"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici « It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) - Page 2 2979874845 « It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) - Page 2 1973890357
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« It was like a time bomb set into motion. » (Kaspana)

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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 22:59 par Invité
Parfois, elle aussi devrait apprendre à mettre des barrières entre ses pensées et sa bouche. Parce que ça, c’était pas prévu. D’autant plus que la réaction de Kaspar est… flippante. Sérieusement, Ivana se demande s’il ne va pas faire un arrière cardiaque dans la minute qui suit. Et question « gestes de premier secours », elle n’est peut-être pas la personne la plus compétente de l’immeuble pour s’en charger.
Tout en terminant son art comestible, la jeune femme se permet de se servir dans le plat pour calmer son estomac qui ne cesse de crier famine depuis qu’elle s’est incrustée dans la cuisine. « Un futur plus ou moins proche ? Qu’importe le moment où l’on se trouve. Je VEUX finir mes jours avec toi. » Heureusement qu’elle a fini d’avaler sa bouchée… Dans le cas contraire, elle serait en train de s’étouffer. Paf, la petite Ivana littéralement tuée par un grain de riz. Fin tragique.

Mais rien de tout cela n’arrive. Il faut croire que le hasard tient tout autant qu’eux à ce qu’ils restent ensemble.
Au moins, la réponse de Kaspar a le mérite d’être aussi clair et limpide que sa déclaration précédente, en plus de la laisser sans voix, bouche bée et émue. Contrairement à une Ivana en panique comme la dernière fois qui l’aurait envoyé bouler prétextant qu’il ne pouvait pas savoir tant qu’il n’était pas sorti avec une autre. « Tu ne m’en veux pas tant que ça, alors ? » Pause. « Enfin je veux dire que… Tu me pardonnes assez de mon comportement passé pour me laisser une chance ? » Gênée par le fait de le lui demander à haute voix, elle passe une main dans sa tignasse, puis sur son visage. D’une certaine façon, sur cette erreur de quitter l’autre, on peut dire que nos deux tourtereaux sont quitte. « T’es sûr de ce que tu avances ? Tu vas pas prendre tes jambes à ton coup sachant que ta copine peut partir en vrille sans prévenir si elle n’est pas capable de faire attention à son traitement ? »

Les yeux d’Ivana pétillent. En l’absence de message au cours des derniers jours, elle a cru qu’ils étaient redevenus de parfaits inconnus, repartis pour au moins quatre ans sans se voir, ni se parler. Elle rattrape son œuvre en réglisse qui s’avère être une bague grossière digne d’un enfant de cinq ans qu’elle glisse au doigt de Kaspar. « Ivana Hansen ? » Murmure. « Non ça va, ça sonne pas trop mal. Après réflexion, je veux bien que tu me laisses cette chance. » Dorénavant soignée et stable, elle a retrouvé bonne humeur, joie et rire cristallin. « Promis, on repart sur les mêmes bases. On prend notre temps et on se fait confiance. » Après tout, qu’elle le veuille ou non, elle n’a plus rien à lui cacher : il l’a vue nue, sa bipolarité, il est au courant, surement comme le tiroir où elle range ses sous-vêtements. La jeune femme se blottit contre lui, sans prendre en compte les besoins de son pauvre estomac passé au second rang.
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 10:53 par Invité
Il fallait dire, Ivana m'avait un peu posé une question bête comme le disait ma grand mère avant. Je venais de lui avouer que je l'aimais. C'était pas qu'une simple attirance, un truc ridicule, le genre où je changerais d'avis du jour au lendemain. Non. Je l'aimais passionnément. Je savais pas ce qui me faisait autant l'aimer comme ça, mais je n'avais de yeux que pour elle et c'était très fort. Avec elle je me sentais tellement bien, c'était comme si le paradis s'était reconstruit à chaque fois que j'étais à ses côtés. Grâce à elle, j’étais dans un autre monde, où la misère n'existait pas. J'avais l'impression de vivre, de respirer, de profiter. Le plaisir.
Il était vrai que l'idée qu'elle ne partage pas la même chose que moi me chagrinait. Songer au fait qu'elle préférait voir ailleurs me brisait le cœur, mais qu'y pouvais-je? Je n'allais pas la forcer, jamais de la vie. Peut être un jour futur, qui sait, je revivrais ce que j'avais vécu quand nous étions ensemble. Ça avait duré peu de temps, mais ça avait été les plus beaux jours de ma vie.

Ainsi, je lui avais fait comprendre que je ne "voudrais" pas finir mes jours avec elle, mais que je le "voulais", dès maintenant et pour toujours. Ce n'est pas quelque chose que je pouvais conjuguer au futur, alors que je l'aimais au passé, au présent et au futur.

