"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, et faites beaucoup de marche -Eugénia&Bartholomew 2979874845 Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, et faites beaucoup de marche -Eugénia&Bartholomew 1973890357
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Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, et faites beaucoup de marche -Eugénia&Bartholomew

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() message posté Lun 7 Juil 2014 - 0:45 par Invité
Eugénia ∞ Barty
« Merde, j’ai oublié d’acheter de la farine. Eugénia ! Ramène tes roues ! Il me manque de la farine tu peux aller en acheter ? » La tête dans le placard, je recherche la trace de ce sachet de farine que je suis un peu près sûr d’avoir acheté mais qui ne daigne même pas montrer le bout de son nez dans ce moment où j’ai vraiment besoin de lui. Il y a tous les autres ingrédients sur la table, avec les différents instruments utilisables. A vrai dire, si je me balade entre mes différentes colocs et l’appart de mes sœurs avec peu de chose, il y a quelques instruments de cuisines qui me suivent. Comme mes couteaux offerts par une de mes copines au Japon… Ils sont tellement beaux ces couteaux… Des Wenger. Bref, je retourne à ma quête, alors que j’entends le bruit distinctif de métal contre la porte et en déduit que ma petite sœur fait encore preuve de son grand talent. Mes yeux captent un sachet de farine et je pousse un cri de joie. « Au final, nope, t’as pas besoin de sortir. J’en ai trouvé. » Je dépose le sachet de farine au milieu des ingrédients, et je me tourne vers le robinet pour me laver les mains, juste après avoir relevé mes manches. Je n’ai rien à faire de ma journée, et j’ai décidé de faire un fraisier, pour fêter l’arrivée de l’été. Cela fait longtemps que je n’ai pas fait de gâteaux comme dans une pâtisserie, et cela me manque un peu. En plus je suis sûre que mes toutes petites sœurs vont aimées, et pour leur coloc’, bah je m’en fous. Je me masse légèrement le front en regardant la pile d’ingrédient qui se tient sur la table. Je suis sûr d’avoir oublier quelque chose. Je jette un regard à Eugénia comme si cela allait m’aider, et apparemment ça marche car je me précipite en dehors de la cuisine. « Et merde !Bouge pas ! » dis-je à l’intention de la jeune femme. Je reviens quelques minutes plus tard avec une feuille sur laquelle quelques instructions ont été écrites. Mon chef en France m’avait donné cette recette pour un fraisier, et je sais qu’il est particulièrement bon. « J’avais juste oublié les instructions. »

Je sors un saladier dans lequel je mixe le sucre et les œufs. Ensuite je sors une casserole que je pose sur le feu. Un regard a ma sœur est lancé de manière amusée. « Aujourd’hui, c’est le jour où, autant que frère ainé, je vais pouvoir t’apprendre quelque chose. Roulement de tambour. Donc tu viens ici, tu ne prends pas trop de place, Professeur X avec des extensions, et tu regardes. Et tu aides un peu. » Je mets de l’eau dans la casserole et allume le feu tandis que je me rends compte que je viens d’oublier quelque chose d’autre. « Et puis merde… » Un nouvel aller-retour se fait entre la cuisine et le canapé, et je reviens avec un thermomètre culinaire. Je pose au bain-marie le mélange œuf sucre et remue en attendant que la préparation chauffe. « Et là, tu dois te demander : ‘mais qu’est-ce qu’il fait ?’ Et bah c’est tout simple. Je fais chauffer le mélange et pour ça j’utilise le thermomètre. J’espère pour toi que tu ne l’as pas utilisé pour prendre ta température… »Au bout de quelques minutes, j’obtiens la température voulue et j’éteins le feu, continuant de battre à la main. Alors que je continue de préparer mon fraisier, mon attention se dérobe pour se poser sur ma sœur. « Alors quoi de neuf ? Magnéto est toujours au boulot ? »Si Eugénia est Professeur X, alors forcément Scarlett est Magnéto, cela coule de sens. Je me demande bien quand ma sœur va rentrer d’ailleurs. J’imagine qu’elle sera contente de voir un dessert. Ou alors, je pourrais lui dire que je l’ai fait seulement pour Prof X et que comme ça elle ne peut pas en avoir. Ou alors que je l’ai fait seulement pour Danielle. J’imagine bien sa tête. Enfin c’est pas trop compliqué quand j’ai la copie conforme à mes côtés. Cela devait être assez compliqué de les différencier avant, même si elles ont deux caractères très opposés. Maintenant c’est plus facile, vu qu’il y en a une qui fais un mètre de moins que l’autre. D’ailleurs, je regarde le fauteuil, me disant que j’aimerais bien être assis là. Faudrait en avoir un plus haut, et comme cela ça serait plus pratique dans la cuisine. Faut que je lui en touche un mot, à Eugénia.
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() message posté Sam 12 Juil 2014 - 18:13 par Invité
i have come to believe that we are bound forever with those we share blood, and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ « Merde, j’ai oublié d’acheter de la farine. Eugenia ! Ramène tes roues ! Il me manque de la farine tu peux aller en acheter ? » Je sursautai légèrement, ouvrant mes yeux sans doute bien trop vite. Je clignai des paupières plusieurs fois pour tenter de m’habituer à la lumière du jour, et je jetai un regard par-dessus le canapé en fronçant les sourcils. Certaines personnes avaient le droit à un doux réveil lorsqu’elles somnolaient un peu trop longtemps sur leur canapé. Moi, j’avais la voix absolument tout sauf mélodieuse d’un demi-frère qui semblait avoir besoin de moi que dans les moments où je n’étais pas réellement disponible. Je poussai un vague grognement en me redressant.  « J’arrive. » maugréai-je. J’allai finir par le tuer. Le tuer gentiment, mais le tuer quand même. Je levai les yeux au ciel en attrapant la poignée de potence située juste au-dessus de moi, et après quelques secondes, je me hissai dans mon fauteuil roulant installé juste à côté du canapé. Je soupirai en entendant Bartholo-meow ouvrir tous les placards de la cuisine, et je poussai mes roues pour le rejoindre. Je n’étais pas suffisamment éveillée pour vraiment faire attention à l’endroit où je me dirigeai ; alors, forcément, je me pris l’encadrement de la porte, annonçant de cette manière mon arrivée à mon demi-frère absolument épuisant. Il ne m’accorda pas un seul regard, cependant ; toute son attention semblait être absorbée par un sachet qu’il brandissait de manière victorieuse. Un trophée de farine. Tout était absolument normal. « Au final, nope, t’as pas besoin de sortir. J’en ai trouvé. » me déclara-t-il. Bien sûr. Je poussai un nouveau soupir en entrant dans la cuisine. J’étais soulagée, quelque part. Soulagée de ne pas devoir faire un aller-retour de plus avec l’épicerie la plus proche. Je jetai un coup d’œil curieux à tous les ingrédients qu’il avait bien pu sortir. Farine. Œuf. Sucre. J’avais même repéré des fraises. J’esquissai un sourire en coin. Mes capacités culinaires se résumaient peut-être à savoir cuire des pâtes, cependant j’étais suffisamment gourmande pour comprendre que mon frère s’était mis en tête de préparer un gâteau. Finalement, je n’allais peut-être pas le tuer tout de suite.   « Et merde ! Bouge pas ! » me lança-t-il avant de passer devant moi. Je l’observai disparaître dans le salon, et je reportai mon attention sur le plan de travail. Je tentai de trouver, en vain, ce qui pouvait bien lui manquer et ce qu’il allait me demander d’acheter. Les couteaux posés dans un coin avaient l’air tranchant, quand même. Est-ce que cela suffirait pour le raviser si je venais à le menacer de lui trancher la jambe (à défaut de pouvoir atteindre sa gorge) s’il m’envoyait à l’épicerie pour quelque chose d’autre ? « J’avais juste oublié les instructions. » Je secouai la tête, soulagée. « Et ton cerveau, tu l’aurais pas oublié aussi ? » répliquai-je, sans doute trop gentiment. Son retour dans la cuisine coupa court à tous mes délires sanguinaires, et je m’intéressais de plus près à ce qu’il commençait à faire. J’avais presque l’impression était un art que je ne comprenais pas.
