"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici « It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) 2979874845 « It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) 1973890357
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« It was like a time bomb set into motion. » (Kaspana)

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() message posté Lun 6 Oct 2014 - 21:46 par Invité
Une tornade est passée par là. Ou alors un cambrioleur. Dans ce cas, c’est Ivana qui a essayé de cambrioler son propre chez elle. Parce que c’est bien elle qui vient de tout retourner : des papiers partout, des fringues aussi, des petits souvenirs servant de décoration, de la vaisselle et même le contenu de ses placards.
Tout y est passé.

Assise dans un coin du studio, ses doigts emmêlés dans ses cheveux, elle est désespérée.
Respiration rapide, yeux qui balayent la pièce. En plus de continuer à chercher dans ses souvenirs où elle a pu ranger sa « boîte de secours », elle essaye de compter le nombre de jours où son traitement a été interrompu. Tâche peu aisée puisqu’elle a la sensation d’être passée par toutes les émotions ces derniers jours : des plus sombres aux plus joyeuses.
Peut-être avant avoir mis fin à sa relation avec Kaspar tout compte fait, d’où la confusion ce jour là.

Toujours dans son coin, la jeune femme est a deux doigts de céder à une nouvelle crise de panique. Entre les yeux bouffis, les cheveux dans tous les sens, son pyjama et ses uggs… Tableau parfait.
Non pas question qu’elle mette le nez dehors dans cet accoutrement. Elle a passé tout le weekend dans cet état d’instabilité, sans dormir, sans manger, tournant uniquement à la caféine.
Ivana a toujours une boite de secours. Toujours. Pas moyen de l’avoir déjà utilisé hein ?
Toujours plus de confusion.
En fait, elle n’était pas qu’à deux doigts de céder à la panique. Et voilà qu’Ivana refond en larmes.
Pas question de contacter ses parents pour ne pas les inquiéter.
Pas question de contacter Damian non plus qui doit être en plein coup de feu au travail.
Il ne reste plus qu’une personne : Kaspar. C’est peut-être une forme d’abus de le contacter pour obtenir son aide puisque la dernière fois qu’ils se sont vus, c’était pas particulièrement joyeux. Il ne sait rien de tout cela, mais il est certainement la personne en qui la jeune femme a le plus confiance dans l’immédiat. Après tout, il voulait qu’elle lui explique. Alors son explication, il l’aura.
Elle retourne fouiller le sol à quatre pattes afin de remettre la main sur son téléphone. Une fois chose faite, elle se permet quelques secondes de réflexion face à l’appareil, encore secouée par moment par quelques sanglots persistants. Pas question de l’appeler au final. Elle pianote quelques mots, quelques excuses aussi pour la dernière fois. « SOS. J’ai besoin de ton aide. Je te le demanderais pas si je n’avais pas confiance en toi. »
Après quoi, les sanglots reprennent de plus belle. Ivana n’attend pas une réponse de sa part (s’il y en a une) et s’allonge recroquevillée à même le sol, ou plutôt les feuilles et tout le reste jonchant le sol.

Quitte à ce que Kaspar sache tôt ou tard la vérité, autant qu’il voit les choses telles qu’elles le sont. Autant qu’il voit ce qu’elle tenait à lui cacher. On frappe à la porte, elle ne réagit pas instantanément. « C’est ouvert. » Elle n’articule pas ces mots très fort, mais juste de façon audible pour quiconque se trouvant de l’autre côté de la porte.
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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 10:32 par Invité
« It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) Tumblr_nca9xfccbm1tksta4o3_250 « It was like a time bomb set into motion. »  (Kaspana) Tumblr_nca9xfccbm1tksta4o6_250

Le réveil n'avait pas sonné ce jour là et quand j'ouvris les yeux, je sursautai à l'idée d'avoir oublié les cours. Mais il ne me fallu pas longtemps pour me rendre compte qu'aujourd'hui, il y en avait pas et que c'était la fermeture annuelle du restaurant. Par conséquent, j'étais libre en tout point pour ce jour ci.
Je regardai peu partout autour de moi, clignant des yeux et en me demandant où je pouvais bien être. Chaque matin que dieu faisait, j'oubliais que je vivais à présent chez le flic pas mal dérangé qui me servait de nouveau « coloc' ». A chaque fois, j'espérai que ce n'était qu'un vilain cauchemar, que j'allais me réveiller chez Nate ou au pire, dans ma propre voiture. Mais la réalité revenait me fouetter à chaque fois et j'étais prisonnier dans cet appartement et surveillé de près au moindre geste que je faisais.

