(✰) message posté Jeu 9 Oct 2014 - 2:37 par Invité
Scottish boy - Scottish bar ; “Some of us look for the Way in opium and some in God, some of us in whiskey and some in love. It is all the same Way and it leads nowhither.” ✻ Je pressais le pas dans les rues sombres et désertes d’Hammersmith. Je n’aimais pas spécialement ce quartier, pourtant j’y avais passé quelques années de ma vie. Je jetai un coup d’œil furtif au pont : froid, brumeux et hostile. Tout comme le visage de la mère que j’avais perdu. Ma cigarette mal roulée se consumait peu à peu entre mes doigts crispés, mais je ne sentais rien. Je m’abandonnais à une forme de chagrin si lointaine qu’elle me semblait parfois irréelle. J’étais orphelin depuis toujours. J'étais orphelin depuis l'accident sur ce pont. Je baissai les yeux sur le bitume givré. Je balançais nonchalamment dans l’obscurité au gré d’une mélodie muette. Mon genou craquait par moment, mais je refusais de ployer. Je déglutis avec amertume.
Le bar écossais dans lequel je me rendais était petit, délabré et atrocement mal fréquenté. Mais j’avais besoin de baigner dans les froides ténèbres. J’avais besoin de sentir le mal grouiller partout sur ma peau et salir mon cœur meurtri. Ma langue claqua, avide d’alcools et de poisons divers. Je pris une grande inspiration en tirant sur ma cigarette. Les senteurs de nicotine et de goudrons imprégnaient mes poumons comme une incantation magique. Mon âme s’engourdissait peu à peu, tanguant entre les rives lointaines de l’ivresse. Je plissai les yeux en entrant dans l’établissement.
La musique entraînante, les sifflements des cornemuses et le celte écossais, éveillaient mes sens bestiaux. Je souris en contractant les mâchoires en direction du bar. Mon siège était toujours vide, comme si le spot n’attendait que moi. Je m’élançai à pas claudiquant. Ma démarche particulière me valait quelques mouvements déséquilibrés mais – Oh grand miracle, je parvins à m’installer en face du bamaid.
« Whisky glace _ Islay de préférence. » Grinçai-je en sentant une douleur au niveau de la cuisse gauche.
J’enchainais les lampées d’alcool comme un condamné à mort. Le liquide froid emplissait ma bouche de sensations épicées avant de brûler au niveau de ma gorge. C’était une délectation pour mon palais, et une absolution pout mon âme. Mes yeux scrutèrent les lieux pendant quelques instants, avant de se poser sur les cadrans d’une immense horloge. L’heure affichée était erronée – c’était un lapsus amusant. J’avais toujours eu une longueur de retard dans la vie : Je n’avais jamais su saisir les bonnes opportunités ou me trouver au bon endroit au bon moment. Je pris une nouvelle gorgée.
Je papillonnai des yeux lorsque le visage sombre de Dimitri m’apparut dans le brouillard. Ses grands yeux sombres, presque noirs transperçaient toutes les barrières afin de se poser sur moi. Je retins un rire sarcastique en le saluant d’un geste maladroit. Il était d’une beauté malsaine, à l’effigie des diables et d'autres créations de la culture populaire. Je soupirai en me tournant doucement vers lui.
« Dimitri ! Tu reviens encore ? » Me moquai-je. « Je croyais que tu étais trop riche pour ce taudis. »
Mon accent écossais grossier rythmait mes paroles et les divagations de mon esprit. Je me redressai sur mes deux jambes en tendant les bras. Ma bouche se courba afin de trahir l’expression de mon profond désarroi. J’étais éméché et perturbé. Je le pris par le col d’un air mauvais.
« Et si je te collais mon poing dans la tronche- cette fois aussi. » Marmonnai-je en serrant ma prise sur le tissu de sa chemise. « Tu pourrais me rendre ce service entre compatriotes déchus. Ça me soulagerais tellement de te cogner, mate. »
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(✰) message posté Jeu 9 Oct 2014 - 5:27 par Invité
Some nights
Julian & Dimitri
Quand le Diable sort de sa cachette.
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(✰) message posté Ven 10 Oct 2014 - 3:46 par Invité
Scottish boy - Scottish bar ; “Some of us look for the Way in opium and some in God, some of us in whiskey and some in love. It is all the same Way and it leads nowhither.” ✻ J’avalais un gout d’amertume à chaque mot que je prononçais. Le temps se consumait sous mon regard meurtri, mais les cadrans poussiéreux de l’horloge restaient immobiles. Tout c’était arrêté sur l’instant précis où j’avais tout perdu. Je roulais des yeux, dérouté– Nous étions tous étrangers entre ces murs crasseux. Nous étions tous hanté par le fantôme de la bouteille ambrée. Je pris une grande inspiration en buvant mon whisky. Les glaçons touchaient mes dents avant de retomber au fond du verre dans un claquement désagréable.
