"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici whatever happens, please don't leave me ♔ sam 2979874845 whatever happens, please don't leave me ♔ sam 1973890357
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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Mer 24 Sep 2014 - 18:12 par Margot Bernstein-Woolf


whatever happens please,
don't leave me
samantha oswald-bower & rory hepburn
♔ ♔ ♔ ♔ ♔


Ce coup de pub médiatique non désirée qui n'aurait du me mettre en lumière que pour quelques semaines commençait à trainer à longueur à mon goût. C'était comme si l'étiquette de mannequin pour sous-vêtements n'était pas suffisante et que la personne là haut qui contrôlait tout ce qui devait me tomber dessus dans la vie avait décidé que j'avais besoin d'un peu plus de rebondissement. Il y avait eu la mort de Soren en automne deux mille treize, et puis Londres -bien que cette partie soit plutôt positive-, les photos pour survivre dans la capitale anglaise -bien que celles-ci, je les assume- et enfin la sextape avec Caleb Hyland. Celle-ci n'était pas assumé. Ce n'était qu'un fantasme stupide qui avait fait surface après les -quelques- verres de trop que j'avais avalé en sa compagnie. Fantasme enfouie qui m'avait coûté les regards les plus dévalorisants du monde, une publicité sans limite dans tout le royaume uni, et une notoriété dont je me serais bien passée. C'était assez dérangeant, de voir une tonne d'articles contenant mon nom, celui de Caleb ainsi qu'un lien vers la vidéo en question. J'étais une fille sans vertu aux yeux de toutes les personnes qui avaient vu cette vidéo, rien de plus rien de moins. Ils se fichaient concrètement que je fasse des études et que ça soit un pur hasard que cette vidéo se retrouve sur la toile. Merci monsieur le pirate. Merci iCloud. Merci Apple. Les photos de Jennifer Lawrence n'avait pas suffit à toute cette bande de geek ?
Et le seul endroit où je me sentais encore à peu près à l'aise et sûre de ne pas être confronté aux regards humiliants, c'était chez moi. Même si certains journalistes arrivaient à me contacter pour me demander ce que valait réellement Caleb Hyland au pieu. Et je ne pouvais même pas m'en souvenir. D'après la vidéo, on pouvait dire que je semblais aimer ça. Dans mon souvenir... Je n'en avais pas vraiment en fait. J'avais le souvenir d'avoir passé la nuit avec lui. Mais comment ? C'était une autre question, à laquelle je n'avais pas la réponse.
Ah et pauvre Sam. Grande sœur qu'elle était, plus protectrice que jamais... Elle devait s'en mordre les doigts pour moi. J'étais quasiment certaine qu'en tant que flic, elle avait déjà chercher comment elle pouvait punir ce qui me faisait du mal.
Elle était d'un soutien sans faille : plus qu'une simple colocataire, plus qu'une meilleure amie, elle était une famille. Une sorte de maman et de sœur en même temps -avec un petit côté paternel faut l'avouer. Ca devait lui faire autant de mal qu'à moi de voir cette situation. Mais est-ce que j'y pouvais quelque chose ? Est-ce que je devais regretter d'avoir laisser mes fantasmes s'exprimer ? Est-ce que je devais regretter une partie de jambe en l'air ? (même si techniquement je n'en avais pas le souvenir)
Et même si j'étais une personne habituellement forte et prête à affronter les traquats de la vie, la période n'était pas adéquate à ce genre de comportement. J'allais malheureusement fêter le premier anniversaire de la mort de mon petit frère. Même si c'était sa disparition qui m'avait poussé à reprendre ma vie en main, faire des études, l'absence de celui-ci était quelque chose que, un an plus tard, j'avais toujours du mal à vivre. Toujours et encore. C'était bien pour ça que son bracelet et sa montre restaient toujours et encore à mon poignet. J'étais habituellement forte et prête à tout affronter. J'étais du genre à me dire que tout finirait par passer. Cette fois-ci tout trainait en longueur et finissait par me fatiguer.
Alors je me laissais un peu aller. Comme si c'était la seule chose à faire. Reprendre des mauvaises habitudes du lycée qui m'avait pousser à m'affirmer. Je ne considérai pas ça comme une addiction, s'en était loin. C'était juste une façon comme une autre de se détendre. De partir, d'oublier. Et je pouvais dire merci à Skyler, notre autre colocataire, d'avoir le matériel nécessaire à ma pseudo-défonce de dépressive. Parce que oui, autant l'avouer, j'étais dans un état propice à l'entrée en dépression. Malheureusement.
J'étais dans le salon de l'appartement, verre de gin en main, joint dans l'autre, casque sur mon oreille valide, Beatles à fond -comme si ça ne me suffisait pas d'être à moitié sourde. Je porte le joint à ma bouche, il me brûle les lèvres. Je sens la fumée dans ma bouche, mes voies respiratoires. C'est sûrement moi qui me fait des idées, qui me l'imagine,  mais c'était comme si je sentais la fumée me monter au cerveau.
Malgré la musique, j'étais la porte d'entrée claquer. C'est Sam. Obligatoirement.
Dans un mouvement de panique, j'écrase ce que je tiens en main dans un verre vide qui traîne sur la table basse. L'odeur restera. Mais on pourrait croire que ce n'est pas moi. J'espère.
Je ne veux pas encore plus la décevoir.
« Sam » je soupire, expulsant sans m'en rendre compte la dernière taffe que j'ai pris. Moitié bourrée, moitié défoncée. Aucune chance contre la flic qui me servait de maman.
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() message posté Mer 8 Oct 2014 - 16:45 par Invité


you're my sister, you're my family, you're all i've got.