Il mélangea des ingrédients, et je l’observai, légèrement distraite. Pour être tout à fait honnête, mon regard louchait régulièrement sur les fraises de l’autre côté de mon frère, hors de ma portée ; mon estomac semblait crier une déclaration d’amour muette à ces fruits rouges sang qui n’attendaient qu’à ce que je finisse par les dévorer. Ce fût uniquement lorsque Barthy sortit une casserole que je l’observai en fronçant les sourcils.   « Aujourd’hui, c’est le jour où, autant que frère ainé, je vais pouvoir t’apprendre quelque chose. Roulement de tambour. Donc tu viens ici, tu ne prends pas trop de place, Professeur X avec des extensions, et tu regardes. Et tu aides un peu. Et puis merde… »  Je levai un sourcil en l’observant disparaître une nouvelle fois dans le salon. « Hé, j’ai jamais signé pour aider, moi ! » lui lançai-je en criant à travers tout l’appartement. « N’OUBLIE PAS TON CERVEAU EN REVENANT ! Quoi que je me suis toujours demandé si t’en avais un. » Ma dernière phrase avait été marmonnée ; je lui adressai un immense sourire innocent lorsqu’il finit par revenir dans la cuisine, comme si rien n’était. Il continua à jouer avec la casserole remplie d’eau en train de chauffer, posant le bol contenant sa mixture dedans. J’haussai  de nouveau un sourcil. Il voulait que je l’aide, c’était une chose ; cependant, je demeurai intimement persuadée qu’il valait mieux que je me tienne loin de toutes ces choses que je ne comprenais pas. « Et là, tu dois te demander : ‘mais qu’est-ce qu’il fait ?’ Et bah c’est tout simple. Je fais chauffer le mélange et pour ça j’utilise le thermomètre. J’espère pour toi que tu ne l’as pas utilisé pour prendre ta température… » Je lui donnai un petit coup dans le coude en levant les yeux au ciel. Je n’avais jamais vu son thermomètre de toute ma vie. Et, pourtant, je devais passer autant de temps sur le canapé que lui. « Alors quoi de neuf ? Magnéto est toujours au boulot ? » J’hochai la tête en l’observant faire. Il avait déjà délaissé la casserole et s’activait à autre chose ; la mixture qu’il avait obtenue ne semblait pas mauvaise, et je résistai à l’envie de plonger mon doigt dedans pour gouter. J’allais me prendre un coup de cuillère en bois. Ou de ses couteaux ultra-tranchants, là. « Toujours. Je crois qu’elle a fini par oublier qu’elle habitait ici et non pas au magasin où elle bosse. » finis-je par répondre en haussant les épaules. « Et hormis ça… Rien de neuf du tout. Mon entraineur de tennis continue à essayer de me tuer, mais tout va très bien. Je crois que ma vie est aussi palpitante que la tienne : canapé et télé. Wow. » Je poussai un soupir, théâtrale, basculant la tête vers le plafond en observant du coin de l’œil mon demi-frère qui continuait de cuisiner de son côté. Mon ventre commença à protester ; savoir qu’il était aux fourneaux m’affamait d’avance, et je sautillai presque sur mon fauteuil. Tout du moins, cela aurait été le cas si j’avais été capable de le faire. « Bartholo-miaouuu, dis, qu’est-ce que tu fais ? Hein ? Hein ? Qu’est-ce que tu fais ? » demandai-je d’une petite voix. « J’ai le droit de manger une fraise ? » Sans réellement attendre son avis, je tendis le bras pour en attraper une, mais il demeura un espace de dix centimètres entre mes doigts et celle que je convoitais. « Passe-moi une fraise, te plait. » Je lui lançai un regard presque suppliant, tendant mes deux mains en coupe devant moi, comme pour faire l’aumône. Il était mon demi-frère, après tout. Il n’avait pas le droit de me laisser mourir de faim. Tout comme, malheureusement, je n’avais pas le droit de le tuer dans son sommeil.
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() message posté Mar 15 Juil 2014 - 20:59 par Invité
Eugénia ∞ Barty
Ouais, je pense que j’ai trouvé. Il y a un problème universel avec la farine. On en a toujours besoin, et on le trouve jamais. C’est quand même dingue, quoi. Même à Hong Kong, je devais vider tous mes placards pour trouver le bocal de farine. Et encore c’était quand je le trouvais, parce que sinon ça voulait dire sortir pour l’acheter. Mais le pire c’est quand on le trouve, finalement au bout de deux heures de recherches, et qu’on le fait tomber par terre. Et qu’une copine rentre dans ton appart’ après et qu’elle pense que tu te drogues et donc qu’elle te largue. Ouais, fuck my life. Bref, j’ai enfin trouvé la farine quand Eugénia fait son entrée spectaculaire. Un jour, faudrait que je défonce les portes avec la forme de Ginny, un peu comme dans les dessins animés. Je pense pas que le proprio sera content, mais cela serait vachement amusant. Je pouffe de rire à l’idée de voir une forme de chaise roulante dans les murs. Je pense que ça doit valoir le détour. Je commence à expliquer ce que je fais à ma petite sœur, essayant de ressembler aux mecs qui font des émissions culinaires. Certes, j’ai quand même sacrément plus de classe qu’eux, mais il me manque un accent du Sud. Comme celui du Sud de l’Angleterre. Très bien ça ira. Je lève un sourcil en me demandant si je suis capable de le faire, alors que mon propre accent est un mélange entre celui gallois et irlandais. « Hé, j’ai jamais signé pour aider, moi ! » J’entends Ginny crier à travers l’appartement et je ne me prive pas pour en faire autant. « M’en fous, tu vis dans une dictature Gigi ! » Peut-être que je pourrais avoir moi aussi un poster façon Obama avec le bleu et le rouge, je le trouve pas mal celui-là. « N’OUBLIE PAS TON CERVEAU EN REVENANT ! » Je lui tire la langue quand j’arrive de nouveau dans la cuisine, tout en me dépêchant de regarder vers le mixer, de façon exagéré. « Tiens, c’est ça que j’avais oublié dans le mixer ! Heureusement que t’es là, p’tite sœur. » Je continue ma préparation ne veillant pas tellement à suivre la recette. Je m’en sers surtout pour les quantités, et encore ces dernières sont également modifiées. Même si je ne suis pas le meilleur pâtissier de Londres, après avoir bosser plusieurs fois en tant que tel, j’ai un certain doigter pour les opérations de cuisson et de préparation. Alors au final, même si je modifie quelques petites choses, ce n’est pas très grave. Je pose une question à Ginny sur sa jumelle, et je la vois lorgner sur ma génoise. Mes yeux se plissent et je lève ma cuillère en bois, comme une vieille marâtre. « Voyons, Ginny ! On touche avec les yeux ! » Elle a pas intérêt à toucher ma jolie petite génoise. J’attrape la pate à pistache que je verse dans mon début de génoise, et je remue. Je sors ensuite la farine que j’incorpore doucement.

