Time to blow out. ♠ Noah

❝ Time to blow out ❞

❝ Lately, I've been stuck imagining what I wanna do and what I really think, it’s time to blow out. It’s a little inappropriate, 'cause I know that everybody's thinkin' it when the light's out. Shame on me to need release uncontrollably, but I wanna go all the way. ❞

Noah & Valentine

Parfois, ce qu’il y a de mieux à faire c’est de partir. Surtout lorsque l’on a l’impression que rien ne va plus et que l’on est à deux doigts d’imploser. Valentine s’y était prise trop tard, elle aurait dû partir avant et elle le savait. Une semaine auparavant, elle avait tenté de se suicider. Mais Spencer était intervenu, et tout était tombé à l’eau. Depuis cela, il ne restait en elle plus qu’une affreuse déception de ne pas avoir pu aller jusqu’au bout. Histoire qu’on la laisse tranquille, elle avait prétendu à tout va qu’elle regrettait et qu’elle se sentait déjà mieux. Mais il n’en était rien. Et puis, il y a deux jours, la solution idéale lui était venue en tête. Il lui fallait partir quelques jours, loin de toutes ces choses qui la meurtrissaient jour après jour. Quant à son compagnon de voyage, elle avait longuement hésité. Au départ, elle avait pensé à Pia. Mais son amie n’était pas au courant qu’elle avait essayé de mettre fin à ses jours, et elle ne voulait pas lui mentir en lui donnant une fausse raison de partir à l’étranger. Mais il y avait quelqu’un dans sa vie qui ne poserait pas de question, parce que ce qu’elle ressentait n’importait guère à cette personne. Il s’agissait de son partenaire de délires et de jeux intimes, qui n’était autre que Noah. Entre eux, pas un brin de sérieux : il en avait toujours été ainsi, et elle en était ravie. Valentine n’avait recours à lui que quand elle avait envie de se vider la tête. Il ne lui posait jamais de question personnelle, elle ne le faisait pas non plus, et c’était sûrement pour cela que ça marchait si bien entre eux. Ils n’étaient pas amis, ils n’étaient pas amants, leur relation était de l’ordre de la détente absolue sans aucune prise de tête. Noah lui semblait donc être le meilleur choix en termes de compagnon pour cette excursion destinée à la faire échapper à sa souffrance durant ne serait-ce que quelques jours… Heureusement, ils étaient vite tombés d’accord sur leur destination : Ibiza.  Noah devait y animer plusieurs soirées, et elle en profiterait pour rencontrer quelques créateurs qui la harcelaient depuis plusieurs mois pour la rencontrer.

Ils n’étaient pas partis ensemble, car ç’aurait été incongru au vu de leur relation. La belle brune n’avait pas du tout envie qu’on pense qu’ils étaient ensemble, parce qu’elle savait combien il pouvait être difficile de mettre fin aux rumeurs. Elle avait donc réservé un jet privé, et était partie seule. En descendant du jet, elle avait immédiatement chaussé ses lunettes de soleil et mis un foulard sur sa tête, voulant à tout prix éviter d’être reconnue. Puis, examinant rapidement les alentours, elle avait constaté qu’il n’y avait pas de Noah à l’horizon. Décidant de l’attendre, elle s’assit sur un banc à l’écart des autres personnes, et consulta distraitement ses SMS et mails. Mais son esprit était ailleurs. Elle craignait que cette petite escapade ne les rapproche. Bien entendu, depuis qu’ils avaient commencé à se fréquenter elle avait de nombreuses fois pu constater qu’il n’avait pas du tout envie de quelque chose de sérieux, mais Valentine avait affreusement peur que cela change. Peut-être que ç’avait été une erreur de lui proposer de se retrouver à Ibiza… Il ne faudrait surtout pas qu’elle se fasse d’idée : tout ce qu’elle voulait, c’était de la détente !

