| ( ✰) message posté Jeu 20 Nov 2014 - 0:29 par Invité « La princesse et la gargouille » Athénaïs & Sloan Il n'est pas question de prince charmant, ici. Par contre, il y a bien une princesse.
Beaucoup diront de Sloan que c'est un homme droit, juste, intègre et incroyablement altruiste. Une personne convenable, qu'on a plaisir à fréquenter et qu'une fille n'aurait pas honte de présenter à ses parents en vue d'un mariage. Bon job, belles fringues, responsable d'un chien pas facile, gère un bien bel appartement. Un homme à qui, en somme, il ne manque que la présence d'une femme pour parfaire le tableau. Ils diront aussi que Sloan est un psychologue adorable, un ami fiable et un bon coup - heu, ce dernier point, ça je suis pas sûr. En tout cas, on ne crache pas volontiers sur le jeune irlandais, à l'apparence que tout le monde juge irréprochable lorsqu'on le croise, le matin, en bas de l'immeuble ou dans le parc promenant son adorable - hum - akita inu. Bref, ces gens-là sont des cons. Ils ignorent certainement la moitié de la vie de Sloan et ne parlent que du sommet de l'iceberg, s'ils vous déblatèrent de telles conneries. Oui, Sloan est un type bien, il est gentil, c'est sûr. Mais il a des vices que ses voisins ne supposeraient même pas. L'alcool, déjà. Le premier verre vide n'est jamais, ô grand jamais le dernier. Si Sloan boit, il BOIT. Il a une descente d'enfer et, vu son métier, il ne fait pas preuve de radinerie envers les barmen qui l'aiment tous assez bien, du coup. Quand Sloan fête un anniversaire dans un bar, le patron en est toujours ravi. Il peut repasser commandes le lendemain. Tout le monde sait que tout le monde profite du pauvre Sloan, trop gentil pour se rendre compte que sa générosité est sucée par la plupart des gens le côtoyant. Il n'a, en vérité, que peu de vrais amis, qui le respectent réellement. Certains, comme Joe le violoniste, envoie des parasites sur les roses à la place de Sloan, pour ensuite lui faire un sermon du genre arrête-d'offrir-des-verres-à-toutes-les-bitch-qui-t'en-demandent-un. Peine perdue, Sloan était gentil - l'aurais-je déjà dit ? - et quand il a bu, il est gentil ET idiot. C'était un soir comme ça, aujourd'hui. Le bar Dog & Duck avait invité Sloan et quelques uns de ses potes musiciens pour jouer. Vers onze heure, Sloan avait déjà du mal à tripoter correctement son violoncelle et il garda ses dernières traces de lucidité pour aller le ranger dans sa boîte. Le concert fini, Joe vint à lui et le secoua un peu. « Bon, mon gars, t'faut un remontant ou tu vas t'noyer dans ton prochain whisky. » Un gargouillis fut la réponse de Sloan. Joe lui fit un high five puis s'en alla pour ranger le matos dans la voiture et ensuite revenir pour continuer la soirée. Sloan mit un petit temps à comprendre qu'il avait quelque chose dans le creux de sa paume. Une petite enveloppe. Oh. Il alla dans un coin un peu sombre du bar, loin de la foule agitée qui se mit à danser sur du rythm'n'blues, joua des coudes pour atteindre un banc mais, voulant s'asseoir lourdement, et croyant toucher la dureté du bois vernis, il sentit quelque chose de mou. L'alcool ayant ralenti considérablement sa cervelle, il mit du temps à réaliser qu'il pelotait la cuisse d'une femme. Il retira vivement sa main et bafouilla un vague « 'scusez-moi » avant de, quand même, la bousculer pour aller s'asseoir à seulement un mètre d'elle. Là, il se mit à fixer sa petite enveloppe, la déplia après quelques secondes et laissa voir un petit tas déjà travaillé de cocaïne. Il sortit de sa poche son portefeuille, en extirpa une paille de plastique qu'il se fourra dans le nez, évitant de justesse de se le foutre dans l’œil, et se pencha en avant, ses cheveux rabattus au-dessus de sa tête, pour aspirer la poudre. copyright crackle bones |
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