"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (sam + olivia) i'm on a rollercoaster that only goes up my friend.  2979874845 (sam + olivia) i'm on a rollercoaster that only goes up my friend.  1973890357
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(sam + olivia) i'm on a rollercoaster that only goes up my friend.

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() message posté Dim 26 Oct 2014 - 19:05 par Invité



i'm on a rollercoaster that only goes up my friend.

'hey clark', he said. 'tell me something good'. i stared out of the window at the bright-blue swiss sky and i told him a story of two people. two people who shouldn’t have met, and who didn’t like each other much when they did, but who found they were the only two people in the world who could possibly have understood each other.'
me before you ; sam oswald-bower + olivia marshall.

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Cela faisait quarante sept heures qu’elle n’avait pas fermé l’oeil. En admirant son réveil sonné les onze heures de la matinée, Sam pesta contre Skyler pour lui avoir offert ce cadeau. Il ne faisait que lui rappeler depuis combien de temps elle vivait cloitrée dans sa chambre, rideaux tirés et poubelle remplie de mouchoirs en papiers. Elle se savait ridicule, mais la simple pensée de mettre le nez dehors avait le don de la paralysée. Son lit était devenu son seul lieu sûr, le seul endroit où elle savait qu’il ne pourrait rien lui arriver de plus. Ainsi, en restant dans son lit, elle était sûre de ne pas provoquer d’autres dégâts à son coeur. Alors qu’elle titillait la chainette en or autour de son cou en admirant son plafond délabré, Sam porta son autre main à sa poitrine. Il battait encore. C’était un miracle. Il avait été tant de fois brisé qu’elle aurait cette fois pensée qu’il l’abandonnerait pour de bon. Mais non, il battait inlassablement, comme si la tristesse glissait sur lui. Alors pourquoi avait-elle si mal ? Il était injuste que son coeur soit brisé mais qu’il continue de battre. C’était de là que venait sa douleur. Cela faisait quarante sept heures que son coeur s’était de nouveau brisé. Elle avait pourtant fait des efforts pour le rafistoler, et avait même cru réussir à le panser. Mais elle s’était voilée une nouvelle fois la face. Julian était parti, et avait laissé derrière lui une douleur que Samantha ne connaissait que trop bien. Deux jours après, elle était toujours partager entre la haine et l’incompréhension, la pitié et le dégoût. Il n’y avait certes plus d’amour, même si celui-ci restait teinté sur son coeur abimé. Julian avait décidé de la briser une deuxième fois, comme si la première n’avait déjà pas suffit. Mais elle n’en voulait qu’à elle-même, car elle était la seule à lui avoir permis de le faire. C’était elle qui lui avait tendu son coeur pour qu’il puisse mieux l’écraser par la suite. Depuis, Rory tentait des passages dans sa chambre, s’aventurait dans cet endroit sombre et froid où la seule vie venait de dessous cette énorme couette. En général, Sam ne lui répondait pas, ignorait la tasse de thé qu’elle lui tendait. Parfois, elle se laissait bercer par une étreinte, mais il mettait un terme très rapidement. Elle n’avait pas plus envie que ça d’être réconfortée. Elle avait simplement envie d’être seule, et de ne plus penser à rien. Elle avait découvert qu’il était impossible de vivre sans pensées, et les siennes n’avaient qu’un goût amer. Elle tentait encore de faire le vide dans sa tête alors qu’elle entendait la sonnette de la porte d’entrée. Sûrement un client pour Skyler, ou un ami de Rory. Elle espérait seulement que sa colocataire n’avait pas rameuté sa clique afin de donner à Sam une ‘intervention’. Elle n’avait pas envie de se ressaisir. Elle n’avait envie de rien. Elle faisait tomber sa couette sur sa tête en entendant ce qui lui semblait être les pas de Rory s’approcher de sa chambre. Lorsque la porte s’entrouvrit, Samantha poussa un râlement qui d’habitude suffisait à faire partir sa meilleure amie. « Rory, je t’ai dit cent fois que je ne voulais voir personne. Et tu es comprise dans le mot ‘personne’. » Mais la présence était toujours là dans la chambre, et la brune finit par sortir le haut de sa tête pour regarder qui s’était invité dans son antre. Elle écarquilla de grands yeux en voyant Olivia, fraiche et pimpante, se tenir dans l’entrebâillement de la porte. La honte saisit ses joues déjà rosées par les larmes de la veille alors qu’elle pensa à sa propre apparence. Ses cheveux étaient probablement sales avec de vulgaires boucles par-ci par-là, et elle portait le même t-shirt depuis qu’elle était rentrée de son entrevue avec Julian. La chambre était dans un piteux état, alors que de la poussière volait dans l’air ambiant. Une bouteille de tequila à moitié consommée trainait au pieds de son lit. En un mot, c’était bagdad. « Olivia ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle ne prit pas la peine de se relever et sa tête retomba sec sur son oreiller alors qu’elle se camouflait de nouveau sous sa couette.

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() message posté Sam 1 Nov 2014 - 20:47 par Invité
there are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds. ;; the most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too. ✻✻✻ Le dos droit, mon regard se perdit devant moi. J'attendais patiemment mon tour à la caisse de la petite épicerie où je m'étais arrêtée et je ne m'impatientais pas, refusant de courir après ce temps qui filerait quand même entre mes doigts. Mes bras chargés tiraient sur mes muscles devenus plus faibles avec le temps, mais je ne prenais pas la peine de m'en faire. J'avançais d'un pas quand cela fût le tour du client en face de moi, et je reportai mon attention sur les choses où mon regard pouvait bien se poser. Fidèle à moi-même, je demeurai silencieuse et sereine, tant bien même qu'un froncement de sourcil barrait mon front depuis mon arrivée dans le minuscule magasin. Après tout, je ne cessais de penser à Samantha, à son absence criante et ce que Julian avait bien pu me rapporter. Après tout, je m'inquiétais pour elle, simplement parce qu'elle était suffisamment importante dans mon existence pour que je m'en fasse et qu'elle m'importe. Mais, après tout, n'avais-je pas dédié ma vie à cela ? A prendre soin des autres ? A vouloir les aider et leur désirer que du bien ? Je déglutis en arrivant face au vieux caissier, propriétaire de l'épicerie. Il passa rapidement mes articles en revue, tapant habilement sur sa caisse enregistreuse leurs prix. Deux pots de glace Häagen-Dazs, quatre livres chaque. Une boîte de mouchoirs, deux livres et vingt-cinq cents. Cela continua, article après article, jusqu'à ce qu'il finisse par m'annoncer le montant total. Je le payai rapidement, avant d'attraper entre mes bras les sacs en papier kraft et m'élancer dans les rues de Londres.