'change, we don't like it, we fear it, but we can't stop it from coming. we either adapt to change or we get left behind. and it hurts to grow, anybody who tells you it doesn't is lying. but here's the truth: the more things change, the more they stay the same. and sometimes change is good. oh, sometimes change is... everything.'
by meredith grey ; sam oswald-bower + rory g. hepburn.

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Les journées se suivaient avec une lenteur effroyable. Pourtant, rien n'avait changé. Elle se levait tous les jours à 6h, prenait son petit déjeuner à 6h05, partait à la douche à 6h20, se séchait les cheveux à 30 avant de se cogner le pieds dans la chaise à 6h32 et d'enfiler son uniforme à 35. Elle collait un post-it sur le frigo à l'intention de ses colocataires leur avertissant de son heure de retour qui était généralement tardive, avant de prendre la porte et de descendre quatre à quatre les marches qui la menaient aux entrailles du métro londonien. Parfois, elle loupait celui de 6h53 mais savait que le prochain ne la mettrait pas en retard. Depuis qu'elle avait repris son boulot de flic, Samantha n'y trouvait aucun but, aucune raison de se lever tous les matin et de suivre ce cheminement répétitif. Elle restait des heures assise à son bureau, refusant catégoriquement les affaires qui avaient lieu hors du commissariat. Elle se chargeait de la paperasse, remplissait des dossiers, recevait des mineurs qui avaient voulu profiter d'une bière sans dépenser un sous. Elle était là, sans vraiment l'être. Elle exécutait ses tâches tel un robot, sans qu'aucune émotion ne fasse battre son coeur. C'était toujours ce qu'elle faisait quand un drame se préparait ; elle se refusait tout sentiment, toute émotion. Elle ne voulait pas être faible, alors elle devenait cette jeune femme froide et discrète. Elle parvenait même à écarter ses pensées de son esprit. Il n'y avait plus de Lexie, plus de Julian, plus de père, ni de mère. Il n'y avait rien qu'un grand vide qu'elle parvenait à se créer. C'était en quelques sortes les barrières qu'elle montait elle-même, brique par brique. Jusqu'à ce que la prochaine personne qui entrerait dans sa vie vienne tout détruire, et qu'elle recommence à nouveau. Un robot. Elle triait, rangeait, évitait les collègues curieux et faisait taire ceux qui l'approchaient. C'était son mécanisme d'auto-défense. Elle resta un moment après l'heure où elle devait normalement terminer sa journée. Tout le monde était parti, et les policiers de garde s'étaient retrouvés dans les archives pour fêter le départ d'un de leur collègue. Sam, elle, tournait sur son siège, le regard fixe, admirant les bureaux vides qui l'entouraient. Elle se demandait ce qu'elle fichait ici. Quel était le but ? Si seulement on admettait qu'il y ait un but à nos vies. Sur ces mots, elle se leva doucement et attrapa son manteau avant de quitter les lieux. La pluie ne tarda pas à humidifier sa chevelure qui bouclait déjà, et d'ici à ce qu'elle fût arriver devant sa porte, elle était trempée de la tête aux pieds. Elle resta un moment debout devant la porte de son appartement. Elle savait ce qu'elle trouverait derrière. Skyler devait sûrement être partie rejoindre un de ses copains en manque alors que Rory devait trainer sur le canapé sans être sortie de la journée. Elle ne voulait pas voir sa photo encore collée dans tous les journaux de la ville. Rory… Mais qu'est-ce que tu as fait ? Elle lui avait posé la question de la manière la plus simple possible alors qu'elle tenait le journal entre ses mains, quelques jours auparavant. Depuis, elle devait rester impassible devant les blagues de ses amis, les questions de ses collègues et la décadence de sa meilleure amie. Elle devait être là pour elle, elle le savait, et c'était bien ce qu'elle comptait faire. Elle tournait la poignée rapidement avant de pénétrer dans l'appartement assombri par le mauvais temps. Avant qu'elle n'eut esquisser un geste, la vision de Rory, assise dans le canapé, comme en transe, termina de lui faire ressentir une émotion qu'elle n'avait pas prévu pour la journée : l'inquiétude. Elle regarda sa colocataire tirer sur ce qu'elle devina être un joint et patienta un instant avant de faire claquer la porte d'entrée. Comme prévu, Rory s'activa et écrasa le reste dans un verre avant de prendre un air innocent. « Sam » Elle croisait les yeux rougis de son amie et ses sourcils se froncèrent. Elle s’approcha à grandes enjambées du canapé avant de saisir le verre que Rory avait utilisé. « C’est quoi ces conneries Rory ?! » Son ton était étonnamment doux, elle n’était même pas énervée. Elle ne voulait pas que Rory se renferme complètement, c’est pourquoi elle avait décidé de ne pas lancer les hostilités. « Skyler n’aurait jamais du te donner ça. Je pourrais t’arrêter pour ça, tu le sais ça ? » Evidemment qu’elle savait, mais Rory savait aussi que jamais Sam ne pourrait engager quoi que ce soit contre elle. Comme elle n’avait jamais rien fait contre les sales affaires que menait Skyler. Elle balançait ses chaussures au bout de la pièce et se saisissait de la bouteille de gin posée sur la table avant de se servir un verre. Elle prenait place à côté de Rory sans ménagement avant de prendre une première gorgée du délicieux liquide. « Tu sais que je vais pas te laisser t'enfoncer comme ça. Si tu tombes, je tombe. »
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() message posté Jeu 9 Oct 2014 - 17:47 par Margot Bernstein-Woolf
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Sam me fixe. Je ne sais pas quelle expression lire dans son visage. Au fond de moi je suis persuadée de la décevoir. Comment je peux oser faire du mal aux gens qui m'entourent, que j'aime et qui m'aime. Je ne fais que décevoir apparemment. Je ne fais que décevoir tout le monde en fait. C'est tout ce que je sais faire peut-être. Et me jeter sur l'alcool et la drogue -bien que douce- n'est pas le meilleur moyen pour arrêter ça. Je me sens tel un désastre. Elle doit tomber de haut. Elle qui m'imagine forte, elle qui me voit telle un pilier dans sa vie : elle me voit comme la faible que je suis. Non, la forte qui en a ras-le-bol d'être forte. La forte qui n'arrive plus à être forte et qui sait que le seul endroit où elle peut se laisser aller c'est chez elle. Sam n'était pas sensée rentrée si tôt. Non. Sinon je ne me serais pas permise de faire ça. Elle était flic : et même si Skyler, notre colocataire, ne se gênait pas pour faire ses petites affaires de droguées dans le salon, ça ne changeait rien au fait que je n'étais pas sensée faire ça, et que Sam ne me connaissait pas comme ça. J'avais déjà lu un semblant de déception dans les yeux de Samantha quand l'histoire de la sextape était sortie dans les tabloïds, dans les journaux, sur internet. Une sorte de jugement. Même si elle essayait de ne pas le faire paraître. Les meilleures amies ne jugent pas. Et c'était sûrement pour ça qu'elle s'était retenue de dire quelque chose à ce moment là.
