"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (theo) bien du mystère (hot) 2979874845 (theo) bien du mystère (hot) 1973890357
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() message posté Dim 24 Aoû 2014 - 20:42 par Invité
J'étais sans contredit nerveuse. Mes doigts tournaient impatiemment les pages du livre que je feuilletais. En fait, je ne lisais rien. Je ne regardais même pas ce que je faisais.  La quantité phénoménale de thé que j'avais avalé n'aidait aucunement à me sentir détendue. À vrai dire, je tremblais presque. Je regardais plutôt l'heure qui défilait à vive allure. Ou au contraire, allait trop lentement. Ça allait au gré de mes pensées. La raison pour laquelle je me sentais ainsi, c'était parce que j'avais donné rendez-vous à une certaine personne, ici, peu avant la fermeture. Il y avait quelques jours déjà, j'avais trouvé un cahier en parcourant la librairie où je travaillais depuis peu. Il m'avait tout de suite intrigué et je l'avais ramassé. Écrit à la main, j'avais tout de suite compris que c'était à un des clients. Et en le regardant de plus près, j'avais vu qu'il s'agissait en fait d'un journal intime. Je l'avais rapidement feuilleté pour trouver un indice pour savoir à qui ça appartenait. J'avais trouvé un nom, mais pas de numéro. Haussant les épaules, je l'avais glissé dans mon sac, me disant que j'allais retrouvé le propriétaire plus tard. D'ailleurs, chez moi, quelques jours plus tard, j'avais eu un flash ayant complètement oublié l'existence du manuscrit. J'avais donc fait des recherches sur le net. Qui pouvait bien être ce monsieur Rotten Jr.? Après quelques minutes, j'avais trouvé que c'était un Deputy Commissioner  du Westminster Disctrict . Hum... intéressant, je m'étais dit. J'avais tout de suite contacté l'homme et lui avait donné rendez-vous pour lui redonner son bien le lendemain même. Mais je n'aurais pas été aussi nerveuse si je n'avais pas eu l'idiotie de commencer à lire le contenu du journal. Bravo! Mais ce n'étais pas de ma faute. J'étais beaucoup trop curieuse. Après avoir parcouru les premières pages, l'homme me rendait déjà perplexe. Rempli de mystère, j'avais l'impression d'entrer dans un univers torturé à chaque fois que je lisais de nouvelles lignes. Mais je m'étais bien vite arrêtée, découvrant des trucs pas nets du tout.

Voilà pourquoi je ne tenais pas en place en ce moment-même. Je guettais l'heure et à chaque fois qu'on ouvrait la porte du magasin, je sursautais. Ça aurait été tellement plus simple si j'avais su me tenir. Je n'en serais pas là à me questionner de la sorte et sautiller presque sur place.

17 heures arriva finalement et j'eus un léger soupire de soulagement. Et s'il ne venait pas? Ça m'arrangerait sûrement! J'allai donc à la porte, mais avant que je ne puisse tourner l'enseigne qui disait que la librairie était fermée, je vis apparaître un visage que je reconnus comme celui de Theodore Rotten Jr. J'eus un sursaut, mais reprenant mon souffle, je lui ouvris la porte. « Bonjour... » dis-je, tentant de me contenir. Il fallait bien que je me ressaisisse!
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Dim 24 Aoû 2014 - 23:23 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Je crispai lentement les doigts sur mon revolver. Je n’avais jamais de minutions quand je circulais en civil mais il y’ avait quelque chose dans le contact de mon arme qui me réconfortait dans ma solitude. Les démons du passés m’avaient emprisonné dans une tour de glace où aucun être humain sain d'esprit n’avait l’audace de s’aventurer. Alors je m'étais lié d'amitié avec les objets inanimés de mon quotidien. Le silence du cœur,  était ma vertu. L’exil de l’âme, était ma condition ultime. Je me sentais tressaillir par moments, effleuré par la douce brise estivale, ou un passant pressé.  Mon journal intime était la preuve irréfutable de mes erreurs passées. Il était l’absolution et la certitude que mon nom restera à jamais gravé dans le mur de la honte. Je soupirai en serrant ma prise sur le canon en acier. Après des années à servir les citoyens de Londres, j’avais le droit à quelques écarts de conduite. J’avais le droit de me perdre dans les abimes de mon âme, et de tuer le mal à la racine. J’avais droit à l’immunité suprême. Je souris.

Mes chaussures rasaient le sol dans un son mat que je n'entendais qu’à moitié, submergé par mes angoisses et mes terribles secrets. La voix dégagée que j’avais eu au téléphone m’avait paru si sereine. Elle ne savait pas. Elle ne pouvait pas savoir. Je plissai les yeux en déviant la tête. Mon esprit torturé me quémandait toute mon attention. Je ne pouvais pas risquer ma carrière à cause d’un simple oubli dans une librairie de seconde zone. Ce serait trop ridicule après tous les efforts accomplis. Je me redressai fièrement en dirigeant vers le lieu du rendez-vous. Mon visage était calme, souriant et aimable. Je m’approchai de la porte à pas feutrés, jaugeant discrètement les environs. La jeune brune, que j’apercevais parfois entre les rayons, me salua timidement. Je lui souris en sondant chacun de ses mouvements.

