L’atelier est vide. Complètement vide de présence. Je finis par fixer ma toile avec une mélancolie étrange presque interdite à mes yeux. J’aimerais me noyer dans ses couleurs, m’incruster dans les pigments et irradié toute la pièce. Je sens le calvaire commencer sous la perte de contrôle. Cette ambivalence de ne rien ressentir du tout ou ressentir trop et épuisante. Il faut que je me ressaisisse, je le sais bien. J’attrape une bouteille de vin qui traine pour boire et me calmer. Je voudrais a cette instant être invincible, je met mes écouteurs et je laisse le dialecte de la musique s’attaquer à mes tympans pour qu’ils assoupissent mes pensées en bordel. Les visions décharnées m’accaparent, elles se jouent dans mon crâne. les bruits tournent dans ma tête, mes nerfs se compactent les un sur les autres. mon flux sanguin ripe mes veines, c’est la tristesse qui me rend venimeux. je m’étais plongé plusieurs jours dans cette mélancolie qui ne se décollait pas de ma peau.
Les voix s’acharnent, je fini par m’allonger dans mon canapé, incapable de bouger enclin dans cette paralysie qui effleure les particules de ma peau. Je m’enfonce dans les illusions. Je me laisses voguer en elles. Parfois j’aimerais que dans ma tête il y ait une machine a laver et qu’elle s’actionne pour détruire, un peu tout. Laver les moindres recoins de saleté pour renaitre à chaque fois, n’étre qu’une pureté. Je ne le serais jamais. Je sentais la fragilité fleureter avec mes organes et l’acidité venaient se mélanger à ceux là. je voulais disparaitre, me fondre dans mon canapé et qu’on ne me voit plus car ses sensations étaient insupportable. l’atelier était mon appartement et aujourd’hui j’attendais Ivana , douce rencontre, elle m’avait dit qu’elle passerait dans la journée me rendre visite ça m’avait fait plaisir. J’attendais avec impatience sa réponse, si elle voulait bien que je la prenne en modèle ou pas. Ce qui émanait d’elle était assez flou, c’était peut-être sa maladie qui me fessait aller vers elle aussi naturellement, c’était peut-être le fait qu’elle soit différente, instable qui m’inspirait.
La noirceur m’inspirait, peut-être que je voulais m’en nourrir et faire fleurir des mâts d’épines. M’écorché pour ressentir autre chose que ce vide qui ce balance dans mes vicaires. L’atelier, c’est mon appartement. Un ancien entrepôt industriel, les poutres et la rouilles. Des pinceaux dans un coin a profusion, des taches de peinture sur le coin d’un mur. Des éclaboussures. La lumière qui vient du plafond. Je m’engourdis en attendant que quelque chose se passe. En fixant le vide et puis j’entend la sonnerie de l’interphone retentir. C’est elle. J’ouvre sans lui laisser le temps de parler et j’ouvre la grande porte en la fessant glisser, je la laisse ouverte et je range un peu mes centaines de pinceaux.
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(✰) message posté Dim 14 Déc 2014 - 19:02 par Invité
Accepter cette proposition revient à s’ouvrir. Accepter revient également à voir ses peurs peintes, exposées. Du moins, c’est ce que la jeune femme suppose puisqu’elle « dégage » quelque chose de particulier selon les dires de Yeshua. En dehors de la bipolarité, qu’il a du saisir après l’avoir croisé une première fois aux consultations psy de l’hôpital… Elle ne voit pas de quoi il parle. Elle ne comprend pas. Après tout, ce n’est pas le genre de chose que l’on devine au premier regard. En fait, elle ne voit pas ce qu’ils lui trouvent tous de particulier. Étudiante, comme beaucoup. Un soupçon de folie quand il s’agit de se prendre quelques coups par d’autres filles sur une piste de rouler derby. Une couleur de cheveux voyante, mais assez classique dans le pays. Et pour une raison qu’elle ignore, elle n’a pas refusé catégoriquement. Enfin, en apparence, Ivana l’a fait. Au tout début. Un « non » froid qui devait être définitif, qui devait le dissuader de lui reposer la question. Et puis, elle a eu la chance de tomber sur un de ceux qui ne lâche pas l’affaire aussi facilement qu’elle l’aurait souhaité, qui plus est un inconnu qui en savait beaucoup sur elle par le plus grand des hasards. Bref, la réponse négative a laissé place à un « on verra » tout aussi vague que la proposition de Yeshua. Elle ne sait pas trop en quoi cela consiste. Elle ne s’y projette absolument pas. Elle en était là parce qu’on lui avait conseillé de mettre le nez plus souvent hors de chez elle en soirée.