Mais là, là... Elle avait le droit de tout me balancer à la figure, de m'insulter, de me traiter de tous les noms etc. Elle avait le droit, parce que je le méritais.
Je ne savais pas trop si c'était l'alcool ou la tige que j'avais éteinte quelques secondes plus tôt qui me mettait dans un tel état dépressif et qui me donnait si peu d'estime pour moi même, mais en tous cas, ça le faisait bien.
« C’est quoi ces conneries Rory ?! » Sam ne hurla pas, à ma plus grande surprise. Sa voix était douce. Comme si au final c'était juste de la déception. Et qu'est-ce que ça pouvait me faire mal de voir la seule personne qui me soutenait depuis maintenant un an être déçue, par moi. Comme si elle n'en avait pas assez, avec Julian, avec Lexie. J'étais sensée être son petit rayon de soleil, j'étais sensée la faire rire quand elle n'allait pas bien, j'étais sensée être là pour elle et ne pas la décevoir
 « Je... Sam... Écoute... Je... » Incapable de formuler une phrase qui tient debout, incapable de mettre en place une phrase, tout simplement. Mon cerveau doit être embrouillé par l'alcool, par la fumée. Merde, ça m'a jamais fais ça avant. Je me hais d'avoir l'impression de la décevoir.  « Sam je... J'en peux plus c'est tout. J'ai besoin de me détendre, d'oublier cinq minutes le tourbillon médiatique dans lequel je me suis foutue... » Ce ne sont pas vraiment les meilleures excuses. Il n'y a tout simplement pas d'excuses à ce que je suis en train de faire. Non, je suis une ratée qui n'arrive pas à faire face aux imprévus de la vie.
Je me sentais horriblement mal. D'un côté : à cause de tout ce que je subissais en ce moment, et de l'autre, à cause de ce que je faisais subir à Sam. Je me sentais comme une mauvaise personne. Alors que depuis la mort de Soren, c'était tout l'inverse de ce que je pouvais souhaiter.
« Skyler n’aurait jamais du te donner ça. Je pourrais t’arrêter pour ça, tu le sais ça ? » Elle restait douce, sa voix était toujours douce alors que n'importe qui d'autre aurait perdu les pédales et aurait commencé à m'engueuler. Comment pouvait-elle rester si calme face à ce qu'elle venait de voir ? Je me le demande bien. Oui, bien sûr que je savais. Je savais exactement ce qu'elle risquait, parce qu'elle l'avait trop souvent répété à Skyler. Je savais tout. Et je n'avais absolument pas réfléchi en faisant ça. Je m'étais juste dis que si Skyler le faisait et qu'on ne pouvait pas l'en empêcher, je pouvais le faire aussi. Moment de faiblesse. Débilité absolue. J'acquiesce pour seule réponse à sa remarque.
Sam balance alors ses chaussures à l'autre bout de la pièce et s'installe à côté de moi. « Tu sais que je vais pas te laisser t'enfoncer comme ça. Si tu tombes, je tombe. »
Et c'est peut-être triste de s'en rendre compte à un tel moment ; mais je réalise à quel point notre amitié est forte. A quel point elle et moi sommes liées. Quel impact j'ai sur elle et quel impact elle a sur moi.