Je n'avais pas réellement de plan en tête lorsque je hélai un de ces fameux taxis noirs. Je suivais mes instincts. Je suivais ce que mes pensées me dictaient sans consulter ma raison. J'indiquai simplement l'adresse de Sam avant de laisser mon dos retomber contre le dossier de la banquette arrière. Mes paquets à côté de moi, les mains croisées sur les genoux, j'observai le paysage défiler par la fenêtre. Je voulais simplement m'assurer qu'elle allait bien, même si j'en doutais ; je savais à quel point les cœurs brisés faisaient partie de ces blessures qui paraissaient insurmontable. Je retins ma respiration quelques instants, chassant la nostalgie qui venait se déverser dans mes veines. J'avais réussi à aller au-delà du décès d'Isaac en m'occupant l'esprit. En cessant de m'accorder du temps pour qu'il puisse me manquer, pour que je puisse me rappeler de ses caresses et de tous ces instants que nous avions bien pu partager. Je n'étais pas un exemple mais je refusais de voir Samantha s'enfoncer dans la détresse qui pouvait l'envahir. Je n'avais moi-même pas opté pour la meilleure solution mais je ne pouvais pas me résoudre à rester les bras croisés. Nos deux situations étaient différentes ; les causes de nos ruptures n'avaient absolument rien avoir. Cependant, autant que moi, Samantha était en deuil. En deuil de sa relation.
Le taxi finit par me déposer en face de son immeuble, et je lui tendis des billets en sortant de l'habitacle. D'un pas décidé, la tête haute, je gravis les marches pour monter jusqu'à son immeuble, me glissant à l'intérieur au même moment où un en habitant en sortait. Je montais les escaliers rapidement, mes talons claquant contre les marches des étages, et je me retrouvais face à la porte de son appartement. Je sonnai une fois. Je me retrouvai face à une de ses colocataires, brune, et je lui adressai un sourire. « Je suis venue voir Samantha. » lançai-je avec un sourire, et elle me fit entrer. Elle ne m'adressa pas un seul mot, avant de s'en aller de l'appartement ; je l'observai fermer la porte derrière elle, et je revins sur Terre qu'à l'instant où elle disparut complètement de mon champ de vision. Je me dirigeai sans hésiter un seul instant vers la chambre de Sam ; j'entrouvis légèrement la porte, passant ma tête dans la pièce plongée dans le noir à l'odeur de renfermé. « Rory, je t’ai dit cent fois que je ne voulais voir personne. Et tu es comprise dans le mot ‘personne’. » me lança une voix dans un grognement. Je levai les yeux au ciel, m'abstenant de tout commentaire ; je demeurai là, entrouvrant un peu plus la porte, et les traits de Samantha finirent par apparaître sous le tas de couverture. « Olivia ? Qu’est-ce que tu fais là ? » me demanda-t-elle. « Je suis venue vérifier si tu étais encore vivante. » lui lançai-je avec entrain. Je pris cela pour un feu vert. J'entrai dans la pièce, au même instant où elle se laissait retomber sous sa couette ; je posai mes paquets sur sa commode avant de me diriger à grandes enjambées vers sa fenêtre. Je l'ouvris, avant d'en faire de même avec les volets. La lumière vint inonder la pièce et je poussai un soupir de satisfaction. Je laissai les battants ouverts, préférant aérer l'endroit. Je m'avançai jusqu'à son lit, me laissant joyeusement tomber sur le rebord. Du bout des doigts, je tapotai la masse que dessinait son corps sous la couette. « Samantha Oswald-Bower, tu ne peux définitivement pas vivre sous cette couette jusqu'à la fin de ta vie. Désolée de te l'apprendre. Je te laisse le choix de sortir de là toute seule, comme une grande, avant d'employer les grands moyens pour t'y contraindre. » La secouer. Cela avait été la seule chose qui m'était réellement venue à l'esprit ; je ne pouvais rien pour elle, après tout. Elle seule devait panser ses blessures et apprendre à vivre avec. J'espérais simplement la guider correctement dans cette épreuve qui la ferait souffrir bien plus que nécessaire. Dans ce deuil d'une relation qu'elle aurait préféré, sans doute, ne jamais connaître.
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() message posté Jeu 13 Nov 2014 - 23:56 par Invité
⸫⸪⸫


Maintenant qu'elle était seule, Sam avait tout le loisir de penser à son futur. Souvent, les hommes le faisaient lorsque leur vie était partagée avec un être cher, un amour véritable, une passion dévorante. Sam, elle, le faisait lorsqu'il ne lui restait plus rien. C'était peut-être la cause de tout son malheur. Lorsqu'elle était avec un homme, elle se sentait toujours obligée de tout foutre en l'air. C'était propre à sa personne, une chose dont elle avait pris l'habitude, une fin inévitable. Alors elle ne pensait pas au futur, elle vivait simplement le présent, redoutant le jour où sa conscience lui indiquerait qu'il était tant de partir. Elle n'avait pas toujours été ainsi. Il y avait un tant où elle s'était considérée comme toutes les autres femmes, où elle s'était sentie comme ces adolescentes qui tombaient éperdument amoureuse d'un type mystérieux qui lui promettrait monts et merveilles. Elle avait été cette fille. Elle l'avait été pour Julian. Deux fois. Elle lui avait donné son coeur, avait vendu son âme. Et maintenant, il ne lui restait rien. Un grand vide dans lequel elle plongeait à l'infini. Lorsqu'ils avaient été une première fois ensemble, elle avait pensé que sa bêtise était pardonnable, qu'elle s'était trompée, que tout le monde faisait des erreurs. Mais maintenant, elle ne parvenait pas à comprendre comment cet amour avait pu la rendre si faible. Elle n'était plus Sam la battante, ni Sam l'effrontée, encore moins Sam la marrante. Elle s'était laissée éclipsée par un être qui avait plus d'emprise sur elle que quiconque. Et aujourd'hui, elle le regrettait amèrement. Car aujourd'hui, elle se retrouvait sous cette couette, incapable de sortir et de faire face. Incapable de lâcher prise. Elle le voulait pourtant, elle le voulait tant. Elle voulait que cette peine s'en aille, que cette douleur cesse. Mais elle savait que ce n'était pas encore le moment. Elle savait que cette douleur lui servirait de leçon. Sam avait toujours appris de ses erreurs, et s'était servie de ses malheurs pour se renforcer. Toutes les larmes qu'elle avait pu versé un jour, tous les sanglots qui avaient secoués son corps… Ils avaient tous servis à renforcer le mur qu'elle avait bâti autour de son coeur. Il était maintenant en ruine. Et elle apprenait à le reconstruire, doucement. La jeune femme pensait pouvoir s'y appliquée ce jour-là, mais quelqu'un en avait décidé autrement. Skyler ou Rory ? Elle pariait sur la seconde cette fois, Skyler était déjà venue l'embêter le soir précédent pour lui piquer son paquet de cigarettes. Elle se savait désagréable, mais sa colocataire lui pardonnerait. Elle prit tout de même la peine de sortir sa tête de sous sa couette pour tenter de visualiser la silhouette qui se dessinait devant sa porte. Rory était bien plus courte sur pattes. Après que ses yeux eurent été habitués à la faible luminosité ambiante, Samantha finit par reconnaitre les traits fins d'Olivia. Que faisait-elle là ? Ce n'était pas son job. Elle avait d'autres choses à faire et à penser que de venir tenir compagnie à un zombie. « Je suis venue vérifier si tu étais encore vivante. » Elle retombait sur son matelas dans un dernier soupire avant de voir son amie s’agiter. Elle posa quelque chose par ci, marchait vers là, et d’un coup, elle ouvrit les rideaux restés clos depuis des jours maintenant. La forte lumière irrita l’iris de la jeune femme alors qu’elle dressait une main devant ses yeux pour se cacher du soleil. « Tu viens trop tôt, j’avais l’intention de mourir ce soir, tu ruines mes plans. » Elle était grognon, et se fichait pas mal des paroles qu’elle balançait. Elle n’avait jamais eu l’intention de se tuer pour quelqu’un, et encore moins pour un homme. Elle avait juste besoin de temps. Temps que visiblement personne n’était disposé à lui laisser. Sans même regarder Olivia, elle attrapa son oreiller pour le coller sur son visage, retrouvant un instant le réconfort de la pénombre. « Samantha Oswald-Bower, tu ne peux définitivement pas vivre sous cette couette jusqu'à la fin de ta vie. Désolée de te l'apprendre. Je te laisse le choix de sortir de là toute seule, comme une grande, avant d'employer les grands moyens pour t'y contraindre. » D’un saut, elle se redressa, les cheveux en bataille, regardant Olivia avec une mine d’enfant boudeuse qu’on ne lui connaissait pas. « Et pourquoi pas ? Si cette couette m’aime et que je l’aime aussi, pourquoi devrais-je la quitter pour affronter… Quoi ? Le monde réel ? Je suis bien mieux ici. » Elle croisait les bras sous sa poitrine, affichant un regard de défis. Elle se savait gamine, mais elle avait bien le droit de l’être, une fois. Elle n’avait toujours été que responsable et mature, il était temps de rattraper un bout de l’adolescence qu’elle avait raté. Malheureusement, Olivia en faisait les frais. En parcourant la pièce maintenant illuminée, ses yeux se posèrent sur le sac qu’Olivia avait posé sur sa commode. Ainsi, elle pouvait distinguer deux énormes pots de glace, et son ventre se mit à gronder. « Mais ma couette et moi-même ne serions pas contre les 3000 calories posées là-bas. » Elle pointait du doigt le sac en plastique tout en se redressant pour coller son dos au mur derrière elle.
