"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (theo) bien du mystère (hot) - Page 2 2979874845 (theo) bien du mystère (hot) - Page 2 1973890357
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 21:34 par Invité
J'avais cette tendance à m'adapter aux situations. Un vrai caméléon. C'était pratique d'autant plus que j'avais souvent  affaire à différents interlocuteurs. Par exemple, Alistair n'avait rien à voir avec mon meilleur ami Galahad ou bien même mon colocataire, Robin. Il y avait quelque chose de différent dans chacune de ses paroles ou  chacun de ses gestes. L'homme possédait une façade. La croyait-il impénétrable? Probablement. Je ne pouvais pas me vanter de voir clair dans son jeu, loin de là. Mais je savais très bien qu'il cachait quelque chose ou même plusieurs. Et je pouvais m'avancer dans cette direction sans avoir lu le journal en entier. Alistair était quelqu'un de sombre, mais je le voyais également comme un enfant perdu, ne sachant plus où était le droit chemin. Quelque chose me disait que ça faisait un moment qu'il cherchait où aller. C'en était triste en quelque sorte, mais je ne m’apitoyais pas sur le sort des gens. Je ne les prenais pas en pitié. Pas qu'ils n'en valaient pas la peine... Loin de là. Je n'étais simplement pas comme ça. J'avais bien assez de mes problèmes pour avoir à  pleurer sur le sort des autres! « J’admire les gens qui s’adaptent. » déclara-t-il, me sortant de mes pensées. Sur le coup, il avait été poli, ce qui me surpris dans un sens, parce que ça changeait quelque peu le ton de la conversation. Ça nous ramenait à égalité.  « Mais vous n’aurez pas à le faire. Prenons du vin, votre préféré. » me dit-il. Encore une fois, une légère surprise se lu sur mon visage, puis un sourire naquit au coin de mes lèvres. Je n'allais certainement pas hésité à lui montrer mes goûts pour les vins s'il insistait tant que cela! « Parfait! » lui dis-je sans plus tarder.

Il parla ensuite de son origine. Irlandais... Je n'aurais pas pu le deviner. Je n'étais pas douée pour déterminer l'origine des accents des gens. De plus, je n'étais jamais allée en Irlande. S'il m'avait posé une devinette, j'aurais été bien perplexe honnêtement. « Mon accent est assez prononcé. Mais je suppose que vous n’êtes pas habitué à entendre ce genre de mélodies celtiques. » Répondit-il d’un air songeur. « En effet.... Je ne suis jamais allée en Irlande... » dis-je sur le même ton songeur.

J'étais cependant persuadée qu'il savait très bien où j'étais née. Ses paroles me le confirmèrent.  « Et même, vous avez une roulement de langue qui n’est pas très typique de Londres. » blagua-t-il. Je lui fis un petit sourire. « Oui, notre accent australien est assez prononcé lui aussi... » lui dis-je avec un clin d’œil.

Nous étions désormais presque arrivés au café bistro dont je lui avais parlé, mais Alistair s'arrêta devant une boutique. Je stoppai net, me demandant ce qui pouvait bien lui attirer l'oeil. M'approchant de lui, je remarquai sa grimace. « Quelque chose ne va pas? » lui avais-je alors demandé. Il me répliqua qu'il était sourd d'oreille.... « Ce n'est pas écrit dans les journaux... » lui dis-je en haussant les épaules. Je ne pouvais pas lui répondre par l'affirmative... Il saurait tout de suite que j'avais lu certains passages de son journal...

On reprit immédiatement notre route et quelques instants plus tard, on se retrouva devant le bistro. En gentleman, il m'ouvrit la porte, mais je stoppai net une nouvelle fois lorsqu'il me fit barrage. Que se passait-il? « Delilah ... Vous avez lu, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. Je me mordis aussitôt la lèvre inférieure. J'aurais pu mentir une nouvelle fois, passer par quatre chemins ou lui répondre par une question, mais non, je ne pouvais plus. Il n'était pas idiot, loin de là. De toute façon, il avait bien vu que quelque chose clochait. Il avait les yeux rivés sur ma bouche. Il verrait si je lui mentais une nouvelle fois... « Oui... » murmurais-je. « Mais pas dans son intégralité... Je ne pouvais pas... » ajoutais-je dans un souffle. « Qu'allez-vous faire? » lui demandais-je avant de lever les yeux vers lui. J'étais comme hypnotisée par lui.... Je ne savais pas pourquoi.... mais dans un certain sens, il m'attirait.  
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 24 Oct 2014 - 21:07 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Le temps s’était figé; j'étais prisonnier de mes propres angoisses. J’avais beau la fixer du regard, Delilah, la jeune libraire calme et sympathique, restait impénétrable. Elle dressait des barrières de glace et de béton entre nous. Mais mon instinct ne me trompait jamais. Je savais, au plus profond de moi, qu’elle se méfiait. Le vent de leva, m’intimant le silence. Je ravalais ma fierté et mes poisons. Parfois, j’étais fatigué de porter mon masque de froideur. Je soupirai – Comment discerner le bon du mauvais dans un monde si froid, si austère et si isolé ?