Néanmoins, je m'étais décidé à me montrer de bonne foi. Je voulais faire comprendre à Theodore que je voulais VRAIMENT m'en sortir et que je n'allais pas le trahir au prix de ma liberté. De toute façon, il savait tout ce que je faisais. Un faux pas et la mort ne se priverait pas pour me retirer la vie. Un faux pas et j'allais dire bonjour au reste de ma famille. Plus d'une fois, j'y avais songé. Ma vie était un tel cauchemar que la solution la plus simple m'avait traversé l'esprit, avant que je secoue la tête pour me dire que j'étais un terrible idiot de penser à des choses pareilles. Je m'étais résigné à la mort. J'avais la vie, des gens s'étaient battus pour que je respire, il était hors de question de mettre tous leurs efforts à néant. Alors je me montrais courtois. Je faisais tout ce que ce fou me demandait de faire, même au prix de quelques coups. Toutefois, et mine de rien, j'aimais bien ce gars. Il avait beau se montrer cruel envers moi, je ne pouvais m'empêcher de rester moi même vis à vis de lui. Peut être qu'un jour, il m'aimera bien!

Il n'était pas présent chez lui. Il avait du partir en mission ou je sais pas quoi faire d'autre et je m'en fichais complètement. Je m'étais assis sur le canapé en me demandant combien de temps j'allais vivre ainsi. Heureusement, j'avais des permissions de sortie, mais il gardait quand même un œil sur ma personne. De toute façon, il n'avait pas le choix. Je connaissais des gens et si je venais à disparaître, cela allait paraître bizarre vis à vis de mes 'proches'. Une enquête serait menée et elle aurait énormément de chance d'aboutir à lui. Du coup, il n'avait pas d'autre choix que de me lâcher dans la nature. Je savais que si je venais à m'enfuir, il allait me retrouver et là, je serais mal barré. Du coup, voilà où était ma situation à présent. Et j'espérai de tout coeur qu'elle allait bientôt s'arranger.

J'allais me faire à manger quand mon téléphone vibra. Au début, je cru que c'était Theodore qui m'envoyait un message pour savoir si j'étais sage. Mais quand j'allumais l'écran de veille, mon cœur fit un bond dans sa poitrine. Ivana venait de m'envoyer un message. C'était genre la dernière personne sur Terre à laquelle j'aurais pensé. Au début, je me disais que c'était une erreur. Que si ça se trouvait, elle voulait l'envoyer à quelqu'un d'autre mais que c'était mon numéro qu'elle avait eu. Et quand j'ouvris le message, je me rendis compte que non.

« SOS. J’ai besoin de ton aide. Je te le demanderais pas si je n’avais pas confiance en toi. »

Mon sang ne fit qu'un tour avant que ma décision ne se prenne. Je retirais le short qui me servait de pyjama pour enfiler un jean en quatrième vitesse et sortis illico presto de l'appartement en le claquant de façon ferme. Je déambulais dans les couloir sous l'œil de la voisine qui se demanda ce qui se passait, puis pris la direction de chez Ivana. Après une course dans le métro et dans la rue, je parvint enfin chez elle. Je n'avais pas cessé de courir, uniquement lorsque je devais patienter dans le transport en commun et c'était tout essoufflé que j'étais parvenu jusqu'à la porte de son appartement. L'entrée de l'immeuble était ouverte et du coup, j'arrivais jusqu'à l'étage, le souffle coupé. Je toquais et j'entendis un « c'est ouvert » qui m'autorisa à entrer.

Moi qui avait couru comme un fou pour arriver jusqu'à elle, voilà qu'à présent, je poussais timidement la porte. Je savais qu'elle n'allait pas m'accueillir comme la fois où nous nous étions revu après l'incident à la pâtisserie, mais je n'aurais pas cru que ça allait être aussi grave qu'en constatant l'état des lieux. C'était le chantier. Il y avait des affaires étendues partout sur le sol, aussi bien vêtements qu'objets en tout genre.
Ivana était allongée sur le sol, le regard perdu. La revoir me fit battre le cœur à fond la caisse. Déjà, parce que je me rendais compte que j'étais toujours autant amoureux d'elle, mais aussi parce que je m'inquiétais énormément.

« Qu'est ce qu'il s'est passé? » lui demandai-je d'une petite voix, craignant en partie la réponse. Je l'avais ensuite rejointe, en me mettant sur les genoux à ses cotés et en me demandant ce qu'elle avait. « Tu es blessée? »
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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 21:39 par Invité
Soulagement à l’idée que Kaspar l’ait entendue.
Un peu d’angoisse également à l’idée qu’il tombe sur elle dans cet état là.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Sans pour autant quitter son mutisme pour l’accueillir, Ivana se recroqueville un peu plus à l’idée de le savoir là, dans cette pièce, tout prêt.

« Tu es blessée ? »

Rire amer suivit d’une réaction plus censée avec un signe de négation de la tête : non, elle n’est pas encore amenée à se blesser toute seule. Comme si la présence de Kaspar pourrait l’apaiser - ce qui doit certainement plus relever de la psychologie qu’autre chose - elle prend son temps pour se calmer avant de s’expliquer.
Il faut qu’elle se ressaisisse.
Il faut qu’elle se prenne, ou se mette, une claque.
Séchage des dernières larmes. Elle finit par se retourner pour lui faire face, sans pour autant se redresser.