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() message posté Sam 15 Nov 2014 - 23:10 par Invité
there are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds. ;; the most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too. ✻✻✻ Ma sœur demeurait persuadée que je n’avais pas pris le temps de faire mon deuil. Ma sœur, si intelligente et si parfaite selon tous les critères qui puissent exister sur cette planète, m’avait écrit cette pensée, mot pour mot, dans une missive qu’elle avait pris un soin tout particulier à m’adresser ici, en Angleterre. Elle s’était bien fichée que je ne désire pas lui parler Elle s’était bien fichée que je lui aie explicitement demandé de ne pas me relancer. Elle avait simplement voulu me dire ce qu’elle avait pensé au fond plus profond d’elle-même. A ce simple souvenir, je me mordis la lèvre inférieure. Je tremblai sans avoir froid, je tremblai sans réellement savoir pourquoi ; je pensais simplement que, malgré toute la conviction que j’avais eue à clamer qu’elle se trompait, Katherine avait sans doute raison à sa manière. J’avais passé cinq jours à tenter de sauver l’insauvable lorsqu’Isaac avait été ramené au camp après l’attaque. J’avais passé la semaine suivante à organiser mon rapatriement aux Etats-Unis, ainsi que celui de son corps, quand tout mon acharnement s’était révélé être vain. J’avais enterré mon mari, avant de m’occuper de l’administration, n’accordant aucune minute à ma tristesse et ma perte. Je n’avais pas eu le temps pour fondre en larmes. Je n’avais pas eu le temps pour ressentir tout le désespoir qui s’était encré à ma peau. Encore aujourd’hui, je m’appliquais à penser aux autres plutôt qu’à moi-même ; je fuyais ma propre détresse pour focaliser mon attention sur le reste du monde. Je me savais malheureuse mais je refusais de me laisser abattre. Je me savais malheureuse mais je ne prenais pas la peine de m’attarder sur mes propres peines. Mes souvenirs me blessaient bien trop pour que je puisse me permettre de m’y perdre.
Je savais que je ne pourrais jamais m’en sortir si je me permettais d’ouvrir, ne serait-ce qu’une seule fois, la porte de mes sentiments.
Je refusais de voir Samantha se perdre dans la douleur ; je refusais de la laisser sombrer sans tenter de la rattraper et la ramener dans la réalité, cette réalité qui comptait sans doute plus que tout le reste. Sa tristesse et son désespoir étaient légitimes mais le fait qu’elle cesse de vivre durant des semaines à cause de cela m’était intolérable. Je savais que je m’attirai ses foudres et qu’elle ne serait pas clémente à mon égard ; cependant, je croyais dur comme fer qu’il s’agissait d’un mal nécessaire. D’un mal pour un bien. « Tu viens trop tôt, j’avais l’intention de mourir ce soir, tu ruines mes plans. » me dit-elle et j’haussai les épaules, balayant ses paroles d’un geste de la main comme si cela m’importait guère. Son ton était maussade mais cela me rassurait, d’une certaine manière. Je préférais la trouver boudeuse plutôt qu’au bord du gouffre, prête à se jeter les deux pieds joints dedans. La douleur pouvait contraindre les meilleurs d’entre nous à faire les pires erreurs de toute une vie, après tout.
Prenant une profonde inspiration, toujours emprunte de mon entrain, je m’installai sur le rebord de son lit, parlant au coussin contre lequel elle avait enfoui son visage. Un léger rire me parcourut, et j’eus presque l’impression de me retrouver face à une de ces enfants dont je m’occupais, à l’hôpital. « Et pourquoi pas ? Si cette couette m’aime et que je l’aime aussi, pourquoi devrais-je la quitter pour affronter… Quoi ? Le monde réel ? Je suis bien mieux ici. » me répliqua-t-elle après s’être redressée dans son lit, croisant les bras sur sa poitrine d’un air insolent. Je l’observai dans les yeux, tentant de lire dans ses iris ce qu’elle pensait réellement, et je fus distraite par le bras qu’elle leva devant elle. « Mais ma couette et moi-même ne serions pas contre les 3000 calories posées là-bas. » Je me retournai pour regarder les paquets que j’avais déposés sur un meuble en arrivant, et je secouai la tête avec insistance malgré le sourire qui continuait de flotter sur mes lèvres. Je me relevai de son lit, me postant au bout, perchée sur mes talons. Je posai mes mains sur mes hanches, la détaillant tandis qu’elle s’adossait au mur derrière elle. L’air frais venant de la fenêtre balaya mes cheveux et je poussai un soupir. « Désolée, la glace c’est seulement si t’es sage. Et si tu prends une douche. » lui répondis-je d’un ton ferme, le visage néanmoins compatissant. Je n’étais pas un monstre. Tout du moins, je me plaisais en pensant que le contraire n’était pas totalement vrai. « Et par douche je sous-entends qu’il faut que tu te laves intégralement, cheveux compris, sans oublier entre les orteils. Je ferais une inspection lorsque tu sortiras de la salle de bain. » J’hochai la tête. Ma voix était à la fois pleine d’enthousiasme et d’entrain, et je lui adressai un immense sourire en tapant dans mes mains comme pour lui intimer que cela était le moment où elle était censée se lever. Puis, mes doigts vinrent attraper le bas de sa couette, et je tirai légèrement dessus en tentant de la libérer de son emprise. « Quant à ta couette, désolée mais je dois briser votre romance parce que son drap a, lui aussi, besoin d’un bon lavage. » Je savais qu’elle allait me tuer. Si je m’étais retrouvée dans sa situation et elle dans la mienne, je lui aurais probablement jeté des coussins à la figure pour qu’elle me laisse tranquille. A vrai dire, j’espérais sincèrement que son arme de service n’était pas à sa portée de main, autrement j’allais fatalement retrouver Isaac dans les minutes à venir.
