(✰) message posté Mer 24 Déc 2014 - 16:12 par Nathanael E. Keynes
You're losing your mind again
ft. Tristan S. Newmann && Nathanael E. Keynes
Vendredi 07.11.2014 • East London • Shoreditch • Nate's home
Oh bien sûr que je l'ai fait, je suis pas vraiment du genre à avoir que de la gueule. Quand je dis un truc, je le fais. Alors certes, je me bats pas - ou je me fais étaler - mais c'est justement pas vraiment un truc que je vais avoir tendance à dire. Par contre, jeter ce genre de merde, oui, clairement, je le dis, je le fais. Et tant pis si ça lui plaît pas, il a qu'à passer ses nerfs sur moi si ça lui chante, ça sera toujours 'moins pire' que de se défoncer comme il est parti pour le faire.
Je vois bien un instant la stupeur sur son visage. Ok, t'es à peu près prêt à entendre quelque chose là, mieux, à vider ton sac ? Peut-être pas, mais si au moins tu te calmes deux minutes, c'est déjà une avancée. Il est venu s'installer dans mon canapé, a attrapé le verre rempli pour lui, et j'ai avalé une gorgée du mien, tout comme il a porté le sien à ses lèvres... Avant de foncer direct vers les toilettes, laissant son verre s'écraser au sol. Ca m'enchante pas l'idée de voir mon carrelage inondé de whisky, et des morceaux de verre partout, mais là, ce qui m'inquiète le plus, c'est définitivement son état. Il est encore plus attaqué que je pensais.
Et je le rejoins, pour le trouver affalé contre le mur près de la cuvette, en larmes.
« Pourquoi est-ce qu'ils ne m'ont pas tué ce soir-là ? Ca aurait été plus simple... Ca aurait été plus simple... »
J'avais bien compris que ça n'allait pas, mais... Là, c'est encore pire que ce que j'imaginais. Je me suis rapproché, et agenouillé près de lui pour le serrer contre moi - si tant est qu'il me laisse faire.
« Moi je suis heureux qu'ils l'aient pas fait, 'Stan... Je t'aurais jamais rencontré sinon... »
Et t'en penseras ce que tu voudras, mais ça n'empêche que moi je suis content d'avoir fait ta connaissance. Je le serre dans mes bras donc, un moment, en silence, avant de reprendre la parole.
« J'ai eu la chance que quelqu'un intervienne ce jour-là... Déjà un contre un, je fais pas vraiment le poids, mais alors quatre sur ma tronche, même en pleine journée en plein milieu d'un parc, je partais pas vraiment gagnant. Si Kaspar était pas intervenu, je sais pas quel état ils m'auraient laissé... »
Et ouais, ça me fiche la trouille, parce que la prochaine fois que des connards s'en prennent à moi, y a rien qui me dit qu'un autre Kaspar sera là pour intervenir, et je sais pertinemment que je suis pas vraiment capable de me défendre. Mais je refuse de laisser cette peur régir ma vie. J'ai cherché son regard, alors, quitte à prendre sa tête entre mes mains pour le forcer à me regarder s'il le fallait.
« T'as pas le droit de les laisser te détruire, 'Stan, t'as pas le droit de les laisser gagner. Ils seraient bien trop contents de voir à quel point ça t'a bousillé. Et ils méritent clairement pas que tu leur fasses ce plaisir... »
Et je suis pas l'homme de ta vie, mais je suis là pour t'aider, malgré tout. C'est à ça que servent les amis, après tout, non ?