Je voulais percer sa carapace avant de me mesurer à mon adversaire. Oui, voilà ce qu’elle était. A mes yeux – cette jeune femme était mon ennemie. Comme tout le monde. Je n’avais jamais été doué pour faire confiance, et ceci quel que soit la situation.

J’insistai pour me plier à sa volonté et tester le gout fruité du vin.

« Parfait! » Elle eut un sourire au coin. J’esquissais de la tête, d’un air poli. J’étais beaucoup de choses mais je mettais un point d’honneur à respecter les règles de bienséance.

Maintenant que nous avions mis l’accent sur nos origines respectives, je remarquais la différence dans ses expressions. Ma bouche se courba afin d’exprimer mon amusement. L’adversité était une valeur que j’appréciais spécialement. Je me demandais comment une native d’Australie avait bien pu s’égarer aussi loin de son pays ? L'ambition ? Le renouveau ? L'aventure ? Peur importe, ce n’était qu’un détail.

« En effet.... Je ne suis jamais allée en Irlande... » Lança-t-elle, songeuse. Je souris d’un air contenu.

« J’ai quitté Belfast très jeune. Je ne garde pas beaucoup de souvenirs, mais mon cœur revient souvent vers l’Irlande du Nord. Je ne sais pas si vous aimeriez – C’est un endroit très jovial, bien que parfois rustique. » Répondis-je en haussait les épaules. Je voulais prendre de la hauteur face à mon passé, et m’accrocher aux bribes de mon présent. Je plissai les yeux en m’avançant.

J’avais marqué un arrêt. Mon oreille sourde bourdonnait sous l’effet de la musique et des différents sons qui lui étaient interdits. Je crispais mes doigts autour de mon calepin. Saloperie !

« Quelque chose ne va pas? » S’enquit-elle. Je lui adressai un regard furtif en lui signifiant ma douleur. « Ce n'est pas écrit dans les journaux... »

J’arquai un sourcil, surpris.

« J’ai perdu mon tympan le jour de la fusillade, qui m’a rendu aussi célèbre. » Je ris d’un air mauvais. « Ne vous inquiétez pas. Ce n’est pas grave. » Ma langue claqua contre mon palais. Ce souvenir réveillant mon démon. Je sentais mon sang bouillonner à l’intérieur de mon système. « A force, on s'habitue. »

Je lui ouvris la porte du bistro. Mon torse frôla son bras, presque volontairement. Mon souffle se noyait dans sa chevelure brune, tandis que mes yeux ne quittaient plus le dessin de sa bouche. J’étais suspendu à ses lèvres, attendant le moment fatidique ou ses paroles allaient confirmer mes suspicions.

« Oui... » Murmura-t-elle. « Mais pas dans son intégralité... Je ne pouvais pas... Qu'allez-vous faire? »

Je me dégageais afin de lui céder le passage.

« Je ne sais pas. » Avouai-je. « Je ne sais pas, Delilah. » Je marquai un silence en la suivant jusqu’au comptoir.

Il y’ avait un cri déchirant dans ma tête – Kill and run. I’m one of the dirty guns. Je la regardais au coin, avant de soupirer.

« Que savez-vous exactement ? »

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() message posté Sam 25 Oct 2014 - 0:32 par Invité
Je me perdais dans mes pensées à mesure que nous marchions vers le café bistro. Je ressassais les paroles d'Alistair dans ma tête. Il parlait de Belfast du temps où il était jeune, ses souvenirs et la nostalgie de son Irlande du Nord. Il doutait du fait que j'aimerais l'endroit alors qu'au contraire, j'étais persuadée d'apprécier. Il ne me connaissait pas. Il ne savait pas quels étaient mes goûts et mes habitudes. Et c'était tellement mieux ainsi. Plus il en  apprendrait sur moi, plus le jeune homme deviendrait dangereux. L'Irlandais pourrait trouver mes points faibles et je sentais au fond de moi que ce n'était pas une bonne chose, que ça serait risqué pour moi. Il m'en dévoilait cependant beaucoup sur lui, alors qu'en fait, j'en connaissais déjà une partie. Je trouvais cela surprenant de sa part, puisqu'il me semblait vouloir cacher beaucoup d'information sur sa personne. Et plus il parlait, plus je voulais en découvrir davantage sur le jeune homme. Qui était-il réellement? Mais j'ignorais si un jour j'aurais la chance d'en savoir ne serait-ce qu'une infime partie. Après ce soir, allions-nous nous revoir? J'en doutais.... Il fallait que j'en profite au maximum quitte à me mettre les pieds dans les plats et lui révéler que je savais déjà une partie de sa vie, ayant lu son journal, malheureusement pas dans son intégralité..  « J’ai perdu mon tympan le jour de la fusillade, qui m’a rendu aussi célèbre. » m'avait-il dit suivi d'un rire mauvais. « Ne vous inquiétez pas. Ce n’est pas grave. » ajouta-t-il. « A force, on s'habitue. » avait-il conclu. Je n'avais pas posé de question. Cela avait l'air douloureux d'en parler et ce, même par fragments.

