"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I'm on the highway to hell [Theodore] 2979874845 I'm on the highway to hell [Theodore] 1973890357
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I'm on the highway to hell [Theodore]

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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 9:52 par Invité

   

   
You can't expect me to be fine, I don't expect you to care. I know I said it before but all of our bridges burned down.
   
 
 
Cela faisait plusieurs minutes que nous étions en train de rouler et malgré mes tentatives de conversations, je m'étais résolu à me taire pour de bon. En dépit de réponse quant à savoir le lieu de destination, je m'étais mis à regarder par la fenêtre, la tête collée contre la vitre. Je voyais les gens marcher sur les trottoirs, le soleil qui descendait de plus en plus pour aller se coucher, les premiers néons de magasins qui s'allumaient. J'avais froid et l'humidité de la pluie de ces derniers jours créa de la buée au contact de ma respiration. Je m'étais mis à dessiner un petit smiley et puis à écrire mon nom, comme un enfant de cinq ans. Quand Grand Mère m'emmenait en vacances en forêt les jours d'automne pour aller cueillir des champignons et qu'elle m'interdisait de parler – déjà petit, j'étais un moulin à paroles – c'était comme ça que je m'occupais. Elle n'était généralement pas contente, mais bon, c'était le seul moyen de me tenir tranquille.

De temps à autre, je jetais un coup d’œil vers le conducteur qui semblait toujours de marbre. Je l'observai sans rien dire, avec l'envie de parler mais avec la conscience que ce serait une mauvaise idée si je le faisais. De toute façon, peu importe ce que je pourrais dire, je n'obtiendrais pas de réponse. Ce mec là faisait parti des gars qui ne parlerait pas malgré insistance. C'était un peu ennuyant quand même, parce que je ne savais pas où on allait et je ne savais pas non plus ce qui allait advenir de moi. Mais je lui parlerais plus tard. Là, c'était pas le moment, d'autant plus que son silence était très pesant, plus fort que mon envie brûlante de l'ouvrir pour au moins mettre un peu  d'ambiance.

Je reconnus les quartiers par lesquels nous passions. Ayant traîné quelques années dans la rue, je connaissais Londres par cœur. Je ne savais peut être pas le nom de toutes les rues, mais je savais où me diriger, là où les chemins s'entrecroisaient. Je me repérais notamment grâce aux enseignes, pancartes, métro et monuments. Il était impossible que je me perde dans cette ville, je saurais toujours ou aller. Du coup, j'étais curieux de savoir où il m'emmenait, encore plus, même si repenser au fait que je n'allais sans doute pas revoir Nate me rendait triste. Je ne savais pas ce que ce flic taré comptait faire de moi, mais mon instinct me fit comprendre que je n'allais pas rentrer là où j'avais dormi hier soir. Je n'aurais jamais du aller dans ce fichu hangar, même si Theodore m'aurait sans doute pris ailleurs. Je n'aurais jamais du lui prendre sa fichue sacoche, même si je ne pouvais pas savoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Voler, c'était jouer avec le feu. On pouvait tomber sur des types pas commode, comme c'était le cas à présent et puis se retrouver dans la merde jusqu'au cou.

Finalement, Theodore fit arrêter la voiture. Je me mis à regarder à nouveau tout partout avec des gestes rapides comme un petit chat dans une cage qui se demandait ce qu'il se passait et où il venait d’atterrir. Je lançai un regard interrogateur envers celui que me tenait en une sorte d'otage ou je ne savais quoi en lui demandant sans prononcer un mot « et maintenant ? ». Je savais que je ne serais pas dans un endroit tout mignon où il ferait bon vivre, parce que sinon, il n'aurait pas cette agressivité dans les yeux, mais ça n'était pas ça qui m'importait.


   
   
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 20:39 par Theodore A. Rottenford
China Town – we may be apart but we are together now.; I do everything I think possible or acceptable to escape from this trap. Le vrombissement du moteur ponctuait mes pensées les plus insolites. Je songeais aux différents moyens de gérer le jeune Kaspar et d’obtenir sa loyauté éternelle. L’idéal c’était de récupérer mes documents, de détruire toute trace de mon implication dans des affaires frauduleuses, quelles qu’elles soient, et d’ensuite le mettre si-pied sous terre. Je le regardais au coin, il n’allait manquer à personne – après tout, il avait passé une partie de sa vie à traîner dans les rues de Londres avant d’être pris en pitié par quelques amis. Mon coeur ce serra ... J'avais passé des années à déambuler dans les rues de Belfast moi-même. Je soupirai en appuyant sur l’embrayage.

