"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici “We’re all stories in the end, just make it a good one, eh?” (Galahad) 2979874845 “We’re all stories in the end, just make it a good one, eh?” (Galahad) 1973890357
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“We’re all stories in the end, just make it a good one, eh?” (Galahad)

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() message posté Sam 27 Sep 2014 - 3:27 par Invité
Un sourire sur les lèvres, je déposai mes affaires sur le divan. Je me dirigeai ensuite vers la cuisine où j'allai dénicher un verre et du vin. La journée avait été épuisante au boulot, mais aussi excitante. Je rencontrais des gens de toutes les sortes et même si certains me tapaient royalement sur le système, j'en appréciais bien plus. Ils partageaient pour la plupart leur passion avec moi. C'était cette caractéristique qui les rendait plus qu'intéressant. Prenant une gorgée de mon vin, je me demandai alors si Robin était là. Je n'entendais rien, alors probablement pas. J'allai tout de même voir dans sa chambre. Personne. J'haussai les épaules et soupirai. Allais-je passer ma soirée seule? Non! Il n'en était pas question! Si lui voyait ses amis, pourquoi pas moi? Et si j'allais voir Galahad de l'autre côté du couloir?  Peut-être que mon meilleur ami serait chez lui? Ça valait le coup d'essayer. Surtout que ça faisait maintenant deux jours que je ne lui avais pas parlé.  Et deux jours, c'était bien plus qu'une éternité dans notre monde! Je pris donc mes clés et décidai d'aller le rejoindre. Galahad, c'était mon meilleur ami d'enfance, la personne sur qui je pouvais le plus compter dans ma vie. J'allais souvent le visiter. Et je ne pouvais pas passer une journée sans lui parler ou lui envoyer un message texte. Plusieurs nous demandaient si nous sortions ensembles et ce, depuis que nous étions gamins, mais ce n'était pas le cas. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Mon amoureux? Non. Mon meilleur ami pour la vie... oui. Mais bon, ce n'était pas comme si je ne leur donnais pas des idées. Nous étions très tactiles lui et moi. Et il n'était pas rare que je le protège contre des filles qui lui seraient toxiques et ce, depuis toujours. Je ne supportais pas l'idée de le voir blesser par une pauvre conne qui  ne voudrait que profiter de lui. Galahad était l'une des meilleures personnes que je connaisse et je refusais de le voir souffrir. Et c'était mutuel!

Bref, je cognai à sa porte dès que j'eus verrouillé la mienne. J'étais vraiment très impatiente de le voir. Lui et moi avions toujours été voisin. Et ce, même en Australie. Lorsque j'avais décidé de déménager ici à Londres, il m'avait suivi sans poser de question. Et je lui en serais redevable pour l'éternité! Ce changement était si radical!

Bref, je commençai à entendre du mouvement derrière la porte ce qui fit en sorte d'élargir encore plus mon sourire. « Allez Galachou! Ouvre cette porte! » lui dis-je à la blague en sonnant de nouveau. J'allais finir par ouvrir la porte avec ma propre clé si cela continuait. Il savait pourtant que je n'étais pas la fille la plus patiente de l'univers!  
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() message posté Jeu 2 Oct 2014 - 4:33 par Invité



We’re all stories in the end.
La journée venait de prendre fin, enfin. Non pas que Galahad n’aimait pas son boulot, seulement il commençait à être fatigué et il avait bien hâte de pouvoir rentrer chez lui et de se mettre à jour dans ses séries préférées. Ce qui était génial, c’était qu’en tant que vendeur, il avait un rabais sur tous les trucs en magasin et qu’il pouvait ainsi se permettre d’acheter tous ses films et toutes ses séries en DVD sans que cela lui coûte la peau des fesses. Alors il ne se gênait pas pour bénéficier de ce privilège et puis c’était bien de posséder sa propre collection de DVD. Il salua ses collègues qui resteraient pour la soirée, tandis qu’il allait se changer à l’arrière-boutique. Il troqua donc son t-shirt sur lequel on avait fièrement imprimé en lettres roses et majuscules le nom de la boutique pour son propre t-shirt, un t-shirt noir bien simple où des phrases random blanches, en lettres attachées, y étaient imprimées. Une fois prêt, il sortit à l’extérieur et dégaina son fidèle téléphone portable ainsi que ses écouteurs. Son pouce appuya sur sa playlist Green Day. Comme il était venu à pied ce matin au travail, il repartit à pied jusqu’à chez lui. Pas question de prendre les transports en commun ou même un taxi ; la première option le verrait confiné parmi une mer de gens fatigués et déprimés et la deuxième serait à coup sûr du vol pur et simple. Non, il valait mieux marcher ou prendre le vélo, à Londres. Ou dans n’importe quelle ville, en fait. C’était tellement plus agréable, en plus, autant pour la santé que pour le porte-monnaie. De cela, il était certain.