Je me délectais de poisons et de nicotines _ mais malgré les quantités de fumées inhalées, mon corps engourdi en redemandait plus. Je n’étais jamais rassasié. Jamais satisfait. Tel était ma cruelle vérité. Mes pensées bourdonnaient au creux de mes oreilles tandis que mes bras tombaient ballants de part et d’autre mon torse voûté. Je sentais mon sang bouillonner dans mon système, noyé dans un torrent virulent qui battait à l’unisson avec mon cœur. Comment sauver cette âme damnée ? Je fermais les yeux dans l’espoir vain de frôler un visage familier, mais tout ce que je voyais n’était qu’ombres et désolations. Je ne me souvenais plus des traits doux d’Aïda. Je ne me souvenais plus du son de sa voix ou de ses baisers furtifs sur mes joues cramoisies. Je fis signe au Barmaid.
« Tequila shot. » Marmonnai-je afin de diversifier les saveurs et les effets de l’alcool.
Dimitri était là. Ses yeux étaient noirs comme les jais, noirs comme mon ombre. Il posa gracieusement ses mains sur mes poignets afin de se détacher de ma prise minable. Mes muscles fléchissaient, soumis à ma fatigue psychologique. Je tenais à peine debout sur une jambe. Dimitri s’avança vers son siège en arborant un sourire narquois qui lui était habituel. Je déglutis, irrité par son comportement arrogant – pourtant si proche du mien. Mon haleine sentait l’aigre fermentation des céréales et les épices de cacahuètes. Shhh ... A ce rythme là, j'aurais bientôt un haut les cœurs. Je le suivis d’un air ronchon sans manquer de lui donner un coup un peu trop affectueux sur l’épaule. Salop !
« Quoi mes goûts ? » M’offusquai-je en sortant de ma torpeur. « J’aime la chair fraîche et l’odeur fruitée des femmes. Mais je sais apprécier la prestance d’un homme. C’est toi, tu es trop pompeux. Je ne te veux pas.»
Je me laissai tomber à ses côtés. Mon genou m’arracha un gémissement de douleur. Je portai doucement mon attention sur Dimitri. Il ne faisait pas réellement parti de mon cercle d’amis proches pour la simple raison que je venais à peine de le rencontrer. La vanité était son sixième sens, et il avait tendance à trop jouer de ses pouvoirs : Deux traits de caractère que j’appréciais.
Je roulai des yeux afin de scruter les détails de son corps élancé : Ce mec puait le fric et la mauvaise influence. Je serrai la mâchoire en soupirant. Mes poings se fermèrent sur le rebord en bois du comptoir ; ce que je ne donnerais pas pour annihiler ses sourires aguicheurs par la seule violence de mes pensées.
Le patron du bar ramena une nouvelle bouteille d’Islay. Je plissai les yeux en me servant.
« Si tu comptes rester debout, profite-en pour me masser le cou… » Grinçai-je avant de me redresser. « Quoi que … Ne me touche pas, poses-toi et payes mes verres, ce sera plus utile. Tu n'arrêtes pas de frimer à cause de la richesse de ton vieux fou de père. »
Je posai mon paquet de cigarette à portée de mains – avant de replonger le regard dans le décor médiéval de l’établissement. Je regardais l’horloge cassée à nouveau. J’étais fasciné par la notion du temps perdu.
Je bus une gorgée de whisky.
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(✰) message posté Jeu 13 Nov 2014 - 2:26 par Invité
« Trop pompeux ? Enfin, qu'importe... Si tu essayais me vexer, c'est raté. »
Une main dans la poche, je reste à ses côtés tandis que cet habitué des pubs écossais me lance un regard que je pourrais assimiler à du défi. Me considère t-il aussi mal que je le pense... c'est peut-être le cas mais je n'ai aucune envie de suivre vraiment ses pensées à mon sujet. Aucune de ses insultes cachées, ou de ses ordres, ne sauraient vraiment me déstabiliser. Après tout, qu'importe ce qu'il a vécu, je me suis habitué au pire... Pourtant, suis-je vraiment en position de me défendre face à quelqu'un que je ne connais pas autant que je devrais... ? La vérité est qu'il ne sait rien sur moi, autant que je n'en sais pas beaucoup, mais j'ai l'avantage d'être en parfaite possession de mes moyens actuellement... tandis que lui... Il me fait penser à beaucoup chose, tout... sauf à un homme dont l'esprit est totalement clair. Profiter de la situation serait quelque chose d'envisageable... mais avoir des relations sans jouer la carte de la manipulation ou de l'attaque à terre est parfois sympathique, voir très... Donc je pense pouvoir garder le rôle qu'il me donne encore quelque temps.
Ainsi, installé à ses côtés, j'observe le whisky avant d'en boire une gorgée, appréciant le mélange de saveur dansant contre ma langue tandis que l'alcool, lui, glisse dans ma gorge. Je l'écoute, levant légèrement les yeux en direction du plafond alors qu'il parle de mon père. Serait-il en train de me prendre pour un idiot qui veut donner son argent à tout le monde pour se faire des amis ? Considérons que je n'ai pas besoin de ça, pourquoi devrais-je payer tous ses verres ? Pour ne pas culpabiliser ? Il faut savoir assumer ses conneries et ses mouvements, la culpabilité n'existe pas... Pour aider une connaissance amical ? Ce serait peut-être le plus simple et celui qui ne possède pas de contre-exemple. Je sors alors un zippo de ma poche, le faisant claquer un peu avant de prendre la parole.