Je sombrais lentement dans la folie et seules les lueurs des réverbères dévoilaient mes éclats de lucidité. Kaspar était silencieux et c’était une bonne chose. Je pense qu’intérieurement, je lui étais reconnaissant de s’ennuyer. Je me retournai lentement, attiré par les sons de sa bouche. Je le surpris en train de créer de la buée sur ma vitre. Mon sang ne fit qu'un tour. Je fus tenter de freiner pour pointer mon flingue sur sa tempe, mais nous étions pris en plein trafic. Je me mordis la lèvre inférieure jusqu’au sang. Sale gosse !

Je grillai les feux rouges sans aucun état d’âme, jusqu’au quartier résidentiel de China Town. Les sons de la radio me détournaient de ma rage et de ses dessins de smiley ridicules. Je stationnai la voiture dans l’allée principale qui donnait sur ma résidence privée – une habitation isolée et d’architecture très moderne. Le jeune homme me regarda d’un air perdu.

« Et maintenant ? »


« Descends. » Sifflai-je en sortant de la voiture. Il faisait sombre dans le jardin – et même si les roseraies sauvages étaient là pour adoucir l’ambiance, il y’ avait une aura maléfique qui surplombait l’endroit. Le fait que je vive seul – ou plus simplement mon sale caractère. Je fis volteface afin de pointer la vitre du côté passager. « Tu vas me faire le plaisir d’enlever tes gribouillis, si tu ne veux pas me contrarier plus que nécessaire. » Ma voix claqua dans l’air dans un sifflement strident. J’avais un certain tempérament, et même si j’essayais de garder mon calme, c’était très difficile de supporter qu’on saccage mes biens.

Nous pénétrions dans le hall. La décoration laissait à désirer, je devais l’avouer, mais il faisait bon de vivre dans un espace aussi ouvert. Les quelques tableaux qui ornaient les murs étaient sobres et très peu colorés. Je n’étais pas friand de fantaisies et d’extravagances- et ceci quel que soit les circonstances. J’allumai la lumière en retirant mes chaussures.

« Chaussures. » Ordonnai-je en me tournant vers lui, l'expression mauvaise.

Je me dirigeai vers la cuisine afin de prendre deux bouteilles d’eau minérale. Je jetai la première sur mon invité, avant d’ouvrir la seconde. La première lampée fut la plus longue – Je suppose que mon corps avait besoin d’hydratation après toutes ces péripéties. Je fixais le visage placide de Kaspar tout en m’accoudant au canapé. Il était sacrément amoché.

« Il y’a de la glace ... Pour tes … » Je marquai un silence en désignant son œil et sa mâchoire bleutée. « Vas-t-en chercher ! » Aboyai-je en m'asseyant.

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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 19:06 par Invité

   

   
You can't expect me to be fine, I don't expect you to care. I know I said it before but all of our bridges burned down.
   
 
 
Je voyais bien là que Theodore n'était pas du même monde que moi. Il n'était pas non plus réceptif à mes petites activités enfantines, bien au contraire. Mais bon, fallait bien que je m'occupe les mains. Et puis, qu'avais-je à perdre de toute façon? La menace était toujours là, mais c'était beaucoup moins intimidant lorsque le flingue n'était pas dans le champs de vision. Puis bon... ce serait ridicule de me tuer pour quelques dessins sur sa vitre. Certes, certes, Theodore était un peu... beaucoup dérangé, mais ce serait quand même très décevant de sa part de me tuer juste pour ça. J'aurais pu faire pire, et lui demander ce qu'il pensait de mes créations, mais quelque chose me dit qu'il valait mieux que je m'abstienne. L'instinct de survie, sans doute, ou quelque chose dans le genre.

Finalement, la voiture s'arrêta. Nous étions dans un endroit que je connaissais uniquement parce que j'avais déjà trainé par là. J'étais allé un peu partout à Londres de toute façon. En revanche, aucun de mes amis ou amies ne vivaient par là, du moins, pas à ma connaissance et je n'avais jamais été chez quelqu'un non plus qui y vivait. Toutefois, j'aimais bien l'endroit quand même.
- Whoaa.. laissai-je échapper en regardant les nombreux immeubles. Et puis... et puis maintenant?

