fois digne de la presse locale d’une petite ville pourrie. Cette ascension n’était pas aussi rapide que je l’espérais, mais j’avais bientôt une entretien de stage pour le prestigieux TIMES UK.

« Je n'arrive pas à croire que tu l'aies fait. Je me demande même si cela n'est pas un rêve. Si cela est réel... »

Je lui souris d’un air contenu. Si seulement tous mes rêves ressemblaient à celui-là … Je savais au plus profond de mon être que je pouvais la rendre heureuse, mais j’avais peur de faillir.

« Même si ton corps conte le mien me paraît vraiment réel. »

Elle coupait court à toutes mes divagations. Je fis quelques enjambées afin de la plaquer contre le mur. Mes vêtements me collaient à la peau, brûlant mes cicatrices et mes os déformés. J’immobilisai ses poignets avant d’entrecroiser nos doigts. Mon regard bleu était devenu, sombre, presque ténébreux. Je fendis l’air afin de me laisser aller à ma passion. J’avais attendu ce moment depuis si longtemps … Peut-être toute ma vie.

« Je veux revenir à Londres. » Soupirai-je d’une voix nouée. « Je ne supporte plus la distance, Eugenia. Qu’allons-nous faire ? » M’enquis-je sans me détacher de sa poitrine. Il me fallut quelques minutes avant de réaliser que je risquais de la mouiller – Je reculai avec une petite moue.

« Je suis désolé. » Je souris. « Tu as toujours des affaires à moi … » M’amusai-je en remarquant enfin qu’elle portait l’un de mes T-shirts. « Je crois que je vais devoir te reprendre ça. »