Malgré elle, le mannequin avait l’impression que tout le monde la regardait. Elle sentait des regards imaginaires posés sur elle. Elle se reprit en se disant qu’elle était en train de virer complètement parano ! Néanmoins, Valentine baissa un peu la tête, pour éviter au possible d’être reconnue. Non mais la célébrité, quel fardeau ! Elle s’accompagnait toujours de l’impression de ne jamais être libre… Peut-être que certaines personnes aimaient ça, mais quant à elle, elle détestait ! Valentine n'avait qu'une hâte : que Noah arrive, et qu'ils rejoignent leur hôtel. Pour se planquer dans sa chambre. Avec ou sans lui, aucune importance! Elle aspirait simplement à la tranquillité.

Je n'ai pas hésité une seconde lorsque ces contrats me sont parvenus. Premièrement parce qu'il s'agit d'une opportunité pour moi de mixer à Ibiza pour les dernières soirées d'été, et deuxièmement, une semaine de vacances, loin de mon horrible colocataire représente le bonheur absolu. Même moi qui ne manque jamais d'énergie pour la faire chier, je commence doucement à me lasser de notre besoin intensif de se prendre la tête 24 heures sur 24. Nous n'avons jamais de répits et je m'en accorde un, loin de tout et de tout le monde. Je sers Lennon dans mes bras une énième fois à l'aéroport et écrase un baiser sur sa joue avant d'enfin la quitter pour ne pas rater mon vol. J'ai hésité longtemps à proposer à ma meilleure amie de se joindre à moi, mais sachant que Valentina y serait, je me suis ravisé. Parce qu'il est hors de question que je délaisse mademoiselle Mills pour les draps de Thompson et que je sais parfaitement que c'est ce qui arrivera. J'ai beau tenir à Lennon plus qu'à toutes les autres personnes de ma vie réunies, je reste un homme avec des besoins... que Valentina comble parfaitement.

Je suis en totale incompréhension face à son envie de prendre deux vols différents - coucher ensembles dans les airs, c'était innovant ! - mais je l'accepte. Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'elle tout le temps à mes côtés, bien au contraire. Je compte bien profiter de cette semaine comme n'importe quel célibataire le ferait, en sachant simplement qu'une jeune femme est disponible quoi qu'il arrive. Je crains qu'elle ne voit cette escapade comme des vacances romantiques et suis bien déterminé à lui faire comprendre dés le début que ce n'est pas le cas. On peut s'envoyer en l'air - ce serait dommage de s'en priver - mais elle fait sa vie et moi la mienne. Le vol se passe plus vite que je ne le pensais et ma voisine se fait un plaisir de me réveiller pour me signaler que je dois replacer ma ceinture de sécurité pour l'atterrissage. Les pieds sur l'île espagnole, je cherche à l'aéroport Tina sans réelle certitude que nous sommes supposés nous rencontrer ici ou à l’hôtel. Je la repère ceci dit très vite et me retient de rire en la voyant enroulée dans son voile derrière de grande lunette de soleil : se camoufler ou comment être encore pus visible. Je rêve de la rejoindre et l'embrasser devant tout le monde, car les rumeurs ne m'atteignent pas du tout et que j'adore emmerder mon monde. Je suis pourtant dans une journée de bonté et fini par sortir en lui envoyant un sms de sortir par l'entrée B ou je l'attends dans une voiture de location.

La jeune femme ne met pas bien longtemps à suivre mes consignes et je mets le moteur en route dés que ses bagages sont chargés et qu'elle se trouve dans la voiture. « T'as l'air débile avec ton voile, c'est pas comme ça que tu vas passer inaperçu... C'est comme si tu portais une pancarte " allo je suis là " » Je dis ça, je dis rien. La brune sait parfaitement que je ne suis pas la personne avec qui rester pour avoir des compliments à la pelle, je dis ce que je pense sans le moindre filtre dans mes paroles. « Si on avait pris le même vol, tu n'aurais pas eut à m'attendre et on aurait trouver une bonne façon de s'occuper... » Je lui adresse un sourire amusé et me concentre à nouveau sur la route, tout en sortant le GPS que je lui pose sur les jambes. « T'as l'adresse de l'hôtel? » Je l'ai... dans ma valise, dans le coffre. Puis je viens de la sauver de la foule, elle peut bien faire ça, ce n'est pas moi qui vais la traiter comme une reine parce que madame est célèbre : je m'en fou. Totalement.