« Descends. » grogna le flic chelou en guise d'ordre. « Tu vas me faire le plaisir d’enlever tes gribouillis, si tu ne veux pas me contrarier plus que nécessaire. »  
Je hochai la tête pour lui répondre et m'exécutai. Il semblait un peu moins agressif que toute à l'heure et si je pouvais faire ne sorte que ça dure, alors je ferais ce qu'il faudrait pour. Après tout, il avait le droit de ne pas apprécier mon art.

Nous finîmes pas entrer à l'intérieur d'un bâtiment et ce qui devait être très certainement chez Theodore. Il n'y avait pas beaucoup de choses claire et flamboyante, c'était plutôt terne et morose. C'était tout, sauf joyeux de vivre ici. Je me demandai si son environnement était l'une des cause de son caractère, si cela s'en imprégnait trop. Mais bon, c'était chez lui, et non pas chez moi, il faisait ce qu'il voulait après tout.  
Je n'avais même pas remarqué qu'il s'était déchaussé. Je ne le vis que lorsqu'il me demanda... non, lorsqu'il exigea que je retire les miennes, ce que je fis sans discuter là aussi. Je ne pipai même pas un commentaire sur son appartement, parce que là aussi, ça ne serait pas le bienvenue. Je ne savais même pas ce que j'avais le droit de faire ou de ne pas faire en fait. C'était assez perturbant quand même.

Theodore avait disparu le temps de quelques instant avant de réapparaitre avec deux bouteilles d'eau. Il m'en envoya une que je réceptionnai en la manquant de peu. A le voir boire, je fis de même. Boire me fit beaucoup de bien. J'avais pas mal transpiré à cause du stress de toute à l'heure. La peur de perdre la vie avec le flingue posé contre la tempe avait presque failli me faire faire dessus d'ailleurs, mais j'avais été assez courageux pour éviter la catastrophe.
Puis il posa le regard sur moi. Je me demandai ce qu'il était en train de penser en m'observant de la sorte. Puis :
« Il y’a de la glace ... Pour tes … » commença-t-il par dire avant de changer soudainement de ton, comme s'il s'était aperçu de quelque chose, et d'ajouter :  « Vas-t-en chercher ! » beaucoup plus fort et plus agressif. Je restai stupéfait les quelques secondes suivantes, avant d'aller me chercher de la glace comme il me l'avait demandé. Devais-je comprendre qu'il avait failli avoir une parole de "tendresse" à mon égard avant de se raviser? Non, c'était impossible, je devais me faire des films.
Il n'empêchait que cela me permit de me rendre compte que j'étais dans un mauvais état. J'avais l'habitude d'avoir mal, à partir du moment où j'avais été jeté à la rue, j'avais été la victime de quelques mauvaises personnes. En quatre ans, j'avais reçu plusieurs coups, mais pas comme une femme battue. Mon corps avait toujours pris le temps de se régénérer, et ça n'était pas fort au point de me casser quoique ce soit.
Arrivé dans la cuisine, j'ouvris le congélateur pour y prendre des glaçons et je les plongeais dans un sac en plastique que je trouvai accroché contre un mur. J'appuyais la glace contre mes blessures et fit la grimace à la petite douleur que cela provoqua au contact.
Je profitai de ne pas être dans la même pièce pour sortir mon téléphone et adresser un message à Nate pour lui dire que ce soir j'étais pris et que je ne rentrerais pas. Il ne fallait pas être devin pour le savoir. J'aurais pu demander de l'aide, mais c'était beaucoup trop risqué. Theodore était flic, pas un abruti de base.

"Eh sinon... comment ça va se passer désormais?" demandai-je assez fort pour qu'il puisse m'entendre. "Parce que bon... quelqu'un est un peu sensé m'attendre ce soir, quoi."
Bon, plus maintenant, mais à un moment donné, oui.


   
   
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Mar 4 Nov 2014 - 17:32 par Theodore A. Rottenford
China Town – we may be apart but we are together now.; I do everything I think possible or acceptable to escape from this trap. La fraicheur de la brise fouettait mon visage placide. C’était une délectation à part de me sentir libre et enivré dans la pénombre dominante. Je m’étais toujours senti calme et reposé dans l’obscurité. Je fermais les yeux en avançant, et l’espace de quelques instants je pu presque oublier mes tracas : mes erreurs passées, la perte de mes documents, et la présence de Kaspar dans mon dos. Je soupirai en sortant de ma torpeur. La lumière du hall me semblait aveuglante après la sérénité que je m’étais accordée. Je fis quelques pas à pieds nus, avant de retrouver le confort de mes pantoufles.

