"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Not loosing you again ft Eugenia  2979874845 Not loosing you again ft Eugenia  1973890357
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Not loosing you again ft Eugenia

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() message posté Ven 22 Aoû 2014 - 17:11 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“Grief does not change you. It reveals you. And what is revealed is a truth way too harsh :I will always care about you, whatever I say or do. Whoever I'm smiling or flirting with. You are my heart. Il y avait un trou béant dans ma poitrine. Un vide froid et grisant qui prenait possession de mon âme brisée afin de lui faire subir toute sorte de tourmentes et de douleurs. Mon corps éclopé avait heurté le bitume avec force. Mon genou mutilé s’était plaqué contre le tronc d’arbre, et mon bras tétanisé saignait à blanc pour un amour perdu. Je pris une grande inspiration en trainant mes blessures et mes peurs vers l’infini de Brighton. Tous les bruits autour de moi sonnaient à la manière de cris et d’appels à l’aide. Tout ce qui m’entourait me revoyait vers l’image d’une Eugenia inconsciente sous les décombres. J’entendais sa voix extirper l’air avant de s’écraser sur moi. Mes yeux écarquillés se laissaient submerger par la lumière et les larmes. Je déglutis en serrant les dents. Mon grasset se rebellait contre ma volonté. Je titubais par moments, manquant de tomber et de mordre la poussière dans une course effrénée contre ma destinée. Où était donc ce foutu hôpital ? Où étaient toutes les personnes évacuées ? Ma joue égratignée fut traversé par un spasme de folie. C’était une  journée parfaite pour mourir. C’était une journée faite pour l’abandon et le sacrifice. Je secouais énergétiquement la tête en soupirant. Mes bras tombèrent ballant de part et d’autre mon torse déchiqueté par les débris de verres et les poussières trainées par le vent. La tempête qui se levait m’intimait le silence. Elle me stoppait dans mon élan et mes divagations. Je ramenai mes mains tremblantes vers mon visage avant de me laisser aller au désarroi. Ma voix criarde raisonna dans l’immensité de la ville. Le ciel gris pétaradait au-dessus de ma tête ; tantôt en colère, tantôt moqueur de mon petit spectacle pathétique. Mais que savait-il de moi et de mon acharnement pour Eugenia ? Que savait-il de la mort de l’âme et de la torture du corps ? Lui, l’énorme flaque cotonneuse et impétueuse. Lui, l’objet inanimé et sans vie. Je crispai les doigts avant d’essuyer mes yeux d’un revers de la main. Je fis un nœud sur mon genou afin de bloquer mon articulation écartelée. Je pouvais le voir à vue d’œil, que ma rotule n’avait plus aucun point d’attache. Je pouvais la sentir glisser sur mes cartilages et  le rebord de mon fémur. Mais cela m’importait peu. Retrouver Eugenia, était la seule raison qui me poussait à braver le danger. Je pivotai sur ma jambe saine avant de disparaitre dans la foule en panique. Les visages défilaient sous mes yeux, mais je ne voyais aucune lueur d’espoir, aucun signe de compassion. Les rues pavées de sang et escarbilles de feu me guidaient vers le bas fond des enfers. Je me dirigeai vers quelques ambulanciers en rampant presque.

« L’hôpital le plus proche. » Marmonnai-je essoufflé. « Je cherche quelqu’un. »

Le jeune homme me regarda d’un air surpris avant de fixer mes vêtements maculés de sang. Il tendit les bras afin de m’examiner mais je fis un mouvement brusque de recul afin de me défaire de sa prise.

« Je n’ai pas besoin d’être soigné. Je cherche quelqu’un !! » M’énervai-je en le fusillant du regard.

Il haussa les épaules en m’indiquant l’établissement à quelques mètres dans la rue parallèle. Je fronçai les sourcils avant de me lancer dans mon périple douloureux. Mon cœur palpitant se permettait quelques blancs et des ratés intermittents. Je boitais parfois avant de m’aventurer dans un rythme plus rapide. Ma cage thoracique se soulevait, malmenée par l’effort et la fatigue de mes viscères. Après une bonne vingtaine de minutes, je pu apercevoir le bâtiment incolore se dresser au loin, en face de la mer déchainée et des arbustes dansants. Plus que quelques mètres. Plus que quelques minutes.

Le hall était bondé de gens effrayés ou endormis. Je fléchis le bras avant de me faufiler vers l’hôtesse débordée.

« Eugenia Lancaster. Je cherche Eugenia Lancaster. » Braillai-je assez fort pour être entendu. « Elle a été évacué du bar ou je ne sais quoi. Elle est paraplégique et le plafond est tombé. Elle ne sent rien. Elle est où ? »

La jeune femme arqua un sourcil.

«Monsieur, veuillez attendre un peu. »

« Dites-moi au moins l’étage, j’irais chercher tout seul. » Lançai-je déterminé.

Elle soupira de mécontentement avant de me montrer les fiches d’admission. Je la remercie à peine avant de dévaler l’allée, bousculant quelques personnes au passage, et souillant le sol de quelques gouttes de sang. L’ascenseur était mobilisé pour des raisons d’urgences. J’accouru vers les escaliers. Il était impossible pour moi de monter une marche sans que cela ne me tire un cri d’horreur. Je m’accoudai à la rambarde du mieux que mon bras défectueux me le permettait. Je bondis sur la dernière marche, avant de reprendre une nouvelle chaîne. 4 étages et mon cœur menaçait de s’arrêtait net. 4 étages et seule Eugenia occupait mes pensées. Je défonçais la porte de sa chambre le visage horrifié. Je ne l’avais jamais vu alitée. Je n’avais jamais pu l’embrasser ou lui tenir la main durant son hospitalisation. Je réalisais tout à coup, à quel point la voir aurait été insoutenable. J’émis un gémissement en me dirigeant lentement vers elle.

« Je suis là. » Marmonnai-je comme un enfant désabusé. Mes jambes flageolantes ne me portaient plus. Je me laissais tomber à son chevet, mes mains crispées sur son poignée. « Je suis là. » Répétai-je comme un automate.