En l’espace d’une dizaine de minutes, il avait quitté le centre-ville et arrivait à Shoreditch, là où il habitait, bien sûr. Il déverrouilla la porte sans croiser Delilah ou Robin, qui habitaient juste à côté de chez lui. Ils devaient encore travailler ou bien flemmardaient dans leur appartement… ensemble. À la pensée d’imaginer ces deux-là en train de discuter et de rire ensemble, il grimaça, allez savoir pourquoi… Il n’avait rien contre Robin, si ce n’était qu’il était le colocataire de sa meilleure amie. Delilah était tellement douce, il était persuadé que n’importe quoi pouvait l’ébranler et la briser en deux, raison pour laquelle il se tenait toujours sur ses gardes dès qu’il le voyait. S’il osait faire du mal à la petite brunette, il le paierait très cher. Gal ne savait pas encore comment, si la chose se produisait, car il n’était qu’un simple vendeur chez HMV, mais il trouverait bien comment venger sa belle amie. Il avait vu assez de films pour savoir comment s’y prendre, non ? Pour le moment, toutefois, rien ne s’était produit. La question était donc : les choses resteraient-elles ainsi ? Galahad devait bien admettre qu’il désirait que ce ne soit pas le cas car ainsi, Robin montrerait son vrai visage, même si Delilah souffrirait, forcément. Et c’était bien la dernière chose au monde qu’il souhaitait.

Bref, il déposa son téléphone sur la table basse au salon puis alla prendre une douche. Rien de tel pour se sentir bien après une longue journée au boulot. Il adorait quand l’eau était bien bouillante, même s’il avait l’air d’un homard après coup. Il aimait tout particulièrement sentir son corps quelque peu endolori s’habituer peu à peu à la chaleur infernale. Il n’avait jamais été un adepte des bienfaits de la douche froide, enfin si bienfaits il y avait. Pour lui, le seul bienfait qu’il pouvait en retirer était un bon rhume quelques jours plus tard et très franchement, il s’en passerait volontiers ! Une dizaine de minutes plus tard, il tira le rideau de douche et s’enveloppa d’une serviette jaune, avec laquelle il froissa sa coiffure pour la faire sécher. C’est alors qu’il entendit quelqu’un frapper à la porte. Eh merde. C’était bien le moment. Grognant, il se battit pour enfiler son t-shirt et son jean, se moquant de les mouiller un peu au passage. Il n’avait pas bien le choix, il n’allait pas ouvrir en étant tout nu, n’est-ce pas ? En se dirigeant vers la porte, il entendit une voix familière s’élever de l’autre côté. Delilah. Bien sûr, il aurait dû s’en douter, il n’y avait qu’elle pour insister ainsi. Non pas qu’il s’en plaignait, cela dit. Sans plus hésiter, il ouvrit la porte et se retrouva face-à-face avec sa meilleure amie de toujours. « À vos ordres, chef ! » plaisanta-t-il avec un sourire en coin, plaquant sa main droite contre son front, comme un parfait petit soldat. Il était comme ça, avec Delilah, immature mais amusant. Il lui prit ensuite la main et la tira à l’intérieur de l’appartement. Avec une autre fille, le geste aurait carrément été déplacé et avec un gars, on n’en parlait pas, mais avec la jolie brunette, il ne se gênait pas pour lui tenir la main, comme en ce moment, ou pour lui faire des câlins. C’était tout simplement naturel, entre eux. Ça l’avait toujours été. « Je te sers quelque chose ? Je crois que le choix sera limité parce que comme un gros con, j’ai oublié d’aller faire les courses tout à l’heure, mais bon… » Ah oui, l’un des nombreux oublis de Galahad. Il avait trop la tête en l’air, il était comme ça. Et d’ailleurs, parlant de tête, la sienne dégoulinait encore à cause de sa douche. Il se passa la main dans les cheveux dans l’espoir de les essuyer un peu, mais bon au pire ce n’était pas si grave. Il recevait Delilah, pas la Reine, tout de même.
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() message posté Lun 6 Oct 2014 - 3:56 par Invité
Je pouvais être quelqu'un d'adorable, oui, oui, mais lorsque je me mettais une idée dans la tête, il était rare que j'en dérogeais. Je pouvais même être agaçante dans mes démarches, comme en ce moment-même, lorsque je tambourinais dans la porte de l'appartement de Gal. Mais j'avais trop envie de le voir et de lui parler. Il me manquait. Et puis, je savais qu'il était là. J 'entendais du bruit derrière la porte, un son lointain, mais quand même! Finalement, j'entendis des pas se diriger vers l'entré et mon meilleur ami ouvrit enfin la porte. « À vos ordres, chef ! » plaisanta-t-il avec un sourire en coin, plaquant sa main droite contre son front, comme un parfait petit soldat. Je lui fis un immense sourire. J'étais si heureuse de le voir! « Au repos! Soldat! » dis-je en retour en plaisantant, bien sur. Je ne me gênai pas alors pour m'approcher de lui, mais il fut plus rapide et me pris la main pour m'attirer vers l'intérieur. Je réalisai qu'il était trempé. Je devais l'avoir dérangé dans sa douche. Il était si mignon les cheveux en bataille comme cela, alors je ne me sentis pas coupable pour deux sous...