Mes yeux se perdaient dans la contemplation des lieux. Je remarquais l’expression effarée de Kaspar et les bleus qui ponctuaient son épiderme. Son arcade n’était pas ouverte, mais il y ‘avait des traces de poings qu’il fallait soigner. Il y’ avait quelque chose de touchant dans son expression – peut-être son air de chien battu, ou l’étincelle de l’enfance perdue. Je me revoyais en lui. Je pouvais l’étreinte trompeuse et charmante de l’abandon s’emparer de mon corps. Je déglutis avant de me redresser dans un élan de colère. Il se dirigea vers la cuisine suite à ma demande. Sa démarche était peu assurée, mais à aucun moment il n’avait flanché. C’était un gosse courageux, malgré tous les ressentiments que je pouvais nourrir à son égard.

« Tu t’es perdu en route ? » Aboyai-je à l’autre bout de la pièce. Il mettait un temps fou à trouver le réfrigérateur. Je fronçai les sourcils, prêt de le rejoindre, lorsque sa voix gémissante percuta mon seul tympan valide.

_ Eh sinon... comment ça va se passer désormais? Parce que bon... quelqu'un est un peu sensé m'attendre ce soir, quoi.

Il me fallut quelques enjambées pour l’avoir dans mon champ de vision à nouveau. C’était plus rassurant de le voir bouger dans le décor. Malgré tous mes efforts, et ma haute estime de moi-même, je peinais à lui faire confiance. Il avait beau avoir l’air inoffensif, je ne pouvais pas me fier à mon instinct. Pas tout de suite en tout cas. Il tenait son téléphone entre ses mains. Je déglutis.

« Tu diras à ce quelqu’un de t’attendre encore un peu. » Grinçai-je. Je ne voulais pas confisquer son téléphone, ou le maintenir captif dans une sorte de donjon maléfique. L’idée était de découvrir ses faiblesses, et de le contraindre à me rendre mon bien sans trop de dégâts.

Il appliquait le sac en plastique gelé contre sa peau en effleurant à peine ses ecchymoses. Je fendis l’air en sa direction, exaspéré par son incompétence.

« Passe-moi ça, Kiddo. » Je le fis s’assoir sur un tabouret, avant de pression la glace contre son arcade et sa mâchoire serré. Je me doutais qu’il allait gémir, mais plus le contact était douloureux, mieux c’était. Je soupirai.

« Je n’ai pas forcément envie de te garder ici. Tu seras libre lorsque je jugerais que tu es apte à retourner en société sans m’incriminer. » Je souris d’un air narquois. « Je veux récupérer ma sacoche et te faire signer un contrat de confidentialité de sorte à ce que tu plonges avec moi. Tu peux aller en cours : 7h le matin – 18h le soir. Je calculerais le trajet. Je garderais un œil sur toi au Starbucks. Si tu as besoin de vêtements tu pourras en acheter. Et ne t’avises pas de contacter ta petite amie rouquine. Pour tous tes amis, tu restes chez un oncle qui est sorti de nul part. » Lançai-je d’une traite. « Une objection ? » M’enquis-je en me détachant pour jeter la glace sur le comptoir.

Mon regard prédateur s’encra dans le sien.

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() message posté Sam 8 Nov 2014 - 19:54 par Invité

 

 
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Dire que j'étais à l'aise, tranquille et tout à fait normal serait mensonge. Je n'étais pas dans un endroit sur alors je me sentais un peu mal. Theodore n'était pas du tout quelqu'un de rassurant, ce qui rendait l'atmosphère angoissante. Pourtant, je ne le craignais plus autant que quelques minutes auparavant. Je me sentais un peu mieux, parce que l'arme était loin de ma portée. Mes jours étaient saufs pour le moment, et je me sentais déjà plus apaisé.
Pourtant, je ne savais pas dans quel pétrin je m'étais fourré. J'aurais une famille, des parents et frères et sœurs qui m'attendraient, j'aurais peur. Je m’inquiéterais pour eux, je me demanderais ce qu'ils penseraient de mon absence. Mais là, ça n'était pas le cas. Je vivais chez Nate et à tout moment, je pouvais m'en aller. Il suffisait d'une excuse bidon et voilà, c'était fini.
C'était ça, qui me rassurait en un sens. Me dire que je n'inquiétais personne comme ça. Que je pouvais avoir mes problèmes sans que ça ait un impacts sur mes proches. Je n'avais pas revu Ivana depuis que nous nous étions quittés, je ne savais pas où étaient mes amis et Nate devait travailler, ou bien il n'allait pas tarder. En tout cas, tout le monde avait autre chose à faire que de se demander là où j'étais.