A présent il était indéniable. Dans mon coeur meurtri et dans mon esprit double. Dans mon âme esseulée et dans ma foi ébranlée. Je ne pouvais plus jamais la laisser partir.
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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 1:16 par Invité
the minute i heard my first love story i started looking for you, not knowing how blind i was. lovers don't finally meet somewhere. they're in each other all along. ✻✻✻ Ils m’avaient donné une chambre. Ils s’étaient occupés de moi en priorité, malgré la panique générale, malgré les urgences qui semblaient littéralement débordées, malgré les cris et les pleurs d’autres patients qui avaient besoin d’aide. Ils avaient fait toutes ces choses malgré mes propres protestations. Malgré ma propre indignation. Malgré mes propres cris de fureur et mes propres demandes insatisfaites. Pourquoi s’étaient-ils acharnés à me faire passer avant les autres ? Pourquoi m’avaient-ils soigné, moi, avant de s’intéresser aux réels blessés ? Je trouvais leur comportement idiot et offensant, irrationnel et agaçant. Mon tibia gauche était peut-être fracturé, j’étais peut-être paraplégique, mais cela ne faisait pas de moi une personne prioritaire. Une personne qui avait besoin d’aide avant les autres. Après tout, je ne ressentais pas la douleur. Toute cette précipitation autour de mon cas n’avait fait que m’exaspérer. Je n’avais pas eu besoin de soins immédiats. Je n’avais pas eu besoin d’anesthésie, d’antidouleur, de plâtre ou de repos. J’avais simplement eu besoin de lui. Lui. Et il avait été la seule chose que l’hôpital n’avait pas pu me donner.
Je me focalisai sur ma respiration laborieuse. Chaque pulsation de mon cœur semblait l’appeler. Chacune de mes veines semblaient me brûler de cette impatience que j’avais de le voir. Je ne savais pas s’il allait bien. Je ne savais pas s’il avait été lui-même blessé par la tempête ou s’il avait été mis à l’abri à temps. Je savais simplement qu’il viendrait. Il m’avait promis qu’il viendrait à mon chevet et, malgré ma propre résolution de ne plus jamais faire confiance en ses paroles, j’avais cru à sa promesse. Je m’y étais accrochée comme une petite fille, une petite fille terrorisée par la peur et par les évènements. Je portai une main à mon visage, tremblante, refusant d’observer la pièce dans laquelle je me trouvais. J’avais tant passé de temps à l’hôpital. Au fond, les chambres étaient toutes pareilles. Au fond, les chambres ne faisaient que me rappeler que je n’étais pas tout à fait normal. Que ma vie ne serait plus tout à fait normale. Elles n’étaient que le lieu où je l’avais attendu, où je l’avais attendu chaque heure et chaque minute. J’avais l’impression que les quatre mois qui avaient suivi mon accident me revenaient en mémoire ; le passé se mêlait au présent dans la panique de mes pensées, et mes souvenirs venaient encombrer ma vision et mes sentiments. Julian j’ai besoin de toi. Respirer sans sa présence m’était presque impossible. Julian, viens, je n’y arriverais pas sans toi. J’avais peur, peur de ne plus mener un combat perdu d’avance, peur de le perdre et d’être seule, peur d’être piégée dans mon propre être. Julian, viens. Viens. Viens. J’ai besoin de toi. Viens. Les cris de mon cœur se retrouvaient dans les cris de mes pensées, perdus dans les cris de mes souvenirs. Tout se mélangeait. Tout s’entremêlait. Mes inspirations se firent plus difficiles, et l’oxygène sembla me manquer ; je paniquais quelques instants en cherchant des bouffées d’air inexistantes. La détresse que j’avais l’impression de ressentir venait tout droit de ce que j’avais vécu volontairement sans sa présence.
Je n’étais pas prête à recommencer. J’avais besoin de lui. J’aurais toujours besoin de lui.
Les minutes passèrent. Les secondes défilèrent. Les sons me paraissaient lointains. Les battements de mon cœur me semblaient étrangers. Je tombai doucement dans mes peurs et mes craintes, persuadée qu’il ne viendrait finalement pas, persuadée qu’il m’oublierait comme j’avais bien pu tenter de l’oublier, lui. Sentiments injustes. Douleur constante. Emotions grandioses. Puis, finalement, la porte de ma chambre s’ouvrit à la volée, et je le vis. Mon cœur s’arrêta. Le monde s’arrêta. Il était là. « Je suis là. » me dit-il en écho à mes pensées, s’avançant tout droit vers moi en poussant un gémissement. Ce fût à ce moment-là que je remarquai son état. Que je vis son bras ballant, son genou en sang, le reste de ses vêtements souillé par des tâches de blessures encore ouvertes. Et mes pensées s’affolèrent au même rythme que mon cœur. « Je suis là. » me répéta-t-il en se laissant tomber à mes côtés, attrapant mon poignet entre ses doigts. Je sentis les larmes me monter aux yeux tandis que ma main libre venait caresser ses cheveux salis par les évènements. Je pris plusieurs profondes inspirations pour ne pas simplement pas éclater en sanglot ; la peur mêlée au soulagement, l’inquiétude mêlée à la joie, tout me perdait dans des illusions dramatiques. « Tu es là. Merci, merci, merci, tu es là. » murmurai-je doucement, ma main descendant le long de sa joue tandis que je ne pouvais m’empêcher de l’observer, lui. Je n’osais même pas mesurer l’ampleur de ce qu’il avait.
Et, une nouvelle fois, je trouvais ma situation idiote. Irrationnelle. C’était lui qui aurait dû être dans un lit d’hôpital. C’était lui dont on aurait dû s’occuper en priorité. Il saignait. Je le connaissais suffisamment pour savoir que son genou avait toujours été fragile. Que rien de ce qu’il semblait avoir subi n’était de bon augure. « Il faut que tu vois un médecin. Tu ne peux pas rester dans cet état. » lui dis-je de la voix la plus douce possible, tentant de ne pas trahir mon inquiétude. Qu’avais-je encore fait ? Je l’avais poussé à venir me voir dans cet état. Je l’avais poussé à empirer ce qu’il subissait simplement parce que j’avais été tout bonnement incapable de demeurer seule. Simplement parce que j’avais été tout bonnement incapable de ne pas avoir besoin de lui. Un goût acide pris possession de ma langue ; j’étais une idiote, une idiote finie, égoïste et irresponsable. Mais je n’avais pas réussi à ne pas être sans lui. J’avais passé tant de temps à être courageuse toute seule. « Dis-moi que je m’inquiète pour toi pour rien… Dis-moi que je n’ai pas été une idiote à t’appeler simplement parce que j’avais peur alors que tu as mal, toi. » Je me penchai pour le serrer dans mes bras, incapable de saisir toutes les émotions qui me traversaient. J’étais inquiète. Si inquiète que je devais me contrôler pour ne pas pleurer et éviter de paraître faible. J’avais eu peur. Si peur que je ne tenais pas compte de notre relation bancale. Si peur que je me fichais bien qu’il me rejette, qu’il ne comprenne pas ces excès d’affection à son encontre. Je voulais simplement sentir son cœur contre le mien. Je voulais simplement le sentir vivant sous mes doigts. Je voulais simplement le sentir avec moi, toujours.
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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 2:15 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“Grief does not change you. It reveals you. And what is revealed is a truth way too harsh :I will always care about you, whatever I say or do. Whoever I'm smiling or flirting with. You are my heart.Il y’avait une musique étrange dans mon cœur. Les vibrations d’un violon solitaire accompagnées de cris stridents et de lamentations de cornemuses. Un chant de guerre pour une patrie détruite. Ma patrie ; Les highlands vastes et verdoyants, gouvernés par la princesse que j’avais un jour couronnée sur la plage de Cardiff. Je levai lentement les yeux, agonisant et frémissant. Je la regardais et tout ce que je voyais n’était que famine et désolation. Ce destin acharné qui reprenait vie à chaque fois que nous étions côtes à côtes. Etait-ce délibéré ? Etait-ce une énième tentative de nous séparer par la force ? Je déglutis en serrant ses mains écorchées. Les échos de ma conscience me renvoyaient vers nos promesses perdues, et le souvenir d’un amour candide. Ma poitrine se souleva, animée par une passion ardente. Je respirais enfin.

« Tu es là. Merci, merci, merci, tu es là. »

Sa voix fluette était un enchantement à l’oreille. Je secouai suavement la tête, bercé par chacune de ses paroles. Eugenia était l’apothéose. La concrétisation ultime de tout ce que je désirais et que je rêvais d’accomplir en ce monde. Je lui souris, lentement, en plissant les yeux. Ma joue me titillait. M'étais-je entaillé au visage ? Je réalisais à peine l'étendue de mes blessures.

« Je suis là. » Répétai-je ému. « J’ai cru que je ne te reverrais jamais. »

Je tremblai avant de remonter vers elle, afin de la serrer contre mon buste endolori. Les douleurs du corps ne m’avaient jamais stoppé. A dire vrai, je n’avais jamais souffert de mes coups où de mes fractures. C’était l’abandon et le rejet qui avaient fini par évincer ma dignité. Je fermai les yeux, me délectant des battements effrénés de son cœur et des fluides qui circulaient dans son corps brisé. Ginny était une poupée de porcelaine. Un jouet gracieux et magnifique, qui était tombé entre les griffes acérées du hasard. Je soupirai.

« Il faut que tu vois un médecin. Tu ne peux pas rester dans cet état. »

Elle était d’un calme platonique, par moments surjoués. J’haussai les épaules en riant, feignant une sérénité qui n’existait que dans mon cœur. Je bombai le torse, affichant mes muscles et ma force déchue.

« J’ai bien faillit avoir besoin d’un psychologue. » Raillai-je d’une petite voix. « Il m’aurait fallu une thérapie à vie s’il t’était arrivé malheur … » Je souris. « Toi, comment te sens-tu ? Tu as une fracture ? Ils ont fait une radio ? Je vais demander une échographie, si ça trouve tu as un épanchement ou une hémorragie sous-jacente ! Tu as mal ? »

Je me redressai pendant quelques instants avant de faiblir à nouveau. Mon genou, borné et obstiné, refusait de soutenir ma mascarade. Je me mordis la langue jusqu'au sang en m’accoudant au rebord du lit. C’était une douleur sourde qui me lançait de façon imprévue et intense. C’était une sensation de faiblesse, comme jamais auparavant je ne l’avais ressentie, comme si mes capacités motrices se dérobaient lentement, me laissant estropié et immobile. Je regardai Eugenia au coin. Je savais qu’elle m’épiait du regard. Elle scrutait chacun de mes mouvements, détaillant mon corps et ses blessures. Je tirai sur les rebords de ma chemise déchirée, dissimulant quelques plaies et tâches de sang.

« C’est très superficiel. Ce n’est rien. » Promis-je d’un air solennel et assidu.

Son visage d’ange laissait transparaitre ses inquiétudes. Je la regardais captivé par sa beauté souillée. Comment avais-je pu oublier ? Comment avais-je pu continuer mon semblant de vie en me pliant à sa simple volonté de partir ? Mes pensées troubles se bousculaient dans un univers opaques.  Je baissai les yeux au sol. Depuis quand étais-je devenu un menteur invétéré ? Quand avais-je cessé d’être sincère avec ma meilleure amie ?

« Dis-moi que je m’inquiète pour toi pour rien… Dis-moi que je n’ai pas été une idiote à t’appeler simplement parce que j’avais peur alors que tu as mal, toi. »

Elle se pencha pour me prendre dans ses bras, et je me laissais manier comme une automate. J’étais une machine, un robot, sans foi ni volonté, écrasé par le poids de mes déceptions. Une larme perla au coin de mon œil, mais j’étouffai rapidement cet écart. Comment pouvais-je lui avouer ? Comment pouvais-je lui dire que j’avais mal à en mourir ? Mes médecins m’avaient prévenu que mon ligament ne résisterait pas une énième rupture. J’étais inopérable au bout du 5ème essai. Comment pouvais-je lui montrer le trou qui découvrait mon épaule ouverte ? Je pris une grande inspiration en me redressant.