« Tu te souviens quand je te parlais d’un secret dont je pouvais pas te parler pour ton propre bien ? »

Elle reprend sa respiration, cherche assez de courage pour se confesser.
Peut-être bien qu’elle n’aurait pas du écouter sa peur l’autre jour.
Peut-être qu’elle aurait du tout lui dire à ce moment et qu’ils se seraient épargnés non pas un, mais deux drames supplémentaires.

« Je te dois des explications. » Silence - loin de vouloir rajouter un peu plus de pression. « Je suis... bipolaire. » La jeune femme en avalerait presque les mots tellement elle tient à expédier tout ça vite, d’ailleurs elle a bien omis de préciser « quand je t’avais dit que j’étais folle ». Entre honte et confusion, elle n’est pas capable d’affronter Kaspar et baisse le regard. Néanmoins, elle reprend. Après tout, si elle l’a appelé, c’est surtout pour son aide et ne pas rester dans cet état ad vitae aeternam. « J’ai mal calculé et… j’ai carrément dérapé. Je sais pas à quand ça remonte. Je… » Sa respiration s’emballe de nouveau. Elle s’énerve contre elle-même, hausse le ton. « Et je peux pas ni sortir, ni rester comme ça. Et faut que ça passe, tu vois. » Pause. « C’est fatigant. » Tentation vaine de se calmer. Échec.
Sans rien ajouter de plus, Ivana retourne fouiller son appartement à quatre pattes.
Quelques vêtements envoyés dans un coin et feuilles retournées plus tard, elle revient plus calme, déjà et avec ce qu’elle cherchait : une ordonnance et quelques billets qu’elle pose entre eux. « Tu crois que tu pourrais me récupérer ça ? Tu devrais avoir assez pour payer. J’abuse de ta gentillesse et tout ça. » Pause. « Mais d’une certaine façon, tu voulais savoir, non ? T’as eu le spectacle en prime. » Oui, elle est froide. Mais ne la blâmez pas trop non plus. Elle est fatiguée et littéralement à bout. Et elle s’en veut pour lui faire subir tout ça : le quitter un jour sans la moindre raison valable - alors qu’elle tient à lui, comme jamais elle a tenu à qui que ce soit - et faire appel à son aide plus tard, quand ça va mal.

Retour à sa position initiale.
Silencieuse, ou presque.
Recroquevillée. Isolée. Coupée.
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() message posté Ven 10 Oct 2014 - 16:04 par Invité
Voir l'appartement en désordre me donna de fausses idées. Pour le coup, je cru à une sorte de cambriolage ou autre agression de ce genre. Je m'inquiétai beaucoup pour Ivana, car s'il lui arrivait la moindre chose grave, je m'en voudrais, même si ça n'était pas de ma faute. Je tenais à elle comme je n'avais jamais tenu à n'importe qui et je me disais que j'avais eu tort de rester loin d'elle depuis qu'elle m'avait quittée. J'aurais du grandir et me rapprocher d'elle malgré tout. Faire comme si sa rupture ne m'avait pas atteint et garder de bonnes relations. Mais j'avais été idiot, et j'espérai que ma sottise n'allait pas me coûter cher. Ces temps ci, il m'arrivait que des ennuis.

Ivana pivota afin de pouvoir me faire face. Elle semblait pas trop amochée et j'espérai que cela soit vrai. La voir de face fit encore plus battre mon coeur qu'il ne battait déjà dans ma poitrine. J'étais même étonné qu'elle ne l'entende pas tellement il faisait du bruit.

« Tu te souviens quand je te parlais d’un secret dont je pouvais pas te parler pour ton propre bien ? »

Et puis, tout à coup, je fronçai les sourcils en me demandant ce que son secret avait en rapport avec la situation. Notamment le "ton propre bien" car jusqu'ici, je me disais que personne d'autre que moi ne pouvait juger ce qu'était mon propre bien. Mais je ne fis aucune déclaration là dessus. Je me contentai de hocher la tête. Comment oublier?

"Oui, je m'en souviens." marmonnai-je doucement.
« Je te dois des explications. » poursuivit-elle.
Le silence qui s'installa dès lors était si lourd que je faillis intervenir en demandant lesquelles étaient. Mais Ivana fut plus rapide que moi.

« Je suis... bipolaire. »