« Bonjour. »

« Bonjour à vous. » Lançai-je d’un air poli surligné de quelques vibrations mesquines. « Alistair Rotten Jr. » Me présentai-je en lui tendant un bras. « Vous m’avez appelé pour mon … Cahier. »

Les coins de ma bouche se courbèrent, laissant transparaitre une légère cicatrice au menton. Je déglutis avec lenteur. Mes yeux perçants ne la quittaient pas, exerçant sur son visage angélique toutes sortes d’hypnoses et de calculs. Je penchai doucement la tête du côté gauche. Cette petite déformation n’était pas préméditée. Ce n’était que l’énième tique d’un homme sombre et étrange  qui avait perdu l’ouïe.

« J’espère que vous ne vous êtes pas aventuré entre les pages interdites de ma conscience. » Dis-je avec transcendance. « Si vous savez des choses, je serais peut-être obligé de vous tuer. » Blaguai-je subtilement.

Un rictus malsain étira les traits ternes de mon visage. Ce n’était qu’une moitié de moquerie. Je savais que si la situation l'obligeait, je pouvais me noyer plus que nécessaire. Je savais car j’avais abandonné mon cœur à la dérive, il y ‘a de cela un million d’années.

« Vous vous appelez Delilah. N’est-ce pas ? » Je marquai un silence. « Je me suis permis de traquer votre numéro. Légère déformation professionnelle. »

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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 3:44 par Invité
Il était évident à présent que je ne pouvais pas reculer. Il était en face de moi maintenant. Il fallait que je reprenne mon souffle, que je me calme et que je fasse comme si rien n'était. Plus facile à dire qu'à faire, mais en ancrant un sourire sur mon visage, c'était bien plus facile de jouer la comédie. Le jeune homme, bien plus grand que moi, me salua à mon tour de manière bien poli et entra dans la librarie. « Alistair Rotten Jr. » se présenta-t-il alors. Il me tendit le bras et je serrai sa main. Avant que je n'ais pu me présenter, il reprit la parole. « Vous m’avez appelé pour mon … Cahier. » dit-il. « Oui, je l'ai trouvé il y a quelques jours ici même, mais après la journée que j'avais eu, j'ai complètement oublié que je l'avais en ma possession. » lui avouais-je, comme pour excuser le nombre de temps que ça m'avait pris avant d'entrer en contact avec lui. Alistair avait une drôle de prestance. À vrai dire, il m'intriguait encore plus que quand j'avais lu les quelques paragraphes de son journal. Oui, dans un sens, il était intimidant, mais je n'avais pas à avoir... peur. C'était stupide et irrationnel. Je soutins son regard, parce qu'au final, je me sentais plus à l'aise maintenant. J'étais habitée par une nouvelle flamme; la curiosité. « J’espère que vous ne vous êtes pas aventuré entre les pages interdites de ma conscience. » dit-il. Oulah! C'était la question que je désirais éviter à tout prix! « Si vous savez des choses, je serais peut-être obligé de vous tuer. » blagua-t-il. Ou était-ce bien des menaces? C'était extrêmement difficile à dire. J'essayai de ne pas m'en inquiéter outre mesure, même si je sentais désormais une épée de Damoclès au dessus de ma tête. « Non! Qui suis-je pour lire les pensées de quelqu'un d'autre? » m'empressais-je de lui dire. Mais il y avait le mot « mensonge » écrit partout sur mon visage! Mais au moins, je n'avais pas tout lu. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir d'autres dans ce cahier? Quelque chose de bien pire encore que la corruption? Je ne savais pas trop si je désirais en prendre connaissance ou pas. Aurais-je du lire le reste? Dans tous les cas, être tombé sur ce journal intime avait été une étrange façon de poursuivre mon destin...

« Vous vous appelez Delilah. N’est-ce pas ? » continua-t-il... Comment savait-il mon nom? « Je me suis permis de traquer votre numéro. Légère déformation professionnelle. » ajouta-t-il. « Oui, c'est ça. Vous êtes un curieux, vous! » lui dis-je avec un petit sourire sur le coin des lèvres. « Vous faites souvent cela? Traquer les gens? » demandais-je en haussant un sourcil. « Avez-vous peur que je ne vous le rende pas? » ajoutais-je. Okay, maintenant, je jouais vraiment avec le feu...
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 12:16 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Plus je la regardais, plus je me laissais aller aux délires de mon esprit. Il y’ avait quelque chose de doux et de sympathique dans son allure simplette. Son sourire bien que crispé sur les coins de sa bouche, était une invitation à la conversation et à l’amitié. Je détaillais son regard cristallin et les courbes de ses joues avec application. Elle avait l’air inoffensif.  J’arquai un sourcil, sur mes gardes. Je n’étais sûrement pas du genre à tomber pour si peu. Mes doigts toujours resserrés sur mon arme à feu, faisaient le contour de ma ceinture d’officier avant d’enfin lâcher prise. Je connaissais cette petite libraire située au beau milieu du  Westfield Shopping Center White City, c'était l’un de mes endroits préférés en ville. Je ne m’aventurais en dehors de ma juridiction que rarement, veillant à toujours avoir une bonne raison de déglinguer en premier. Mais entre ces murs ocre et les étagères silencieuses, je me sentais libre. C'était une sensation curieuse. Je pouvais me délecter du silence qui avait toujours accompagné mes nuits et me plonger dans les mondes féeriques de grands Hommes imaginaires. Je pouvais accomplir sans être jugé.

