"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici This time please someone come and rescue me  'cause you on my mind it's got me losing it.  2979874845 This time please someone come and rescue me  'cause you on my mind it's got me losing it.  1973890357
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This time please someone come and rescue me 'cause you on my mind it's got me losing it.

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Sam 25 Oct 2014 - 18:09 par Invité
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Ce n'est pas une bonne idée. Ce n'est vraiment pas une bonne idée, ce que tu es en train de faire là. Tu devrais rebrousser le chemin, tu devrais prendre la fuite avant que ce ne soit lui qui le fasse, tu devrais peut-être même essayer de l'oublier, de le sortir de ton esprit. Mais ça n'a pas été possible, ça ne l'a jamais été. Il y a eu ce soir où tu l'as rencontré, tu t'en souviens. Un peu, vaguement, mais lui il est clair. Les autres, ce ne sont que des lèvres, des odeurs, ce ne sont que des mains sur ton corps, mais tu te souviens de tout chez lui, tu te souviens de tout ce qu'il a pu te dire, de tout ce qu'il a pu faire, des regards qu'il t'a lancé. Tu te souviens à quoi ressemble son appartement, tu te souviens de l'odeur qui y régnait, tu te souviens de tout ça plus que du reste. Tu n'as tout simplement pas pu, tu a essayé pourtant, mais tu n'as pas réussi à le sortir de ton esprit, tu n'as pas arrêté de penser à lui. C'est comme si tu en avais besoin, comme si ton corps le réclamait plus qu'il ne réclame du poison. Aujourd'hui, tu n'as rien pris. Rien du tout. Pourtant ton corps le veut, ton corps réclame, t'as les muscles qui tirent, la tête qui brûlent, un peu, c'est supportable pour le moment. Tu sens le sang vide circuler dans tes veines, tu vois le monde comme tu devrais le voir sans cesse et tu souris, un peu. Tu ne sais pas si tu ferais ça pour quelqu'un d'autre, et il ne te l'a même pas demandé. Mais tu sais que si tu veux le voir, si tu veux lui parler, c'est ce qu'il faut faire; Il faut que tu sois sobre, que tu sois propre, que tu aies juste l'air bien. Tu vérifies ton reflet dans le miroir, t'as caché tes cheveux sous un bonnet blanc, t'as enfilé un sweat rose pâle beaucoup trop grand pour toi, il a l'air vieux, il a l'air délavé, un peu comme on dirait, t'as le t-shirt qui dépasse du jean, du sweat, (c'est une vraie tenue de cole en plus.c:) t'as tout de même l'air débraillé, malgré tes effort, malgré l'air bien que tu essayes de te donner. Tu n'y arrives pas vraiment, chassez le naturel et il revient au galop, n'est-ce pas ? T'as quand même essayé de faire un effort, de paraître moins dépravé, il n'a qu'à voir, tu as même caché la couleur de tes cheveux qui "fait mal aux yeux". Pour lui. Pour qu'il ne prenne pas la fuite. C'est peut-être maladif à ce stade-là, c'est peut-être un soucis que tu te trimballes, mais tu as vraiment envie de le connaître plus, t'as vraiment envie de savoir qui il est. C'est ce qui te manque, c'est ce qui t'interroge chez lui. Comment, pourquoi, qui ? Tu voudrais presque tout savoir, tout connaître, tu voudrais qu'il te raconte tout et que vous n'ayez plus de secrets. En même temps, tu aimerais lui cacher ce que tu es, vraiment, enfin... Il le sait déjà, en partie bien sûr, mais tu ne voudrais pas te montrer plus vulnérable que tu ne l'es déjà, tu ne veux pas te montrer encore plus faible. Tu ne comprends pas, c'est comme si d'un regard, il avait tout un pouvoir sur toi, comme s'il pouvait décider de tes pensées, de tes gestes, de tes mots.  C'est comme si tu ne savais pas lui résister et tu ne lui résistes pas.

Tu regardes une nouvelle fois ton reflet dans ton téléphone, tu serais presque stressé si tu n'avais pas cette confiance en toi qui te pousse sans cesse vers l'avant sans que tu n'aies honte de rien. Jamais. Tu ne sais pas réaction, tu te prendras peut-être une claque devant tous les élèves de cette école -l'école te donne des frissons d'ailleurs, peut-être que ça se fera comme dans une scène de film, peut-être qu'il acceptera t'accompagner boire un truc, peut-être qu'il dira oui, peut-être qu'il dira non, peut-être... Tu devrais arrêter de te poser des questions et simplement y aller. Y'a du monde, là, dehors. Tes yeux bleus parcourent la petit foule qui se forme à la sortie, t'as les yeux rivés sur la porte. Tu sais que tu ne pourras pas le manquer, tu sais que tu le reconnaitrais même si tu ne le voulais pas, parce qu'il ne s'oublie pas. Ou alors c'est simplement pour toi ? Mais tu ne veux pas l'oublier, tu ne veux pas qu'il sorte de ta mémoire. Plus maintenant en tout cas, peut-être tout à l'heure,  peut-être quand il te dira qu'il ne veut plus jamais, ô grand jamais, te voir. Parce que tu es presque certains que ça se passera comme ça... Tu ne lui laisseras pas le choix de venir. Il est là, il apparaît, seul, il est là comme tu l'attendais, comme tu le savais. T'attends qu'il s'avance, qu'il se mêle un peu à la foule, il se retourne tandis que tu t'approches de lui, sûrement qu'il prend le chemin de chez lui, tu accélères qu'à peine le pas et sans qu'il ne s'y attende, tu viens glisser ta main sur sa taille. Tu pourras dire bien ce que tu veux, en réalité, elle t'avait plutôt manqué, cette taille. T'as la main tendre sur sa peau, elle se ferait presque caresse s'il ne te regardait pas comme ça, mi-surpris, mi-en colère, mi-tunesaispasencorequoi. Tu lui souris alors, tu ne lâches pas sa taille, il est bien trop choqué pour le faire, alors tu en profites. Tu le regardes, ses yeux dans les tiens, tu lui souris une nouvelle fois et tu souffles, doucement, ta voix venant réchauffer ses oreilles ; « Hey, 'bé. »  Tu l'aurais bien salué en l'appelant par son prénom, mais malheureusement, tu ignores encore comme est-ce qu'il s'appelle. C'est peut-être même la première question que tu lui poseras, "comment tu t'appelles ?", en attendant tu lèves ta main parce qu'il te fait comprendre qu'il ne la veut plus là, qu'il ne l'a jamais voulu. « Avant que tu t'énerves, et que tu veuilles me tuer -si ce n'est pas le cas, je voulais simplement venir m'excuser. Pour la dernière fois, tu sais ? Et du coup, j'aurais aimé savoir si tu voulais bien que je t'offre un.. chocolat ? Et à manger aussi, pour les verres que tu as payé. » Oh oui, tu t'excuses. Il ne rêve pas. Tu as certainement remballé ta fierté pour quelques instants, tu en as peut-être pris un coup, mais c'est la seule idée que tu as eu, la seule idée que tu as pu trouver. Sans prendre le temps d'attendre sa réponse, tu glisses ta main dans la sienne, ça t'amuse. Ca t'amuse, parce que les autres vous regarde comme si vous étiez un couple, ils vous regardent comme si vous étiez étranges. Ils ne comprennent certainement pas, l'autre n'as pas l'air de trop comprendre ce qui se passe non plus. Tu commences à le tirer avec toi, pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas forcément le choix, qu'il devait venir, que c'était important. Tu lui fais comprendre en plongeant tes yeux dans les siens, après t'être arrêté parce qu'il ne voulait pas forcément avancer, certainement pas main dans la main avec toi. Tu le regardes, tu le regardes encore et encore, tes yeux sur son visage, sur ses lèvres, sur son nez, tes yeux dans les siens. « Avant toute chose sache que je t'ai pas suivi hein, je suis pas un stalkeur non plus. J'ai simplement vu ton emploi du temps, quand j'étais chez toi, je me suis souvenu de cette horaire-là et comme j'avais du temps à faire péter, puis comme je t'en devais une, je me suis dis que c'était une bonne idée. Puis... C'est un bon moyen pour recommencer, tu ne crois pas ? Parce que je regrette vraiment vraiment l'image que je t'ai donné, quand on s'est vu... » Tu fais légèrement la moue avant de demander, tout innocemment. « Tu n'saurais pas où y'aurait un truc pour boire et manger, hm ? Comme j'viens d'arriver en ville.. enfin, tu vois quoi ? » Ridicule.
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 11:32 par Invité