« Je te sers quelque chose ? Je crois que le choix sera limité parce que comme un gros con, j’ai oublié d’aller faire les courses tout à l’heure, mais bon… » me demanda-t-il alors. J'eus alors un petit rire amusé. Je lui montrai mon verre de vin. « Ça va bien de mon côté... Mais merci quand même! » lui dis-je en prenant d'ailleurs une gorgée. « Tu devrais pas te sécher un peu? Tu vas attraper froid... » lui dis-je en lui faisant la moue. Même si je l'aimais bien comme ça, je tenais à sa santé. Je m'assieds alors sur une chaise et je le regardai quelques instants avant de reprendre. « Hey! Comment ça se fait qu'on ne se soit pas parlé durant deux jours! T'étais passé où? » lui demandais-je alors. Ce n'était pas un ton de reproche que j'employai, mais plutôt, rempli de curiosité.

Je voulais tout savoir de sa vie... ou presque. Il fallait des fois se garder une petite gêne sur certains détails après tout... « J'ai eu une semaine folle de mon côté... à la librairie... Oui, c'est étonnant, n'est-ce pas? » lui dis-je avec un clin d’œil. D'un point de vue externe, on aurait pu me prendre pour une dingue de dire cela. Mais avec toutes les commandes et les gens qui te hélaient dans les rangées pour avoir de l'aide, ce n'était pas un métier de tout repos! Galahad pouvait comprendre. Travailler chez un disquaire relevait de la même pression. Mais heureusement, j'aimais ce que je faisais, alors il n'y avait pas de problème de ce côté-là.  
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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 3:32 par Invité



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Même s’il n’était pas vraiment présentable compte tenu du fait qu’il sortait de la douche, il était vraiment heureux de la revoir. Ça faisait deux jours, deux horriblement longs jours, qu’il ne l’avait pas vue. Dans leur vocabulaire, deux jours, c’était beaucoup. Lorsqu’ils étaient plus petits, ils se voyaient chaque jour et passaient beaucoup de temps ensemble. Alors lorsqu’ils avaient grandi et qu’ils s’étaient trouvé des jobs, ils avaient vite déchanté en réalisant qu’ils avaient moins de temps pour eux. Qu’à cela ne tienne, cependant ! Ils trouveraient le moyen d’être ensemble, toujours là l’un pour l’autre. La preuve ? Ils avaient beau être très loin de Melbourne désormais, ils avaient beau se trouver dans une nouvelle ville, un nouveau pays, un nouveau continent, cela n’importait pas. Encore une fois, ils étaient ensemble et même s’ils étaient plus grands qu’il y avait une petite vingtaine d’années, ils étaient restés les mêmes. Pour Gal, c’était tout ce qui comptait.

Il hocha la tête en réalisant qu’effectivement, la petite brunette avait déjà de quoi à boire. Il n’allait donc pas lui offrir un verre, ce serait ridicule. « Okay, alors voyons voir ce qu’il y a pour moi… » Sur ce, il se dirigea vers le réfrigérateur et dénicha rapidement une bière au fond. Facile à trouver, puisque le frigo était quasiment vide. Ouais, il devait vraiment aller faire les courses. Mais demain. Là, il voulait profiter de la présence de Delilah. Tout en s’ouvrant sa bouteille, il répondit à son amie avec une moue qu’il essaya en vain de rendre boudeuse : « Je te signale que je venais tout juste de sortir de la douche quand une folle s’est mise à tambouriner à ma porte. Déduction : si j’attrape froid, ce sera entièrement de ta faute ! » Il sourit pour lui montrer qu’il n’était pas sérieux. Enfin, peut-être un peu sérieux tout compte fait, parce que ce serait de sa faute s’il tombait malade. Galahad, l’éternel enfant incapable d’admettre ses torts. « Tu peux aller t’asseoir où tu veux, tu connais la place. Je reviens dans un instant, so stay tuned, » blagua-t-il à la manière d’une voix off. Bière en main, il alla dans la salle de bain prendre sa serviette et s’essuyer rapido presto les cheveux, histoire de cesser de tremper le plancher. Ceci fait, il revint à son invitée puis prit place sur la chaise juste à côté d’elle.

Il but une gorgée, puis ricana : « Je savais que je t’avais manqué, espèce de dépendante affective ! Enfin, je me pose la même question. C’est le travail, sûrement. Quand je rentre, je suis généralement pas mal fatigué et je n’ai l’énergie que pour regarder des séries jusqu’à ce que sommeil s’ensuive. Ce n’est pas drôle de vieillir ! » Il plaisantait, bien sûr, mais il y avait une part de vrai dans ses paroles. Dans deux ans, ce serait pour lui la trentaine. Eww, valait mieux ne plus y penser ; il n’avait pas envie de déprimer ce soir. « Tu sais quoi ? La vie sans toi, c’est aussi nul qu’une toast sans Nutella. Crois-moi, j’ai déjà essayé un matin et c’est dégueulasse. » Quelle sympathique comparaison, Gal. Ça prouvait qu’il était lui aussi dépendant affectif à son égard, sinon plus. La constatation le fit sourire, mais il n’en dit pas plus. Valait mieux garder une part de mystère, sous peine de donner dans les dialogues cheesy dignes de La Petite Maison dans la prairie.