« Tu ne m’en veux pas tant que ça, alors ? » s'étonna-t-elle.  « Enfin je veux dire que… Tu me pardonnes assez de mon comportement passé pour me laisser une chance ? »
- Tu me l'a bien donné la mienne, de chance, répondis-je en faisant référence au moment où nous nous étions mis ensemble. "Et je te la donnerais autant de fois qu'il faudra. Mais essaie de ne pas trop me briser le cœur, ça fait un peu mal tout de même."
« T’es sûr de ce que tu avances ? Tu vas pas prendre tes jambes à ton coup sachant que ta copine peut partir en vrille sans prévenir si elle n’est pas capable de faire attention à son traitement ? »
Je la regardais avec de grands yeux. Cela semblait vraiment l'affecter. Je ne savais pas exactement ce qu'on ressentait quand on était dans "son état" mais je pouvais comprendre que ça l'inquiétait.
"Ivana.." prononçais-je en glissant mes doigts dans la paume de sa main avant de les faire croiser entre eux. "Je crois que je me suis mal fait comprendre. Quand je t'ai dit que je t'aimais, cela signifie que j'accepte tout de toi, les bonnes comme les mauvaises choses, et que je te soutiendrais jusqu'au bout. Je veux que tu sois heureuse, c'est tout. Je me moque de tout le reste."
Je portais nos doigts jusqu'à mes lèvres et déposai un petit bisou dessus. Puis :
"Je ne sais pas comment je pourrais réagir dans les moments où.. ça n'irait pas. Je ne sais pas comment ça se passe. Mais je ne m'enfuirais pas."
Après avoir été menacé deux fois par une arme et me retrouver dans le pétrin dans lequel je m'étais fourré, ça n'était plus vraiment grand chose à mon échelle. Mais bon, je n'allais tout de même pas le lui dire.

Je la vis dévoiler quelque chose qui ressemblait à un anneau, avec son réglisse. Intrigué, je me demandais ce qu'elle comptait en faire, avant de l'entendre dire : « Ivana Hansen ? »  
Je tressailli à l'écouter. Je ne savais pas ce que j'étais sensé comprendre, mais songer au mariage, bien que ça ne se passera pas avant un bon moment, me fit à nouveau battre le cœur a un rythme effréné. « Non ça va, ça sonne pas trop mal. Après réflexion, je veux bien que tu me laisses cette chance. »
Son sourire apparut et je ne pus m'empêcher de faire de même par conséquent. Je préférais tellement mieux la voir ainsi que lorsque j'étais arrivé quelques heures plus tôt. Ou encore, lorsqu'elle m'avait quitté lors de notre rupture.
"T'es sérieuse?" demandai-je tout étonné en me demandant ce que je devais en résulter.
« Promis, on repart sur les mêmes bases. On prend notre temps et on se fait confiance. »  ajouta-t-elle en se blottissant tout contre moi. Mes bras s'ouvrirent alors pour l'accueillir et se refermèrent lorsqu'elle fut installée. Je fis un baiser sur le haut de sa tête en serrant mon étreinte tout contre elle. Là, comme ça, je me sentais vraiment bien.
"Je n'aurais pas pu dire mieux."
Je fermai les yeux et laissai le silence s'installer. On disait que parfois, le silence était d'or et c'était le cas ici. Les mots étaient inutile, on se comprenait mutuellement. Je restai là, un long moment comme ça, puis je redressai la tête et vint murmurer à son oreille :
"Tu veux que je te fasses couler un bain?"
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 21:42 par Invité
« Je ne sais pas comment je pourrais réagir dans les moments où… ça n’irait pas. Je ne sais pas comment ça se passe. Mais je ne m’enfuirais pas. » Pourtant, il en a eu un aperçu, aussi bref fut-il.
Et tant mieux d’un côté.
Tant mieux qu’il ait vu en quoi ça consiste, ce n’est pas forcément simple de mettre des mots pour l’expliquer.
Tant mieux que cet aperçu soit bref, elle n’est pas à l’aise avec cette idée, quitte à se sentir limite honteuse.

« Tu veux que je te fasses couler un bain ? » Ivana désapprouve par un signe de la tête. Enfin, elle n’a rien contre le fait de prendre un bain et de se détendre dans l’eau chaude, mais pas tout de suite. Si son estomac passe après les câlins, il ne peut quand même pas être relégué au troisième rang pour autant. Un peu de sérieux. « Pas maintenant. Désolée de casser cette magnifique ambiance romantique, mais je vais frôler l’hypoglycémie. » À contre cœur et juste pour des raisons physiologiques – peut-être un peu par gourmandise aussi – la rouquine met cette séquence câlins et bisous entre parenthèses pour se resservir directement dans le plat. Première fois qu’elle essaye cette recette, deuxième fois qu’elle essaye la cuisine de Kaspar et elle est déjà conquise. Comme quoi, elle n’est pas si compliquée que cela. « Et puis c’est vachement bon. Dans l’idéal, il faudrait que le weekend tu viennes pour me faire des plats pour chaque jour de la semaine à défaut de venir me faire à manger tous les jours. » Ou sinon, dans le grand idéal, Kaspar doit venir lui faire la popote tous les jours. Enfin, n’abusons pas trop des bonnes choses tout de suite.