Je m’avançai d’un pas lent vers la jeune brune.

« Oui, je l'ai trouvé il y a quelques jours ici même, mais après la journée que j'avais eu, j'ai complètement oublié que je l'avais en ma possession. »

J’émis un petit rire sournois.

« Ce sont des choses qui arrivent. »

J’étais d’un calme plat, presque irréel. Je mettais un point d’honneur à demeurer digne et hautain, mais au fond de ma conscience, les éclats de braises et les feux de la peur ravageaient tout sur leur passage. Je retins ma respiration quelques secondes avant de lui refaire face. Le visage placide, arborant toujours la même expression. Delilah soutenait mon regard avec confiance. Etait-elle aussi sombre que moi, où juste incroyablement inconsciente des dangers ? J’accentuais le penchement de ma tête à gauche, concentrant toute mon énergie à sonder ses propos. Se rendait-elle compte de l’homme brisé et étrange que j’étais ? Réalisait-elle à quel point mon âme était seule et corrompue ? Elle se raidit légèrement en écoutant ma petite allusion sur le sort de quiconque violant mon intimité.

« Non! Qui suis-je pour lire les pensées de quelqu'un d'autre? »

« Vous êtes simplement humaine. » Lançai-je pertinent.

J’étais certain qu’il y’ avait toujours une part sombre et révolté à l’intérieur de chacun d’entre nous. Une part rongée par la maladie et le puits sans fond qu’était le crime.  Je plissai les yeux, calculateur.

« Mais je veux bien vous croire, Delilah. »

Elle retenait mon attention grâce à cette façon étrange mais adorable, qu’avaient ses cheveux de balancer au gré de la brise artificielle de la ventilation. Je sentais les parfums de fleurs et des bois imprégner mes narines à chaque bouffée d’air. Elle sentait si bon. Je fis la moue.

« Oui, c'est ça. Vous êtes un curieux, vous! »

Je souris à peine.

« Et vous ? » Commençai-je d’un ton congru. « L’êtes-vous ? Curieuse et inconsciente. » Je marquai un léger silence. « Par moments, il me semble que si. »

Elle haussa un sourcil en se redressant fièrement. Il y’avait en elle une fibre de courage et une volonté de me défier, qui ne me laissaient pas de marbre. Je sentis mon cœur s’exalter à la perspective d’un face à face sanglant. Je me raclai la gorge en retirant ma veste grise. Ma chemise entre-ouverte laissant transparaitre quelques traces de mes combats passées et du mal que j’avais bien pu faire. Je baissai les yeux sur mon arme avant de la regarder.

« Vous faites souvent cela? Traquer les gens?  Avez-vous peur que je ne vous le rende pas? »

« Je traque les gens tous les jours. » Sifflai-je plein de mesquineries. « Vous aussi. Vous avez fait des recherches sur moi. Vous devez savoir qui je suis, et comment je vis. Ou vous êtes-vous juste servi.» Remarquai-je en lançant un regard en biais à mon journal intime posé sur le comptoir.

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() message posté Mer 3 Sep 2014 - 2:40 par Invité
Si je n'avais pas su qu'il faisait parti de la police, j'aurais pris Alistair pour un stalker. Bah oui, il avait tout de même fait des recherches sur mon numéro, connaissait mon prénom... Savait-il où j'habitais aussi? Sûrement... Ce n'était même pas une question  à se poser.... Mais maintenant, qu'allait-il faire de ces informations? Après tout, même si je faisais sembler de l'ignorer, il était tout de même un peu menaçant, ne serait-ce que par sa façon de se tenir. Ça se dégageait de lui, chaque geste, chaque parole. Bref, si je n'avais pas été curieuse, j'aurais mis fin à notre conversation bien avant. Mais l'instinct de survie ne prenait pas le dessus, pas encore... De toute façon, il semblait s'être radouci, bien que visiblement toujours sur ses gardes. Alistair pensait quoi? Que j'avais une seule chance de lui sauter dessus et de faire sa vie un enfer? J'avais de la force pour ma taille, mais il ne fallait tout de même pas exagérer! Mais malgré ses sens en alerte, il semblait d'un calme olympien... Sûrement le métier! Pas de place pour les boules d'énergie comme moi, qui sursautaient à chaque seconde.

