(✰) message posté Ven 10 Oct 2014 - 18:51 par Invité
Lady & gentleman Sheena & Fergus
Ce n’était pas la première fois qu’elle me traitait d’egocentrique. Est-ce vrai ? Suis-je réellement aussi imbu de ma personne qu’elle le prétendait ou n’est-ce qu’une grossière erreur de sa part ? Je conçois faire preuve, parfois, d’arrogance à l’égard des hommes et femmes que j’étais amené à côtoyer, mais c’était généralement pour leur rappeler leur propre suffisance à l’égard du reste du monde. « Vous prétendez donc que je ne m’intéresse qu’aux femmes âgées. Dans les …70 ans, environ ? » ironisai-je en plissant les yeux, le sourire en coin. Et édentées de préférence, je suppose. Non, je n’ai aucune préférence pour les femmes plus âgées, ni plus jeunes d’ailleurs. J’apprécie le sexe opposé en fonction de son intellect, principalement. J’aime autant les femmes ayant un fort caractère, que celles qui en ont moins, mais j’admets avoir une nette préférence pour les rouquines. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas bougé d’un pouce depuis cinq bonnes minutes. La troublai-je à ce point ? Et en ce cas, comment profiter pleinement de la situation ? Ce serait si facile. Dommage, j’avais un train à prendre Quoique mon portable était déjà entre mes doigts et je tapotais sur les touches de ce dernier, la fixant tantôt elle, tantôt mon écran sans plus dire un mot jusqu’à ce qu’elle se cogne à la commode située derrière elle. « Ne soyez pas trop dure envers vous-même. Vous n’êtes pas la seule dans ce cas. » Peut-on véritablement connaître et comprendre une personne ? A moins de l’avoir côtoyé durant des années, et encore. Même mon employeur ne savait pas tout de l’homme qu’il avait embauché. Je parlais généralement peu, et à peu de monde. Je n’étais pas timide, mais réservé, car j’avais toujours estimé que ma vie ne regardait que moi. Une vérité d’autant plus vivace au regard de ma profession. Je m’éloigne donc de la jeune femme, enfilant pour finir une longue veste couleur sombre et dont le col remontait le long de ma nuque, avant de me retourner vers mon invitée. Cette fois-ci, je ne dis rien. Seul un sourire, énigmatique, lui répond, alors que mes pas se rapprochent. « Finalement, je pense rester quelques jours de plus dans votre ville. Ses habitants y sont si … charmants… » Je la dévisage, la déshabillant presque du regard, signe que ce qualificatif, c'était bien à elle que je le destinais. « …qu’il serait dommage de ne pas en profiter. » ajoutai-je avant de m’éloigner pour de bon vers la porte d’entrée. « Qui sait, peut-être nous reverrons-nous ? Depuis que je suis ici, j’ai pris l’habitude de prendre un verre au bar de cet hôtel. Toujours à la même heure. » soulignai-je sans pour autant lui indiquer l’horaire en question. Ainsi, je lui laissai le choix d’aller récolter l’information par elle-même auprès du barman, si tant est qu’elle veuille effectivement me revoir. « Bonne journée, mademoiselle. N’oubliez pas de refermer la porte en sortant. » Et me voilà parti…un dernier sourire sur les lèvres.
electric bird.
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(✰) message posté Ven 10 Oct 2014 - 21:23 par Invité
Il me rassura alors, me disant que je n’étais pas la seule à ne pas le comprendre apparemment. Qui était-il ? Je ne sais pas si j’avais vraiment envie de le savoir, mais oui, j’étais intriguée par ce caractère peu commun, et à la fois un peu angoissant. Il s’éloigne, je respire. Il s’apprêtait à partir, enfilant une veste. Je ne savais pas si j’étais soulagée de son départ, ou si j’avais envie qu’il reste. En attendant j’en profitais pour me décoller de la commode. Je passais mes mains sur ma tenue, comme pour la lisser, et essayer de recoiffer mes cheveux. Pourtant, mes vêtements n’étaient pas plissés, et mes cheveux n’étaient pas non plus en vrac. Le stress. Il s’avance de nouveau vers moi. Je me sens tendue, de nouveau, alors qu’il est toujours de l’autre côté de la chambre. « Finalement, je pense rester quelques jours de plus dans votre ville. Ses habitants y sont si … charmants… » Il me regardait de la tête au pied, et je détournais le regard. Je détestais les hommes qui dévisageaient les femmes comme ça. « …qu’il serait dommage de ne pas en profiter. » Je levais les yeux au ciel. Cette situation était grotesque, je n’y croyais pas. Je ne savais pas quoi penser de cette situation. Il allait partir, et probablement me laisser seule dans sa chambre, dans quel cas, je devrais sans doute finir mon ménage avant de repartir. Je ne disais rien, j’avais même du mal à le regarder. « Qui sait, peut-être nous reverrons-nous ? Depuis que je suis ici, j’ai pris l’habitude de prendre un verre au bar de cet hôtel. Toujours à la même heure. » Je riais nerveusement. Pensait-il vraiment que je serais capable de me pointer au bar de l’hôtel et risquerais ma place en étant vu avec un client ? Non, ce n’était pas mon genre. Je n’y prêtais pas attention. « Bonne journée, mademoiselle. N’oubliez pas de refermer la porte en sortant. » Je ne répondais rien et le laissais partir. Je ramassais mes affaires, réorganisais le lit et reprenais mon chariot pour sortir de la chambre. Puis je fermais la porte à clé, et repartais finir mon travail.