J'eus un rire d'enfant en prenant la serviette qui était sur le sol.
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 21:33 par Invité
saturday, april 13th 2013, 3.44am, what if she simply stayed home?;; he felt now that he was not simply close to her, but that he did not know where he ended and she began. ✻✻✻ Je m’étais refusé tant de choses que je m’étais demandé, bien souvent, si cela en avait valu la peine que je l’attende, que je croie en nous. Je m’étais répété une centaine de fois qu’il valait mieux que je tourne la page et que j’avance, sans lui, comme il avait bien pu le faire de son côté sans penser à moi. Je m’étais répété une centaine de fois que cela ne me rimerait à rien de continuer d’y croire, de continuer à nourrir des espoirs candides qui ne m’apportaient que douleurs et déceptions. Mais je n’avais jamais réussi à aller de l’avant. Je n’avais jamais réussi à l’oublier, lui et mes souvenirs, lui et mes sentiments. Je l’avais encré sur ma peau et dans mon corps. Il faisait partie de mon être et je ne parvenais pas à me détacher de lui, me détacher de sa présence. Je ne voyais pas le visage des autres autour de moi ; tous me semblaient lointains et fades, à côté de lui. Aucun ne parvenait à me faire oublier ce meilleur ami à qui j’avais donné mon cœur depuis des années. Je m’étais détestée d’être si éprise. Je m’étais détestée de l’aimer autant. Je m’étais détesté de ne pas parvenir à me détacher de lui. J’avais passé des nuits à observer le plafond de ma chambre en songeant à tout ce que j’aurais pu faire s’il ne m’avait pas retenu en arrière. J’avais passé des semaines à détester chaque cellule de mon être envouté par son regard et son sourire charmeur. J’avais souffert. Souffert si fort. Je pouvais encore citer chacun des noms de ces filles qui avaient été de passage dans sa vie. Je les revoyais encore me toiser avec ce regard réprobateur lorsque cela avait été elles qui n’avaient rien eu à faire dans la pièce. Il m’avait blessé sans s’en rendre compte, il m’avait blessé plus que nécessaire. Et j’avais continué de l’aimer comme une idiote, comme une faible.
Mais, en cet instant précis, j’avais l’impression que tout ce mal qu’il avait pu me faire avait valu la peine d’avoir été enduré. Je sentais sa peau sous mes doigts et ses lèvres effleurer les miennes. Je me sentais entière et pleine ; je ne parvenais plus à penser à toute cette souffrance qu’il m’avait infligée. Il était là. Il était contre moi et cela était tout ce qui comptait. Je vivais dans un rêve, dans un songe ; chaque chose dépassait tout ce que j’avais pu imaginer. Il m’entraina jusqu’à ce que je me retrouve dos au mur ; il emprisonna mes poignets pour enlacé mes poignets, et je sentis mon corps s’enflammer sous sa prise. Je n’avais jamais ressenti de pareilles choses. Je n’avais jamais vécu d’instants comme celui-là. Mon cœur s’emballait sous son contact brûlant malgré l’eau qui imbibait ses vêtements. « Je veux revenir à Londres. » me dit-il dans un soupir et je fermai les yeux. Je sentais son contact sur ma peau et je peinais à réfléchir à ce qu’il me disait. Je ressentais bien trop de choses en même temps. Je m’abandonnai au désir qui m’avait agité bien trop souvent en sa présence, au désir que je n’avais jamais ressenti aussi puissamment jusqu’alors. « Je ne supporte plus la distance, Eugenia. Qu’allons-nous faire ? » Je cherchai son regard des yeux, captant son attention. J’eus un sourire en effleurant sa peau des lèvres, avant de glisser ma bouche jusqu’à son oreille. « J’ai bientôt fini mes études. J’intégrerais la police de Liverpool. » lui murmurai-je doucement. J’y avais déjà songé plusieurs fois, avant cela, décomptant les jours qui se séparait de mon diplôme pour enfin quitter la capitale et le rejoindre. J’avais toujours pensé que cela le dérangerait, quelque part, que je m’immisce dans sa vie.
Mais, désormais, je n’avais plus peur.
Il s’écarta de moi trop vite, trop tôt, une moue sur les lèvres. Je l’observai avec incompréhension, frissonnant maintenant que je ne ressentais plus son contact ; il m’adressa un sourire. « Je suis désolé. » lança-t-il. Mais je ne comprenais pas. Ce fût seulement lorsqu’il attrapa la serviette que je lui avait tendu que je me rendis compte que le vêtement que je portais était légèrement humide par sa faute. Je balayai d’un geste de la main ce semblant de problème, guère préoccupée. « Tu as toujours des affaires à moi… Je crois que je vais devoir te reprendre ça. » Il désigna le t-shirt que j’avais revêtue en guise de pyjama. J’eus un sourire en coin et je me mordis la lèvre inférieure. « Tu l’as laissé ici quand tu es parti pour Liverpool, ce n’est pas de ma faute. Je ne fais que recycler tes affaires. » lui répondis-je. Mon cœur battait, battait si fort. Je sentais mes joues rosir la simple pensée de ce que je comptais faire ; j’étais si réservée et innocente d’ordinaire que j’avais l’impression de m’être mise moi-même au défi. Je retins ma respiration durant quelques secondes, cherchant un élan de courage. « Mais je peux te le rendre maintenant si tu veux. » Accompagnant mes paroles de gestes, je retirai mon gilet pour passer le t-shirt de Julian au-dessus de ma tête et le retirer, dévoilant ma peau nue. Le seul bout de tissu encore présent sur mon épiderme était mon bas en dentelle noire, simple et sobre. Je ne cachai pas ma poitrine. J’observai Julian dans les yeux alors que je pliai soigneusement son habit, le posant sur la table de cuisine, tandis que je repassai mon gilet sur mes épaules sans le fermer. J’étais à découvert. Je lui offrais mon corps sans aucune retenue et je me sentais faible et désarmée face à son regard. J’avais toujours eu peur de ce qu’il pouvait bien penser de mon physique, après tout. J’avais toujours eu peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être à sa hauteur. Je l’observai avec espièglerie, incapable d’être réellement provocante. Après tout, je restai avec une âme d’enfant, au fond. J’étais encore trop jeune malgré toutes les années qui étaient passées.
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 1:46 par Invité
“ You make me happier than I ever thought I could be and if you let me I will spend the rest of my life trying to make you feel the same way.” Elle élevait mon cœur au-delà des limites de l’entendement. J’avais l’impression de flotter dans un enchantement divin, vers un ciel ou la nature était plus belle et plus froide. Je la contemplais avec fascination – Mon regard qui s’attardait sur sa bouche et les courbes de sa mâchoire, était ma seule attache avec la réalité. Mon corps ciselé reprenait tout à coup forme afin d’embrasser une joie  muette. Cet amour battait au creux de ma poitrine avec une puissance effrayante. J’avais longtemps eu peur de me faire bouffer par la grandeur de mes sentiments pour une meilleure amie, qui de toute évidence, préférait vivre dans la tranquillité de sa bulle et l’univers féerique de ses clubs de lectures. J’avais longtemps eu peur de l’échec et de l’étreinte mesquine de l’abandon. Je me retournais vers elle, le souffle coupé. Son corps était captif de mes gestes entreprenants. La tête me tournait. J’étais perdu dans un tourbillon de sensations. Je me calai contre sa poitrine dans un mouvement sensuel. J’étais immanquablement attiré par son odeur chocolat. Elle sentait aussi bon que les délices culinaires de mon enfance. Je retombais dans le cycle perpétuel de mon égoïsme. Je lâchai ses poignets afin d’encadrer son visage puis de redescendre vers on cou. Elle était si fine, il me semblait que je pouvais la briser par la simple pression de ma bouche contre sa peau. Ses yeux se perdirent dans mon visage, puis elle se dirigea vers mon oreille.