« Vous êtes simplement humaine. » avait-il dit lorsque je m'étais défendue. Mes yeux s'étaient plissés quelque peu. Il avait bien raison. Les gens étaient terriblement curieux et c'était dans leur nature de violer l'intimité des autres. J'aurais pu faire ma brave et de ne pas lire les lignes de son cahier, mais je l'avais fait. J'avais un peu honte maintenant. « Mais je veux bien vous croire, Delilah. » ajouta-t-il, comme pour augmenter mon sentiment de culpabilité. « Merci... » dis-je, moins sure de moi maintenant. Oh my god! J'avais l'impression qu'il savait que je mentais. J'étais si peu douée pour cela. Ça devait se lire sur mon front!

« Et vous ? L’êtes-vous ? Curieuse et inconsciente. Par moments, il me semble que si. » me dit-il. Ses paroles me saisirent. « Qui a parlé d'inconscience? La curiosité et l'inconscience ne sont pas parents à ce que je sache... » lui dis-je, fronçant les sourcils. Mais lorsque je prononçai mes paroles, je sus que j'avais tort. « Mais comme vous l'avez, la curiosité est humaine... Je suis humaine... Vous? Vous ne l'êtes pas? » ajoutais-je. Il voulait répondre en posant des questions? Je pouvais aisément le faire à mon tour!

« Vous faites souvent cela? Traquer les gens?  Avez-vous peur que je ne vous le rende pas? » lui avais-je alors demandé... La réponse ne se fit pas attendre. « Je traque les gens tous les jours.Vous aussi. Vous avez fait des recherches sur moi. Vous devez savoir qui je suis, et comment je vis. Ou vous êtes-vous juste servi.» avait-il renchérit. « Il a bien fallu que je regarde dedans pour savoir à qui il appartenait. Malheureusement, je ne suis pas voyante... » lui répondis-je en haussant les épaules. Je me dirigeai ensuite vers le journal pour le prendre entre mes mains. « J'ai bien remarqué que vous y teniez beaucoup. Aurais-je du lire certains passages? Qui a-t-il de si passionnant dans la vie d'un deputy commisionner? » demandais-je avec un sourire en coin. « En tout cas, certainement des événements plus croustillants que la vie d'une ancienne serveuse, devenue vendeuse dans une librairie, n'est-ce pas? Je ne dois rien vous apprendre... Vous devez tout savoir de moi... alors que vous, vous êtes un bien grand mystère! » lui dis-je en haussant de nouveau les épaules. Cette joute verbale s'annonçait périlleuse. Je me demandais pourquoi j'y participais!
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() message posté Ven 5 Sep 2014 - 19:36 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne.  

« Merci. »

Sa voix cristalline raisonnait dans ma tête comme un chant lyrique, ou une sorte de chœur d’Eglise. J’étais perdu dans l’obscurité, englouti de toute part par mes démons les plus fous. Les couleurs qui entouraient cet endroit magique se fanaient sous mon regard meurtri. Ma librairie préférée prenait des allures de prisons et d’humiliations. Pouvait-elle deviner ma souffrance derrière mes allures de glace ? Pouvait-elle savoir, rien qu’en lisant, quel genre de tortures j’endurais ? Il y’ avait quelque chose dans ses yeux, une petite étincelle ou un point lumineux, auquel un policier de ma trompe ne pouvait se raccrocher. On m’avait entrainé toute ma vie à tirer sur la cible lumineuse, éblouissante et enivrante. On m’avait entrainé à ne jamais faire confiance. Je lui souris d’un air contenu. Je ne voulais pas l’effrayer plus que nécessaire, mais j’étais habitué à avoir une allure menaçante.

« Ce n’était pas un compliment. » Glissai-je d’un ton neutre et dégagé.

Je n’avais aucune raison de rester. Je pouvais prendre mon calepin et disparaitre dans les ténèbres. Je pouvais m’avancer et le lui arracher des mains avec incivilité et impolitesse. Il y’ avait ce cri de rage et d’offuscation qui titillait mon cœur indigné. Elle m’avait violé dans mon intimité. J’en avais la conviction. Son corps trahissait son mensonge vicieux. Je penchai la tête une énième fois, afin de concentrer mon ouïe sur chacune de ses paroles.

« Qui a parlé d'inconscience? La curiosité et l'inconscience ne sont pas parents à ce que je sache... »

L’ombre d’un sourire se traça sur mon visage placide. J’eus tout à coup envie de rire à sa bêtise, mais je me retins. Je contrôlais chacune de mes émotions à la perfection. J’haussais les épaules d’un air désinvolte.

« Mais comme vous l'avez, la curiosité est humaine... Je suis humaine... Vous? Vous ne l'êtes pas? » Finit-elle par ajouter.

Pour une raison qui me dépassait j’avais envie d’être honnête. Je voulais lui cracher toutes ces vérités poignantes qui faisaient de moi un humain déchu. Mais je suppose qu’elle me prendrait pour un psychorigide ou un malade mental. Mon cerveau était en ébullition. Je cogitais à une vitesse vertigineuse, comme si ma vie en dépendait, ou comme si j’étais entrain de passer l’examen d’admission du Hendon Police College encore une fois. Un soupir m’échappa.