Cinq heures de l’après-midi. J’avais terminé ma journée, et je rentrais à la maison. A peine rentrée, je ne remarquais même pas Eliott, et j’allais voir Scott qui était assis dans le canapé à regarder la télé. « Maman ! » « Eh ! Coucou champion ! » Je m’asseyais à côté de lui sur le canapé et le prenais dans mes bras. Je passais ma main sur son front, sa fièvre semblait avoir baissé. « Ca va mieux mon ange ? » « Oui ! Papa il m’a fait des frites à midi, et c’était trop trop bon. Avec plein de ketchup et tout ! » « Beaucoup de ketchup ? Et des frites en plus ? Ouh… Je crois qu’on va devoir manger des épinards ce soir pour équilibrer tout ça… » lui dis-je en souriant. « Oh non Maman ! Je suis encore un peu malade. Tu sais, les épinards, c’est pas très bien pour les enfants malades… » Je souriais, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour manger des cochonneries. « On verra ça ce soir… » lui répondis-je en lui chatouillant les côtes avant de me lever et d’aller dans la cuisine. Eliott était là. Je ne savais pas vraiment si je devais lui parler ou non. Je posais mon sac sur le comptoir de la cuisine. Et je repartais m’asseoir près de Scott, sans n’avoir rien dit à Eliott. J’avais beaucoup de mal à rester sereine avec lui… Je m’étais assoupie à côté de Scott un moment. Je me réveillais en fait deux heures plus tard. Eliott avait préparé le repas et on passait à table. A peine dix minutes plus tard, Scott avait fini son assiette. « Maman, je peux sortir de table ? » « Tu ne veux pas de dessert ? » Il secoua la tête. « Bon… Vas-y alors. » Scott se leva et partit dans sa chambre. Je restais là, en tête à tête avec Eliott, le nez planté dans mon assiette. Je n’avais pas trop envie de lui parler, d’être gênée. « Tu ne dis rien ? » Je relève la tête. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » « Je sais pas, ta journée s’est bien passé ? » Je repensais à mon début de journée, plutôt chaotique. J’allais le lui raconter, car je ne pouvais pas lui mentir. « Le début était un peu… Spécial. Un homme m’a fait du rentre dedans plus ou moins, enfin, c’était bizarre. Et là, il pense que je vais le rejoindre pour aller boire un verre… Et toi ? » Il tirait une tête de dix pieds de longs. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Je passe la journée à la maison et toi tu vas te faire draguer par un pauvre type. Désolé, mais ça m’énerve. » Je posais mes couverts. Je ne comprenais pas sa réaction. « T’as pas le droit de me dire ça. » Et c’est parti en une engueulade puissante. On ne s’était jamais parlé comme ça, mais là, ça allait trop loin. J’avais déjà assez de mal à l’oublier comme ça, je n’avais pas envie qu’il en rajoute. J’étais partie dans ma chambre, et avais envoyé un sms à James, le barman de l’hôtel. Oui, je lui avais demandé l’heure à laquelle cet homme de la 319 venait au bar. Il m’avait dit que je risquais d’avoir des ennuis, mais tant pis. A neuf heures. J’y serais. J’étais allée coucher Scott, l’embrassant sur le front avant d’éteindre la lumière de sa chambre. Puis, j’étais allée dans la salle de bain récupérer une robe bleu roi, dénudée dans le dos, et qui s’arrêtait tout juste au dessus des genoux. Je détachais mes cheveux. Je prenais une pochette et je sortais, prête à partir. « Tu vas où ? » Je me retournais, dans un sursaut. Eliott était là. Il s’était levé. Je m’arrêtais nette. « Ca ne te regarde pas. » « Pourquoi tu fais ça… » Je baissais les yeux, et je sortais, sans me retournais vers lui. Je ne voulais pas lui faire face…
J’arrivais à l’hôtel. J’espérais que personne ne me reconnaisse de trop. Je ne voulais pas me faire remarquer. Je risquais ma place, d’accord, ce n’était qu’un travail saisonnier, mais je prenais des risques en venant ici. Mais tant pis, Eliott m’avait tellement énervé qu’au pire, ça me donnerait une bonne raison pour rester à Londres, parce que rester chez lui, c’était dure… J’allais donc m’installer au comptoir pour saluer James, puis, je partais m’asseoir à une table. L’homme de la 319 n’était pas là, et peut être qu’il n’allait pas venir et que j’allais juste attendre, ici, seule. Mais le verre de rosé que j’avais commandé était également de très bonne compagnie…
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(✰) message posté Ven 10 Oct 2014 - 23:02 par Invité
Lady & gentleman Sheena & Fergus
J’avais confirmé l’annulation de mon billet de train au cours de la journée et en avait profité pour visiter la région. Il n’y avait rien dans ce petit village qui pouvait intéresser un homme de ma stature. Je n’avais donc aucun espoir, juste de la curiosité, bien que je tombais sur une gravure admirable qu’il m’eut impossible de ne pas acheter. Je rentrais donc avec mon cadeau de Noël en avance sous le bras aux alentours de seize heures. Cherchant au préalable à savoir auprès du concierge si j’avais quelques messages – deux, en effet me furent confiés – je regagnais aussitôt ma chambre afin de pouvoir les lire en toute tranquillité. Nul ne savait que j’étais dans la Région, si ce n’était mon commanditaire. La mission avait été effectuée en toute discrétion, et il me réclamait maintenant à ses côtés afin de remplir la seconde, qui se situait en Espagne. A Ibiza, très précisément. Le rendez-vous avait lieu dans une semaine. J’avais donc tout le temps de profiter de mes derniers jours sur le sol Ecossais avant de regagner Londres, pour ensuite m’envoler pour l’une des destinations les plus touristiques et intenses au monde.