Je sus à la façon dont elle me l'avait dit, et à son comportement juste après que c'était quelque chose de pas bien. Je me souvins aussi qu'elle avait utilisé le terme de "folle" pour se décrire et je devinais que c'était une sorte de maladie ou quelque chose dans le style. Sauf que je ne savais absolument pas de quoi il s'agissait. Je ne savais pas ce qu'était être bipolaire et si j'avais déjà dû croiser le mot au moins un jour dans ma vie, on m'avait jamais donné la définition de ce mot.
Alors que je m'apprêtais à lui demander ce que c'était, ne fois de plus, elle reprit la parole :
« J’ai mal calculé et… j’ai carrément dérapé. Je sais pas à quand ça remonte. Je… »
J'ouvris de grands yeux à l'entendre parler et je me demandais ce qui lui prenait. Je voyais bien qu'elle était stressée alors que moi, j’étais tout calme. Parfaitement calme.
« Et je peux pas ni sortir, ni rester comme ça. Et faut que ça passe, tu vois.... C’est fatigant. »
A ces mots, elle se traina à quatre pattes au sol et je l'arrêtai dès lors :
- Whoooh! Tu cherches quoi là?
En guise de réponse, elle sortit de son fouillis quelques feuille et apporta aussi de la monnaie. Je la regardai faire en silence, en me demandant où elle voulait en venir.
« Tu crois que tu pourrais me récupérer ça ? Tu devrais avoir assez pour payer. J’abuse de ta gentillesse et tout ça. » dit-elle.
Je hochai la tête à la forme négative. Je m'en fichai moi, de faire ça. C'était quand elle le voulait. De toute façon, je pourrais soulever des montagnes s'il le fallait.
« Mais d’une certaine façon, tu voulais savoir, non ? T’as eu le spectacle en prime. »
Je sentis la fermeté de sa voix et me demandais pourquoi elle usait de ce ton à mon égard. Mes yeux brillaient d'inquiétude et j'avais du mal à arracher mon regard d'elle.
- Ivana...
Je la pris soudainement dans mes bras afin de lui donner un grand câlin. Elle pourrait me repousser si elle le voulait, mais j'en avais besoin. Je n'aimais pas la voir dans cet état et c'était plus fort que moi.
Je bougeai la tête de façon à ce que ma bouche soit au niveau de son oreilles, puis :
- Je ne sais pas ce que c'est, être bipolaire, mais peu importe ce que ça peut être, je m'en fiche, je ne veux pas que tu te soucie de moi. Calme toi, d'accord? Je ferais n'importe quoi pour toi. Alors ne te bile pas.
Là dessus, je posai mon front sur le siens et lui donnai le même baiser d'esquimau qu'elle m'avait distribué lors de notre séparation.
"Je reviens. Sois sage."
Un bisou sur le front plus tard, je sortis de l'appartement en direction de la pharmacie la plus proche. Heureusement, il n'y avait pas trop de monde et je pus prendre commande rapidement. Je revins chez elle avec tout ce qu'elle avait demandé et lui tendis le sachet quand je la vis.
"Je vais t'aider à tout remettre en ordre." lui dis-je sous le ton de la promesse.
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() message posté Ven 10 Oct 2014 - 18:46 par Invité


Voilà, c’est dit. La bombe est lâchée. Et contrairement à ce qu’elle croyait, il ne s’est pas enfui. « Je ne sais pas ce que c’est, être bipolaire, mais peu importe ce que ça peut être, je m’en fiche, je ne veux pas que tu te soucie de moi. Calme toi, d’accord? Je ferais n’importe quoi pour toi. Alors ne te bile pas. » Et aussi tôt, elle se retrouve contre lui alors qu’elle vient juste de l’envoyer bouler.
Elle ne l’a pas repoussé. Elle ne s’est pas blottie contre lui pour autant. Prise par surprise, Ivana n’a pas bougé, se laissant faire comme une poupée. Inconsciemment, elle a cessé de pleurer et s’est même imprégnée de l’odeur de Kaspar. Comme avant qu’elle ne le quitte. « Je reviens. Sois sage. » Promis, comme une image. Elle le regarde partir sans un mot, les yeux encore emplis de larmes, toujours sans bouger.

Une fois parti, la rouquine se traine jusqu’à son canapé, à bout de force, pour s’allonger ailleurs qu’à même le sol. Elle ferme les yeux, ne voit pas le temps passer et en les rouvrant elle constate qu’il est déjà rentré. Avec une poche. Avec sa bouée de secours.
Si elle avait la force, elle lui sauterait peut-être dessus pour le prendre dans ses bras et le remercier. Encore et encore. Peut-être bien qu’elle pourrait l’embrasser sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de ce geste. Comme avant… À défaut de pouvoir s’exécuter, Ivana tente de sourire et d’attraper son traitement. Pourquoi l’avoir quitté déjà ? Des conneries. Elle se mort la lèvre en y repensant.

« Je vais t’aider à tout remettre en ordre. » La jeune femme lève la main pour l’arrêter tout de suite. Juste le temps d’avaler la pilule qu’elle vient d’ingurgiter et de prendre une profonde inspiration. « T’es pas obligé de faire ça. C’est déjà beaucoup d’être venu. Je te jure. » Elle soupire. Il ferait n’importe quoi pour elle. Elle en ferait certainement de même pour lui.