« Je suppose que oui. Je suis humain. » Soufflai-je dans ma barbe.

Mes doigts crispés se posèrent sur mon menton avant d’effleurer mes lèvres profanées. Ce petit mensonge politique me faisait un bien fou. Je baissai les yeux pendant un court instant avant de faire un pas vers la jeune brune. Je la sentais tendue, peut-être était-elle intimidée par ma froideur ou mon histoire. Elle tourna les talons afin d’aller chercher mon livre.

« Il a bien fallu que je regarde dedans pour savoir à qui il appartenait. Malheureusement, je ne suis pas voyante...  »  Se justifia-t-elle, me tirant de mes rêveries. « J'ai bien remarqué que vous y teniez beaucoup. Aurais-je du lire certains passages? Qui a-t-il de si passionnant dans la vie d'un deputy commisionner? ».

Mes yeux s’écarquillèrent tout à coup. Delilah faisait preuve d’une malice sans pareille. Elle était sans doute inconsciente du chemin sinueux qu’elle empruntait en me défiait. Je me savais capable du pire. Elle ne semblait pas s'en rendre compte.

« Il y’a quelques événements que vous seriez plus heureuse d’ignorer, sous peine d’être inculpée pour complicité. » Claquai-je sèchement. Je n’étais pas du tout amusé. Mon oreille valide bourdonna, me tirant une grimace. Je m’avançai vers le comptoir d’un pas claudiquant afin de lui faire face. Mon regard gris, sombre et ténébreux, scrutait son visage innocent.

« En tout cas, certainement des événements plus croustillants que la vie d'une ancienne serveuse, devenue vendeuse dans une librairie, n'est-ce pas? Je ne dois rien vous apprendre... Vous devez tout savoir de moi... alors que vous, vous êtes un bien grand mystère!  ».

Bizarrement sa voix douce eut le don de me calmer. Je lâchai la pression en déglutissant. Je ne comprenais pas, toutes ses allusions étaient des fausses pistes. J’étais tantôt convaincu qu’elle avait succombé à la curiosité, tantôt elle n’était qu’une simple libraire. Je plissai les yeux.

« Même en vous racontant ma vie dans tous les détails possibles, je crois que je resterais un grand mystère pour vous. » Sifflai-je en me penchant afin de saisir mon journal intime. « Mais si vous voulez tenter l’expérience, je pourrais assouvir votre soif de connaissance, Mlle Weiss. »

Je marquai un léger silence.

« Après tout j’ai prêté sermon pour satisfaire les citoyens honnêtes de Londres. »

Je ne pouvais pas rebrousser chemin sans m’assurer de ses intentions. Je ne pouvais pas la laisser s’évanouir dans la nature, sans connaitre la vérité ; avait-elle lu mon livre ? Combien en savait-elle ? Avait-elle fait des photocopies ? Je me mordis la lèvre inférieure.

« Je peux vous offrir un café. » Proposai-je. « Vous n’avez rien à craindre, je suis presque un personnage public. » Blaguai-je, tout restant hautain.

Mais dans quoi étais-je entrain de m’embarquer ? Je retins mon souffle en la sondant du mieux que je pouvais.


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() message posté Lun 6 Oct 2014 - 4:53 par Invité
Je ne possédais pas cette tendance à laisser leur chance aux gens. Un coup la première impression donnée, je ne changeais pas d'avis. Cette personne était comme cela, point final. Mais il y avait quelque chose de différent avec Allistair. Il me donnait envie d'en savoir plus sur lui. Il y avait autre chose derrière sa carapace de froideur. Il était différent de l'image qu'il montrait au grand jour. Mais que se cachait-il derrière ce masque? J'en avais lu assez pour savoir qu'il cachait quelque chose. Or, encore une fois, je détestais les gens qui mentaient. Alors pourquoi étais-je si intéressée à en savoir plus sur son compte? Peut-être parce que la curiosité l'emportait sur tout le reste? C'était sûrement ça. Ou j'étais complètement idiote? Ah bah, ça, c'était fort possible... Bref... Quelque chose me disait aussi que je devais le faire partir. Sa présence n'était pas de bonne augure. Je devrais fuir... inventer une excuse. « Ce n’était pas un compliment. » avait-il dit lorsque je lui avais soufflé un « merci ». Même si son ton était neutre et dégagé, il semblait y avoir autre chose derrière, comme tous ses gestes et toutes ses paroles.