D’abord gênée, Ivana a fait un tour en vélo. Tuer le temps. Se changer les idée. Sentir le froid lui mordre les rares morceaux d’épiderme encore exposés. Prendre conscience. Tourner une nouvelle fois le « problème » dans tous les sens. Elle s’est finalement laissée guider jusqu’à l’adresse indiquée dans un message. Non loin de son ancien appartement qui plus est. Chez lui ou bien son atelier… La rouquine ne sait pas exactement où elle va débarquer. En attendant, la bâtisse est à l’image de ce qu’elle s’est toujours fait des artistes. Sans même y avoir mis les pieds, elle imagine le concept de l’immense et unique pièce, du bordel, du matériel, des toiles aussi… Elle a beau prendre le temps pour une dernière réflexion, au moment d’écraser sa cigarette dans les graviers, la jeune femme ne sait toujours pas ce qu’elle compte lui répondre. En plus, Yeshua ne se fait pas prier pour ouvrir la porte. Stupéfaite par ce tout autre monde qui vient de s’ouvrir à elle, Ivana n’est pas capable d’articuler quoi que ce soit, même pas un bonjour ou toute autre expression pour le saluer.
La rouquine rentre, d’un pas timide, et scrute la pièce qui semble servir d’atelier et de lieux de vie. C’est un peu brouillon, un peu comme dans ses pensées quand elle n’avait pas de traitement. Complètement paralysée, elle est encore emmitouflée dans son ensemble manteau-écharpe-bonnet et n’est pas capable de refermer la porte derrière elle.
L’atelier, faire rentrer quelqu’un dans ton espace vital, c’est un peu spécial pour moi, oui, mais c’est aussi mon lieu de travail ce qui fait que je fais des compromis, il faut bien. Ici tu crées et détruit les illusion. Des passages, à coup de pinceau, immergé sous des couches de peintures indomptable. C’est le bordel, oui mais ça va, c’est que du matériel. Je n’ai pas réellement expliqué à Ivana de quoi il s’agissait réellement, je l’ai rencontrer elle m’a tout simplement inspiré. Oui. Cette chose totalement aléatoire qui va qui vient, ce n’est pas une chose, je suis même pas sur que proprement dit ça existe. C’est juste que mon esprit ce lance dans le vide, j’arrête de retenir, je ne calcule pas.
Ivana rentre dans l’atelier. J’aime bien sa chevelure rousse, un vrai roue, naturelle et puis ses tâches de rousseur sur son visage. Elle n’est pas rassuré peut-être car finalement c’est ce livrer à quelqu’un de totalement d’inconnus qui interprète selon sa vision, ses visions. C’est délicat. Parfois ça ne fonctionne pas. C’est plus facile avec la photo, mon père y arrive très bien, il arrive a interprété les choses à sa façons en échangeant avec la personne, ça me plait quand je le vois faire. Je pense qu’il m’a un peu appris mais le faire en peinture c’est une autre dimension. Les matières sont vagabondes, je n’arrive pas à avoir une seule vision, je diverge toujours de façon à étendre les possibilités. C’est peut-être aussi le fait d’être un garçon un peu brouillon qui me permet de faire ce que je fais sur une toile car ça vient de l’instinct, dans les creux de mon estomac, dans mes tripes dans ma chair. Et pas simplement millimétré les choses. Il s’agit de dépasser la technique, d’être maître et s’échapper. Je ne touche pas les autres être humain, c’est comme ça, alors je ne prends pas son manteau. « Bonjour Ivana, rentre, met toi à l’aise » C’est ainsi que je l’invite à se dépatouiller pour respirer. Il fait bon dans l’atelier. C’est juste moi qui suit un gros frileux en ce moment. « installe toi dans le canapé si tu veux, tu veux boire un truc ou manger des biscuits ? » ma voix est légère, j’aimerais bien la mettre à l’aise pour qu’on puisse discuter et travailler.