Lorsque nous étions enfin arrivés au bistro, Alistair m'avait posé la question fatidique. Avais-je lu son journal? Je n'avais pas pu retenir ma langue et je lui avais répondu que « oui » sachant très bien qu'il pouvait y avoir des conséquences attachées à ma réponse. Je lui avais manqué de respect en profanant sa vie privée. J'en étais désolée, mais en même temps, non. Parce que ça m'avait permis de le rencontrer et ça, je ne regrettais pas. Je lui demandai ensuite ce qu'il allait faire. « Je ne sais pas, Delilah. » m'avoua-t-il. Je sentais la pression de son regard tandis qu'il me suivait jusqu'au comptoir.  « Que savez-vous exactement ? » ajouta-t-il en soupirant. Je l'attirai vers une table plus reculée pour que personne n'entende notre discussion sensible. Je m'assieds, le regard sérieux.

« Je n'ai lu que des bribes... J'ai lu une bonne partie de ce qui s'était passé durant votre enfance.... J'ai du sauter des passages.... Lorsque j'ai arrêté, je lisais ce qui s'était passé lors de la fusillade. Mais j'ai réalisé que c'était mal d'entrer dans votre vie privée. Je n'aurais pas du. J'en suis désolée.... Mais quelque chose me dit que tout ça n'arrive pas pour rien.... Je suis bien curieuse d'en savoir davantage.... Mais quelque chose me dit que c'est sombre.... Du moins, c'est l'impression que vous me donnez... Je ne sais pas pourquoi.... Mais il y a un mur de ténèbres autour de vous... Je ne sais pas pourquoi.... » lui dis-je.

Ce que je disais était la vérité. Si j'avais su ce que contenaient réellement les pages, peut-être ne serais-je pas là.... En fait, oui, je serais toujours là.... parce que je flirtais avec les ténèbres et ces dernières étaient irrésistibles...
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Dim 26 Oct 2014 - 20:18 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Je me faufilais vers les tombeaux le cœur inquiet et lourd. Toute ma vie n’était qu’un ramassis de conneries – Rien n’avait changé depuis le jour de ma naissance jusqu’à mon ascension fulgurante dans la police de Londres. Mon esprit sombrait entièrement dans la folie. Mon ambition et ma rage étaient impressionnantes, parfois effrayantes. Je me faisais bouffer par mes propres pensées, comme si j’étais mon pire ennemi. Je vivais dans une crypte obscure et ténébreuse – Et le pire c’est que je faisais partie intégrante du décor.

Je m’ouvrais un peu à peu à Delilah. Chacune de mes paroles était volontaire, triée sur le volet. Après tout, mon accident et ma surdité n’étaient plus un secret pour personne au sein de la police. La presse écrite avait formulé et transfiguré la fusillade un million de fois. Alors parfois les mensonges de l’humanité me semblaient presque réels. Au fond, j’étais peut-être le héros. Le seul survivant. L’agent médaillé et prometteur de la Met – Metropolitan Police Service. Si seulement j’avais eu le courage de sauver ma vie … La clarté du soleil se dissipait peu à peu, laissant place à une lueur crépusculaire et aux démons du passé. La jeune femme restait silencieuse. Elle ne prenait pas part aux enchainements de mon esprit. C’était peut-être plus intelligent - prudent de sa part d’écouter mes tirades sans y donner suite.

Elle esquissa de la tête lorsque nous arrivâmes devant le bistro. Ses lèvres avaient sifflé la confirmation de mes doutes. Elle avait osé feuilleter mon intimité et explorer les méandres de mon âme. J’étais à la fois offusqué et incertain. Après tout, moi-même, je n’aurais pas laissé échapper l’occasion de lire un journal intime. Quel qu’il soit. C’était la nature curieuse et dépravée de l’humain.

Delilah me tira vers une table plus reculée. Je suppose que ses révélations à venir nécessitaient une certaine discrétion. Je ne savais pas encore comment réagir. Je déglutis en me laissant tomber dans un siège, en face d’elle. Mon regard gris sombre, presque noir, détaillait chaque courbe de son visage, à l’afflux d’un signe ou d’un tic qui pourraient la condamner.

« Je n'ai lu que des bribes... J'ai lu une bonne partie de ce qui s'était passé durant votre enfance.... J'ai du sauter des passages.... Lorsque j'ai arrêté, je lisais ce qui s'était passé lors de la fusillade. Mais j'ai réalisé que c'était mal d'entrer dans votre vie privée. Je n'aurais pas du. J'en suis désolée.... Mais quelque chose me dit que tout ça n'arrive pas pour rien.... Je suis bien curieuse d'en savoir davantage.... Mais quelque chose me dit que c'est sombre.... Du moins, c'est l'impression que vous me donnez... Je ne sais pas pourquoi.... Mais il y a un mur de ténèbres autour de vous... Je ne sais pas pourquoi.... » Lança-t-elle d’une traite.