« Je n’ai jamais eu mal. » Commençai-je. « Il y’ a dans mon cœur des légendes qui ne meurent jamais. Celles d’un oiseau de feu ancestrale qui se réveille après chaque mort pour recommencer à vivre à nouveau. » Je lui souris. « Je suis ce phénix là. »

Ma main serra la sienne. Je senti le métal de ma longue chaine brûler la peau de mon torse. Cachée quelque part entre deux cicatrices et le tissu humide de mon vêtement, se trouvait une promesse d’avant. Je déglutis.

« Je ne suis pas très présentable. » Riais-je afin de détendre l’atmosphère. « Tu es belle, Ginny. » Murmurai-je en frôlant son visage du bout des doigts. Ce contact était atroce. Je sentis mon ventre se tordre à l’intérieur de mon abdomen.

Je ne t’aurais jamais. Pas vrai ?
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() message posté Mer 27 Aoû 2014 - 23:03 par Invité
the minute i heard my first love story i started looking for you, not knowing how blind i was. lovers don't finally meet somewhere. they're in each other all along. ✻✻✻ J’avais fini par me faire aux hôpitaux. Par m’habituer aux infirmières. Par endurer les examens sans jamais sourciller. Par arrêter de poser des questions suspicieuses au personnel. J’avais eu le temps, après tout. J’avais passé des mois alitée sans voir la lumière du jour autrement que par ma fenêtre, à imaginer comment serait le monde extérieur désormais qu’il m’était étranger. Des mois à guérir sans savoir réellement comment faire. Des mois à arpenter les couloirs en tentant de me faire à ma nouvelle condition, en tentant de me dire que ma vie valait encore la peine d’être vécue. Les hôpitaux ne me dérangeaient pas. Les hôpitaux ne me dérangeaient plus. J’étais l’enfant des scanner. L’enfant des analyses de sang. L’enfant des radios. Toutes ces choses ne m’impressionnaient plus, et je pouvais presque qualifier l’hôpital de Londres de seconde demeure. Cependant, j’avais l’impression qu’il s’agissait de la fois de trop et que toute cette assurance semblait se détacher de mon être. Je ressentais son absence. J’endurais son absence. Mon cœur n’en pouvait plus de battre seul dans l’espoir de le voir enfin, mon esprit était fatigué de le sentir loin de tout, loin de moi. J’aurais dû laisser ma mère l’appeler. J’aurais dû laisser mon cœur prendre possession de ma raison. J’aurais dû le laisser prendre la décision de m’abandonner ou bien de rester.
Je m’étais infligée bien plus de peine que nécessaire. Je l’avais brisé bien plus qu’il n’avait pu l’endurer. J’avais pensé connaître la fin et parvenir à abréger nos souffrances en ne faisant qu’une erreur de plus.
J’eus l’impression que mon cœur quitta mon corps pour le rejoindre lorsqu’il passa le seuil de la porte. La joie venait envahir chacune de mes cellules tel un ouragan ; je ne parvenais qu’à penser à sa présence. Je dus me faire violence à plusieurs reprises pour ne pas simplement me mettre à pleurer. Sa présence me libérait. Sa présence me soulageait. Il était là. Il était là, avec moi, et tout irait bien. Je me sentais pleine d’une allégresse qui fût coupée dans son élan lorsque je constatais qu’il était blessé, lui aussi. L’angoisse se mêla à la reconnaissance, et doucement, je me perdis dans la confusion de mes émotions violentes. « Je suis là. J’ai cru que je ne te reverrais jamais. » me dit-il d’une voix tremblante. Il se redressa légèrement pour me serrer contre lui, et je posais ma tête sur son torse avec gratitude. J’aurais pu rester là des heures entières. Des jours. Des semaines. Je me sentais en sécurité. Et je n’avais pas ressenti de choses pareilles depuis bien des années, désormais. Il était là. Il était là pour moi. Il était là pour mon cœur. Il était là pour mon corps. Et cela me suffisait pour traverser les épreuves qui m’attendaient. « J’ai bien failli avoir besoin d’un psychologue. Il m’aurait fallu une thérapie à vie s’il t’était arrivé malheur… » enchaîna-t-il en ignorant ma remarque à propos du médecin. J’esquissai un petit sourire, un pli soucieux demeurant sur mon front tandis que je l’observai. Il bombait le torse pour me convaincre de ses paroles. Il bombait le torse comme pour se donner en spectacle, comme pour me rassurer. Je voulais le croire. J’aurais aimé pouvoir le faire. Mais l’inquiétude me rongeait l’esprit, encore et encore. « Toi, comment te sens-tu ? Tu as une fracture ? Ils ont fait une radio ? Je vais demander une échographie, si ça trouve tu as un épanchement ou une hémorragie sous-jacente ! Tu as mal ? » Je secouai la tête, la gorge serrée, me retenant de lui faire une remarque lorsque je le vis faiblir une nouvelle fois. Il s’inquiétait. Je le voyais dans son regard. J’aurais aimé lui dire qu’il ne fallait pas s’en faire. Lui dire que j’étais une grande fille, qu’il avait plus d’aide que je pouvais bien en avoir besoin. Mais je ne savais même pas s’il prendrait la peine de me croire. « Je ne sens rien du tout, Jules. Absolument rien. » lui murmurai-je doucement en replaçant les mèches de cheveux qui tombaient sur son front. « J’ai fait une radio, j’ai une double-fracture du tibia-péroné sans déplacement de l’os. Ça ne nécessite même pas d’intervention chirurgicale. Normalement il faudrait me poser un plâtre pour immobiliser la jambe mais vu que je suis… Que je suis déjà immobile, ils envisagent la simple attèle. Je vais bien. Je vais mieux. » Ma voix était douce, perdue dans un murmure.
Les simples maux qui m’avaient tourmenté avant son arrivée avaient été la peur et l’abandon. Sa présence avait balayé ces émotions d’un geste de la main. J’avais été effrayée, lors de l’incident. Effrayée qu’il me soit arrivé quelque chose sans que je puisse mesurer la gravité de mes blessures. Mon asymbolie à la douleur avait été un trouble qui avait fait de ma vie un véritable cauchemar après mon accident. Après tout, je ne ressentais pas la douleur. De cette manière, il pouvait m’arriver le pire sans que je puisse m’en rendre compte. « C’est très superficiel. Ce n’est rien. » me dit-il en parlant de ses propres blessures. Je ne le croyais pas. Je n’y parvenais pas. Pourtant, j’aurais aimé que cela soit le cas, de tout mon cœur et de tout mon corps. Je le serrais contre moi sans doute avec trop de force, cherchant ce réconfort que lui seul pouvait encore m’offrir. « Je n’ai jamais eu mal. Il y a dans mon cœur des légendes qui ne meurent jamais. Celles d’un oiseau de feu ancestral qui se réveille après chaque mort pour recommencer à vivre à nouveau. Je suis ce phénix-là. » me déclara-t-il avec un sourire, sa main serrant la mienne. Mon cœur s’emballa tandis que mes joues s’enflammaient. La légende du phénix rappelait aux hommes que toute fin se terminait sur un commencement. Je me rappelais précisément de cette soirée où je lui avais confié mes espoirs et mes croyances. Je me rappelais précisément de la promesse que ce geste avait représentée.
Il avait détruit mon cœur en me jurant que cette promesse n’existait plus. Il avait détruit mon cœur comme pour finalement me donner l’occasion de m’en aller. Je déglutis. Il n’avait pas oublié.
Il ne l’avait probablement jamais fait. J’avais détruit sa vie comme j’avais bien pu détruire la mienne. « Tu l’as encore. Je sais que tu l’as encore. » marmonnai-je à son oreille, serrant ses doigts bien plus que nécessaire, les serrant aussi fort que je le pouvais. « Tu m’as menti. » Peut-être était-ce les retrouvailles que nous aurions dû avoir. Peut-être n’avions-nous fait que de nous perdre avant d’être finalement confrontés à la réalité et nous rendre compte que nos vies ne tenaient qu’à un seul fil. « Je ne suis pas très présentable. » me lança-t-il en riant. « Tu es belle, Ginny. » Ses doigts vinrent parcourir mon visage, et je les sentis laisser une trace incandescente sur ma joue. En cet instant, j’avais l’impression de le croire. En cet instant, après avoir passé des heures à l’attendre, après l’avoir vu blessé, après avoir été moi-même blessée, après m’être rendue compte que nos promesses d’adolescents n’avaient pas encore été réduites en poussières, je le croyais. Et cela était sans doute l’émotion la plus puissante qui pouvait bien me parcourir. « Merci. » lui répondis-je avec un sourire de petite fille aux lèvres, baissant le regard. « Et encore, tu ne m’as pas vu en bikini. » Je me mis à rire doucement en l’observant. Son visage était proche du mien. Sans doute trop, mais je ne parvenais pas à me dire que cela était mal d’une quelconque manière. Mon cœur battait pour lui, en cet instant. Il battait si fort qu’il aurait probablement pu l’entendre. J’observai ses yeux bleus. J’observai ses traits tirés par une douleur qu’il souhaitait me cacher. Je l’observai, lui, tout entier, comme j’avais bien pu le voir au cours de mon adolescence. Je ne regardais pas ce qu’il donnait à voir. Je le voyais, lui. « Tu as vraiment une sale mine, Jules. Tu as mal. » Je ne lui laissai pas l’occasion de discuter ces points. Doucement, je vins poser mon front contre le sien, une main sur sa joue, caressant sa peau abimée avec la légèreté d’une plume. « Merci d’être venu. Tu ne peux pas savoir à quel point c’est important pour moi. Tu aurais très bien pu me laisser seule mais… Mais tu ne l’as pas fait. Merci. Merci. Merci. » murmurai-je dans un souffle. « J’aurais dû t’appeler à l’aide la toute première fois. » Je suis désolée. Et je l’étais. Je l’étais si fort que cela me faisait mal. J’aurais dû le prévenir. J’aurais dû laisser mon entourage m’approcher. J’aurais dû honorer ma propre promesse, après tout. Celle de ne jamais l’abandonner.
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() message posté Sam 6 Sep 2014 - 23:17 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“Grief does not change you. It reveals you. And what is revealed is a truth way too harsh :I will always care about you, whatever I say or do. Whoever I'm smiling or flirting with. You are my heart. Les secondes se consumaient à une vitesse vertigineuse. J’étais planté là, à genoux, face au lit d’hôpital d’Eugenia , et la seule chose à laquelle je pensais c’était frôler ses lèvres. C’est un peu frustrant de voir cette réalité en face ou d’envisager que seuls mes instincts charnels régissent ma conscience. J’avais été assez arrogant pour croire que j’étais au-dessus de tout ça. La douleur qui tiraillait mon membre engourdi me semblait presque dérisoire face aux cris déchirants de mon cœur. Ce lien ne pouvait-il pas s’estomper ? Que l’en finisse ! Etais-je voué à répéter les mêmes désillusions encore et encore. Je fermais les yeux quelques instants en reniflant ses longs cheveux en broussaille. Je me sentais incomplet sans sa présence, sans son rire ou sa jovialité. Je me penchai lentement afin de toucher son épaule. Elle n’était plus l’adolescente enjouée et bruyante, comme je n’étais plus l’enfant cassé qui se réfugiait sous son lit. Nous étions à mille lieux de nous trouver. Nous étions à mille étoiles l’un de l’autre. Mais le son mat qui battait au creux de ma poitrine me sommait de la retenir. Je vacillais sur le chemin tumultueux du passé, tanguant entre l’instant présent et mes aspirations perfides. Chaque pas en avant était une illumination, une brûlure de plus. Je voulais trouver un moyen de rompre ce silence ou d’empêcher la nuit froide de briser les murs qui la retenait, mais plus je lui ouvrais mon cœur, plus elle risquait de dépérir. J’étais une source de malheur pour la personne que je chérissais le plus au monde. Nous embrasions le monde. Nous étions maudits.

