What if I must love a loathed enemy - Tristan

Une soirée mondaine était annoncée ce soir, une soirée à laquelle je me devais de participer et pourtant je n’avais pas spécialement envie de ça ce soir. La journée avait été longue et j’aurais aimé retrouver des amis plutôt que d’assister à la soirée de mes parents, mais je ne pouvais rien leur refuser même s’ils n’ont pas été beaucoup présent pour moi ils restent mes parents et c’est donc contraint que je me suis habillé pour cette soirée. Un bal maqué, mon père voyait toujours les choses en grand, quelle idée. Un simple costume fera l’affaire quand au masque je trouve cette idée tellement stupide que je me suis dit durant un moment que je n’en porterais pas, mais si le fils de l’organisateur ne respectait pas les règles imposées ça ferait mauvais genre.

Je suis arrivé à l’heure, étant toujours très ponctuel ce n’est pas difficile pour moi. Le masque sur le visage, les invités arrivaient déjà et la musique résonnait dans notre grand salon. Mon père m’a reconnu sans trop de mal, lui ne portait pas encore son masque et accueillait les invités avec ma mère, qui fêtait ce soir son grand succès au théâtre. Les soirées sont courantes chez nous et je suis persuadé qu’ils me préparent une fête pour mon anniversaire et sans doute que lorsque j’aurais mon diplôme d’avocat aussi. Tout est prétexte à faire la fête avec eux et ce n’est clairement pas pour me déplaire, mais ce genre de soirée avec toujours trop d’invités et de luxe ne m’amusent plus vraiment. Je préfère la simplicité des bars et rencontrer des personnes de mon âge et de toute sorte de rang social plutôt que de devoir m’imposer la présence de mes semblables. Etre riche n’a pas toujours que des avantages bien au contraire, ça a aussi et surtout pour moi beaucoup d’inconvénients. Cependant je ne vais pas me plaindre d’avoir les moyens, ça a été d’une grande aide pour rentrer dans la fac où je suis et je n’ai pas craché dessus. Je ne suis pas fou à ce point là.

Les gens arrivaient et se saluaient et j’observais dans mon coin, ou plutôt au planté au milieu de la salle, mon regard c’était posé sur une demoiselle qui venait d’entrer. Sa longue robe dessinait ses courbes parfaites et ses yeux bleus laissaient deviner qu’elle avait un visage parfait, mais il était caché par son masque. Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. C’était stupide, sourire pour un beau visage. Je me suis décidé à aller vers elle, ce n’est inhabituel chez moi, mais souvent quand une fille m’attire j’ai tendance à me dire qu’elle ne s’intéressera pas à moi. Je ne suis pourtant pas un si mauvais dragueur, c’est simplement que je manque de confiance en moi. Je me suis pourtant avancé et je suis arrivé à sa hauteur.

« Bonsoir, vous venez d'embellir cet endroit tellement fade. Puis-je vous proposer un verre ? »

C'est maladroit, très maladroit même, je ne sais pas si elle le prendra bien ou si elle me trouvera ringard, mais c'est déjà un exploit que je sois venu vers elle. Elle est sans doute trop belle pour moi.

Mes yeux ne regardent qu'elle, ses lèvres bougent et sa voix s'échappe comme une douce mélodie. Une douce mélodie qui me va droit au cœur. Cette femme à non seulement un très beau physique, mais à une voix d'ange tombé du ciel. Je n'arrive plus à m'arrêter de l'observer, je mémorise tous les traits de son corps, de sa personne pour m'en souvenir et pour ne pas l'oublier. Elle accepte ma proposition, je suis tellement étonné, que je ne suis pas mécontent d'avoir un masque, au moins elle ne voit pas que je ne suis pas sûr de moi.

J'ai souris quand elle me confie ne pas être amatrice d'alcool à vrai dire je ne suis pas amateur non plus, mon père l'est, ma mère sans doute, mais j'ai assez vu ce que ça donne d'être accroc à cette chose alors je préfère me contenter de boire pendant les grande occasions et jamais plus d'un verre. J'espère attirer son intérêt ce soir, elle n'a pas idée à quel point je l'espère et surtout j'espère aussi que j'apprendrais qui elle est, car le mystère me rends plus que curieux.

« Je ferais tout pour vous plaire ce soir, laissez-moi être votre cavalier pour la soirée et si jamais je vous ne vous conviens pas vous n'entendrez plus jamais parler de moi. En attendant je peux vous conseiller, une coupe de champagne, le meilleur de tout Londres sans doute. Vous verrez c'est un délice.»

C'est horrible je parle comme un don juan, ce n'est pas vraiment mon habitude, ça doit être mon côté premier de la classe et mes années de théâtre qui ressorte, j'ai joué une fois Roméo quand j'étais au lycée et je me souviens parfaitement des scènes, j'ai l’impression ce soir d'être tombé dans le rôle du chevalier servant, s'est assez troublant.

«Les masques sont tellement ridicule, vous ne trouvez pas?Tout ce cirque pour une fête, c'est assez affligeant.»

C'est affligeant, mais tellement excitant de ne pas savoir à qui l'on parle, de pouvoir fantasmer sur quelqu'un qui est juste à côté de nous et qui ne nous connaît pas. C'est étrange et à la fois prenant, comme si tout ça n'était qu'un jeu et que tout était permis. Comme si c'était une réelle pièce de théâtre dans laquelle nous serions acteurs. J'espère juste que tout ça ne se finira pas comme toutes les tragédies shakespearienne, mais ça m'étonnerait, elle ne risque pas d'être mon ennemie. Je ne vois pas qui pourrais l'être, enfin il y aurait bien la fille Deschanel-Hermès, mais je crois que je ne l'ai encore jamais vue à une de nos soirées, mon père ne la laisserait même pas entrer tellement il déteste son père. Je n'ai jamais compris d'où venait leur problème, il m'a juste dit de ne pas traîner avec eux et pour l'instant je n'ai pas enfreint ses règles, car je n'ai jamais eu l'occasion de les croiser.