(✰) message posté Mer 15 Oct 2014 - 23:34 par Invité
The best things in life are unexpected.
Raylan Malekith & Locke Stjerners
Because there were no expectations. ✻✻✻ Je soupirais légèrement en prenant la route du travail, au matin. Je m’étais finalement habitué au rythme de Londres, pour moi qui avait vécu toute ma vie en Norvège et où les grandes villes n’étaient rien comparées à la capitale de l’Angleterre c’était un changement assez radical. La vie était plus chère aussi, et ce n’était pas franchement pour me plaire. Mais j’aimais bien Londres, son atmosphère. J’avais l’impression que mon passé n’avait plus aucune prise sur moi ici, et quelque part ça me faisait du bien. Il ne manquait plus que je réussisse à faire ce que j’étais venu faire ici à la base, et je pourrais peut-être dire que c’était parfait. Je jetais un coup d’œil à ma montre en m’arrêtant à un feu rouge, mettant un pied à terre. J’étais un peu loin du Starbucks dans lequel j’avais été accepté comme employé, mais au moins je voyais un peu la ville et je prenais l’air pendant mon trajet à vélo. Quelques fois j’avais l’impression d’étouffer avec toutes ces personnes, ces bâtiments, mais je faisais avec. J’allais m’habituer, surtout si je devais habiter ici pendant des années encore. Et je ne comptais absolument pas repartir tout de suite de toute façon. En arrivant au travail, je sentais encore venir l’une de ses innombrables journées à ne rien faire d’autre que ce que l’on me demandait de faire. Tant que j’étais payé je n’allais pas me plaindre tout de même, mais je n’aurais pas craché contre un métier un peu plus… palpitant. En enfilant ma tenue de travail, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer que j’aurais pu être ailleurs, à voyager autour du globe, ou alors découvrir des choses sur l’histoire, l’astronomie, ou bien d’autres projets qui se chamboulaient dans ma tête et qui n’aboutiraient certainement jamais. Je m’y étais fait depuis le temps, le monde n’était pas une machine à exaucer les vœux. Si je pouvais simplement vivre correctement, ça me suffisait pour l’instant. J’avais du mal à joindre les deux bouts pour l’instant, mais avec l’emménagement c’était normal, ça s’arrangera rapidement. La journée commença, et j’enchaînais les commandes, souriant parfois à quelques prénoms, bien qu’avec le mien il n’y avait pas de quoi. Je savais bien que certaines personnes, souvent en groupe, aimaient bien plaisanter sur le patronyme qu’ils donnaient, pour l’avoir souvent fait moi-même. Je n’aurais jamais vraiment cru me retrouver à la place du pauvre serveur qui devait essayer de retranscrire le plus fidèlement et le plus rapidement possible un nom qu’il avait parfois du mal à comprendre.