« Je ne sens rien du tout, Jules. Absolument rien. »  Me murmura-t-elle et je sentis mon âme se ployer. C’était insoutenable. Je sentais le poids de cette injustice intergalactique s’écraser sur ma tête. De toute façon elle n’avait jamais été capable de ressentir ma douleur. Je baissai les yeux afin de cacher mes émotions. Mon visage était un chao à lui tout seul. Je sentais ma peau vibrer au contact de l’air ambiant. Je fixai le regard d’Eugenia afin d’y apercevoir le reflet de mes blessures. J’avais dépassé les limites encore une fois.

«J’ai fait une radio, j’ai une double-fracture du tibia-péroné sans déplacement de l’os. Ça ne nécessite même pas d’intervention chirurgicale. Normalement il faudrait me poser un plâtre pour immobiliser la jambe mais vu que je suis… Que je suis déjà immobile, ils envisagent la simple attèle. Je vais bien. Je vais mieux. »

Je retins ma respiration afin d’assimiler ses paroles. Sa voix était faible, presque inaudible. Je pressai ma main sur sa joue avec désespoir. J’étais au pied du mur. Je n’avais plus aucun moyen de lui témoigner la profondeur de ma loyauté. Je déglutis en m’éloignant légèrement. Le contact du sol froid relançait mes articulations. Mes mains tremblantes s’enfoncèrent dans ma chevelure rebelle afin de tenter de remettre mes idées en places. En vain. J’avais accouru dès que j’avais compris que Ginny était seule. Mon affection avait été plus fort que ma raison. Je pense que toutes les routes finissent par me mener au même endroit : Les landes de Lancaster. Je suis le larbin de service, esclave de mon sentiment et non de mon intelligence.

«Tu l’as encore. Je sais que tu l’as encore. Tu m’as menti. »

Dans mes heures perdues, je l’avais encore. Ce pendentif souillé qui heurtait la peau entaillée de mon torse. Parfois, je restais immobile sur mon immense lit à fixer le plafond. Je m’évertuais à garder les lumières allumées de peur que l’obscurité ne finisse par emporter mon dernier souvenir. Eugenia, ne peux-tu pas voir que je suis à toi ? Complètement, désespérément, et éternellement. Une ombre de sourire se traça sur ma bouche incurvée. Je la regardais d’un air coupable.

« Je n’ai rien à te donner. » Soufflai-je. « Je n’ai plus le phénix que tu m’as donné. »

Je me raccrochais à ce mensonge de toutes mes forces. Je refusais de partager mon dernier espoir avec elle. Je refusais de lui faire ce dernier aveu. C’était injuste envers la femme qui partageait ma vie à présent. C’était injuste envers ma lutte acharnée vers la victoire.

« Je ne te mens qu’à moitié. » Annonçai-je à mi-voix.« Tu as toujours mon porteclé. C’est ridicule de se raccrocher à des objets inanimés. »Crachai-je avec dédain, comme pour me convaincre moi-même. Mais je réalisais parfaitement l'ampleur de ma bêtise. Je déviais la tête afin de regarder la fenêtre close. Les rideaux bleu ciel tombaient le long du mur avant de glisser sur les poussières parterre. En un seul moment j’avais réussi à dresser une distance entre nous. Mon âme n’était pas assez forte pour supporter cette amitié profanée. Je crispai les doigts autour de mon genou avant de me relever. Ma démarche était particulière, comme si tout mon poids n’était appuyé que d’un seul coté de mon corps. Je m’avançai d’un rythme irrégulier vers le mur avant de m’y accouder. Quelques taches de sang perlaient sur mon vêtement déchiré. J’avais l’impression de retomber en pleine enfance, lorsque mon père violent, n’avait plus les moyens de me vêtir.

«Merci. » Sourit-elle en baissant les yeux. Je la regardais d’un air fasciné ; elle était adorable. «Et encore, tu ne m’as pas vu en bikini. »

Son rire emplit la pièce et je ne pus m’empêcher de lui sourire. Mon visage s'étira afin d'exprimer mon amusement.

« Mais je t’ai vu toute nue… Une fois par accident ! » Me précipitai-je tout à coup. « Tu étais sous la douche. Et j’ai dis que je n’avais rien vu. En fait j’avais vu tout ce qu’il y ‘avait à voir. »

J’haussais les épaules afin de détourner son attention de mes joues rosies. Je tendis les bras afin de soutenir ma démarche jusqu’à son chevet. Je m’assis sur le rebord du lit, à quelques millimètres d’elle. Je suivais les mouvements de ses mains tandis qu’elle me parlait, mais mon cerveau restait figé sur sa bouche.

«Tu as vraiment une sale mine, Jules. Tu as mal. »

« Non. » Niai-je mais elle ne me laissait aucun répit. Elle posa doucement son front contre le mien, sa main douce sur ma joue. Je fermais les yeux avant de toucher ses poignets. Je voulais stopper ses caresses inappropriées mais j'en étais incapable.

«Merci d’être venu. Tu ne peux pas savoir à quel point c’est important pour moi. Tu aurais très bien pu me laisser seule mais… Mais tu ne l’as pas fait. Merci. Merci. Merci. » Murmura-t-elle à mon oreille. « J’aurais dû t’appeler à l’aide la toute première fois. »

Mon cœur eut un raté. Je m’éloignai doucement. C’était un retour en arrière que je n’arrivais pas à supporter. Je voyais le monde me filer entre les doigts, des flashs des longs mois de Juin, de la brise maritime et des murs de Cardiff défilaient devant mes yeux. J’étais un fantôme, une ombre lointaine voguant au-dessus des tragédies ravageuses du magnifique Gatsby. Je regardais les différentes vibrations de sa voix sortir de sa bouche mais tout me paraissait si surfait. J’étais un homme de l’obscurité. Le silence voilait mon esprit avant de s’étendre partout autour de moi.

« On devrait peut-être appeler ta sœur. » Lançai-je d’un ton sec. « Il vaut peut-être mieux que tu restes en famille. » Soufflai-je en baissant les yeux.