« J’ai bientôt fini mes études. J’intégrerais la police de Liverpool.  » Souffla-t-elle avec légèreté. Sa voix était tout à coup empreinte d’un érotisme exquis. Je frémis comme un enfant avant de poser ma bouche sur sa clavicule saillante. Ma bête intérieure ronronnait, prise de spasmes de plaisirs.

J’avais songé un million de fois à la supplier de me rejoindre à Liverpool, mais mes élans de lucidité m’empêchaient d’agir de façon aussi puérile. Aimer une personne, c’est accepter ses rêves et l’encourager. Je ne voulais pas freiner ses ambitions. Quoi qu’il arrive.

« Je fini dans un an. J’irais ou tu voudras. » Soupirai-je en mordillant son épaule. Ma voix était entrecoupée par les vestiges de ma passion dévorante. Je sentais ma flamme grouiller dans mes veines comme un incendie ravageur. Je me courbai avant de me détacher suavement de son emprise. Elle était trempée par ma faute. Je fronçais les sourcils en remarquant mon T-shirt pacman. Robin me charriait souvent à cause de l’imprimé qui ornait la plus part de mes vêtements décontractés. Je souris d'un air narquois.

« Tu l’as laissé ici quand tu es parti pour Liverpool, ce n’est pas de ma faute. Je ne fais que recycler tes affaires. »

J’éclatais de rire en passant frénétiquement la serviette dans ma chevelure dégoulinante. Eugenia marqua un arrêt. Je peinais à analyser son expression. Ses joues étaient tout à coup cramoisies. Elle fit un pas en ma direction. J’ouvris la bouche comme une adolescent hébété.

« Mais je peux te le rendre maintenant si tu veux. »

Ses gestes étaient emplis d’une lenteur extrême. Je l’observais retirer son gilet puis dévoiler son sous-vêtement en dentelle noire. J’étais emporté par ma propre transe. Je ne pouvais pas résister à son expression innocente. J’avais rêvé de cet instant durant des années – Et à chaque fois que je m’approchais pour la toucher elle disparaissait comme un mirage lointain. Je me mordis la lèvre inférieure en laissant tomber ma serviette. Elle pliai mon vêtement avec application, l’air de rien. Je bataillais pour dompter mes pulsions sauvages.

« Tu ne devrais pas faire ça. » Tremblai-je en cédant à la tentation. Je fendis l’air en sa direction. Mes lèvres dévoraient sa bouche sucrée. Je la coinçai contre le rebord de la chaise en bois avant de la soulever sur la table. Mes mains glissèrent sous son gilet afin de le retirer à nouveau, puis je fis craquer les boutons de ma propre chemise.