Delilah se mit ensuite à parler de sa semaine et il sourit en l’imaginant courir à travers la librairie pour répondre aux questions des clients, passer à la caisse bondée, supporter les éventuelles plaintes sans broncher, etc. Il comprenait ce qu’elle vivait, ouais. C’était la même chose pour lui, simplement lui il était plutôt dans les rayons films, séries et musique. C’était un job simple en apparence, mais qui requérait pas mal de patience et de diplomatie. Cela dit, Gal n’aurait pas changé de travail, il se plaisait bien au HMV. Surtout qu’ainsi, il était vraiment aux premières loges pour les nouveautés culturelles et ça c’était génial. Il émit un claquement de langue de compassion. « Si je résume, on n’a pas pu se voir cette semaine à cause de nos jobs respectifs. Et… est-ce que Robin est occupé, lui aussi ? » Qu’est-ce qui lui prenait d’aborder le sujet qui fâche ? « Non mais, tu dois bien le savoir, vu que c’est ton colocataire et que tu le vois forcément chaque jour. » Okay, il parlait trop. Il ferma donc sa grande gueule, buvant sa bière pour éviter d’en  dire plus et de s’enfoncer davantage.
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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 19:42 par Invité
J'aimais bien le taquiner mon meilleur ami! Ce n'était jamais quelque chose de bien méchant et il le savait, du moins, je l'espérais, surtout depuis le temps! Galahad le pris d'ailleurs avec le sourire lorsque je lui montrai mon verre de vin que j'avais entre les mains. Le fait qu'il ait du sortir de la salle de bain en vitesse lui avait sûrement mis l'esprit sans dessus dessous. « Okay, alors voyons voir ce qu’il y a pour moi… » me dit-il en se dirigeant vers le réfrigérateur. Qu'allait-il bien pouvoir dénicher là-dedans? Surtout après ce qu'il m'avait dit... Mais finalement, il se prit une bière. C'était un excellent choix. Je lui souris à mon tour. Et encore plus lorsque je vis sa tentative de mine boudeuse. Ça ne fonctionnait jamais vraiment bien... puisque je voyais toujours clair dans son jeu. Je le connaissais par cœur! « Je te signale que je venais tout juste de sortir de la douche quand une folle s’est mise à tambouriner à ma porte. Déduction : si j’attrape froid, ce sera entièrement de ta faute ! » me dit-il souriant presque immédiatement à la fin de sa phrase. « Ah bah là. C'est pas de ma faute! Je voulais te voir et tu répondais pas! » lui dis-je en faisant la moue à mon tour. Mais Galachou savait pertinemment que ce n'était pas sérieux de mon côté non plus. « Il fallait bien que je montre que j'existe! » ajoutais-je avec un clin d’œil. Ah pour savoir que j'existais, on le savait! J'en déplaçais de l'air!

« Tu peux aller t’asseoir où tu veux, tu connais la place. Je reviens dans un instant, so stay tuned, » blagua mon meilleur ami avant de disparaître dans la salle de bain. Je le pris au mot et allai m’asseoir sur le divan. Effectivement, je connaissais l'endroit sur le bout de mes doigts. Même les yeux fermés, je saurais où me diriger! Quelques instants plus tard, Galachou revint dans le salon et alla s’asseoir sur une chaise à mes côtés.  « Je savais que je t’avais manqué, espèce de dépendante affective ! Enfin, je me pose la même question. C’est le travail, sûrement. Quand je rentre, je suis généralement pas mal fatigué et je n’ai l’énergie que pour regarder des séries jusqu’à ce que sommeil s’ensuive. Ce n’est pas drôle de vieillir ! » plaisanta-t-il. « Ouais, j'ai pas hâte de nous voir à cinquante ans! » lui dis-je à mon tour. Nous allons être de vieux débris n'ayant même pas la force de bouger le bout des doigts... Au moins, j'espère que rendu là, on serait toujours amis et qu'on se soutiendrait dans cette épreuve!!!   « Tu sais quoi ? La vie sans toi, c’est aussi nul qu’une toast sans Nutella. Crois-moi, j’ai déjà essayé un matin et c’est dégueulasse. » me dit-il et lui fis un immense sourire. Lui et moi, on ne pouvait pas vivre séparé. On en mourrait probablement! « J'aime bien être comparée à une toast! » lui dis-je avec un clin d'oeil. « Au moins, je goûte bon! » ajoutais-je. J'aimais ses comparaisons loufoques!