La jeune femme se redresse, le strict minimum pour qu’il la rejoigne et qu’elle pose sa tête sur ses genoux. « Enfin on rangera, si tu y tiens vraiment, mais pas maintenant. T’as l’air plutôt déterminé, si ce n’est têtu, tu me laisseras pas le choix. Il faudrait que je t’explique le problème aussi, sauf si tu veux pas. Et que je mange. Et que je me lave. Et que je dorme aussi. » Sur ses bonnes paroles, elle se met à bailler et peut tomber dans les bras de Morphée d’une minute à l’autre, ou presque. « Je suis encore plus fatiguée à l’idée de penser à tout ça. » Et dire que sa fatigue est sur le point de passer en priorité alors qu’elle n’est pas présentable, qu’elle meurt de faim aussi. À moitié endormie contre lui — pour qu’il ne s’échappe pas ou quelque chose dans ce registre — Ivana se met à murmurer sans trop articuler : « Je voulais pas mettre fin à tout ça. Je te jure, je voulais pas… » Revoir Kaspar ici et dans des circonstances bien différentes, ça lui fait comme un pincement dans le cœur, comme une boule dans le bas de son ventre, comme une sorte d’euphorie et de tristesse mélangées aussi.
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 10:01 par Invité
Je ne savais pas trop quoi penser, en sortant dans la rue, avec l’ordonnance et les sous. J'avais l'impression d'avoir survécu à une tempête. Comme si je n'avais pas du venir mais qu'il avait fallu que je vienne à tout prix. Mon cœur battait à tout rompre et je mettrais du temps avant qu'il reprenne un rythme normal. Je n'arrêtais pas de penser à elle, l'avoir vu dans cet état, dans son petit appartement tout en désordre. J'espérai même que le fait de la laisser une nouvelle fois toute seule ne serait pas bien grave. Je n'aimais pas la savoir comme ça, parce qu'une nouvelle fois, cela me montra qu'elle n'était pas heureuse et que la voir ainsi me brisait le cœur. Je ne pouvais m'empêcher de la comparer lors des jours où nous avions été ensemble et me demandai une fois de plus qu'est ce qui avait cloché.

A la pharmacie, je profitai qu'il n'y ait personne derrière moi pour demander discrètement au pharmacien ce que c'était que la bipolarité. L'explication qu'il me fournit ne m'aida pas vraiment. Mais je sus que c'était une maladie et que c'était pour le traitement que j'étais venu. Sans doute ne pas l'avoir vu des mes yeux m'empêchait de savoir ce qu'on ressentais dans des moments pareils.

De retour chez la rouquine, je lui avais emmené son bien et lui avait suggérer de l'aide pour pouvoir ranger. J'étais même déterminé à le faire, tellement que j'avais commencé avant qu'elle ne puisse me donner la moindre réponse.
« T’es pas obligé de faire ça. C’est déjà beaucoup d’être venu. Je te jure. » dit-elle en me voyant faire.
"Je sais que je suis pas obligé de le faire, enfin je m'en doute bien. Et je m'en moque, j'en ai juste envie."

Mais Ivana me demanda implicitement de venir la rejoindre et j'abandonnai le désordre pour m’exécuter. Elle posa sa tête sur mes genoux et je me penchai pour pouvoir mieux lui faire face. Je me faisais violence pour ne pas toucher sa peau parce que je ferais des gestes attendrissant si c'était le cas et je n'en avais pas le droit.

« Enfin on rangera, si tu y tiens vraiment, mais pas maintenant. T’as l’air plutôt déterminé, si ce n’est têtu, tu me laisseras pas le choix. Il faudrait que je t’explique le problème aussi, sauf si tu veux pas. Et que je mange. Et que je me lave. Et que je dorme aussi. »

Je clignais des yeux en me demandant où elle voulait en venir. Bien sûr que si je voulais qu'elle m'explique, mais je voulais surtout qu'elle aille mieux là, maintenant.
Je suis encore plus fatiguée à l’idée de penser à tout ça. » ajouta-t-elle.
- Je crois que tu as besoin de repos.

Ivana était somnolente, sur le point de s'endormir. Elle avait une très petite mine et dormir au moins udeux ou trois heures lui ferait du bien. Quant à moi, je saurais m'occuper si jamais c'était le cas.

« Je voulais pas mettre fin à tout ça. Je te jure, je voulais pas… »

Ma main droite bougea d'elle même et je lui caressai doucement la joue du revers de mes doigts.
- Je sais, répondis-je tristement en repensant à l'épisode de notre rupture. "Je l'avais vu dans tes yeux."

Un soupir, tout en la regardant avec attention. Je ne savais pas trop quelle émotion je ressentais, là, tout de suite. J'étais ni heureux, ni malheureux. J'étais dubitatif quant à ce que je devais penser.

"J'ai seulement besoin que tu fasses confiance, Ivana. Que tu saches que peu importe ce qu'il peut se passer, je serais derrière toi. Tu ne seras jamais seule parce que je serais toujours à tes côtés, toujours."

Silence. Je me demandai si elle s'était endormie ou si elle m'écoutait encore. Elle n'était pas du genre à ronfler, mais si elle s'était vraiment endormie, j'attendrais un peu avant de la porter jusqu'à son canapé, après avoir viré le bordel qu'il y avait dessus.
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 14:39 par Invité
« Je sais. Je l’avais vu dans tes yeux. » Ses doigts contre sa joue, Ivana frissonne aussitôt. Ce geste devrait être inapproprié, pourtant elle le laisse faire. « J’ai seulement besoin que tu fasses confiance, Ivana. Que tu saches peu importe ce qu’il peut se passer, je serais derrière toi. Tu ne seras jamais seule parce que je serais toujours à tes côtés, toujours. » Les paroles de Kaspar font écho dans la tête de la jeune femme.
Le genre de paroles qu’elle ne peut pas oublier, comme des vœux.
Le genre de paroles qui donnent du réconfort.
Le genre de paroles qu’elle croit sans discuter.
« Promis. » Elle lui serre la main et ferme enfin les yeux.