Après tout, je n'étais pas sa famille.
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() message posté Mer 10 Sep 2014 - 13:48 par Invité
the minute i heard my first love story i started looking for you, not knowing how blind i was. lovers don't finally meet somewhere. they're in each other all along. ✻✻✻ J’étais pathétique, quelque part. Pathétique de me raccrocher à des chimères, à des souvenirs, à des promesses de fumée qui ne représentaient plus rien, plus rien hormis ce que nous avions pu être un jour. Des enfants perdus. Des adolescents timides. Des jeunes adultes amoureux mais aveugles. Pourtant, j’avais l’impression que cela était tout ce qui pouvait bien me rester. Tout ce qui pouvait bien compter dans ma vie dénuée de sens et d’objectifs, de futur et d’aspirations. Je n’avais que mon passé. Ce passé incomplet. Ce passé qui me hantait et qui m’apaisait à la fois, comme pour me conforter dans l’idée que ma vie avait valu la peine d’être vécue, au fond, malgré tout. Je t’aime, Julian. Je t’aime si fort que je t’ai laissé m’échapper. Je l’avais laissé filer entre mes doigts, emportant mon cœur ans que je n’y redise quoi que ce soit. Je ne pouvais pas effacer le mal que je lui avais fait mais j’espérais que, un jour, il comprendrait que je l’avais épargné. J’espérais que, un jour, il saurait que j’avais cru bien faire en l’éloignant de ce qu’était devenue ma vie, mon quotidien, mon être. Ma mère avait respecté mes demandes le concernant, elle ne l’avait pas appelé, elle ne lui avait pas donné de nouvelles ; elle avait failli à sa tâche qu’une seule fois en invitant Alexandra à mon chevet, et n’avait jamais recommencé lorsqu’elle s’était rendue compte que sa fille l’avait rejeté. J’avais été mauvaise, avec elle. Si mauvaise que les paroles que j’avais pu lui dire continuaient de me hanter jour et nuit. J’avais eu peur, à cette époque, de ce que j’étais devenue. J’avais eu peur de faire du mal autour de moi sans le vouloir, et je n’aurais probablement pas supporté de blesser Julian à son tour. Je n’aurais pas supporté de le voir s’en aller comme Alexandra avait pu le faire lorsque certains mots avaient dépassé ma pensée. Je n’aurais pas supporté de le perdre à cause de mes paroles et non pas à cause de mon absence.
J’avais perdu tant de choses, suite à mon accident. Tant de choses que je me sentais incroyablement seule. Tant de choses que je ne supportais pas la simple idée qu’il puisse se détacher une nouvelle fois de mon existence. J’aurais aimé qu’il continue d’attacher une certaine importance à toutes ces choses que nous avions pu partager. Mais qui étais-je pour lui demander une chose pareille ; je me sentais pathétique, si pathétique que j’eus l’impression de faire un faux pas lorsqu’il m’envoya cet air coupable. J’avais cru durant une demi-seconde qu’il m’avait menti. Mais je n’avais fait que me mentir à moi-même. « Je n’ai rien à te donner. Je n’ai plus le phénix que tu m’as donné. » m’articula-t-il, et mon cœur se serra. Un sourire triste apparut sur mes lèvres. Oui, bien entendu qu’il ne l’avait plus. J’étais idiote de croire qu’il avait pu s’attacher à des souvenirs de moi lors de mon absence. J’avais été égoïste de penser qu’il accordait une quelconque importance à mes promesses passées. Je déglutis avec difficulté, hochant la tête avec insistance, me perdant dans cette vérité qui me blessait sans m’étonner. « Je ne te mens qu’à moitié. Tu as toujours mon porteclé. C’est ridicule de se raccrocher à des objets inanimés. » Sa voix était dédaigneuse et, une nouvelle fois, mon cœur se serra. Il détourna son regard vers la fenêtre, tandis que je m’appliquai à contrôler ma respiration. Je le sentais s’éloigner de moi sans que je puisse le retenir ; je ne savais même plus si je devais le faire, si j’avais le droit de le faire. Perdue. Perdue. Perdue. Il me perdait. Et je sombrais. « Je ne me raccroche pas aux objets inanimés. Je me raccroche à ce qu’ils représentent. C’est tout ce qu’il me reste. » marmonnai-je d’une voix douce, sans doute plus pour moi-même que pour lui. Il se releva pour se poser contre le mur, et je me refusais de l’observer. Je me concentrais sur mes doigts fins. Sur mes paumes abimées. Je me concentrais sur autre chose pour arrêter de constater à quel point je pouvais faire de la peine, même à moi-même.
J’étais une âme perdue. Une âme qui ne savait plus quoi faire. Une âme qui ne parvenait plus à retrouver son chemin.
Je ne m’étais pas attendu à ce qu’il me complimente, mais je ne pus m’empêcher de rougir, croyant à ce qu’il avançait. Quelque part, j’avais pris la décision de croire à tout ce qu’il pouvait bien vouloir me donner ; cela était sans doute être naïve mais je demeurais persuadée que cela m’aiderait à être heureuse, d’une certaine manière. Heureuse à ma façon. Heureuse comme je ne pourrais plus jamais l’être. J’étais lasse de le contredire dans des débats sans fin. J’étais lasse de ne pas le croire à cause de ses mensonges, alors que je les acceptais, peu importe s’ils étaient un tant soit peu sincères ou non. « Mais je t’ai vu toute nue… Une fois par accident ! » me répondit-il, et je fronçai les sourcils, à moitié amusée, à moitié intriguée. Il semblait enjoué, presque, l’amertume qui l’avait ébranlé quelques secondes auparavant ayant disparu. Je ne savais plus à quoi m’attendre, avec lui. Je ne savais plus comment réagir, quoi dire. J’avais si peur de ses sautes d’humeur. Si peur qu’il me blesse sans forcément le vouloir. Si peur de le blesser encore une fois en cherchant à bien faire. « Tu étais sous la douche. Et j’ai dit que je n’avais rien vu. En fait j’avais vu tout ce qu’il y avait à voir. » J’esquissai un sourire. J’entendais la vérité des années après. Je l’observai se rapprocher, notant ses joues rosies qui reflétaient sa gêne, tandis que les souvenirs me revenaient. J’avais été embarrassée, ce jour-là, si embarrassée que je n’avais pas voulu le croire lorsqu’il m’avait affirmé qu’il avait fermé les yeux avant de repartir de la salle de bain. Je ne m’étais pas trompée, quelque part. Mais, au fond, cela n’avait plus réellement d’importance aujourd’hui. Cela appartenait au passé. Ce passé qui parasitait notre présent. « Donc tu m’avais menti ! Je le savais. » lançai-je, presque victorieuse. « J’espère que t’as apprécié la vue, pour une fois que je donnais à voir ma poitrine. » J’esquissai un sourire, secouant la tête d’amusement, légèrement exaspérée par l’adolescente que j’avais pu être. Je n’avais jamais été à l’aise avec mon corps. Cependant, après avoir passé des mois dans un hôpital entourée d’infirmières indifférentes, la nudité n’était plus une chose qui importait. Même ma nudité d’adolescente.
Les souvenirs me hantaient. J’avais l’impression de revenir en arrière, enjouée et heureuse, face à son visage tourmenté par la gêne et le mal qu’il ressentait.
Ses traits reflétaient sa douleur mais il rejetait mes paroles comme il pouvait me rejeter, moi. Il s’assit sur le bord de mon lit, et cette proximité m’apaisa. J’avais l’impression de sentir la chaleur de sa peau. De sentir ses inspirations et ses expirations. De sentir son cœur blessé battre sous son épiderme à un rythme irrégulier. Je me sentais calme. Je me sentais en sécurité. Je me sentais là où je devais être, à ses côtés. Mais les mots dépassèrent ma pensée, et il s’éloigna de moi une nouvelle fois. Le silence se fit pesant dans la pièce, et je me mordis l’intérieur de ma joue avec trop d’insistance. Je ne savais plus quels étaient les bons mots. Je ne savais plus ce que j’avais le droit de dire, ce que je me devais de taire. Julian me filait entre les doigts. Il me filait entre les doigts une nouvelle fois. « On devrait peut-être appeler ta sœur. » Son ton était sec, sans appel. « Il vaut peut-être mieux que tu restes en famille. » Je sentis les couleurs abandonner mon visage, tandis que mon regard le fixait sans réellement le voir. Je suis désolée, Julian. Je pensais que cela suffirait. Je demeurai silencieuse. Je ne parvenais pas à maitriser toutes les pensées qui m’assaillaient ; la situation aurait été différente, j’aurais probablement répliqué. Cependant, je ne parvenais pas à le faire. Je ne parvenais pas à exprimer les paroles douloureuses et cinglantes qui envahissaient mon esprit. Je ne pouvais pas. Je n’avais pas le droit de lui faire du mal. Je n’avais pas le droit de déclencher une dispute à propos de cela.
J’avais peur de ses colères. Peur de le blesser. Peur de beaucoup trop de choses. « Julian, s’il te plait… » marmonnai-je. « Désolée, je n’aurais jamais dû dire ça. » Je n’aurais pas dû mais j’avais eu besoin de le faire. Peut-être n’étais-je née que pour faire des faux pas avec lui, au fond. Je n’étais qu’une erreur. « Je ne veux pas qu’on prévienne Scarlet. Elle va s’inquiéter et Dieu seul sait à quel point elle s’inquiète déjà suffisamment pour moi. » Je pris une inspiration. « N’ose même pas appeler mes parents. S’il te plait. Tu peux t’en aller, si tu veux. Je comprendrais. » Ma gorge se serra. Je ne voulais pas qu’il s’en aille. Je ne voulais pas qu’il s’en aille mais c’était égoïste de ma part de le retenir. Je t’aime, Julian. Je t’aime si fort que j’accepte de te laisser m’échapper une seconde fois.
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() message posté Mar 16 Sep 2014 - 12:16 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ You freakin' died and then you left instructions that I wasn't allowed to save your life. You want to know what I'm scared of? I'm scared of everything! I'm scared to move! I'm scared to breathe! I'm scared to touch you! I can't lose you. I won't survive. And that's your fault. You made me love you, you made me let you in, and then you freakin' die in my arms! Les silences qui s’incrustaient entre nous étaient embarrassants. J’étais à nouveau l’étranger, l’inconnu, l’homme au cœur de glace. Je n’avais jamais cru que la distance pouvait nous séparer à ce point. Eugenia était à quelques centimètres de moi ; son parfum enveloppait mon visage meurtri, son petit air blessé titillait ma conscience, ses grands yeux se posaient sur mes blessures, mais je me sentais si loin... Comme propulsé dans une autre dimension. La douleur sourde qui grognait à l’intérieur de ma poitrine était insurmontable et je compris enfin : Je ne survivrais pas une seconde fois. Je fermai les yeux un instant, plongeant dans un monde de ténèbres qui semblait être mon seul salut. Un soupir m’échappa. Les mots que je n’avais jamais prononcés restaient encrés en moi. Je brûlais, consumé par la flamme de mon propre désir. Quand je pensais au vide qui me hantait, Ginny semblait être la seule pièce manquante. Quand je rêvais d’un monde meilleur, Ginny semblait être le messager tant attendu. Quand je songeais à mon destin solitaire, Ginny semblait être la seule famille qui me restait. Je n’avais rien à lui offrir, pourtant elle était la seule et unique réponse à tous mes malheurs. Cet amour était une nuit éternelle, froide et incroyablement effrayante. Je pressai mes mains contre le matelas. Il était clair que je n’avais plus aucune chance.