« Il y a quelques minutes j'étais trop pompeux, maintenant je suis assez bien pour payer tes coups ? Il faudrait que tu revois tes manières pour demander un service, ce serait bien. » Je le fais à nouveau claquer, avant de le ranger dans ma poche, m'installant alors véritablement à ses côtés. « Mais soit, je ne vais pas t'attaquer alors que tu es déjà à terre. Par contre, ne me prends pas pour ton distributeur, car je sais avoir un portefeuille en peau de hérisson que je suis contrarié. »
J'observe les alentour, après avoir fait signe au patron que je payerais à la toute fin. Le décor médiéval et l'ambiance musicale de ce pays que j'affectionne me ravie, avouons le... D'ailleurs je ne peux pas empêcher, dans ces lieux, de retrouver certaines habitudes d'Ecosse. Bien que, n'en doutez pas, j'aime beaucoup de choses qui n'ont rien à voir avec ce pays. Posant mon verre, j'attrape le paquet de cigarette de mon compagnon de boisson, je lui paye bien les verres je peux au moins en avoir une pour moi. Le regardant à nouveau, je fais tourner la clope entre mes doigts tout en disant.
« Et que nous vaut ce caractère infernal et cette envie de boire à en crever ? »
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(✰) message posté Mar 25 Nov 2014 - 18:42 par Invité
Scottish boy - Scottish bar ; “Some of us look for the Way in opium and some in God, some of us in whiskey and some in love. It is all the same Way and it leads nowhither.” ✻ Je souris à sa remarque. Décidément, son arrogance était la qualité que je préférais le plus dans sa personnalité. J’étais bien placé pour savoir qu’arborer le masque de l’indolence cachait bien des supplices, mais Dimitri ne laissait rien transparaître de tout cela. Je le fixais à la fois enchanté et charmé par sa prestance princière. Il était à l’image des grands aristocrates d’une autre époque. Ses cheveux ténébreux retombaient sur son visage vil, lui donnant des faux airs démoniaques – mais je savais, ou plutôt je pressentais, qu’il n’était pas complètement mauvais. Il y’ avait beaucoup de mal, et un fond de bonté. Je levai les yeux au ciel avec désinvolture.
« Loin de moi l’idée de te vexer, l’ami. » Répondis-je dans un ton théâtrale volontairement snob. Je me plaisais à le taquiner sur ses origines. Je pouvais être subtilement insultant, mais j’appréciais les quelques blancs et les silences qui ponctuaient nos conversations stériles. Il ne s’agissait jamais de lui ou de moi – ni de l’actualité du monde. Les mots s’enchaînaient sans sens et l’alcool coulait à flot. Que demander de plus ? Je me penchais, mimant ses gestes, et saisissant un fond de whisky à mon tour. Ma gorge s’était habituée aux brûlures de l’alcool, mais mon cerveau continuait à se noyer dans l’insouciance de mon ivresse. Mon accent rafistolé prenait de plus en plus le dessus, soulignant le ridicule de la situation. Je ris d’un air sournois.
« Je croyais que tu n’étais pas vexé ; aurais-je à mon plus grand malheur froissé le seigneur ? » Me moquai-je de lui. « Disons, que tu payeras mes verres et que je payerais les tiens. Ce compromis me semble plus … amical. Le whisky est meilleur lorsqu'offert. Ne partages-tu pas mon avis ?»
Je louchai des yeux en direction de la bouteille. Mes muscles étaient tout à coup lourds, mais si je me concentrais assez, je pouvais encore toucher les objets avec précision. Je souris en me servant à nouveau, sans perdre une seule goutte d'alcool! Un exploit ! Mon compagnon claqua encore son zippo, m’extirpant de mon univers imaginaire. J’étais reconnaissant qu’il me perturbe ainsi. Penser, était un luxe que je ne pouvais pas me permettre ce soir. Il saisit une cigarette avec subtilité. Je fis de même.
« La vie ! » Répondis-je avec un entrain sur joué. « La vie fermente tous mes désirs d’autodestruction. N’est-ce pas beau ? »
Je posai mes deux coudes de part et d’autre du cendrier, comme pour marque mon territoire. J’inhalais les filets de fumées avec avidité. Je ne désirais que le répit de l’âme, et l’indifférence du cœur. Mon genou me lança douloureusement. Je gémis en me replaçant sur mon tabouret. Les rythmes du celte écossais devenaient de plus en plus bruyants – Je regardais Dimitri au coin.