« Si je résume, on n’a pas pu se voir cette semaine à cause de nos jobs respectifs. Et… est-ce que Robin est occupé, lui aussi ? » me dit-il. Je fronçai les sourcils. Parler de Robin n'était jamais une bonne idée. Je ne savais jamais pourquoi. Après mon colocataire était plus qu'adorable! « Non mais, tu dois bien le savoir, vu que c’est ton colocataire et que tu le vois forcément chaque jour. » ajouta-t-il. Je sentais que quelque chose clochait. « Bah... j'imagine qu'il est occupé lui aussi... D'ailleurs, il n'était pas là lorsque je suis rentrée tout à l'heure... » commençais-je par dire. Le confronter ou pas? « Pourquoi à chaque fois que le sujet vient sur mon coloc, je sens ton ton de voix changer? » lui demandais-je. J'étais d'une honnêteté décourageante parfois...  
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() message posté Jeu 16 Oct 2014 - 6:36 par Invité



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Galahad roula les yeux, plus amusé qu’autre chose cependant. Il adorait ces petites querelles anodines. Il n’aimait pas se prendre la tête pour des conneries, normalement, mais comme ce n’était pas important en l’occurrence, c’était plutôt amusant. Maintenant plus que jamais, ils ressemblaient à des gamins. « Tu sais, je venais tout juste de sortir de la douche quand t’es arrivée. Alors, la prochaine fois, si tu veux que je t’ouvre la porte en étant nu comme un ver, tu n’as qu’à me le dire ! » Bien sûr, encore une fois, il ne pensait pas ce qu’il disait. Il était toujours à l’aise avec Delilah, mais peut-être pas à ce point. N’est-ce pas ? Enfin, il ne voulait surtout pas créer un malaise si jamais ça arrivait. « Tsst, je sais très bien que tu existes, t’en fais pas pour ça. » Sur ce, il alla se sécher assez maladroitement les cheveux parce que ce serait l’horreur de tout nettoyer par la suite. Quand il revint, il s’installa près d’elle, continuant de la taquiner et de jaser avec elle.

Lorsque le sujet de la vieillesse apparut, Galahad se sentit un peu déprimé, même si bon, de un c’était lui qui en avait parlé en premier et de deux il était objectivement encore jeune. Vingt-huit ans, ce n’était pas cinquante ans, tout de même. Il n’y avait pas de quoi en faire tout un drame. Certains prétendaient que le sentiment de vieillesse, ça se passait uniquement dans la tête et ils n’avaient pas tort. Il y avait bien des gens d’un certain âge qui étaient encore physiquement actifs, par exemple. Puis, Gal s’était toujours senti comme un enfant, même en grandissant et il n’avait pas l’intention de changer pour plaire à quiconque. « Ou pire, à quatre-vingt ans ! Tu nous imagines ? On fera des courses à bord de nos voiturettes de vieux, sur la piste cyclable. Et je vais gagner à chaque fois, of course. » Il adorait la compétition, il n’allait pas se mentir. Ça le poussait à dépasser ses limites, parce qu’évidemment, il détestait perdre. Sur ça non plus, il n’allait pas se mentir. Il savait que c’était puéril, mais il se sentait moins que rien dès qu’il perdait un jeu ou une course. Ça avait toujours été le cas. Alors il faisait de son mieux pour remporter la victoire, même s’il n’y avait pas forcément toujours de prix à la fin. « Euh, ouais… Tu goûtes bon. » Il fronça les sourcils. C’était quoi cette phrase super ambiguë ? Bon, ce n’était pas de sa faute, c’était Delilah qui l’avait prononcée, mais n’empêche. Il toussa pour chasser le léger malaise.

Fort heureusement, la conversation ne s’arrêta pas à cela – il en fallait plus pour les arrêter, ces deux-là – mais ce n’était pas vraiment mieux, puisqu’ils abordèrent le sujet de Robin, le charmant colocataire de la brunette. Gal n’avait pas pu faire sa connaissance officiellement, mais il ne s’en plaignait pas. Il aimait bien l’observer de loin, lui ainsi que sa façon de traiter sa meilleure amie. À la moindre faute de sa part, l’australien interviendrait. Il était protecteur à ce point, oui. Il n’hésitait jamais quand Delilah était impliquée, comme avec cette sale histoire avec Jodie, à Melbourne. Il ne regrettait tellement pas de l’avoir quittée, cette peste. Enfin bref, jusque là, Gal avait pu admirer le doux sourire de Delilah et ses yeux pétillants dès qu’elle riait d’une de ses blagues débiles, mais là… Il se sentait un peu stupide d’en avoir parlé. La question directe de la brunette le fit se renfrogner sur lui-même. « Mais non, mon ton de voix ne change pas, tu te fais des idées. » Elle avait raison, pourtant, sa voix changeait dès qu’il parlait de Robin, alias le sujet qui tue. Il but un peu sa bière, gagnant ainsi quelques précieuses secondes de réflexion. « Je te demandais juste si ton… colocataire était occupé dernièrement, c’est tout. Tu ne vas pas te mettre à analyser ma voix à chaque fois que je te pose une question, quand même ? » Il avait voulu demander ça en blague, mais la blague n’était pas drôle et personne ne riait.
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() message posté Ven 17 Oct 2014 - 0:38 par Invité
De la phrase que Galahad me sorti, je ne retins que la partie « ouvrir la porte nu comme un ver... ». Mes yeux s'agrandirent, oui, ils étaient déjà très grands et oui, ils pouvaient s'égayer encore plus. La perspective de voir Gal nu ne m'avait jamais traversé l'esprit. Mais je ne doutais pas du fait qu'il pouvait être pas mal sans ses vêtements. Mais bon, il fallait que j'enlève cette vision inappropriée de mon esprit. Même si tout le monde pensait qu'un jour, on allait se marier, qu'on s'aimerait jusqu'à la fin des temps et qu'on aurait une ribambelle d'enfants, bah, ça n'arriverait pas. Je n'aimais pas Gal comme ça, non? Lorsque ce dernier alla se sécher les cheveux, je me secouai la tête pour oublier ces vilaines pensées et tout était redevenue comme avant dans ma tête lorsqu'il revint me voir. Je pris quelques gorgées de vin avant qu'on continue à dire des bêtises. « Ou pire, à quatre-vingt ans ! Tu nous imagines ? On fera des courses à bord de nos voiturettes de vieux, sur la piste cyclable. Et je vais gagner à chaque fois, of course. » dit-il. Je fis semblant d'être offusquée en plissant les yeux. « You wish! » lui dis-je. Il adorait la compétition et moi aussi! Et oui, je nous voyais faire des courses de voiturettes même à quatre-vingt ans. Je nous voyais amis pour la vie! Les inséparables!