Sous la douche, je réfléchissais déjà au moyen le plus efficace d’effectuer ma prochaine mission, lorsque mes pensées se tournèrent dans une autre direction. Un sourire étira mes lèvres. Je ne crois pas lui avoir demandé son prénom. Et je ne pouvais m’empêcher de vouloir la revoir, cette demoiselle qui époussetait les commodes et dressait les draps des lits. Son air tantôt surpris, tantôt outré me revenait en mémoire, et je me surprenais à en rire avec un plaisir non feint. Serait-elle présente ce soir ? Sans doute pas. Elle qui m’avait trouvé narcissique ne s’était sans doute pas donnée la peine de se renseigner sur l’heure à laquelle je prenais un verre au bar. Même si elle le faisait, viendrait-elle sachant que sa démarche passerait à mes yeux comme une invitation à poursuivre sur cette voie ? Ou de savoir que de me rejoindre reviendrait à approuver voire apprécier mon apparente arrogance ? Dans le miroir, je vois l’image d’un homme sérieux, digne et patient. Peut-être ne devrais-je pas descendre. Cette jeune femme n’est pas pour moi. Certes, je n’envisage pas de passer ma vie à ses côtés, non. Mais même pour une nuit, ais-je le droit de détruire les potentiels espoirs d’une jeune nymphe ? Car après tout, peut-être désirait-elle autre chose que ce que je pouvais lui offrir ? J’ai parfois l’impression d’être trop vieux pour jouer à ce petit jeu. Enfin…je tiens toujours mes promesses. A neuf heures moins cinq donc, je ressortais de l’ascenseur. Une chemise blanche, à peine entrouverte et un complet noir d’encre. Comme toujours, les femmes, qu’importe leurs conditions sociales, leurs statuts civils ou leurs âges, se retournaient sur mon passage. Certains types d’hommes également. Comme toujours, je n’y faisais pas attention. Au bar, elle était déjà là. Je l’aurai reconnu entre milles. Cette chevelure rousse flamboyante ne saurait me tromper. Mes lèvres s’étirent. « Comme d’habitude, merci. » Mes yeux la fixent sans ciller une seconde. Assise à une table, à l’écart. Voilà qui devrait favoriser le contact.
« Bonsoir. » Je lui souris en m’approchant. Le bleu est sa couleur, à n’en point douter. Il met en valeur ses yeux, son teint d’ivoire et la tristesse que je semble percevoir. « Cette robe vous sied à merveilles. » continuai-je en me plaçant face à elle. « Puis-je ? » Indiquant la place libre à ses côtés, j’attends qu’elle me donne son autorisation avant de m’y installer.
electric bird.
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(✰) message posté Ven 10 Oct 2014 - 23:55 par Invité
Je ne savais pas ce qui me prenait. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Et pourtant, la première chose qui m’était venue à l’esprit après ma dispute avec Eliott, c’était de retrouver cet homme. Je ne voulais au final pas tant que cela savoir qui il était, ce qu’il faisait. Je voulais juste passer du temps avec un étranger. J’étais en train de me jeter moi-même dans la gueule du lion, mais j’aimais ça. Une partie de moi me criait que non, que ce n’était pas raisonnable, qu’il ne fallait pas que je vois cet homme et que je désirais le voir juste pour énerver Eliott. Oui, c’était probablement la seule raison qui me poussait à partir retrouver un homme inconnu qui allait peut être me faire perdre mon travail. Pour énerver Eliott. J’avais vu à ses yeux que non, il ne voulait pas que je m’en aille. Mais j’étais partie. Une fois de plus. Je ne pouvais me résoudre à rester avec lui, pas ici, pas maintenant. Scott avait probablement entendu notre dispute. Nous n’étions pas marié, nous n’étions pas ensemble, et pourtant nous nous disputions pour des raisons dignes d’un couple d’amoureux. Mais on n’était pas ça. Et c’est pour cela que je voulais partir, me prouver que non, Eliott n’était pas celui que je voulais. Je ne savais pas ce que je voulais. Juste me vider la tête. Je n’attendais rien en particulier de cette soirée. Je ne savais même pas si j’allais être seule ou bien accompagnée. Je ne voulais juste pas rester chez lui.