Tout cela sans jamais avoir eu le temps de faire mon deuil. Bien entendu.
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() message posté Mer 26 Nov 2014 - 18:25 par Invité
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Olivia Marshall était une femme formidable. C'était la conclusion à laquelle Sam était parvenue lorsqu'elle lui avait été présenté par Isaac. Elle était drôle, intéressante, pleine de vie. Il était amoureux de sa femme. Elle l'avait lu sans mal dans les yeux de son ami. Leur mariage avait été magnifique, simple mais authentique, à leur image. C'était ce qu'il lui avait dit pour l'inciter à venir. Il lui avait même proposé de lui payer son billet d'avion. Mais Sam avait décliné l'offre d'Isaac, mais aujourd'hui elle se disait qu'elle avait raté tant de moments avec son ami. Il était parti trop tôt. Il était parti sans un mot. Une grande injustice. Un jour, ses lettres s'étaient arrêtées, et elle avait compris. Olivia lui avait envoyé la date de ses funérailles, mais elle n'avait simplement pas pu. Il était si dur de perdre les gens qu'on aime. Il avait perdu la vie pour une guerre qu'il n'avait pas débutée, qu'il n'avait même jamais voulu. Elle avait perdu un ami, une épaule, et il laissait derrière lui la trace d'une âme généreuse qu'une femme tenterait à jamais d'oublier. Olivia Marshall était une femme formidable. Mais elle était surtout une femme courageuse. Sam ne lui avait jamais parlé de la dernière lettre d'Isaac. Une promesse pour elle, une supplication de sa part. Il lui faisait assez confiance pour mettre le soin de sa femme entre ses mains. Olivia et Sam s'appréciaient sans se connaitre, mais la brunette avait tenu à faire cette promesse à un vieil ami. Mais elle avait échoué. La vie était passée, les mois, l'oubli. Aujourd'hui, elle regrettait d'avoir brisé son engagement. Olivia méritait quelqu'un de bien à ses côtés, quelqu'un pour lui rappeler que même après la peine, il restait la vie. Elle voulait le lui montrer, pourtant les rôles étaient aujourd'hui inversés. Elle était celle qu'Olivia tentait de remonter à la surface. Elle était celle qui se prétendait malheureuse sans même imaginer ce que son amie avait pu traverser. Elle se prétendait à son niveau, alors qu'elle ne traversait qu'une peine de coeur. Elle était ridicule. Mais elle passait bel et bien par cette phase, sans pouvoir se contrôler. Olivia avait tiré les rideaux, laissé l'air entré dans les lieux, et se tenait maintenant face à elle, les mains posées sur ses hanches. « Désolée, la glace c’est seulement si t’es sage. Et si tu prends une douche. » Une grimace barra le visage de Samantha alors qu'elle secouait la tête. Peut-être qu'en faisant mime de laisser l'eau de la douche couler à flots, elle aurait le droit à sa glace. Son idée lumineuse disparue aussi vite qu'elle était apparue alors que la voix sévère d'Olivia se faisait de nouveau entendre. « Et par douche je sous-entends qu’il faut que tu te laves intégralement, cheveux compris, sans oublier entre les orteils. Je ferais une inspection lorsque tu sortiras de la salle de bain. » La brune leva les yeux au ciel en se laissant retomber dans son lit, les mains sur ses yeux pour retrouver la pénombre qu'elle appréciait tant. Sam ne doutait pas de la bonne intention de son amie, mais si il y avait quelque chose dont elle n'avait pas envie, c'était bien de se lever et de mener une vie normale. Même si une douche n'aurait pas été de refus, effectivement. Alors qu'elle passait une mèche de cheveux sous son nez pour voir si elle sentait encore le parfum gourmand de son shampooing, la couette dans laquelle elle se trouvait se mit à remuer. Au bout du lit, Olivia tirait légèrement dessus alors que Sam l'emprisonnait avec ses bras. « Quant à ta couette, désolée mais je dois briser votre romance parce que son drap a, lui aussi, besoin d’un bon lavage. » D'un coup, la jeune femme tira sur la couette qui quitta le corps de Sam. Elle voulut protester mais face au regard autoritaire d'Olivia, elle n'avait aucune chance. Elle se redressa, les cheveux en bataille et un regard noir qu'on lui connaissait peu. Elle devait paraitre ridicule. L'air frais se posait sur sa peau, et même si elle ne l'avouerait pas, cela faisait un bien fou. « Pourquoi devrais-je me lever ? Je n’ai personne qui m’attend dehors, il n’y a personne Olivia ! » Sa voix était plus forte qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle était injuste. Après tout, son amie n’y était pour rien dans tout ça. Elle devait la trouver ridicule à se morfondre ainsi alors qu'elle avait perdu bien plus. Elle gardait cette colère sourde en elle, et d’autres en payaient le prix. Elle était pourtant la seule à blâmer. Elle prit sa tête entre ses mains, honteuse d’avoir hausser le ton face à quelqu’un qui ne voulait que l’aider. Les lèvres princes, elle releva des yeux plus doux vers Olivia. « Excuse-moi, je ne voulais pas te… C’est juste que… Tout le monde est là autour de moi à attendre que je fasse quelque chose, que je bouge, que je crie, que je pleure. Et j’aimerais pouvoir, mais je ne peux pas. Je n’ai plus la force ni l’envie de faire ça. » D’un geste las, elle attrapait son oreiller et le posait sur ses genoux, jouant distraitement avec afin d’éviter le regard de son amie. Elle n’avait aucune envie d’y lire ce qu’elle lisait dans le regard de tout le monde. Elle avait déjà tant lu la pitié dans les yeux de ses proches qu’elle ne pouvait plus en supporter un de plus.
Spoiler:
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() message posté Jeu 4 Déc 2014 - 21:00 par Invité
there are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds. ;; the most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too. ✻✻✻ Je me rappelais encore de sa voix .Je me rappelais encore de ses sourires. De sa fossette à la joue droite. Je tentais d’enfouir, à chaque fois, mes souvenirs au plus profond de mon être, mais Isaac revenait sans cesse hanter mes rêves et ma solitude. Il était là, où que j’aille et quoi que je fasse. Il était là, au fond de mon cœur, perdu dans les évènements de cette nouvelle ville que j’avais tenté de m’ériger. Je ne parvenais pas à me tenir loin des photos de notre mariage. Je ne parvenais pas à ranger certaines de ses affaires. J’avais gardé sa plaque militaire. Son blouson en cuir, qui portait encore son odeur malgré les années et les différents allers-retours. Sa chevalière, cette chevalière qu’il avait tant affectionnée. Son alliance, elle, était restée à son doigt. J’avais refusé de la récupérer.
Quelque part, j’avais tenu à ce qu’il emporte avec lui notre histoire. Que son âme la garde précieusement avec elle. Je me plaisais à croire que j’avais été une part de lui.
Il était mort jeune. Il était mort trop tôt. Il avait encore eu une existence entière devant lui mais rien ne s’était déroulé comme prévu. Nous avions parlé d’enfants. Nous avions parlé de s’installer ensemble, d’avoir une maison, des animaux de compagnie et une routine qui ne nous aurait pas dérangé. Nous avions parlé de voyager, voyager pour découvrir le monde. Nous avions parlé de vieillir. Vieillir ensemble. Mais rien de tout cela ne pourrait se produire, désormais, et je tentai de me réconforter en disant que s’il n’avait pas eu tout ce qu’il avait souhaité, il avait quand même eu suffisamment de temps pour être heureux. Et que, désormais, il était sain et sauf quelque part, loin des horreurs de la guerre et de la vie elle-même.
