Hunt you down eat you alive ♠ Caïn|Kipling&Gareth

Hunt you down eat you alive

Sac de voyage à la main il avançait dans la rue, ses doigts se resserraient sur la lanière, tandis que le cuir de ses gants se plissait sous l’effet de la contraction. Il revenait de l’aéroport, il avait disparu pendant quatre jours et il avait encore sorti une excuse bidon pour endormir la confiance des deux zigotos avec qui il vivait. Deux hommes pour qui il avait une profonde affection, leur mentir ne servait qu’à les protéger tous deux d’une vérité beaucoup trop cruelle. Le tueur chercha dans ses poches les clés de l’appartement pour déverrouiller la porte.  Il poussa le battant et entra dans ce lieu qu’il considérait comme son chez soit. Les yeux bleus tintés d’or firent un tour circulaire de l’appartement, quatre jours et Kipling avait déjà repris possession des lieux avec son bordel, il laissa retomber son sac sur le parquet dans un bruit étouffé. Il fit un petit tour du propriétaire pour vérifier si l’un ou l’autre était rentré, mais aucun des deux. Il n’avait pas annoncé de date à laquelle il allait rentrer, il n’avait pas arrêté de penser à eux malgré la difficulté de son travail. Il alla ranger ses quelques affaires, cinq cent mille dollars en liquide dans une enveloppe qu’il dissimula sous une lame de parquet branlante. Une fois qu’il eut terminé, il se mit au boulot, rangement, nettoyage et dépoussiérage. L’odeur de propre était si agréable, qu’il se demandait comment faisait Kip pour vivre dans un tel capharnaüm. Il se laissa tomber dans le canapé, il ferma les yeux un instant, il revenait de Russie, par chance son teint bronzé constant ne laissait aucune indication sur son lieu de voyage. Le regard de surprise de ce mafieux, les pupilles dilatées lorsque la vie commença à s’échapper, deux balles d’un calibre neuf provenant d’un silencieux, il avait nettoyé l’arme qu’il avait jeté dans une poubelle. Il avait acheté l’arme sur place et personne ne retrouverait jamais sa trace.

Il retira sa chemise, se mettant torse nu, à force de vivre avec deux nudistes, il commençait à prendre de très mauvaises habitudes. Le jeune homme s’avança vers sa bouteille de whisky fétiche et s’en versa une bonne rasade dans  un verre. Il s’avança vers la chaine Hi-Fi et mit en route Mme Butterfly, un de ses opéras préférés. Alors que le personnage de Cio-Cio-San dites Madame Butterfly débutait leurs premières notes, il se laissa endormir par la musique, il chercha son paquet de cigarette dans la poche de son jean et s’en alluma une. Il laissa grésiller longuement l’extrémité, laissant le temps à la nicotine d’entrer dans ses poumons. Ce soir Caïn avait besoin d’affection, il imaginait déjà le visage des deux hommes lorsqu’ils verraient qu’il était rentré. Il avait laissé un simple mot sur le frigo annonçant qu’il devait partir prendre l’air quelques jours, rien de plus, ni moins. Avec cette mission il allait être tranquille pendant un ou deux mois, lui laissant le temps de préparer la prochaine. Le mercenaire devait faire gaffe avec tous les événements récents, il était assez malin pour ne pas se faire choper.

Il se grata le ventre, inspirant une longue bouffée de sa cigarette buvant une gorgée de sa boisson alcoolisée derrière. Il se demandait lequel allait rentrer en premier. La solitude n’était plus un problème, il avait découvert bien des subtilités avec eux. Une conception d’une vie qu’il n’avait jamais envisagée. Qui aurait pu dire qu’un jour il soit homo, il était le premier à dire PD quand il était en colère. Avec la force de la musique il ne pouvait entendre le bruit métallique de la serrure qu’on déverrouillait, un glock 17 était rangé bien précieusement dans les coussins du canapé juste sous son cul, ce n’était pas Kip qui irait faire le ménage jusqu’à retirer les miettes dans les coussins, donc il pouvait être tranquille. Il n'hésiterait pas à tirer sur le premier enfoiré qui en voudrait à sa peau. La tête blonde sur un coussin, les jambes croisées, le corps allongé, les muscles détendus, il ferma les yeux afin de se détendre, pourtant les images d’horreur lui revenaient sans cesse sous forme d’images lugubres…