« Dis-moi que tu m’aimes encore. » Murmurai-je avec désespoir. C’était trop beau pour être vrai. J’haletais en l’embrassant à peine  – voilà toute l’étendue de l’ensorcellement qui s’abattait sur moi. Je fis tomber le tissu suintant sur le sol afin de me retrouver torse nu face à elle. « Parce que moi, je t’aime comme un fou. »

Je plaquai mes mains contre ses cuisses écartées afin de savourer les plaisirs d’un contact plus intime. Je souris en fixant son visage en feu. Je frôlais ses joues, son nez, et le dessin de sa bouche. Chaque trait de son visage était à l'image de la perfection. Je sombrais peu à peu dans la folie. Et pour une raison qui me dépassait j’avais envie d’elle. C'était ça ou la mort.
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 11:23 par Invité
saturday, april 13th 2013, 3.44am, what if she simply stayed home?;; he felt now that he was not simply close to her, but that he did not know where he ended and she began. ✻✻✻ La réalité venait se mêler à mes songes. J’étais perdue, ne sachant plus ce qui était réel et ce qui venait tout droit de mon esprit ; tout me semblait étrangement vrai mais je ne parvenais pas à admettre que ses gestes et ses paroles appartenait à mon présent, à ma réalité. Mais je m’en fichais. Je me perdais dans cette illusion sans y réfléchir à deux fois, priant corps et âme pour que je ne finisse pas par me réveiller. Si cela était la mort, j’étais heureuse d’y être. Si cela était ma fin, que cela le soit. Je ne parvenais qu’à me focaliser sur son souffle qui parcourait mon épiderme, incapable de réfléchir correctement, incapable de suivre le chemin tortueux de mes pensées. J’étais en proie à des frissons de désir si violents que mon corps tremblait sous sa prise. Je n’avais jamais rien ressenti de tel de toute mon existence. Mon corps avait tant attendu ce moment qu’il était à deux doigts de se consumer sous ses caresses. Mon cœur battait si fort qu’il allait sans doute finir par s’échapper de ma cage thoracique. Je ne pus m’empêcher de me demander si Julian ressentait toutes ces choses qui m’assaillaient. Je ne pus m’empêcher de me demander si toutes ces émotions le prenaient aussi, ou si l’expérience avec les autres l’avait rendu moins sensible à tous ces actes sensuels qui m’étaient que trop étrangers. Son corps contre le mien ne me paraissait pas étranger ; j’avais l’impression de l’avoir connu toute ma vie, comme si nous avions été conçus l’un pour l’autre, comme si nous ne faisions que nous retrouver après une vie séparée l’un de l’autre. Mes formes épousaient les siennes comme nos deux âmes pouvaient former un tout à elles deux.
J’avais l’impression que cela était presque une certitude, désormais. J’avais eu raison d’y croire. J’avais eu raison de me persuader que cela avait toujours été lui et moi. Nous. Toutes mes douleurs avaient valu la peine ; toutes les épreuves que nous avions traversé me semblaient bien loin, désormais. Il me l’avait dit, des années auparavant. Il m’avait dit qu’il ne me quittait pas réellement lorsqu’il s’en était allé pour Liverpool et que j’avais été sûre qu’il m’oublierait avec le temps, les semaines effaçant les souvenirs qu’il avait bien pu avoir de moi. J’avais refusé de le croire, en cet instant. J’avais été très loin d’imaginer ce qu’il se passerait bien après cela. « Je fini dans un an. J’irais où tu voudras. » me dit-il et je me mis à sourire, sentant sa bouche s’attarder sur mon épaule. Je fermai les paupières pour m’abandonner aux émotions qui secouaient mon corps. Cela allait bien au-delà de tout ce que j’avais bien pu imaginer jusque-là. Mon amour pour lui avait toujours été muet et candide. Le désir m’était presque si étranger que j’avais la sensation de le connaître pour la première fois. « Au bord de la mer. » répondis-je après un instant d’hésitation, tandis qu’il s’éloignait de moi. J’avais promis à l’adolescente que j’avais été de vivre dans une ville comme Cardiff.