<< I'm a fool for you >>



Tu t'ennuies. Assis sur ta chaise, dans la salle de classe, tu te fais profondément chier. Tu n'as jamais aimé l'histoire de l'art, et le professeur que tu  as cette année ne te rend pas la chose plus facile. Comment pouvait-on enseigner une matière de manière aussi rébarbative ? Tu te fais tellement chier qu'au final, tu laisses ton esprit dériver. Tu ne le fais pas souvent, parce que ce n'est pas très malin, parce que tu étudies pour apprendre et que tu n'aimes pas gâcher tes heures à regarder par la fenêtre, mais là c'est différent. C'est différent parce que depuis votre rencontre, il n'est pas sorti de ton esprit. Depuis qu'il s'est sauvé comme un voleur de ton appartement, laissant une serviette tachée de rouge et un numéro de téléphone sur une feuille vierge que tu avais laissé traîner, tu ne peux pas t'arrêter de penser à lui. Il t'obsède autant qu'il te dérange, parce que tu sais que tu ne devrais pas être attiré par lui, tu ne devrais pas penser à lui, mais tu ne peux tout simplement pas t'en empêcher. C'est un drogué, il a gâché sa vie, et il gâchera la tienne, tu le sais, tu connais la chanson, on te l'a déjà chantée. Pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de laisser ton esprit dériver sur ses beaux yeux bleus, ces yeux que tu apprécies tant, ces yeux qui te font rêver. Tu ne peux pas t'empêcher de penser à son visage, à ses traits, à ses lèvres, à ses mains. Elles étaient chaudes, ses mains, elles étaient douces, elles étaient tendres. La tendresse, tu en as tellement besoin, elle il te fait entrevoir ce que tu n'as pas approché depuis des années. Ça fait mal, la tendresse, parce que tu sais que tu ne pourras jamais être avec lui, parce qu'il ne voudra jamais arrêter, et que cette chaleur disparaîtra pour de bon, peut-être pour des années et des années encore. Tu ne veux pas de ça, tu en as marre, tu as trop attendu, et en même temps tu sais que tu dois te retenir, qu'il n'est qu'un gigantesque danger pour toi et qu'il ne t'apportera jamais rien de bon. Tu le sais.
La cloche de fin de cours résonne et te tire de tes pensées dans un gros soupir de lassitude extrême. C'est la fin de la journée, enfin. Depuis qu'il est entré dans ta vie, tes sautes d'humeur sont plus fréquentes, et tu as moins de plaisir à suivre tes cours. Tu aimerais le revoir et tu te demandes en même temps pourquoi il te fait tant d'effet, pourquoi il te met dans de tels états alors qu'il n'a absolument rien fait pour. Enfin, presque rien. Tu descends les escaliers et tu sors de l'établissement, sans regarder la masse de gens qui s'agglutine pour fumer une clope, pour discuter de la journée, pour discuter des cours qu'il auront le lendemain. Tu traces ta petite route au milieu de ces gens et tu t'apprêtes à prendre le chemin de ton appartement lorsque tu sens une main chaude se poser sur ta taille. Avant même d'entendre le souffle à ton oreille, tu reconnais la chaleur de cette main, la tendresse de ses doigts. Un léger sourire t'échappe avant que tu ne te reprennes, et que tes sourcils ne se froncent. Comment est-il arrivé là ? Pourquoi est-il là ? Comment connaît-il l'école où tu vas ? Trop de questions se bousculent dans ton esprit et avant que tu n'aies le temps d'ouvrir la bouche, il se met à parler. Ton regard s'adoucit alors, même si tu restes méfiant. Tu prends le temps de le regarder, un instant. Il s'est habillé proprement, il a mit des vêtements corrects, a même caché ses cheveux qui ne te dérangent pourtant pas tant que ça, et tu remarques également que ses yeux sont plus beaux que jamais. Tu ne les avais jamais vus comme ça, ses yeux. Ils sont beaux, ils sont d'un bleu magnifique que tu ne saurais même pas décrire tellement il est pur. Il n'a rien prit, rien du tout. Ça t'étonne, vraiment beaucoup, et ça te fait sourire. Aurait-il fait ça pour toi ? Juste pour venir te voir ? Ça te touche, quelque part, parce que tu sais combien il est dur de rester sobre une journée, tu le sais, et pourtant il le fait pour toi. Tu sais qu'il ne doit pas être très bien, que la tête doit lui tourner, et tu trouves ça insensé, tu ne sais pas quoi penser. Et puis, tu reprends tes esprits et ton regard se durcit un peu plus. Tu remarques le regard interloqué des gens autour de toi, tu ne veux pas créer de scandale, tu ne veux pas te faire remarquer. Qu'est-ce qu'il est bête ! Toi qui adores la discrétion, toi qui aime quand personne ne te remarque, avec lui c'était bel et bien raté, toute la population qui sortait de l'école vous avait vus et certains vous regardaient avec un léger sourire, d'autres avec un air surpris, d'autres avec un air dégoûté. Ils vous prenaient sûrement pour un couple, et ça te plaît autant que ça te révolte. Toi, en couple avec un drogué ? Plus jamais de la vie, tu ne laisserais pas ça arriver encore une fois. Et puis merde, pourquoi t'as laissé traîner ton emploi du temps là où il pouvait le voir, déjà ? Parce que c'était forcément ça, c'était la seule chose tu avais laissée en vue sur ta table basse, la seule chose qui avait pu le mener à toi. Décidément, cette soirée aura été une succession d'erreurs pour toi, des erreurs menant pourtant à un résultat qui te plaît bien, même si tu ne te l'avoueras pas. Tu ne sais pas comment il connaît ton amour du chocolat chaud, mais tu ne peux pas t'empêcher d'accepter sa proposition, parce qu'après tout ça ne te fera pas de mal de te faire payer à manger et à boire une fois de temps en temps. Et puis, ça ne t'engage à rien, n'est-ce pas ? Ça ne veut pas dire que tu veux de lui, ou quoi que ce soit. Tu n'as d'ailleurs même pas remarqué qu'il avait retiré sa main de sa taille, parce qu'au final elle ne te dérangeait pas tant que ça, parce qu'au final la chaleur te faisait du bien. «  ... D'accord... » Souffles-tu simplement, prenant le parti d'être peu bavard pour l'instant, parce que tu ne voudrais pas qu'il pense que tu es content qu'il soit venu, ou quoi que ce soit d'autre. Et puis, tu fronces de nouveau les sourcils, parce que sa main s'est glissée dans la tienne sans même que tu ne t'en rendes compte, parce que sa chaleur t'envahit de nouveau, et tu n'aimes pas ça, tu n'aimes pas ça parce que tu commences à devenir complètement accro à cette chaleur, parce que tu sais que s'il ne s'arrête pas de faire ce genre de choses très rapidement, la chute te fera d'autant plus souffrir, et le manque de cette chaleur se fera encore plus ressentir que pendant ces quatre dernières années. Quoi de pire que de toucher du bout des doigts ce que l'on veut avant qu'on ne nous le retire brutalement, n'est-ce pas ?
Mais tu ne le suis pas, parce que tu n'es pas d'accord avec le fait qu'il tienne ta main, tu n'es pas d'accord avec le fait qu'il soit si enthousiaste de t'emmener quelque part. Son grand sourire te dérange, ses beaux yeux bleus te perturbent, te sondent, sans que tu ne puisses les quitter des tiens. Il te regarde encore, de la même manière qu'il y a quelque jour, il regarde tes lèvres, tes joues, ton nez, tes yeux, toutes ces choses que tu aimerais qu'il arrête d'observer, parce que ça te gêne profondément. Et puis, il se remet à parler, et tu fronces de nouveau les sourcils. C'était bien ce putain d'emploi du temps. Mais qu'est-ce que t'as pu être con... Si tu avais fait un peu plus attention à ce que tu faisais, peut-être que tu n'en serais pas là aujourd'hui. Peut-être que tu aurais pu l'oublier. Ou peut-être pas. Alors, doucement, tu soupires, et tu te dis qu'il a raison, que peut-être vous êtes partis sur de mauvaises bases, et qu'il a sûrement des choses intéressantes à dire, même si tu rejettes en bloc l'idée d'une autre relation avec lui. Tu doutes déjà de le supporter en tant qu'ami, il serait fou d'envisager autre chose. Tu relèves alors tes yeux vers lui et un très léger sourire éclaire tes lèvres, avant que tu ne répondes. «  Hmmm, chez moi ça s'appelle un stalkeur ça, tu crois pas ? Mais je suis d'accord. On peut aller au Starbucks, c'est près d'ici, hm ? » Le léger sourire ne quitte pas vraiment tes lèvres et tu te remets à marcher, sans même te souvenir que ta main est dans la sienne, ou alors tu le sais et tu fais comme si de rien n'était. Ça te réchauffe, ça te fait du bien, ça te fait trop de bien peut-être, alors tu te tais tout le long du court trajet, tu te tais parce que tu es trop gêné, et parce que tu ne sais pas quoi dire. Tu te tais parce que tu aimerais qu'il fasse pareil, juste pendant ce petit instant, qu'il se taise et que tu puisses arrêter de réfléchir à t'en faire éclater le cerveau.
Arrivé devant le Starbucks, tu lâches sa main comme si de rien n'était, comme si elle n'avait jamais rencontré la tienne, et tu entres rapidement, parce que la chaleur qui t'a quitté laisse place à la fraîcheur du mois d'octobre londonien. Il y a un peu de monde mais ça reste calme, et tu apprécies. Alors, sans faire de bruit, essayant d'être discret, tu dis bonjour, encore plus timidement que ce que tu es en réalité, et tu te décides à commander, toujours aussi timidement. «  Un chocolat viennois et un muffin vanille chocolat s'il vous plaît. » Ta commande ressemble à celle d'un enfant de quatre ans, et tu le sais très bien. Peut-être va-t-il se moquer de toi ? Tu fais la moue, et tu le regardes. «  Je vais aller garder une place, ça va vite se remplir mine de rien. » Lui souffles-tu avant de t'échapper encore, d'échapper à son beau regard bleuté pour aller t'asseoir à une table vide. Tu stresses, tu tritures les manches de ton pull bordeaux, et tu te demandes ce que tu vas bien pouvoir lui dire. Après tout, ce n'est pas comme si c'était un rendez vous, ... Bien que ça y ressemble énormément. Et puis tu soupires encore, et tu te dis que tu t'es laissé avoir comme un abruti. Un rendez vous. Pourquoi n'y avais-tu pas pensé ? C'était sûr qu'il essayerait ce genre de choses avec toi, et toi tu lui ouvres grands les bras, comme l'imbécile que tu es.
Lorsqu'il revient, ton sourire a quitté tes lèvres, mais tu le remercies quand même, parce qu'il n'était pas obligé de te payer tout ça, parce que c'est très gentil, et parce que tu apprécies beaucoup cette attention. Il aurait pu ne pas se souvenir de toi, t'oublier volontairement, et faire comme s'il n'avait de dettes envers personne. «  Merci beaucoup, euh... » Un blanc. Putain de merde, c'est vrai, vous ne vous connaissez pas du tout. Il te paye un chocolat, il te drague ouvertement, il te charme, il te séduit, mais tu ne connais même pas son prénom. Autant commencer par là... « Comment tu t'appelles ? » demandes-tu, plus gêné que tu ne l'aurais cru.
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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 17:36 par Invité
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Il a souri, il a plaisanté, et tu t'es mis à sourire à ton tour. Il n'avait pas forcément tort, voire carrément pas. Tu ne lui diras certainement jamais que tu as toujours la photo de son emploi du temps, que tu l'as étudié avec soin, là, comme ça, seul. Tu as lu chacune des matières qu'il étudiait, tu as essayé d'imaginer avec un certain intérêt à quoi ça pouvait ressembler, ce genre de cours. Tu as essayé d'imaginer à quoi lui ressemblait dans ce genre de cours. Tu l'as imaginé comme tu n'aurais certainement jamais du l'imaginer, beaucoup trop beau, beaucoup trop bien, beaucoup trop parfait. Mais c'est ce qu'il est non ? Plus tu le regardes, plus tu sais que tu dois y renoncer. Que tu dois l'oublier. Tu sais que tu  dois chercher quelque chose d'autre, quelqu'un d'autre, tu sais que lui n'est pas fait pour toi parce qu'il est beaucoup mieux que toi, tellement mieux. En plus d'avoir le physique, il est intelligent, il est... Tu ne sais pas vraiment, tu trouverais tellement qualités que tu ne saurais les compter. Peut-être que tu devrais, en fait. Essayer. Tu devrais les lui balancer à la gueule, ses putains de qualités simplement parce qu'il te plait, parce que ça te fait gerber. Comment on peut être aussi parfait, comment on peut-être aussi bien ? Droit, calme, patient, sans encombre ? tu ne connais rien de lui, mais l'image qu'il donne est comme ça. Lisse. Douce. Calme. Sereine. Tout ce que tu aimes, tout ce que tu détestes. Tout ce que tu aimes. C'est ce mélange qui te donne tellement envie de vomir, de cracher sur les gens, parce qu'ils sont ceux qui te méprisent, ils sont ceux qui te regardent avec ces yeux qui t'envoient des couteaux, ces yeux en bombe qui t'explosent doucement, lentement, ces yeux qui t'en veulent, qui te font comprendre que toi, tu ne vaux rien, toi n'es rien, rien que de la poussière, rien qu'un déchet. Et lui, il est comme ça, beaucoup trop, un peu trop, et pourtant tu n'arrives pas à le détester, tu n'arrives pas à lui en vouloir, tu n'arrives à rien, rien du tout si ce n'est e regarder, si ce n'est l'observer, si ce n'est commencer à l'apprécier trop, beaucoup trop. Et il n'aime pas ça. Il n'aime pas que tu l'aimes, ou que tu essayes, il n'aime pas que tu le regardes, il n'aime pas que tu le touches. Tu pensais qu'il n'aimait pas que tu le touches mais sa main est restée dans la tienne. Elle n'a pas bougé. Elle était froide, douce, agréable, elle était tout ce que tu avais imaginé, un reflet de sa personnalité. Alors tu l'a tenue. Tu l'a tenue comme tu n'avais jamais tenu une main auparavant. Délicatement, de peur de la briser. Tes doigts étaient simplement autour, sans bouger, sans rien dire, sans la serrer. Tu avais tellement peur de la briser, de la laisser tomber. Tes yeux se portaient sur lui,  se portaient sur ça. Tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, tu n'essayes pas de comprendre ; tant mieux, non ? Peut-être qu'il t'aime bien, peut-être qu'il a oublié que tu avais pris sa main ? Mais comment peut-on oublier ce genre de choses ? Peut-être que simplement, il fait semblant. Tellement semblant. Il feint de ne pas savoir, il feint de ne pas voir mais avance, il te guide et tu le suis. Docile. A l'écoute. Mais rien n'est dit, absolument rien.

Un frisson parcourt ton corps quand il quitte ta main, tu aurais aimé la garder encore un peu, tu aurais aimé l'avoir un peu plus dans la tienne, un peu plus entre tes doigts. Tu aurais aimé pouvoir le réchauffer, tu aurais aimé qu'il rentre dans le café avec ta main dans la sienne. Tu ne sais pas pourquoi, t'en sais rien. Peut-être que tu veux simplement avoir les yeux rivés sur toi, peut-être que tu veux qu'on le voit ? Peut-être que tout simplement tu voulais sa main dans la tienne, simplement avancer comme ça. Peut-être que tu voulais qu'il te guide encore, tu voulais qu'il soit là pour toi. Tu n'en sais rien, t'as pas envie d'y réfléchir. Ce serait se poser beaucoup trop de question, ce se poser beaucoup de problèmes pour rien. Il ne veut pas tenir ta main, il ne veut plus. Il s'en est rendu compte. Que c'était une erreur. Il s'est rendu compte qu'il ne devrait pas le faire, que c'est mieux pour lui s'il t'ignore, s'il ignore ce qui vient de toi. Il a peut-être raison, au final. Peut-être que tu n'es qu'un danger, peut-être qu'il vaut mieux t'éviter, te fuir. C'est ce qu'il devrait faire, c'est comme ça qu'il devrait s'y prendre lui. Partir, fuir, tant qu'il en est encore temps. Prendre ses jambes à son cou. Il lâche ta main et tu restes planter là, quelques secondes, tes yeux perdus dans le vide, perdus sur son corps. Quand tu t'en rends compte, un nouveau frisson traverse ton corps et tu t'empresser de rentrer dans le café. Calme. Chaleureux. Tu fouilles dans tes poches pour savoir si tu n'as pas oublié ton argent, tu soupires, rassuré. Non, ça va. T'as pas encore fait le con. Il pourrait être presque fier de toi. Carrément fier de toi, même. Tu le regardes faire, il est adorablement timide. Il a l'air gêné, tellement gêné, et sa voix se fait basse, plus grave et toi tu souris en l'écoutant, tu souris en le voyant faire. Tu souris un peu plus en entendant sa commande , ne pouvant cesser de penser qu'un enfant aurait certainement commander quelque chose de similaire. C'est ce qui te plaît aussi chez lui. Ce côté enfantin, ce côté innocent. C'est ce qui te plaît chez lui quand tu le vois comme ça, vulnérable. Complètement vulnérable. Tu as envie de passer tes bras autour de lui, de le protéger, de le cacher du monde. T'as envie que personne ne le regarde, t'as envie que personne ne lui fasse de mal. Il est adorable et réveille chez toi dans ses choses que tu n'avais pas ressenties depuis longtemps, voire que tu n'avais jamais connu. Tu as vraiment envie de le prendre dans tes bras quand tu vois son petit air, quand tu entends sa petite voix, mais tu te retiens. Tu te retiens et le couves simplement du regard.