La rouquine se ressert quelques bouchées et une fois la dernière avalée, elle retourne contre lui tel une petite bestiole à la recherche de réconfort. « En fait… Dans la vie de tous les jours, on a tous des hauts et des bas. Sauf que chez la personne bipolaire, ce sont de véritables sautes d’humeur. Ce sont des extrêmes, dans les grandes lignes ça donne : exaltation, euphorie, irritabilité, hyperactivité et j’en passe du côté de la manie ; déprime, dévalorisation, anxiété et ce genre de chose pour les phases de dépression. »
La jeune femme se mort la lèvre en prononçant ce dernier mot.
Un malaise de toute une génération.
Un tabou aussi.
Elle reprend sa respiration. Première fois qu’elle se doit d’expliquer la maladie. De la façon la plus concise et la plus simple possible. « Y’a pas de liens avec les événements en cours. » Petite précision au cas où il aille s’imaginer quelque chose. « C’est comme ça j’ai envie de dire. » Elle termine son monologue par un haussement d’épaules. « Je m’étais pas retrouvée dans cet état depuis un moment et je tiens pas à ce que ça se reproduise de si tôt. » Bref, heureusement qu’il est venu. « Et puis, je m’en suis voulue. Je me suis rendue compte à quel point j’ai été, et je le suis toujours, heureuse de te retrouver. À que point je me suis rapidement attachée. » Il faut croire que contrairement à Kaspar, elle a plus de difficulté à parler de ses sentiments. « Et je pense que cette fois, tu sais vraiment tout. » Sauf peut-être la période où elle a ses règles.
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 16:28 par Invité
Avec tout ce qui s'était passé, je n'avais plus pensé au fait qu'Ivana ait pu avoir faim. J'étais trop concentré dans mes pensées, dans ce qui allait se passer, de ce qui était en train de se passer entre elle et moi. Ivana et moi, c'était toujours un peu étrange. Lorsque nous étions sortis ensemble pour la première fois, je m'étais pas rendu compte à quel point j'avais eu une telle chance et que je ne l'avais pas saisi, préférant la laisser plutôt que d'affronter sa réaction en lui avouant que son petit ami était devenu un clodo.
La seconde fois, j'avais essayé de garder ma chance le plus possible, mais ça avait raté, à cause de ce qu'elle pensait la rendre folle. Ça avait été ridicule, parce que là, contrairement à la première fois, j'étais tombé amoureux d'elle. Je n'avais plus de yeux que pour elle. Elle était la seule à me faire battre le cœur de la manière, l'unique.

« Pas maintenant. Désolée de casser cette magnifique ambiance romantique, mais je vais frôler l’hypoglycémie. » répondit-elle quand je lui proposais de lui faire couler un bain. Elle prit un peu de risotto que je lui avais préparé et je la vis faire comme si c'était la plus belle chose au monde que je puisse voir dans ma vie.
« Et puis c’est vachement bon. Dans l’idéal, il faudrait que le weekend tu viennes pour me faire des plats pour chaque jour de la semaine à défaut de venir me faire à manger tous les jours. »
J'échappai un rire.
"Dans l'idéal, ça me déplairait pas. Si c'est pour te voir aussi contente à chaque fois, je serais capable de faire des efforts."

Lorsqu'elle termina de manger, je la vis me rejoindre et me coller, ce que je ne l'empêchai de faire aucunement. La sentir contre moi me fit tout autant plaisir et je l'encerclai de mes bras pour encore mieux l'avoir contre mon corps.
« En fait… Dans la vie de tous les jours, on a tous des hauts et des bas. Sauf que chez la personne bipolaire, ce sont de véritables sautes d’humeur. Ce sont des extrêmes, dans les grandes lignes ça donne : exaltation, euphorie, irritabilité, hyperactivité et j’en passe du côté de la manie ; déprime, dévalorisation, anxiété et ce genre de chose pour les phases de dépression. » expliqua-t-elle un peu gênée. Je clignai des yeux, puis :
"Oh.. d'accord."
Je verrais bien si un jour ça devait vraiment arriver devant moi. Mais au moins, j'étais en garde. Même si je voyais toujours pas vraiment en quoi ça consistait pour de VRAI, à savoir, dans la vie de tous les jours. Là comme ça, j'avais envie de décrire le monde comme bipolaire. Mais il y avait forcément une différence.
« Y’a pas de liens avec les événements en cours. C'est comme ça j'ai envie de dire » précisa-t-elle. Je hochai la tête pour lui faire comprendre que j'avais assimilé l'information.
« Je m’étais pas retrouvée dans cet état depuis un moment et je tiens pas à ce que ça se reproduise de si tôt. »
- Oui, j'imagine...
Ca ne devait pas être très drôle, sinon ça se saurait.
« Et puis, je m’en suis voulue. Je me suis rendue compte à quel point j’ai été, et je le suis toujours, heureuse de te retrouver. À que point je me suis rapidement attachée. »
Je sentis mon cœur se mettre à battre très fort en l'entendant prononcer ces mots là, parce que forcément, ça me faisait plaisir. Je me mis doucement à rougir, en n'arrivant pas à contenir le sourire que je m'étais mis à faire. J'aurais aimé répondre quelque chose à cela, mais je ne trouvai rien.
« Et je pense que cette fois, tu sais vraiment tout. » finit-elle par dire.
- Mmmh... non, pas tout! Tu as des frères et sœurs?
La curiosité s'empara dès lors de moi. Je me mis à la questionner pour justement en savoir ENCORE PLUS. Quand nous avions été ensemble, nous n'avions pas énormément parlé de la famille, et si moi je n'en avais plus, il y avait plus de chance qu'elle en ait une encore vivante, elle.
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 19:54 par Invité
« T’es pas obligée de faire des efforts ou quoi que ce soit. Fais ce qu’il te fait plaisir, pas juste pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. » Elle-même comprise dans la catégorie autre. Oui, parfois il faut être un peu égoïste. Ivana préfère le lui dire, parce qu’il est certainement le type le plus adorable qu’elle ait jamais croisé.