« Toujours. Je crois qu’elle a fini par oublier qu’elle habitait ici et non pas au magasin où elle bosse. »Je copie le mouvement de Ginny et hausse les épaules. « Ca me dépasse d’autant bosser… Enfin c’est vrai qu’à Paris je bossais pas mal. C’est bien pour ça que j’ai changé de job… »Je sors du papier sulfurisé, et j’étale ma génoise dessus pour la mettre ensuite au four. « Et hormis ça… Rien de neuf du tout. Mon entraineur de tennis continue à essayer de me tuer, mais tout va très bien. Je crois que ma vie est aussi palpitante que la tienne : canapé et télé. Wow. » Comme à chaque fois que j’essaye d’imaginer Eugénia faire du tennis, je rigole, mais je m’arrête vite de peur de me faire écraser les pieds par les roues de son fauteuil. A force de manger, c’est qu’elle rajoute pas mal de poids sur les roues, la petite ! « Tu oublis un truc, canapé, télé et cuisine, afin de nourrir ton pauvre petit ventre qui n’est plus si petit que ça. » Ce dernier fait d’ailleurs un bruit très significatif, et j’envois un sourire narquois à ma cousine pour appuyer mes propos. Alors que je termine de gratter les gousses de vanille, je jette les gousses sur Eugénia. « Votre mission, si vous l’acceptez est de servir de poubelle. » Je retourne à ma cuisson quand la voix de l’autre occupante de la cuisine se fait entendre. « Bartholo-miaouuu, dis, qu’est-ce que tu fais ? Hein ? Hein ? Qu’est-ce que tu fais ? »Je me retourne vers elle, le fouet qui va me servir à blanchir les œufs lever tel le flambeau de la statue de la liberté. Ou le poing de la liberté peint par Eugéne Delacroix. C’est dingue ce que je m’impressionne des fois. « Giginyny, je fais la crème mousseline. Tu sais le truc super bon qui fait super beaucoup grossir. Bah c’est ça. Chouette hein ? Hein ? » Alors que j’effectue encore quelques progrès dans ma préparation, mes chères fraises sont l’objet d’une tentative de vol par ma propre demie-sœur. Quelle traitrise ! « J’ai le droit de manger une fraise ? » Je fais mine de réfléchir et éclate de rire alors qu’Eugénia n’arrive pas à atteindre les fraises. En grand frère magnanime, j’attends qu’elle me demande de l’aide, avant de lui donner une fraise. Puis je lui passe carrément le paquet et plante mes yeux dans les siens. « Là, Eugénia Lancaster, sache que je vais te faire extrêmement confiance, en te donnant une tache de la plus haute importance. Tu as bien compris les implications ? Si tu rates… pas de fraisier. » Je laisse ma voix s’éteindre, le suspens étant à son comble. Enfin je crois. « Tu dois… Laver les fraises et couper les feuilles. » Avec un grand sourire, je retourne à mon mélange et continue de remuer les composants. « Tiens, la prochaine fois, je t’accompagnerais lors de ton cours de tennis ! »
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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 14:07 par Invité
i have come to believe that we are bound forever with those we share blood, and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ Mon demi-frère était entré dans mon existence que très tard. Très, très tard. D’après ce que j’avais pu entendre, il avait fait le tour du monde lorsque je n’avais été qu’une adolescente ; il était allé et venu dans différents pays, enchainant les différents boulots, repartant lorsque les choses devenaient trop compliquées ou trop dures, refusant de réellement s’installer pour vivre, tout simplement. Il n’était entré dans mon existence que très tard mais j’avais l’impression de l’avoir connu toute ma vie. Un léger sourire s’esquissa sur mon visage lorsqu’il repartit dans l’appartement pour chercher une chose qu’il avait dû encore oublier. Je l’admirais, quelque part. Je l’admirais de parvenir à vivre sans attache. J’avais l’impression qu’il n’avait peur de rien. Que rien ne le retenait. Qu’il était capable de faire n’importe quoi, de partir du jour au lendemain, de changer de vie s’il le désirait. J’aurais aimé savoir ce que cela faisait, de se sentir libre. Parce qu’au fond, il était sans doute une des seules personnes libres sur cette Terre. « M’en fous, tu vis dans une dictature Gigi ! » me déclara-t-il à travers les murs de l’appartement. Je ricanais. La dictature qu’il m’imposait n’était pas si horrible que cela, au fond. Je devais l’aider ou, tout du moins, le regarder faire, et en l’échange, je pouvais dévorer ses gâteaux à longueur de journée, comme bon je l’entendais. Je n’étais pas à plaindre. Après tout, ça ne serait pas dans les autres dictatures que je risquais d’avoir la possibilité de me goinfrer de macaron ou de tartes au chocolat. Tandis qu’il cherchait toujours, je lui rappelais de retrouver son cerveau sur le chemin pour me moquer gentiment de lui, et il me tira la langue en revenant dans la cuisine. « Tiens, c’est ça que j’avais oublié dans le mixer ! Heureusement que t’es là, p’tite sœur. » Je levai les yeux au ciel sans m’en cacher, secouant la tête par dépit. Que son cerveau soit en compote expliquerait bien des choses, en soi. Cependant, je me gardai bien de lui faire partager cette pensée, de peur de me recevoir des projectiles plus ou moins dangereux en plein visage.
Chez les Lancaster, nous étions des violents, après tout. Il n’y avait qu’à voir la façon dont j’étais parvenue à imaginer plus de dix morts différentes à offrir à mon demi-frère pour oser m’exploiter dès qu’il en avait l’occasion. Ou bien la façon dont Scarlet pouvait bien faire peur au facteur lorsqu’il appuyait sur la sonnette de manière très insistante. Tout était une question de gènes.