« Et toi ? Que fais-tu dans un endroit aussi pourri ? »
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(✰) message posté Jeu 8 Jan 2015 - 17:11 par Invité
« Ainsi, la vie est une muse, soufflant à ton oreille l'inspiration pour les actes les plus vicieux et le comportement le plus autodestructeur... C'est un bien beau paradoxe, beau par la mélancolie et la tristesse que cela peut apporter. »
Je tourne mes yeux en direction de cet écossais aux idées sombres, faisant tourner ma cigarette entre mes doigts. J'observe la cendre s'activer sur sa cigarette tandis qu'il fume, remontant mes yeux jusqu'à ses yeux, ne pouvant cacher un sourire étrange sur mon visage en détaillant l'expression sombre, ce vide qui pourrait me faire penser que cet homme est le personnage parfait pour porter le statut d'esprit nihiliste... Rien que ses mots, ses regards, me permettent de sentir le vide qui existe en lui. Est-ce une suite d'événement ou un simple rejet du monde tel qu'il est... ? Peut-être tout à la fois. Alors que je détourne légèrement les yeux, une pensée, non une certitude naît dans mon esprit... Il y a tout de même quelques points communs qui forment un lien entre lui et moi.
Laissant la fumée s'envolée dans l'établissement, je bois une gorgée de whisky, profitant de la sensation à la fois douloureuse et agréable de la liqueur glissant au fond de ma gorge. L'ivresse est-elle le moyen de vaincre tous les démons qui composent notre existence ? Non, bien sûr que nous... l'ivresse ne fait que modifier la perception du monde pendant un temps assez court... Rien que boire deux ou trois verres vous rend légèrement plus chaleureux, ou bien plus sombre selon votre propre psychologie. Mais au final, les seules choses concrètes qui naissent d'une prison importante d'alcool sont les problèmes qui peuvent en résulter, médicaux ou sociaux, et le mal de tête le lendemain matin... Enfin, cette petite modification de la perception pourrait toujours m'être utile pour rompre les liens avec ma famille... Quoique. Non, je connais parfaitement mon père, il arriverait à trouver une parade pour toujours patienter. Ce serait bien qu'il comprenne que cette existence n'est pas faite pour moi... Elle est bien trop optimiste à mon goût et repose sur des concepts mettant en scène une immortalité factice, celle des noms et des dossiers.
Enfin... je tourne les yeux vers Julian alors que ce dernier me demande ce que je fais dans cet endroit. Passant la main dans mes cheveux, je regarde à nouveau l'environnement dans lequel nous nous trouvons... Je connais la réponse, celle-ci est tellement facile. C'est parce que je commence enfin à briser cette barrière dont je parlais il y a peu... bien qu'il me semble que cela fasse maintenant une éternité. Faisant tourner le verre ainsi que l'alcool à l'intérieur, je tire un peu sur la cigarette avant de parler, avec cette même voix qui se veut, depuis quelques années déjà, à la fois froide et hypnotique...
« Chaque jour, tu te lève... entrant dans le bureau qui t'es dédié au Times, et travaillant sur certains articles, donnant ton avis sur l’actualité, donnant ton avis sur les crimes qui ont pu être commis, sur les événements positifs qui se sont déroulés... Et dans cette routine s'installe aussi la fin de journée, lorsque tu oublie cette fausse impression d'exister. » Je laisse des cendres tombées, tandis que je bois une nouvelle gorgée, jouant encore quelques secondes avec le silence. « C'est ce que je fais ici. J'ai passé ma journée à porter le politiquement correct que l'on veut que je porte... Ici, ou chez moi, ou avec un homme, quelque soit l'endroit, à partir d'une certaine heure, je brise cette image que je forme lorsque je dois rencontrer des acheteurs, ou des collectionneurs... C'est un retour à nos véritables passions, celles de l'ombre. Considérer le monde comme un simple jeu, pensez aux trésors que je peux découvrir et qui me donneront une vie, pendant un instant, avant de disparaître. »
Négatif, pessimiste.. j'ai toujours considéré le monde d'une manière froide, c'est ainsi que je vois les trésors : ceux ci ne sont pas éternels, tout comme nous, pauvres êtres humains. Tout doit disparaître un jour, alors il faut savoir comprendre ses propres désirs et les assouvir car au fond, personne ne vous donnera ce qui vous manque. Enfin, je baisse les yeux sur sa cuisse, buvant une nouvelle gorgée avant de faire signe en direction de la zone douloureuse de l'homme.
