What are you doing? - I'm bitchin' [Adriel]

Depuis que j'avais rencontré Adriel, j'avais le sentiment de faire moins de "conneries" qu'auparavant. Je fumais moins, je buvais moins, je n'allais plus vraiment à des fêtes où je ressortais ivre mort et, parfois, en compagnie de quelqu'un que je ne connaissais même pas... bref, j'avais le sentiment de me sentir mieux, épanoui. Mon départ en Inde m'attristait par le fait que je ne la verrais plus autant et que sa présence allait me manquer à moi aussi. Il était certain que je prendrais de ses nouvelles tous les jours et que je lui raconte chaque journée passée quand nous le pourrions tous les deux, soit par appel téléphonique, soit par mail... bref, nous resterions en contact pour sur.

L'atmosphère s'était échauffée dans la pièce et ça n'était pas à cause de la nourriture qui avait cuit. La tension sexuelle se faisait ressentir et je voyais bien là qu'Adriel partageait la même envie que moi. Comme Adriel n'avait pas d'expérience à ce sujet, je lui avais laissé le temps qu'elle voulait pour se sentir prête. Je pouvais comprendre que cela n'était pas forcément aisé et je m'étais refusé à la précipiter. De toute façon, je me fichais bien d'attendre ou non. Pourtant, je lui envoyais des signaux de temps à autres histoire de savoir si. Et là, cela semblait bien parti.

« Moi aussi je t'aime.» me dit-elle, chose qui me réchauffa le cœur. On se l'était déjà dit, mais l'entendre me faisait toujours plaisir. C'était, pour moi, une façon de dire "ça n'a pas changé" ou quelque chose comme ça. Nous nous embrassâmes, et les gestes suivirent. Nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre.
Nous nous déplaçâmes tant bien que mal petit à petit jusqu'à la chambre. La table de la cuisine n'était pas très confortable et le sol peut être un peu dur - et froid, en cette période de l'année -. Les vêtements tombèrent les uns après les autres et nous passâmes la nuit ensemble, sans même avoir pris le temps de manger. Bah, il y aura tout le temps pour ça. Lorsque nous terminâmes, le sommeil me vint peu à peu mais j'étais encore conscient, et Adriel aussi.

« Je t'aime mon amour.» l'entendis-je me dire au creux de l'oreille. Je me tournai vers elle afin de l'embrasser doucement et de frotter mon nez contre le siens en signe de tendresse.
"Je t'aime aussi ma chérie.."

Et puis je m'endormais peu de temps après. Il y avait encore une odeur de nourriture dans les parages, et notre chaleur corporelle me berça gentiment.
Je passais une bonne nuit, sans me souvenir du rêve que j'avais fait, le noir ayant recouvré toute pensée, jusqu'à ce que la porte s'ouvrit en un claquement sec et qu'une voix familière hurla mon prénom de cette manière :

"SPEEENCEER DEBOOOUT..."

Je sursautai sur le coup et me tournai vivement pour apercevoir ma soeur qui, se rendant compte de la situation, reparti aussitôt en fermant la porte derrière elle et en poussant un juron tel que "ah putain merde, chaaaaud..." avant de rejoindre la cuisine à en juger les pas que j'entendis. Je l'entendis appeler quelqu'un et lui demander pourquoi cette personne ne l'avait pas avertie que je n'avais pas été seul. Sans doute ma coloc', je ne voyais pas qui d'autre.
Je me tournai vers Adriel, encore abruti par le choc, puis :

"Je suis désolé... j'aimerais te dire de pas faire attention mais avec elle, c'est difficile... la chose que tu as peut être vue un bref instant est.. ma petite soeur."

Ouais enfin, j'aurais préféré que ça se fasse tout de même dans une autre situation...