Je l’observai s’afférer autour de sa préparation, mon estomac aux premières loges et bien décidé à se faire entendre. J’avais toujours été une grande gourmande ; j’avais été, tout au long de ma vie, une personne qui avait tout simplement été incapable de résister face aux pâtisseries et aux diverses sucreries. J’avais eu la chance d’hériter d’un métabolisme suivant le rythme sans prendre trop de poids ; à côté de tous mes excès, j’avais également fait énormément de sport avant mon accident, éliminant toutes les calories que je pouvais bien avaler en une seule journée, me permettant ainsi de recommencer le lendemain. J’avais toujours désespéré ma mère. Mon père. Mes grands-parents. Ma sœur. Cependant, désormais, tout cela était désormais démesuré, et ils ne me trouvaient plus rien à redire. J’avais abandonné toute idée d’être raisonnable un jour au cours de ma vie et cela les dépitait, quelque part. Ils me laissaient faire. Ils m’encourageaient presque à continuer dans cette voie, comme s’ils pensaient que dévorer gâteaux et tartes comblerait le mal-être que je ressentais. Je poussai un petit soupir en dévorant des yeux sa préparation. Dans tout cela, mon demi-frère était sans doute la personne qui me prenait le moins en pitié. J’aimais la manière dont il me parlait comme il aurait pu bien le faire si j’avais pu me tenir sur deux jambes. J’aimais la manière dont il se moquait de mon handicap comme s’il s’agissait d’une chose futile. « Voyons, Ginny ! On touche avec les yeux ! » me reprit-il et je fis mine de bouder en fronçant les sourcils et le nez. « Mais je touche avec les yeux ! » protestai-je en observant la cuillère en bois qui me menaçait. « Justement je ne fais que ça et je mériterais une médaille parce que si tu ne me faisais pas peur à être aussi proche de ces couteaux de tueur en série j’aurais déjà mis mes doigts dedans pour goûter. » Ma voix était presque plaintive, comme une petite fille, et je papillonnai des yeux en l’observant comme pour l’amadouer. Mais je savais que cela ne marcherait pas. Cela ne marchait jamais. Voyant que mon numéro n’avait absolument aucun effet, je poussai un soupir avant de lui répondre à propos de Scarlet, résignée. J’avais. Faim. Combien de temps son gâteau lui prenait-il encore ? Je ne pouvais pas le manger au fur et à mesure ? J’étais persuadée que ça serait quand même bon. « Ca me dépasse d’autant bosser… Enfin c’est vrai qu’à Paris je bossais pas mal. C’est bien pour ça que j’ai changé de job… » Je me mis à rire tandis qu’il se mettait à étaler sur du papier sulfurisé sa crème. Ou sa mixture. Peu importe. J’imaginais tellement mon demi-frère rendre son tablier lorsque les choses devenaient un peu trop compliqué. J’étais persuadée qu’il débarquait d’une autre planète. Qu’il n’appartenait pas au commun des mortels. « La différence avec toi, c’est qu’elle a trente-six milles bouches à nourrir dans cet appartement. » lui répliquai-je en haussant les épaules. Ma sœur était la seule à avoir un revenu fixe, sous ce toit. Les aides financières que je recevais pour mon handicap n’étaient pas suffisante pour nous tous. Bartholomew n’aidait pas, de son côté, sur le plan financier. Scarlet n’avait pas le choix. Elle travaillait parce qu’elle n’avait pas d’autre choix que de travailler.
Et, nous, on squattait joyeusement le canapé parce que nous n’avions rien d’autre à faire. La vie était injuste. « Tu oublies un truc, canapé, télé et cuisine, afin de nourrir ton pauvre petit ventre qui n’est plus si petit que ça. » me lança-t-il. J’hochai la tête, lui accordant cela. Mon frère aurait pu ouvrir un restaurant ou une pâtisserie et faire fortune s’il le voulait. Mais cela aurait été bien trop de responsabilité pour lui. Et trop de travail. « Votre mission, si vous l’acceptez est de servir de poubelle. » me lança-t-il, me tirant de mes pensées, en m’envoyant des gousses de vanille à la figure. Je grognai en les attrapant, avant de les lancer vers la poubelle en un geste. Une gousse tomba à côté, mais je ne me déplaçai pas pour la jeter correctement. Une personne dotée de deux jambes fonctionnelles finirait bien par le faire à ma place. Au lieu de quoi, je me focalisai une nouvelle fois sur ma faim, et je me renseignai auprès de mon demi-frère sur ce qu’il était en train de faire avec tous ses ingrédients. « Giginyny, je fais la crème mousseline. Tu sais le truc super bon qui fait super beaucoup grossir. Bah c’est ça. Chouette hein ? Hein ? » J’hochai la tête avec vigueur, mon ventre poussant une nouvelle plainte. Il retourna à ses fourneaux, et je n’en pouvais plus. Dans un élan, je tentais d’attraper les fraises, mais mes doigts restèrent à quelques centimètres du bol dans lequel elles se trouvaient. J’eus beau me pencher, cela ne changea rien ; il les avait sans doute placé là dans l’unique objectif que je ne mette pas la main dessus, le fourbe. Il finit par m’en donner une, et je la croquais sans l’avoir sucré. Un deuxième coup de dent me suffit pour la finir, et je jetai les feuilles. Mon demi-frère me mit le bol de fraise entre les mains au même instant et je fronçai les sourcils. « Là, Eugenia Lancaster, sache que je vais te faire extrêmement confiance, en te donnant une tache de la plus haute importance. Tu as bien compris les implications ? Si tu rates… pas de fraisier. Tu dois… Laver les fraises et couper les feuilles. » m’annonça-t-il avec un grand sourire. Je basculai la tête en arrière en poussant un grognement. C’était vil de sa part. Et c’était une véritable torture, également. « C’est fourbe, Barthotho. Très, très fourbe. »
J’allais toutes les manger. Je le savais. Je me connaissais.
Je me déplaçai jusqu’à l’évier, remplissant le bol d’eau, avant de finalement étendre des feuilles de papiers essuie-tout à côté, sur le plan de travail. Je les laissai plonger là quelques instants avant de finalement les sortir une à une, l’essuie-tout absorbant l’eau lorsqu’elles rentrèrent en contact avec lui. « Tiens, la prochaine fois, je t’accompagnerais lors de ton cours de tennis ! » me lança-t-il et je tournai la tête vers lui. Je l’observai de la tête au pied, comme si je tentais de juger s’il était capable de sortir de l’appartement un jour. « Pourquoi ça ? Pour te moquer ? » lui demandai-je avec méfiance, avant de m’armer d’un petit couteau et couper les feuilles d’une première fraise. « Si c’est pour ça je préfère que tu restes sur le canapé, ou alors je risque de t’envoyer la balle plusieurs fois dans la figure… » Je lui adressai un immense sourire avant de prendre une autre fraise. « Tu n’as pas autre chose à faire, d’ailleurs ? T’avais pas prévu de travailler ? » Je m’arrêtai un instant pour réfléchir à mes propres paroles. Travailler. Je ne savais même pas s’il savait ce que cela voulait dire. Mais peu importe. Mon frère était imprévisible, après tout. Il serait même capable d’être membre du FBI que je ne m’en serais même pas rendue compte. Lancaster style.
