VGC ♦ Le passé est passé, le futur est inconnu. Seul le présent nous appartient !

Vous connaissez Peyton Sawyer ? Non ? Mais si vous savez la blonde dans la série « One Tree Hill », celle qui a perdu sa mère étant enfant et qui a appris à l’adolescence qu’en réalité elle avait été adoptée et que sa mère biologique, elle, elle était toujours vivante. Alors ça ne vous dis toujours rien ? Et bien si j’étais un personnage d’une série télévisée je pense que je serai ce personnage-là, non pas parce que je l’aime bien, mais parce que ma vie ressemble beaucoup à la sienne étrangement. Et oui, tout comme elle j’ai été adoptée quand j’étais bébé, mais je ne l’ai su qu’à l’âge de seize ans et ce de manière un peu brusque. Mais bon avant de vous raconter cette partie de ma vie, commençons par le commencement vous voulez bien ? Très bien. Alors tout commence comme ça : Je suis née le 08 juillet 1982 à Londres, cette ville bien connue à travers le monde comme étant la capitale d’Angleterre et même si je n’ai pas connu ma mère, mon père m’en parlait énormément et m’emmenait chaque année sur sa tombe pour y déposer des fleurs et un petit mot que je glissais dans un bocal. Je savais qu’elle ne pourrait pas le lire puisqu’elle n’était plus de ce monde, mais j’avais besoin de lui écrire et de lui faire part de mes pensées. Oh bien sûr au départ, étant trop petite pour écrire ou comprendre quoique ce soit, je lui laissais simplement des dessins, mais au fil du temps, après avoir appris à écrire, malgré une appendicite et une opération des amygdales, je m’étais mise à lui écrire.

A l’âge de quinze ans, j’ai fait mon entrée au lycée, comme d’autres élèves de mon collège et heureusement pour moi, nous nous sommes retrouvés dans la même classe, pour la plupart. D’autres n’ont pas eu cette chance la et lorsque l’année suivante nous nous apprêtions avec bonheur à passer en dernière année et à obtenir notre diplôme, voilà que l’un de mes anciens camarades de classe du collège, de qui je m’étais éloignée depuis déjà un an et demi, pourquoi ? Je ne sais pas, je pense que les gens changent avec le temps et inévitablement nous aussi on change. Ce jour-là, je me trouvais dans le couloir du lycée en compagnie de mon petit ami, avec qui j’étais en couple depuis déjà un an et avec qui nous étions très proches, quand tout à coup, des bruits assourdissants s’étaient fait entendre, tous les deux nous n’avons pas compris de suite ce qu’il se passait, ce n’est que lorsque des lycéens se sont mis à courir de toutes part en criant, que nous avons réalisé que quelque chose de grave était en train de se passer. Malheureusement, nous avions à peine eu le temps de comprendre ce qui était en train de se produire, que le tireur se trouvait face à nous. Que faire ? Rester là sans bouger et supplier celui-ci de nous épargner ? Ou alors tenter de fuir, quitte à perdre la vie ? Pas le temps de réfléchir, ni de réagir, alors même que j’allais ouvrir la bouche pour supplier mon ancien camarade de nous laisser la vie sauve, ce dernier avait tiré dans notre direction et ce n’est que plusieurs heures plus tard, que je me suis réveillée à l’hôpital, une jambe dans le plâtre, une douleur abominable dans le bas du ventre et un masque à oxygène sur le visage. Apeurée et ne comprenant pas ce que je faisais ici, j’avais alors essayé de retirer mon masque pour demander à mon père, qui était alors présent, ce qui s’était passé, quand ce dernier m’avait retenu dans mon élan, tout en me disant qu’il allait d’abord prévenir un médecin pour qu’il m’examine avant que je ne puisse parler et lui poser toutes les questions qui trottaient dans ma tête. Une fois mes questions posées, papa m’avait alors informé que durant la fusillade qui avait eu lieu dans mon lycée, j’avais été blessé et que mon petit-ami était mort en essayant de me sauver la vie. A cet instant-là, la terre avait semblé s’ouvrir sous mes pieds et j’ai eu beaucoup de mal à me relever de ce drame. D’ailleurs, suite à cela, j’ai fini de suivre mes études par correspondance, parce que je n’avais pas le courage de remettre les pieds dans ce lycée où j’avais perdu des amis, où j’avais failli perdre la vie, mais surtout dans lequel j’avais perdu mon premier amour.  

Quelques mois plus tard, enfin sorti de l’hôpital, je n’étais plus que l’ombre de moi-même et c’est à ce moment-là de ma vie que cette femme a fait son apparition dans ma vie. Ma mère. Celle-ci s’était présentée à moi comme ma mère, comme si de rien était. Bien évidemment après avoir entendu cela, je n’avais pu m’empêcher de rire, mais en voyant son air sérieux, je l’avais envoyé balader avant de refermer violemment la porte de chez moi et d’appeler mon père, qui était alors à son travail. Serait-il possible que papa m’ait menti et m’ait dit que maman était morte alors qu’elle ne l’était pas ? Mon père ayant ensuite rappliqué de suite à la maison après mon appel, je lui avais fait part de la venue de cette femme à la maison et lorsque ce dernier avait finalement décidé de me dire la vérité, à nouveau j’ai cru sentir la terre s’ouvrir sous mes pieds. J’avais été adoptée alors que je n’avais que quelques mois et papa ne me l’avais jamais dit. Sans doute avait-il peur de me perdre en me révélant ce secret ? Allez savoir, il a peut-être cru que j’allais partir vivre à nouveau avec ma mère biologique s’il me disait que j’étais une enfant adoptée. C’était mal me connaître. Je n’avais aucunement l’intention de retourner vivre avec cette femme et pour moi mes parents adoptifs étaient mes parents et cette femme… juste une étrangère à mes yeux, même si elle m’avait mise au monde seize ans auparavant.