La première chute était toujours la plus douloureuse. Après des années à sillonner les rues de Belfast puis celles de Londres, je n’avais plus peur de rien. J’étais engourdi – transporté dans une dimension parallèle. Quelque chose était sombre. J’étais sombre. Je me redressai d’un air prédateur. Mes lèvres s’étirèrent sur l’expression de ma profonde mesquinerie.

« Vous avez réalisé que c’était mal de lire... » Répétai-je songeur. A présent je voulais bien la croire, son récit sonnait moins creux à mon oreille. « Avez-vous gardé une copie de mes prouesses de jeunesse ? » M’enquis-je d’un air mauvais. « Ne vous méprenez pas. Vous avez l’air de quelqu’un de bien, mais la confiance est un luxe que je ne peux pas me permettre. Je n’aime pas les gens. »

Je lui adressai un sourire carnassier.

« Parlez-moi de la fusillade. Qu’en pensez-vous ? Je suis curieux … » Personne ne connaissait mon secret – l’idée qu’une tierce personne puisse porter un jugement ou comprendre, voir pardonner mes gestes, troublait mon esprit. Je voulais connaitre son point de vue sur moi.

Le serveur s’approcha de notre table afin de prendre notre commande. Je me mordis la lèvre inférieure en lui désignant ma jeune interlocutrice.

« Donnez-lui la carte des vins, s’il vous plait. » Déclarai-je avec politesse. « Je vous laisse enchanter mes papilles.... » Je marquai un silence en la regardant.

Toute ma mascarade était à présent vaine. Le masque de l’effroi tombait et je me retrouvais à nu face à la jeune libraire. C’était étrange d’être à nouveau vulnérable après toutes ses années à moraliser les autres. Je souris. Il était hors de question que j'aie l'air faible ou misérable !

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() message posté Ven 31 Oct 2014 - 14:19 par Invité
Assis à une table reculée du restaurant, j'étais maintenant seule avec Alistair et ses démons. Je ne voulais pas qu'on nous entende. Je ne désirais pas que notre intimité soit bafouée comme je l'avais fais en consultant son journal intime. S'il y avait la moindre chance pour que le jeune homme m'en révèle plus, il fallait que personne ne nous dérange, mise à part un ou une serveuse, bien sur. Le deputy commisionner me demanda ce que j'avais lu de son journal. Je lui révélai la vérité, c'est-à-dire que j'avais lu une partie de son enfance et que je m'étais arrêtée avant de lire ce qui s'était produit le jour de la fusillade. Je m'excusai également, parce que je savais pertinemment que j'étais en faute. Mais je rajoutai également que je désirais en savoir plus, curieuse comme je l'étais. Je savais très bien qu'il pouvait simplement se lever et partir. Après tout, pourquoi raconter sa vie à une parfaite étrangère? Je n'étais rien pour lui.  « Vous avez réalisé que c’était mal de lire... » Répéta-t-il d'un ton qui me semblait songeur. Cependant, il me donnait l'impression de croire mes paroles... C'était quelque peu rassurant. « Avez-vous gardé une copie de mes prouesses de jeunesse ? » me demanda-t-il d'un air mauvais, sûrement pour me faire peur. « Je n'y ai pas pensé une seule seconde... Quoi? J'ai l'air de Sherlock Holmes pour vous? » demandais-je, tentant de détendre maladroitement l'atmosphère. Encore une fois, mes paroles transpiraient la vérité. Je n'avais jamais pensé à faire cela. Mais peut-être aurais-je du? « Ne vous méprenez pas. Vous avez l’air de quelqu’un de bien, mais la confiance est un luxe que je ne peux pas me permettre. Je n’aime pas les gens. » ajouta-t-il. « Je ne le prends pas personnel.... » lui dis-je en haussant les épaules.

« Parlez-moi de la fusillade. Qu’en pensez-vous ? Je suis curieux … » ajouta-t-il. Je devais être la seule personne en ville à ne pas savoir.... « Je vous rappelle que ça ne fait que quelques mois que je suis ici. Je ne suis pas au courant de grand chose à vrai dire.... Juste ce que j'ai commencé à lire... Mais comme je vous dis, ce ne sont que des bribes. Qu'est-ce qui s'est passée ce jour-là? » lui demandais-je. Répondre à une question par une autre question, ça, je savais faire. Je n'étais pas au courant de tous les faits. Je n'avais rien lu sur le sujet... J'avais simplement entendu des rumeurs par ci par là. Jusqu'à ce soir, je n'avais pas fait de lien avec le jeune homme du journal. Surtout que je n'avais pas lu jusque là...