Invité
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(✰) message posté Sam 27 Déc 2014 - 0:14 par Invité
Je n'aurais pas du craquer. Je n'aurais pas du me montrer si vulnérable, si faible. Mais c'était trop, trop pour tout supporter et la coupe était pleine. Je n'aurais pas du être là ce soir, Nate n'aurait pas du voir ça, mais sur le coup ça m'était égale. Je culpabiliserais après et j'oublierais ans doute aussi. Nate tente de me rassurer. Il me dit qu'il est heureux qu'ils ne m'aient pas achevés, mais moi je souffre d'être encore en vie, d'avoir survécu à leur attaque et de n'avoir pas pu me défendre. Je souffre d'être encore là et d'être seul jour après jour. De ne pas pouvoir en parler avec ma famille, avec ma propre famille. Ma mère se fiche bien de ce qui m'arrive et mon père veut seulement que je change. C'est impossible pour moi de changer. Je serais toujours gay. Il devra s'en contenter sauf que j'en ai assez de ses reproches, de leur indifférence. Je reste dans ses bras totalement incapable de me détacher de cette étreinte parce que j'ai peur de me retrouver seul, d'être abandonné à nouveau. Je ressemble à un gosse lors d'une nuit de cauchemar. Un gosse perdu, voilà ce que je suis.
Je me rend compte que je ne suis pas le seul à avoir été victime de gens comme eux. J'ai eu tord de me penser seul. Seulement parler l'agression la rend réel et je ne supporte pas cette idée. Elle est dans mon esprit chaque jour que dieu fait. Pourquoi moi? Pourquoi pas un autre? J'étais au mauvais endroit au mauvais moment, voilà tout. C'était mon destin. Mon putain de destin qui me joue encore des tours, comme si je n'en avais pas assez avec mes parents, non il fallait rajouter une épreuve en plus. Je le laisse parler parce que je suis incapable de prononcer un mot. Mes larmes ont cessé de couler, mais j'ai toujours cette colère en moi et je sais que n'importe quoi pourrait me faire craquer à nouveau. Les vannes sont à présent ouvertes et je crois que pour ce soir elles auront du mal à se refermer. Je n'arrive pas à passer au dessus de cet événement et a avancer, comme si ma vie c'était arrêté ce soir là.
« Je ne sais pas comment faire pour avancer …»
Je ne sais pas et peut-être que tout au fond de moins je ne veux pas. Du moins je ne vois pas la sortie de ce trou noir qui se creuse de plus en plus. Je ne sais pas ce que je vais de venir, l'avenir je ne le vois pas. Je vis au jour le jour et c'est déjà beaucoup pour moi.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Sam 27 Déc 2014 - 21:31 par Nathanael E. Keynes
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ft. Tristan S. Newmann && Nathanael E. Keynes
Vendredi 07.11.2014 • East London • Shoreditch • Nate's home
On craque tous à un moment. Maintenant, demain, il aurait forcément fini par lâcher prise, à un moment ou à un autre. J'aime autant qu'il soit pas tout seul, et être là pour le soutenir un minimum. C'est pas vraiment comme ça que j'imaginais finir ma soirée, mais enfin... Ca n'empêche que je le considère comme un ami et que c'est pas mon genre de laisser tomber mes proches. Et un jour, peut-être que c'est moi qui aurais besoin de son épaule, qui sait ? C'est pas comme si je m'autorisais vraiment à craquer devant les autres non plus, bon.
« Je ne sais pas comment faire pour avancer… »
Ca, c'est une bonne question, et à vrai dire, j'ai pas vraiment de réponse. J'ai beau chercher, je reste comme un con, silencieux, sans trop savoir quoi répondre à ça. Mais j'ai pas envie qu'il ait l'impression que je m'en fous, ce qui n'est pas du tout le cas, alors je finis pas reprendre la parole.