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() message posté Lun 1 Sep 2014 - 13:33 par Invité
Eugénia ∞ Barty
Malgré ce que l’on peut penser de moi, je suis quelqu’un d’assez patient. Je pense que cela vient de mon affinité pour la cuisine. Du coup, c’est assez amusant de voir les pupilles dilatées d’Eugénia qui observe les ingrédients du gâteau avec l’avidité d’un homme assoiffé dans un désert qui regarde un oasis. Ou alors, pour éviter de faire des comparaisons faites et refaites, comme Eugénia regarde ne serait-ce qu’un grain de sucre. J’imagine que je dois remercier notre paternel pour nous avoir offert à tous les trois un métabolisme très efficace, parce que sinon je crois bien que j’appellerais ma petite sœur Boulénia. Quoi que c’est pas mal ça… En fin je ne vais pas me mentir, je préfère avoir une sœur qui déguste avec autant de plaisir mes plats plutôt que ces idiotes de mannequins ne mangeant rien que j’ai rencontré à Milan. Certes, au final elle grossissait parce que je leur concoctait des plats bien gras- je m’amusais comme je le pouvais hein- mais bon… Mes yeux sont captivés par ma sœur qui essaye tant bien que de gouter la génoise. Mon rire est moqueur tandis que je l’observe. Je pense que ça doit être mon côté violent et cruel que d’insister à ce qu’elle soit lorsque je prépare la nourriture. Ou alors c’est le côté fraternel que j’ignorais d’avoir. Certes, j’apprécie les autres enfants de ma mère, mais ils sont tellement jeunes que je ne les ai guère connus. Et puis ils sont dépendants, et la terre entière sait qu’il ne faut pas dépendre de moi. Du coup, au final je ne les vois pas tant que ça. Et même si je n’ai rencontré Eugénia et Scarlet que très récemment, au final je me suis attachée très vite aux jumelles. Elles ne sont pas particulièrement faciles à vivre, mais elles ont réussi l’improbable en me donnant envie de rester plusieurs mois dans la même ville, voulant sans se l’avouer, mieux les connaître. « Mais je touche avec les yeux ! » Mais ce n’est pas parce que ma sœur ne peut marcher que je dois être un frère plus conciliant. Non Monsieur. « Justement je ne fais que ça et je mériterais une médaille parce que si tu ne me faisais pas peur à être aussi proche de ces couteaux de tueur en série j’aurais déjà mis mes doigts dedans pour goûter. » Je regarde avec des yeux dramatiquement vides les efforts d’Eugénia pour me convaincre de la laisser toucher mon gâteau. Puis je pousse un soupire de lamentation en regardant avec amour mes beaux couteaux. Ils m’ont certes couté chers, mais ils en valaient tellement le prix… « Voyons, je suis bien trop beau pour être un tueur en série. J’ai toutes mes dents je te rappelle. Et bien ne dis pas du mal d’eux. Ce n’est rien mes chéries, tata Ginny est juste jalouse de votre beauté. » Je commence à faire la crème mousseline tout en discutant avec Eugénia sur l’emplacement de Scarlet. J’espère qu’elle appréciera mon gâteau. Même si je pense qu’il aura été en moitié terminé quand elle va arriver. Je doute qu’Eugénia puisse refréner son ventre immense sur chaise roulante. « La différence avec toi, c’est qu’elle a trente-six milles bouches à nourrir dans cet appartement. » Je penche légèrement la tête sur le côté, songeur pendant seulement quelques secondes. Elle n’a pas tord. Une petite voix m’indique que je devrais me trouver du travail, mais je l’a tais rapidement. De toute façon, je n’ai jamais vraiment eu le besoin de vivre dans le luxe, étant plutôt du style baroudeur. Même lorsque je gagnais beaucoup à Milan en étant mannequin pour des grandes marques, je n’utilisais pas tout l’argent, et ne vivait pas dans l’opulence.

Je regarde la gousse tomber à côté de Ginny, et hausse les épaules. Il y a bien forcément quelqu’un qui va la ramasser. Ou alors la gousse de vanille va s’implanter dans le sol et on va avoir un Vanilla planifonia dans la cuisine. Cela serait vraiment top. Je dis j’aime, j’approuve, je retweet et tous les trucs de jeunes comme Ginny là. Par contre en parlant de ma chère et tendre demie sœur, elle assure pas un max en tant que poubelle. Heureusement que je la paye pas, cela serait un très mauvais investissement. Je commence à énoncer mes actions, notamment pour la crème mousseline, le tout dans l’optique de voir Ginny se batailler avec son estomac.  Au final, j’abdique et je donne une fraise à la pauvre fille, tout en pensant que je suis vraiment un frère incroyable. « C’est fourbe, Barthotho. Très, très fourbe. » Je lève un sourcil, particulièrement satisfait de moi, tout en prenant un accent asiatique. « La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe. » J’aurais pu le dire en chinois pour que cela ait plus de classe, et que je puisse dire que mes six mois à Hong Kong m’ait servis à autre chose que de me faire poignarder dans la rue, mais au final, je trouve cela plus drôle de prendre l’accent du grand père dans le dessin animé Jackie Chan. Ca c’était de l’animation! Mes yeux sont plissés tandis que j’essaye de faire plusieurs choses à la fois : mélanger ma crème sur le feu et regarder si mes fraises ne sont pas dévorées une par une par un ventre sur roulettes.  Je sors un cadre en inox et dépose près des fraises. « Tu peux mettre les fraises coupées en deux contre l’inox ? Ensuite faut découper un morceau de génoise et le mettre contre les fraises au fond. » Je dépose également sur le plan de travail la génoise qui a finit de refroidir. « Pourquoi ça ? Pour te moquer ? » Je me tourne vers elle avec un regard complétement innocent, mes yeux marrons-verts agrandis au possible.   « Si c’est pour ça je préfère que tu restes sur le canapé, ou alors je risque de t’envoyer la balle plusieurs fois dans la figure… » J’aime la confiance de cette famille. « A vrai dire, je pensais enfiler un costume de pompom girl et de crier ton nom à chaque fois que tu touchais la balle. Je pensais aux couleurs rouge et or. Très gryffondor, du coup, même si tu perds, tu peux juste dire que le juge était aussi impartial que Snape. » Tiens cela fait longtemps que j’ai pas regardé Harry Potter. Ou non faudrait plutôt que je me refasse Star Trek. Bien plus rigolo, en plus il y a Mr. Spock. « Tu n’as pas autre chose à faire, d’ailleurs ? T’avais pas prévu de travailler ? » Je me tourne vers Eugénia, un énorme sourire sur les lèvres, faisant un mouvement vague de la main.   « Nan, travailler c’est complétement dernière saison, du passé, collection automne hiver 2013 tu vois. » Je regarde ensuite comment ma sœur est habillée et avec un sourire moqueur j’ajoute : « Ou pas. » Je m’écarte prestement du couteau qu’elle tient à la main, ajoutant plutôt du beurre à ma crème pâtissière. « Enfin, ce n’est pas grave. On ne peut pas tous avoir mon sens du style irréprochable. »
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() message posté Dim 5 Oct 2014 - 15:02 par Invité
i have come to believe that we are bound forever with those we share blood, and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ Je regrettais de ne pas l’avoir connu avant. Je regrettais qu’il ait grandi avec sa mère et non pas avec notre père commun ; je regrettais d’avoir attendu autant de temps pour finalement m’intéresser à lui et admettre qu’il était mon frère, admettre que, malgré tout, nous avions quelque chose en commun et qu’il méritait autant qu’un autre de faire partie de mon quotidien. J’avais toujours eu conscience de son existence, pourtant. J’avais toujours su qu’un être vivait avec la moitié de mon sang sur cette Terre. Mais j’avais grandi sans m’en soucier. J’avais grandi sans me dire que cela pourrait m’apporter quelque chose. J’avais été égoïste et peu soucieuse du monde ; égoïste et enfermée dans sa bulle, comme à chaque fois, refusant de voir cet univers qui ne me correspondait pas et de pousser les limites de ma routine. Désormais, seulement une poignée de mois après l’avoir rencontré, je ne parvenais plus à imaginer ma vie sans lui. Il était là. Il s’était imposé à moi. Il avait fait sa place dans mon cœur, dans ma tête, dans mon quotidien, dans chaque geste que je pouvais avoir. Je n’avais pas qu’une sœur jumelle. Je l’avais lui aussi. Il était à la fois mon acolyte et mon confident, mon ami et mon complice. Les journées me paraissaient moins longues, en sa présence. La vie me paraissait plus claire, aussi, teintée d’une joie que j’avais oubliée pendant de longs jours, pendant de longues semaines. L’existence me paraissait plus facile, également ; avec lui, je n’avais pas l’impression d’être une fille handicapée, mais d’être simplement une petite sœur, une petite sœur qui se fait taquiner sans que l’on craigne de la blesser. Il ne me voyait pas comme une chose fragile. Il avait cette facilité de me traiter comme il pouvait traiter tous les autres. Il me faisait du bien. Un bien fou. Et, le pire dans tout cela, était qu’il ne devait même pas s’en rendre compte.