Mais pour cela, il fallait que Gal arrête de prendre ce ton étrange lorsqu'il parlait de Robin. Je ne comprenais pas pourquoi, mais il avait toujours ce ton-là, même en présence de ce dernier. Quoiqu'il ne l'avait pas réellement vu ou rencontré. Gal évitait toujours la fameuse rencontre et les présentations à chaque fois que je voulais les faire... J'aurais pourtant voulu qu'ils soient amis tous les deux. Il fallait croire que ce n'était pas vraiment possible, ce qui m'attristait grandement. « Mais non, mon ton de voix ne change pas, tu te fais des idées. » me dit-il. Je fronçai les sourcils, n'aimant pas du tout où allait cette conversation. Surtout la fin de sa phrase. Je détestais qu'on me prenne pour une cruche. « Ouais... si tu le dis... » marmonnais-je d'un ton agacé. « Je te demandais juste si ton… colocataire était occupé dernièrement, c’est tout. Tu ne vas pas te mettre à analyser ma voix à chaque fois que je te pose une question, quand même ? » me dit-il après avoir bu quelques gorgées de sa bière. C'était une tentative de changer le ton du sujet, mais je n'étais pas dupe. Cependant, allais-je passer à côté pour le bien de notre conversation ou allais-je nous enfoncer les deux pieds dans le sable mouvant? Je ne comprenais vraiment pas pourquoi il agissait de la sorte. Robin était quelqu'un d'adorable et de très très gentil. Si Galahad se méfiait de lui pour x raisons, je ne les voyais pas en tout cas.

« C'est juste... bref... j'aime pas comment tu réagis quand tu parles de lui. Tu le connais même pas. Il est très gentil et tu as aucune raison de ne pas l'apprécier... » lui dis-je. J'essayais de garder mon calme, de ne pas paraître trop sèche, mais j'avais du mal. Je trouvais ça moche cette tournure. Moi qui voulais simplement aller passer la soirée chez mon meilleur ami, lui raconter ma vie et faire des blagues. Voilà que c'était bien gâché! « Il faudrait que tu le rencontres pour te faire une vraie idée! » ajoutais-je en soupirant.  
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 3:29 par Invité



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Delilah avait raison. Il n’avait pas parlé sans animosité lorsqu’il avait mentionné ce cher Robin, qui semblait incarner la figure du parfait colocataire : attentionné, drôle, amical… Comment Galahad pouvait-il ne pas se sentir menacé, sincèrement ? Il n’était pas certain de ce qu’il ressentait, c’était vrai, mais il savait que Robin était quelqu’un de bien. Et c’était justement là le problème. Détester une personne hypocrite, égoïste et manipulatrice, par exemple, c’était facile, évident, voire normal. Mais détester une personne aussi sympathique que Robin Lawford, c’était endosser le rôle du connard méfiant et paranoïaque de service. Certes, il n’avait jamais rencontré ce gars. Mais il faisait confiance au jugement de Delilah et si elle vantait autant ses mérites, il ne s’agissait pas de paroles en l’air : ce devait être la vérité. Alors, au fil des jours, plus la brunette lui parlait de son nouvel ami, plus Galahad sentait son irritation grandir, sans qu’il puisse s’en empêcher. Il était simplement trop possessif. Il avait peur de perdre sa meilleure amie, voilà ce qu’il se passait, même s’il n’en était pas encore vraiment conscient. Il essayait de le cacher, il savait qu’il était ridicule de mépriser un inconnu comme ça, mais... c’était plus fort que lui.