Il te tire de tes pensées en te disant qu'il allait s'asseoir pour garder une place, histoire d'en avoir avant que ça ne se remplisse. Tu ne sais pas si c'est une technique pour fuir, pour être distant. Tu ne sais pas si d'un coup il regrette, si d'un coup il a envie de partir. Peut-être que finalement ce serait vraiment la  meilleure chose à faire, peut-être qu'il devrait... « Un caramel macchiato, un muffin cranberry et chocolat blanc et un cookie blanc, s'il vous plaît. » Tu souris, encore, simplement parce que tu sais que tu commandes beaucoup, parce que tu sais que si sa commande est mignonne, la tienne ressemble simplement à celle d'un gros morfale. C'est pas de ta faute, tu as juste faim. Très faim. Tu as toujours faim et même si tu n'as pas forcément envie de manger, la gourmandise l'emportera toujours sur ta raison. Tu n'y peux rien, tu ne sais pas résister à un morceau de chocolat, tu ne sais pas résister à quelque chose de sucré, à une pâtisserie, en fait tu ne sais pas résister à grand chose qui ressemble à un pêché, à un vice. la luxure. la gourmandise. l'orgueil. l'envie. Il y en a déjà beaucoup trop, mais tu es humain n'est-ce pas ? Ils sont tous corrompus, ils sont tous dégueulasses, mais toi peut-être que tu te dégoûtes plus que les autres. Parce que c'est toi, certainement. Tu reviens après avoir payé, le sourire ne quittant pas tes lèvres, tu poses le plateau entre vous, tu t'assois face à lui, tu retires le bonnet qui couvrait tes cheveux parce que mine de rien, il fait plutôt chaud dans ces endroits, tu passes une main dans tes mèches décoiffés pour leur donner un peu d'ordre puis tu prends la boisson que tu as commandé, tes doigts entourant le verre chaud pour te réchauffer. Alors qu'il allait te remercier, un léger vide se fait entendre. Tu étais en train de border la tasse à tes lèvres avant de te mettre à rire, doucement, gentiment, non pas moqueur mais simplement très amusé par la situation. « C'est vrai qu'on ne sait même pas ça. Leslie. » Réponds-tu simplement, un sourcil légèrement haussé, guettant sa réaction avant de demander gentiment ; « Et toi ? » Tu portes enfin la boisson à tes lèvres, buvant quelques gorgées, passant ta langue sur la lèvres supérieur pour en récupérer la mousse avant d'esquisser un léger sourire. T'as son nom. Il est mignon, il est comme lui. Doux. Mignon. Adorable. Il est un peu sucré, il glisse sur la langue, il fait sourire, il fait se retourner, il ne s'oublie pas. C'est ça, il ne s'oublie pas. Tu ne l'oublieras. Tu ne veux pas. Alors tu t'accoudes à la table, tu le regardes. T'as les yeux rivés sur lui, t'as les yeux qui le fixent encore. T'as les yeux qui se plaîsent à dessiner les traits fins de son visage, à voyager dans ses orbes fuyants. Il te fuit encore du regard, tu peux encore voir la gêne dans son regard et tu souris. Un peu plus. Doucement. « Alors Nath -ça te dérange pas si je t'appelle Nath ?, je savais que tu étais assez jeune, mais je pensais pas que tu allais encore à l'école. C'était intéressant, tes cours ? ... T'as quel âge, en fait ? » Maintenant que tu y penses, tu ne sais pas vraiment quel âge il a, bien sûr que tu as ta petite idée, bien sûr que tu penses savoir. Tu espères qu'il partira pas en courant devant e tien, d'âge. Devant tes rides qu'il ne voit pas mais qui apparaîtront, tu le sais, tu n'aimes pas ça. L'âge. Vieilir. Mourir. « T'as l'air jeune. J'veux dire. Plus jeune que ton âge... Tu vois ce que je veux dire ? C'est mignon. Ca te pose de problèmes ? » Tu ne réfléchis pas vraiment quand tu parles, à vrai dire, tu dis simplement ce que tu penses. Tu n'as pas vraiment envie de le vexer, pour toi c'est simplement un compliment. Tu trouves ça tellement adorable, il ressemble à un bébé. Un bébé qu'on a envie de protéger, de prendre dans ses bras. Tu as encore envie de le serrer contre toi.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 17:46 par Invité
<< Don't you think it's time to dream ? >>



Tu stresses. Sans vraiment savoir pourquoi, tu te mets à avoir peur, à douter que suivre cet inconnu ne soit une bonne idée. Mais c'est trop tard, tu ne peux plus t'échapper, tu es ferré dans son piège. Dans le piège de ses yeux, de son regard inquisiteur, de son regard qui semble vouloir tout savoir. Pourquoi veut-il savoir des choses sur toi ? N'es-tu pas simplement comme tous les autres, bons à jeter après avoir refusé, ou accepté ? Il ne devrait pas s'intéresser à toi comme ça, il ne devrait pas vouloir te connaître, il ne devrait pas te regarder autant. Et pourtant, il le fait, et ça te gêne profondément. Tu aimerais qu'il arrête, tu aimerais qu'il se retienne, mais le problème est que toi non plus, tu ne peux pas t'empêcher de l'observer, de le regarder, de plonger tes yeux noisettes dans son magnifique regarde bleu. Tu n'y vois aucune méchanceté, aucune aigreur envers toi. Il te met en confiance malgré tout, parce qu'il est doux, parce qu'il est tendre, parce que tu as aimé sa main chaude dans la sienne, parce que tu as aimé son contact. Il te met en confiance et tu sais que c'est mauvais pour toi, tu sais que ça annonce des choses que tu n'aimeras pas. Tu vas te laisser progressivement faire, te laisser avoir un peu plus alors qu'à la base, tu ne voulais même pas le connaître. Ou peut-être que si, tu veux vraiment le connaître. Peut-être qu'au contraire, tu as envie de savoir plein de choses sur lui, et de plonger ton regard dans le sien pendant des heures et des heures encore. Peut-être que tu as encore envie de sa main sur la tienne, de sa main sur ta taille, de sa chaleur. Mais non, non. C'est mal, c'est affreusement mal et tu dois lutter. Tu ne dois pas te laisser avoir par cette sirène qui te promet monts et merveilles ce jour, pour mieux te décevoir ensuite. Tu sais très bien qu'il ne tiendra pas plus d'une journée sans dope, sans corps à étreindre. Tu sais qu'il ne tiendra pas, qu'il n'est pas fait pour une vraie relation, qu'il ne mérite pas d'envisager quelque chose avec toi. mais toi, qu'est-ce que tu mérites ? Pas grand-chose de plus que lui. Tu ne mérites pas d'avoir quelqu'un à tes côtés, tu ne mérites pas de recevoir de l'amour, de la chaleur, du réconfort. Tu ne mérites pas tout ça, et tu le sais très bien, alors qui es-tu pour dire ce que les autres méritent ou non ? Tu n'es rien, et tu devrais arrêter de penser. Arrêter de penser à ça, arrêter de penser à lui. Tu devrais tout arrêter, te mettre en veille et ne plus penser, mais tu ne peux tout simplement pas. Tu ne peux pas parce qu'il t'obsède véritablement, et que chaque minute de plus passée en sa compagnie est une délicieuse torture à laquelle tu aimerais mettre fin, tout en voulant qu'elle continue. C'est atroce, de ressentir ce genre de choses contradictoires, de se dire que nos pensées sont un bordel de paradoxes. C'est assez atroce, parce que tu sais que tu n'arrivera jamais à avoir les idées claires lorsqu'il est dans les parages, tu n'arrivera jamais à penser normalement, à penser correctement, parce qu'il te perturbe trop. Il insinue en toi des pensées que tu croyais enterrées, des choses auxquelles tu ne voulais plus penser, des choses qui ne devraient pas exister. Ça faisait des années que ce genre de réflexions n'avaient pas cheminées dans ton cerveau, et ça fait drôle, ça fait bizarre, ça t'effraie. Si seulement tu ne l'avais pas rencontré, tu n'en serais pas là. Tes pensées seraient encore paisibles, tes pensées seraient peut-être un peu moroses mais ordonnées comme tu le souhaitais. Lui, il met un bordel pas possible dans ta tête, un bordel encore pire que celui auquel tu es habitué. Tu ne sais pas pourquoi lui, pourquoi ce mec et pas un autre. Pourquoi ça t'arrive maintenant ? Pourquoi ça tombe sur un putain de junkie complètement nymphomane ? Tu ne sais pas si tu veux réellement savoir, en réalité. Peut-être que le mystère est une bonne chose.
Alors, tu le regardes s'installer, se mettre à l'aise, tandis que toi tu prends ta commande timidement. Tes mains gracieuses s'emparent du verre rempli de chocolat, ainsi que de l'assiette munie de son petit muffin, et tu les poses devant toi, avant d'observer sa commande. Un léger sourire vient étirer tes lèvres, et tu penses qu'il doit vraiment avoir faim, ou alors qu'il est très gourmand. C'est le seul pêché quoi soit adorable, la gourmandise, parce que c'est enfantin, parce que c'est toujours lié à la candeur. Tu retrouves une nouvelle fois cet enfant que tu avais cru apercevoir la fois dernière, et tu trouves ça si adorable que le sourire ne quitte pas tes lèvres. Il n'est pas un enfant, il est loin d'être innocent, et ça fait plaisir de voir que ce côté-là de lui ne s'en est pas allé complètement. Ça fait du bien de voir que malgré tout, il lui reste une part d'innocence, une part d'innocence nécessaire à la vie, nécessaire à sa vie. Que serait-on sans cette part de nous qui vit encore pour la gourmandise, cette part de nous qui nous enchante et qui nous fait briller de pureté ? La tienne, elle est encore bien là, en toi, et pourtant si visible. Quand tu manges des sucreries, quand tu es heureux, quand tu composes, quand tu admires un travail que tu as terminé, un tableau que tu as achevé. Tu as cette candeur dans le regard qui ferait craquer n'importe qui, cette candeur dont tu ne peux pas te séparer et qui te rend si attachant. Tu essayes vraiment d'être froid, d'être solitaire, d'être le moins approché possible, mais lorsque tu es intéressé, curieux ou ravi, tu ne peux qu'être trahi par cette lueur qui s'allume dans ton regard, cette lueur qui te fait chaud au cœur sans même que tu ne l'aperçoive. Et c'est cette lueur qui scintille en se moment dans ton regard noisette alors que tes mains délicates se posent sur le petit récipient, pour les réchauffer, pour te réchauffer. Tu frissonnes, parce que la différence de température est un peu trop importante, et puis tu le regardes en souriant. Tu plonges de nouveau ton regard dans le sien, dans ce regard qui te charme toujours autant, dont tu es toujours prisonnier et qui ne peut pas arrêter de te séduire. Tu le regardes faire, et puis il te répond. Leslie. C'est un joli nom, il sonne doux aux oreilles, mais il t'intrigue. Leslie. tu n'avais jamais entendu ce prénom pour un garçon, et tu trouves que ça lui va bien. C'est original, c'est mignon, c'est comme lui, ça lui correspond bien. Leslie. Tu commences déjà à apprécier ses sonorités, à te le répéter en boucle pour le graver dans ta mémoire. Tu ne devrais pas faire ça, parce que tu sais que ce n'est qu'avancer un peu plus sur la falaise, mais tu le fais quand même, parce que tu ne peux pas t'en empêcher, parce tes pensées raisonnables se sont envolées lorsque tu as croisé son regard bleuté.
" ... Nathaniel... " Souffles-tu alors, tout simplement, de ta voix chaude et douce. Elle est plus timide, ta voix, parce que tu dévoiles quelque chose de personnel, pour la première fois. Tu sens que cet échange de prénoms est plus que ça, que ça vous engage tous les deux à plus, que vous ne pourrez pas revenir en arrière, mais tu ne sais pas pourquoi. Alors, tu le regardes simplement s'accouder à la table, et il t'observe encore. C'est gênant, vraiment, tu ne t'y feras pas, tu ne peux pas t'y faire. Tu n'est pas habitué à ce que l'on te regarde, à ce que l'on te remarque, même. Personne ne détaille jamais les traits de ton visage comme ça, personne ne passe jamais autant de temps à te regarder, et tu te sens flatté malgré tout, malgré ta gêne, malgré son sourire magnifique. Tu évites de le regarder mais tes yeux ont inlassablement attirés par les siens, et tu l'écoutes simplement. A sa question, tu secoues doucement la tête, un sourire léger venant orner tes lèvres pleines. C'est mignon, comme surnom. Tu n'avais pas entendu quelqu'un t'appeler comme ça depuis que tu avais rejoins Londres. Tu aimes bien comment il sonne, tu aimes bien comment il sonne dans sa bouche à lui. " .... Je fais si jeune que ça ? J'ai vingt-et-un ans. Et oui, mes cours sont intéressants... C'est ma passion, l'art, alors j'aime énormément mon école. Les professeurs m'aident à progresser et je suis heureux de pouvoir apprendre là-bas " Tu devrais te taire, mais tu ne peux pas t'empêcher de parler. Ça fait trop longtemps que tu n'as pas parlé comme ça, ça fait trop longtemps que personne ne s'est intéressé à toi. Ton sourire ne te quitte pas, mais tu es plus gêné encore. Il a dit que tu étais mignon. Il l'a dit. Tu savais qu'il te trouvais à son goût, sinon il ne t'aurait jamais abordé la nuit dernière, mais le fait qu'il mette des mots là dessus te gêne et t'enchante plus que tout. Tu aimerais qu'il te le dise encore, et pourtant tu aimerais qu'il se taise. Et puis, tu hausses les épaules, prenant un bout de ton muffin pour croquer dedans, lentement, ton autre main toujours sur ta tasse de chocolat pour te réchauffer, avant que ton regard ne se pose encore dans le sien. Tu as repris un peu tes esprits, ça va mieux, tu peux lui répondre. " Hm... Non, pas vraiment. Certaines personnes pensent parfois que j'ai 18 ou 19 ans, mais ça ne me dérange pas. Je préfère faire plus jeune que plus vieux. " Tu rigoles légèrement, très légèrement, et tu reprends une bouchée de ton muffin. Il est délicieux, ce muffin, il te fait du bien, tu en oublierais presque que tu ne connais rien de lui et qu'encore une fois, il sait des choses sur toi. Alors, tu le regardes à nouveau et tu demandes, tout doucement. " Et toi, tu as quel âge ? Tu as l'air d'être à peine plus vieux que moi... " Souffles-tu doucement, alors que tu finis le bout de chocolat que tu avais détaché de ton muffin. " C'est étrange, d'ailleurs, parce que tu as vraiment l'air jeune, limite adolescent, et pourtant j'ai l'impression que tu ne l'es pas tant que ça... " Tu ne veux pas le vexer, non, tu veux simplement constater les faits. Il te fait une drôle d'impression, parce que tu n'arrives pas à deviner son âge, et lorsqu'il prononce le chiffre, tu es complètement choqué. Tu ouvres de grands yeux et tu te mets à rire, ton rire enfantin, ton rire cristallin résonne à ses oreilles, et tu lui fais un doux sourire alors que tu portes la tasse à tes lèvres. Tu bois quelques gorgées du liquide chaud et tu le regardes, encore, plongeant tes yeux dans les siens. " Tu fais vraiment plus jeune. D'habitude, à partir d'un certain âge, on commence à avoir des rides, et toi... Toi t'as la peau complètement lisse. Encore plus lisse que la mienne, peut-être.. " Tu as à peine le temps de réprimer ton geste avant qu'une catastrophe ne survienne. Tu as levé la main vers lui, tu as levé tes doigts délicats pour toucher la peau de son visage, pour savoir si elle était vraiment aussi douce que ce que tu pensais, pour savoir si elle était vraiment aussi agréable que ce que tu t'imaginais. Et puis, au moment où tes doigts ont effleuré sa peau diaphane, tu as reprit tes esprits, tu as rougis et tu l'as rangée, parce que ça ne se fait pas, parce qu'on ne touche pas les inconnus comme ça, parce que tu n'as pas le droit de le toucher. Alors, doucement, tu baisses les yeux, plus gêné que jamais, et tu bafouilles un peu. " Désolé, je me... Je me suis emporté. J'ai juste tellement l'habitude de toucher pour connaître les choses, comme mes peintures et mes dessins... Que... Je sais pas. je me suis emporté, c'était stupide, je ne devrais pas faire ce genre de choses. Désolé." Tu ranges ta main dans la manche de ton pull trop grand, comme un enfant le ferait, et tu portes la tasse à tes lèvres une nouvelle fois, pour cacher ta gêne, pour te cacher toi. Tu as faillit lui caresser la joue, tu es un abruti, tu es le pire des abrutis, et tu devrais vraiment réfléchir à tes actes avant de faire n'importe quoi. " Et.... Et sinon, t'as fait quoi comme études, toi ?... " bafouilles-tu pour changer de sujet, pour éviter de repenser à cette bêtise idiote que tu viens de faire, pour que lui aussi, il oublie.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 18:08 par Invité
This time please someone come and rescue me  'cause you on my mind it's got me losing it.  Tumblr_inline_n15qq3Df4R1qe5l8y