Me faisant légèrement sursauté, un serveur s'approcha finalement de notre table. Il m'avait sorti brusquement de mes pensées. « Donnez-lui la carte des vins, s’il vous plait. » lui dit Alistair, poli. « Je vous laisse enchanter mes papilles.... » ajouta-t-il. Je montrai du doigt un vin au serveur et le regarder partir. Je reportai alors mon attention sur mon interlocuteur. Cela lui semblait terriblement important que je réponde à sa question. Je n'avais pas beaucoup de matière, alors ma réponse ne serait pas très longue, mais au moins, peut-être que je satisferais un peu sa curiosité. « Je peux dire cependant qu'avec ce que j'ai lu, j'ai cru comprendre que ce n'était pas une bonne journée pour vous, que ça n'a été que tristesse et ténèbres.... Comment faites-vous pour tenir encore en un seul morceau? Je serais brisée.... » lui dis-je.

Je ne voulais pas le juger. Il y avait une raison pour laquelle il se refermait comme une huître à chaque fois qu'on lui adressait la parole. C'était une âme torturée.... Mais pourquoi? Je savais que son coéquipier était mort... C'était tout. On disait de lui qu'il était un héro. L'était-il réellement?
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() message posté Mar 4 Nov 2014 - 12:36 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Je me perdais dans mes pensées. Et pour la première fois de ma vie j’étais incapable de prendre une décision. Devais-je donner suite à ses interrogations ou au contraire, devais-je laisser le silence me ronger jusqu’à la moelle ? Il y’ avait un trou béant dans ma poitrine, et à chaque fois que je relevais les yeux vers Delilah, un rayon de soleil me percutait. Sa voix me réchauffait de façon étrange et inconditionnelle. Je tendis le bras sur la table afin de frôler les motifs qui ornaient la nappe en toile rouge. C’était un tissu dur et désagréable, mais il se mariait parfaitement avec l’ambiance générale. Un soupir m’échappa. Les flashs de mon histoire défilaient sous mes yeux, comme les pages d’un roman inachevé. J’étais tantôt le héros admirable, le preux chevalier voleur de cœurs, tantôt Machiavel, un être misérable et pourri. Rotten … Mon nom sonnait à mon oreille comme une injure. J’haussais les épaules avec désinvolture. Qu’à cela ne tienne, une insulte de plus ou de moins. Je la sondais du regard. Mes yeux se baladaient sur son visage angélique, puis sur ses traits doux et captivants. Et je ne pouvais m’empêcher de songer: quel genre femme elle pouvait bien être ? La promesse de délices exquis et inappropriées, obscurcissait ma raison. Je déglutis.

« Je n'y ai pas pensé une seule seconde... Quoi? J'ai l'air de Sherlock Holmes pour vous? » Lança-t-elle dans une tentative vaine de détendre l’atmosphère. J’esquissais un sourire creux, par pure courtoisie. J’avais dû gérer l’esprit vif du criminel, et apprendre à raisonner comme un malfaiteur – C’était presque légitime de lui poser une telle question. Ses yeux pétillants débordaient de vérités. J’avais un don – Elle ne mentait pas.« Je ne le prends pas personnel.... » Elle haussa les épaules.

« Vous avez bien raison. » Soufflai-je avec douceur. « Je pose parfois les questions par habitude. » Je plissai les yeux d’un air le plus aimable possible. « Appelons ça une déformation professionnelle. » Raté! Mon ton glacial trahissait une certaine arrogance. Je me voilais souvent la face en me cachant derrière une suffisance imperturbable.

« Je vous rappelle que ça ne fait que quelques mois que je suis ici. Je ne suis pas au courant de grand chose à vrai dire.... Juste ce que j'ai commencé à lire... Mais comme je vous dis, ce ne sont que des bribes. Qu'est-ce qui s'est passée ce jour-là? »

Je croyais qu’elle avait franchi cette limite. J’arquai un sourcil, surpris, mais aussi soulagé. Je fermai les yeux pendant un court instant. La peine était parfois terrible. Je gardais le sentiment de douleur en moi, chaque jour. Mes souvenirs animaient mes émotions. Je la regardais avec un mélange de détresse et de cruauté. J’étais prisonnier de mon passé, hélas, je n’avais pas d'autre choix que de continuer ma descente en enfer.

Le serveur s’approcha de la table. La jeune libraire sursauta légèrement, étais-je aussi détestable ? La tension monta d’un cran. Elle désigna un vin, et je souris d’un air courtois. Mes doigts se croisèrent dans une inflexion anormale.

« Je peux dire cependant qu'avec ce que j'ai lu, j'ai cru comprendre que ce n'était pas une bonne journée pour vous, que ça n'a été que tristesse et ténèbres.... Comment faites-vous pour tenir encore en un seul morceau? Je serais brisée... »

Je baissai la tête avant de la transpercer du regard. Je ne voulais pas spécialement en parler – mais je savais que je ne pourrais pas m’en tirer avec explication sommaire. Delilah avait peut-être l’air d’une enfant douce et délicate, je percevais en elle, une étincelle d’intelligence et curieuse. Ma langue claque contre mon palais – Je voulais choisir correctement mes mots mais au bout d’un moment, et dans un élan de lassitude extrême, je décidai de me lancer.