 « Sam... Je... Non... Enfin qu'est-ce que tu fais ? » J'ai l'impression de revenir à mes esprits. Je ne peux pas la laisser tomber avec moi. Je ne peux pas et ne veux pas faire de mal à une autre personne qu'à moi. Non. Pas possible.  « Je veux pas que tu tombes. Même si j'aimerais bien de la compagnie au fond de mon trou, non. Alors soit tu m'aides à remonter la pente, soit rien. On va pas bien toutes les deux mais en fait c'est la mauvaise solution de plonger comme des débiles dans l'alcool. Ou de fumer ce genre de truc là. » A croire que je suis une bipolaire incapable de se faire un avis. Non : je ne veux juste pas que Sam soit mal, à cause de moi.  « Je me sens comme une horrible personne de te faire subir tout ça. Comme si t'en avais déjà pas assez. Sam, faut qu'on règle nos problèmes. Qu'on se pose cinq minutes, qu'on sache ce qui va pas, et qu'on trouve un moyen de tout régler »
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() message posté Mer 22 Oct 2014 - 20:35 par Invité
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Rory était la colocataire rêvée. Elle laissait du bordel partout, oubliait la bouteille de lait vide dans le frigo, laissait des blagues perverses sur la table avant de partir et venait dans la chambre à n’importe quelle heure de la nuit pour discuter pendant que Sam est plongée dans un profond sommeil. Rory était la colocataire dont personne ne voudrait, et pourtant la brune ne pouvait pas rêver mieux pour partager sa vie. Elle lui donnait l’impression de ne jamais être seule. Ce n’était pas comme si elles partageaient simplement un appart, comme si elles étaient obligées de cohabiter afin de payer moins à la fin du mois. Non, Rory était plus qu’une simple colocataire. Leur amitié n’avait pas mis longtemps à émerger même si aucune des deux n’étaient du genre à se faire de grandes déclarations. Elles pouvaient passer des soirées assises toutes les deux dans le canapé, sans parler, et juste profiter de l’instant. Elles n’avaient jamais eu besoin de se dire qu’elles s’adoraient pour en être sûres. Et voir dans quel état Rory était aujourd’hui ne pouvait que fendre le coeur de Sam. Le scandale médiatique qui avait suivi la fuite d’une vidéo porno où elle tenait le rôle principal l’avait affecté de telle sorte que la jeune femme n’était jamais tranquille en quittant la maison le matin. Rory était aussi sauvage qu’elle-même l’était ; personne ne pouvait prédire quelle réaction elle pourrait avoir. Elle pouvait bien retourner l’appartement, ou disparaitre pendant des jours. Alors Sam gardait discrètement un oeil sur elle. L’heure n’était pas à laisser tomber son amie. Mais la brune n’avait pas prévu que Skyler se rendrait complice de la déchéance de Rory. Elle ne pensait pas qu’elle aurait à se soucier de leur deuxième colocataire, puisqu’elle était censée faire de même et veiller sur le bien être de Rory. Or, son seul remède avait été de lui donner un joint. Tout en se disant qu’elle lui passerait un savon le moment venu, Sam avait fait irruption dans le salon sans s’énerver comme elle l’aurait sûrement fait d’habitude. Elle était déstabilisée ; Rory était son parfait miroir lorsque les temps étaient durs. Et c’était sûrement ce qui la poussait à être conciliante. Elle ne pouvait que comprendre. « Je... Sam... Écoute... Je... » Sam était habituée aux drogués qui n’arrivaient plus à prononcer une phrase censée et complète. Cela était d’autant plus déchirant que cette fois, c’était Rory qui se retrouvait dans cet état. « Sam je... J'en peux plus c'est tout. J'ai besoin de me détendre, d'oublier cinq minutes le tourbillon médiatique dans lequel je me suis foutue... » La brune penchait sa tête sur le côté en réfléchissant. Elle avait deux solutions : se comporter comme une mère, ou se comporter comme une vraie amie. Et bizarrement, elle était sûre que son amie n’avait pas besoin d’un sermon à cet instant. Alors elle se mit à l’aise et se laissa tomber dans le canapé où Rory était sûrement stationnée depuis le début de la journée. Elle attrapait la bouteille de vin pour prendre une gorgée et agir par solidarité. Fuck it. Elle en avait assez de jouer au flic. « Sam... Je... Non... Enfin qu'est-ce que tu fais ? » Rory devait être trop habituée aux sermons que Sam lui faisait pour pouvoir y voir clair. Rien de tout cela n’avait de sens, mais c’était peut-être là-dedans que résidait réellement leur amitié. « Je veux pas que tu tombes. Même si j'aimerais bien de la compagnie au fond de mon trou, non. Alors soit tu m'aides à remonter la pente, soit rien. On va pas bien toutes les deux mais en fait c'est la mauvaise solution de plonger comme des débiles dans l'alcool. Ou de fumer ce genre de truc là. » Rory n’avait pas mis longtemps à se ressaisir. Elle ajoutait ‘moulin à paroles’ à la liste qualificative de Rory la colocataire. Elle levait les yeux au ciel, sûre que son amie ne la verrait pas. « D’accord. » Et sur ces mots, après lui avoir lancé un franc sourire, Sam attrapa le joint pour le balancer dans le fond de la bouteille de vin. Comme ça, elles ne seraient pas tenté de jouer avec l’un ou l’autre. « Je me sens comme une horrible personne de te faire subir tout ça. Comme si t'en avais déjà pas assez. Sam, faut qu'on règle nos problèmes. Qu'on se pose cinq minutes, qu'on sache ce qui va pas, et qu'on trouve un moyen de tout régler » Rory ne se rendait pas compte à quel point elle se trompait. Elle ne lui faisait rien subir, non elle partageait. Et c’était ce que Sam appréciait le plus chez elle. Elle ne restait pas dans un coin à pleurer sur son sort, non, au lieu de cela, elle en faisait profiter tout le monde. Et c’était quelque chose qui faisait toujours sourire Sam. « Oh tu sais, j’en ai jamais assez. J’ai pris un abonnement annuel aux problèmes alors tu peux y aller. » Elle lui lançait un clin d’oeil avant d’attraper un coussin qui trainait et de le caler derrière sa tête. Elle savait que Rory avait besoin de parler, de vider son sac. Et Sam savait aussi qu’avant cela, elle devait donner de sa propre personne. « Ca marche. Je commence. » Sam n’était pas le genre de fille à se confier, encore moins à se plaindre. Elle gardait tout en elle, tassait les choses et faisait comme si de rien n’était. Mais