« Je sais pas quoi te dire, 'Stan. J'ai pas de réponse toute faite, là. Mais t'es pas tout seul, tu sais ? Je suis là aussi… »
Et ton Dimitri aussi, j'en suis assez convaincu. Après tout, c'est bien lui qui est venu à ta rescousse, le jour où tu t'es fait tirer ton téléphone et tes chaussures, n'est-ce pas ? Je sais que c'est pas forcément facile de s'en rendre compte, mais t'es pas seul Hotstuff, et je te promets de tout faire pour que tu le réalises, quel que soit le temps que ça prendra. Mais pour ce soir, je crois qu'on n'a plus qu'à aller se coucher, t'as besoin de repos, et à vrai dire, moi aussi. Je peux toujours dormir demain matin, et de ce que j'ai compris, toi non plus t'auras pas d'impératif en matinée, donc... Je le garde encore dans mes bras un instant, le berçant doucement, les bras autour de ses épaules.
« Allez Hotstuff... Je crois qu'il est temps d'aller dormir... »
Pour ce soir, on va déclarer forfait, et on reparlera de tout ça à tête reposée, si tu veux bien. Je l'ai aidé à se relever, lui ai proposé une brosse à dents, parce que bon, après s'être vidé, j'imagine qu'il a peut-être envie de se rafraîchir la bouche.
« Ca va aller ? »
Je l'ai aidé à gagner ma chambre, le soutenant comme je pouvais, l'aidant aussi à se déshabiller un peu. Je lui ai proposé un t-shirt - un des plus larges qui traînent dans mes placards, parce que faut dire ce qui est, il est légèrement plus baraqué que moi, et un caleçon large, histoire qu'il puisse se mettre un peu plus à l'aise. C'est pas comme si ça allait me déranger de dormir avec lui, ni comme si c'était jamais arrivé auparavant. Je lui promets toujours rien de plus que ce qu'on a déjà, mais on fait rien de mal à partager un peu de tendresse, à défaut d'en avoir autrement après tout...
Invité
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(✰) message posté Dim 28 Déc 2014 - 16:42 par Invité
Je sais bien qu'il n'a pas de réponse, qu'il ne peut pas faire grand chose pour m'aider mais, le fait qu'il soit déjà là me prouve que je ne suis pas tout seule. J'ai pourtant du mal à le croire. J'ai le sentiment que je vais devoir me combattre tout seul, que mon esprit et mon âme devront être apaisé et que je suis le seul à savoir comment. Je suis là dans ses bras et je me sens un peu mieux. Je suis surtout fatigué et l'idée de dormir ici n'est pas une si mauvaise choses après tout. La nuit sera peut-être agréable. Il n'y a que la nuit ou je me sens bien, lorsque mon cerveau est endormi et qu'il ne pense plus. J'acquiesce quand il me dit qu'il est temps d'aller se coucher. Je me relève difficilement j'ai la tête qui tourne encore un peu. Il me tends une brosse à dent et je vais dans sa salle de bain me débarbouiller un peu. Je commence déjà à culpabiliser qu'il m'ait vu comme ça. Je ne voulais pas qu'il sache.Maintenant il sait et il va s’inquiéter je commence à le connaître et cette idée là ne me plaît pas beaucoup. Je me regarde à peine dans le miroir, je sais que je ne suis pas au meilleur de ma forme et que je dois ressembler à un zombie ou à ne ne sais quel créature, en somme je sais que je ne suis pas tout à fait moi ce soir.
Il me tend un t-shirt et me laisse me changer puis m'aide à atteindre sa chambre. Je n'ai pas l'esprit assez clair pour y aller sans me casser la figure. C'est un soulagement d'atteindre enfin de lit et je me glisse dedans sans trop de mal. Je suis à peine allongé que je n'ai pas le temps de répondre à sa question tant le sommeil m'assomme. J'ai laissé mon téléphone dans ma veste dans la salle de bain et il doit sans doute sonner depuis au moins un quart d'heure. Je n'ai pas pensé à prévenir Wally, mais je suis trop épuisé pour ça et peut-être que Nate le préviendra après tout il commence aussi à connaître mon majordome et sait qu'il s'inquiète pour un rien et surtout quand je découche, alors je m'endors en ne pensant plus à rien au moins ce soir je ne serais pas seul. C'est sans doute ce qui me fait le plus peur, la solitude.