(✰) message posté Lun 26 Jan 2015 - 22:59 par Invité
I need a hero
Je souris à un client, c'est peut-être, voir surement le dernier de ma journée. Il est 22 heures et mon service se termine enfin. Je n'ai pas arrêté de la journée, je sais que ce n'est pas un boulot très gratifiant, je suis une simple réceptionniste dans un hôtel de luxe, pas trop loin de Kensington, bon ok j'étais méga fière d'avoir trouvé ce boulot, j'ai moins l'impression d'être inutile dans la vie et enfin je fais un boulot pour moi, l'argent je peux le garder, je peux en jouir comme cela me chante et je n'ai pas de comptes à rendre à l'homme le plus abject que j'ai connu dans ma vie. J'ai pu faire un cadeau à Julian, matériel, le premier et j'en suis tellement fière, il fallait que ce soit pour lui. Je tiens à en offrir un pour Athena, même si elle n'est plus la petite amie de Julian, elle reste je crois ma meilleure amie à ce jour, elle est juste trop importante, sans sa gentillesse je serais à la rue, j'aurais beaucoup trop de mal à trouver un logement convenable, alors je l'adore, et puis on s'entend à merveille et ça compte, je sais qu'elle sera là, je lui fais aveuglement confiance. Je referme mon carnet pour noter toutes mes entrées de clients pour savoir ce que je fais qui j'ai géré et ne pas me perdre. Je vois ma remplaçante pour la nuit arriver dans la même tenue que moi et je lui adresse un large sourire. Elle prend alors ma place et une fois dans le vestiaire pour femme je détache mon chignon pour laisser mes cheveux onduler dans mon dos. Je me change, je laisse mon uniforme pour qu'il soit mis au lavage et que demain lorsque je prendrais mon service, il soit impeccable. J'enfile un jean et des bottes, un long pull crème en kashmir offert par Athena, elle me gâte surement trop, mais dans un sens cela me fait un bien fou de me sentir appréciée enfin, reconnue et non juste effacée. Un bonnet sur la tête, une écharpe autour du coup, mon manteau et je file dans les rues glacée de Londres. Je rentre généralement à pieds, parfois lorsqu'un bus passe au même moment je l'attrape pour aller plus vite, ce soir ce n'est pas le cas, je longe le parc de Kensington pour retrouver mon quartier initiale d'Hammersmith. J'allais traverser une petite avenue lorsqu'une voiture fait crisper ses pneus. Je ne pensais pas cela être pour moi jusqu'à ce que je me rende compte que l'un des types en sortant de celle-ci vienne vers moi. Forcément l'instinct me fait reculer en serrant mon sac, je ne sais pas ce qu'elle me veut et il ne semble pas des plus accueillants. Je recule encore, maladroitement, pourquoi il n'y a jamais personnes dans ce genre de moment. Je manque de trébucher et de me retrouver sur les fesses. Je ne comprend pas tellement ce qu'il dit, j'entend mon coeur battre à cent mille kilo-métreurs, ça oui, je suis montre de peur, une impression de déjà vu, comme si c'était mon oncle qui donnait le prenait le premier coup. Je me retrouve parterre, mes mains amortissent le choc. Mon souffle est court, entre la peur, la douleur, la surprise, je crois que je panique un peu. Je tente de me relever, un goût de rouille et de sel dans la bouche, du sang, encore, des larmes montent, colère, peur, dégoût, ce goût je le connais que trop bien et je n'en peux plus de l'avoir dans la bouche, j'ai envie de vomir. Mon visage se tourne vers mon agresseur et c'est son pied qui heurte mon ventre, , où mes côtes, celles juste ressoudées, je pousse un cris de douleur, j'arrive plus à respirer, je m'en le supplier et lorsqu'il crache juste à coté de mon visage, qu'il dise que je souille ma famille, je comprend, je n'ai pourtant plus rien à voir avec eux, ma haine envers eux c'est immense et là elle grandit, seulement m'attaquer à lui n'est surement pas une bonne idée, je ne peux même pas me relever, le trottoir gèle mes doigts, je tente de retrouver mon souffle et j'entend seulement que la voiture repart, j'ai l'impression d'être totalement seule au monde.