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Hunt you down eat you alive

La mélancolie dans la voix de la chanteuse qui évoquait sa fin funeste dissimulait parfaitement les bruits qui annonçaient l’arrivé de son premier petit ami et aussi du second, sans dire qu’ils avaient un rang particulier. Tous deux avaient la même place dans sa vie. Mais était-il capable de les rendre heureux ? Ils semblaient si complice tous les deux, avait-il juste la fonction de sextoy pendant un moment ? Tout semblait si sincère, il avait parfois la crainte de les faire souffrir contre son gré, c’était indéniable que le soir où tous deux l’avait interpellé sur ce pont un phénomène unique c’était produit. Il tendit l’oreille, il entendait le bruit de la serrure et bien vite le premier de ses hommes lui sauta dessus, il eut le réflexe d’écarter le verre. Pas besoin de sortir son glock, il réceptionne l’homme contre lui et l’entoure de ses bras, bien trop heureux aussi de le retrouver, de petits baisers impromptus dans le cou qui le fit frissonner avant que leurs lèvres s’enlacer tandis qu’un long baiser langoureux s’ensuit. Juste le temps de retrouver le goût sucré de ses lèvres, une langue taquine et déjà Gareth les séparais pour avoir son compte, repoussant cet homme pour venir s’installer contre lui aussi. Ils s’embrassèrent aussi, lui était resté dans sa position allongé, faisant office en quelque sorte de matelas. Dans sa tête il envisageait d’acheter un canapé bien plus grand. Ils semblaient se disputer leur place. Très vite Kipling se repositionna sur eux tandis qu’il ouvrait son bras pour serrer contre lui Gareth, humant son odeur au passage, il leva les yeux vers l’homme qui tenait la caméra. Le tueur était assailli de question sur son absence, et il devait répondre à deux têtes curieuses et à un objectif de caméra. « Un pote m'a proposé sa place pour une formation sur la mécanique électronique en Allemagne! » Il n'en dit pas plus, il n'était pas dû genre à se justifier, et n'allait pas se confondre en excuse. Les billets d’avion prouveraient qu’il avait bien été jusqu’en Allemagne, qu’il c’était bien présenté à la conférence et qu’il y est resté quatre jours. Rien n’évoquerait un quelconque voyage. « Je ne t’ai rien reproché p’tite tête ! Je mettrais de la musique électro lorsque tu arrêteras de foutre du bordel partout ! » Il se laissait aller à cette chaleur humeur, ce raz de marrée de tendresse. Jamais il n’avait connu ces instants où on se sentait aimé. Enfin Kipling délaissa sa caméra, il n’était pas beaucoup à l’aise face à ce bidule électronique. Il s’allongea contre lui, il les avait enfin tous les deux.

« Je suis pas peureux, on peut aller à la piscine, je resterais juste dans un endroit où j’ai pied ! » Il ne fallait pas que ce soit profond, pas trop grand, l’immensité lui donnait un sentiment de panique. Il enroula son bras autour de Kipling tout en se faisant piquer sa clope. Voila que Kip s’étire et ouvre la chemise du troisième d’ailleurs Caïn ne se gêna pas pour regarder. Il était le plus jeune dans ce couple et aussi le plus inexpérimenté, en quelque sorte Kip et Gareth lui avait tout appris. D’ailleurs Gareth se mit à taquiner Kipling. « A poil Kip ! » Il l’avait sortit tout seul, alors qu’il faisait encore la gueule depuis cinq minutes, ce petit jeu l’amusa, et il ne pu se retenir d’aller aider son compère à mettre torse nu.

Il en profita pour caresser son torse, tout en allant embrasser de nouveau Gareth au passage. L’avantage d’un couple à trois, c’est que les deux autres pouvaient baiser quand l’un était absent. Ils semblaient avoir des idées derrière la tête. « J’ai un truc pour vous…. !» Il se leva, récupérant sa clope au passage, ébouriffant les cheveux de Kipling et caressant le joli ventre de Gareth. Le jeunot avait ramené quelques petits souvenirs, c’était bien la première fois qu’il y pensait d’ailleurs, avant il n’avait personne à qui ramener quelque chose. Ce n’était pas super bien emballé, d’ailleurs c’était juste dans un sac, pour Kipling il avait ramené un petit porte clé avec un caméscope dessus et pour Gareth un porte clé avec une jolie guitare. Il en jeta un à Kip et le second à Gareth. C’était une façon de les remercier de leur avoir confié les clés de leur vie. Ca restait un bel argent brossé. « C’est presque rien ! Mais quand je les ais vu, j’ai pensé à vous deux ! » Pour le coup, il avait vraiment acheté ça dans une petite boutique atypique en Allemagne, il n’était pas très démonstratif dans sa vie, il commençait à l’être réellement avec eux. Il tira sur sa cigarette, restant debout pour voir leur expression, se grattant derrière la nuque.