Après avoir bien récupéré toute à l’heure et bien mangé là, Ivana n’a plus le courage de faire quoi que ce soit en dehors de rester lovée contre Kaspar ou de sourire tout simplement en constatant qu’il rougit et que son cœur s’emballe.

« Mmmh… non, pas tout! Tu as des frères et sœurs? » Surprise, Ivana le regarde les yeux écarquillés. « Quoi, tu vas me faire le coup de l’interrogatoire ? » La famille, elle ne pensait pas lui en parler de si tôt, puisque c’est un sujet plutôt sensible le concernant. Elle n’a pas su comment il réagirait, alors elle s’est tue. « Nope. Je suis la fille unique surprotégée par des parents trop amants et un brin collants certains jours. Ma famille n’est pas très passionnante. Tout ce qu’il y a de plus classique dans le schéma de la famille traditionnelle. » Elle sourit brièvement. Sur le fait d’appartenir ou non à une fratrie, elle n’a pas d’opinion particulière. Chaque côté a certainement ses avantages et ses inconvénients respectifs. « D’autres questions monsieur l’inspecteur ? » La rouquine le défie du regard amusée. Concrètement, il peut lui poser autant de questions qu’il le souhaite. Ce n’est pas comme si elle tient à lui cacher quelque chose.

« En fait, on a assez parlé de moi. Tu vis où maintenant ? Enfin, comment ça se passe pour toi ? » Et s’il lui annonce qu’il vit toujours à la rue et Ivana se jure qu’il n’y retournera pas cette nuit — puisqu’elle ne se voit pas aller jusqu’à le séquestrer éternellement ici. « T’avais pas beaucoup développé… après le décès de la dernière personne de ta famille. » Sa grand mère en l’occurence. La voix de la rouquine se fait plus douce.
Elle comprend qu’il n’en parle pas beaucoup. C’est légitime de sa part, mais elle aussi veut savoir. Elle aussi est curieuse.
Elle souhaiterait que Kaspar comprenne qu’il peut tout lui dire. Ce n’est pas parce qu’il galère sur le plan financier ou sur un logement qu’elle partira. Être une princesse couverte de cadeaux, ce n’est pas sa grande aspiration dans la vie. Loin de là. Et à la tête de son appartement, elle est mal placée pour ce genre de comportement.

Encore peu certaine de ce qu’elle s’apprête à faire, Ivana se redresse juste assez pour s’agenouille sur le canapé et faire face au norvégien. « Je t’aime, tu sais ça… » Elle ne déglutit pas, mais étrangement elle panique un peu et les mots lui manquent.
Je t’aime, sous entendu : juré tu peux tout me dire, j’ai pas peur, je me braquerai pas, je ne te laisserai pas tomber, je respecterai (sauf peut-être s’il lui avoue avoir des pratiques peu conventionnelles au lit, ou ailleurs du coup).

Bref. Elle s’étire et quitte le canapé. Au passage, elle constate sa tête affreuse dans le reflet d’une fenêtre. « Outch. » La jeune femme a peut-être l’air moins fatiguée que toute à l’heure, mais elle devait surement être encore maquillée au moment de paniquer et de pleurer. « En effet, j’ai besoin d’une douche ou d’un bain. »
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 21:06 par Invité
« T’es pas obligé de faire des efforts ou quoi que ce soit. Fais ce qu’il te fait plaisir, pas juste pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. »
Je fixai Ivana avec un grand sourire, clignant des yeux. Je passai une main sur son visage et lui caressai la joue avec mon pouce.
- Je sais que je ne suis pas obligé de le faire Ivana. Si je le fais c'est seulement parce que j'ai envie de le faire. Ça me fait vraiment plaisir et ça n'est pas du tout une corvée pour moi, loin de là. C'est même... normal pour moi. En fait, je ne fais même pas d'effort, du moins c'est pas l'impression que ça me donne.
J'en venais à ne pas comprendre en quoi la générosité c'était surprenant. Nate avait eu un peu la même réaction quand j'avais vécu chez lui. Grand mère m'avait peut être trop bien élevé? Sauf que ça ne révélait pas seulement de l'éducation. J'aimais vraiment aider. J'avais moi même eu besoin d'aide de la part des gens, je savais ce que ça faisait d'être sans rien, et j'avais quand même reçu de l'aide de la part des gens. Ça m'avait fait vraiment très plaisir, parce qu'au moins, je ne m'étais pas senti tout seul. Pourtant, si j'avais pu, j'aurais caché longtemps ma condition comme je l'avais fait pour Ivana, mais ça n'avait pas été possible de le faire pour tout le monde.
Ma générosité était telle que je m'étais même occupé du cas Theodore. En fait, je n'aimais pas rester sans rien faire, il fallait que je sois toujours occupé. Si en dehors de mes révisions je pouvais faire un brin de ménage ou la cuisine ou quoique ce soit, j'en étais ravi parce qu'au moins, je pouvais me fixer sur une tâche.