J’esquissai un sourire en me chargeant des fraises. Au fond de moi, j’avais peur qu’il reparte ailleurs pour conquérir le monde et découvrir l’univers ; je ne parvenais plus à m’imaginer seule chez moi, assise dans le canapé, attendant simplement que les heures tournent. Sa simple présence était apaisante, quelque part. Je n’étais pas seule. « La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe. » répliqua-t-il avec une imitation humoristique de l’accent chinois. Je me mis à rire en coupant les feuilles d’une fraise, et je secouai la tête. Il était un véritable puit à bêtises. Je pensais qu’un jour il finirait par s’arrêter. Et, la vérité était que cela ne serait probablement jamais le cas. Il finit par sortir un cadre en inox, qu’il posa près de moi ; je levai les yeux vers lui, un air interrogateur sur mon visage, et il ouvrit de nouveau la bouche pour m’expliquer ce qu’il attendait de moi. « Tu peux mettre les fraises coupées en deux contre l’inox ? Ensuite faut découper un morceau de génoise et le mettre contre les fraises au fond. » me dit-il, et j’hochai la tête avant de m’exécuter. Je découpai les fraises sans feuille que j’avais déjà faites, avant de les poser avec soin sur l’inox, veillant à ce qu’elles soient équidistantes. Barthy pouvait dire absolument tout sur mes piètres qualités de cuisinière, mais il ne pouvait pas me retirer une chose : mon application. Je faisais tout consciencieusement. Je les méritais, mes gâteaux. Tout du moins, je tentai de m’en persuader comme je pouvais. « A vrai dire, je pensais enfiler un costume de pompom girl et de crier ton nom à chaque fois que tu touchais la balle. Je pensais aux couleurs rouge et or. Très gryffondor, du coup, même si tu perds, tu peux juste dire que le juge était aussi impartial que Snape. » me répliqua-t-il, et je levai un sourcil. « Es-tu en train de sous-entendre que je risque de perdre ? » lui demandai-je d’une voix grinçante, continuant de m’occuper de mes fraises. Je ne pus m’empêcher de sourire plus longtemps. Je laissai échapper un petit rire, avant de me racler la gorge. « Les Lancaster sont des gagnants, je pensais que tu le savais. Mais soit, tu auras le droit de venir avec moi. Une fois. Et l’uniforme gryffondor de cheerleader est obligatoire. » Je lui lançai un regard lourd de sous-entendus en hochant avec application la tête.
Il était prévenu. Il avait donné l’idée tout seul.
Il faisait partie de ces personnes qui semblaient ne jamais s’en faire. De ces personnes qui vivaient au jour le jour sans se poser de questions. Cet aspect de sa personnalité agaçait ma sœur mais, personnellement, il avait toujours eu le don de m’apaiser. Je savais qu’il fallait qu’il trouve du travail. Je savais qu’il fallait qu’il soit actif. Cependant, je me surprenais à espérer qu’il reste ici. Qu’il reste avec moi. « Nan, travailler c’est complétement dernière saison, du passé, collection automne hiver 2013 tu vois. » me répliqua-t-il, avant de m’observer avec insistance. « Ou pas. » Je roulai des yeux en lui donnant un coup de coude – dans la jambe, puisque j’étais bien incapable d’atteindre une autre partie de son corps – avant d’afficher une mine boudeuse. Je ne pus m’empêcher de détailler ma tenue ; fidèle à moi-même, j’avais opté pour la facilité en enfilant une robe grise, au col en broderie. Je ne savais même pas si elle correspondait à la mode. Je ne m’en étais jamais réellement souciée, à vrai dire. « Enfin, ce n’est pas grave. On ne peut pas tous avoir mon sens du style irréprochable. » ajouta-t-il en s’occupant de sa crème. Je poussai un profond soupir, feignant l’agacement. « Tu t’y connais en mode des personnes handicapées pauvres ? » lui demandai-je du tac au tac en levant un sourcil. « Non parce que, tu vois, en plus d’être complètement sur la paille je suis obligée de mettre des trucs pratiques. Je suis une pauvre malheureuse. Ma condition me refuse tous les beaux vêtements. » Je lui adressai un regard larmoyant avant de finalement m’occuper de la dernière fraise. Avec une application presque théâtrale, je la posai sur l’inox, et victorieuse, je poussai un petit cri en levant mes deux bras en l’air. « J’ai finiii ! » chantonnai-je comme si je venais d’escalader l’Himalaya avec mes dents. « Je crois que je peux songer à une reconversion dans la restauration et devenir éplucheuse de fraises professionnelle. Tu penses que ça paie bien ? » Je levai la tête vers lui, les yeux presque plein d’espoir. Ces moments d’insouciance ne m’arrivaient que rarement. Sans doute trop. J’étais née pour être triste, sans doute. Mais peu importe.