« Veux-tu quelque chose contre la douleur … ? »
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(✰) message posté Ven 23 Jan 2015 - 23:41 par Invité
Scottish boy - Scottish bar ; “Some of us look for the Way in opium and some in God, some of us in whiskey and some in love. It is all the same Way and it leads nowhither.” ✻ Sa voix glissait vicieusement sur ma peau profanée avant d’accrocher mon âme esseulée. Dimitri avait l’art de la parole et le charme du diable. Je vouais un culte au désespoir et aux idées noires, mais notre amitié était bien différente de tout ce que j’avais bien pu connaitre par le passé. Il me poussait vers les limites de mes retranchements sans jugements, sans fausse moralité. Il me poussait car il était au bord du même gouffre, défiant l’abysse sombre et ténébreux du regard – mais s’il avait l’œil plus aiguisé, il verrait lui aussi, que le monde était tout le temps en mouvement. Mes idées tournoyaient autour de ma tête comme l’essence libre et puissante du philosophe, avant de s’effondrer affligées par la réalité d’une vie que j’exécrais tant. « Ainsi parlait Zarathoustra ; L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur. » » Renchéris-je d’un air pieux avant de retrousser mes manches. Je me préparais inconsciemment au combat des vanités avec cet esprit rebelle et pédant que j’appréciais sans doute plus que nécessaire. Ma langue claqua contre mon palais, et je réalisai que ma bouche était tout à coup sèche de mots. Je pris une grande inspiration en buvant une gorgée de whisky. « Il se trouve que j’ai cessé d’aspirer au meilleur. Je sais que le surhumain est dépassé parmi les Hommes. C’est l’ère de l’égoïsme et non de la perfection, ce concept bien que très inspirant est condamné avec l’humanité à dépérir lentement. » Mes doigts engourdis emprisonnèrent ma cigarette et je tirai une nouvelle latte. Mes lèvres gercées se crispèrent en suçant presque mon filtre – j’étais avide de poisons et de mélancolie, mais surtout je voulais étourdir mon esprit volatile et succomber aux bassesses de l’existence telles qu’elles se présentaient. Un sourire narquois déforma mes traits imperturbables, et je pris la figure aliénée de l’écrivain désabusé que j’affectionnais tant.
Dimitri semblait me narguer à chaque fois qu’il m’adressait un regard, ou un soupir. Je clignai des yeux en me redressant dans ma posture. « Je ne commente que l’actualité financière.» Fis-je remarquer avec impudence. « Mon sens de la critique se perd dans la sobriété que m’impose le milieu de l’économie. Mes fins de journées ne sont pas des désillusions. Je sais que j’existe toujours – j’existe mal, tel est mon fardeau. » Raillai-je en observant ses cendres tomber gracieusement sur le comptoir. « Les convictions sont des prisons. Je n’aime pas les tiennes ; tu réalises que tu mènes une quête éternelle parsemée de chagrins et d’insatisfactions n’est-ce pas ? Ce n’est pas le bonheur que tu prêches mais l’absence de bonheur. Tu as tout aussi intérêt que moi à rester dans le noir. Je m’égare parfois, et je songe que si je vivais la concrétisation du magnifique espoir, je perdrais cette part de mystère charmante qui me rend si singulier et passionné. Qu’est-ce qu’un philosophe sans la douleur ? Qu’est-ce qu’un écrivain sans la démence ? L’ombre est la nécessité des grands esprits penseurs de ce monde. Le sommes-nous ? » Je souris en crispant une main autour de mon verre. Ma cigarette se consumait à une vitesse vertigineuse avant de disparaitre dans le néant à son tour. Je soupirai avec lassitude.
Dimitri se pencha lentement vers moi. Je fixais son regard captivant, mais malgré mes prouesses littéraires, et mes profonds éclats de génie, je ne parvenais pas à sonder sa personnalité. Il était pessimiste et complexe. Je me surpris à penser que nous n’étions pas ensemble au bord du même gouffre – Dimitri était le gouffre. Il désigna ma cuisse et je baissai les yeux vers mon genou douloureux.
« J’ai besoin de ressentir la douleur pour retranscrire la plus belle émotion au monde – alors non je n’ai pas besoin d’un médicament. Mais il me faut une chirurgie très certainement. » M’amusai-je en passant une main dans ma chevelure de bronze.
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(✰) message posté Sam 24 Jan 2015 - 1:22 par Invité
Some Nights.
Julian & Dimitri
Un sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que mon esprit dévore les paroles prononcées par mon compagnon de boisson. Cette douleur qui parcours son corps, dès que son genoux effectue le plus petit des mouvements, est plus qu'un moyen de « retranscrire la plus belle émotion » comme cet homme aime à le dire. Se sentir vivant dépasse le sentiment, il est comme l’Éther au dessus des nuages, un espace dans lequel des idées, des pensées, des actes, des émotions forment des galaxies, des preuves de la notion d'existence. Mais au final, le vide est l'élément le plus important dans cet espace... et si certains ne peuvent le ressentir, grâce à la douleur, l'amour, ou même l'amitié, moi, je prends en compte cet aspect. Je refuse de dire que je ne ressens pas la beauté de l'amour, ou que je considère l'amitié comme un frein, ce serait bien plus qu'une preuve de manque d'intelligence de le faire. Non, ce que je ressens, envers certaines personnes, me permettent de rester accrocher à cette notion d'existence, à la comprendre. Malgré le vide, l'Espace est emplie d'étoiles, c'est un fait... Malgré mon ombre, je sais qu'il y a des brèves de lumières, qui me permettent de me sentir vivant...
Je remarque que mon verre est vide, alors, j'attrape la bouteille, versant ce whisky dont je porte le nom à l'intérieur. Les mots de Julian résonnent dans mon esprit... Cet homme à un pouvoir spécial sur moi, oui, je l'avoue... Ce n'est pas lié à sa plastique agréable faisant de lui un homme avec qui j'aimerais partager une nuit de luxure, mais à son esprit. L'ombre qui l'entoure, l'ombre qui forme son être... Pourtant, malgré tout le respect que j'ai envers cet esprit, je ne peux m'empêcher de ne pas être forcément d'accord avec l'un des mots qu'il emploie. Éternelle... Je glisse une gorgée d'alcool entre mes lèvres, mon regard se perdant ensuite sur la bouteille...