Mais dans toute ma naïveté, je continuais à le provoquer à ma façon. Des fois, il fallait que j'arrête de parler. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Il fallait toujours que j’aie le dernier mot. Toujours. « Je suppose que oui. Je suis humain. » me dit-il alors dans un souffle. Je fronçai les sourcils. Il pensait? « Mais vous n'en êtes pas certain? » ajoutais-je... Mais la question était rhétorique... Du moins, je le laissais sous-entendre, même si je mourrais d'envie de connaître la réponse. Et il y avait une autre question qui me brûlait les lèvres... Pourquoi? Pourquoi n'en était-il pas certain? Qu'avait-il fait? Mais je savais pertinemment qu'il ne répondrait à aucune de ces deux questions. Déjà que le fait qu'il soit toujours là relevait d'un exploit. Je ne savais pas ce qui retenait son attention dans notre conversation, mais je ne souhaitais pas que ça cesse. Je voulais en savoir plus, toujours plus.

Le sujet revint finalement sur le journal que je m'empressai d'ailleurs d'aller chercher lorsque Allistair fit quelques pas dans ma direction. Je continuai néanmoins sur la voie de la folie en prononçant mes prochaines paroles teintées d'un certain malice. Erreur! Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent immédiatement. Avais-je enfin touché à quelque chose? Heureusement que je n'avais pas tout lu au final! Il était clair que ça aurait été dangereux pour moi vu sa réaction qui suivit. « Il y’a quelques événements que vous seriez plus heureuse d’ignorer, sous peine d’être inculpée pour complicité. » répliqua-t-il sèchement. Définitivement, je devais me sortir de cette situation précaire au plus vite! Je sentais un doute m'envahir... Une peur même. Surtout lorsqu'il s'approcha du comptoir. Il me fixa alors, me scrutant. Je ne dis rien pendant ce temps. Il avait réussi à me clouer le bec.

« En tout cas, certainement des événements plus croustillants que la vie d'une ancienne serveuse, devenue vendeuse dans une librairie, n'est-ce pas? Je ne dois rien vous apprendre... Vous devez tout savoir de moi... alors que vous, vous êtes un bien grand mystère!  » me dit-il alors soudainement d'un ton beaucoup plus calme qu'il y avait quelques minutes à peine. J'aurais du être perturbée d'entendre ce qu'il savait sur moi, mais à la place, je n'entendis que la fin de sa phrase. J'étais un mystère? Et puis quoi encore? « Je suis un mystère? Vous l'avez dit vous même, je suis simplement une vendeuse dans une librairie... » dis-je, retrouvant ma langue. « Même en vous racontant ma vie dans tous les détails possibles, je crois que je resterais un grand mystère pour vous. » me dit-il finalement en prenant son journal intime d'entre mes mains. « Mais si vous voulez tenter l’expérience, je pourrais assouvir votre soif de connaissance, Mlle Weiss. » ajouta-t-il en marquant un léger silence. Allistair ne se doutait probablement pas que j'allais accepter son offre. Tout me disait de lâcher l'affaire, mais il fallait croire que j'allais continuer dans la direction de l'inconscience pure et simple. J'aurais du faire journaliste, il fallait croire! « Après tout j’ai prêté sermon pour satisfaire les citoyens honnêtes de Londres. » conclu-t-il. « Vous me tentez... » lui dis-je, hésitant toujours dans ma réponse. « Je peux vous offrir un café. Vous n’avez rien à craindre, je suis presque un personnage public. » blagua-t-il.  « Oui, pourquoi pas? J'ai fini ma journée de toute façon... » dis-je finalement en haussant les épaules. « Laissez moi prendre mon manteau, je vais fermer le magasin. Vous pouvez m'attendre dehors si vous voulez... Je ne serai pas longue... » dis-je.

J'allai rapidement en arrière boutique dès qu'il fut dehors. Je me trouvais stupide d'avoir accepter. J'étais clairement inconsciente du danger, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Il m'avait tendu une perche... et il avait été obligatoire que je la saisisse.  
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 21:24 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. C’était une conversation bizarre. Je la contemplais avec intensité afin de sonder chacune de ses pensées, mais la jeune Delilah se fermait aussitôt notre connexion établie. Je sentais toute l’emprise que j’avais sur elle – C’était une gamine curieuse. Et je devais avouer que je n’étais pas réellement friand de ce genre d’attention, surtout lorsqu’elle était tournée vers moi et mes secrets inavoués. Je fronçai les sourcils sans la quitter des yeux. Une ombre de sourire se traça sur mon visage placide. J’émis un petit rire coquin.

« Mais vous n'en êtes pas certain? » Sa voix était douce, et pourtant je savais que ce n’était qu’un leurre. Je n’avais aucune confiance en la gente féminine ; elles étaient génétiquement programmées afin de manipuler et trahir les hommes. Mon sourire s’élargit mais je ne prononçai pas un seul mot. Je suppose que la compagne du silence et de la mort, étaient plus réconfortante que les débâcles philosophiques sur ma nature humaine. Je déglutis en m’approchant de d’elle. Chaque pas, me guidait un peu plus vers le livre de mes secrets. Je tendis les mains afin de récupérer mon bien. Mon geste avait peut-être été un peu trop enthousiaste, il me semblait avoir effleuré sa main pendant une fraction de secondes. Je me mordis la lèvre inférieure en faisant un mouvement de recul.