Tu hoches de la tête quand il te demande s'il fait vraiment si jeune que ça, tu trouves qu'il fait jeune, vraiment jeune. Tu lui donnerais presque dix ans de moins que toi, simplement neuf peut-être ? Mais il est si enfant, si doux, si candide que tu ne saurais lui donner plus. Pourtant, tu sais. Tu sais qu'il est plus vieux, tu sais bien que ce n'est pas son âge, alors quand il te dit son âge, tu souris. Il n'est pas si jeune que ça, il a toute les majorités. Tu souris un peu plus, tu aimes bien quand il parle de l'art. Ca ne t'intéresse pas particulièrement, voire tu t'en fous carrément. Mais pas avec lui. Pas quand c'est lui. Il pourrait te parler de choses que tu ne comprends pas, de choses que tu ne connais pas, que tu l'écouterais. Tu trouverais ça passionnant, tu trouverais ça tellement intéressant, tu trouverais ça adorable et tu boirais ses paroles. Tu boirais ses paroles, tu le regarderais comme tu le fais maintenant, accoudé sur quelque chose, appuyé contre son torse, et tu l'écouterais parler, passant tes doigts sur les lignes de son visage, tout en souriant tendrement. « Oui, je comprends. » Tu regardes ses doigts attraper un morceau de muffin, tu souris légèrement, tu trouves ses mains belles. Vraiment belles. Elles ont l'air douces, elles ont l'air tendres. Elles ont l'air fragiles. Tu devrais peut-être arrêter de l'observer comme ça, tu devrais peut-être arrêter de le regarder sans cesse, tu devrais. Mais tu ne veux pas, tu n'as pas envie. Tu aimes observer ses mouvements, parce qu'ils sont gracieux, parce qu'ils sont lents, parce qu'ils sont reposants. Tu  ne sais pas pourquoi tu portes attention à ce genre de choses, d'habitude ça ne t'atteint pas, d'habitude tu t'en fiches. Tu t'en fiches de leurs noms, tu t'en fiches de leurs âges, tu t'en fiches de ce qu'ils aiment, tu t'en fiches de leurs gestes, de leurs visages, tu t'en fiches de tout ça. Mais pas avec lui, jamais. Il est comme une exception. Il est une exception, ton exception. Tu fais attention à lui, peut-être un peu trop attention, il est vrai. Mais tu ne veux pas faire autrement, tu ne veux pas arrêter de le regarder, tu ne veux pas arrêter de l'observer, il est tellement mignon quand il est gêné. Tu aimes bien ça, comme un péché mignon, tu aimes bien le voir fuir ton regard pour y revenir, doucement, et fuir de nouveau parce que tu es beaucoup trop inquisiteur, parce que tu es beaucoup trop observateur. « Je le suis à peine ! Quelques années... » Tu rigoles doucement. « Adolescent ? Des fois, j'aimerais bien, tu sais ? Un adolescent, c'est bien. Malheureusement, j'ai quelques années en trop, voire carrément je suis vieux. J'ai vingt-huit ans. » Tu fais une petite moue, une moue d'enfant, celle qui te donne l'air d'un adolescent. Tu fais une moue parce que tu détestes ton âge, parce que tu détestes le temps, parce que tu détestes tout ça. Tu hais vieillir, tu hais prendre de l'âge, tu hais voir ton corps se dégrader. Il te trouve jeune, mais il y a tellement de choses qui a changé, trop de choses. Tu n'as plus cette puissance, tu n'as plu cette force, et pourtant tu n'as que trente ans. Presque trente ans. Tu n'as pas envie de te dire qu'un jour tu les atteindras. Tu as l'impression que plus personne ne voudra toi, plus personne ne voudra te prendre dans ses bras, tu as l'impression que personne ne voudra plus de ton corps. Personne. Tu l'écoutes te faire un compliment, et tu souris un peu plus alors, un doux sourire, un sourire que tu n'adresses qu'à lui. Certainement qu'il a été le seul à le voir depuis des années, de nombreuses années. C'était un peu le sourire que tu adressais à ta mère quand elle ne se souvenait plus de toi, quand elle ne se souvenait plus de qui tu étais, quand elle pensait que tu étais simplement un enfant parmi tant d'autres. Tu as pris ça d'elle, tu as un peu son sourire, son visage. Tu as un peu ses idées noires et sa vie perdue, mais tu n'y fait plus attention à ça. Telle mère, tel fils.

Tu es surpris, vraiment surpris. Peut-être tellement que tu n'as pas refermé ta bouche, les lèvres légèrement entrouvertes. Un frisson parcourt ton corps, trop fort, il redresse tout tes poils, il te fait presque mal. Tu le regardes, tu ne sais même plus sourire. Tu as oublié comment faire, t'as le cerveau qui s'est éteint. Court-circuit. Il ne t'a jamais touché. Pas comme ça. Il n'a jamais eu un geste presque tendre, un geste de lui-même. Il étaient toujours repoussants, ils étaient toujours distants. Il ne touchait pas parce qu'il en avait envie, mais parce que tu le forçais à le faire, tu le forçais à te repousser. Ses doigts étaient frais mais tellement chaud, tellement tendre. Ce n'était qu'une caresse, un effleurement mais c'est comme s'il venait de caresser tout ton corps. Tu l'as observé rougir, tu l'as regardé, tu t'es mordu la lèvre.Tu avais envie de lui dire qu'il était atrocement mignon, qu'il pouvait poser sa main autant de fois qu'il le voulait sur ton visage, tu aurais aimé lui souffler que ça ne t'avait dérangé, bien au contraire, tu en étais presque heureux qu'il veuille bien te toucher, qu'il ne soit pas dégoûter, qu'il n'ait pas peur d'attraper une maladie, qu'il n'ait plus peur d'effleurer ta peau. Mais tu ne dis rien, tu ne dis rien pour ne pas le gêner plus encore, pour éviter de le faire rougir encore plus, il risquerait bien d'exploser. Mais tandis qu'il te pose une autre question sur toi, une question sur ton passé, tu prends sa main libre, celle qui n'est pas cachée, et tu la poses sur ta joue. Doucement, sa paume contre ta peau. « Tu sais, je vais pas te manger, tu peux me toucher, si tu veux. » Un léger rire traverse tes lèvres, mais tu retires la main du brun, parce que ça la gêne, parce qu'il va certainement encore la cacher au fin fond de son pull. Tu reprends ta tasse, tu y trempes tes lèvres, doucement. Tu ne voudrais pas répondre à sa question, tu voudrais l'éviter. Tu es un peu plus honteux encore, tu te sens tellement inférieure à ce petit bout d'être là, de suite, maintenant. Tu te sens tellement faible. Alors tu prends un morceau de ton muffin, un deuxième. Tu laisses la gêne passer, tu laisses ton esprit divaguer quelques instants avant de hausser les épaules. « Pas grand chose... J'aimais pas beaucoup l'école et j'avais qu'une idée en tête ; partir. Puis y'a eu des choses qui ont fait que, j'avais pas le temps pour les études, pas le temps pour tout ça. Alors je suis allé faire mes études jusqu'à mes seize piges, et après j'ai bossé. J'ai économisé... puis je me suis cassé. J'vivais dans un vrai trou à rat, c'était juste... enfin, tu vois ce que j'veux dire ? J'avais juste pas envie de continuer, puis même si je faisais des études... j'sais pas, j'me voyais pas beaucoup d'avenir là où j'étais. C'est d'ailleurs pour ça que je suis venu à Londres. Pour essayer... Tu vois. De recommencer, ou je ne sais pas trop quoi. D'oublier... Enfin, c'est pas très très joyeux comme une histoire. » Tu fais un petit geste de la main, comme si tu voulais oublier ce que tu voulais dire, comme si tu voulais lui effacer la mémoire. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu lui racontes ça, tu ne lui dis même pas tout, tu laisses tellement de mystères planer autour de toi qu'au final, tu parles pour ne rien dire. Tu lui racontes des choses, mais elles n'ont pas vraiment de sens, elles ne veulent rien dire. C'est flou, c'est triste, tu n'aimes pas parler de ça parce que c'est ce que tu essayes de fuir. Dans tout ton bordel, c'est ce que tu essayes de fuir. « Et toi ? » Demandes-tu alors, soudainement intéressé, un sourire sur les lèvres, comme si tu avais réellement  oublié ce que tu venais de dire, comme si ça avait disparu de ton esprit. « Pourquoi t'es ici ? Je suis sûr que t'es pas londonien d'origine. Tu viens d'où, hm ? Attend je sais ! T'es du nord non ? Hm... T'es pas d'Angleterre, si ? » Tu hausses un sourcil, une certaines lueur brillant alors dans tes yeux. T'as l'air vraiment intéressé, comme un enfant qui essaye de répondre à une énigme, tu te fais même sourire un peu. Tu prends de nouveau de ton muffin, une part un peu plus grosse. Parce que c'est plutôt bon quand même, cette chose.
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 15:30 par Invité