elle pouvait faire un effort. Elle prit une grande inspiration avant de reprendre la parole. « Ma soeur est de plus en malade, et elle est loin d’être dans le haut de la liste pour les transplantations. Je me sens inutile, je ne peux pas l’aider et je ne supporte pas de rester-là et de la regarder mourir. Je crois qu’elle m’en veut, au fond, de m’inquiéter pour elle. Mais c’est une habitude chez moi de m’inquiéter pour les gens que j’aime. » Elle sourit tristement à Rory avant de continuer. « Et, ah oui, je crois que mon petit-ami est amoureux d’une autre. Ou de deux autres. J’en sais rien, je crois qu’il n’est pas honnête avec moi mais comment lui en vouloir ? Je ne dois pas être facile à vivre tous les jours après tout, il a bien le droit d’aller voir ailleurs. Comme tu peux le voir, certains problèmes ne trouvent pas de solutions. » Elle commença à titiller nerveusement son collier comme elle le faisait quand elle était contrariée. Un jour ou l’autre, il allait bien falloir qu’elle discute de tout ça avec Julian. Elle sourit à nouveau à Rory. « Sinon tout va bien dans le meilleur des mondes. À ton tour, darling. »
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() message posté Jeu 30 Oct 2014 - 0:52 par Margot Bernstein-Woolf
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Nous étions brisés. Samantha et moi n'étions que des jeunes femmes brisées par la vie. Ma grand-mère, qui vivait en plein milieu de la campagne -pour ne pas dire cambrousse- écossaise aurait fini par dire que c'était l'effet grande ville, capitale, que Londres avait sur nous. Mais non : nous étions juste des aimants à soucis, des attrapeuses à emmerdes, comme si sur notre porte d'entrée était écrits des mots du genre « nous sommes à la recherche de tous types d'ennuis, merci de les glisser sous la porte ». Non, la vie avait juste une sacrée dent contre nous. On s'était bien trouvé finalement, elle et moi. Nous, les aimants à emmerdes. Nous sommes liées toutes les deux. Et même si la vie a une sacré dent contre nous, il faut l'avouer, et qu'elle nous en fait sacrément baver toutes les deux, elle a tout de même fait quelque chose de bien : elle m'a mise sur le chemin de Sam. On en chie ensemble. Nous sommes certainement pour l'autre la meilleure chose qui puisse nous arriver. Je ne suis certes pas la colocataire parfaite, mais Sam non plus. C'est une sorte de mère poule, flic autoritaire qui ne sait pas si elle doit jouer la maman ou l'amie compréhensive. C'est une personne qui ne sait pas relâcher la pression. Une personne qui se préoccupe trop des autres au détriment de son bonheur. Et c'est ça qui la rend extraordinaire. C'est ça qui fait d'elle quelqu'un qu'on a envie d'avoir à ses côtés. Même si on est dans la merde jusqu'au cou, on est content d'y être avec Sam, parce que c'est Sam. Ou du moins, moi je suis contente.
Je n'ai pas cette même relation avec Skyler, notre autre colocataire. Je ne l'aurais jamais. Pas besoin d'être défoncée comme je lui suis actuellement pour m'en rendre compte. J'aime inconditionnellement Samantha et elle faisait partie d'une des personnes les plus importantes au monde pour moi. Skyler c'était Skyler. Ma coloc sympathique avec qui je pouvais déconner de temps en temps mais que j'avais pourtant envie de tuer par moment à cause du bordel qu'elle pouvait foutre à l'appartement.
Et c'est parce que j'aime Sam, que je ne veux pas la voir faible. Bien sûr, tout le monde a le droit à ses moments de faiblesses. Et la preuve aujourd'hui : j'ai craqué. Totalement foiré. J'avais juste besoin de m'évader, de partir. Sam est mon pilier, mon alliée dans la vie. Elle ne peut pas sombrer avec moi. Alors, j'ai peut-être l'esprit embrouillée, ma langue qui se perd dans ma bouche et des lèvres qui ne savent plus comment s'agiter, mais je suis assez intelligente pour stopper toutes mes conneries nettes. Pour une fois, je dois être forte. Pour Sam, pour moi, pour nous.
On a juste besoin du soutien de l'autre. Pas de sombrer dans l'alcool. L'alcool ne résout pas les problèmes. Il les crée.
Alors Sam aussi s'arrête.
« Oh tu sais, j’en ai jamais assez. J’ai pris un abonnement annuel aux problèmes alors tu peux y aller. » Je ris, un peu forcé. Comme pour tenter de détendre l'atmosphère. Si Skyler rentrait dans l'appartement à ce moment là, elle nous trouverait totalement débiles. Mais on avait trop de problèmes, apparemment, pour pouvoir faire comme s'ils n'existaient pas. « J'ai une carte de fidélité pour les problèmes, au bout du dixième j'en ai un gratuit » Pourquoi j'essaye encore de faire de l'humour dans ce genre de situation ?
Et Sam commença à se confier. Elle venait de ranger son costume de fille qui ne se confie jamais au placard. Parce que de temps en temps, ça faisait du bien. « Ma soeur est de plus en malade, et elle est loin d’être dans le haut de la liste pour les transplantations. Je me sens inutile, je ne peux pas l’aider et je ne supporte pas de rester-là et de la regarder mourir. Je crois qu’elle m’en veut, au fond, de m’inquiéter pour elle. Mais c’est une habitude chez moi de m’inquiéter pour les gens que j’aime. Et, ah oui, je crois que mon petit-ami est amoureux d’une autre. Ou de deux autres. J’en sais rien, je crois qu’il n’est pas honnête avec moi mais comment lui en vouloir ? Je ne dois pas être facile à vivre tous les jours après tout, il a bien le droit d’aller voir ailleurs. Comme tu peux le voir, certains problèmes ne trouvent pas de solutions. Sinon tout va bien dans le meilleur des mondes. À ton tour, darling. » Elle affiche un sourire triste. Sam s'accuse comme cause des problèmes des autres, elle se soucie trop des autres, oui c'est ça son plus gros problème. Elle accuse tous les coups. Elle prend tout pour elle. Alors qu'elle n'est responsable de rien. Et elle ne le sera sûrement jamais. J'observais Sam, accusant moi aussi le coup : je n'avais rien vu venir de tout ce qu'elle m'avait dit et pourtant, je vivais avec elle. Elle était ma meilleure amie, mon alliée dans la vie, et je n'avais rien vu venir. Bien sûr, j'étais au courant pour Lexie, son état : mais Sam n'en parlait que très peu. Alors comment imaginer que son état s'empirait ? C'était logique oui. Mais pas pour mon cerveau embrouillé.