Je m’intéressais ensuite à la famille d'Ivana avec un réel intérêt. J'avais envie d'en savoir davantage sur elle, maintenant que j'étais lancé. En guise de quoi, elle m'adressa un regard tout surpris.
« Quoi, tu vas me faire le coup de l’interrogatoire ? »
- Mmmh... ça s'pourrait!
« Nope. Je suis la fille unique surprotégée par des parents trop amants et un brin collants certains jours. Ma famille n’est pas très passionnante. Tout ce qu’il y a de plus classique dans le schéma de la famille traditionnelle. »
J'avalai ses paroles comme si c'était une histoire qu'elle me racontait, sauf que ça avait été un peu trop court à mon goût. J'étais un peu déçu, mais je jurais ne pas en rester là d'aussitôt!
« D’autres questions monsieur l’inspecteur ? »
- Absolument! L'officier Hansen aimerait savoir comment sont vos parents, à part trop aimants et collants? Genre... ils font quoi dans la vie? N'aie pas peur de m'en parler, je suis tout curieux!
J'espérai qu'elle n'était pas gêné de m'en parler parce que MOI je n'avais pas de parents. Franchement, je passais outre. Je ne les avais jamais connu de ma vie alors ça me faisait pas comme si j'avais grandi avec eux. Évidement que j'aurais aimé les connaitre, ce genre de chose, mais la destin me l'avait pas permis et je ne pouvais rien faire contre ça. C'est un peu comme s'ils n'avaient jamais existé pour moi, et ils avaient été vivants uniquement grâce aux souvenirs qu'on avait pu récolter d'eux. J'avais aimé écouté Grand Mère m'en parler, surtout de ma mère car elle ne connaissait pas énormément mon père. Celui que je connaissais encore moins d'ailleurs, étant donné qu'il ne m'avait jamais vu de sa vie.

« En fait, on a assez parlé de moi. Tu vis où maintenant ? Enfin, comment ça se passe pour toi ? »
Eh mince! Le sujet difficile. J'aurais aimé continuer à vivre chez Nate pour lui raconter comment c'était et j'aurais pu continuer à le lui dire sauf que je n'aimais pas mentir. Cependant, il était hors de question de lui avouer que je me faisais à moitié séquestré par un flic qui avait failli me retirer la vie il y a quelques jours de cela et j'allais devoir faire un effort pour me détourner un peu de la vérité.
"Je vis chez un flic qui... avait besoin de compagnie, vers Chinatown. Il cherchait un colloc' alors, comme j'ai boulot, j'ai accepté son offre." Bon, c'était pas comme si j'avais eu le choix et que je payais le loyer, mais c'était déjà ça.
« T’avais pas beaucoup développé… après le décès de la dernière personne de ta famille. »
Je baissai les yeux, honteux.
"Je suis désolé. En fait, quand Grand Mère est morte, j'ai pu rester un petit peu dans l'appartement puis le bail a cessé et je me suis retrouvé... dehors. La seule chose qu'on a pas pu me prendre, c'est la voiture dont j'ai hérité et du coup j'ai dormi dedans. Des gens m'ont aidé entre temps, ils m'ont invité chez eux ou alors ils m'ont nourri. C'était pas si mal en fin de compte, j'avais l'impression que le monde était à portée de main et j'avais cette sensation de.. liberté. Je pouvais tout faire comme je voulais - du moment que c'est légal évidement -, je n'avais aucune contrainte."
Bon, ça m'a mis aussi dans la merde, mais chut.

Puis Ivana changea de position. Elle se mit sur les genoux afin de me faire face, et me regarda sérieusement.
- Je t'aime, tu sais ça...
Je ne trouvai pas de réponse à lui fournir. Le sourire que mes lèvres avaient tracés sans même que je m'en rende compte répondirent à la place de ma voix. Elle ne pouvait pas se rendre compte à quel point cette phrase m'avait fait plaisir. A quel point elle m'avait touché. C'était comme si tout le bonheur du monde était en train de se déverser en moi mais j'étais trop immobile de par la nouvelle pour ne pas le contenir.
"C'est vrai?" finis-je par répondre. "Dans ce cas, je peux faire ça?"
J'avais posé mon front contre le miens, mis ma main sur sa nuque et penché légèrement la tête sur le côté tout en fermant les yeux pour pouvoir l'embrasser. J'avais essayé de faire durer le baiser le plus longtemps mais comme chaque bonne chose, il eut tout de même une fin.