Entrant dans le bar, quelques paires d’yeux se braquaient sur moi. Je remarquais qu’en effet, j’avais fait un effort vestimentaire, et avec un peu de chance, avec cette tenue, d’éventuels clients ou collègues ne pourraient me reconnaître. Enfin, avec mes cheveux, j’en doutais fort. Mais ce n’est pas grave. Je m’avançais donc vers James, lui demandant un verre de rosé. Après les recommandations de mon collègue, je partais m’installer sur une table isolée dans le fond de la salle pour être à l’abri des regards indiscrets. Non pas que je cherchais de l’intimité, juste à ce qu’on ne me reconnaisse pas. Je regardais autour de moi, pas de trace de cet homme. Probablement ne viendrait-il pas. Je regardais dans le fond du bar plutôt, buvant une première gorgée de mon verre. Qu’est-ce que je faisais là, je ne savais pas, je n’en avais aucune idée. Mais j’avais plongé la tête la première. Je tournais justement mon visage vers l’entrée de la salle. Il était là. Nos regards se croisèrent, d’une manière toute aussi intense que le matin même. Je détournais le regard, reportant mon attention vers le fond de la pièce. Peut-être ne m’avait-il pas vu ? J’en doutais. Son regard s’était fait insistant, et son sourire… Non. Il m’avait vu. « Bonsoir. » Il était là, à deux pas de moi. Je sentais sa présence, et ne pouvais plus me défiler. Je tournais mon visage vers le sien, et souriais à mon tour. Au fond, j’étais rassurée de le voir, je ne savais pas pourquoi… « Bonsoir… » « Cette robe vous sied à merveilles. » Il faisait dans le compliment. Je le trouvais différent de ce matin. La tenue de soubrette n’avait en effet aucun lien avec la robe que je portais. « Merci. » J’étais froide, sèche. Il se plaça devant moi. « Puis-je ? » J’acquiesçai d’un mouvement de tête. Il serait mal venu de ma part de lui dire de s’en aller. Alors que c’était lui que j’attendais.
Je ne trouvais pas mes mots. Les secondes passaient, et je me demandais ce que je faisais là. J’avais les yeux baissés sur mon verre. Pourquoi est-ce que j’étais venue ? Je n’en avais aucune idée. J’avais laissé mon fils pour rejoindre un inconnu. Je levais les yeux et plongeais mon regard dans le sien. Nerveuse. J’étais nerveuse. « Je ne veux pas que vous croyez que je suis venue pour vous. C’est… Un concours de circonstances. Rien de plus. » lui dis-je en toute franchise et en buvant de nouveau une gorgée du délicieux breuvage que je tenais entre mes mains. Je reposais le verre et dessinais des ronds sur la table du bout de mon index. « Il ne faudrait tout de même pas que vous vous croyiez irrésistible, car non, je n’aurais pas du venir. Peut-être devrais-je dire que vous avez eu de la chance, si on peut considérer comme une chance le fait de se retrouver ici… » lui dis-je, plongeant de nouveau mon regard dans le sien. « Même si bien sûr, je suis ravie d’être ici, à cet instant… »
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(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 19:26 par Invité
Lady & gentleman Sheena & Fergus
Malgré son apparente austérité, je demeurais fidèle à moi-même. Imperturbable. « J’en suis persuadé. » lui répondis-je avec un sourire en demi-lune. Je n’étais évidemment pas crédule une seconde, mais pour ne pas la vexer et risquer qu’elle ne veuille s’en aller face à l’arrogance dont je faisais, à son avis, preuve, je fis mine du contraire. Un concours de circonstances, vraiment ? Je me demandais bien lequel. A l’heure à laquelle où je me rendais habituellement au bar de l’hôtel, serait-ce là aussi un hasard ? Dans cette tenue ? A moins que tout le personnel se retrouve après le travail pour faire la fiesta, son histoire n’était pas crédible. Pas dans son entièreté en tous cas, j’étais certain qu’elle ne m’avait pas tout raconté. Se serait-elle disputée avec quelqu’un ? Je lisais dans son regard une certaine amertume. Un homme sans nul doute. Les deux sexes se livraient une guerre sans merci depuis des lustres alors même que ce qu’ils recherchent au fond d’eux est équivalent. Cela me dépasse. Quant à me croire irrésistible, cela me semblait un peu impertinent voire ironique si l’on considérait que c’était elle qui m’avait assuré son attention, même si ce n’était que du point de vue physique, ce matin-même. Et puis, sans devoir user de prétention, je me savais bel homme puisque je n’avais jamais éprouvé aucune difficulté à avoir quelqu’un à mon bras ou sous les draps, jamais. De là à coucher avec tout ce qui bouge, il y avait une grande distinction. Ainsi c’est moi qui avais de la chance qu’elle soit ici ce soir. Quelle modestie de sa part ! Il est vrai qu’elle était ravissante, certes, mais la jeune femme allait vite se rendre compte que je n’étais pas homme à courir après les gazelles. Moi, on me court après, ça n’est jamais l’inverse. Aussi, je me retins de lui rappeler que c’était elle, qui avait de la chance d’être en ma compagnie, et non le contraire. La soirée avait bien commencé, inutile de lancer les hostilités trop tôt. « Je le suis tout autant, mademoiselle … ? » Je ne connaissais son prénom, ni son nom d’ailleurs. Et bien que peu de clients s’intéressent à ce genre de choses, pour converser avec quelqu’un, j’estime devoir en savoir un minimum sur cette personne. Ne serait-ce que pour la forme. « Je me prénomme Fergus, pour ma part. » Mon prénom suffira largement. Quoique je doute qu’elle puisse connaître mon nom, on ne sait jamais. On dit souvent que le monde est petit. « Ainsi, vous n’êtes pas venue pour moi, j’en suis désolé, mais en ce cas, pourquoi êtes-vous ici ? » Indiscrétion volontaire, désir de faire plus amples connaissances, appelez ça comme bon vous semble.
electric bird.