« Je suis un mystère? Vous l'avez dit vous même, je suis simplement une vendeuse dans une librairie... » Finit-elle par ajouter.

Je fis la moue.

« Vous êtes banale. C’est un mystère pour quelqu’un comme moi. La normalité est relative. » Me moquai-je en prenant de la hauteur.

Un éclair de malice brilla au coin de ses yeux chocolat. C'était en quelque sorte amusant de la voir se dévergonder. La première impression que j’avais de cette délicate fleur commençait à changer au fur et à mesure que j’apercevais ses épines. Je doutais tout à coup de son honnêteté. Elle avait bravé le danger en lisant mon journal intime. J'en étais certain !

« Vous me tentez... » Lança-t-elle d’un ton hésitant, en réponse à mon invitation. « Oui, pourquoi pas? J'ai fini ma journée de toute façon... ».

Je passai ma main dans ma chevelure impeccable, aguicheur. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se jette dans la gueule du loup – tout du moins pas aussi facilement. Mon visage était figé sur l’expression de mon ravissement.

« Tout de suite. » Claquai-je comme un prédateur.

« Laissez moi prendre mon manteau, je vais fermer le magasin. Vous pouvez m'attendre dehors si vous voulez... Je ne serai pas longue... ».

J’esquissai de la tête en faisant volte-face vers de la sortie. Le vent froid se leva, intimant toute les divagations de mon esprit. Je devais rester humble et hors d’atteinte face à cette jeune libraire, en tout cas le temps de découvrir l’étendue des informations qu’elle détenait à mon sujet.

Il se passa quelques dix minutes avant qu’elle n’apparaisse à nouveau dans mon champs de vision. Je la regardais au coin. Elle sorti les clés de la boutique afin de verrouiller les portes. Je fus surpris de voir qu’elle ne descendait pas les grilles – mais peu importe. Je fis quelques pas dans la rue principale, les mains serrées sur mon journal.

« Vous avez une préférence ? » M’enquis-je en apercevant une brasserie au fond d’un carrefour. « Je suppose que la bière ce n’était pas votre truc. Ou peut-être allez-vous , encore une fois, me surprendre par vos préférences singulières. »

Je marquai un léger silence.

« Personnellement, je suis un amateur de boissons irlandaises. Mais vous devez vous en doutez. »

Mon léger accent celtique me trahissait à tous les coups. J’avais beau avoir vécu toutes ses années à Londres, je n’avais jamais su me débarrasser de mon identité. Il semblerait que parfois, il est impossible de fuir son passé.


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Anonymous
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 3:33 par Invité
Tandis que j'allai en arrière boutique, je ressassais les paroles de l'homme dans ma tête. « Vous êtes banale. C’est un mystère pour quelqu’un comme moi. La normalité est relative. »  m'avait-il dit. Je ne savais pas si je devais me sentir insultée ou ne pas me soucier de ses paroles. Il m'avait semblé me parler de façon hautaine en disant cela, comme si ma personne n'avait aucune importance en ce monde. Peut-être pensait-il que ma présence ou mon absence ne faisait aucune différence? En un sens, il avait peut-être raison, mais je me bornais à croire que je faisais réellement la différence dans la vie des gens. Alistair me donnait même un défi sans réellement s'en rendre compte. Je détestais perdre ou être inférieur aux autres. Je n'étais pas un pion dans le jeu d'échec de l'Humanité! Mais bon, dans tous les cas, l'homme avait besoin d'un peu d'humilité, parce que j'étais très étonnée que sa tête passe dans les cadres de porte. Et cela, je ne me gênai pas pour le lui dire de manière un peu plus subtile cependant, même si habituellement, je n'étais pas du genre à prendre quatre chemins pour dire ce que j'avais en tête. Mais je tentais d'avoir une certaine retenue... Sait-on jamais?

De toute façon, nous allions pouvoir poursuivre notre conversation. J'avais trouvé étrange sa proposition, mais je n'avais pas hésité longtemps pour lui dire oui pour un café. J'avais fini ma journée et il était tellement mystérieux que je ne pouvais pas passer à côté d'une telle offre, même si cette dernière était synonyme de danger pour ma personne. Après tout, l'aurais-je simplement recroisé? J'en doutais. C'était maintenant ou jamais!

Je revins avec mon manteau. Alistair était sorti dehors, comme je lui avais  demandé. Je pris mes clés entre mes mains, mis le système d'alarme et me retrouvai dehors à ses côtés. Une bonne dizaine de minutes s'étaient déroulés. Lorsque j'étais dans l'arrière boutique, j'en avais profité pour envoyer un message texte à Galahad pour lui éviter de s'inquiéter. Peut-être aurais-je du lui dire où j'allais? Je ne le savais même pas moi-même...