L’oiseau légendaire était doté d’une vie sans fin. Il renaissait des feux et des cendres qui l’avaient détruit, mais à quoi bon se relever si c’était pour tomber inévitablement dans les mêmes tourments ? Je lui lançai un regard absent.

« Je ne me raccroche pas aux objets inanimés. Je me raccroche à ce qu’ils représentent. C’est tout ce qu’il me reste. »

« Et qu’est-ce qu’il représente ? A quoi te raccroches-tu exactement ? Moi ? Le passé ? Ton père ? » Je soupirai. « Je déteste avoir à dire ce genre de choses, mais il ne reste plus rien. »

J’avais tout à coup peur de la perdre à nouveau. Je me redressai, plein de rage et d’amertume.

« Donc tu m’avais menti ! Je le savais. J’espère que t’as apprécié la vue, pour une fois que je donnais à voir ma poitrine. »

J’essayai de lui adresser un sourire, mais mon cœur n’y était plus. Je tâtonnai le tissu de mon pantalon, plus par réflexe qu’autre chose. Je savais que ses mots se voulaient réconfortants, mais tout ce qu’elle faisait c’était attiser une blessure béante dans mon âme. Je n’arrivais pas à concevoir son absence. Je l’oubliais par moments afin de me délecter de sa présence et d’un nouveau souffle d’espoir. Mais la réalité finissait par me rappeler la triste évidence : Je ne suis pas doué pour toutes ses émotions dégoulinantes. Je ne suis pas fait pour aimer, me consumer, puis aimer à nouveau. C'est un cercle trop vicieux, et bien que je sois friand de vices et de perversités d’ordinaire je ne pouvais plus encaisser. Eugenia ne méritait pas tout cet amour, mais je lui donnais malgré moi.

« Julian, s’il te plait… Désolée, je n’aurais jamais dû dire ça. »

Je fis quelques pas vers elle. Non, tu n'aurais pas dû dire ça. Je n’aurais pas dû venir … Non, je n’aurais pas dû t’aimer et te vouloir si fort ; j’ai l’impression de mourir dans cette chambre d’hôpital. Ginny tu es une femme cassée, et je ne suis pas celui qu’il te faut. Je suis terrifié. Ma main fendit l’air avant de s’arrêter à quelques millimètres de sa tête. Je n’avais sûrement pas le droit, mais je voulais m’allonger et rester à ses côtés.

« Je ne veux pas qu’on prévienne Scarlet. Elle va s’inquiéter et Dieu seul sait à quel point elle s’inquiète déjà suffisamment pour moi. N’ose même pas appeler mes parents. S’il te plait. Tu peux t’en aller, si tu veux. Je comprendrais. »

Je fronçai les sourcils. Elle était incroyable. Comment pouvait-elle me demander ça ? Comment pouvait-elle refaire la même erreur et me demander de participer à cette connerie intergalactique ? Je fermais le poing sans la toucher. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine, tentant dans un dernier effort, de faire affluer assez d’oxygène à mon cerveau.

« Tu es … » Grimaçai-je. « Tu ne changeras jamais, pas vrai ? » Un rire malsain m’échappa. « Tu resteras toujours bornée et obstinée, comme si tu n’avais besoin de personne. Ta famille est là pour s’inquiéter pour toi. Ton meilleur ami existe pour te soutenir en toutes circonstances. Tu ne te rends pas compte. Oh God, tu ne comprends vraiment rien. »

J’eus un mouvement de recul.

« Ce n’est pas toi qui a besoin de moi. Il y’ a assez de médecins dans un hôpital pour s’occuper d’une patiente. C’est moi Eugenia … J’avais besoin de te voir, te toucher, te parler … D’être là. J’avais besoin de savoir que tu étais vivante.» Je marquai un silence. « J’avais besoin de toi. »

Je passai une main tremblante dans mes cheveux : Nous revenions au même sujet, c'était inéluctable.

« Je vivrais toute ma vie avec ce fardeau : Je n’ai jamais été là. » Murmurai-je enfin. « Je ne t’ai pas sauvé. »

Toute cette destruction commençait à avoir un sens. J’avais envie de fuir cet endroit, mais mes pieds étaient collés au sol, incapables de se dérober à ma fatalité. Je baissai les yeux, avant de me diriger vers la fenêtre.