Je soupire et pose les pieds sur la table basse. Je soupire encore. J'ai envie de pleurer. Comme elle peut supporter tout ça ? Comment elle peut supporter le malheur des autres et trouver des excuses aux personnes qui lui font du mal ?
« Et pour ta soeur, tu ne voudrais pas que je fasse un test pour voir si je suis compatible ou non ? Je vis déjà avec une oreille en moins, un rein de plus ou de moins ça devrait pas changer grand chose ! Et lancer une campagne de test pour voir s'il y a des donneurs dans le quartier ? Si pour la financer je dois faire une campagne je peux le faire tu sais enfin c'est faisable. Ca serait normal pour moi. J'veux dire, faut bien qu'on trouve un moyen pour que Lexie retrouve une santé digne de ce nom. Parce que son état ne va pas en s'améliorant, mais le tien non plus par conséquent. » Sam accuse tout, moi j'essaye de tout assumer. Je suis du genre à ne pas calculer ce que je fais quand je veux aider quelqu'un que j'aime. Je veux aider Sam. Je dois l'aider. Je prends la main de Sam. Comme d'habitude, mes mains sont brûlantes. « Et chérie, les hommes sont tous des cons. Ne te mets pas la faute sur le dos. C'est lui le problème pas toi. JE vis avec toi tous les jours depuis un an, et si tu le voulais je t'épouserai, merde. Il ne voit pas ce qu'il laisse derrière lui, c'est tout. C'est un con, un idiot, un débile, un salop. Il ne te mérite pas. Et il ne mérite pas que tu l'ajoutes à ta liste de problèmes. Il ne vaut pas la peine que tu te tracasses pour lui. » Et je trouve ça presque idiot de lui répondre de la sorte. Sam se fait du soucis, et elle a bien le droit. Je ne vais pas changer son point de vue sur l'homme qu'elle aime en quelques mots. Je n'avais pas à la juger sur ces choix. « Enfin... Je suis là pour toi quoi qu'ils se passent, tu le sais... »
Je me sens mal à l'aise d'enchainer sur mes problèmes. La question Sam n'est pas réglée. Loin de là. Alors, l'esprit perturbée par l'alcool et la drogue : j'émets finalement un raisonnement intérieur quelque peu logique. Je force Sam à se lover un peu contre moi sur le canapé, histoire qu'elle se sente en sécurité, et soutenue surtout. Parce que moi aussi, je sais me relayer au second plan quand les personnes que j'aime sont mal.
« Tu sais, mes soucis, c'est toujours les mêmes. L'histoire de la sextape et tout ce qu'il y a autour. Y a rien de plus a dire ou faire, il faut que j'attende que ça se tasse. Tes soucis sont plus importants. Pour une fois, on doit inverser les rôles. Je dois me transformer en Sam-maman-flic, et toi en Rory-pleureuse. Pour une fois dans ta vie, repose toi sur quelqu'un et arrête d'assumer les responsabilités de toutes les personnes de cette putain de planète. »
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() message posté Ven 21 Nov 2014 - 12:27 par Invité
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« J'ai une carte de fidélité pour les problèmes, au bout du dixième j'en ai un gratuit » Le doux rire de Sam se fit entendre dans l'appartement alors qu'elle laissait son sourire sortir de sa tanière. C'était la Rory qu'elle aimait tant. Même dans les pires situations, même lorsqu'elles étaient à deux doigts de flancher, de baisser les bras, elle trouvait toujours de quoi rire. Et c'était vrai, elles avaient toutes les deux pris un abonnement pour les problèmes. C'était aberrant de voir à quel point leurs vies pouvaient basculer du jour au lendemain pendant que d'autres se souciaient simplement du repas qu'ils allaient pouvoir préparer le soir. Sam savait que sa colocataire souffrait beaucoup du tapage médiatique fait autour de cette sextape ridicule. Dans son job, l'affaire avait fait le tour de toutes les machines à café. Les hommes riaient et repensaient au moment qui les avait le plus excité alors que les femmes chuchotaient à quel point il était désolant pour une femme de se prêter à ce genre de jeu. Mais la brunette savait bien que toute cette histoire n'était pas tirée par Rory, qu'elle en était simplement la victime. Et aujourd'hui, c'était celle qu'on pointait du doigt, qu'on diffusait dans les journaux et qui avait son portrait dans les émissions idiotes qui passaient à la télévision. Elle ne méritait pas cela, et Sam aurait aimé l'aider. Elle avait cherché, s'était demandé comment ce cirque pouvait bien s'arrêter. Mais le pouvoir des médias était bien trop fort pour pouvoir arrêter la machine infernale. « À nous deux, ça fait déjà bien longtemps que tous nos problèmes nous sont offerts gratuitement. » Elle posa les pieds sur la table basse, s’enfonçant un peu plus dans le canapé. Son regard balaya la pièce étonnement silencieuse, et la mélancolie gagna le coeur de Samantha. C’était fou tout de même, d’attirer autant les ennuis. Elles étaient vouées à rester des aimants à problèmes, comme les drogués qui ne fonctionnaient qu’à l’adrénaline. Elles en étaient peut-être rendues à ça. La brune finit par lâcher prise, et se confia. Ce n’était pas son genre. Non, Sam était une fille renfermée sur elle-même, ne supportant pas d’inspirer la peine ou la pitié. Elle n’avait pas une vie idyllique, mais c’était sa vie, et elle devait l’accepter. Il y avait des coups durs, il y avait même eu un gouffre, mais il y avait aussi