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() message posté Mar 11 Nov 2014 - 18:04 par Invité


Eugenia + Bartholomew + growing old is inevitable, growing up is a choice ✻✻✻
Comment est-ce que les choses se seraient passées si je les avais connues plus tôt ? C’est une question qui m’est récurrente, et j’en viens souvent à me demander qu’est-ce qui a n’a pas fonctionné dans ma famille pour que l’on se rencontre à cet âge là uniquement. Oh bien sûr, les autres ne sont pas à blâmer. Après tout, je savais qu’elles existaient, qu’elles étaient là, avec mon père. Que je voyais d’ailleurs, qui me montraient des photos de ses filles avec un sourire fier. Mais malgré la présence de mon père dans ma vie, je ne me suis jamais intéressé à ses enfants. Et puis d’un côté, mêmes les enfants de ma mère ne sont guère plus présents dans ma vie. Pourtant, cela ne signifie pas que je ne les apprécie pas. Mais si j’aime ma vie, si j’apprécie le fait que je n’ai pas d’attaches, que je puisse partir du jour au lendemain, je sais très bien que c’est ce comportement qui m’a enlevé le fait de pouvoir connaître plus tôt mes sœurs. Après tout, j’étais en France avec ma mère quand elles sont nées et que mon père a divorcé de leur mère. Et puis après, je vivais à Londres et elles à Cardiff, nos maigres cinq de différence paraissant un mur infranchissable à cette époque. Maintenant ce n’est rien que quelques jours, quelques mois, et surtout considérant mon immaturité. Et puis ensuite, j’ai voulu voler de mes propres ailes. J’ai fais le tour du monde, ne restant jamais très longtemps à un endroit, Paris, Tokyo, Hong Kong, Milan, Sidney, New York. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me demander si les choses auraient été différentes… Peut-être que nous nous serions détestés, Ginny et moi ? Peut-être que d’avoir à veiller sur deux sœurs m’aurait rendu plus responsable ? Peut-être que nous aurions été proches, et que j’aurais été ce grand frère protecteur qu’on peut lire dans les livres pour adolescentes. Et il n’y aurait peut-être pas eu cet accident, car j’aurais pu être la personne qui venait les chercher bourrées après leurs fêtes, sous l’excuse de cacher tous cela aux parents, mais voulant être simplement sûr qu’elles rentrent bien chez nous… « Es-tu en train de sous-entendre que je risque de perdre ? » La reflexion d’Eugenia a pour résultat de me faire sortir de mes pensées, et alors que mes yeux se déposent sur elle, j’en viens à penser qu’au final, notre relation présente, qui n’a peut-être pas la profondeur et les sentiments d’une vie passée en commun, je l’apprécie bien trop pour pouvoir la changer. Certes, j’aurais voulu leur empêcher de vieillir trop vite, mais c’est le souhait de tout grand frère cela non ? « Bien sûr que non! Je vis beaucoup mieux sans avoir une raquette enfoncée sur la tête. » Ce qu’elle peut être violente la petite sœur… « Les Lancaster sont des gagnants, je pensais que tu le savais. Mais soit, tu auras le droit de venir avec moi. Une fois. Et l’uniforme gryffondor de cheerleader est obligatoire. » J’éclate de rire, sachant très bien que j’ai trop peu de complexes pour ne pas le faire. « Tu préfères des chaussettes montantes ou des cuissardes rouges ? Je ne sais pas ce qui épouserait le mieux la forme de mes jambes galbées… »Je tapote mon menton légèrement avec un index, mon visage occupé par un air réfléchi qui ne lui va absolument pas.
Je me dirige vers le frigo et je sors la crème pâtissière à laquelle je rajoute du beurre, mes mouvements exécutés avec une expérience certaine. Je n’ai pas énormément de talent, mais la cuisine est quelque chose qui m’est toujours venue presque trop facilement. Peut-être que si j’avais la détermination d’Eugenia, cette force qui faisait battre son coeur et avancer son corps comme si elle n’était pas handicapée, j’aurais pris mon courage à deux mains et j’en aurais fait mon métier. Mais je ne suis pas aussi courageuse qu’elle, ni même aussi volontaire. Je prends des risques inutiles, mais jamais ceux qu’il faut pour avancer. Suite à ma remarque, je prends un coup de coude dans mon jean, et je laisse échapper un gémissement, conscient du fait que ce bruit est ridicule. « Tu t’y connais en mode des personnes handicapées pauvres ? » Un sourire moqueur étire mes lèvres en réponse à sa mine boudeuse tandis que je me souviens du montant des pantalons que je porte. Heureusement qu’ils proviennent de cadeaux et non pas de mon porte monnaie. « Non parce que, tu vois, en plus d’être complètement sur la paille je suis obligée de mettre des trucs pratiques. Je suis une pauvre malheureuse. Ma condition me refuse tous les beaux vêtements. » Mon visage s’éclaire rapidement, comme si j’avais trouvé une idée. « Oh, je vois ! C’est pour cela que tu portes un sac poubelle, parce que c’est pratique et que tu n’as pas besoin de salir une serviette ? » Mon sourire innocent ne l’est absolument pas. « Et puis le gris n’est pas ta couleur. Ton fauteuil est déjà gris, et ne porter qu’une couleur aussi terne que ça te rend malade ma chérie. Il te faut du rose qui pique bien les yeux, Eugenia. » Sur la dernière phrase, mon accent devient italien et c’est bien dans cette langue que je prononce le prénom de ma sœur. Je jette un coup d’œil au travail de cette dernière, content de voir que le gâteau sera bientôt prêt. Je regarde maintenant mon plan de travail, notant que la pâte d’amande est prête, ainsi que le sirop, avec quelques fraises présélectionnées à côté du bol. « J’ai finiii ! » « Tu auras le droit à une grosse part en guise de félicitations. » Je pose les fraises dans le moule et attrape d’une main la crème pâtissière. « Je crois que je peux songer à une reconversion dans la restauration et devenir éplucheuse de fraises professionnelle. Tu penses que ça paie bien ? » Je reste songeur pendant quelques secondes, alors que mes mains bougent toutes seules, formant le fraiser rapidement. « Je sais pas si ça paie bien… Mais on peut former notre propre restaurant qu’on appelle La fraise épluchée ! Et tu peux être la serveuse ! Avec ton fauteuil tu auras moins de risque de renverser des plats… » Quelques secondes plus tard, je laisse tomber les cuillères dans l’évier tandis que je trempe des fraises dans le sirop et les dépose sur la couche de pâte d’amande. J’en pose deux en trop à côté d’Eugenia pour qu’elle puisse les manger, et en profite pour croquer dans une autre. « Le moment de la question fatidique est arrivé. Tu es prête à y répondre, Eugenia Berenice Lancaster ? » Au niveau des prénoms viellauds, nos mères ont du se concerter. « On mange maintenant le gâteau en se regardant ce que tu veux, ou alors on attend ce soir, après un magnifique repas concocté par yours truly ? »


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() message posté Sam 6 Déc 2014 - 10:15 par Invité
i have come to believe that we are bound forever with those we share blood, and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ Il ne fallait pas croire ; j’avais beau aimé Bartholomew, parfois, des poussées d’haine envers lui m’inondaient les veines sans que je ne puisse rien n’y faire. Et cela était particulièrement dans ces instants où il jugeait bon de m’emprunter, sans me prévenir, mon fauteuil roulant afin de courir les rues. Il me laissait sur le canapé. Dans mon lit. Sous la douche, même, quand l’instant se présentait. Je me retrouvais coincée par ma condition, emprisonnée dans mon propre corps, le temps qu’il finisse par rentrer à la maison. La frustration avait alors le temps de prendre possession de mes cellules et je pestais, durant chacune de ces longues secondes de son absence, tout en me demandant ce que cela aurait été, d’avoir un grand frère responsable. Mon esprit papillonna vers ces instants où je m’étais sentie bien plus que démunie, avant d’esquisser un petit sourire sur mes lèvres. Je le détestais lorsque cela arrivait, oui. Cependant, je le pardonnais bien trop souvent, emportée dans mes pulsions de bonté et d’innocence. Je lui trouvais sans cesse des excuses. Je le défendais auprès de Scarlet qui n’était pas si emprunte à lui pardonner aussi souvent.