Vingt-trois ans. C’est à cet âge-là que j’ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon ex-mari. Entre nous deux, tout a commencé après une intervention compliqué, dans le bar où j’ai l’habitude d’aller pour boire un verre et me détendre après le travail. Mon boulot ? Membre de l’unité de renseignements criminels. Oui, vous avez bien lu, je fais le même job que mon père et alors ? En quoi est-ce dérangeant ? Enfin bref, je ne suis pas là pour parler de ça, mais de ma rencontre avec mon ex et de mon histoire avec lui. Donc, je reprends, suite à une intervention difficile, je suis allée boire un verre au bar où j’avais l’habitude de me rendre et comme si cette journée n’avait pas été assez difficile, voilà qu’un homme un peu trop pressé m’était rentré dedans en sortant du bar. Super ! Heureusement que j’avais simplement opté pour une tenue simple et pas trop cher, parce que maintenant je me retrouvais avec une tâche de porto blanc sur mon tee-shirt… Le jeune homme désolé de m’avoir percuté, m’avait alors proposé de me payer un verre pour se faire pardonner et c’est ainsi que nous avions fait connaissance. Deux ans plus tard, après une relation amoureuse parfois chaotique, mais passionnelle, nous avions tout deux décidé de nous marier et c’est ce que nous avons fait par ce doux matin de printemps, en mai 2007. Malheureusement, à peine cinq mois plus tard, en octobre, je me suis aperçue que celui-ci m’avait trompé avec l’une de ses collègues de travail et ni d’une, ni de deux, sans même attendre ses explications, j’avais demandé le divorce. Hors de question pour moi de pardonner à monsieur son infidélité et ceci même si je l’aimais toujours. Oh bien sûr il a bien essayé de me reconquérir, mais je l’ai repoussé à chaque fois, jusqu’à ce qu’il comprenne enfin qu’entre nous, plus rien ne serait jamais possible. Est-ce qu’il regrettait vraiment sa tromperie ? Je pense, mais pas question pour moi de lui pardonner. J’ai ma fierté tout de même !

Deux ans plus tard, divorcée, j’avais enfin réussi à faire comprendre à mon ex que je ne voulais plus rien savoir de lui, enfin c’est ce que je croyais jusqu’à ce qu’un jour un homme cagoulé prenne une banque en otage avec deux autres personnes et que je ne descende l’un d’eux, pour me protéger et protéger l’un des otages, alors que celui-ci venait de sortir une arme de sa poche et de le pointer vers nous, avant d’appuyer sur la gâchette. Touchée ? Non, puisque la balle n’avait fait que se planter dans le gilet par balles. Par contre choquée oui je l’étais et ce d’autant plus quand j’ai découvert que mon ex-mari, celui que j’avais mortellement blessé, était l’un des preneurs d’otages de cette banque. Pourquoi avait-il fait cela ? Je ne sais pas et je ne le saurai sans doute jamais, toujours est-il que même si je n’ai pas pris de repos après cette intervention, j’ai mis un bon moment à me remettre de ce que j’avais fait durant celle-ci. Tuer un homme, bien que ce soit en légitime défense, c’est toujours surprenant et choquant la première fois, surtout quand vous découvrez que celui-ci n’est autre que l’homme qui a partagé votre vie pendant deux ans et avec qui vous avez été mariée, même quelques mois à peine.

Aujourd’hui cela fait dix ans que je travaille dans le milieu de la police et cinq ans que j’ai tué mon ex-mari. Si les années qui ont suivi ce drame ont été difficiles à vivre pour moi, à ce jour, j’ai tout de même réussi à m’en remettre à tourner la page, même si je ne comprends toujours pas comment mon ex a pu faire ça et pourquoi, ses complices étant eux aussi décédés lors de notre intervention. A présent célibataire, bien que divorcée sur le papier, je sais que je suis prête à rencontrer de nouveau un homme et à le laisser entrer dans mon cœur, mais arriverai-je à nouveau à faire totalement confiance à un homme un jour ? Je me le demande. En attendant de rencontrer enfin celui qui sera ou non l’homme de ma vie, je me consacre à cent pour cent à mon travail et je fais tout mon possible pour ne pas décevoir mon père, lors de nos nombreuses interventions. Qu’en est-il de ma mère biologique ? Je n’en sais rien et je m’en fiche, après l’avoir mise à la porte l’année de mes seize ans, je ne l’ai plus jamais revu. Mon géniteur ? Je ne sais pas qui c’est et je me fiche totalement de savoir qui il est en fait. Pour moi, mes parents se sont mes parents adoptifs, bien que maman soit décédée quand j’étais enfant et c’est tout. Quand à Londres, c’est ma ville natale et je ne me vois pas la quitter un jour. Mais qui sait ce que nous réserve l’avenir ? Qui vivra verra n’est-ce pas ? Donc… qui m’aime me suive !