eut les moments de bonheur qu’elle ne pouvait pas oublier. C’était ce qui la faisait tenir, ce qui l’empêchait de claquer la porte derrière elle et de tout laisser tomber. Elle s’accrochait à ces bons moments, si rare qu’ils finissaient par disparaitre de son esprit. Elle luttait pour les garder en mémoire. « Et pour ta soeur, tu ne voudrais pas que je fasse un test pour voir si je suis compatible ou non ? Je vis déjà avec une oreille en moins, un rein de plus ou de moins ça devrait pas changer grand chose ! Et lancer une campagne de test pour voir s'il y a des donneurs dans le quartier ? Si pour la financer je dois faire une campagne je peux le faire tu sais enfin c'est faisable. Ca serait normal pour moi. J'veux dire, faut bien qu'on trouve un moyen pour que Lexie retrouve une santé digne de ce nom. Parce que son état ne va pas en s'améliorant, mais le tien non plus par conséquent. » Sam appréciait les efforts de Rory. C’était une fille en or, qu’elle avait eu la chance de rencontrer dans ce bar là où l’annonce pour la recherche d’une colocataire donnait rendez-vous. C’était une fille bien, une de celles qui étaient si rare qu’on les remarquait à peine. Mais Sam le voyait. Elle espérait seulement qu’un jour elle réussirait à montrer à son amie à quel point elle était formidable. « C’est adorable Rory mais… Jamais je ne pourrais te demander ça. Jamais je ne pourrais continuer tous les jours en sachant que je t’ai pris un bout de toi-même. Jamais je ne pourrais te regarder dans les yeux. Je ne souhaite ça à personne. » Elle souriait tristement tout en portant une main à la cicatrice qui barrait son ventre. Elle parlait rarement de cette épreuve, mais elle ne pouvait souhaiter cela à personne. Lexie était sa soeur, et elle se devait de tout tenter pour elle. Mais elle ne pouvait pas demander de même aux autres. Rory prend sa main dans la sienne et Sam la serre doucement entre ses doigts, comme pour lui transmettre toute l’affection qu’elle pouvait lui porter. « Et chérie, les hommes sont tous des cons. Ne te mets pas la faute sur le dos. C'est lui le problème pas toi. JE vis avec toi tous les jours depuis un an, et si tu le voulais je t'épouserai, merde. Il ne voit pas ce qu'il laisse derrière lui, c'est tout. C'est un con, un idiot, un débile, un salop. Il ne te mérite pas. Et il ne mérite pas que tu l'ajoutes à ta liste de problèmes. Il ne vaut pas la peine que tu te tracasses pour lui. » Les yeux de Sam s’humidifièrent alors que son sourire s’élargissait. Elle avait raison, et la brune le savait. Mais c’était trop dur de mentir, de se mentir. Julian était un de ses problèmes, et elle devait l’accepter. Elle finirait par mettre ce problème de côté, un jour. Elle finirait par oublier. Elle resserre son étreinte sur la main de Rory tout en la regardant dans les yeux. « On sait toutes les deux à quel point la gente masculine peut être un ramassis d’abrutis. Et t’épouser serait un grand honneur, Mademoiselle Rory Hepburn. On serait un sacré couple de bras cassés. » Elle replaçait une mèche des cheveux de son amie derrière son oreille alors qu’une question lui brûlait les lèvres. Cette sextape… Cet homme… Elle avait tant de questions, mais elles resteraient muettes. Elle ne voulait pas rendre les choses plus difficiles pour Rory. Et repenser à cet épisode ne pouvait que la faire retomber. « Enfin... Je suis là pour toi quoi qu'ils se passent, tu le sais... » Sam passa son bras dans celui de Rory et posa sa tête sur son épaule, profitant un instant de la simplicité du moment. « Je sais. » C’était la première fois depuis longtemps qu’elle se sentait réellement bien. Elle n’était ni pressée, ni inquiète, ni en colère. Elle était bien. En arrivant dans cet appartement, elle ne pensait pas pouvoir y trouver une amitié aussi forte et sincère. Elle ne pensait pas vraiment y avoir droit. Elle ne pensait pas avoir droit à grand chose. « Tu sais, mes soucis, c'est toujours les mêmes. L'histoire de la sextape et tout ce qu'il y a autour. Y a rien de plus a dire ou faire, il faut que j'attende que ça se tasse. Tes soucis sont plus importants. Pour une fois, on doit inverser les rôles. Je dois me transformer en Sam-maman-flic, et toi en Rory-pleureuse. Pour une fois dans ta vie, repose toi sur quelqu'un et arrête d'assumer les responsabilités de toutes les personnes de cette putain de planète. » Elle se redressa doucement, gardant la main de Rory dans la sienne. Elle avait tord. Il n’y avait pas de soucis plus importants que d’autres, il n’y avait que des soucis, tous aussi pesants les uns que les autres. « Je serais toujours Sam-maman-flic. Et tu n’es pas Rory-pleureuse, tu es Rory-courageuse, qui relève la tête même après une explosion médiatique. Tes soucis sont aussi importants que les miens, et ensemble on va les résoudre un par un. Je te le promet. » Elle ancra ses yeux dans ceux de Rory pour lui montrer à quel point elle devait tenir le coup. Elle devait s’accrocher, se battre. Mais elle n’était pas obligée de le faire seule. Elle ne serait jamais seule. « Mais ce n’est pas en fumant des joins qu’on va y arriver ma belle. » Elle jette un oeil au verre dans lequel le joint avait été écrasé et elle pensa au savon qu’elle allait mettre à Skyler.