Après avoir fait tout ce que j'avais à faire, je commençai à suivre Alistair dans la rue. « Vous avez une préférence ? » me demanda-t-il enchaînant immédiatement avec une provocation... comme d'habitude. Je commençai tranquillement à m'y habituer. « Je suppose que la bière ce n’était pas votre truc. Ou peut-être allez-vous , encore une fois, me surprendre par vos préférences singulières. » continua-t-il, suivi d'un silence. J'eus un petit sourire en coin. Il continua en énumérant ses propres goûts. « Au contraire, j'aime la bière, mais j'ai une bien plus grande préférence pour le vin... Mais étonnamment, je m'adapte très bien... Je suis assez ouverte pour cela! » dis-je d'un ton calme, voir même détaché. Je voulais lui montrer que ses paroles ne m'atteignaient pas. « Je dois ne pas en douter? Quoi? Vous êtes irlandais? » demandais-je avec un sourire en coin. Il essayait de me piéger. En tout cas, ce fut ma première pensée. Mais au final, ce n'était peut-être pas cela. Croyait-il qu'il était aisé de deviner l'accent des gens? Je ne savais pas.


« Je connais un petit café bistro à deux coins de rue. À moins que vous préférez un bar? » demandais-je. « Je suis ouverte à tout, comme je vous l'ai dit tout à l'heure... » ajoutais-je. « Mais vous, vous devez deviner d'où je viens? N'est-ce pas? ou vous avez cherché....  » ajoutais-je, toujours un sourire en coin.
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 20:57 par Theodore A. Rottenford
My favourite library _ 5 pm; Big boys don't cry when their hearts are breaking. Though i'm in pain. It's lonely at the top but I still pour you a glass of champagne. Il faisait assez frais. J’enfouis mes mains dans les poches de ma veste, sans quitter mon journal des yeux. Maintenant que je l’avais récupéré, je me refusais de le quitter. Même pas une seule seconde. J’avais pris assez de risques inutiles comme ça. Le visage de Delilah était doux et sympathique, mais je ne pouvais pas tomber pour ce leurre. Je marchai à ses côtés, balançant au gré de ma démarche particulière.

Je tentais de tenir la conversation, mais il fallait se rendre à l’évidence : Je n’étais pas doué pour les échanges sociaux ordinaires. On m’avait entrainé toute ma vie à analyser, interroger et sonder les personnes. Et là, je devais me montrer amical avec une jeune inconnue qui - même si ça me tuait de l’admettre m’avait sauvé la vie. Je soupirai en tentant une blague sur ses préférences. Comme prévu mon air hautain ponctuait chacune de mes phrases – plus je parlais plus je devenais méprisable. Je déglutis.

« Au contraire, j'aime la bière, mais j'ai une bien plus grande préférence pour le vin... Mais étonnamment, je m'adapte très bien... Je suis assez ouverte pour cela! » Sa voix était douce à nouveau. Elle me percutait de plein fouet. Je me retournai vers elle, en ralentissant le pas.

« J’admire les gens qui s’adaptent. » Déclarai-je avec politesse. « Mais vous n’aurez pas à le faire. Prenons du vin, votre préféré. »

J’oscillai entre l’hypocrisie et les valeurs d’auto-préservation qu’on m’avait inculqués. Elle ne se rendait probablement pas compte du genre de pensées qui traversaient mon esprit. J’étais intrigué par son personnage. Elle me semblait tellement inoffensive, et pourtant, il m’était impossible de lui faire confiance.

Elle sourit tout en restant calme et impénétrable. Je me mordis la lèvre inférieure. Elle était si belle.

« Je dois ne pas en douter? Quoi? Vous êtes irlandais? » Lança-t-elle avec un air malicieux.


« Mon accent est assez prononcé. Mais je suppose que vous n’êtes pas habitué à entendre ce genre de mélodies celtiques. » Répondis-je d’un air songeur.

Il me semblait qu’elle n’était pas née au Royaume-Uni : Melbourne, Australie.

« Je connais un petit café bistro à deux coins de rue. À moins que vous préférez un bar? Je suis ouverte à tout, comme je vous l'ai dit tout à l'heure... Mais vous, vous devez deviner d'où je viens? N'est-ce pas? ou vous avez cherché.... ».

Je souris d’un air contenu.

« Je vous suis. Je ne suis pas bien difficile. » Répondis-je avec douceur, en la laissant me guider vers ce café bistro. Du moment qu’il y’ avait de quoi se désaltérer, je n’allais pas trop chipoter. « En effet, j’ai cherché. » Avouai-je après quelques instants de silence. « Et même, vous avez une roulement de langue qui n’est pas très typique de Londres. » Blaguai-je.

Je longeai la rue en sa compagnie avant de m’arrêter devant la vitrine d’un magasin de farce et attrape, ébloui par les couleurs affriolantes et les sons désagréables supposés attiré la clientèle. Mon oreille gauche se boucha – Je fis une grimace.

« Je suis sourd d’oreille. Vous devez le savoir si vous avez cherché vous aussi. »

Le bistro était à quelques mètres. C’était exactement comme je l’avais imaginé, cosy et chaleureux. J’ouvris la porte en bon gentleman, avant de lui faire barrage. Mes yeux se fixèrent sur sa bouche.

« Delilah ... Vous avez lu, n’est-ce pas ? »

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