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(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 20:58 par Invité
« J’en suis persuadé. » Bien sûr, il ne me croyait pas. Je pouvais le lire sur son visage. Mais je n’avais pas de compte à lui rendre, alors cela n’avait absolument aucune importance pour moi… Et je pense que pour lui non plus. Après tout, il me connaissait pas, et je n’avais aucune raison d’être totalement honnête avec lui, tout comme lui n’avait pas vraiment de raison de l’être avec moi. Je ne m’en préoccupais pas, et me contentais de lui vouer ce qui ressemblait à une confiance aveugle. Un silence s’imposait entre nous, mais il n’était pas gênant, du moins, pas tant que ça. Je me posais la question de savoir ce que je faisais là. Une bonne mère aurait préféré passer la soirée au lit, avec son fils. Mais j’étais partie. Eliott allait m’en vouloir. Je savais que j’aurais le droit au regard de la honte demain matin, au lever. Mais je lui expliquerai. Je lui expliquerai à quel point je ne peux plus rester enfermée avec lui avec cette tension constante. Je savais bien qu’il m’en voulait, je savais bien que jamais, au grand jamais, on ne pourrait redevenir de vrais amis, ou même plus, mais nous faisions semblants pour Scott. Sauf que moi, j’en avais assez de faire semblant. Eliott me manquait, chaque jour. Il me manquait terriblement, et il ne se passait pas une seule journée sans que je souhaite l’avoir à mes côtés, à chaque instant. Et je pensais que ça me ferait du bien de passer du temps avec lui, ici, en Ecosse, mais j’aurais mieux fait de rester à Londres. C’était pour cette raison que j’étais là, pour fuir mon passé.
« Je le suis tout autant, mademoiselle … ? » Les quelques mots de cet homme me sortaient de mes pensées. « Sheena. » Aurais-je vraiment du lui donner mon prénom ? Après tout, je ne lui donnerai rien de plus, surtout pas mon nom. Qui sait, peut-être était-il un psychopathe, ou bien un tueur à gage…Non, là, je déraillais. « Je me prénomme Fergus, pour ma part. » Fergus, ce n’était pas un prénom commun, mais je dois avouer que ça lui allait plutôt bien, car lui non plus, n’avait rien de commun. Je lui souriais. Ca devait bien être la première fois de la journée que je souriais, surtout devant lui. « Ainsi, vous n’êtes pas venue pour moi, j’en suis désolé, mais en ce cas, pourquoi êtes-vous ici ? » Il avait l’air curieux. Ce matin, il n’était pas comme cela, ça, c’est sûr. Je buvais une gorgée de ma boisson, qui serait probablement la seule ce soir, avant de lui répondre. « C’est un peu compliqué, pour être honnête avec vous… » Allais-je vraiment m’apprêter à déballer ma vie à cet inconnu, qui plus tôt ce matin, avait tout fait pour me pousser à bout ? Oui, apparemment. « Après une altercation, je n’avais tout simplement pas envie de rester à l’endroit où je loge actuellement. Et comme je ne vis pas ici, et que je ne connais pas vraiment les bars du coin, je me suis dit qu’autant venir ici… » lui avouais-je, sans trop entrer dans les détails. « Bien sûr, j’ai pensé au fait que vous veniez ici, et c’est d’ailleurs mon collègue qui m’a indiqué l’heure à laquelle vous veniez généralement… » Un sourire se dessinait sur ses lèvres. Bien sûr, il devait être fier de lui, moi qui avait passé ma matinée à le repousser de quelques façons que ce soit, je me retrouvais maintenant à le rejoindre dans le bar de l’hôtel dans lequel je travaillais. « Donc non, je ne suis pas là pour vous, je suis d’abord là pour me changer les idées. Votre compagnie est… un bonus, va-t-on dire… » J’étais différente de ce matin, bien moins intimidée. J’osais d’ailleurs m’aventurer à lui poser une question. « Et vous, Fergus ? Qu’est-ce qu’un homme d’affaire, que je déduis par votre tenue de ce matin, fait à trainer dans le bar d’un hôtel chaque soir ? »
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(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 21:26 par Invité
Lady & gentleman Sheena & Fergus
Joli prénom. Original. Il lui allait bien. Et effectivement, j’étais bien moins curieux ce matin-là. Allez savoir pour quelles raisons ce soir, je me permettais une certaine curiosité à son attention et quelques sourires en prime. Je suppose que c’est ainsi que cela doit être, une conversation. Si ce matin je n’avais as plus envie que cela de faire la connaissance d’une simple ‘domestique’, son ton sec et son sens de la répartie avaient eu raison de mon premier souhait. Et lorsque je m’intéressais véritablement à une personne, qui qu’elle soit, je tâchais toujours de n’omettre aucun détail. Encore une fois, défaut professionnel. Une altercation, je vois. Portant mon verre de scotch à mes lèvres, je passe une jambe sur l’autre et l’écoute me raconter la suite, déjà certain que l’altercation en question était le fait d’un homme. Pour une fois, j’admets que l’autre sexe n’a pas tort lorsqu’il dit que la guerre est plus souvent causée par le sexe masculin que féminin. Les femmes sont plus subtiles, plus …pernicieuses en un sens, que nous autres mâles qui favorisons les attaques frontales. J’en apprends un peu plus sur elle. Cette altercation qui a eu lieu, le fait qu'elle ait quitté cet 'endroit' dont elle ne disait rien, son logement de toute évidence. J'en déduisis donc qu'elle n'était pas célibataire au sens où on l'entend couramment. Que quoiqu'il se soit passé avec son interlocuteur, il était suffisamment proche pour vivre dans cet "endroit" auquel cas, il n'y aurait pas été. Pourquoi voir quelqu'un chez soi si l'on sait que sa relation avec cette personne est conflictuelle ? Et de l'avoir laissé sur les lieux, apparemment, ce qui me fait dire que cette personne, cet homme, a toujours son importance à jouer dans la vie de Sheena. Je n'étais pas jaloux, loin de là. On ne se connaissait ni d'Eve ni d'Adam tous les deux. Sauf que la raison de sa présence ici me paraissait soudainement plus claire. Elle avait sans doute besoin d'une oreille attentive ou d'une épaule pour pleurer. Peut-être même de bras forts et protecteurs le temps d'une nuit. Dans les deux premiers cas, je ne lui serais hélas d'aucune utilité, n'étant pas psychanalyste et pas particulièrement doué pour jouer ce rôle. Dans le dernier en revanche ...