J’observai Samantha avec compassion, chassant toutes les pensées qui pouvaient assaillir mon esprit en cet instant. Je ne devais pas me focaliser sur moi, mais sur elle. Elle et seulement elle. Ma peine n’était qu’histoire et passé, une cicatrice sur mon âme, tandis que la sienne était encore vive. Récente. Enflammée. Le combat que je menais contre son désespoir n’était pas facile mais le temps m’avait appris à être acharnée ; je n’étais pas prête à m’en aller. Pas prête à baisser les bras. Chaque personne sur cette Terre valait la peine d’être sauvée. D’être aidée. J’espérais simplement être à la hauteur.
Les mains sur sa couette, je parvins à l’en défaire. Quelque part, j’étais persuadée que cela était une forme de victoire. « Pourquoi devrais-je me lever ? Je n’ai personne qui m’attend dehors, il n’y a personne Olivia ! » me jeta-t-elle d’une voix forte, et je n’esquissai pas le moindre geste. Je savais que sa colère ne se dirigeait pas nécessairement vers moi ; j’étais simplement la personne se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment. J’étais simplement la personne venue s’aventurer trop près de sa peine et de ses douleurs encore trop récentes. J’hésitais à lui répondre. A lui répondre pour entretenir cette colère qui semblait l’animer et qui devait sortir, sortir de son corps meurtri par les sentiments. Une part de moi me murmurait que cela serait sans doute le seul moyen de la défouler ; cependant, je demeurai muette, cédant à cette douceur dont je ne parvenais jamais à me défaire. « Excuse-moi, je ne voulais pas te… C’est juste que… Tout le monde est là autour de moi à attendre que je fasse quelque chose, que je bouge, que je crie, que je pleure. Et j’aimerais pouvoir, mais je ne peux pas. Je n’ai plus la force ni l’envie de faire ça. » Je l’observai jouer avec son oreiller. Eviter mon regard. Je serrai sa couette contre moi, un sourire triste sur mes lèvres. J’avais conscience de ne pas être la première à tenter de soulager sa peine et quelque part je m’en voulus d’être si instante ; cependant, je ne parvenais pas à me dire que mes gestes n’étaient pas nécessaires.
Peut-être Sam finirait-elle par le comprendre. Par le voir. Peut-être même finirait-elle par me remercier. Je n’en savais rien et je m’en fichais ; je ne courais pas après la reconnaissance et la gloire. Je courrais simplement après son bienêtre. « Je ne m’attends pas à ce que tu fasses quoi que ce soit, tu sais. Je veux simplement que tu ne te laisses pas noyer par la peine. » lui répondis-je avec douceur. Doucement, je retirais le drap qui enveloppait sa couette, le laissant tomber par terre avant de la plier soigneusement et la poser sur le rebord de son lit. Je m’assis en face d’elle, en tailleur. « Si tu as envie de pleurer, tu pleureras. Si tu as envie de crier sur quelqu’un, tu me crieras dessus. Si tu as envie de regarder l’intégral de Friends, je le ferais avec toi. Je ne te dicte pas les façons dont tu vas devoir épuiser ton chagrin mais je te demande simplement de recommencer à vivre. » Vivre. Ce mot, malgré les années, me paraissait encore bien trop grand. Mon visage était toujours fendu dans un sourire compatissant, à mesure que j’approchais mes mains pour lui retirer son oreiller. Avec douceur, je retirai son drap également, avant de le remettre dans les mains de Sam. Je laissai tomber la taie par terre également. J’étais insistante dans mes gestes. Si insistante. Cependant, nettoyer la pièce me démangeait les mains ; à mesure que le silence s’installait, mes doigts vinrent retirer les coins du tissu recouvrant le matelas, de sorte à ce qu’il ne soit plus retenu. « Allez, bouge-toi, il faut que je récupère ce drap-là aussi pour que tu aies un lit tout propre ce soir. » Je tapotai son genou de la main avant de me lever moi-même. Mon cœur battait. Mon cœur battait fort. « Et il y a des personnes qui t’attendent dehors. Crois-moi quand je te dis ça. Tu as peut-être l’impression qu’elles ne sont pas celles dont tu as besoin mais elles sont bien plus importantes qu’elles n’y paraissent. Tu finiras par t’en rendre compte. » Je me baissai pour récupérer les draps sales par terre, attendant qu’elle se retire de son lit pour que je récupère le dernier. Je pensais mes mots. Je pensais chacun de mes mots, m’abstenant d’ajouter que je faisais partie de ces personnes. De ces personnes qui ne semblaient pas compter à ses yeux.
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() message posté Lun 29 Déc 2014 - 20:32 par Invité
⸫⸪⸫



L'amour n'avait jamais été un grand sujet de préoccupation chez Sam. Enfant, elle voyait cela comme un conte, un mythe, un rêve qu'il était difficile de toucher du doigt. Elle n'avait jamais cru aux histoires de princes et de princesses, face à l'échec cuisant qu'elle devinait chez ses parents. Elle n'avait pas connu l'amour, ne l'avait pas vu de ses propres yeux. Alors elle avait lu, encore et encore, des centaines d'histoires, des moments magiques, des moments tragiques. Elle avait lu sur l'amour sans jamais le rechercher, car il lui paraissait si compliqué à atteindre. En rencontrant Julian, elle ne s'était pas dit que c'était lui, l'amour. Elle n'avait pas plongé ses yeux dans le sien en pensant que c'était ça, qu'il était enfin là. Ca lui était tombé dessus, sans prévenir, sans guérir. Il avait fait son bonheur comme sa tristesse, et avait fait couler des larmes de peine comme des larmes de joie. Et après tous les livres qu'elle avait lu, après toutes ces histoires, elle en avait déduit que c'était ça, l'amour. Mais alors si c'était cela, elle n'en voulait pas. Elle ne voulait pas de cette souffrance continuelle, de ces questions sans réponses, de cette peine sourde. Elle ne voulait pas de l'amour. Mais il semblait bien qu'aucun d'entre nous n'avait vraiment le choix. Elle était, comme toutes ses héroïnes de roman, condamnée à souffrir en silence face à une injustice qu'elle ne pouvait contrôler. Et comme elles, Sam attendrait. Et quelques part, la présence d'Olivia l'aidait à avancer. Elle était loin d'être la première à tenter pourtant. Il y avait eu Rory, Skyler, Lexie, Bob. Mais ils ne comprenaient pas, ne pouvaient pas. En croisant le regard d'Olivia, elle ne se sentait pas jugée, ni poussée. Simplement comprise, entendue. Elle lui tendait une main qu'elle ne pouvait refuser de prendre, malgré l'acharnement qu'elle mettait à vouloir la faire fuir. « Je ne m’attends pas à ce que tu fasses quoi que ce soit, tu sais. Je veux simplement que tu ne te laisses pas noyer par la peine. » Elle aurait tant aimé savoir comment faire. Savoir quand il était temps de se relever, quand il était l'heure d'avancer. Quand son