« Il n'y a pas d'éternité... C'est ce qui permet au philosophe de souffrir et à l'écrivain de sombrer dans la démence. » Je pose le verre, avant de poser mes yeux sur les siens, sentant un faible sourire sur mes lèvres. « Je conçois que le bonheur est une simple chimère... Je ressens à travers certains actes la vie en moi, par l'ombre que je partage avec toi, par la dépravation... Mais qu'importe ce qui me permet de vivre, rien n'est éternel, même le chagrin. Il serait intéressant de dire... que je considère que l'Homme n'existe qu'aux moments dans lequel il ressent le chagrin, la tristesse, la douleur, la joie ou n'importe quelle émotion. Tant que cette petite étoile n'existe pas, l'Homme avançant n'est qu'un Néant attendant la prochaine lueur. Il n'y a rien d'éternel... Tout est une suite d'étape, se terminant par la Mort. » Une nouvelle gorgée, mon regard se perd à nouveau sur la bouteille. « Je réalise, comme toi, que le monde n'est qu'une succession d'imperfection, qui coexistent avec le mouvement perpétuel du temps. Penses-tu que nous sommes seulement entrés dans l'ère de l’égoïsme ? Je pourrais te dévoiler des secrets qui briseront les rêves de plusieurs personnes... »
L'image de mon père revient hanter mon esprit, ou plutôt l'image du monde dans lequel j'ai été élevé. Oui, la société idéale n'existe pas, elle n'a jamais existé : le monde a vécu des ères, avec des pics dans l'art, dans l'utilisation de l'imagination. Ces rares êtres supérieurs sont des Hommes comprenant la vérité et immortalisant soit leur vision d'un monde meilleur, soit la réalité en mettant en scène des univers sombres, des démons et des monstres meurtriers. Le monde change, la société elle, reste la même. Mais même l'éternité n'existe pas dans ce concept, car au final, ce monde finira bien par faire son temps. Enfin, je doute être là à ce moment... Mes yeux glissent à nouveau sur son genoux... Ainsi, cette douleur est pour lui un moyen de connaître une émotion... Cela pourrait, à mes yeux, plus être un fardeau que l'on tire, bien que cela soit, d'une certaine manière, une autre façon de se sentir vivant. Remontant les yeux vers lui, je laisse échapper un petit rire.
« Tu sais, Julian... je vais peut-être brisé un tabou entre nous, mais je dois te dire que je t'aime bien... Tu es comme ces artistes, philosophes et écrivains que j'admire... Tu me permet de ne pas oublier mes savoirs interdis... »
Je bois à nouveau une gorgée de whisky, avant de poser le verre, soupirant doucement, à moi-même. Il est peut-être une des personnes qui me permet de ne pas sombrer dans la folie... Mais, entre nous il y a toujours eu ces paroles, ces échanges sombres.
Emi Burton
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(✰) message posté Mar 27 Jan 2015 - 0:06 par Invité
Scottish boy - Scottish bar ; “Some of us look for the Way in opium and some in God, some of us in whiskey and some in love. It is all the same Way and it leads nowhither.” ✻ Je n’avais pas délibérément choisi de sombrer dans l’abysse. Ma curiosité m’avait poussé hors des limites et durant mon long périple pour trouver les réponses aux questions existentielles de la vie, je m’étais découvert une part d’ombres et de délices tout à fait exquise. Je peinais à retrouver la clarté du jour ou à concevoir une vision meilleure. Je savais que le monde cachait autant de diversités que de lumières, mais je refusais de me laisser impressionner par les éclats de l’espoir. Mon cœur meurtri était en suspens dans le vide, malmené par mes enchainements philosophiques et mes humeurs vaseuses. Si l’alcool avait le pouvoir magique de panser les blessures, je serais guéri depuis bien longtemps ou peut-être aurais-je laissé tomber la boisson de peur de connaitre le bonheur. Je crispai ma mâchoire en secouant la tête. L’ivresse avait un effet étrange sur mon cerveau ; je me sentais à la fois engourdi et surpuissant. « Je pense que Nietzche était bourré quand il a inventé tous ses concepts. » » Marmonnai-je dans ma barbe avant de me retourner vers mon ami. Dimitri remplit mon verre et je lui souris d’un air ravi, il avait le don de fermenter toutes pulsions malsaines. Quel être vicieux, et tout à fait charmant ! « Des fois j’ai l’impression que tu t’avances dans tes propos uniquement pour me contredire. Ce n’est pas très perspicace de songer à l’éternité comme une perpétuité de la vie. Si je m’avance droit vers le poignard acéré de mon ennemi, ne crois-tu pas que j’envisage la mort ? Être là pour toujours, c’est possible quand on assez d’audace pour marquer l’humanité. » M’enquis-je en joignant les deux mains contre mon ventre, mimant ainsi plusieurs coups mortels. « Si je pouvais avoir un portrait qui veillerait à ma place, je pourrais vendre mon âme comme Dorian Gray mais je sais que la douleur superficielle aurait raison de ma vivacité. Vois-tu l’éternité n’est pas une question de vie ou de mort. Je veux rester même lorsque mon âme sera partie. Il y’ a cette obsession pour la reconnaissance qui va au-delà des concepts de littérature. C’est pour cela que je me suis orienté vers l’écriture. Les grands prophètes de la philosophie sont partis, mais les partisans de leurs idées sont toujours là – regarde toi feignant le nihilisme comme si tu en étais le créateur ultime. Regarde-moi aussi désespéré que désespérant, m’accrochant aux chimères d’un livre que j’ai lu lorsque j’étais trop jeune pour réellement l’apprécier. » Je ris avec légèreté en vidant mon fond de whisky. Ma gorge s’était peu à peu habitué aux brûlures, tout comme mon esprit commençait à prendre ses aises dans ses égarements intellectuels. Il n’y avait qu’avec Dimitri que je pouvais exposer mon adoration effrayante pour les ténèbres. Je fis la moue en m’éloignant légèrement du comptoir.