J’étais une enfant des plages, après tout. Et je l’avais inclus, lui, dans mon monde, dans ce monde que je m’étais construit loin des autres. Il était mon tout, il était mon essentiel. Il était mon oxygène et mon soleil.
Il s’écarta de moi pour essuyer l’eau de pluie qui avait mouillé son corps, notant le haut que je portais, un de ces t-shirts qu’il avait un jour oublié chez moi par mégarde. Les pensées assaillirent mon esprit et pour la première fois de toute mon existence, je cédai à mes pensées les plus intimes. Je me dévêtis sous ses yeux, les gestes lents et calculés, incapable de contrôler la gêne qui prenait possession de mes joues. Ma poitrine était mise à nue et je me sentais faible en sa présence ; cependant, je me refusai de faire machine arrière et je soutins son regard, repassant mon gilet sur mes épaules même s’il ne cachait plus rien. « Tu ne devrais pas faire ça. » me lança-t-il comme maigre avertissement. Je retrouvai mon assurance lorsqu’il s’avança vers moi pour me serrer contre lui, ses lèvres retrouvant mes lèvres avec une ferveur qui contracta tous mes muscles. Je me mis à sourire, sourire sous ses baisers. Sourire de satisfaction d’avoir fait les choses correctement, de ne pas avoir été rejetée, de satisfaction de lui suffire et de lui inspirer du désir.
Il me souleva sur la table de cuisine en un mouvement, comme si j’étais l’être le plus léger de cette Terre. Il s’attaqua aux boutons de sa chemise tandis que je refusai de le laisser m’échapper de mon emprise. « Dis-moi que tu m’aimes encore. Parce que moi, je t’aime comme un fou. » me murmura-t-il et je fermai les yeux, découvrant la sensation de sa peau nue contre la mienne. Ses caresses, même légères, réveillaient en moi les désirs les plus sauvages. J’étais enflammée, enflammée de l’intérieur, et chaque parcelle de mon épiderme criait de désespoir pour qu’il continue de me toucher. « Je t’aime, Fitzgerald. » marmonnai-je à mon tour. « Je t’aime si fort. » Je t’aime avec la même naïveté qu’une enfant, avec le même esprit candide qu’une petite fille. Je t’aime avec tout mon cœur et toute ma raison. Ses doigts vinrent rencontrer mes cuisses, et le tracer de leur chemin laissa une emprunte brûlante sur ma peau. Ses lèvres parcouraient mon visage comme pour le découvrir, et j’attardai mes mains sur les cicatrices de son torse. Cela n’était pas la première fois que je les voyais ; cependant, cela était la première fois que je me rendais compte que je l’aimais, lui, dans son intégralité, avec ces cicatrices et ces stigmates d’une vie qu’il n’aurait jamais dû avoir. Doucement, mes doigts glissèrent jusqu’à ses hanches habillées par son pantalon, et je glissai mes doigts jusqu’au bouton qui l’emprisonnait encore. « Je peux ? » lui demandai-je doucement. Mais je n’attendis pas de réponse. Je le défis, glissant mes mains en dessous pour faire tomber le tissu le long de ses jambes. Je tremblai à la simple idée de ce que j’étais en train de faire. « J’ai peur, Jules. » lui glissai-je. Je me voulais pleine d’assurance mais chacun de mes gestes étaient marqués par l’hésitation de la nouveauté ; je me retrouvai perdue, perdue dans toutes mes sensations, perdue dans toutes mes émotions. Je détestai être si incertaine. Je détestais ne pas être à sa hauteur. J’aurais voulu me montrer forte et fière mais ses simples caresses suffisaient à me distraire. J’aurais voulu me montrer forte et fière mais je ne savais pas quels gestes m’étaient autorisés et quels gestes m’étaient interdits. Mes lèvres s’attardaient sur les siennes, mais malgré cela, je me trouvais encore incroyablement innocente.
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