corps et son coeur se décideraient d'un commun accord à aller de l'avant. Aujourd'hui, elle se sentait faible. Elle se sentait pitoyable, brisée, et seule, si seule. Les regrets dévoraient son âme alors que son coeur se glaçait doucement. Sans un mot, elle laissait Olivia récupérer les draps de sa couette, méditant sur ses paroles. Son amie avait mis le point sur une réalité que Sam n’avait pas envisagé. Elle se laissait noyer. Elle lâchait prise, et laissait l’amour faire d’elle ce qu’elle n’était pas. Elle s’était perdue déjà trop longtemps. « Si tu as envie de pleurer, tu pleureras. Si tu as envie de crier sur quelqu’un, tu me crieras dessus. Si tu as envie de regarder l’intégral de Friends, je le ferais avec toi. Je ne te dicte pas les façons dont tu vas devoir épuiser ton chagrin mais je te demande simplement de recommencer à vivre. » Elle baissait les yeux sans broncher, les mot d’Olivia se frayant doucement un chemin jusqu’à sa tête. Elle admirait cette femme, son courage, sa ténacité. Et elle ne se sentait pas en droit de mesurer sa peine à la sienne. Elle se sentait idiote, lâche, stupide. Elle était comme une enfant, comme celle qu’elle avait été, avant d’apprendre ce qu’était la force. Aujourd’hui, elle n’en avait plus. Mais elle était prête à la récupérer. Elle laissait Olivia prendre la taie de son oreiller, détacher le drap qui couvrait son matelas. « Je ne suis pas contre l’intégrale de Friends, tu sais. » Un pâle sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle relevait la tête en direction de son amie. Elle essayait de se faire pardonner, en quelques sortes. Même si son comportement n’était en rien pardonnable. « Allez, bouge-toi, il faut que je récupère ce drap-là aussi pour que tu aies un lit tout propre ce soir. » Sous le coup des petites tapes exercées sur son genou, la brunette finit par se redresser, non sans un soupir lourd. Elle devait recommencer à vivre. Mais la partie la plus dure était de réapprendre à vivre sans lui. Elle doutait se souvenir de comment elle avait fait la première fois. Elle s’aventurait hors de son matelas, et s’arrêta un instant. « Et il y a des personnes qui t’attendent dehors. Crois-moi quand je te dis ça. Tu as peut-être l’impression qu’elles ne sont pas celles dont tu as besoin mais elles sont bien plus importantes qu’elles n’y paraissent. Tu finiras par t’en rendre compte. » Elle resta immobile un instant, debout dans la pièce, alors qu’Olivia se baissait pour ramasser les draps sales. Elle était si égoïste. Elle ne voulait pas voir les mains qu’on lui tendait, les sourires qu’on lui faisait. Ce n’était pas de la pitié. C’était de l’amour. Là où elle avait perdu le sien, d’autres étincelaient d’autant plus. Et elle les rejetait, comme elle l’avait toujours fait. Elle avait toujours rejeter l’aide proposée, se croyant capable de tout accomplir seule. Mais la vérité était telle qu’aujourd’hui, la solitude l’engloutissait. Et elle n’en voulait plus. « Tout le monde ne m'attend pas dehors, toi tu es là. » Elle ancrait son regard dans le sien, un mince sourire traversant ses lèvres. Olivia n’avait jamais failli, elle, si. Elle se sentait l’âme d’un imposteur, elle qui n’avait pas été là pour elle au moment où elle en avait le plus besoin. Sans que la blonde ne puisse prévoir son geste, Sam l’entoura de ses bras, lui offrant une étreinte réconfortante qui avait déjà trop tardé. « Et je suis désolée de ne pas l’avoir été pour toi autrefois. »

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() message posté Ven 2 Jan 2015 - 20:53 par Invité
there are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds. ;; the most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too. ✻✻✻ S’occuper des autres. Cela était toujours plus facile que de s’occuper de soi-même. Je focalisai toute mon attention sur ces individus que je ne connaissais même pas, pour la plupart ; j’enchainais les heures supplémentaires, à l’hôpital, dans le mince espoir que mon application et mon acharnement puissent faire une réelle différence. Je me sentais maladroite et silencieuse, en présence des personnes qui m’étaient chères. Je me sentais maladroite et inutile, en présence de ces proches qui ne me connaissaient pas réellement tant j’évitais de parler de moi. Je me réfugiais dans les gestes mécaniques et la bienveillance de mon métier, heureuse de savoir qu’au moins je savais ce que je faisais, dans ces cas-là, dans ces situations précises. Redresser les lits. Rassurer les patients. Changer les perfusions. M’assurer que tout allait bien. Mes devoirs étaient essentiellement basés sur le relationnel. Je me réfugiais dans cette nouvelle vie que je m’étais construite, loin de moi, loin de mes souvenirs, proche de ces inconnus que je croisais dans mon existence pour les soigner et les sauver. Je vivais pour les autres et non pas pour mon bonheur personnel. J’agissais dans l’espoir d’apaiser les douleurs de chacun plutôt que dans l’idée d’atteindre des objectifs personnels. J’avais voulu me marier. Je l’avais fait. J’avais voulu être heureuse. Je l’avais été. J’avais voulu avoir des enfants. Mais je n’avais pas pu. Et, dans le déclin perpétuel de ma vie, mes espoirs et mes aspirations s’étaient réduits en poussières.
J’avais dédié mon existence pour ce que je savais faire le mieux hormis y croire : aider. Aider les autres plutôt que m’aider moi-même. Aider les autres plutôt qu’avoir de nouveaux espoirs. Aider les autres parce que, bien souvent, ces autres ne pouvaient plus continuer seuls et avaient simplement besoin d’une main pour les guider.
Mon insistance auprès de Samantha me gênait presque. J’avais peur d’attiser sa colère, de la perdre à cause d’une parole de trop. Pourtant, je continuais. Je me répétais que je n’avais pas peur de me fâcher avec elle. Je me répétais que je n’avais pas peur de me faire insulter, pas peur de me faire hurler dessus. Je me répétais que cela valait la peine. Elle avait besoin d’être secouée. D’être secouée et d’être réveillée. Je l’observai avec douceur, ainsi assise sur son lit, tandis que je lui faisais l’exposé de ce que je pensais. Je voulais qu’elle comprenne que je ne faisais pas cela pour la brusquer, mais que je faisais tout cela pour elle, et rien qu’elle. « Je ne suis pas contre l’intégrale de Friends, tu sais. » me dit-elle doucement et j’esquissai un sourire. Cela me suffisait, quelque part. Cela me suffisait qu’elle ait abandonné l’agressivité pour me répondre avec un sourire. Un sourire pâle, mais un sourire quand même. Ma victoire pour lui changer les idées était bien maigre ; cependant, je me consolais en me répétant qu’il fallait bien que je commence quelque part.