***

Réveil presque en panique. Too good to be true.
La jeune femme tâtonne autour d’elle. En dehors du tissu du canapé et d’un coussin, elle ne sent rien. Pas de chaleur humaine. Donc plus de Kaspar. Et si tout ceci ne fut que le fruit de son imagination ? Cette promesse, le revoir ici, c’était trop beau pour être vrai. Déception. Elle déteste son imagination et ce genre de rêve.

Ivana s’étire et finir par ouvrir les yeux.
Seconde d’hésitation. Elle balaye la pièce du regard. C’est… Non, deux minutes… Est-elle encore chez elle ou s’est-elle inconsciemment téléportée chez quelqu’un d’autre ? Est-elle dans un monde parallèle ? Promis, elle n’est pas une adepte de science fiction d’ordinaire. Est-elle devenue somnambule entre temps ? Pourtant ça ressemble étrangement à son appartement quand il est rangé et non comme la dernière fois qu’elle l’a vu.
La jeune femme attrape la boite de médicaments sur la table basse. C’est bien son traitement. Donc bien son appartement. CQFD. Donc… Elle se passe la main dans ses cheveux cherchant à dissocier ce qui, dans ses souvenirs, appartient au rêve et à la réalité. Profonde inspiration. Elle s’extirpe du canapé et son nez capte une odeur intéressante : cuisine, nourriture. Son estomac s’emballe en gargouillant comme si elle ne l’avait pas alimenté depuis plusieurs jours.

Au moment d’arriver au niveau de la cuisine, Ivana s’aperçoit qu’elle n’est pas seule — pas de quoi paniquer pour autant — et que tout cela n’a aucun rapport avec son imagination et ses rêves. « T’es… toujours là. » Voix cassée par l’émotion et la surprise. La rouquine se glisse derrière lui, passe ses bras autour de sa taille et pose sa tête dans son dos. « Et t’as pas pu t’empêcher de ranger. » Elle sourit contre lui. « J’ai dormi combien de temps ? » Déjà que la jeune femme n’avait plus trop la notion du temps avant de s’écrouler, elle ne sait plus où elle en est maintenant. « Et en plus, tu cuisines. Si c’est aussi bon que la dernière fois… » Elle l’épouse, promis. Heureusement qu’elle est en meilleure forme que toute à l’heure et qu’elle a su s’arrêter à temps. « T’es parfait, tu sais ? » En temps qu’ex, probablement ami et complication du moment.
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 16:06 par Invité
Elle s'était finalement endormie. Au début, je ne savais pas si elle m'avait entendu lorsque je lui demandais de me faire confiance et son petit « promis » me fit comprendre que oui. Je souris à la regarder s'endormir paisiblement. Elle était déjà belle de base, mais elle était encore plus adorable ainsi. Je restai au moins un bon quart d'heure dans la même position à la regarder en pensant à rien d'autre que le fait qu'elle dorme, puis je plaçai mes mains derrière la tête en faisant très attention dans mes mouvements. Je me baissai pour lui donner un baiser sur le front et la portai jusqu'à son canapé où je virais d'un coup de pied les affaires étalés dessus, comme je l'avais prédit. Je la déposai délicatement, m'assurai qu'elle dormait bien encore et me mit à ranger son appartement. J’espérai qu'elle puisse retrouver les objets que je rangeai, auquel cas je saurais sans doute lui dire où ils se trouvaient si elle devait les chercher. Je passai aussi un coup de balais pour faire un brin de ménage, ainsi que dépoussiérer ses meubles.

Je sortis à nouveau quelques minutes pour faire des petites courses afin de préparer à manger. Ivana n'aimait pas la viande – à mon grand regret – mais je pourrais m'en passer pour ce soir. Je décidai d'acheter de quoi faire un risotto aux champignon en souriant à l'idée que c'était le plat favoris de Grand Mère. Du coup, forcément, je savais très bien le faire.

Lorsque je rentrai une nouvelle fois, Ivana était toujours en train de dormir. Elle était si fatiguée que cela ne m'étonna pas, je m'y attendais. En un sens, c'était mieux ainsi, comme ça elle ne m'empêchera pas de lui venir en aide en quoique se soit et j'avais donc le libre arbitre sur quoi faire désormais.
Lorsque j'allumai les plaque dans la cuisine, plus rien n'exista en dehors de l'appartement. Les cours, Theodore, le boulot... je l'oubliais instantanément. J'étais si minutieux que lorsque j'étais en cuisine, j'étais vraiment très concentré. Je ne pensais à rien d'autre que le résultat en prenant soin à chacun de mes gestes. Je ne m'aperçus même pas que Ivana s'était réveillée. Je ne l'entendis pas non plus arriver jusqu'à moi même si ces pas craquèrent le sol.