« Mais tu as sûrement raison. Je n’ai pas d’avis à donner. » Je rendais les armes. « Je resterais, jusqu’à ce qu’on te décharge si tu le veux bien. »
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() message posté Sam 4 Oct 2014 - 0:07 par Invité
the minute i heard my first love story i started looking for you, not knowing how blind i was. lovers don't finally meet somewhere. they're in each other all along. ✻✻✻ Je déteste avoir à dire ce genre de choses, mais il ne reste plus rien. Ses paroles résonnèrent. Elles résonnèrent au plus profond de mon être, ponctuant les battements de mon cœur, ponctuant mes pensées et mes souvenirs. Ponctuant chaque cellule de mon corps, chaque connexion de mon esprit. J’entendis le silence. Le silence de mes inspirations et de mes expirations douloureuses. Le silence de ma solitude, de ma détresse, de toutes ces émotions qui me déchiraient au fil de ces secondes que je passais à ne pas parler. Rien. Je ne parvenais pas à m’accrocher à ces quatre lettres ; je ne parvenais pas à me dire que le vide était une chose concevable. Je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas que cela ressemble, de près ou de loin, à la réalité, cette réalité qui me faisait si peur. Je mordis l’intérieur de ma joue, inlassablement, jusqu’à ce qu’un goût de ferraille finisse par envahir ma langue. Rien. Je refusais ce fait. Je refusais ce qu’il osait me prétendre. Pourtant, je demeurai muette, tout en pensant à ces choses que représentaient le phénix. Le passé. Mon père. Lui. Nos promesses. Notre amitié. L’amour que j’avais envers ce meilleur ami que je m’étais toujours interdit. Cela n’était pas rien. Cela ne serait jamais rien. Il me resterait toujours quelque chose. Des souvenirs, tout au plus, ces doux songes d’été venus me hanter jusqu’à la fin de mes jours. On ne pouvait pas choisir les personnes qui restaient et celles qui finissaient par partir. Mais les souvenirs faisaient partie de ces choses dont on ne pouvait pas réellement se défaire. De ces choses qui ne faisaient qu’un avec ce que nous étions.
Il avait tort. Il restait quelque chose. Et il resterait toujours quelque chose, même s’il osait prétendre le contraire. Le phénix n’était plus là, mais les choses qu’il représentait demeureraient, malgré les années, malgré les évènements, malgré les mots. Malgré lui et ce qu’il désirait croire.
Je ne supportais pas ses changements d’humeur. Je ne supportais pas cette sensation de faire les mauvais choix, au fil de mes mots et de mes pensées. Je me révoltais, quelque part, contre cette relation qui semblait vouée aux hauts et aux bas ; je peinais à suivre les humeurs de Julian et, pourtant, je m’accrochais à lui. Je m’accrochais sans comprendre où est-ce que cela me mènerait, sans comprendre ce que cela m’apporterait. J’étais fatiguée. Fatiguée d’argumenter. Fatiguée de devoir m’expliquer. Fatiguée d’être contrainte de m’excuser. Fatiguée d’essayer de deviner ce qu’il désirait sans jamais y parvenir. Un monde nous séparait ; pourtant, il accourait, pourtant, il me détestait autant qu’il semblait m’aimer. Je me perdais dans son regard et ses réactions. Je me perdais dans mes sentiments, ma douleur et ma colère. Mon cœur se serra lorsque je le vis réagir à mes paroles. Un faux pas de plus. Je ne les comptais même plus. J’avais abandonné toute idée d’essayer de me rattraper. Il avait été la personne qui m’avait le mieux compris, sur cette Terre. Désormais, il semblait vivre à des années de ma réalité. J’avais l’impression qu’il m’avait fui autant que j’avais pu moi-même le faire. « Tu es… » grinça-t-il et je ne pus m’empêcher de frissonner. « Tu ne changeras jamais, pas vrai ? » Sa question demeura en suspens sans que je n’y trouve de réponse. J’avais l’impression que ses mots avaient des connotations d’insultes. J’étais blessée,  vexée. Mon cœur s’emballait. S’emballait beaucoup trop vite, au même rire que son rire froid résonnait dans ma boîte crânienne. Je n’entendais que cela. « Tu resteras toujours bornée et obstinée, comme si tu n’avais besoin de personne. Ta famille est là pour s’inquiéter pour toi. Ton meilleur ami existe pour te soutenir en toutes circonstances. Tu ne te rends pas compte. Oh God, tu ne comprends vraiment rien. » Il fit quelques pas en arrière, et je sentis mes joues se teinter de plaques rouges. Colère mêlée à du malaise. Rancœur mêlée à de la confusion. Je passai une main devant mes yeux, incapable de dire quoi que ce soit, incapable de lui répondre. J’avais envie de lui répliquer qu’il avait tort. Mais les mots demeurèrent coincés au fond de ma gorge. Argumenter ne me mènerait nulle part. J’avais fini par le comprendre. J’étais lasse de m’opposer à lui. Lasse de devoir subir ses paroles agacées et ses rires grinçants. « Ce n’est pas toi qui a besoin de moi. Il y a assez de médecins dans un hôpital pour s’occuper d’une patiente. C’est moi Eugenia… J’avais besoin de te voir, te toucher, te parler… D’être là. J’avais besoin de savoir que tu étais vivante. J’avais besoin de toi. »  Je ne l’écoutais qu’à moitié. Je ne le croyais qu’à moitié. Je peinais à admettre qu’il puisse autant s’en faire pour moi et me lancer des répliques cinglantes dès que je faisais les mauvais choix. « Pourtant, il y a même pas trente secondes, tu étais celui qui me disais que je ferais mieux de rester en famille. Il faudrait savoir, Julian. Tu veux rester avec moi ou bien tu veux fuir dès que j’ai le malheur de dire une chose de travers ? Je suis désolée, d’accord ? Je suis désolée de ne pas avoir reçu le manuel de la fille parfaite à la naissance. Je suis désolée de ne pas agir de la manière dont tu voudrais que j’agisse. Mais je suis comme ça. Je ne changerais pas. Tu l’as toi-même dit. » Ma mâchoire se serra à l’instant où je m’arrêtai de parler.
Je savais qu’il n’apprécierait pas mes paroles. Pourtant, je m’étais sentie contrainte d’extérioriser toutes ces émotions qui me submergeaient. « Je vivrais toute ma vie avec ce fardeau : Je n’ai jamais été là. »  lança-t-il alors, et je fronçai les sourcils. « Je ne t’ai pas sauvé. » Sa voix résonna et je déglutis silencieusement. Mon regard se perdit sur lui au même moment où il se dirigea vers la fenêtre. Des centaines de pensées différentes se bousculèrent dans mon esprit, et je sentis mon cœur battre, battre plus fort. Mais je demeurai silencieuse. Silencieuse parce que je savais que le silence valait mieux que les mots, en sa présence. « Mais tu as sûrement raison. Je n’ai pas d’avis à donner. Je resterais, jusqu’à ce qu’on te décharge si tu le veux bien. » J’acquiesçai. Je ne le comprenais pas. Je ne le comprenais plus. Il me donnait des espoirs pour me les reprendre. Il accourait pour ensuite prétendre vouloir s’en aller. Je m’excusai pour recevoir sa colère. Mon corps tout entier tremblait. Je me sentais incroyablement petite, dans ce lit d’hôpital ; j’aurais aimé me lever et m’en aller, j’aurais aimé me lever et le prendre dans mes bras. Cependant, je ne pouvais pas. Je ne pourrais probablement jamais. « Je ne suis pas une personne qu’on peut sauver. » finis-je pas dire. « Personne n’a pu le faire. Personne ne le pourra. Arrête de t’en vouloir pour une chose dont tu n’es même pas responsable. Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas de ma faute non plus. Ce n’est pas la faute de Scarlet, ce n’est pas la faute de quiconque. C’est comme ça. C’est arrivé. J’ai fait des mauvais choix, je les paie encore aujourd’hui lorsque tu t’en prends à moi, lorsque je vois où nous en sommes aujourd’hui. C’est le cours des choses. On ne peut pas revenir en arrière. On ne peut qu’aller en avant. » Je m’arrêtai. J’avais peur de sa réaction, presque, peur des mots qu’il serait capable de me dire. « Et pourtant, Dieu sait à quel point j’aimerais pouvoir revenir en arrière. » Et je m’arrêtai. Je n’osai pas lever la tête dans sa direction ; au lieu de quoi, mon regard se perdit ailleurs, sur les draps puis sur la porte, sur les reflets et les ombres, sur toutes ces couleurs qui envahissaient la pièce sans que je ne les voie. Je vivais avec des regrets, des remords. Je vivais avec des sentiments et des émotions, sans doute trop pour que je puisse m’en sortir. Pire encore, je vivais avec lui, gravé dans ma peau, gravé dans mon cœur, sans que rien ne parvienne à m’en défaire.
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() message posté Dim 5 Oct 2014 - 0:54 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ You freakin' died and then you left instructions that I wasn't allowed to save your life. You want to know what I'm scared of? I'm scared of everything! I'm scared to move! I'm scared to breathe! I'm scared to touch you! I can't lose you. I won't survive. And that's your fault. You made me love you, you made me let you in, and then you freakin' die in my arms!  Je jetais mon regard sombre sur la pièce. Jamais une chambre d’hôpital ne m’avait parue aussi froide et hostile. Mes yeux s’empourprèrent, malmenées par mes émotions rageuses. Eugenia n’avait aucune idée du mal qu’elle me faisait. Chaque jour depuis sa disparition était une nouvelle épreuve. J’avais sans doute été assez naïf pour croire que je pourrais pardonner. Mon cœur battait dans le vide, animé par une rage intérieure indomptable. Je serrais les poings. Je ne rêvais que de briser ces murs de glace et de m’évader au loin, mais mes souvenirs me retenaient captif. Je pouvais à peine la regarder dans les yeux. Mon cœur se serra avant se déchirer : plus fort, et plus dur. J’étais seul et égaré dans ma propre passion. Je n’étais pas prêt à vivre sans elle ; Je voulais lui promettre le monde. Je voulais être là pour elle : quand la tristesse s’emparait de son âme torturée, quand sa peau brûlait au contact du vent ou quand qu’elle avait besoin d’un ami. Mais ma vie défilait sous mes yeux, parsemée d’abandons et de rejets. Je claquai la machoire.

«  Pourtant, il y a même pas trente secondes, tu étais celui qui me disais que je ferais mieux de rester en famille. Il faudrait savoir, Julian. Tu veux rester avec moi ou bien tu veux fuir dès que j’ai le malheur de dire une chose de travers ? Je suis désolée, d’accord ? Je suis désolée de ne pas avoir reçu le manuel de la fille parfaite à la naissance. Je suis désolée de ne pas agir de la manière dont tu voudrais que j’agisse. Mais je suis comme ça. Je ne changerais pas. Tu l’as toi-même dit. »

Ses mots me transperçaient comme une lame aiguisée. Je ployais sous la douleur qu’elle m’affligeait à chaque souffle. Je lui lançai un regard noir de désespoir avant de me redresser nonchalamment. Mon esprit double vacillait dans une mer déchainée. Elle déformait mes propos à nouveau. Je donnai un coup de poing dans le vide, avant claquer mon genou contre le sol.

« Je n’ai jamais fuis !» Cinglai-je en me mordant la lèvre inférieure jusqu’au sang. « Tu m’as éloigné ! Et tu ferais mieux de rester en famille, je maintiens mes positions. Je ne suis pas ta putain de famille. Je ne suis rien ! »

J’avais tellement peur de la perdre. Ce sentiment m’aveuglait. Je baissai les yeux sur mes mains souillées par les débris et les poussières de la tempête. J’étais à l’effigie des grands perdants de la guerre mondiale, éclopé et sans ressources. Je bafouais mes valeurs pour un instant à ses côtés, mais j’étais incapable de l’aimer sans la détester.

« Je n’arriverais jamais à oublier … » Et à pardonner. Mon démon intérieur jubilait à cette confession malsaine. Je tournai de l’œil. Une partie de moi était à jamais ternie par mes vices. Je voyais les feux de l’enfer entourer le visage du gamin enjoué et impulsif que j’avais un jour été. A présent je n’étais que l’ombre d’un courroux ; furieux et déchainé.