Il était imperturbable avec sa stature éloquente, et ce faux semblant de perversité qui brillait au coin de ses sourires. Mon cœur se serra, exalté par ses compliments. J’étais très réceptif aux belles paroles lorsqu’elles étaient correctement agencées. « Attention Dimitri ; je suis une personne que l’on peut facilement corrompre. Ne flatte pas trop mon égo, je pourrais te décevoir. » Raillai-je avec subtilité. « Tes savoirs interdits ? » Marmonnai-je à sa suite. « Pourquoi tes savoirs seraient-il interdis et pas les autres ? » La musique celtique raisonna d’un coup, transcendant dans l’ambiance morose du bar. Je gigotai sur mon siège avant de taper du pied par réflexe. Mes origines avaient une façon étrange de s’exprimer ; je n’étais pas particulièrement fier d’être écossais, mon arrogance n’engageait que mes propres talents ; la rédaction.
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(✰) message posté Lun 9 Mar 2015 - 18:03 par Invité
Some Nights
Julian & Dimitri
Je fais tourner l'alcool dans mon verre après l'avoir à nouveau vidé et rempli, bloquant mon geste lorsque j'écoute les propos de mon compagnon de boisson. Je baisse alors les yeux, bougeant doucement la tête de droite à gauche en laissant échapper un soupir. Il est vrai qu'il existe une immortalité que je n'ai jamais attaqué, mais, en ce jour, peut-être depuis longtemps peut-être, j'ai oublié son existence. L'immortalité, l'éternité d'un savoir ou d'un talent, d'une beauté. Mon père conserve depuis qu'il dirige le clan Wheeler une collection de manuscrits – j'ai d'ailleurs eu la chance d'en avoir un entre les mains, cela fût mon premier vol -, une collection qu'il garde jalousement, non pas pour les savoirs mais pour la valeur qu'ils ont. Certains pourraient dire que je n'ai rien à redire, car certains de mes actes font que je me fais de l'argent en achetant et revendant certaines de ses œuvres... Mais l'avarice ne fait pas parti de mes défauts. Pourquoi ai-je oublié ceci... ? Peut-être parce que je me suis moi-même perdu dans cet esprit dépravé et sombre qui s'est peu à peu installé en moi, sous mon ordre. Ou peut-être que j'ai tellement vu mon père se vanter de sa collection, s'asseyant à son bureau tel un roi au centre de sa salle aux trésors... Mais, je le répète, qu'importe ce que mon esprit peut contenir, il ne contient pas l'avarice. Je laisse échapper un sourire sur mes lèvres, offrant un regard quelque peu vaincu à mon compagnon de boisson, avant de prendre une gorgée.
« C'est ironique... Je parle du savoir et de la beauté des arts et j'en oublie leur essence... celle de perdurer à travers les ères. Merci pour ce rappel Julian... Je te revaudrais ça, un jour. »
Je ferme mes paupières tandis que j'écoute la musique celtique s'élever dans l'établissement, mon index venant tapoter mon verre, tandis que j'écrase la cigarette, inspirant pour profiter de ses dernières bouffées toxiques. L'avarice ne fait pas parti de mon esprit... mais certains pourraient dire que je suis victime de ce que les Anciens nommaient « l'acédie »... La Paresse Spirituelle. Avant de définir la simple paresse, l’oisiveté, ce vice était décrit comme l'éloignement de la prière, l'ennui, une forme de mélancolie, de tristesse. Philosophes et saints ont donnés une raison à l'existence de ce « mal spirituel » comme certains aiment à dire... Des personnes qui ne veulent pas se soumettre à l'existence de Dieu lui-même, ce genre de choses... Enfin, je ne suis malheureusement pas homme à croire en une puissance supérieur capable de décider de la Vie et de la Mort. C'est vrai... je considère les religions monothéistes comme un peu trop ennuyantes, et dangereuses. Si je devais faire un choix, je préférerais croire en l'existence de plusieurs souverains célestes et chthoniens, tels les Antiques Égyptiens, Grecs, Romains, ou même Maya et Aztèques. C'est peut-être pour cette raison que j'apprécie l'art, car celui-ci donne la possibilité à plusieurs êtres, existences, mondes... Je coupe mes pensées en buvant une gorgée de whisky, observant la bouteille avant de tourner les yeux vers Julian... Il est vrai que je n'ai pas encore répondu à sa question... Attrapant la bouteille, je verse dans son verre vide une nouvelle dose, avant de reprendre la parole.