Encore ce soir, il faisait comme si de rien n’était. Quel imbécile. Croyait-il pouvoir jouer la comédie bien longtemps ? Le plus simple serait d’avouer à Delilah sa peur de s’attacher à quelqu’un d’autre que lui, mais la solution la plus simple n’était jamais la plus facile en pratique, il en savait quelque chose. Il hocha lentement la tête lorsque son amie lui répondit, aussi peu convaincue qu’un chef politique de droite à qui l’on demanderait de but en blanc s’il a l’intention d’intégrer la survie des arts et des lettres dans son prochain mandat. Galahad tenta de changer de sujet, mais elle n’était pas stupide et vit clair dans son jeu. Il se renfrogna en l’entendant parler de la gentillesse ô combien divine de Robin. Aucune raison de ne pas l’apprécier, hein… Il ne demandait qu’à prouver le contraire. Personne n’était parfait. « Mais je n’ai jamais dit que je ne l’appréciais pas ! » s’écria-t-il un peu trop bruyamment. Il soupira, s’ordonnant de se calmer sur-le-champ, se massant le front de sa main libre. « Écoute, je sais que tu penses bien faire, mais je ne crois pas que je l’apprécierais, si je me fie au portrait dont tu m’en as dressé jusque là. Parfois, il arrive qu’on ne s’entende pas avec certaines personnes, c'est la vie. Pas de quoi en faire tout un plat. »

Il croyait que la conversation s’arrêterait là-dessus, que la jeune femme comprendrait qu’il ne voulait vraiment rien n’avoir à faire avec Robin, mais non. Elle s’entêtait ! Comment avait-il pu penser qu’elle agirait autrement ? C’était de Delilah dont il était question, voyons ! « Euh, je ne crois pas, non, » conclut-il sèchement. « Bref, pourrait-on changer de sujet, maintenant ? Je n’aime pas me disputer avec toi, surtout que ton Robin n’en vaut pas la peine, j’en suis certain. » Ouais, changer de sujet, pourquoi pas. Cela dit, ça n’effacerait pas le malaise. Ni la sensation désagréable d’avoir blessée son amie. Il n’avait tout simplement pas pu s’en empêcher, il ne se contrôlait pas quand ses émotions prenaient le dessus. À voir si Delilah serait encline à parler d’autre chose… ou pas.
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Anonymous
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 4:13 par Invité
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, Galahad et moi s''étaient protégés contre vent et marée. Aussitôt que quelque chose ne faisait pas notre affaire chez l'une ou l'autre de nos fréquentations, nous ne passions pas par quatre chemins pour se le dire. De mon côté, je tentais d'être le plus honnête possible sans trop m'imposer non plus. Il y avait eu certaines occasions où cela amenait de la confusion chez l'autre, ne comprenant pas pourquoi on détestait la dite personne... Comme en ce moment-même. Robin était gentil, généreux, bon vivant. Bref, même s'il avait quelques défauts, comme tout le monde, il restait tout de même une très bonne personne. Et ça, j'avais de la difficulté à le faire comprendre à Galahad. De plus, je ne comprenais pas pourquoi il avait ce comportement s'il ne l'avait jamais rencontré. Okay... je portais beaucoup de jugement sur les autres la première fois que je les rencontrais... Mais au moins, je leur parlais... Juste à cette pensée, je ne pus m'empêcher de rouler des yeux. Cette situation m'exaspérait autant qu'elle m'attristait. Et ça me volait des précieuses minutes de bonheur avec mon meilleur ami...

« Mais je n’ai jamais dit que je ne l’appréciais pas ! » s’écria-t-il. Je fronçai les sourcils, à nouveau. Je me retins d'émettre un commentaire de justesse, essayant tant bien que mal de me calmer pour éviter d'envenimer davantage la conversation. « Écoute, je sais que tu penses bien faire, mais je ne crois pas que je l’apprécierais, si je me fie au portrait dont tu m’en as dressé jusque là. Parfois, il arrive qu’on ne s’entende pas avec certaines personnes, c'est la vie. Pas de quoi en faire tout un plat. » ajouta-t-il finalement. Oulah! Mais c'étaient quoi ces excuses? Il ne l'avait même pas rencontré lui-même! Comment pouvait-il pensé ainsi? Je ne me gênai pas pour le lui faire savoir!

« Euh, je ne crois pas, non, » conclut-il sèchement. Cherchait-il à me faire sortir de mes gongs? Souhaitait-il que je m'en aille? Parce que s'il continuait à agir en véritable enfant détestable, c'était exactement ce qui allait se produire! « Bref, pourrait-on changer de sujet, maintenant ? Je n’aime pas me disputer avec toi, surtout que ton Robin n’en vaut pas la peine, j’en suis certain. » ajouta-t-il, tentant peut-être de vouloir faire la paix, mais j'étais désormais trop en colère.  « Je n'aime pas non plus me disputer avec toi, mais je trouve que c'est totalement injuste la manière dont tu penses en ce moment.... » marmonnais-je, serrant les dents.