Je mets ma tête dans les placards, recherchant des boites de biscuits même si elle n’a pas faim, elle les mangeras peut-être plus tard. Je prend une assiette et je dispose quelques biscuits. Je peux lui faire du thé, du café si elle veut se réchauffer. « Je t’ai pas vraiment expliqué mais c’est simplement d’instinct, je t’ai vu et oui tu m’as inspiré, j’ai eu envie de peindre un portrait de toi un peu déstructuré peut-être, parce que je te vois comme ça, j’ai envie que ça te ressemble intérieurement, c’est surement un peu bizarre pour toi, tu as réfléchis un petit peu ? »je reviens avec l’assiette de biscuit et puis je la regarde tout simplement.
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(✰) message posté Jeu 18 Déc 2014 - 22:37 par Invité
La jeune femme est restée muette, scrutant le plus possible ce qui s’offre à ses yeux. Curieuse, elle aimerait bien regarder tout cela de plus près, mais sa timidité reprend le dessus et elle s’abstient de s’approcher de quoi que ce soit. « bonjour ivana, rentre, met toi à l’aise » Rentrer, ça c’est fait, enfin elle a franchi la porte sans se poser de question. C’était ça ou attraper une pneumonie. Se mettre à l’aise, c’est tout de suite plus compliqué. Le froid, qu’elle continue de sentir dans son dos, l’extirpe de cette pseudo rêverie : elle ferme, ou plutôt pousse, la porte. « installe toi dans le canapé si tu veux, tu veux boire un truc ou manger des biscuits ? » Si Ivana n’a pas particulièrement faim, elle ne dirait pas non à quelque chose de chaud à boire histoire de se remettre du froid de dehors. « Un thé ou un café, comme tu veux. Merci… » Elle est tellement désespérée qu’elle ne dirait même pas non à une soupe ou juste de l’eau chaude avec du citron s’il n’a rien de tout cela. Après quoi, elle s’exécute et s’assied sur le bord sans rien ajouter de plus. « je t’ai pas vraiment expliqué mais c’est simplement d’instinct, je t’ai vu et oui tu m’as inspiré, j’ai eu envie de peindre un portrait de toi un peu déstructuré peut-être, parce que je te vois comme ça, j’ai envie que ça te ressemble intérieurement, c’est surement un peu bizarre pour toi, tu as réfléchis un petit peu ? » Ça pour être bizarre… Heureusement qu’Ivana n’est pas du genre impulsive. En temps normal, les gens ne prennent pas spécialement bien la remarque d’être intérieurement déstructurée quand bien même cela est vrai, surtout au sein de la population féminine. Pour ce qui est de sa proposition, elle y a réfléchi. Bien sûr. Trop peut-être. Trop, presque au point de s’en donner mal à la tête. « Je… Ouais. Enfin, j’y ai réfléchi, mais j’ai pas réussi à me décider pour autant. » La jeune femme se mord la lèvre, à la recherche de ses mots pour lui expliquer. « C’est… Je suis… Morte de trouille. » Et elle n’exagère pas. Une main passée dans ses cheveux. Des doigts craqués. Tous les signes d’un soudain mal être. « J’ai jamais fait ça, c’est plus que bizarre tu sais. » Devenir la « muse » d’un artiste n’a jamais été sa vocation. D’ailleurs, est-ce véritablement la vocation de quelqu’un ? Ça lui ait tombé dessus comme ça, sans prévenir. Yeshua a débarqué dans sa vie sans tarder à lui proposer le rôle. « Et j’ai peur de ce que tu pourrais faire ressortir dans ton travail. » Il n’a pas tort, c’est souvent le bordel dans sa tête, même quand tout est sous contrôle. Parce qu’il lui arrive encore d’avoir peur de déraper et de trop réfléchir avant d’agir. Au final, il ne doit y avoir qu’avec ses proches qu’elle vit normalement. Et s’il vient mettre en évidence tout cela, Ivana craint que les autres puissent comprendre que quelque chose cloche chez elle.