Quelque part, je l’enviais de trouver des avantages à ma situation. Je l’enviais d’être capable de sortir de notre appartement dans ma chaise roulante sans ressentir la moindre honte, ni même la moindre gêne. Il se faisait passer pour un handicapé avec une facilité déconcertante. Une facilité que je n’avais pas et que je ne parviendrais jamais à trouver. Peut-être était-ce parce qu’il ne l’était pas réellement. Peut-être était-ce parce qu’il n’était pas secoué par toutes ces questions existentielles qui pouvaient m’animer vis-à-vis de ma condition. Je retins ma respiration durant quelques instants, réfléchissant à toutes ces hypothèses que mon esprit avait formulées. Cela n’était pas des questions que je pouvais lui poser directement ; je ne désirais pas l’embarrasser avec mon mal-être, lui faire prendre conscience que tout cela n’était pas aussi facile pour moi que pour lui. Je ne voulais pas lui prouver que je vivais mal ces journées où j’avais à pointer dehors le bout de mon nez ; je ne voulais pas lui démontrer que je n’étais pas aussi forte qu’il ne l’imaginait. Alors, je rangeai mes pensées au fond de mon esprit, les enfermant à double tour dans mon cœur, espérant sincèrement que je n’aurais jamais à m’en souvenir. « Bien sûr que non ! Je vis beaucoup mieux sans avoir une raquette enfoncée sur la tête. » me déclara-t-il et je levai les yeux au ciel en coupant mes fraises. Enfin, les fraises. Jusqu’à preuve du contraire, elles ne m’appartenaient pas. « Tu préfères des chaussettes montantes ou des cuissardes rouges ? Je ne sais pas ce qui épouserait le mieux la forme de mes jambes galbées… » Je fis mine de juger ses jambes pour répondre à sa question, un air critique peint sur mes traits. Ne pas rire, dans ces situations, était un défi que je m’imposais en vain ; je ne pus dissimuler les coins de mes lèvres en train de légèrement s’étirer dans un sourire amusé. « Cuissardes rouges, sans hésitation aucune. » décrétai-je d’un ton solennel, ponctuant mes paroles en laissant tomber deux moitiés de fraise sur l’inox. J’hochai la tête, le visage fermé, comme si ma réponse contenait l’essence même de la vérité.
Peut-être était-ce le cas. Je n’avais encore jamais vu mon demi-frère en cuissardes, après tout.
Bartholomew s’agitait autour de moi, tandis que je continuais de couper mes fraises. Je savais que j’étais bien loin d’être aussi productive que lui ; si mon frère excellait dans une chose, cela était dans la cuisine. De tous les talents qu’il existait sur cette Terre, il était tombé sur celui qui m’importait réellement et qui faisait mon bonheur, d’une certaine manière. Je m’étais souvent demandé comme est-ce qu’il avait bien pu réussir par réellement s’y mettre, et j’avais fini par abandonner toute idée de comprendre ; mon frère était un enchainement de faits illogiques, ponctués par le hasard et la chance. S’il s’était trouvé cette facilité, cela ne pouvait sans doute pas s’expliquer. C’était ainsi. « Oh, je vois ! C’est pour cela que tu portes un sac poubelle, parce que c’est pratique et que tu n’as pas besoin de salir une serviette ? » déclara-t-il et je l’observai du coin de l’œil, persuadé que le pire était encore à venir. « Et puis le gris n’est pas ta couleur. Ton fauteuil est déjà gris, et ne porter qu’une couleur aussi terne que ça te rend malade ma chérie. Il te faut du rose qui pique bien les yeux, Eugenia. » J’arquai un sourcil, avant de secouer la tête, dépitée ; il n’était pas sérieux et, pourtant, je me demandais s’il avait raison. Le gris n’était sans doute pas ma couleur. Peut-être accentuait-il mes traits fatigués et l’ombre de mes cernes. J’observai quelques instants ma robe avant d’hausser finalement les épaules. « Tu as sans doute raison, signore. » lui répondis-je en reprenant son accent italien. « Mais bon, ce n’est pas comme si j’avais à me faire belle pour quelqu’un. Je suis sûre que la télévision même comme je suis, gris ou pas gris. » Je lui adressai un petit sourire satisfait, comme si cela pouvait couper court à la conversation.
Le pire dans tout cela était que je ne mentais même pas. Il n’y avait personne. Personne pour qui me faire belle, personne pour qui je prenais soin d’être présentable. Il n’y avait que moi. Que moi et mon fauteuil. Alors, au lieu de continuer d’y penser, je terminais la tâche qu’il m’avait attribuée avec une application excessive, poussant un cri triomphant lorsqu’elle fut remplie. A merveilles, bien entendu. « Tu auras le droit à une grosse part en guise de félicitations. » me lança-t-il et j’eus un air satisfait sur le visage, avant de lui faire part de mes projets de devenir éplucheuse de fraise professionnelle. Puisque je n’avais absolument aucun avenir, je faisais avec ce que j’avais. « Je sais pas si ça paie bien… Mais on peut former notre propre restaurant qu’on appelle La fraise épluchée ! Et tu peux être la serveuse ! Avec ton fauteuil tu auras moins de risque de renverser des plats… » Je l’observai, un air songeur peint sur mes traits. « On ne pourra pas avoir beaucoup de tables, alors. » marmonnai-je, les sourcils froncés. « Il faudra qu’il y ait suffisamment d’espace entre pour je puisse passer. » Mes pensées se perdirent dans mon esprit et je finis par secouer la tête pour les chasser. Au lieu de quoi, Bartholomew continua de préparer le gâteau, et je l’observai faire dans chacun de ses gestes. Discrètement, il posa devant moi deux fraises, et je ne pus m’empêcher de sourire avant d’en enfourner une dans ma bouche.
J’avais raison. Je n’avais absolument aucun futur. Mais, peut-être qu’un jour, le monde me laisserait devenir gouteuse de plats. « Le moment de la question fatidique est arrivé. Tu es prête à y répondre, Eugenia Berenice Lancaster ? » me demanda-t-il. J’hochai simplement la tête avec attention. « On mange maintenant le gâteau en se regardant ce que tu veux, ou alors on attend ce soir, après un magnifique repas concocté par yours truly ? » J’ouvris la bouche avant de la refermer au bout de quelques secondes. Les pensées se mélangèrent dans mon esprit, alors que je tentais d’opter pour le meilleur choix. Une partie de moi me criait qu’il valait mieux dévorer le gâteau maintenant. L’autre, quant à elle, était bien plus raisonnable. Mon propre cerveau refusait de s’arrêter sur une décision. Je grimaçai, avant d’hausser les épaules. « Scarlet va nous tuer, si on ne lui laisse pas du gâteau. » marmonnai-je avant de pousser un profond soupir. « Je pense qu’il serait préférable qu’on attende avant de le manger. Même si c’est un véritable supplice. » Je mourrais probablement avant cela, dans une longue agonie que mon corps ne parviendrait pas à supporter. « On peut faire la vaisselle, en attendant. Tu laves et j’essuie, ou je lave et t’essuies ? » L’entrain avait déserté toutes mes paroles. Alors, afin de me donner un peu de courage, je mangeais la deuxième fraise qu’il m’avait donné, ne faisant que réveiller mon estomac un peu plus. Oups.
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