Je finis par réussir à la lever de son lit. Par récupérer ses draps sales et les rassembler dans mes bras. Je continuais de parler à Samantha, d’une voix constante et calme, lui promettant que si elle ne pouvait avoir la personne qu’elle désirait, d’autres étaient là pour l’apprécier à sa juste valeur. Je savais que le chemin vers la reconstruction après une relation déchue n’était pas évidente, pas facile ; cependant, je me disais que si elle savait qu’il existait d’autres rayons de soleil, elle pourrait avancer plus sereinement. « Tout le monde ne m'attend pas dehors, toi tu es là. » me déclara-t-elle en plongeant son regard dans le mien. Ses pupilles semblèrent emprisonner les miennes et je répondis à son sourire contenu. Peut-être ne voyait-elle pas ma présence d’un mauvais œil, au fond. Peut-être ne me voyait-elle pas comme une ennemie, comme une millième personne venue l’importuné dans la triste solitude de son cœur brisé. Je sentis une douce chaleur de satisfaction envahir ma cage thoracique, comme si mon propre corps célébrait une victoire. « Et, dis-toi, même un marathon Friends ne me fait pas peur, c’est dire. » J’esquissai un sourire en coin. Puis, sans que je ne m’en rende compte, sans que je ne l’anticipe, Samantha fit un pas vers moi pour enrouler ses bras autour de moi.
Et elle me serra contre elle, doucement.
Je demeurai là, surprise, avant de passer mes bras autour d’elle à mon tour, laissant les draps sales tomber à terre. Je la gardai doucement contre moi, me disant que, bien souvent, les autres avaient besoin d’étreintes pour pouvoir s’apaiser.
Mais j’avais l’impression qu’elle ne faisait pas cela pour elle. Qu’elle faisait cela pour moi. Comme si, quelque part, j’étais celle à qui il fallait recoller les morceaux. « Et je suis désolée de ne pas l’avoir été pour toi autrefois. » me dit-elle. Je demeurai silencieuse quelques instants. Je me demandai à quoi elle pouvait bien faire référence. Puis, je compris. Je compris qu’elle songeait à Isaac, qu’elle pensait à mon mari qui avait aussi été son ami. Je compris qu’elle songeait à son enterrement où elle n’avait jamais pu venir, à ce deuil que nous avions fait chacune de notre côté. Je secouai doucement la tête. « Tu n’as pas à t’excuser. Tu n’avais aucune obligation d’être là. » lui répondis-je avant de m’écarter doucement d’elle. Je lui fis un sourire serein. Au fond, j’avais mal. J’avais mal comme à chaque fois que je pouvais bien repenser à Isaac, la douleur dans l’âme. « J’ai préféré être seule. J’ai simplement eu besoin de temps, à cette époque-là. » J’haussai les épaules avec une négligence presque feinte. J’avais enterré mes souvenirs un à un avant qu’ils ne reviennent par eux même. Je m’étais éloignée de ma terre d’origine pour apaiser mon cœur. J’avais pris de la distance, j’avais évité la guerre, traumatisée par toutes les horreurs que j’avais bien pu voir. J’avais pensé m’en sortir. Cependant, nombreux étaient ceux qui me répétaient que je n’avais fait que me perdre dans mon deuil en pensant réellement m’en sortir. « Si tu veux, tu peux aller prendre ta douche pendant que je lance une machine. Après, on pourra faire un marathon Friends avec nos amis les pots de glace. » Un sourire enjoué s’installa sur mes lèvres tandis que je me rebaissai pour attraper les draps une nouvelle fois. Je ne désirais pas m’attarder sur moi. Je ne désirais pas m’attarder sur cette période où Samantha se reprochait de ne pas avoir été présente – je ne lui en voulais pas. Elle avait fait ce qui avait été le mieux pour son propre cœur, pour sa propre perte. Elle avait surmonté l’épreuve à sa façon. Elle était une survivante. Une battante.
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() message posté Dim 15 Mar 2015 - 19:03 par Invité
⸫⸪⸫


Sam avait toujours vu Olivia Marshall comme une fleur. Délicate, fragile, mais qui, tout au long des saisons, résiste. Elle avait perdu tellement, et pourtant se tenait encore aujourd’hui debout sous ses yeux. Elle était forte, et c’était ce que Sam n’était pas à cet instant. Il était rare pour elle d’avouer ses faiblesse, d’autant plus de les montrer aux autres. Olivia était spectatrice de la plus sombre parcelle de sa personnalité, celle qu’elle n’avait jamais montré, celle qu’elle ne laissait jamais entrevoir. Parce qu’il était si dur de se montrer faible face à plus grands. Si dur de révéler ses failles quand l’autre face à nous en a de plus grandes encore. La brune aurait donné cher pour qu’Olivia n’assiste pas à ce spectacle ridicule, à cet étalage de tristesse mal contenue qu’elle lui réservait. Sam avait déjà été triste, bien sûr, mais elle avait appris à se servir de cette peine. Elle faisait partie d’elle, depuis toujours, et jamais elle ne l’avait laissé se déverser hors de son corps. Mais aujourd’hui, elle avait atteint une limite. Elle ne pouvait pas demander plus, elle ne pouvait pas demander trop. Son corps tirait sa révérence sur toute cette peine accumulée, toutes ces blessures qu’elle avait voulu faire disparaitre sans même prendre le temps de les panser. Elle se relèverait, oui, demain peut-être. Mais il fallait d’abord faire le vide. Et son amie était d’une grande aide. « Et, dis-toi, même un marathon Friends ne me fait pas peur, c’est dire. » Elle pouvait deviner son sourire sans même la regarder. Et elle la faisait sourire à son tour. Un vrai sourire, de ceux qu’elle gardait pour des occasions particulières, des instants imprévisibles où elle ne voulait plus se cacher. Elle ne voulait pas se cacher d’Olivia. Alors elle fit un pas vers elle pour l’enlacer. Ca n’avait rien de gênant, une étreinte bête et méchante, un geste simple qu’elle avait oublié pendant longtemps. Par celui-ci, elle espérait être pardonnée pour une chose dont Olivia n’avait jamais eu connaissance. Elle espérait qu’Isaac lui pardonnait, aussi. « Tu n’as pas à t’excuser. Tu n’avais aucune obligation d’être là. » Ses yeux se fermaient douloureusement ; elle l’avait eu cette obligation. Elle avait fait une promesse. Elle avait été aveuglée par la peine, par les aléas de la vie, et s’était écartée de sa parole. Et il n’y avait pas un jour sans qu’elle ne le regrette. Les deux femmes se séparaient doucement dans un sourire. Elle pouvait lire tant de choses dans le sien. « J’ai préféré être seule. J’ai simplement eu besoin de temps, à cette époque-là. » Elle avait été seule, mais n’aurait pas du. Elle aurait du être là pour elle à l’époque, comme Olivia était là pour elle aujourd’hui. Mais il n’y avait rien qui pourrait ramener le passé, rien pour faire changer les choses. Il fallait simplement accepter ses erreurs, apprendre, faire mieux. Elle plongeait ses mains dans les poches de son jogging alors que son amie reprenait les draps qu’elle avait laissé tomber. Cette situation la gênait, elle qui n’avait eu besoin d’aide. « Si tu veux, tu peux aller prendre ta douche pendant que je lance une machine. Après, on pourra faire un marathon Friends avec nos amis les pots de glace. » Elle répondait à son sourire par la positive avant de trainer le pas jusqu’à la salle de bain. Là, elle retirait ces vêtements qui lui collaient à la peau depuis plusieurs jours. Un par un, comme des pansements qu’on arrachait d’un coup sec. Il était temps de guérir, d’oublier, et de vivre à nouveau. Elle laissait l’eau couler sur son visage, sur son corps, appréciant la simplicité d’une bonne douche bien trop chaude. Mais elle ne voulait pas laisser Olivia seule trop longtemps ; elle ne voulait pas la voir se transformer en fée du logis. Elle enroulait une serviette autour de sa poitrine avant de laisser ses cheveux bouclés à l’air libre. Elle attrapait un jean dans la panière du linge à repasser, ainsi qu’un vieux pull dont elle n’arrivait pas à se défaire. Elle sortait de la salle de bain avant de passer au salon, ramenant au passage le sac qu’avait amené Olivia et qui contenait les délices glacés. Elle les posait sur la table basse, accompagnées de deux grosses cuillères, avant de commencer sa quête du coffret de Friends que Rory avait un jour ramené. À quatre pattes devant le meuble de la télé, elle maugréait dans sa barbe avant de mettre la main sur les dits dvds. « T’as de la chance, il ne manque que six saisons. » Elle riait face au coffret à moitié vide mais ne s’en formalisait pas pour autant. Elle insérait le premier dvd dans le lecteur avant de se laisser tomber dans le canapé, invitant son amie à faire de même. Une fois à ses côtés, un pot de glace entre les mains, elle se retourna vers elle, un fin sourire aux lèvres. « Je suis vraiment contente que tu sois venue aujourd’hui. » Sam n’avait jamais été une fille très démonstrative, mais elle espérait réussir à faire passer son amitié dans ses mots. Elle reportait son regard sur la télévision, tout en lui donnant un rapide coup d’épaule amicale. Olivia lui apportait la douceur qu’elle n’avait pas. La délicatesse d’une fleur.