<< Everything is permitted >>




Tu te sens bien, peut-être même que tu te sens trop bien. Il t'a mit complètement à l'aise, tellement à l'aise que tu as commencé à parler de toi comme tu ne l'as pas fait depuis des années, et tu t'es mis à faire des bêtises. Tu te détestes vraiment dans ce genre de situations, tu te hais. Tu ne sais pas pourquoi tu as fait ça, mais tu l'as fait, et tu n'aurais pas dû. Tu le sais pourtant, qu'une fois en confiance tu deviens un véritable abruti. Tu le sais très bien, et tu n'as pas pu t'en empêcher. Il va maintenant croire que tu es attiré par lui, il va s'imaginer des choses, il va se mettre à penser. Mais, n'es-tu pas réellement attiré par lui ? Tu penses déjà à lui si souvent que ton cerveau en est fatigué, et son prénom, à peine connu de ton esprit, y résonne déjà comme une litanie. Leslie. Tu ne sais pas pourquoi il te fait cet effet-là, pourquoi il te plaît plus qu'un autre. Il y en a d'autres des beaux garçons, il y en a d'autres des grands et beaux garçons avec un sourire ravageur et de magnifiques yeux bleus. Ou alors il n'y en a pas ? Peut-être, tu ne sais pas. Tu ne veux pas savoir, parce que tu ne sais pas si tu serais aussi séduit par un autre homme que lui, et ça te fait peur. Ça te fait peur parce que tu sais que tu ne dois pas être attiré par lui, et plus tu te le dis, plus le contraire arrive, et plus tu penses à lui. Tu es vraiment un abruti fini, mais tu ne peux pas résister à son charme. Ce n'est même pas réellement sa beauté qui t'intrigue, parce que tu peux la retrouver chez quelqu'un d'autre, mais c'est son charme. Sa façon de sourire, sa façon de te regarder, sa façon de te dire les choses. Tu ne sais pas pourquoi ça a autant d'effet sur toi alors que tu avais croisé d'autres hommes charmants auparavant, et tu n'étais pas tombés pour eux. Tomber. Tomber amoureux ? Non, c'est impossible, tu ne veux pas. Ton petit cœur blessé ne le supporterait pas. Il est comme un morceau de verre menacé par une arme de guerre. Il serait pulvérisé, détruit, irrécupérable s'il passait entre ses mains si tendres, si tu le lui confiais. tu ne dois pas faire ça, tu ne dois pas faire l'idiot. Ressaisi-toi Nathaniel, reprends-toi. Tu n'es pas prêt pour ça, tu ne le sera jamais. On t'a fait trop de mal, on t'a trop trahi, on t'a trop promis. Tu ne veux plus de ça, tu ne veux pas pour l'instant. Tu veux attendre de trouver quelqu'un qui t'aime et qui n'aime pas voir ailleurs, qui n'aime pas te mentir, qui n'aime pas se doper. C'est ça le problème, c'est uniquement ça, en réalité. Parce que sans le dope, il te charme plus encore. Sans la dope, tu te ferres un peu plus dans son piège, de ton plein-gré. Sans la dope, son regard bleu n'est que cristal pour toi, et ça te dérange autant que ça te paît, même si tu sais que tu as tort, même si tu sais que tu devrais fuir tout de suite, même si tu sais que tu devrais arrêter là. De toute manière, tu ne pourrais pas. Il est trop présent dans ton esprit, il est là en permanence, tu ne peux pas t'arrêter de penser à lui ni de t'imaginer à quel point il est tendre, à quel point il est doux, et comment il serait avec toi. Mais il est trop vieux, il est trop drogué, il est trop bête, il est trop ceci, il est trop cela. Tu t'inventes des prétextes pour que la chute soit moins difficile, pour que le moment où il commence à t'oublier soit moins douloureux. Parce qu'il t'oubliera, forcément. Il ira se perdre dans les bras d'un autre, puis d'un autre, et encore un autre, il se piquera, il prendra des cachets, et pouf. Nathaniel aura disparu. Tu ne seras plus qu'une vague ombre passée à laquelle il ne s'intéressera plus, et ça te fait mal, même si ça devrait t'enchanter.
«  Ne dis pas que tu es vieux... C'est faux... » Murmures-tu sans relever le regard vers lui. Tu ne sais même pas s'il a entendu, tu t'en fiches. En l'espace de quelques minutes, tu t'es contredis tout seul, parce que tu ne le trouves pas vieux du tout, parce que tu trouves ça attirant, parce que tu le trouves beaucoup plus attirant que s'il t'avait dit qu'il avait 23 ans. Et pourtant tu essayes de te mentir, tu essayes, parce que tu dois rendre la chute moins difficile, tu essayes de réduire ta déception. Ils déçoivent, tous, ils finissent tous par décevoir, et tu le sais, tu l'as vécu, tu ne veux plus le vivre, tu veux l'oublier, tu veux qu'il te laisse tranquille et qu'il arrête de prendre d'assaut ton esprit, tu veux qu'il arrête tout. Et pourtant tu es là, les yeux posés sur ton chocolat, et tu attends que le silence gênant disparaisse. Tu as vu sa réaction, tu l'as bien vue. Il était au moins aussi choqué que toi, si ce n'est plus. Il en est resté bouche bée, dans tous les sens du terme, mais pourquoi ? Parce que tu as touché sa joue du bout des doigts, alors que lui te prend par la taille aussi facilement que si tu le connaissais depuis 10 ans ?  Il ne devrait pas être choqué par ça, et toi tu ne comprends pas, tu ne comprends plus rien, et le silence est de plus en plus lourd. Tu ne sais pas pourquoi tu as fait ça, tu ne comprends pas sa réaction, tu es un véritable abruti et tu n'aurais pas dû accepter de le suivre. Et puis, doucement, il te surprend et te fait relever la tête. Il s'est emparé de ta main et l'a posée sur sa joue, sur son autre joue, pour te la faire toucher. Tu te remets à rougir, parce que tu es subjugué cette fois. Tu ne sais pas ce qui est le plu doux ; la peau de son visage, ou sa main sur la tienne. Elle t'avait manquée, cette main, depuis que tu l'avais lâchée juste avant d'entrer dans le café. Elle t'avait manqué, la chaleur t'avait manqué, et maintenant que tu la retrouve, et envahit tout ton corps, tout ton coeur, et tu ne sais pas quoi faire, alors tu la laisses là, et tu profites. Tu profites de ce contact si doux, de ce contact tendre, de ce contact qui te gêne un peu plus encore. Sa peau diaphane est comme de la soie. Elle est douce, lisse, elle n'a pas de rides, pas d'imperfection, elle est parfaite. Elle est fraîche, aussi, et ça fait bizarre sur ta main, mais tu ne dis rien parce que ça te va, parce que tu es bien, parce que tu es beaucoup trop bien. Tu devrais te méfier mais tu préfères le regarder dans les yeux, tu préfères sonder son regard bleu pour essayer de comprendre ce qui lui passe par la tête. Tu ne comprends pas, tu ne comprends plus. Peut-être n'as-tu jamais compris ? Mais tu n'as pas le temps de comprendre, parce qu'il lâche ta main, et tu la ranges, comme l'autre, comme si elles étaient brûlées par son contact, brûlées par sa chaleur, brûlées par lui, tout simplement.
Tu prends un nouveau morceau de muffin, toujours aussi délicatement, et tout en mangeant, tu l'écoutes parler, tu l'écoutes parler comme il n'avait jamais parlé jusque-là. Il parle de lui, il parle de son passé, il te donne des informations personnelles qu'il ne doit pas donner souvent. Tu te sens privilégié, alors tu l'écoutes attentivement, et ça te ferait presque de la peine. Il a l'air d'en avoir chié, lui aussi. Lorsqu'on arrête ses études à 16 ans c'est que, généralement, l'environnement dans lequel on grandit n'est pas très bon. Un parent malade peut-être ? Alcoolique, violent, ou démissionnaire. Tu ne sais pas pour quelle option tu opterais, mais dans tous les cas ça ne t'enchantes pas. Tu te doutais bien qu'il avait eu une enfance difficile, sinon il ne serait pas embourbé jusqu'au cou dans le drogue aujourd'hui, mais tu ne savais pas que c'était si grave que ça. Tu aimerais pourvoir lui dire que tu comprends, que tu sais ce que c'est , mais tu te tais pour l'instant, tu le laisses raconter son histoire, tu aimerais n'en rater aucun passage. Lorsqu'il termine, tu fais une petite moue enfantine parce que son récit est triste, parce que son passé doit l'être plus encore, et parce que tu te surprends à vouloir le connaître mieux.   «  Je comprends... » En réalité, tu aimerais tout savoir, tout connaître, tu aimerais qu'il te raconte tout, qu'il te donne tous les détails. Mais tu sais que c'est impossible, tu sais que tu n'as pas le droit. Et, à nouveau, il te tire de tes pensées en ouvrant la bouche. Tu restes un moment sans rien dire et tu hausses les épaules, avant de boire quelques gorgées de ton chocolat, et de manger un autre bout de ton muffin. Tu rigoles légèrement à sa déduction, et tu lui fais un doux sourire. La lueur qui brille dans ses yeux t'encourage à parler, parce qu'elle illumine son visage, parce qu'elle montre qu'il est curieux. « C'est mon accent qui me trahit à ce point ? » Tu rigoles de nouveau. Pourtant, tu ne l'aimes pas cet accent, non, tu le détestes, même. Tu détestes tes origines, tu les as laissées derrière toi. «  Je... Je suis pas d'Angleterre, non. Je suis d’Écosse. Glasgow, juste à côté. Enfin... J'essaye vraiment de perdre cette accent, tu sais ? Ça m'embête que tu aies trouvé. » Tu rigoles légèrement et tu reprends un peu de ton chocolat, avant de hausser les épaules. «  Je suis venu ici... Eh... C'est compliqué... » Tu hésites, tu n'as pas vraiment envie d'en parler, tu n'as pas envie d'évoquer ce genre de choses, et pourtant, tu le fais. Tu te laisses encore avoir, tu te laisses encore ferrer comme un con.   « Je suis venu ici un peu pour les mêmes raisons que toi. A Glasgow, ils sont très... Enfin. Tu sais quoi ? Fermés d'esprit. J’étais pas très bien accepté là-bas, puis l'art, chez eux, c'est pour les pédés, tu vois... Mon père avait une ferme, c'était vraiment l'écossais de base. Et tu coup... J'ai eu des problèmes, beaucoup de problèmes, et j'ai... Rencontré un garçon qu'il ne fallait pas que je rencontre, j'en suis tombé amoureux, et.. Eh. J'ai pas vraiment envie d'approfondir, mais voilà. Il m'a fait beaucoup de mal, il m'a incité à faire des choses que je n'aurais jamais dû faire, et quand j'ai pris conscience que je méritais pas tout ça, je me suis barré. j'ai retrouvé mes passions, j'ai pu faire ce que j'aimais. J'ai plus de famille, mais c'est pas grave, parce que j'en ai jamais vraiment eu, en réalité... Ils me manquent pas, c'était des sales cons. » Tu lui fais un petit sourire gêné, et tu reprends un autre morceau de muffin. Tu manges doucement, peut-être un peu trop, peut-être simplement pour retarder l'heure où vous devrez vous dire au revoir. «  Je suis désolé, je parle un peu trop... » Tu hausses les épaules avec un léger sourire, puis tu le regardes dans les yeux, à nouveau, parce que tu veux savoir plus de choses sur lui, parce que tu veux découvrir encore, parce que tu veux qu'il te raconte à nouveau. «  Et toi ? Tu viens de... Manchester, non ? Vu ton accent, c'est la seule ville qui me vient à l'esprit. Peut-être des environs ? Désolé si je me trompe, mais.. T'as vraiment l'accent de là-bas. » Tu rigoles légèrement et tu finis de boire ton chocolat, tout content, et tout réchauffé par la boisson. «  Ça fait combien de temps, que tu es là ? Je ne t'avais jamais vu, avant, et tu ne passes pas inaperçu. » Tu lui souris doucement, l'observant manger son muffin, parce que ça t'amuse, parce qu'il ressemble à un enfant avec ses cheveux dans les yeux et ses doigt plein de miettes de gâteau. D'ailleurs, il en a une sur le coin des lèvres, mais tu te retiens cette fois, tu gardes tes mains là où elles sont, et tu te contentes de dire, un peu gêné.   « T'as... T'as une miette, là... » Tu montres le coin de tes propres lèvres pour lui indiquer l'endroit du dégât, puis tu lui fais un doux sourire, parce qu'il est adorable comme ça, parce que tu aimerais que ce moment dure pour toujours. Tu plonges encore tes yeux dans les siens, tu te perds encore dans son regard sans parvenir à le quitter, et sans dire un mot. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu ne dis rien et tu laisses le silence s'installer avant que ses yeux ne deviennent trop inquisiteurs, trop curieux, trop beaux. Tu détournes le regard pour manger encore un peu, vraiment doucement, et tu lui souris de nouveau.   « Et, euh... T'as réussi à te trouver un job, ici ? L'endroit te plaît ? » Souffles-tu, parce que tu aimerais savoir où il travaille, parce que tu aimerais en savoir sur lui autant qu'il en sait sur toi, et surtout parce que tu veux éviter de laisser un nouveau silence s'installer et la gêne t'envahir plus encore.
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 16:01 par Invité
This time please someone come and rescue me  'cause you on my mind it's got me losing it.  Tumblr_inline_n15qq3Df4R1qe5l8y