Ivana avait fini par s'extirper du canapé avant d'examiner son reflet sur l'une de ses fenêtres. « Outch. En effet, j’ai besoin d’une douche ou d’un bain. » commenta-t-elle.
Je m'étais levé à mon tour et m'étais mis juste derrière elle. J'avais posé mes mains sur ses épaules et avait commencé quelques gestes pour la masser.
- Je le fais couler alors, ce bain? murmurai-je à son oreille.
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 12:55 par Invité
« Absolument! L’officier Hansen aimerait savoir comment sont vos parents, à part trop aimants et collants? Genre… ils font quoi dans la vie? N’aie pas peur de m’en parler, je suis tout curieux! » Elle rit sans répondre. Chaque chose en son temps. Promis, elle répondra à toutes ses questions une fois les idées claires. En attendant, c’est au tour de l’officier Hansen de combler les blancs des quatre années d’absence. « Je vis chez un flic qui… avait besoin de compagnie, vers Chinatown. Il cherchait un colloc’ alors, comme j’ai boulot, j’ai accepté son offre. » C’est quelque peu original comme situation. Néanmoins, la jeune femme ne va pas jusqu’à douter de sa crédibilité et poser davantage de questions. Pourquoi pas après tout. « Dis comme ça, on dirait que t’es son animal de compagnie. Genre Kaspar le petit chat d’un flic de la ville. » Ivana s’esclaffe à la vision qu’elle vient d’avoir. Après tout, elle n’a pas faux sur certains points : du peu qu’elle en a aperçu, il est du style câlin et adorable, tout comme les bestioles en question. « Je suis désolé. En fait, quand Grand Mère est morte, j’ai pu rester un petit peu dans l’appartement puis le bail a cessé et je me suis retrouvé… dehors. La seule chose qu’on a pas pu me prendre, c’est la voiture dont j’ai hérité et du coup j’ai dormi dedans. Des gens m’ont aidé entre temps, ils m’ont invité chez eux ou alors ils m’ont nourri. C’est pas si mal en fin de compte, j’avais l’impression que le monde était à porté de man et j’avais cette sensation de.. liberté. Je pouvais tout faire comme je voulais - du moment que c’est légal évidemment -, je n’avais aucune contrainte. » Elle est blême face à son histoire. La rouquine se doutait que ce ne serait pas drôle. À sa place, elle ne s’en serait probablement aussi bien sorti.

« C’est vrai? Dans ce cas, je peux faire ça? »

Se demandant ce qui allait suivre, la jeune femme l’a interrogé du regard. Sauf qu’il n’y a pas eu de réponse verbale en guise d’explication. Il l’a embrassée tendrement et longuement sans qu’elle ne s’y prépare psychologiquement ou physiquement manquant presque d’air vers la fin. Évidemment, ils se sont déjà embrassées. Mais ce n’est absolument en rien comparable à quelque chose de quotidien ou de plus fougueux. C’est… tout de suite plus intimiste, en quelque sorte. Difficile de mettre des mots sur ce qui vient de se passer.

« Je le fais couler alors, ce bain? »
Encore surprise, limite bouche bée, elle cligne des yeux.
Ah oui le bain… Ivana acquiesce, bien qu’au final elle n’aurait pas dit non à quelques minutes de massage supplémentaire. À croire qu’en débarquant de la sorte dans sa vie, Kaspar est une sorte de cadeau de Noël arrivé plus tôt que prévu.
La jeune femme le précède dans la salle de bain en grande parti occupée par la baignoire. Le seul véritable luxe de l’appartement. Malgré la présence de Kaspar, elle ne peut pas s’empêcher de ne pas suivre ses rituels : lumière éteinte, quelques bougie. Encore très pudique, il ne lui faut que quelques secondes — tout un art — pour se retrouver nue, recroquevillée contre l’émaille. Menton contre son genou, elle ouvre enfin la bouche. « Donc les parents… Ma mère est enseignante, mon père inspecteur. Ils vivent pas très loin d’ici, je vivais encore chez eux jusqu’à cet été, et j’y retourne parfois pendant les weekend. Faire une pause à la campagne, les voir, les rassurer. Je crois qu’ils ont fait un sacré nombre de crises d’angoisse suite à mon départ. » Elle rit, un peu en les imaginant. « Autre question officier ? »
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 10:16 par Invité
« Dis comme ça, on dirait que t’es son animal de compagnie. Genre Kaspar le petit chat d’un flic de la ville. »

Je ne savais pas trop quoi en penser. Theodore était un flic de la ville, mais c'était pas n'importe quel flic. Ce type là n'avait rien à dire du "to protect and serve" sinon il ne me séquestrerait pas à moitié chez lui en me traitant comme un chien. Être son animal de compagnie, c'était un peu ça, mais dans le mauvais sens du terme. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de sourire à l'idée qu'il ne se résignait pas à me tuer. J'avais échappé de peu à la mort grâce à mes yeux de chaton éplorés et il ne semblait pas si insensible qu'il ne laissait le croire.

- Ouais.. c'est un peu ça effectivement, répondis-je en levant les yeux au ciel pour réfléchir. "Je crois que c'est un homme très seul dans sa vie et qui a besoin de compenser sa solitude et peut être quelque chose d'autre, mais je sais pas c'que c'est."

Je m'étais un peu perdu dans mes réflexion, le regard ailleurs. Je n'étais pas thérapeute, ni psychologue, mais j'avais assez passé de temps à observer les gens pour ne pas trop m'ennuyer quand je m'étais retrouvé seul dans la rue et que je n'avais pas su quoi faire de mes journées. Le cas de Theodore me rendait tout curieux.