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() message posté Jeu 26 Mar 2015 - 21:22 par Invité
there are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds. ;; the most painful thing is losing yourself in the process of loving someone too much, and forgetting that you are special too. ✻✻✻ Elle avait cédé. Elle avait cédé à mon insistance presque dérangeante, disparaissant dans la salle de bain comme si elle n’avait pas refusé de le faire un peu plus tôt. Je n’y avais pas cru, quelque part. Mon esprit avait refusé qu’elle puisse accepter aussi facile. Qu’elle puisse m’écouter, moi. Je la suivis du regard jusqu’à ce qu’elle finisse par fermer la porte, avant de me rendre compte que j’étais seule. Seule, seule, seule. La solitude était là, la solitude paraissait partout. J’entendis le bruit du jet de la douche, mais cela ne combla en rien le trou béant qui subsistait dans ma poitrine. Il était là et il serait toujours là. Mes sourires n’étaient que des mensonges destinés à faire croire que j’étais passée à autre chose ; je sermonnais Samantha pour qu’elle aille de l’avant et qu’elle panse ses blessures, mais j’étais bien incapable d’en faire de-même. Je me cachais dans le paraître. Je me cachais dans le faux-semblant. Je me cachais derrière mes faux-airs de duchesses et mes tenues impeccables. Mais au fond, j’étais seule. Seule, seule, seule. Toujours seule. Mettant un terme à mes pensées, je récupérais les draps avant de sortir de sa chambre, me rendant jusqu’à sa machine à laver. Sur le chemin, je pris la peine de récupérer des habits qui trainaient, machinalement ; je ne pris pas la peine de vérifier s’ils étaient propres ou sales, cherchant simplement à faire une lessive complète. Cherchant simplement à nettoyer, ranger. Je cherchai les différents produits dans les étagères avant de tenter de comprendre comment la machine pouvait bien fonctionner ; au bout de quelques minutes, j’étais de retour dans la chambre de Sam, guidée par des gestes mécaniques et des réflexes automatiques. Je pliai doucement la couette. Je ramassai ce qui pouvait bien trainer. Je détaillai du regard chaque parcelle de la pièce, analysant les surfaces d’un œil critique. Mes respirations étaient mesurées. Mon cerveau, lui, occupé à autre chose.
C’était mon moyen pour ne pas réfléchir. C’était ma solution pour continuer d’avancer. Je cherchais sans cesse une occupation, me plaisant à croire que de cette manière je trouvais sans doute la bonne façon pour me remettre. C’était rassurant, quelque part. Rassurant de voir que je pouvais continuer de vivre si je mettais mes émotions en pause. Rassurant de comprendre que mon existence ne s’était pas tout à fait terminée en même temps que celle d’Isaac. Rassurant de constater que je n’étais pas si faible que cela, ni même si affligeante ; malgré toutes les difficultés, j’étais encore debout.
Pourtant, cela n’était pas ces visions réconfortantes qui me permettaient de trouver le sommeil la nuit. Non. Dans le noir, mes pires cauchemars refaisaient surface, et j’étais bien incapable de prétendre quoi que ce soit.
Samantha finit par refaire surface à l’instant même où je m’installai dans son salon. Je souris en la voyant propre et dans de nouveaux vêtements ; elle posa les pots de glace sur la table basse avec des cuillères avant de se mettre en quête pour les DVDs de Friends. Amusée, je l’observai à quatre pattes devant le meuble. « T’as de la chance, il ne manque que six saisons. » me lança-t-elle en sortant un coffret incomplet. J’esquissai un sourire amusé, puis elle inséra un des disques dans le lecteur. J’haussai les épaules quand elle se dirigea vers le canapé, et je vins la rejoindre. « Au stade où j’en suis, une saison de plus ou une saison de moins… » lançai-je, prenant de faux airs plaintifs. Nous attrapâmes les pots de glace, tandis que l’épisode démarrait sur l’écran ; durant quelques instants, je ne pus détacher mon regard des images, et je finis par reporter mon attention sur ma cuillère. Je retirai le couvercle du pot, puis l’opercule, léchant sans aucune gêne le peu de glace fondue qu’il pouvait bien y avoir dessus. « Je suis vraiment contente que tu sois venue aujourd’hui. » me lança Samantha et je sentis ma poitrine se réchauffer ; je n’étais pas habituée à ce genre de paroles. Je n’étais pas habituée à ce que l’on me remercie de manière détournée. Je n’étais pas habituée à compter, d’une certaine manière, principalement à cause de toute cette distance que je pouvais bien installer entre moi et les autres. Doucement, elle me donna un coup d’épaule et j’eus un petit rire. Un petit rire discret, presque reconnaissant, comme si je ne savais pas quoi répondre.
Parce que c’était cela ; je ne savais pas quoi répondre. Hormis, peut-être, le fait que j’étais touchée, mais les mots restèrent coincés au fond de ma gorge. « Tu dis ça parce que j’ai ramené des glaces ? » lui demandai-je en fourrant dans ma bouche une grande cuillérée de glace à moitié fondue, dont la consistance me rappelait vaguement celle de la crème. « Tout le plaisir est pour moi. Il fallait bien que quelqu’un vienne te secouer. » A mon tour, je lui donnai un coup d’épaule ; puis, les voix de Ross et Rachel s’élevèrent du poste de télévision et je reportai mon attention sur l’épisode.
Je ne savais pas si j’avais fait la bonne chose, d’une certaine manière ; je ne savais pas si Samantha retournerait sous ses couvertures une fois que je serais partie, mais, quelque part, je me confortais dans la simple pensée que j’avais fait tout ce que j’avais pu pour elle. J’étais venue. J’avais été là. Je n’avais pas eu énormément de tact, je n’avais pas été des plus douces, mais j’espérais lui avoir fait comprendre, à ma manière, que la vie pouvait continuer. Continuer son cours. Continuer à son rythme, mais continuer tout de même.
J’étais venue. J’avais été là. Parce que, d’une certaine manière, c’était bien plus facile de s’occuper des autres que de s’occuper de soi-même.
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