Il te parle de son accent et tu souris doucement en haussant les épaules. Oui c'est un peu ça, c'est vrai qu'il a les mots marqués, c'est vrai qu'il ne prononce pas tout comme toi, des fois même différemment. Alors il te dit que tu as raison, c'est peut-être bien la première fois. Et tu l'écoutes. Encore. Tu te tais et tu laisses place à sa voix douce, moins timide, à sa voix qui te raconte son histoire. Tu hausses de nouveau les épaules. « J'le trouve pas dérangeant, ton accent. » que tu dis, doucement, comme si tu ne voulais pas le couper dans son élan, comme si tu ne voulais pas qu'il s'arrête de parler maintenant alors qu'il allait vraiment se dévoiler, en tout cas essayer.  Lorsqu'il te dit que c'est compliqué, tes yeux lui disent de continuer, que tu pourrais comprendre, toi aussi tu as vécu des choses compliquées, des choses qui sont dures à dire, alors tu l'écoutes. Tu l'écoutes. Il se compare à toi, mais non, il ne devrait pas. Il ne devrait certainement pas. Il n'a tellement rien à voir avec toi, il est tellement meilleur. Même si ce sont de simples raisons, tu n'aimes pas savoir que ce sont un peu les mêmes que les tiennes. Un peu, c'est beaucoup trop. Et il parle, encore, et encore, et t'as les yeux qui se perdent dans les siens, tu l'écoutes parler. Tu te tais, encore, toujours. Tu contentes de mordre ta lèvre inférieure, tu te contentes de le regarder, de l'écouter, d'éviter de te perdre dans tes pensées. Et tu l'observes. Ses émotions, celles qui peuvent se lire sur son visage, tu observes ses mimiques, tu observes tout ce que tu pourrais retenir de lui, tout ce qui pourrait te servir plus tard, quand il ne voudra plus se souvenir de toi. Ainsi tu pourras redessiner mentalement chaque trait de son visage, tu pourras te souvenir de leur forme quand il disait tel mot ou tel sans même avoir besoin de le revoir. Tu l'imprimes dans ta mémoire, dans ton esprit, c'est comme si tu le liais à ton âme. Tu fronces les sourcils quand il ne veut pas approfondir sur sa relation. Tu aimerais bien savoir toi, ce que ça fait de tomber amoureux. Ce que ça fait de ne pas rencontrer la bonne personne. Tu aimerais bien savoir ce que ça fait, de faire des choses que l'on ne doit pas faire, que l'on n'aime pas faire. Être privé de sa passion, être privé de sa liberté. Tu te demandes bien, tout ça, ce qu'il ne veut pas te dire. Peut-être qu'un jour ça viendra, peut-être qu'un jour il sera décidé à la raconter, mais tu ne veux pas le forcer. Pas maintenant, ce serait beaucoup trop en une fois, ce serait beaucoup trop tout court. Tu sais qu'il va se maudire de se dévoiler comme ça, tu sais qu'il va se maudire de te dire ce genre de choses alors qu'il devrait plutôt te détester, te haïr, même pas te regarder. Mais il n'y peut rien, toi non plus. Tu savais qu'il allait parler et toi, tu en dis plutôt beaucoup aussi. Des choses que tu n'as encore jamais raconté à personne ici. Ses derniers mots te font froncer les sourcils et tu hausses les épaules, de nouveau. Tu n'as jamais vraiment eu de famille non plus, mais tu ne sais pas comment on peut en parler comme ça, à vrai dire tu ne comprends pas. Peut-être parce que la tienne de famille, elle te manque, peut-être parce que tu aimerais l'avoir à tes côtés, maintenant, plus tard, parce que tu aurais aimé vieillir et les voir vieillir au lieu de ne pas savoir où est ton père, au lieu de ne pas savoir comment est ta mère. Enfin, tu le sais, tu l'imagines, sous la terre, avec les vers, et ça te donne envie de gerber. Ils étaient cons aussi, tes parents. Ils ne comprenaient  rien, ils n'acceptaient rien. Tu étais livré à toi même mais tu les aimes, tu les aimes et ils te manquent. Quelque part, au fond, ça a toujours été comme si on avait arraché une partie de toi, une partie de ton coeur.

Un rire ne peut que traverser tes lèvres quand il te demande d'où tu viens. Quand il parle de tes origines. Alors tu fais un grand sourire. « Et fier d'être de là-bas ! M'enfin, je pensais pas que mon accent me trahirait autant. Ca s'entend vraiment beaucoup ? » Tu fais une légère moue, comme si tu ne le savais pas. Mais des fois, tu le ais exprès. tu le fais exprès d'appuyer ton accent, de montrer d'où tu viens. Certainement une certaine fierté, un orgueil de là-bas, celui qui veut défier tout le monde qui veut faire croire qu'on es les plus faire. « C'parce que je viens un peu de la campagne, de Manchester. Genre, c'était tellement paumé qu'au final tu pouvais faire pousser de l'herbe dans ton jardin qu'on s'en foutait. (véridique, un pote de Liam faisait pousser des champignons...) » tu rigoles légèrement, avant de hausser les épaules. « Pas vraiment longtemps, j'me suis cassé avec l'argent qu'avait mis de côté ma mère et ce que j'avais mis moi aussi, en bossant. J'ai presque vécu sous les ponts en arrivant ici, mais maintenant ça va, j'essaye de stabiliser la chose... Essayer. » C'est simplement que tu ne t'en sens pas capable, pas encore. En fait, tu ne te sens pas capable de faire grand chose en ce moment, tu t'es perdu. Tu l'as toujours été, mais le nouveau départ que tu as voulu prendre n'était pas le bon, ce n'était pas encore ton heure, tu attendras pour recommencer une nouvelle vie, pour pouvoir t'en sortir. Essayer, en tout cas. Pour l'instant, tu maintiens tout juste ta tête hors de l'eau et ça te suffit, tu es plutôt bien comme ça.

« Enlève-la moi. » Le taquines-tu avant d'essuyer la miette qui trainait au coin de tes lèvres, essuyant aussi tes mains et relevant ainsi ta mèche de cheveux beaucoup trop longue. DEs fois, tu as juste l'impression d'être un gosse. Face à lui, tu as l'impression d'être le plus gros gosse de l'univers. Mais en vérité, ça ne te dérange pas, bien au contraire. Parce qu'il a ce sourire tellement adorable sur les lèvres, parce qu'il a ce regard tendre qui se pose sur toi et deux secondes, il oublie, tu oublies. Qui vous êtes. Pourquoi vous êtes là. Vous ne pensez qu'au moment présent, et le moment présent c'est toi, lui, et ce tas de douceurs et de bonnes odeurs. C'est tout ce qui a entre vous. Et le silence. le silence qu'il a installé en plongeant ses yeux dans les tiens. Tu ne sais pas ce qu'il veut, mais tu aimes quand ton regard croise le sien, parce qu'il est chaud, parce qu'il est doux. Il est comme une couverture dans laquelle on voudrait s'enrouler, comme un doux cocon dans lequel on voudrait rester. Un sourire se dessina sur tes lèvres avant que tu ne finisses enfin ton muffin, l'accompagna d'un peu de ton café au goût de caramel si prononcé. C'est la bouche à moitié pleine que tu faillis répondre à sa question, mais tu préféras avaler avant, un rire s'échappant d'entre tes lèvres. « Hmm, non pas vraiment. J'enchaîne ce qu'on me donne. J'aime pas vraiment les boulots fixes... Voire c'est carrément chiant. Rester au même endroit. Voir les mêmes personnes. Encore et encore, entendre les mêmes choses. Très peu pour moi. J'aime voir les gens, leur parler. Ce genre de choses. Et le changement, c'est juste parce que sinon je m'ennuie. Et même sans ça, on finira par me virer de toute façon. Pas assez de sérieux, d'attention... La drogue, ce genre de choses. » Une grimace se dessine sur ton visage. « Mais Londres est plutôt cool quand même ouais. Plus que nos campagnes, j'dois dire. Même si ça me manque un peu, des fois. J'aimerais bien retourner faire un tour chez moi... Quand j'aurais le temps, ou la foi, ou j'sais pas, un jour comme ça. » Tu hausses les épaules doucement, pique un morceau de ton cookie avant d'en proposer un autre bout au brun, souriant pour offrir le tout. « Et toi alors ? J'veux dire. Je sais que tu fais des études d'arts, qui ont l'air super intéressantes et tout, mais ça va te mener où, tout ça ? Tu vas en faire quoi de ce que tu apprends, si ce n'est... Avoir une culture générale de fou, je suppose ? Tu veux faire quoi plus tard ? Bosser dans la peinture, le dessin, la musique ? L'art en général ? ou pas du tout...hm ? » Tu rigoles doucement, parce que tu montres peut-être trop d'intérêt d'un coup, mais il est vrai que cette histoire d'artiste, cette histoire d'arts tout simplement, ça t'amuse, ça t'intéresse, et tu as envie qu'il t'en parle un peu plus. « Désolé, je voulais pas poser autant de questions. » Souffles-tu avant de demander encore une chose, un peu plus sérieuse ; « Et ton projet, sur la décadence humaine, il avance ? ».
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 16:38 par Invité