« Pourquoi je parle de savoir interdis … ? En fait l'expression n'est pas de moi, j'ai trouvé qu'elle convenait parfaitement à l'environnement dans lequel j'ai vécu. J'ai découvert ce terme lors de mon enfance. Lorsque j'étais jeune, une fois par an, pendant l'Automne, j'avais le droit à deux semaines de vacances, hors de la maison principale et des maisons secondaires. Sans entrer dans de long et inintéressant détails, j'avais ce droit car mon père souhaitait que, pendant deux semaines, il n'est pas à s'occuper de mon éducation. Je parle dans des périodes hors scolaires, bien entendu... En tout cas, tout ceci mène à l'endroit où je passais mes vacances : je choisissais toujours d'aller chez un cousin de ma mère, une écossaise. Il vivait dans l'un des plus petits villages de l'île Islay... là où ce whisky a été distillé. Celui-ci est du Bowmore... ce pub est très bien fournis. Enfin, passons. » Je bois une nouvelle gorgée du breuvage, avant de faire glisser le liquide sur les parois de verre, en avant et en arrière. « J'avais l'habitude d'aller chez lui car une petite partie de moi, très profonde, était fascinée par ce personnage, et par sa bibliothèque. Pourtant j'étais jeune... très jeune... mais j'ai vite appris à apprécier cet homme. Je pense que... à cette époque, il était la seule personne avec qui j'arrivais à être un peu moi-même. On ne se disait pas grand chose, il avait ses habitudes et ne les modifiais en rien pour moi... Lorsque j'avais 13 ans, j'ai découvert deux choses, chez lui : le goût du whisky écossais, et enfin un écrivain américain à la fois sombre et très appréciable... Howard Phillips Lovecraft. » Je ferme mes yeux, laissant le silence reprendre ses droits pendant de rapides minutes, appréciant dans mon esprit ces souvenirs, ces premières lectures. Ouvrant mes paupières, je tourne les yeux en direction de mon compagnon de boisson, avant de faire tourner ma cigarette, lui souriant doucement. « Dans ces œuvres, si tu ne connais pas, Lovecraft met en scène un panthéon de l'horreur, des créatures nommées « Grands Anciens ». Il joue avec la limite de la connaissance humaine sur la réalité et crée un univers dans lequel dépasser cette limite entraîne la folie, car la découverte de ces éléments interdis permet de faire rencontrer la vie des personnages avec l'existence de ces créatures dégénérées. C'est de là que j'ai puisé ce terme, savoirs interdis. Loin de moi l'idée de dire que je suis touché par une maladie mentale liés à une connaissance bien plus importante de certaines mécaniques, mais … lorsque l'on parle de complots, de corruptions, de contrôle de marchandises, de productions... j'ai vécu à l'intérieur de tout ceci. J'ai aimé cette expression parce que, j'ai considéré que les secrets, les savoirs, que ma famille possèdent, et d'autres gens à travers le monde, font que les personnages qui se penchent sur ces connaissances ne peuvent se passer d'autres choses. Parce qu'ils ont ces secrets, ils veulent dominer, tout en devenant plus avare et envieux. Ils sont à la fois marionnettiste et pantin... une ironie assez délicieuse. La famille Wheeler... Il y a beaucoup de choses à dire sur cette famille faisant partie de la noblesse et des cercles les plus restreints de la société. »
Je dépose mon verre, faisant tourner la cigarette entre mes doigts, avant de regarder Julian. Je laisse échapper un simple rire avant de lever les yeux en direction du plafond, repensant à ces vacances. Deux semaines par années, le reste du temps je devais être ce que voulait que mon père soit. Enfin, je n'ai pas à me plaindre... au final, j'étais content de n'avoir que deux semaines, cela me permettait de ne jamais trop m'ennuyer. Tandis que le cousin de ma mère buvait son verre, je me promenais. Tandis qu'il se promenait, je me perdais dans les ouvrages sombres qu'il a réussi à récolter pendant sa morne existence. Et ma présence ne semblait pas le déranger... vu qu'à sa mort, j'ai hérité de toute cette collection : Lovecraft, Poe, Oscar Wilde, et autres écrivains, ainsi que des livres faisant de vagues théories sur des sujets tous les plus surprenant. Ma bibliothèque est fière de posséder ce savoir. Levant la main pour commander une autre bouteille au barman, j'observe ensuite ma cigarette être peu à peu consumée, prononçant alors quelques mots pour mon comparse.
« « N'est pas mort pour toujours qui dort dans l'éternel... Mais d'étranges éons rendent la Mort mortelle. ».. Une citation provenant d'une des œuvres de Lovecraft. »