Au final, la journée ne passa ni rapidement ni lentement, et mes mouvements devenaient de plus en plus machinaux au fur et à mesure que les heures passaient. J’arrivais finalement à la fin de mon service, et je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil plein d’espoir à l’horloge, espérant que ses aiguilles avancent plus vite. J’attrapais finalement un gobelet pour un café qui venait de m’être commandé, avant de demander un peu brusquement le nom de la personne. Alors que l’homme me répondait, je me figeais quelques secondes, crispant mes doigts sur mon stylo, ayant à peine eu le temps d’écrire un « R ». Ces six lettres me parlaient un peu trop. Je relevais légèrement les yeux, et mon cœur rata un battement en me rendant compte qu’il s’agissait bien du seul et unique Raylan que je connaissais. Je restais sans bouger pendant quelques secondes avant qu’un collègue ne me donne un coup de coude dans les côtes. Je fis un sourire que j’espérais être convaincant avant de finir d’écrire son nom, que je connaissais un peu trop bien. Et je passais à un autre client. J’avais eu ma première conversation avec mon frère, et elle était foutrement débile, si l’on s’en rendait compte. « Locke ? Tu vas bien, t’es devenu tout pâle, d’un coup. » Je déglutis légèrement. « Ouais, ça va aller. » « Tu peux partir maintenant si t’es malade. On est pas à cinq minutes près. » Je souris et acceptais immédiatement, jetant un œil sur Raylan, qui semblait avoir décidé de passer un peu de temps dans le café. Tant mieux. Je me changeais plus rapidement que jamais, et finit par ressortir, habillé normalement cette fois-ci, repérant la table où il était assis. Je restais quelques secondes sans bouger, à le fixer sans vraiment savoir quoi faire. C’était le moment où jamais, sinon j’allais encore le laisser filer, et je n’allais jamais rien dire. J’étais venu à Londres spécialement pour lui parler, j’allais pas laisser tomber aussi près du but, quand même. Je pris une grande inspiration, et franchit à grandes enjambées les quelques mètres qui nous séparaient. Ça me faisait bizarre. Il était mon frère, et je ne lui avais jamais parlé. Je ne savais même pas comment il était, son caractère, ce qu’il aimait. Et pire que tout, je ne savais pas si je devais l’aimer où le haïr. Mais tout ce que je savais, c’était qu’il était la seule famille que j’avais. Je crois. Je m’arrêtais à sa table, restant debout pour l’instant. Je redressais le sac à dos que j’avais mis sur une épaule. Je n’étais pourtant pas timide, mais cette fois c’était bien différent. Allez. « Raylan Malekith ? » Demandais-je finalement, d’un ton hésitant. Et voilà, il était trop tard pour reculer maintenant.
(c) WILD HUNGER
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(✰) message posté Lun 27 Oct 2014 - 15:10 par Invité
Le réveil posé sur la table de nuit, sonna dans un boucan d'enfer, Raylan l’éteignit d'un coup de main sans même relever la tête, il avait mal dormis, son épaule le faisait de nouveau souffrir, il se retourna dans son lit, profitant de quelques minutes supplémentaires, bien qu'il ne travaillait pas aujourd'hui, il n'aimait pas gâcher son temps à dormir, il dormait très peu en général. Il finit par se lever et alla prendre sa douche, laissant couler l'eau chaude sur son corps, tout en massant son épaule douloureuse, sa journée commençait mal. Il sortit de la douche, s'habilla rapidement, enfilant un simple pantalon de jogging et un t-shirt bien qu'il pleuvait des cordes dehors depuis la tempête, il ne supportait pas d'être couvert après tout il venait d'un pays nordique, il ne craignait pas les climats froids, il sortit ensuite faire son jogging pendant une heure. Il revint chez lui trempé mais en forme, il remonta à l'étage reprendre une douche, comme d'habitude puis enfila un nouveau pantalon de jogging et resta torse nu, il faisait chaud dans sa maison et aimait bien se sentir à l'aise chez lui, de plus le simple fait d'enfiler un t-shirt lui referait mal à cause de son épaule. Il descendit à la cuisine, se servit un café et s'installa sur le bar de la cuisine, prit le journal du jour et se mit à le lire. Il finit pas le reposer au bout de plusieurs minutes de lecture, les médias ressassaient toujours la même chose, les conséquences de la tempête, tout ça le rendait mélancolique, il était bien trop sensible en ce moment. Il alluma la télé et tomba sur un match de Handball, il regarda quelques minutes avant de se rendre compte, qu'il ne suivait pas du tout le match, il n'écoutait même pas les commentateurs diffamer sur l'équipe perdante. Il éteignit la télé et se dirigea au sous-sol dans sa salle de boxe, il avait besoin de sa dose de défoulement chaque jour, il le faisait généralement le matin, histoire de supporter le quotidien. La journée défila et il décida de sortir prendre l'air, profiter des derniers rayons de soleil, l'hiver arrivait à grand pas. Il s'arrêté au Starbuck comme à son habitude, et se posa à une table après avoir commandé son café habituel sans même lever la tête vers le serveur, ses gestes devenaient de plus en plus automatiques. Les yeux rivaient sur son iphone, il ne vit pas le jeune homme s'approcher, bien qu'il sentit sa présence, il ne daigna relever la tête qu'à l'entente de son nom, il connaissait très peu de personne ici et cette voix lui était totalement inconnue. ses yeux se relevèrent vers la personne qui venait de l'interpeller, et se figèrent un moment en croisant les siens. Ce regard, cette couleur si spéciale, il ne la connaissait que chez une seule personne, non c'était impossible. Il reprit finalement ses esprits et répondit dans un grognement "Ouai peut-être bien, c'est pourquoi ?"