« T’es… toujours là. »

Je tressailli en entendant ses paroles et je n'eus pas le temps de me retourner que je la sentis contre moi. Je fermai instinctivement les yeux et lorsque ses mains se posèrent au niveau de ma taille, je serais étonné si elle ne sentait pas mon corps vibrer.

« Et t’as pas pu t’empêcher de ranger. »  

Bien que j'étais toujours en transcendance, je ne pus me retenir un sourire. C'était mal me connaître, autrement.

« C'était trop tentant. » admis-je.
« J’ai dormi combien de temps ? » demanda sa voix à travers mon dos.
« Au moins trois bonnes heures. »

Je parvins enfin à remuer le contenu de la casserole où le riz était en train de cuire. Cela me demanda énormément d'effort à présent, car mon attention se tirait essentiellement sur la rouquine collée contre moi.

« Et en plus, tu cuisines. Si c’est aussi bon que la dernière fois… »  
« Ça sera délicieux » promis-je.
« T’es parfait, tu sais ? »

J'échappai un rire étouffé. Habituellement, j'aurais dit « évidement ! » mais c'était Ivana. Si j'étais parfait, elle ne m'aurait pas quitté. Je n'aurais pas non plus cet adrénaline qui me montait le long de la colonne vertébrale, en faisant frissonner tous les nerfs de mon dos en ayant à l'idée que nous n'étions plus un couple. En fait, je savais pas vraiment ce qu'on était.

« Je t'aime. » ne pus-je m'empêcher d'échapper, peut être un peu trop vite. Ou alors mes pensées s'étaient échappé de ma bouche sans m'en rendre tout à fait compte. Mais j'avais pour habitude de me trahir tout seul, alors, je faisais plus vraiment attention au point où j'en étais.
Et puis, je n'allais pas me mentir, je ne pourrais JAMAIS me contenter que d'une simple relation amicale vis à vis d'elle. Jamais mes sentiments pour elle ne pourront être qu' « amicaux », alors autant annoncer la couleur directement.

Je soupirai ensuite. Pour essayer de faire diversion suite à ce silence, j'arrêtai le feu sur la plaque, je mis le contenu dans un plat – difficile à attraper puisque je me refusais à me déplacer -  puis :
« J'espère que t'apprécie le risotto et les champignons. De toute façon, même si tu n'aimes pas en général, tu ne pourras qu'apprécier le MIENS. Regarde un peu cette merveille ! »
Je m'étais détaché d'elle afin de lui présenter le résultat de mes efforts en tant que cuisto.
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Anonymous
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 18:30 par Invité
Elle n’a pas fait de remarque quant à son rire. Pourtant la jeune femme est bien curieuse de savoir pourquoi il a réagi de la sorte. L’idée d’avoir autant blessé Kaspar est encore bien loin d’elle. Si elle le savait, elle se maudirait probablement. En ce qui la concerne, c’est une sorte de sacrifice et elle doit prendre sur sa personne pour avancer de nouveau. Entre nous, elle donnerait cher aussi pour réparer cette erreur et lui demander une nouvelle chance — après avoir pris le temps de tout lui expliquer, évidemment.
Non, depuis qu’elle l’a retrouvé, il est parfait. Ces paroles ne sont pas que des promesses en l’air. Que demander de plus ? La lune ? Il trouverait un moyen de la lui décrocher, même si le résultat n’est qu’une photo fixée à un mur.

« Je t’aime. »
Quelques mots, quelques lettres.
Un grand blanc dans la conversation.
Un grand blanc dans les pensées d’Ivana.
Elle déglutit en guise de réponse. Elle a perdu sa langue, ses bras. Si elle pouvait encore réfléchir, elle se demanderait comment elle fait pour tenir debout.
Aucun d’eux n’a donné de nouvelle à l’autre pendant ses quelques semaines de séparation. Elle en a conclu que tout est tombé à l’eau. Et là… Les sentiments de Kaspar viennent littéralement de lui sauter à la figure. Elle a rien vu venir. La jeune femme desserre un peu son entraine.
Il faut qu’elle le voit de face, au plus vite.
Il faut qu’elle respire aussi.
C’est un peu la panique générale. Dans ses poumons. Dans sa tête. Dans son muscle cardiaque.

« J’espère que t’apprécie le risotto et les champignons. De toute façon, même si tu n’aimes pas en général, tu ne pourras qu’apprécier le MIENS. Regarde un peu cette merveille ! » Amusée et plus détendue par sa dernière remarque, Ivana secoue la tête. Certes, son régime alimentaire sans viande peut paraître contraignant pour son entourage qui en raffole, mais elle n’est pas si chiante que cela sur le reste, si ? Sur les deux fois où elle l’a laissé s’afférer en cuisine, jamais elle n’est allée se plaindre. Et puis c’est pas comme s’il lui a demandé de faire confiance toute à l’heure. « C’est esthétique, ça sent bon. Ça commence déjà bien. »

Avant de se mettre à saliver dans sa propre cuisine, la jeune femme retourne dans la pièce à vivre, ou salon ou chambre improvisée certains jours, avec des couverts. Comme vous le sentez. Et telle une gosse, elle s’installe à toute vitesse attendant d’être servie telle une princesse.
Non, elle n’a pas déjà oublié ce qu’il vient de lui lâcher.
Non, elle ne tient pas non plus à fuir cette conversation.
Elle meurt juste de faim.