Je ne connaissais pas cet appartement. Je ne savais pas de quoi il était fait, comment vivait Théodore, ses manies, ses habitudes. Je n'avais pas mis de temps à trouver le frigo, mais je ne savais pas où pouvait être les glaçons. J'avais mis un certain temps à trouver le congélateur pour finalement les voir.
Et j'avais aussi profité du fait que Theodore ne soit pas là pour sortir mon téléphone. Dire à Nate de ne pas s'étonner si je n'étais pas là ce soir, que j'étais pris. Je pensais à toutes les choses que je pourrais lui dire pour lui annoncer que je ne vivrais plus avec lui et j'essayais de trouver quelque chose de plausible. Nate me connaissait déjà pas mal. Il savait de quoi j'étais fait, comment était ma vie. Il était une sorte de meilleur ami, quelque chose comme ça. Il était la personne envers qui je me tournai, en qui j'avais confiance. Il avait été là quand Ivana m'avait largué. Et puis, il m'avait hébergé. Il m'avait redonné une vie, une nouvelle chance de me racheter. J'avais trouvé du travail grâce à lui et j'avais goûter à nouveau au plaisir de la vie. Je lui devais beaucoup.

J'étais parvenu à mettre les glaçons dans une pochette en plastique quand Theodore se manifesta. Il me demanda... non, il prit un ton fort pour savoir si je m'étais perdu en route et je redressai la tête à cet instant.
« Non, non, je suis bien dans la cuisine ! » lui fis-je savoir tout en parlant fort pour qu'il m'entende. Il fallait que je le fasse bien fort, parce qu'il était à moitié sourd et par conséquent, il fallait faire un effort en plus pour qu'il puisse percevoir quelque chose à l'audition. Je lui demandais aussi comment ça allait se passer, parce que quelqu'un était sensé m'attendre. Cette information le fit bondir pour le faire apparaître directement dans la cuisine, derrière moi. Instinctivement, je m'étais retourné, oubliant le téléphone que j'avais à la main.
« Tu diras à ce quelqu’un de t’attendre encore un peu. »  ordonna-t-il en portant les yeux sur mon téléphone que je rangeais dans la poche pour le coup.
- Combien de temps ?
J'avoue, j'étais plutôt curieux. J'avais déjà réponse à Nate, mais il fallait bien que je lui annonce si je devais partir de chez lui ou non. Normalement, non, mais Theodore n'allait pas me laisser partir comme ça. S'il le faisait, il m'étonnerait grandement.  
Il fronça les sourcils en me voyant appliquer la glace contre mes blessures et visiblement, c'était pas assez bien pour lui. Il exigea que je lui passe le sachet, puis me fit asseoir sur un tabouret avant de m'appliquer lui même la glace sur le visage. Je ne cachai pas la grimace et le soupir de douleur que cela produisit, posant une main contre son poignet de façon automate. Cela fit vraiment très mal pour le coup et mes nerfs étaient en train de brûler.

« Je n’ai pas forcément envie de te garder ici. Tu seras libre lorsque je jugerais que tu es apte à retourner en société sans m’incriminer. » m'annonça-t-il sans s'arrêter dans sa tâche. J'eus envie de lui répondre qu'il perdait du temps, qu'il pouvait me relâcher maintenant, mais ce serait un effort inutile. Il ne me faisait pas confiance et je pouvais pas lui en vouloir.
« Je veux récupérer ma sacoche et te faire signer un contrat de confidentialité de sorte à ce que tu plonges avec moi. Tu peux aller en cours : 7h le matin – 18h le soir. Je calculerais le trajet. Je garderais un œil sur toi au Starbucks. Si tu as besoin de vêtements tu pourras en acheter. Et ne t’avises pas de contacter ta petite amie rouquine. Pour tous tes amis, tu restes chez un oncle qui est sorti de nul part. »
J'avais arrêté un moment mon attention sur son interdiction de revoir « ma petite amie rouquine ». Mes yeux se baissèrent, non pas de déception, mais de tristesse. Cela en fit oublier ma douleur pour le coup.
-  Je ne risque pas de la contacter. On est plus ensemble.
Je ne demandais même pas comment il savait qu'on avait été ensemble, je préférais pas le savoir. Il m'avait sans doute observé, suivi, ou je ne savais quoi.
- Quant à l'excuse de l'oncle, vraiment, ça craint, lui dis-je. « Personne n'y croira. »
Je laissai une pause, de réflexion, avant d'ajouter :
« Je dirais seulement que j'ai réussi à me trouver un autre coloc' tout simplement. »
Au moins, ça, ça sera crédible.
 