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(✰) message posté Jeu 6 Nov 2014 - 22:23 par Invité
The best things in life are unexpected.
Raylan Malekith & Locke Stjerners
Because there were no expectations. ✻✻✻ On ne se ressemblait pas beaucoup. Et il était infiniment plus musclé que moi, qui n’étais qu’un sac d’os malgré mes entraînements quotidiens. Alors que je me rapprochais de lui, mon cœur battait de plus en plus vite. Il ne me voyait pas, les yeux rivés sur son téléphone, et je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si Raylan était un nom rare ou commun. Je n’en avais jamais rencontré d’autre, mais… si c’était bien lui, mon frère, je n’aurais jamais cru le rencontrer à mon travail. Alors que je lui demandais confirmation sur son nom, j’étais dans l’incapacité totale de penser à autre chose. Je ne savais même pas comment réagir. Et puis si ça se trouve, il réagirait mal. Qui sait. Etait-il au courant, d’ailleurs ? Trop de questions se bousculaient dans mon cerveau. « Ouai peut-être bien, c'est pourquoi ? » Je me raidis légèrement, mon cœur s’emballant un peu plus. C’était bien lui. Celui pour qui j’avais tout plaqué, toute ma vie en Norvège, pour venir dans un pays que je ne connaissais pas, alors que je ne l’avais jamais vu et qu’il n’était probablement pas au courant de mon existence.
Sentant que je ne pourrais pas rester debout très longtemps, je pris un siège pour m’asseoir à sa table. Il n’avait pas l’air de très bonne humeur, aussi je me dis que je devrais faire un peu plus rapidement, pour les explications. Mais avant ça, je ne pouvais pas m’empêcher de le dévisager, cherchant les similitudes entre nous. Ses cheveux et ses yeux étaient plus clairs que les miens, et malgré le fait qu’il soit bien plus massif que moi, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que nous avions la même forme du visage, les mêmes pommettes… J’imaginais sûrement beaucoup de choses, mais tant pis. « Je… » Ne savais absolument pas quoi dire. Je déglutis. Je ne pouvais tout de même pas lui annoncer comme ça que j’étais son frère, non ? J’inspirais à fond, avant de fouiller dans mon sac, parlant en même temps. « Mon visage ne doit rien vous dire… Je m’appelle Locke. Locke Stjerners. » Le vouvoiement m’était venu machinalement, et le stress faisait remonter mon accent norvégien. Avec mon nom de famille, il devait maintenant savoir d’où je venais, uh… Je sortis mon portefeuille, les mains tremblantes. « J’ai grandi en Norvège, en orphelinat… Sans personne, jusqu’à récemment. » Merde, mais qu’est-ce qu’il devait s’en foutre de ma vie ! Putain, dépêche-toi de sortir ce foutu papier. J’avais la bouche sèche, et dire que d’habitude je pouvais modeler les expressions de mon visage à ma convenance. Ça m’était totalement impossible dans l’immédiat, et j’avais du devenir blanc pâle. Deux semaines en avance pour Halloween, génial. « Enfin… Il y a quelques mois, on m’a annoncé que… j’avais un… un frère. » Bafouillais-je en réussissant finalement à attraper le vieux papier où était inscrit son nom, qui trainait depuis tant de temps dans mon portefeuille. Toujours tremblant, je le lui tendis, mes yeux plantés dans les siens, observant sa réaction.