Nous étions rentrés tous les deux dans la salle de bain et comme convenu, je m'étais agenouillé près de la baignoire pour actionner cette dernière et vérifier régulièrement la température de l'eau au cas où ça deviendrait trop froid ou trop chaud entre temps. Ivana avait éteint la lumière, allumé quelques bougie, s'était déshabillée et était entrée dans l'eau après que la baignoire fusse pleine. Je restai là, à la regarder en essayant de ne pas trop la reluquer, bien qu'à présent, c'était plutôt tentant. Elle plia toutefois les genoux à son menton, ce qui me permit de ne pas me trahir.

« Donc les parents… Ma mère est enseignante, mon père inspecteur. Ils vivent pas très loin d’ici, je vivais encore chez eux jusqu’à cet été, et j’y retourne parfois pendant les weekend. Faire une pause à la campagne, les voir, les rassurer. Je crois qu’ils ont fait un sacré nombre de crises d’angoisse suite à mon départ. »

Aaah, retour au sujet famille! Cool! J'avais cru qu'elle avait abandonné le sujet, mais en fait non. Je l'avais donc écouté avec attention, jusqu'à ce qu'elle me pose cette question :

« Autre question officier ? »

Un grand sourire naquit sur mes lèvres alors que je penchai ma tête pour m'appuyer contre le rebord de la baignoire.

"Oui. Lequel de tes parents t'a donné tes cheveux roux?" demandai-je sous un ton à la fois amusé et à la fois curieux. Bien que, si ça se trouvait, ses deux parents étaient la conséquence de la rousseur de ses cheveux et des nombreuses tâches de rousseur qu'elle avait sur le visage et que j'aimais tant. Dans un sens, je demandais par là quelles étaient ses réelles origines. Elle me l'avait peut être dit, les premiers jours où nous nous étions connus au lycée, mais je n'en avais pas souvenir.

"Oh, au fait, tu savais que j'allais bientôt partir pour l'Egypte?" lui dis-je ne me rappelant soudainement de la bonne nouvelle qu'Ewan m'avait confiée. "Mon passeport devrait bientôt être mis à jour et je serais pas là pendant un petit mois."
J'avais posé mon menton contre le rebord ainsi que mes deux mains, les yeux grands ouverts pour observer sa réaction. Cela me rendait triste dans un sens, de devoir laisser Ivana quelques semaines derrière moi, maintenant que nous étions à nouveau.. ensemble, si j'osais dire, mais j'étais aussi tout excité à l'idée de partir à l'étranger. Pour la première fois de ma vie - enfin, depuis que j'étais sur le sol Anglais - j'allais sortir du pays alors forcément, ça me rendait tout fou.
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Anonymous
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 20:00 par Invité
Ivana frissonne dans l’eau chaude qui lui permet enfin de se détendre. Certes ce n’est pas un rituel très écologiste, de toute façon elle n’est pas spécialement portée sur la question en plus de se montrer raisonnable pour le reste, mais ça fait un bien fou. D’ailleurs, certaines filles de sa classe se sont confessés sur le fait qu’un bain à deux c’est « génial », la rouquine, elle ne se sent pas encore capable d’y convier Kaspar… « Oui. Lequel de tes parents t’a donné tes cheveux roux? » Le menton toujours posé sur ses genoux, Ivana rit surprise par sa question. Bien qu’il y ait un certain nombre de roux dans ce pays, elle ne passe pas souvent inaperçue. D’ailleurs, elle se demande si un jour on va lui demander si c’est naturel… Pour en revenir à la conversation, aussi loin que ses souvenirs remontent — elle a une bonne mémoire pourtant — elle n’a pas le souvenir d’avoir eu l’occasion d’en parler à Kaspar, et ce fut tellement court aussi, qu’il n’a pas eu l’occasion de rencontrer les parents. Elle répond avec un haussement d’épaules. « Les deux je pense. Mon père n’est pas Irlandais pour rien, un véritable cliché : roux et pas l’accent d’ici, même si ça fait des années qu’il vit avec une Anglaise, sur le territoire anglais. Ma mère est blonde, mais si j’ai bien compris, sa mère était rousse ou quelque chose comme ça. La génétique n’est pas ma spécialité. » Elle tourne la tête dans sa direction pour en voir sa réaction. Sauf qu’au final, sa réponse n’a aucun rapport. Comme si c’est quelque chose qu’il ne doit pas oublier de dire… « Oh, au fait, tu savais que j’allais bientôt partir pour l’Egypte? Mon passeport devrait bientôt mis à jour et je serais pas là pendant un petit mois. » Le sourire de la jeune femme se crispe. C’est limite si elle ne se décompose pas. « Oh. » C’est carrément inattendu, si bien qu’elle ne sait pas quoi lui répondre. Être contente pour lui et le féliciter ? Ou jouer les égoïstes et lui faire part de sa déception. « Enfin, dans un sens c’est pas plus mal. C’est un moyen de ne pas prendre l’habitude d’être tout le temps collés pour reprendre sur ces fameuses bonnes bases. Et puis je suis contente pour toi aussi, t’as pas du souvent avoir l’occasion de voir du pays… » Décision finale : tout faire de travers sous le coup de l’émotion. Ivana baisse les yeux et passe tout de même ses doigts dans les cheveux de Kaspar qui s’est rapproché entre temps histoire de se rattraper à sa façon. « Mais tu vas me manquer. C’est long quand même un mois. » Elle soupire, puis tente de sourire. Sérieusement, elle est contente pour lui. Vraiment. Et puis en tant que colocataire-animal-de-compagnie, il va manquer au flic aussi... « Question suivante ? » Tant qu’ils y sont, autant continuer ce petit jeune questions-réponses jusqu’au bout non ? Et puis c’est aussi une façon pour Ivana de ne plus penser à cette grande nouvelle, à son départ prochain pour l’autre bout du monde.
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Anonymous
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 11:57 par Invité
« Les deux je pense. Mon père n’est pas Irlandais pour rien, un véritable cliché : roux et pas l’accent d’ici, même si ça fait des années qu’il vit avec une Anglaise, sur le territoire anglais. Ma mère est blonde, mais si j’ai bien compris, sa mère était rousse ou quelque chose comme ça. La génétique n’est pas ma spécialité. »
J'essayais de me faire un portrait des parents d'Ivana avec les informations qu'elle me fournissait. Ils n'avaient pas l'air méchants, pas strict ni rien du tout, juste des parents inquiets. Si les miens avaient été encore en vie, sans doute auraient-ils agis de la même sorte à mon égard. S'ils avaient été encore en vie, je n'aurais probablement jamais rencontré Ivana. Je serais resté dans ma Norvège natale et j'aurais rencontré d'autres gens, j'aurais eu une tout autre vie. Mais la vie en avait décidé autrement et je n'en étais pas mécontent. Ma grand mère avait fait un bon travail, elle s'était merveilleusement bien occupé de moi et même si elle ne me gâtait pas énormément, je ne m'étais jamais manqué en manque de quoique ce soit.
"Tu crois qu'un jour je les verrais?" lui demandai-un un tantinet curieux. Bon, je n'insinuais pas là de me présenter directement ou quoique ce soit, mais ça me ferait plaisir de les rencontrer à l'avenir. J'avais déjà rencontré les parents de mes ami(e)s et ils étaient tous différents les uns des autres mais tous aimaient leurs enfants. je n'y avais pas vraiment songé dans ma vie, mais je me disais qu'un jour, moi aussi je serais sûrement père et cette idée m'enchantait autant qu'elle m'effrayait. Mais bref, ça n'était pas le moment de parler de ça.