<< I'm screwed >>



La gêne ne t'a pas quittée depuis que tu es arrivé. Tu ne sais vraiment pas pourquoi tu es aussi gêné, toi qui d'habitude est assez imperturbable. Du moins, c'est l'image que tu préfères te donner. Celle du gamin imperturbable, du mec qui n'en n'a rien à foutre et qui trace sa route sans avoir besoin de personne. Ça avait plutôt bien marché jusqu'à présent, ça marchait même très bien, mais il a fallut qu'il débarque et, comme il a l'habitude de le faire depuis que tu le connais, qu'il foute un grand coup de pied dans la fourmilière. Tu ne sais même pas s'il se rend compte qu'il te bouleverse totalement, qu'il t'empêche de garder cette façade que tu as mis si longtemps à construire. Ça t'embête, ça te dérange, parce qu'il est le seul à te voir sans le masque. Il est le seul à te voir sourire, le seul à te voir parler autant, le seul avec qui tu parles depuis longtemps. Depuis que tu es arrivé, tu ne t'es pas vraiment fait d'amis, tu n'as pas eu l'occasion de raconter ce qui t'était arrivé, tu n'as pas eu l'occasion de dire pourquoi tu étais là. Tu as mis ce masque et les gens n'ont pas cherché à t'approcher, comme tu le souhaitais, ou pas du tout peut-être. Peut-être qu'en réalité, ce masque était tout le contraire de ce que tu voulais refléter. Peut-être qu'en réalité tu aurais aimé avoir des amis, tu aurais aimé avoir des gens à tes côtés. Parce que le contact humain, quel qu'il soit, te manque, parce que le dialogue te manque. Tu t'exprimes, tu as toujours pu t'exprimer, grâce à l'art; la musique, la peinture, le dessin. Tu t'exprimes sans cesse par ces moyens car personne ne peut t'écouter, personne ne veut t'écouter. Alors, en classe, quand tu rends un devoir, peut-être que tu envoies des appels au secours déguisés, des " j'en ai marre d'être seul !", mais personne ne les entend, personne ne les comprend. Peut-être que personne ne veut les comprendre ? Peut-être que tu es destiné à être seul. Tu es déjà connu comme tel, on t'appelle "le solitaire" parce que tu n'as jamais été vu avec quelqu'un, un ami, une copine, un copain. Les gens ne savent même pas que tu n'aimes pas les filles, parce qu'ils ne prennent pas la peine de te connaître, parce que tu ne leur laisse pas le temps pour. Tu préfères fuir avant que quelqu'un ne découvre une parcelle de toi, un bout de ta vie privée, un bout de ce qui te caractérise. Tu as beaucoup trop peur pour ça. Tu as trop peur de placer ta confiance en quelqu'un, assez de confiance pour lui révéler des choses, pour lui parler de toi, pour parler de certains secrets que tu gardes enfouis en toi depuis des années. Tu es trop fragile, même pour une amitié. Ou peut-être juste n'es-tu pas assez courageux ? Il doit y avoir de ça, aussi. Tu dois juste être trop peureux, trop lâche pour confier ce genre de choses à quelqu'un. Tu ne veux pas prendre de risques, tu ne veux pas prendre le risque de te retrouver trahi, comme un abruti. Et pourtant n'est-ce pas le risque que chaque humain prend en approchant un autre être humain ? Chaque personne qui choisit de placer sa confiance en quelqu'un risque d'être blessé, d'être déçu, ou pire encore. Et pourtant, ça ne fait peur qu'à toi. Qui n'a pas d'ami, aujourd'hui ? Tout le monde a des fréquentations plus ou moins diverses, mais on place tous notre confiance en quelqu'un. C'est humain, tu le sais très bien, et tu commences à avoir confiance en lui. Ca te fait peur, parce que tu sais que lui plus qu'un autre est susceptible de tout briser, de tout envoyer par terre, mais tu ne peux pas t'en empêcher, tu ne peux pas.
Et puis tu lui souris, tu le regardes. Il t'a écouté et tu as vu ses différentes réactions, notamment celle quand tu as parlé de tes parents. Tu es peut-être dur avec tes parents, c'est vrai, mais ce sont eux qui t'ont poussé dans le vide. Ce sont eux qui ne t'ont pas soutenu, qui ne t'ont pas épaulé, qui t'ont complètement abandonné, mis à la rue, déshérité. Tu n'allais pas être gentil avec eux, tout simplement parce que tu les détestes, parce que sans eux tu aurais peut-être pu vivre heureux. Sans eux, tu ne te serais sûrement pas drogué, tu n'aurais pas commencé à essayer toutes ces merdes, tu ne serais pas tombé là-dedans, tu n'aurais sûrement pas perdu des années de ta vie avec ça. Il y a des gens qui doivent tout à leur parents, toi, tu ne leur dois rien. Tu t'es fait tout seul, tu as réussi à te sevrer seul, à travailler seul, à économiser et à te casser seul. Tu ne dois rien à personne, et c'est peut-être dommage, parce qu'au final tu es resté seul. Tu aurais peut-être dû te trouver une fille, tu aurais peut-être dû arrêter la drogue avant, tu aurais peut-être dû leur faire plaisir, mais ça ne t'ai jamais venu à l'idée, parce que eux ne t'avaient jamais fait plaisir, ils t'avaient tout enlevé, et ne faisaient que de nourrir et te loger. Ce n'était même plus réellement des parents, mais plutôt des gens qui te prêtaient une chambre en attendant que tu t'en ailles très vite. Tu aimerais savoir ce que c'est qu'une vraie famille, vraiment. Peut-être que lui le sait ? Peut-être qu'il en a eu une avant que tout ne parte en couilles. Tu aimerais bien savoir, mais il n'avait pas l'air de vouloir en parler, alors tu préfères t'abstenir pour le moment.
Il te tire des pensées dans lesquelles tu étais plongées, en parlant de ses origines, en parlant de lui, en t'en racontant un peu plus. Alors tu l'écoutes, tu lui souris, tu es intéressé. Tu aimerais vraiment que vous puissiez vous connaître mieux, que vous puissiez discuter comme ça souvent. Malheureusement, tu sais très bien que c'est impossible et qu'une fois que vous vous direz au revoir, il recommencera tout, et ça sera fini. Tu ne seras plus rien pour lui, et ça te va très bien. Ou pas du tout, peut-être ? «  Ton accent te trahit énormément » Tu te mets à rire, de ton petit rire cristallin et adorable, parce que la petite moue qui se peint sur son visage te fait craquer, parce que tu as envie de le prendre dans tes bras, de le serrer contre toi. Mais tu te reprends, tu te ressaisis, et tu essayes d'oublier ce genre de pensées même si elles te font vraiment très envie.Tu dois éviter sa tendresse, tu dois l'éviter à tout prix. « Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à venir des campagnes... C'est tellement beau et tellement moderne, Londres... Ça fait bizarre quand on arrive d'un pays de fermiers. » Tu rigoles de nouveau, parce que vous avez un point commun, parce que c'est un des seuls que vous avez bien pu vous découvrir? Lui aussi vient d'une région de bouseux ? Bien, alors il devrait comprendre ce que c'est que la fermeture d'esprit. Il devrait comprendre quand tu lui raconteras, si tu lui racontes un jour, ce qui t'es arrivé, pourquoi tu t'es retrouvé dans la merde. Et ça te met un peu plus en confiance, et tu ne peux pas t'empêcher de l'écouter un peu plus attentivement. Tu fais une petite moue après qu'il ait fini de parler, parce que c'est un peu triste comme histoire, parce que décidément tu te dis qu'il en a chié. Tu savais que sa vie n'avait pas dû être très facile, mais tu ne connaissais pas les détails, et ce genre de choses te font de la peine. Toi non plus, quand tu es arrivé, tu n'étais pas dans une bonne situation. Heureusement que tu as trouvé un travail et de quoi te loger pour pas très cher, dans un 10m carré de la périphérie de Londres. Ainsi tu as pu économiser, économiser, prendre le temps de remplir des dossiers pour les différentes bourses auxquelles tu avais droit en étant émancipé, et tu as pu te refaire, démarrer une nouvelle vie loin de tes problèmes. Malheureusement, beaucoup n'ont pas cette chance, et tu en es conscient.
Il te taquine, tu le sais, et pourtant ça te fait tiquer. Tu te mets à rougir, très légèrement, et tu rentres un peu plus tes mains dans les manches de ton pull, comme si ça allait te protéger de sa chaleur, de sa tendresse. Tu sais qu'il te fait beaucoup trop d'effet, tu sais que d'habitude tu ne rougis pas, quel que soit le propos. Il est le seul à avoir réussi l'exploit, depuis des années, et tu te sens faible. Tu te sens faible face à lui parce que tu sais qu'il a détruit tes barrières, et ça te fait vraiment vraiment peur. Alors, tu préfères baisser les yeux et finir ton muffin, tranquillement, le regardant faire. Il rigole mais a la bouche pleine, tu hausses un sourcil. Qu'est-ce qu'il y avait de drôle dans ta phrase ? Tu ne sais pas, tu ne comprends pas, tu n'essayes pas de comprendre. Tu l'écoutes simplement, et puis le dégoût passe encore dans tes yeux lorsqu'il prononce le mot "drogues". Ce n'est pas du dégoût pour lui, ou du moins pas totalement, mais pour toi, pour le mot, pour tout ce qu'il fait résonner dans ta tête. Tu le hais, ce mot, tu le détestes, et tu aurais aimé qu'il ne l'évoque pas. Tu aurais aimé qu'il se taise, parce que jusque-là, tout était parfait. Un un peu trop parfait pour que ce soit vrai. «  Hm... Ouais, je vois. C'est vrai que c'est assez chiant, de voir les mêmes personnes tous les jours, de dire les mêmes choses, de répéter les mêmes gestes... Mais en même temps, un boulot fixe c'est bien quand on veut être stable. » Tu hausses les épaules avec un léger sourire, évitant consciencieusement le sujet de la drogue, évitant d'en parler parce qu'aujourd'hui, il n'a rien prit. Aujourd'hui, tu fais comme si ça n'existait pas, comme si la vie était belle, comme s'il était sobre tout le temps. Tu préfères voir la chose comme ça, parce qu'il te fait trop d'effet, parce qu'il te charme beaucoup trop et que tu ne peux pas endiguer l'épidémie qui commence à te bouffer l'esprit et à te retourner l'estomac. Tu poses tes mains sur la table, tout simplement parce que tu n'as nulle part ailleurs ou les mettre et que de poser ses coudes sur la table, ce n'est pas poli. Ou plutôt, ça fait très enfant, et même si ça le rend adorable, tu ne veux pas faire pareil. Tu ne veux pas qu'il te trouve adorable. Tu aimerais qu'il t'oublie autant que toi tu veux l'oublier. «  Ah ? Pas moi... Ça ne me manque pas, là-bas... Ici au moins, on s'en fiche de savoir que j'aime l'art, les garçons, ou les deux. On me laisse faire, je sais que je risque pas de me faire tabasser parce qu'on m'a vu avec un garçon. Ça fait vraiment du bien, tu sais ? On relâche un peu la pression. » Tu lui fais un léger sourire, et puis il se met à s'intéresser à toi, alors tu regardes de nouveau ses beaux yeux bleus, et le morceau de cookie qu'il te propose. Tu rosis encore un peu, parce qu'il est trop gentil, parce qu'il est adorable, parce qu'il te fait craquer. Tu ne sais pas comment tu pourrais refuser alors tu le prends le morceau de gâteau, tu murmures un léger « Merci.. » et puis tu écoutes ses questions, tu essayes d'y répondre sans faire l'idiot.
«  C'est pas grave, tu peux en poser, ça me dérange pas. » Tu lui fais un tendre sourire, un sourire rassurant, un sourire qui lui dit que tu veux le connaître sans vraiment que tu ne t'en rendes compte. «  Bah... C'était vraiment les seules choses qui m'intéressaient et dans lesquelles je me voyais, donc je me suis lancé là-dedans sans vraiment y penser. Et en fait, plus j'étudiais, et plus je me disais qu'il fallait que je choisisse une voie, parce que tout ça c'était beaucoup trop vaste... J'aimerais... je sais pas trop. J'aimerais vivre de ce que je fais, évidemment, mais à moins de se faire repérer par quelqu'un de très haut placé dans le domaine c'est pas vraiment possible, alors... Je sais pas, j'aimerais faire de l'animation je pense. Parce que ça permet à la fois de travailler sur un support papier et un support numérique, et je ne veux abandonner ni l'un ni l'autre. Il y des formations très intéressantes pour ce genre de métiers, alors je pense que je vais m'orienter vers ce genre de voie » Tu lui souris de nouveau, tu oses le regarder dans les yeux, et tu croques un peu du cookie, sans détourner le regard. La question qu'il te pose te dérange, parce que non, ton projet n'avance pas. Il a foutu le bordel dans ta tête, et tu n'arrives pas à le peindre comme tu veux, tu n'arrives pas à vouloir le peindre. Il est trop présent dans ton esprit, il donne de grands coups dans tes idées, il te dérange. Alors, tu secoues la tête, et tu hausses les épaules. «  C'est marrant que tu demandes ça, parce que justement j'avance pas du tout. » Tu rigoles légèrement, et tu hausses les épaules en le regardant, un petit sourire accroché aux lèvres. «  Je sais pas si je vais pas abandonner et prendre autre chose, parce que tu me donnes beaucoup trop de fil à retordre. Comment.. Comment tu fais pour donner ce genre d'impressions ? Enfin je veux dire, comment tu peux être aussi contradictoire ? Parce que j'arrive pas à retrouver l'étincelle de la décadence dans tes yeux, et pourtant le dernière fois elle suintait par tous les pores de ta peau. » Tu fais une petite moue et tu le regardes, un peu gêné, un peu mal à l'aise, un peu tout ça à la fois. « Je pensais avoir trouvé le sujet parfait, rendre un excellent devoir et avoir une bonne note, mais en fait je n'ai toujours rien réussi à faire et je dois rendre mon travail mardi prochain. Je suis pas dans la merde. » Tu rigoles légèrement et tu hausses les épaules, finissant le morceau de cookie qu'il t'a donné, avant d'essuyer délicatement tes mains sur une des serviettes qui vous ont été données avec la commande. Tu sais qu'il te regarde, tu sens son regard sur toi, alors tu fais mine de jouer avec une miette pour ne pas avoir à le regarder encore, parce que tu ne veux pas te laisser prendre au piège de ses yeux alors que tu parles. «  Désolé, je parle sûrement trop. N'hésite pas à me le dire, si tu t'ennuie... Les gens ne le disent jamais, et je m'emporte, et... Ça devient embarrassant. » Tu hausses les épaules et tu fais une petite moue, avant de relever les yeux vers lui.
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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 19:10 par Invité
This time please someone come and rescue me  'cause you on my mind it's got me losing it.  Tumblr_inline_n15qq3Df4R1qe5l8y

Tu l'as vu. Tu l'as vu le dégoût. Tu l'as vu passer dans ses yeux mais tu ne pouvais pas nier la réalité et sans aucune raison, tu n'avais tout simplement pas envie de lui mentir. Tu n'avais pas envie. Tu voulais qu'il sache, qu'il se rende compte que c'est une partie de toi. Peut-être qu'au fond, tu voulais juste le lui rappeler, tu voulais juste lui faire comprendre que jamais ça ne changera, que tu n'y arriveras pas. Pas maintenant. Peut-être que tu voulais juste casser cette image que tu lui donnes, ou peut-être que tu voulais juste arrêter de lui mentir. T'es un camé, pire qu'il ne le croit, pire que tout. Il ne peut pas comprendre, personne ne peut comprendre. Tu devrais être mort, maintenant. T'as l'âme en charpie, t'as l'âme qui s'est fait la malle depuis longtemps mais il s'en foutent tous, tu devrais tout simplement agoniser. Tu devrais être sur le sol à demander pardon, à te rouler en boule, tu devrais être sur le sol à te tordre, à hurler ta mort. Mais non, tu es là, tu vis. Tu vis et tu ne veux que personne l'oublie. Même pas toi. Même pas lui. En vérité, tu ne sais pas pourquoi tu as parlé de drogues. Tu sais qu'il les déteste, tu sais qu'il te déteste pour ça. Peut-être que tu voulais noyer ses illusions, peut-être que tu voulais tout simplement qu'il comprenne. C'est toi ça, la drogue, les conneries. Il ne faut pas l'oublier. Tu voulais lui rappeler que s'il veut parler de toi, il va falloir parler de ça. Parce que tu en as besoin, d'en parler, parce que c'est ta vie. T'es perdu dedans, t'es noyé, t'es presque mort en fait. Si on regarde bien, tu pourrais t'écrouler sur le sol maintenant. Peut-être que tu es en vie simplement parce que tu n'y penses pas, peut-être qu'en rentrant chez toi, ton cœur va lâcher, ton corps comprendra pas, ou peut-être que tu auras tout simplement envie de mourir ? Tu n'en sais rien, tu es si instable, tu as tellement de problèmes. Ca se manifeste même quand tu ne prends rien, un simple souvenir triste et t'as le cœur en vrac, les idées qui jartent. T'as pas envie d'en parler, t'as pas envie parce que tu ne veux pas voir ses yeux comme ça, tu veux simplement les voir briller, tu veux encore cette tendresse, cet amusement. Tu veux qu'il te regarde comme il regarde les autres. Ou non, peut-être pas justement. Tu veux qu'il te regarde autrement, tu veux qu'il te regarde comme si tu étais le seul sur Terre. Le seul pour lui, le seul qui existe. Tu sais que ce n'est pas possible, oh oui tu rêves encore trop. Toujours. C'est ce qu'on te reprochait le plus, quand tu étais petit, de rêver et tu sais que ce n'est pas bon, tu sais que quand tu vas retomber ça va faire mal. Il te déteste, tu devrais le savoir non ? Il te détestera dans quelques heures quand tu sentiras ton corps demander, réclamer, quand tu sentiras ton corps te tuer à petit feu pour avoir ce dont il a besoin. Tu penseras à lui, à son visage, au sourire que tu as vu se dessiner aujourd'hui sur son visage et tu sais qu'il te détestera. Ils te détestent tous. Ils finissent tous par te haïr, alors à quoi bon ? A quoi bon faire des efforts, à quoi bon changer, à quoi bon essayer d'être quelqu'un d'autre ? Tes efforts n'ont jamais payé, c'est comme s'ils ne paieront jamais. Alors, tu t'en fiches. Tu t'en fiches bien de ce qu'il va pouvoir penser, tu t'en fiches bien de cette lueur de dégoût dans ses yeux, il doit savoir qui tu es. C'est ce qu'il veut, non ? « C'est bien quand on veut s'installer dans une routine et se laisser vivre... » Maugréas-tu, une petite moue sur le visage avant d'écouter sa légère réponse. Il n'a pas tort. Tu hausses les épaules. C'est vrai, c'est vrai. Mais il n'y a pas tellement ça, chez toi. Ils s'en foutent un peu de ce que tu fais de ton cul, de ta tête, ils se foutent un peu de ce que tu fais tant que tu t'en sors, tant que tu crèves. Il s s'en foutent parce que de toute manière, ils ne sont pas mieux. Ils sont tous bêtes, tous paumés. Ils t'ont tous déçu, tu n'as jamais su les aimer. Il n'y a qu'à voir, personne ne s'en sort. Il n'y a qu'à voir la jeunesse, il n'y a qu'à les voir là, à vendre de la beuh, à se faire des sous parce qu'ils ont pas le choix. Mais à ce qu'il paraît, ça a toujours été comme ça, tout le monde connait ça. C'est « normal ». C'est ce qu'ils disent, c'est pas ce que tu penses. Ca ne devrait pas l'être. Ca ne devrait pas être normal, ça n'aurait jamais dû l'être. On devrait vous aider au lieu de fous enfoncer, on devrait faire de vous des rois, des petits génies, chercher à vous sortir la tête de l'eau au lieu de vous couler. Mais non. Ils s'en foutent. Et toi,t 'es le genre de gosse à couler. T'es le genre de gosse qui veut échapper de la réalité, qui veut fuir les conneries et qui finit par se heurter à un mur. Un mur que tu ne connaissais pas, que tu n'avais jamais vu. Un mur apparu comme ça, un mur sur lequel « réalité » est écrit en gros, en gras, en capital.