« C’est toujours une journée pleine de tristesse et ténèbres. » Déclarai-je d’un air entendu. C’était vrai. Je revivais l’anniversaire de la mort de Jamie comme un rappel constant de mes échecs. Ça ne s’arrêtait jamais. « Mon coéquipier est mort. » Je marquai un silence. « Je l’ai tué. »

Ce n’était pas une confession. Je pouvais facilement transfigurer mes paroles et tout mettre sur le dos d’une expression imagée et poétique de ma culpabilité fulgurante. Mais cela me soulageait d’avouer enfin mes vices. Je déglutis.

« Je suis un homme de l’ombre. Voilà comment je tiens. » Je me laissai tombai en arrière. « La plus part du temps, j’oublie. »

Le serveur revint avec notre commande. Il déposa la bouteille après avoir rempli nos deux verres. Je pris ma coupe entre les doigts, avant de l’inviter à boire en premier.

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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 23:44 par Invité
Je me mordillai la lèvre inférieure. Je ne m'en rendais même pas compte. Sans le vouloir, je montrais des signes de nervosité, alors que je voulais rester calme et avenante. Si je voulais lui montrer que j'étais de son côté, il fallait que je me calme. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. J'étais sur un terrain glissant et Alistair ne m'aidait pas dans ma tâche. Si je faisais un faux mouvement ou si je disais des paroles de travers, le jeune homme allait se refermer comme une huître et je n'en avais pas particulièrement envie. Ma curiosité allait en prendre un coup aussi... J'essayai de détailler ses expressions pour me rassasier en attendant qu'il ose enfin me parler de lui. Je notais chaque réaction qu'il avait lorsque je prononçais un mot. Cela me surpris de le voir si soulagé lorsque je lui avouai que je ne connaissais pas grand chose de la fusillade. Je savais que j'aurais du lire jusque là! Qu'aurais-je découvert? Était-ce grave au point qu'il m'arriverait quelque chose si je parvenais à découvrir la vérité, d'une façon ou d'une autre? Oh que je souhaitais en savoir davantage! Mais maintenant, j'étais presque convaincue que je ne saurais jamais. Pourquoi me le révéler à moi de toute façon? À présent que le jeune deputy commissionner savait pour mon absence de connaissance, il allait probablement partir. Je n'avais plus d'intérêt probablement.

Mais j'osai tout de même lui parler encore.... lui demandant comment il faisait pour ne pas être brisé... Son regard me transperça, me faisant presque baisser les yeux. Mais je voulais continuer à le regarder, ne serait-ce que pour lui montrer que je n'étais pas prête à me défiler, que je n'avais pas peur de sa réponse. Étonnamment, le jeune homme finit par ouvrir la bouche et me répondre. « C’est toujours une journée pleine de tristesse et ténèbres. » déclara-t-il. Voulait-il dire qu'il vivait dans un cauchemar perpétuel? Je trouverais cela légitime. Ce n'était sûrement pas facile de surmonter une dure épreuve comme celle-là....  « Mon coéquipier est mort. » dit-il, marquant un silence. « Je l’ai tué. » ajouta-t-il. Le silence fut lourd par la suite, avant qu'il ne parle à nouveau. Mais mon esprit fonctionnait désormais à très grande vitesse. Probablement parlait-il de façon imagée... comme si le fait de n'avoir pu rien faire avait fait en sorte de tuer son collègue. Mais un doute subsistait dans mon esprit. Mais je m'efforçai de faire disparaître cette petite voix. Parce que je ne voulais pas affronter mes doutes... Je ne voulais pas me dire qu'il l'avait réellement tué.... Mais ça expliquerait bien des choses... Je restai muette, faisant taire ce dilemme de mon esprit.

« Je suis un homme de l’ombre. Voilà comment je tiens. » dit-il en se laissant tomber en arrière. « La plus part du temps, j’oublie. » ajouta-t-il... Je n'eus pas le temps de répondre. Le serveur était de retour à la table et nous servi notre vin. Alistair m'invita à boire en premier, ce que je fis immédiatement. Ça me faisait le plus grand bien! Après quelques gorgées cependant, il me fallait de nouveau parler. « Alors vous aimez? » lui demandais-je en parlant du vin.
« Et moi qui vous ramène à cette journée. Je m'en excuse infiniment.... » ajoutais-je alors. Je ne voulais pas clore la conversation, mais je ne pouvais plus lui poser de question. Ce serait trop irrespectueux.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Dim 9 Nov 2014 - 0:19 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Cette entrevue s’éternisait inutilement. Maintenant que j’étais sûr que Delilah n’avait pas dépassé les limites de mon intimité, je me sentais plus confiant. Mon démon intérieur me suppliait de me lever et de rebrousser chemin vers son abysse ténébreux. Pourtant il y’ avait quelque chose dans son regard étincelant qui captivait toute mon attention. J’étais moi aussi curieux de nature. Je tombais dans le piège infernal. Je soupirai en la fixant de mon air le moins féroce possible. Mes sourcils se froncèrent légèrement afin de détailler chaque courbe de son visage. Le dessin de sa bouche pulpeuse titillait mon esprit. Je louchai afin de ne pas succomber à ses délices. Je devenais fou pour le désir d’une femme. Une nuit, une heure, une seconde de bonheur … J’étais prêt à tout pour assouvir les pulsions de ma bête. Ma langue claqua contre mon palais afin d’animer ma folie meurtrière. J’étais un homme plein d’ambition : carrière prometteuse, belle voiture et maison luxueuse, mais j’étais aussi un incube, roi de l’illusion. Je voulais faire l’amour jusqu’à me ruiner la santé. Je me mordis la lèvre inférieure en mimant ses gestes nerveux.