Je changeais de sujet en lui annonçant mon départ pour un mois en Egypte. Je ne savais pas trop comment le faire, j'étais très excité d'y aller parce que je n'étais jamais sorti de l'Angleterre de ma vie - enfin, depuis que je vivais sur le sol Anglais, c'est à dire depuis que j'étais tout petit - et que j'allais découvrir d'autres horizon et une culture complètement différente. Je ne savais pas parler Egyptien, ni Arabe ou quoique ce soit, mais je me disais que de toute façon, je n'avais pas le choix et que je me débrouillerais. Mon français et mon espagnol s'étaient nettement amélioré depuis que Ewan me prenait sous son aile et je m'en sortais pas mal avec le latin. J'étais pas encore un pro, loin de là, mais ça m'intéressais tellement que je m'appliquais le plus possible, bien que les évènements de ces derniers jours m'empêchaient de travailler aussi profondément que lorsque je vivais sous le toit de Nate.  
Ivana laissa échapper un "Oh" d'accusation et je la regardai avec attention.
« Enfin, dans un sens c’est pas plus mal. C’est un moyen de ne pas prendre l’habitude d’être tout le temps collés pour reprendre sur ces fameuses bonnes bases. Et puis je suis contente pour toi aussi, t’as pas du souvent avoir l’occasion de voir du pays… »
Je ne répondis rien pour le moment, trop préoccupé à la contempler pour y déceler là le réel message de sa réaction. Elle plongea sa main dans mes cheveux et je ne pus m'empêcher de fermer les yeux pour profiter de ce geste.
« Mais tu vas me manquer. C’est long quand même un mois. »
Je rouvris les yeux, puis :
"Tu vas me manquer aussi," murmurai-je d'un ton sincère. "Mais je penserais à toi et je t'apporterais un petit souvenir d'Egypte. C'est pas tous les jours qu'on y va et il parait qu'ils ont plein de babioles."
Je clignai des yeux en souriant. La seule chose que j'allais regretter en partant là bas, c'était bien d'être avec elle. Mais partir allait me changer un peu les idées, prendre une nouvelle bouffée d'air. J'allais beaucoup apprendre là bas et ce ne serait que bénéfique pour moi.
« Question suivante ? » demanda Ivana.
Nouveau sourire. Je penchai ma tête contre le rebord de la baignoire, une idée en tête.
"Oui... tu peux m'embrasser?"
Si je commencé déjà à être en manque de bisous, qu'est ce que ça allait donner une fois parti...
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