Eugenia marqua un léger silence avant de me confronter à nouveau.

«  Je ne suis pas une personne qu’on peut sauver. Personne n’a pu le faire. Personne ne le pourra. Arrête de t’en vouloir pour une chose dont tu n’es même pas responsable. Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas de ma faute non plus. Ce n’est pas la faute de Scarlet, ce n’est pas la faute de quiconque. C’est comme ça. C’est arrivé. J’ai fait des mauvais choix, je les paie encore aujourd’hui lorsque tu t’en prends à moi, lorsque je vois où nous en sommes aujourd’hui. C’est le cours des choses. On ne peut pas revenir en arrière. On ne peut qu’aller en avant. »

« Mais c’est la faute de Scarlet ! C’est de ma faute !  » Criai-je au bord de la crise. Je sentis le gout poisseux de ma salive emplir ma gorge serrée. Je fermai les yeux afin de ravaler mon amertume. « Je ne voulais pas te sauver. Je voulais juste être là, bordel. Je voudrais juste savoir … Comment tu peux agir comme ça et clamer m’avoir aimé. Je suis sidéré. » Je fis quelques pas à reculent. « Moi je t’ai aimé, et à chaque fois que mon regard se pose sur toi, je n’ai qu’une envie …  »

Je grognai presque avant de saisir une chaise en bois entre mes mains. Je la regardai d’un air affligé, avant d’écraser le meuble contre le mur. Mon visage était déformé par l’expression de ma colère. Ma poitrine se souleva dans un effort vain de retrouver mon calme, en vain. Je suffoquais à ses côtés. Je suffoquais parce que je l’aimais trop pour tout effacer.

« J’attendrais que tu sois déchargée. » Marmonnai-je en tournant les talons. Je me dirigeais vers la porte afin de sortir. Mon corps se laissa glisser le long des froides parois. Je jetai un regard en biais à mon genou ecchymosé avant de plaquer mes deux mains contre ma poitrine. Je sentis le contact du phénix contre mes paumes. Un cri m’échappa.

C'était injuste. Elle était injuste.
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() message posté Dim 5 Oct 2014 - 17:11 par Invité
the minute i heard my first love story i started looking for you, not knowing how blind i was. lovers don't finally meet somewhere. they're in each other all along. ✻✻✻ Me lever et partir. Je n’étais pas suffisamment courageuse pour endurer une millième dispute avec lui. Je n’étais pas suffisamment courageuse pour continuer de lui faire face. Pourtant, j’étais contrainte de rester là. Au-delà du fait d’être hospitalisée, mon corps ne me permettait pas de fuir. J’étais contrainte d’être forte. Contrainte d’endurer. Contraindre de poursuivre ce débat qui n’aurait sans doute jamais de fin. Je ne comprenais pas son point de vue. Il ne comprenait pas le mien. Il persistait à hurler son désespoir sans se rendre compte qu’il n’avait pas été le seul à souffrir. Je persistais à répondre, à l’enflammer, tout en sachant que j’aurais mieux fait de me taire. Aucun de nous deux n’avait raison. Aucun de nous deux n’avait tort. Nous étions simplement des âmes tourmentées. Des âmes perdues. Des personnes enfoncées dans leurs idées et qui ne parvenaient pas à faire marche arrière. J’aurais aimé que les choses aillent bien. J’aurais aimé être suffisamment intelligente pour ne pas répondre à ses attaques, pour ne pas répondre à ses états d’âme, pour ne pas répondre à ses coups de colère. Cependant, il me révoltait, et les paroles dépassaient bien souvent mes pensées. Il me révoltait et mes sentiments blessés ne demandaient qu’à être vengés. Au fond, si je répliquais, cela voulait simplement dire que je m’en souciais suffisamment pour ne pas laisser tomber. Au fond, si je répliquais, cela ne me montrait que j’étais trop impliquée dans la situation pour simplement rendre les armes. J’aurais aimé pouvoir le faire, certes. J’aurais aimé pouvoir me l’autoriser.
Mais je ne l’avais tout simplement pas encore fait.
Sa rage était cruelle. Sa rage me faisait mal, même si je savais pertinemment qu’il ne finirait jamais par me frapper. Il m’effrayait et pourtant je demeurai là, en colère bien plus encore. Je me demandais s’il se rendait compte. S’il se rendait tout simplement compte que les choses auraient pu se passer différemment. Mais qui étais-je pour penser cela ; je ne pouvais pas lui dicter sa conduite, tout comme il ne pouvait se permettre d’affirmer ce que j’étais censée faire. Nous étions deux individus entêtés. Deux individus impulsifs. Nous nous occupions de déchirer notre relation alors que nous aurions sans doute mieux fait d’essayer de la sauver. « Je n’ai jamais fuis ! » me lança-t-il. Et pourtant, qu’es-tu en train de faire. Les mots ne passèrent pas la frontière de mes lèvres. Je l’observai comme j’aurais pu regarder un inconnu ; au fond, c’était ce qu’il devenait au fil du venin qu’il pouvait bien cracher. « Tu m’as éloigné ! Et tu ferais mieux de rester en famille, je maintiens mes positions. Je ne suis pas ta putain de famille. Je ne suis rien ! » Je poussai un profond soupir. Je demeurai silencieuse. Je m’attachai à ce silence, persuadée qu’il finirait par se calmer de lui-même. Je tentai de ne pas l’écouter, également, de sorte à ne pas être secouée par l’envie de répondre à ses propos ; je m’enfermai dans une bulle, dans un monde où les choses étaient sans doute plus faciles. Je vivais dans des mensonges. Je fuyais la réalité. Mais la réalité faisait beaucoup trop mal.  « Je n’arriverais jamais à oublier… » dit-il. Je pris une profonde inspiration, passant ma main sur mes yeux. « Moi non plus. » Ma voix était froide. Dénuée de toutes émotions.
Quelque part, je lui sous-entendais que l’année passée ne s’était pas résumé à un cœur brisé pour ma part. Qu’en plus de l’avoir éloigné, j’avais vécu avec des conséquences physiques qui me suivraient jusqu’à la fin de mes jours. Je n’aurais sans doute pas dû. Mais le sentiment d’injustice qui m’animait était si fort que, malgré mes résolutions, je ne parvenais pas à le réfréner. « Mais c’est la faute de Scarlet ! C’est de ma faute !  » finit-il par hurler. J’avais l’impression qu’il était habité, habité par les ténèbres, habité par des choses qui le rendaient mauvais.  « Je ne voulais pas te sauver. Je voulais juste être là, bordel. Je voudrais juste savoir… Comment tu peux agir comme ça et clamer m’avoir aimé. Je suis sidéré. » poursuivit-il et je sentis mon visage blêmir à mesure qu’il remettait en cause les sentiments que j’avais pu nourrir à son encontre. Je prenais cela presque comme une insulte ; mon cœur rata plusieurs battement, et je connaissais à avoir mal à la tête. « Moi je t’ai aimé, et à chaque fois que mon regard se pose sur toi, je n’ai qu’une envie…  » Mais il ne termina pas sa phrase. Ses mains se posèrent sur une chaise, et je compris une demi-seconde avant qu’il ne s’exécute ce qu’il désirait faire ; je le vis la jeter contre le mur avec violence, et je sursautai, la peur mêlée à la colère brouillant ma vue. En cet instant, je demeurai persuadée que j’aurais été capable de le gifler. Je tremblai, je tremblai de tout mon être ; ses paroles continuaient d’hanter mon esprit et j’étais partagée, partagée par tout ce que je pouvais bien penser et ressentir. Il me blessait. Il me faisait mal. Et, le pire dans tout cela, était que je ne parvenais même pas à comprendre comment nous avions bien pu en arriver là.
Je m’étais simplement excusée. Je lui avais simplement demandé pardon. « J’attendrais que tu sois déchargée. » lança-t-il, se répétant une millième fois, avant de se diriger vers la porte. « C’est ça, fuis ! » criai-je à la porte qui se refermait. Je me redressai du mieux que je pouvais, animée par une colère furibonde ; mon cœur battait si fort que je n’entendais que lui dans mon esprit. Boum. Boum. Boum. Inlassablement. « CE N’EST PAS LA FAUTE DE SCARLET ! JE T’INTERDIS DE DIRE CA ! » m’égosillai-je. « Qui es-tu pour oser remettre en cause l’honnêteté de mes sentiments. » Je murmurai plus pour moi-même, tentant, en vain, de me redresser encore plus. Mes jambes demeurèrent immobiles. Mes jambes ne bougèrent pas. Je poussai un cri d’exaspération avant de me laisser retomber contre le lit d’hôpital avec violence ; je portai mes paumes à mes yeux, plongeant ma vue dans l’obscurité. Je t’aime comme une putain de folle Julian. Si cela n’avait pas été le cas, il y aurait déjà bien longtemps que j’aurais disparu une seconde fois de ta vie. Il me faisait vivre un enfer. Il m’accordait des répits au paradis. Et je ne réussissais plus à suivre le mouvement, le rythme, et il me perdait dans les délires de sa colère sourde à mon encontre.
Nous nous acharnions. Nous nous acharnions et nous finirions par en crever.
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