Soupir. « Kaspar… ? » Sans rien dire de plus, Ivana attrape une boîte. La boîte des journées déprimantes. La boîte à sucrerie. Mais aujourd’hui, les règles changent. Elle attrape un rouleau de réglisse, range la boîte et retourne sur le canapé. Du regard, elle invite une nouvelle fois à ce qu’il prenne place à côté. Et pendant que ses doigts jouent avec le réglisse, elle se confesse. « Dis… Si tu es toujours célibataire, dans un futur plus ou moins proche, tu veux pas finir tes jours avec moi ? »
Une phrase qui lui a demandé autant de courage que de lui sauter dessus lors de leurs retrouvailles.
Une phrase qui en dit long.
Une phrase pour s’excuser de son comportement de la dernière fois.
Une phrase pour se repentir.
Une phrase pas très explicite pour lui dire qu'elle l'aime, à sa façon.
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Anonymous
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 21:36 par Invité
Bon, je regrettais peut être de le lui avoir dit. Mes pensées avaient été plus forte et il avait fallu qu'elles s'expriment. J'aimais tellement Ivana que c'était dur de me contenir. De ne pas lui dire à quel point je pouvais être amoureux d'elle. Je ne savais même pas ce qui me prenait à penser des choses pareilles, pourtant, je ne pouvais pas le nier. J'étais le genre de gars passionné et quand j'étais accroché à un truc, il était difficile de m'en détacher, d'autant plus que j'y allais à fond. J'avais jeté mon dévolu sur elle, mais j'essayais de ne pas en faire trop. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais sans cesse sur elle, pas à la façon d'un gros pervers ou d'un harceleur, mais je voudrais avoir tout le temps de ses nouvelles. Je voulais tout le temps la voir heureuse, c'était ça le plus important pour moi. Je ne me rendais toujours pas bien compte que c'était bel et bien fini entre nous, surtout dans des moments comme ceux là. Est ce qu'Ivana aurait les même gestes envers un autre que moi ?

Je ne savais pas comment elle avait réagi à cette annonce étant donnée qu'elle était sur mon dos, littéralement. Mais elle ne fit aucun commentaire. Je ne savais pas comment l'interprêter, mais je décidai de faire diversion en lui présentant mon art culinaire de ce soir.

« C’est esthétique, ça sent bon. Ça commence déjà bien. »  
A ces mots, elle tourna les talons et se dirigea vers la pièce principale où elle s'attabla, couverts à la main. Je la rejoint pour la servir. A voir son impatience, elle devait avoir très faim. Ce n'était pas comme si elle me l'avait pas dit avant de s'endormir, d'ailleurs.
Je restai silencieux. C'était même étrange pour moi, que je sois si calme. J'étais le genre moulin à parole habituellement, le gars qui faisait tout pour combler les blancs. Mais, après ce que je venais de lui dire, je n'arrivais pas à trouver un autre sujet de conversation intéressant. En fait, je savais juste pas quoi lui dire d'autre. Ma phrase me revenait sans cesse en mémoire, et j'étais incapable de m'en détacher.

Peu après, je l'entendis prononcer mon prénom. Ma tête se releva alors pour la regarder, avec de la curiosité dans les yeux.
« Oui ? »
Je la regardai se lever, prendre une boite fantaisiste, en sortir quelque chose que je ne sus pas dire ce que c'était pour le coup, et s'installer sur le canapé. Je la suivi du regard durant tous le long et je me mis à ses côtés lorsqu'elle m'invita à le faire. Je m'aperçus que c'était du réglisse qu'elle avait dans ses mains, et me posais moulte questions quant à l'utilité de cette friandise.
Puis :

« Dis… Si tu es toujours célibataire, dans un futur plus ou moins proche, tu veux pas finir tes jours avec moi ? »  

Je me figeai sur place en manquant de peu de m'étouffer. La panique m'envahit dès lors, et mon cœur s'affola dans ma poitrine. Je ne savais pas vraiment comment interpréter ce qu'elle venait de me dire là, et me demandai à quoi elle pensait exactement, avant de me faire de fausses idées.

« Un futur plus ou moins proche ? »

Silence. Et ensuite :

« … qu'importe le moment où l'on se trouve. Je VEUX finir mes jours avec toi. »

Si je devais n'avoir qu'une seule volonté, ce serait celle ci. Ivana était la personne à laquelle je tenais le plus au monde. Celle que j'aimais le plus, surtout. La penser avec quelqu'un d'autre me rendait très mal à l'aise, mais je ne pourrais que l'accepter si ça devait se passer ainsi. Je voulais son bonheur à elle, et ce, avant le miens. C'était ça qui comptait, pour moi.
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