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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Lun 29 Déc 2014 - 2:39 par Margot Bernstein-Woolf
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« C’est adorable Rory mais… Jamais je ne pourrais te demander ça. Jamais je ne pourrais continuer tous les jours en sachant que je t’ai pris un bout de toi-même. Jamais je ne pourrais te regarder dans les yeux. Je ne souhaite ça à personne. » Je baisse le regard, prend une inspiration et prend cet air déçu qui me va tant. Je rêverai d'aider Sam, de lui enlever tous ses problèmes d'un coup de main. Elle a déjà tellement souffert. Samantha est la sœur qu'on rêverait tous d'avoir, elle est avenante, prête à couver sa demi-soeur et à faire tout ce qui était en son pouvoir pour la sauver. Elle s'inquiétait tous les jours d'Alexandra. J'aurai aimé être comme ça pour ma sœur. Même si j'étais devenue plus protectrice envers elle depuis la mort de Soren, j'avais tout de même du mal à être une Sam pour Madeleine. Tout avait changé depuis que j'étais partie pour Londres et qu'elle était restée en Écosse. Et même si nous étions des sœurs, si nous avions grandis ensemble, nous n'aurions jamais la relation de Sam et d'Alex. Mais nous n'avions pas grandi dans une telle situation familiale, il fallait aussi prendre en compte cela. Comme le fait que Soren était la colle qui nous maintenait ensemble, et qu'il n'était plus là, qu'il ne le serait plus jamais.  « Un test ne coûte rien, absolument rien. Et je serai heureuse de pouvoir aider ta sœur, et toi par la même occasion. Au pire on peut faire une campagne, lancer une page facebook, créer une organisation. Forcer la chance. » En y pensant égoïstement, donner un rein me permettrait peut-être de prendre un nouveau départ : de me rendre utile pour quelqu'un. Mais oui, il était évident que Sam pouvait avoir du mal à accepter le rein -pour sa soeur- de sa colocataire et meilleure amie depuis seulement un an. Mais je voulais l'aider. Merde. « Tu sais très bien que je ferais n'importe quoi pour toi Samantha. Les choses les plus stupides comme les plus grandes preuves d'amour. » Je caresse alors son visage. Protectrice : voilà ce que j'ai envie d'être pour une fois. Arrêter de geindre, de trouver ma vie totalement stupide et sans sens alors que d'autre luttent pour rester ici.
Les yeux de Sam commencent à briller, comme si elle allait pleurer. Ce n'était pas mon but. Je prends alors sa main. Je ne supporte pas de la voir pleurer, si bien que mes yeux aussi s'humidifie. Elle retrouve un demi-sourire qui éclaircit un peu son visage. Des yeux si beaux ne devraient pas être remplis de larmes. Je lui souris en retour lorsqu'elle me dit que ça serait un honneur de m'épouser. Des bras cassées oui, on serait des bras cassées elle et moi. Mais on aurait un soucis en moins à se faire. Une grosse croix sur les hommes et nous vivrions déjà plus heureuse.
N'importe quoi : je ferai tout et n'importe quoi pour elle. La vie l'avait mise sur mon chemin et c'est l'un des plus beau cadeau qu'on ait pu me faire après avoir perdu mon petit frère. Elle était comme mon âme sœur. La personne qui m'aiderait à me relever. Celle chez qui je pourrais toujours aller. Mon échappatoire. Qui d'autre pouvait se vanter d'avoir créer une si belle complicité en si peu de temps ? Tout était naturel entre Sam et moi. Absolument tout Elle passe son bras dans le mien et pose sa tête sur mon épaule. Je pose la mienne sur la sienne. « Je sais » Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. L'apaisement. La sensation d'être au bon endroit avec la bonne personne. Pas besoin de mots avec Sam. Un regard, une expression, un signe suffisaient. Ma main se presse un peu plus autour de la sienne. J'ai besoin de savoir qu'elle est là, qu'elle est bien réelle, qu'elle ne partira jamais. J'ai besoin d'elle.
Samantha se redresse un peu.
« Je serais toujours Sam-maman-flic. Et tu n’es pas Rory-pleureuse, tu es Rory-courageuse, qui relève la tête même après une explosion médiatique. Tes soucis sont aussi importants que les miens, et ensemble on va les résoudre un par un. Je te le promet. » Sans que je puisse le prévoir, une larme coule le long de ma joue. Elle me touche. Elle veut qu'on se batte, ensemble contre tout ce qui a pu et peut nous tomber dessus. Je ne suis pas seule, Sam et là. J'essuie ma larme d'un revers de pouce et profite de cet instant d'amour presque, pour lui poser une question. « Tu seras toujours là ? Tu ne m'abandonneras pas ? » La perdre serait comme avoir passer des vacances au paradis et devoir en partir. Ma vie n'était pas rose, la sienne non plus, mais nous mettions un peu de gaieté et d'amour dans tout cela. J'ai cette peur qui me prend aux trippes quant à un possible abandon. Elle était mon roc, mon ancre. Elle me connaissait comme si elle m'avait faite.
Mais elle a raison, rien ne s'arrangera à coup de joint ou de tequila. Jamais. J'avais dérapé un court instant. Je reprends alors mes esprits -ainsi qu'une grande inspiration. Je m'assis correctement sur le canapé, sans pour autant lâcher la main de Sam.
« 1. Faire la liste de nos problèmes. 2. Trouver des solutions. » C'était un revirement de situation signé Rory Hepburn.
« On a quoi : un connard de petit-ami, un ouragan médiatique et des idiots qui vont avec, une sœur malade. Pour le connard, j'ai une idée stupide d'adolescente, mais ça peut nous défouler, nous permettre d'exprimer tout le négatif qu'on peut ressentir. Si on a des œufs dans le frigo et de la mousse à raser... » Je me sens stupide, qui plus est d'avoir brisé un moment tellement plein d'émotions. Mais on avait des choses à régler. Autant prendre le taureau par les cornes.
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