J'avais désormais envie de partir, parce que cette situation me fâchait. J'avais imaginé de nombreuses fois nous voir souper les trois ensembles. J'étais certaine que nous allions avoir du plaisir. Mais non, il fallait que Gal interfère dans tout cela. Il gâchait tout... Et d'habitude, ce n'était pas le cas, au contraire. Mon meilleur ami s'entendait bien avec les gens que j'appréciais... « Maintenant, je vais devoir expliquer à Robin qu'il ne pourra jamais rencontrer mon meilleur ami. Je vais avoir l'air de quoi? Moi qui ai vanté tes mérites! J'avais terriblement hâte de vous faire rencontrer.... C'est gâché.... » ajoutais-je. C'était vrai... Qu'allais-je pouvoir dire à Robin? « Hey mon meilleur ami ne veut pas te parler! Il te trouve trop sympa! »... Ça ne faisait aucun sens!

Je pris une gorgée de mon vin, puis haussai les épaules et le but d'une traite. Je n'allais pas pleurer, loin de là. Je ne pleurais pas souvent en fait. Mais je n'allais pas me gêner pour soupirer de nouveau....


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Anonymous
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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 16:22 par Invité



We’re all stories in the end.
Il s’enfonçait. Il le savait bien. Ce qu’il disait, ce n’était que des excuses pathétiques sorties de nulle part, sinon de son petit cerveau dévoré par la jalousie. Enfin, jalousie, c’était un bien grand mot. Il ne savait pas s’il s’agissait de cela dans le cas présent, mais en tout cas il se passait quelque chose avec Delilah. Il était peut-être trop protecteur envers elle. Comme lorsqu’il avait pris sa défense contre la blondasse à Melbourne. Il avait agi sous l’impulsion du moment, ce soir-là. Il n’avait tout simplement pas pu tolérer les mensonges sortant de la bouche de son ex. C’était mal, de mentir. Surtout si c’était pour profaner des bêtises. Il avait des défauts, Galahad, n’allez pas croire que c’était un saint. Il pouvait lui arriver d’être très enfantin dans ses relations, de piquer des crises puis d’oublier de s’excuser par la suite comme si de rien n’était, mais il n’était pas un sale menteur doublé d’un hypocrite, au moins. Quoique hypocrite, Jodie l’avait-elle jamais été ? Il se souvenait d’elle comme une fille directe qui n’allait pas par quatre chemins pour dire le fond de sa pensée, franchise qu’il admirait. Euh, mais que pensait-il là ? Admirer Jodie ? Non ! Elle n’était même pas dans ce pays et elle trouvait le moyen de l’emmerder et de le manipuler, génial.

Il n’aimait pas la tournure de la conversation et il était évident que c’était de sa faute. Il ne l’aurait pas admis à voix haute, mais c’était lui qui avait amené Robin sur le tapis et qui avait provoqué… eh bien, cette conversation désagréable ! Il voyait bien que sa meilleure amie était dépassée par son comportement. Elle ne le comprenait pas, pour une fois. Tout comme lui n’avait jamais compris pourquoi elle se montrait aussi méfiante vis-à-vis ses petites amies, par le passé. Bon, elle avait eu raison de se méfier de Jodie, c’était vrai. Mais en tout cas, il ne savait que penser de toute cette histoire. Il sentait qu’il était sur le point de découvrir quelque chose et… bizarrement, ça lui faisait peur. Il refoula sa curiosité puis répondit : « J’essaie simplement de te protéger, je sais bien que je ne l’ai jamais rencontré et que c’est sans doute quelqu’un de bien, mais rappelle-toi que je pensais la même chose de mon ex avant qu’elle ne montre son vrai visage. Je n’ai pas envie que l’histoire se répète. » Comparer Jodie à Robin. Vraiment, Gal ? Ça, c’était injuste. Mais il y avait un fond de vérité dans ses paroles : il voulait véritablement protéger la jolie brunette, si jamais. Ça, ça ne changerait jamais.

« Peut-être que j’y suis allé trop fort en parlant comme ça de lui, » admit-il maladroitement. « Mais tu sais que j’ai du mal à voir les gens autrement qu’en noir et blanc. » Vision puérile du monde ? Très certainement. Ou excuse pathétique, à nouveau ? Il glissa un œil vers son verre, un peu piteusement. Delilah soupirait, elle en avait marre sans doute. Marre de lui. Il finit par déclarer, un peu désespéré : « Si tu y tiens tant que cela, je peux faire un effort et le rencontrer un de ces quatre. Mais juste pour toi, hein. » Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour cette fille, de toute façon ? La question ne se posait même pas, après tout ce temps… « Tu m’en veux beaucoup ? » finit-il par demander, la regardant à nouveau en face. Ça lui fendait le cœur, il avait l’impression qu’elle allait se mettre à pleurer. Pour si peu ? Ce n’était pas le moment de se la jouer macho, mais pourquoi les filles avaient-elles toujours envie de se transformer en fontaine vivante pour un rien ? Question qui choquerait les féministes, sans aucun doute parce que la réponse était évidente : parce que les gars sont trop cons pour réaliser qu’ils débitent des conneries qui font pleurer les filles.
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