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(✰) message posté Sam 31 Jan 2015 - 18:54 par Invité
Ce soir, Ethan avait enfin accédé à la requête de ses collègues de passer un peu de temps avec eux. Non pas qu'il soit totalement asocial, mais il aimait se dire que sa journée était vraiment finie lorsqu'il quittait le poste de police. Là, il s'était traîné avec ses coéquipiers d'un bar à l'autre pendant plusieurs heures, plus à contrecœur qu'autre chose. Et désormais il n'avait qu'une hâte : retrouver le confort et la chaleur de son appartement, et plonger dans un profond sommeil. Lorsqu'il estima avoir assez accordé de son temps à ses collègues, il leur dit sur un ton désolé (enfin, faussement désolé, mais il espérait qu'il soit suffisamment convaincant) qu'il ne se sentait pas très bien et qu'il préférait rentrer. Il était tout juste 22h, et Ethan avait un peu l'impression d'être un vieux monsieur grincheux. Il se promit de faire mieux la prochaine fois. Tout en sachant pertinemment au fond de lui qu'il ne tiendrait pas sa promesse, et qu'à la prochaine sortie il aurait envie de rentrer chez lui tout aussi vite. Il aimait sortir, mais avec ses amis. Non pas qu'il n'apprécie pas ses collègues, mais il les voyait à longueur de journée, et il n'avait pas réellement accroché avec la plupart d'entre eux. Il y avait juste Matteo et Sebastian avec lesquels il s'entendait à merveille, mais hélas ils n'étaient pas présents ce soir. Ethan sentait bien que les hommes ici présents appréciaient sa compagnie et souhaitaient qu'il reste un peu plus afin qu'ils fassent davantage connaissance, et se défiler lui faisait ressentir une certaine culpabilité. Ses collègues insistèrent lourdement sur le fait qu'ils allaient remettre ça et qu'ils espéraient que cette fois il resterait plus longtemps. Ethan feint légèrement l'enthousiasme, leur dit au revoir (recevant de chacun d'entre eux une accolade bien virile), et quitta le bar. Une fois dehors, il poussa un soupir de soulagement.
Tout en marchant, il réfléchissait. Depuis le décès d'Elsa, son besoin de solitude n'avait fait que s'intensifier. Il avait de plus en plus de mal à apprécier la compagnie d'autrui, et il était de plus en plus dur de se faire réellement apprécier de lui. Ethan sentait bien qu'il était devenu tel un loup solitaire, un brin sauvage et rejetant le contact humain. Était-ce un mal ? Devait-il s'inquiéter ? Après tout, il en était juste à un stade de sa vie où il préférait être seul... Seul avec ses souvenirs, plus exactement. Et puis, ce n'était pas comme s'il était TOTALEMENT seul. Il avait des amis. De toute façon il n'avait jamais été du genre à vouloir multiplier les rencontres et les amitiés. Il n'avait jamais eu besoin d'être très entouré. Les personnes qu'il fréquentait, il les fréquentait parce qu'ils les appréciaient sincèrement. Et non par besoin d'affection ou autre.
Des cris le sortirent de ses réflexions. Un cri de douleur, féminin, et une voix masculine pleine de rage. Ethan regarda autour de lui, et vit un peu plus loin une forme recroquevillée par terre et une silhouette qui lui donnait des coups de pied. Ne prenant pas le temps de tergiverser, il courut vers eux. L'agresseur dut le voir approcher, car il fonça vers la voiture qui l'attendait à proximité. Lorsqu'Ethan fut aux côtés de la victime, la voiture s'était déjà bien éloignée. Il s'accroupit précipitamment. Comme il l'avait soupçonné, la personne à terre était bien une femme. Elle essayait de se relever, en vain. Pas la peine de lui demander si elle allait bien, ce serait tellement incongru vu son état. Ethan dégaina son portable et appela une ambulance, le cœur battant, priant les urgences d'envoyer du renfort au plus vite. Après avoir accroché, il prit la main de la jeune femme dans la sienne et la serra.
« Ne vous en faîtes pas, ça va aller, j'ai appelé une ambulance. »
Sa voix était pleine de peur. Était-elle en réel danger ? A en voir tout ce sang, Ethan en était certain. Et cela ne faisait que renforcer la profonde angoisse qu'il ressentait. Que s'était-il passé ? Pourquoi l'agresseur s'en était-il pris à elle ? Bien évidemment, il avait envie d'en savoir plus, de comprendre, mais ce n'était pas le moment. Et pour l'instant, tout ce qui comptait à ses yeux c'était que l'ambulance arrive. Il commença à frictionner les épaules de la demoiselle, de plus en plus inquiet. Heureusement, la sirène de l'ambulance se fit entendre. Quelques instants plus tard, trois hommes hissaient la jeune femme sur un brancard et la transportaient dans l'ambulance. Ethan ne pouvait pas se résoudre à l'abandonner, et insista pour l'accompagner. Il s'installa aux côtés de l'inconnue, et lui prit de nouveau la main.