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() message posté Dim 9 Nov 2014 - 16:36 par Theodore A. Rottenford
China Town – we may be apart but we are together now.; I do everything I think possible or acceptable to escape from this trap. Ce n’était pas un gosse comme les autres. Plus je le regardais, et plus je sombrais dans ma folie habituelle. Il avait le don de faire trembler toutes mes défenses. Je me sentais impliquée à chaque fois que j’avais le malheur d’entendre sa voix brisée. Je reliais inévitablement son vécu à mon enfance déchue. Belfast, ne me manquait pas vraiment. Je n’y pensais pas outre mesure. Mais depuis que j’avais commencé à le traquer, je revenais souvent vers le passé. Mon tatouage sur la clavicule était gravé en moi comme une marque indélébile de mes pêchers. Je ne pouvais pas oublier que j’étais un monstre. J’avais un jour pointé mon arme, et tiré sur mon coéquipier. Ironie du sort, je refusais aussi d’oublier que tous les monstres étaient humains. Je baissais les yeux en me dirigeant vers la cuisine ouverte. Je me doutais qu’il était difficile de se retrouver dans un espace inconnu, mais toutes mes étagères étaient parfaitement bien rangée. Je fronçais légèrement les sourcils en débarquant.

« Non, non, je suis bien dans la cuisine ! »

Je lui lançai un regard glacial, sans commenter. Son insolence frisait l’indécent. Il n’était peut-être pas assez conscient des enjeux, ni de mes pulsions meurtrières réelles. Je courbai la bouche d’un air machiavélique.

Il rangea rapidement son téléphone. Je fis un pas à reculons afin de mieux cerner sa silhouette chétive.

« Combien de temps ? »

« L’éternité. » Hasardai-je d’un ton sec.

Je souris d’un air narquois avant de fendre l’air en sa direction. J’appliquais le sac de glace sur ses bleus avec un acharnement volontaire. C’était à la fois ma façon de le soigner et de le punir pour tous ses écarts de conduites enfantins. Les dessins avec la buée me restaient encore au travers de la gorge. A vrai dire, j’y pensais encore. Je déglutis en m’éloignant vers le réfrigérateur. J’ouvris machinalement la porte afin d’observer le contenu de mes provisions. Je fis volteface.

« Tu feras tes courses tout seul. » Sifflai-je en me redressant. « Je ne partage pas. » A vrai dire, j’étais trop habitué à vivre seul, pour gérer un gosse. Je n’avais aucune idée de ses préférences, de ses allergies ou de ses envies – et franchement je n’avais aucune envie d’explorer ce côté-là de sa personnalité.

Je m’attardais sur les clauses de notre accord verbal. Je lui interdisais formellement de dépasser mon couvre-feu, ou d’entretenir des relations intimes qui pourraient pointer le doigt sur mes affaires frauduleuses. J'étais un homme plein d’ambitions et de vices. Je me mordis la lèvre inférieure. Je suivais les changements de son expression. Ses yeux s’éteignirent tout à coup. Je peinais à retrouver son étincelle malicieuse.

« Je ne risque pas de la contacter. On est plus ensemble. » Il marqua un silence. « Quant à l'excuse de l'oncle, vraiment, ça craint, Je dirais seulement que j'ai réussi à me trouver un autre coloc' tout simplement. »

Je détaillai son visage, septique. Mes doigts se crispèrent autour de mes manches – Je refusais de succomber à l’appel de la compassion. Le vide et le mal, grouillaient dans mon cœur meurtri. Je soupirai.