Mon sourire retrouve de sa vigueur lorsqu’elle admet enfin qu’elle avait cherché à me voir. « Je comprends. Après tout, si vous étiez venue uniquement dans le but de me voir, je crois que cela m’aurait effrayé, à bien y songer. » ironisai-je en buvant une deuxième gorgée de mon verre. « Hum, des affaires, principalement. Dans les films, les hommes d’affaires se donnent rendez-vous la dans ce genre d’endroit, non ?! » Encore une fois, je plaisantais, tout en éludant la question. Désolé mademoiselle, mais je ne peux absolument pas parler de mon travail, même avec une simple « femme de ménage ». « Et je vous avoue être un peu voyeur par moment. » De l’humour, quoique véridique. J’aimais observer, épier, imaginer ce pourquoi les gens agissaient de telle ou telle manière. C’était presque devenu un hobby à la longue. « Mais mon cas n'est pas très intéressant, j'en ai peur. Parlons plutôt de vous, Sheena. Vous avez dit que vous n’étiez pas d’ici. D’où venez-vous, si je ne suis pas trop indiscret ? Etes-vous écossaise ? Votre accent me semble…d’ailleurs. » énonçai-je en fronçant légèrement les sourcils.
electric bird.
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(✰) message posté Lun 13 Oct 2014 - 11:40 par Invité
J'avais essayé de lui expliquer la raison de ma présence ici. Je ne savais pas si cette explication allait lui convenir ou non, mais dans tous les cas, elle était purement véridique. Je n'avais juste pas envie d'entrer dans les détails, car je ne connaissais pas cet homme, et je ne pense pas que mes querelles pseudo-amoureuses n'allaient l'intéresser plus que ça. Après tout, qu'est-ce qu'un homme de son rang, qui avait les moyens de se payer une de ces chambres d'hôtel luxuriante, en aurait à faire d'une femme comme moi, obligée de trouver un emploi saisonnier pour subvenir au besoin de sa famille qui tombait en ruine un peu plus chaque jour ? Je ne savais pas, mais cependant, il écoutait avec une oreille attentive, son visage ne montrait aucun expression, mais il écoutait. J'avais l'impression devoir un homme différent que celui avec qui j'avais pu discuter le matin même. Non, il n'était pas pareil, et même si je n'étais pas très bien placée pour le dire, étant donné que je ne le connaissais pas, je le voyais. « Je comprends. Après tout, si vous étiez venue uniquement dans le but de me voir, je crois que cela m’aurait effrayé, à bien y songer. » Je souriais. Non, je n'étais pas venue pour lui, en effet. Si jamais cette altercation avec Eliott n'avait pas eu lieu, je ne serais probablement pas là. Mais le destin en avait apparemment décidé autrement. Oui, peut-être n'était-ce qu'un simple coup du destin, bien que je n'y croyais pas vraiment. « Non, rassurez-vous, je ne suis pas du genre à poursuivre quelqu'un à outre mesure. » lui répondis-je en riant doucement. « Hum, des affaires, principalement. Dans les films, les hommes d’affaires se donnent rendez-vous la dans ce genre d’endroit, non ?! » Je souriais et ochais la tête. C'était donc bien un homme d'affaires. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus, ma curiosité avait des limites. Bien que je savais qu'en général, un homme qui voyageait pour « des affaires », ça cachait toujours quelque chose. Mais je ne cherchais pas à en savoir plus.