Le serveur déposa le vin sur la table. Elle bu une gorgée avant d’esquisser un sourire poli.

« Alors vous aimez? »

Je lui souris d’un air bien entendu. Sa voix se brisait dans la brise légère, je n’avais pas encore réalisé qu’elle pouvait être aussi fragile et adorable. Elle se redressa afin de m’envelopper de compassion.

« Et moi qui vous ramène à cette journée. Je m'en excuse infiniment.... »

Etais-ce là un élan d’humanité que je percevais dans l’obscurité ? Je n’arrivais pas à croire qu’elle puisse me trouver une excuse malgré ma confession masquée. Je déglutis afin de contrôler mon expression. Je voulais rester impénétrable et infaillible. Je vidais le fond de mon verre d’une traite.

« Excellent choix … » Fis- je remarquer afin de détourner mon malaise. « Je pense qu’on peut se tutoyer à présent. » Je marquai un silence. « Tu en sais plus sur moi que la moitié des personnes que je côtoie tous les jours. » Je souris – mais ma bouche restait terne. Mes yeux n’exprimaient aucun entrain, aucune jovialité, rien du tout.

« La prochaine fois, je te ferais découvrir les saveurs particulières de l’irish-coffee. L’amertume de la caféine et la saveur du whisky. Le mélange semble grossier et pourtant, c’est délicieux. » Je m’appuyai sur le dossier de mon siège. « Parfois les contraires peuvent faire des étincelles. »

Mon invitation était parfaitement explicite. Je voulais garder un œil sur elle – mais j’étais aussi désireux d’explorer le quotidien ordinaire d’une jeune libraire droite et honnête. Mon instinct ne me trompait jamais. Si elle ment, je la détruit.

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() message posté Dim 9 Nov 2014 - 1:37 par Invité
Alistair me fascinait. Ses gestes, sa façon de prononcer les mots, ses mimiques.... Je ne pouvais pas dire le contraire. Aussitôt que je l'avais rencontré, malgré l'aura de ténèbres qui semblait l'entourer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il m'avait captivé. Étais-je une brebis égarée de son gardien face à un loup sauvage et cruel? Allait-il me dévorer tout cru? Étais-je une proie facile? Peut-être le pensait-il? Je me croyais invincible, mais l'étais-je vraiment? Non, j'étais faite de chair et d'os. Je pouvais disparaître de cette terre à n'importe quel moment et qui allait me pleurer? Qui allait se soucier de mon absence? Galahad... C'était le seul nom qui me venait en tête. Un seul individu ne marquait pas l'esprit du monde entier. Nous étions les pions d'un immense échiquier. Et Alistair semblait le maître du jeu. Du moins, pour moi. Il maîtrisait la situation tel un ventriloque. J'étais sa marionnette. Je connaissais les dangers, mais je les embrassais. Je ne savais pas pourquoi j'agissais de la sorte. Pourquoi me jeter dans la gueule du loup si je connaissais les conséquences? Pourquoi? Je n'avais pas de réponse à toutes ces questions. La seule chose que je savais, c'était que j'avais envie de me faire dévorer par lui... Mon cœur battait plus vite désormais... Parce que le désir était là. La tentation était également présente... Mais je doutais que ce fantasme puisse se réaliser... Mais si jamais il m'attirait entre ses griffes, je savais pertinemment que je n'allais pas résister.

« Excellent choix … » me dit le jeune homme lorsqu'il goûta au vin. «Êtes-vous certain de bien l'avoir goûté? » lui demandais-je, malicieuse, lorsque je le vis l'avaler d'une traite. « Je pense qu’on peut se tutoyer à présent. » dit-il, suivi d'un silence comme il avait si souvent l'habitude de le faire. J'étais bien d'accord. J’acquiesçai donc pour marquer cette entente. « Tu en sais plus sur moi que la moitié des personnes que je côtoie tous les jours. » me dit-il en souriant.  C'était un sourire dénué d'émotion, vide, ce qui me donna la chaire de poule sans préavis. « Je me sens privilégiée. » lui dis-je, honnête, avec un petit sourire, tout de même étonnée par sa confession. Pourtant, j'avais l'impression de connaître si peu de sa personne. C'en était presque frustrant. Non, en fait, ça l'était. Ça m'énervait et ça allait me ronger durant des semaines, voir même des mois, puisque j'avais l'impression que je n'allais jamais le revoir, que jamais j'en apprendrais davantage. « La prochaine fois, je te ferais découvrir les saveurs particulières de l’irish-coffee. L’amertume de la caféine et la saveur du whisky. Le mélange semble grossier et pourtant, c’est délicieux. » me dit-il. Je lui fis un énième sourire, heureuse de la possibilité de le revoir. « Ah oui? Nous allons nous revoir? Je ne pensais pas avoir autant attiré ton attention.... » lui dis-je en me mordillant la lèvre inférieure. J'étais tout de même heureuse de l'intérêt mutuel. « Parfois les contraires peuvent faire des étincelles. » conclu-a-t-il. Je sentis mon cœur battre encore plus vite. J'avais un peu plus chaud qu'à l'ordinaire. Heureusement, j'étais quelqu'un de rapide sur les réponses. J'avais du répondant.