« Tu penses que c’est plus probable que tu aies les moyens d’habiter dans une résidence individuelle moderne de China Town ? » M’enquis-je avant de lever les yeux au ciel. « Dis ce que tu veux. » Soufflai-je avec lassitude. « Tu peux monter à l'étage si tu as fini de couiner. Prend n'importe quelle chambre, sauf la mienne. Tu la reconnaitras. »

Je me dirigeai vers le plan de travail en retroussant mes manches. Je passais mes mains sous l’eau tiède pendant quelques minutes, avant de me retourner vers lui.

« Je te rapporterais à manger. »

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() message posté Sam 29 Nov 2014 - 10:07 par Invité

 

 
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Bon ok, j'avais merdé avec le téléphone. J'avais cru l'avoir remis dans la poche avant que Theodore n'arrive, mais j'avais la tête visiblement trop enflée pour avoir tous mes esprits. Il l'avait vu, mais n'avait fait aucune remarque à ce sujet, à ma grande surprise. J'espérais pouvoir l'utiliser comme marque de confiance, pour lui prouver que je m'en fichais un peu de ses histoires. En pensant ainsi, je mettais peut être en danger des innocents. Mais dans un sens, et c'était peut être égoïste, je n'avais rien à voir là dedans. J'étais tombé dessus par hasard et... ça n'était pas mon problème en fin de compte. Disons que je voulais seulement avoir la paix, c'était tout. Je voulais vivre, comme tous les garçons de mon âge. Là... ça n'était carrément pas normal.
Quand je lui demandais combien de temps il comptait me garder là, il me répondit d'un ton sec que j'en aurais pour l'éternité. Mes grands yeux rougis le regardèrent assez étonné, mais je ne répondis rien dessus. J'espérais seulement qu'il n'était pas sérieux. Après quoi, il m'avait passé la glace sur le visage, en poussant presque volontairement pour me faire mal. En fait, j'en étais certain. Une petite vengeance personnelle, bien que, j'étais quand même surpris qu'il prenne l'initiative de me mettre de la glace dessus. C'était tout de même fait pour abréger la douleur, pour éviter que ça enfle.

« Tu feras tes courses tout seul. » l’entendis-je dire tout à coup. « Je ne partage pas. »
Je le regardais d'un air incompréhensif, avant de hausser les épaules. Ça m'était bien égal de toute manière.
- Si tu veux je m'en fiche. Mais si un jour tu veux que je fasses à manger...
J'adorais faire la cuisine, et même si j'allais sans doute la faire pour moi tout seul rien n'empêchait de proposer. Il n'était peut être pas partageur mais moi je l'étais.... même s'il m'avait défoncé le visage de manière un peu violente. Heureusement que je n'étais pas rancunier... enfin, pas à ce niveau là.

« Tu penses que c’est plus probable que tu aies les moyens d’habiter dans une résidence individuelle moderne de China Town ? »
Je repensais à Nate et à son invitation à me prendre sous son toit. J'avais tellement d'idée en tête, les excuses ne me manquaient pas.
- Certainement plus probable qu'un membre de ma famille rejaillisse comme par magie, répondis-je d'un ton évident. Certes, j'aimerais TELLEMENT que ça arrive un jour. S'il y avait une chose que je souhaiterais le plus au monde, ce serait bien ça. Et si un jour ça devait arriver, je le crierais sur tout les toits. Je voudrais que le monde entier soit au courant. Autant dire que si Theodore se serait avérer être un membre de ma famille, tout Londres le saurait. Niveau discrétion, c'était pas le top niveau.
« Dis ce que tu veux. » finit-il par abandonner. « Tu peux monter à l'étage si tu as fini de couiner. Prend n'importe quelle chambre, sauf la mienne. Tu la reconnaitras. »
Je m'étais apprêté à répliquer que je ne couinais pas, mais je voyais là une occasion bien trop parfaite pour filer et être enfin seul. Je me contentais alors de hocher la tête pour approuver.
« Je te rapporterais à manger. » ajouta-t-il.
- D'accord.
Je fis volte face et m'aventurais dans les couloirs que je ne connaissais pas. Je découvrais un peu par moi même le nouvel endroit qui allait être temporairement - JE L’ESPÈRE - "chez moi" avant de pouvoir regagner ma liberté. Finalement, je me laissais abandonner dans une chambre et agglutinai  contre la fenêtre en regardant les gens passer. Je n'avais aucune affaire, tout était chez Nate. J'espérai pouvoir passer tôt ou tard chez lui récupérer le peu de ce qui m'appartenait...
 
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