Je finissais mon verre et le reposais sur la table. « Et je vous avoue être un peu voyeur par moment. » Je le regardais d'un air surpris. « Voyeur vraiment ? Dois-je avoir peur ? » lui posais-je la question, bien que contrairement à ce matin, il ne semblait pas être un prédateur, ou je ne sais quoi. Il paraissait être un homme simple, tout simplement assidu de travail. Mais peut être, en effet, que son voyeurisme lui permettait de comprendre des choses sur les gens qu'il ne devrait pas savoir. Peut être en savait-il bien plus sur moi qu'il ne le laissait entendre. « Mais mon cas n'est pas très intéressant, j'en ai peur. Parlons plutôt de vous, Sheena. Vous avez dit que vous n’étiez pas d’ici. D’où venez-vous, si je ne suis pas trop indiscret ? Etes-vous écossaise ? Votre accent me semble…d’ailleurs. » Beaucoup de questions d'un seul coup. J'arquais un sourcil. « En quoi mon cas, comme vous dites, serait-il plus intéressant que le votre ? » J'étais intriguée, j'avais cet envie d'en savoir plus sur cet homme. Il était secret, mystérieux, mais ce n'était pas ses apparences qui allaient m'arrêter… « Mauvaise pioche, je suis écossaise, mais je ne vis plus ici depuis… Trois ans environ. Je vis à Londres. J'ai quitté la ville pour des problèmes familiaux. J'ai été dans l'armée pendant plusieurs années, en Ecosse d'abord, pour chez les américains pour aller combattre en Irak, et j'ai finalement fini à Londres où je vis actuellement... » Je voyais à son regard que cela n'avait ni que ni tête. En effet, je pense qu'il n'aurait jamais pu deviner mon passé. « Vous devez vous demander ce que je fais là, alors que j'ai suivi une formation militaire ? Je suis tout simplement là pour mon fils. Il vit avec son père à deux pas d'ici et je suis venue passée deux mois avec eux pour le voir, lui, travaillant ici en attendant… » Je baissais le regard. Je venais littéralement de raconter ma vie à un inconnu. Mes joues rougissaient. Je pensais à Scott. Je pensais au fait que je l'avais laissé à la maison. Il était avec son père, oui, mais j'aurais préféré pouvoir rester avec lui. Mais je relevais la tête, essayant tant bien que mal d'être un mur. Je posais les mains sur mes cuisses, me tournant vers Fergus. « Vous savez tout maintenant. Dites m'en plus sur vous. D'où venez vous ? Comment avez vous atterri ici, en Ecosse ? Quelles genres d'affaires avez-vous à régler ? Êtes vous un agent secret ? » Cette dernière question était accompagnée d'un léger clin d'oeil, car non, je ne croyais pas une seule seconde qu'il soit un agent secret. Il en avait l'étoffe, mais non. C'était en tout cas à mon tour de lui poser une panoplie de question, et j'espérais qu'il pourrait y répondre.
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(✰) message posté Dim 19 Oct 2014 - 12:06 par Invité
Lady & gentleman Sheena & Fergus
Il y avait un malentendu, visiblement. « Oh pardon, je ne voulais pas dire voyeur dans le sens... » plaisantai-je en tournant la tête vers une jeune femme blonde assise au bar, sans terminer ma phrase. « Vous voyez cette femme en robe rouge attablée au comptoir. Elle se rend là tous les soirs depuis que je suis arrivé. En passant auprès d’elle hier matin, j’ai remarqué qu’elle ne portait pas d’alliance alors que son annulaire en porte bien la marque, signe qu’elle doit le porter le reste du temps. Or, un homme vient la voir chaque soir à cette heure, et ils se rendent ensemble dans un endroit qu’eux seuls sait. Qu’en déduisez-vous ? » Non je n’étais pas voyeur du point de vue « pervers », j’étais fin observateur et j’aimais par-dessus tout résoudre les énigmes, même les plus extravagantes. Quoiqu’il en soit, Sheena semble vouloir jouer ou ne pas me croire lorsque je tente d’éviter de reprendre la parole en considérant ma propre existence. « Et bien parce que ma vie est réellement inintéressante et que la vôtre m’intéresse davantage. » ironisai-je en la fixant avec attention. Ainsi vivait-elle à Londres. Intéressant. Peut-être serons-nous amenés à nous revoir dans ce cas. Quoique mon emploi du temps ne me permettait pas de rester trop longtemps au même endroit, j’en ai peur. En attendant, je fus on ne peut plus surpris d’apprendre qu’elle avait fait la guerre. Elle qui semblait si fragile, en l’apparence. Mon regard, imperceptiblement, passa de l’étonnement à la réflexion et à une certaine forme de méfiance. J’appris ensuite qu’elle avait été en couple, ce qui n’était visiblement plus le cas auquel cas ils ne se seraient pas disputés – déduction que j’en avais faite mais dont elle ne m’avait rien dit au passage – et parce qu’elle n’aurait logiquement pas résidé à Londres alors que son époux, et son enfant vivent ici. A moins que ce ne soit une bizarrerie commune à certains couples de faire résidence à part, qui sait. « Hum, ça fait beaucoup de questions. » Un peu trop même. Mais puisqu’elle avait joué le jeu en acceptant de répondre aux miennes, j’eus la décence de faire de même tout en faisant très attention à ne pas trop entrer dans les détails. « Je suis Irlandais. Je viens de Portrush. C’est une petite ville portuaire du Nord. Et si je suis ici, c’est parce que mon employeur m’y a envoyé pour résoudre une affaire d’ordre privé. Ne m’en veuillez pas d’être aussi secret, mais comprenez qu’il serait non professionnel de ma part de parler des affaires de mon employeur. » Subtil mais intègre. Je n’appréciais pas tellement le mensonge et au moins avec les mots que j’avais employés, Sheena comprenait mieux que sans être malhonnête, j’étais consciencieux et respectueux dans mon travail. « Un agent secret ? Je croyais que les agents secrets n’existaient que dans les films ? » plaisantai-je aussitôt avec un grand sourire amusé.