« Et les étincelles, c'est ce qu'il y a de plus intéressant... » lui dis-je. Je me demandais ce que pouvait signifier une soirée avec Alistair. Sincèrement, j'avais envie de tester. Mais voulait-il simplement de moi comme cela? Ou allait-il continuer  à me tester?

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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 21 Nov 2014 - 21:35 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Je me perdais dans la contemplation de son visage profond. Ses expressions étaient naturelles et délicieuses. Je ne parvenais plus à sentir la menace ou le danger. Ses yeux ombrageux pétillaient comme une poussière d’étoiles dans un ciel sombre. Je m’éveillais doucement de ma torpeur afin de lui adresser un sourire narquois. Je n’avais aucun contrôle sur mes pensées. Mes enchainements virevoltaient à une vitesse vertigineuse. J’étais un malheur à moi tout seul - Au sommet de mon existence se trouvait les éternels remords d’un homme qui avait failli à ses valeurs afin de réussir. Ce n’était pas un destin particulier. Ce schéma me semblait si banal à présent. Je me faufilais vers les jeunes tombeaux de mes démons avant de ployer dans le noir. La première chute était la plus douloureuse, mais passé ce cap, les ténèbres étaient devenu chaleur et sécurité. J’avais abandonné toutes mes convictions. Mon cœur était sous scellé, incapable de ressentir les choses ou les émotions. Je déglutis. Le gout du vin imprégnait mon palais d’une aigreur qui m’était étrangère. J’étais un adorateur de whisky à la base, ce genre de boisson me semblait si fade en comparaison au gout saisissant des céréales maltées.

« Êtes-vous certain de bien l'avoir goûté? » Demanda-t-elle sur un ton charmeur. Je plissais les yeux avant de réaliser toute la malice de ses gestes. Mon sourire s’élargit afin de dévoiler tous mes vices cachés. Mon visage avait quelque chose de sournois, une aura maléfique, une sorte d’invitation à la dépravation ou peu importe. Je me penchai lentement sur la table.

« Ne vous inquiétez pas. J’ai le palais très sensible. » Soufflai-je, aguicheur.

Mes doigts se crispèrent autour de mon verre afin d’emprisonner tous mes désirs refoulés. Plus je fixais Delilah, plus elle me semblait attirante. Mon corps s’exaltait face à sa beauté. Je flanchais en la présence d’une aussi douce créature. Je sentais mon ventre se tordre dans une inflexion douloureuse. Je détournai le regard en me laissant tomber à nouveau sur mon siège. Je lui adressai un regard lointain, presque vide, en lui avouant que j’étais intrigué par son personnage.

« Je me sens privilégiée. » Elle m’adressa un sourire.

Je laissais tomber mon masque de froideur habituel afin d’arquer un sourcil.

« Mais vous l’êtes. Je tri mes ‘’amies’’ sur le volet. » Murmurai-je mielleusement.

Mes lèvres plongèrent dans ma boisson afin de succomber aux plaisirs sucrés du vin. Delilah se mordit légèrement la lèvre inférieure, enthousiaste à l’idée d’une prochaine entrevue. La bête en moi rugissait avec violence. Elle n’avait aucune idée de l’impact de ses gestes érotiques sur mon esprit.

« Ah oui? Nous allons nous revoir? Je ne pensais pas avoir autant attiré ton attention.... ».

Je soupirai avant de froncer le front.

« Vous vous mordillez la lèvre inférieure. » Fis-je remarquer en détaillant le dessin de sa bouche. « Je pourrais vous sauter dessus si vous continuez. »

Un rire machiavélique m’échappa tandis que je me laissais bercer par les images lumineuses de mes fantaisies.

« Et les étincelles, c'est ce qu'il y a de plus intéressant... ».

Je repoussais mon siège afin de prendre plus de hauteur. Mon regard gris sombre, presque noir, reflétait mon état d’esprit.

« Je ne sais pas. » Marmonnai-je. « Il faudra en avoir le cœur net. »

Je passai un doigt sur mon menton sans la quitter du regard. La séduction était une question de tension, et je refusais de relâcher la pression tant qu’elle n’était pas à moi.

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