Au bar, la jeune femme en robe rouge de tout à l’heure venait de disparaître aux toilettes sitôt qu’un homme était apparu derrière les portes de l’ascenseur. Grand, avachi, cheveux grisonnants et regard fouineur, il cherchait visiblement quelqu’un. Au regard de l’alliance qu’il portait, l’on pouvait aisément faire le lien avec la jeune femme qui avait rejoint les sanitaires. L’homme semblait furieux. Il commença par interroger le barman, puis un serveur qui passait par là, avant de s’asseoir et de regarder tantôt sa montre, tantôt le couloir menant aux sanitaires, avec une impatience plus que visible.
electric bird.
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(✰) message posté Dim 19 Oct 2014 - 17:11 par Invité
« Oh pardon, je ne voulais pas dire voyeur dans le sens... » Je souriais de bon cœur. Oui, je pensais bien qu'il ne voulait pas dire voyeur dans ce sens, ou alors, il ne l'aurait tout simplement pas dit je pense… En fait, je n'en savais rien, car je ne connaissais pas cet homme. Mais c'était comme une sorte d'intuition. Il se retourna alors vers une jeune femme blonde qui était assise au comptoir. Je vois, se contenter de la compagnie d'une seule jeune femme ne semblait pas être son fort… « Vous voyez cette femme en robe rouge attablée au comptoir. Elle se rend là tous les soirs depuis que je suis arrivé. En passant auprès d’elle hier matin, j’ai remarqué qu’elle ne portait pas d’alliance alors que son annulaire en porte bien la marque, signe qu’elle doit le porter le reste du temps. Or, un homme vient la voir chaque soir à cette heure, et ils se rendent ensemble dans un endroit qu’eux seuls sait. Qu’en déduisez-vous ? » Je retirais ce que je venais de penser. Il semblait tout simplement avoir examiné cette jeune femme. Je tournais alors mon visage vers cette femme à la robe rouge, avant de reporter mon attention vers mon interlocuteur. « Je vois ! Je dirais… Elle est une femme en mal d'amour. Son mari ne se souci plus d'elle, et elle profite du secret de la nuit pour pouvoir s'enfuir et rêver à nouveau, comme au début de son mariage... » Oui, bon, j'étais peut être partie un peu loin dans cette déduction, mais je parvenais tout de même à le faire sourire. Il persistait à dire que ma vie était bien plus intéressante que la tienne, seulement en réalité, il n'en savait rien, du tout. Bien que la preuve de son talent de voyeurisme pouvait m'en faire douter, je ne pensais pas qu'il puisse en savoir des tonnes sur moi. « Et bien parce que ma vie est réellement inintéressante et que la vôtre m’intéresse davantage. » Je ne relevais, il ne servait à rien de continuer dans cette lancée. S'il le disait, après tout. Mais je pense qu'il était du propre de n'importe qui de dire qu'il n'avait pas une vie fascinante, certes. Peut être en découvrirai-je plus au long de la soirée, qui sait ?
Je lui avais clairement raconté ma vie. Je ne le connaissais pas, mais désormais, lui, il connaissait tout de moi à présent. J'avais bien vu son visage étonné à la mention de ma vie de soldat, comme la plupart des gens à qui je raconte cela. C'était sure qu'à me voir en tant que femme de ménage dans un hôtel, ou même dans une tenue comme celle que je portais actuellement, ce n'était pas étonnant. Mais après cela, je me rabattais à lui poser plusieurs questions. Je lui avais tout dit, alors à son tour. « Hum, ça fait beaucoup de questions. » Je ne pouvais nier, mai il m'en avait posé aussi, lui, précédemment. Je me contentais de sourire, sans pour autant m'excuser de lui avoir poser tant de questions. « Je suis Irlandais. Je viens de Portrush. C’est une petite ville portuaire du Nord. Et si je suis ici, c’est parce que mon employeur m’y a envoyé pour résoudre une affaire d’ordre privé. Ne m’en veuillez pas d’être aussi secret, mais comprenez qu’il serait non professionnel de ma part de parler des affaires de mon employeur. » Un irlandais ? Vraiment ? Je n'aurais pas deviné. Certes, je n'avais pas du tout l'habitude de l'accent irlandais, mais je l'aurais plus qualifié d'anglais en réalité. Je n'étais pas aussi douée que lui pour émettre des suppositions sur les personnes que je ne connais pas. Il avait bel et bien ce côté secret auquel je m'attendais. Il m'intriguait. « Je vois, je comprends totalement. Bien que je dois avouer avoir la curiosité d'en savoir plus. Mais j'en resterais là pour le moment… » dis-je en souriant. « Un agent secret ? Je croyais que les agents secrets n’existaient que dans les films ? » dit-il alors avec un grand sourire, revenant sur ce que je lui avais dit avant. « Probablement, mais je ne sais pas, vous avez ce côté agent secret… Vous savez, qui est assez mystérieux, qui a un employeur, et doit faire quelque chose de top secret… Ce genre de chose ! »
Après un sourire, il reporta son attention au comptoir. Je tournais la tête également, la jeune femme avait disparue, et un homme, plus âgé, rentra dans le bar. Il alla au comptoir pour interroger le barman. Il parlait fort, mais pas assez distinctement pour savoir ce qu'il lui demandait. Mon regard passait de cet homme à Fergus, qui lui ne quittait pas l'homme énervé des yeux. « Est-ce l'homme qu'elle attendait ? » demandais-je à celui qui me servait de compagnon pour la soirée. « Il n'a pas l'air très commode en tout cas, pour un amant… » Je pensais qu'une soirée en sa compagnie, finalement, pouvait se révéler intéressante. J'allais en apprendre beaucoup je pense.