Son sourire te fait aussi sourire. Il est beau, quand il sourit. Il n'a pas besoin de ça, mais ça le rend encore plus beau. Tellement beau. Merde. Tu ne devrais pas penser ça, tu le sais. Bordel, tu le sais. Parce que c'est con, parce que ça ne sert à rien, parce que tu vas te décevoir, le décevoir, parce qu'il ne veut pas le savoir. Tu aimerais lui dire, pourtant. Juste ça. Sans rien de plus. Juste qu'il est beau, agréable à regarder. Sans arrières pensées, sans même dire que tu le veux dans ton lit. Bien sûr que tu es attiré par son corps, tout le monde doit l'être. Ce n'est pas possible autrement. Mais c'est pas ce à quoi tu penses, pas maintenant. Tu aimes simplement regarder son visage, tu aimes simplement observer son sourire. Il est beau, l'idiot. Trop beau. Trop pour toi, en tout cas. Tu sais que tu ne l'auras jamais. Il est comme une étoile, beau à observer mais impossible à décrocher. Mais tu aimes le voir sourire. Tu voudrais le faire sourire beaucoup plus, le voir beaucoup plus. Mais est-ce que lui voudra bien te voir encore, est-ce qu'il acceptera de te sourire à nouveau ? Tu sais ô combien tu es bête, tu sais ô combien tu peux être un idiot, un imbécile, ô combien tu peux tout détruire en quelques secondes. Tu ne veux pas le détruire lui, détruire ce que tu essayes de construire. Mais qu'est-ce que tu essayes de construire en fait ? Tu ne le connais pas, il ne te connait pas. Vous êtes deux putains d'étrangers, alors quoi ? Tu veux faire quoi ? Tu devrais peut-être redescendre de ton petit nuage. Arrêter de rêver, de faire le gosse. Regarde-le, lui. Regarde-le avec ses projets plein la tête, avec son envie de futur. Tu l'admires. Réellement, tu l'admires. Tu voudrais être Tu aimerais donner l'image qui donne. Il peut être fier de lui, tu es fier de lui. Sans même le connaître, sans même savoir ce qu'il est, tu es fier de lui. Quand il t'explique, tu écoutes en grignotant, tu hoches de la tête doucement et tu dis oui, oui je comprends, oui je vois, oui c'est bien. Oui, il a des putains d'idées. Tu le regardes et tu souris. « Wah.. putain. » Que tu souffles, peut-être plus pour toi que pour lui, juste pour te donner une claque. C'est ce qu'il fait chaque fois qu'il ouvre la bouche, il te donne une putain de claque. Il te fait prendre conscience de ce que tu es, de ce que tu fais ; rien, absolument rien. Il te fait prendre conscience que ta vie est foutue, que tu t'es foutu en l'air, que tu ne peux plus rien pour ton esprit handicapé. C'est ce qu'on dit, c'est ce que tu te dis, c'est ce que tu comprends dans ses mots. Peut-être qu'il ne le pense pas, tu ne sais pas en fait, mais tu es certain qu'au fond, il doit le penser, et s'il ne le fait pas, il devrait. Il devrait penser que tu n'es plus rien, que tu ne vaux plus rien. Il devrait penser que tu n'as plus d'avenir, plus de chemin tracé sous tes pieds ; c'est toi qui le trace, c'est toi qui le construit et si un jour il y a un problème, tu sais que ta route sera barrée. Tu sais que ce sera terminé. Tu relèves un sourcil quand il te dit qu'il n'avance pas du tout. « Du tout, du tout ? » Tu rigoles un peu, mais ce n'est pas marrant. Tu ne comprends pas comment est-ce qu'il peut bloquer, comment est-ce qu'il ne peut pas avoir d'idées alors qu'il était si déterminé l'autre soir, alors qu'il était si en colère contre toi. Pourquoi est-ce qu'il ne garde pas cette image de ton être dans ton esprit ? Tout serait tellement plus simple. Il n'a qu'à oublier aujourd'hui, oublier ton nom, oublier ta vie. Il n'a qu'à oublier tout ce qu'il sait et simplement se rappeler ton image ce soir-là, ton corps contre les autres, suintant de sueurs, de vices, d'excès. Il n'a qu'à se souvenir de tes yeux prêts à exploser, de ton corps bouillonnant, de tes mots provocants. C'est tout ce qu'il doit savoir, tout. C'est tout ce dont il doit se rappeler. Alors ça te perturbe un peu, tout ce qu'il te dit. Ca te fait réfléchir, t'as un peu le regard qui se perd, t'as un peu l'esprit qui se tire. Il réfléchit, juste un peu. Tu ne comprends pas ce qu'il veut dire, par impression. Tu ne comprends pas ce qu'il veut dire par contradiction. Tu ne comprends pas, parce que tu es toi. Simplement toi. Parce que rien n'a changé, il ne t'a juste pas connu au bon moment, il n'a juste pas su te regarder comme il le devait, tu n'as simplement pas su lui montrer qui tu étais réellement. Maintenant oui. Tu es comme à nu devant lui. C'est peut-être pour ça qu'il ne comprend pas, que tu ne comprends pas. Là doit être le problème. Vous ne vous comprenez pas. Comment voulez vous que ça marche ? T'as le regard qui se repose sur lui. Tu le fixes, parce qu'il a l'air gêné, parce qu'il a l'air adorable, parce qu'il est tout simplement adorable. Tu le regardes, parce que tu as tout à coup envie de le prendre dans tes bras. Encore. Tu as encore cette envie qui te tiraille. Et il s'excuse. Il est encore plus mignon quand il s'excuse, encore plus adorable quand il fait cette petite tête, quand il a l'air de bouder. Il est encore plus adorable quand il lève ses yeux vers toi. Tu plonges ton regard dans le sien, parce que tu ne sais pas faire autrement que de te noyer dans cet océan de sentiments. Ils sont beaucoup trop expressifs ses yeux, beaucoup trop beaux. Ce devrait être interdit. Alors, doucement, tu hausses les épaules. Un simple geste comme ça. « Tu peux parler, tu peux y aller. Ca m'intéresse, vraiment. C'est intéressant. » Tu souris, un peu, puis tu baisses la tête quelques instants avant de le regarder de nouveau dans les yeux. « Je suis désolé. » Souffles-tu. Désolé d'avoir été con, désolé de devoir te faire changer de devoir, désolé d'être qui je suis. « Mais je sais pas vraiment. Je crois comprendre ce que tu veux dire, mais je sais pas. Comment tu fais toi, Nath, pour avoir les yeux tueurs et en suite les faire briller comme ça ? Tu ne sais pas non plus, hein ? Moi c'est pareil. Il y a des jours ou je peux faire sans, y a des jours où ça va. Aujourd'hui ça va. Regarde, j'suis devant toi, j'ai rien pris, je suis normal. Après tout, sois franc. Est-ce que tu te serai assis ici avec moi si j'étais arrivé défoncé comme l'autre soir ? J'suis pas sûr. Et j'avais simplement pas envie que tu m'évites, ou que tu refuses. C'est bête, mais je me sentais mal. Juste mal. Par rapport à cette image que je t'ai donné de moi, des autres. Crois pas que je m'en fous, parce que c'est pas le cas. Puis j'ai envie de te dire, t'avais plutôt l'air intéressant, voire carrément. En dehors de ton corps j'veux dire. T'avais juste l'air... Ouais, je sais pas. J'avais envie d'en savoir plus. Sur ton travail. Sur ce que tu fais. J'avais envie de comprendre ce que tu voulais peindre, de voir avec tes yeux ce qui te dérange autant chez moi. Et je le sais, au fond ce qui te dérange, c'est ce qui dérange tout le monde. Et c'est ce que tu aimerais voir. J'suis désolé, d'pas être qu'un junkie... J'suis désolé d'être humain. » Que tu dis. Mais c'est pas méchant, ce n'est pas brutal. Rien de tout ça, non. C'est doux, c'est simplement dit, presque soufflé pour qu'il soit le seul à l'entendre pour qu'il soit le seul à savoir ce que tu penses. Ca n'a pas vraiment de sens ce que tu as dit, peut-être pour lui, pour toi ça veut dire beaucoup. Au final, tu te livres peut-être un peu trop, peut-être que tu lui montres trop ton cœur, peut-être qu'il te l'arrachera, peut-être qu'il le réparera. Tu ne sais pas, mais t'as juste besoin de parler, de lui dire. D'essayer de lui faire comprendre. Quoi ? Tout. Tout ce que tu penses, tout ce que tu dis. « Mais si ça peut t'aider, j'peux prendre la pose en venant défoncer chez toi, je te promets que je serai juste là à dormir sur le canapé ! D'ailleurs, il est plutôt confortable, ton canapé. » Tu rigoles, un peu, beaucoup, simplement encore,doucement, tu rigoles. Tu essayes de détendre l'atmosphère, tu essayes parce que tu n'aimes pas ce que tu as dis, parce que tu n'aimes pas qu'il sache ce que tu penses, ce qu'il y a dans ta tête. T'aimes pas qu'il sache tout ça, et t'aime pas trop parler. Tu te frapperais, si tu pouvais, mais il devait tout simplement savoir. Savoir que tu es un enfant, savoir que tu es perdu, savoir que tu veux vivre, savoir qu'en fait, t'as envie de t'en sortir autant que de couler, que t'es complètement paumé, que tu veux simplement ressentir des choses, que rien ne s'explique. Tu ne sais rien expliquer. Tu es trop idiot pour ça.

« Je veux dire Nath', ton sujet est super intéressant. La décadence humaine c'est quelque chose que tout le monde voit en ce moment, c'est quelque chose d'actualité. Tu l'as ton sujet, tu tiens le bon ! Mais ce n'est peut-être pas moi, le model qu'il fallait. Sérieusement, regarde moi deux secondes. Dans deux jours je serai encore par terre à me dire qu'il faudrait mieux que je crève parce que j'suis bon à rien si ce n'est viser mes veines ! J'ai rien de quelqu'un de décadent, j'suis plutôt quelqu'un qui fait pitié, j'suis plutôt... T'avais de la peine pour moi, non ? Je l'ai vu, ce soir, dans tes yeux. La haine, le dégoût, la pitié. C'est ça, un peu, c'est tout ce que je suis aux yeux des autres, aux yeux du monde, à tes yeux aussi. Mais ça me va, c'est comme ça que je me vois aussi. T'as qu'à simplement te souvenir de ce soir là, je suis sûr que tu feras ressortir tout ça. T'arriveras à peindre quelque chose, t'as l'air vraiment doué... » Tu te mords la lèvre. Ta gueule Leslie. Ta gueule. Tu baisses les yeux. Et si tu arrêtais de parler, si tu arrêtais de te livrer. Mais une question se pose dans ton esprit, non peut-être plusieurs en fait. Tu soupires un peu et passes une main dans tes cheveux avant de le regarder, encore, toujours, tes yeux dans les siens. « Pourquoi cette décadence là, Nath ? J'veux dire, on choisit toujours quelque chose qu'on connait, qu'on pense maîtriser... Alors pourquoi celle-là, hm ? » Tu n'aurais pas du la poser non, tu n'aurais pas du, tu le sais, et pourtant, tu le fais. Tu le fais parce que t'aimes pas rester comme ça avec des questions dans la tête, avec des conneries qui tournent, qui virent. « Pourquoi autant de dégoût, hein ? » Oui, pourquoi ?
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Anonymous
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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 23:16 par Invité
<< So please, stay in my arms >>




Tu tombes de haut, c'est comme ça, tu le savais bien. Tu savais bien qu'il fallait évoquer la drogue à un moment ou à un autre, tu savais bien que cette chienne reviendrait te bouffer la vie alors même que tu l'avais laissée derrière toi. Elle revient par le biais d'un autre, par le biais de quelqu'un qui t'attire, quelqu'un qui te plaît, un nouveau junkie qui te plaît. C'est un piège, un gros piège, et ce n'est même pas lui qui te le tend, non, lui n'y est pour rien. C'est toi, c'est la vie qui veut que tu en crèves, c'est la dope qui n'en n'a pas fini avec toi. Tu ne sais pas pourquoi on s'acharne sur toi. Tu ne sais pas pourquoi tu entends encore parler de ce démon que tu pensais avoir laissé sur le bas-côté, avant de fuir à des dizaines de kilomètres. Tu ne savais pas que les démons pouvaient retrouver des traces, suivre des vies qu'ils avaient autrefois hantées, et parfois même les détruire pour de bon. Tu ne veux pas que ça t'arrive, tu ne veux plus jamais revoir le visage de cet affreuse chose qui t'as fait voir les parties les plus noires de toi-même. Tu ne veux plus revoir ce visage, ton visage, ce visage suintant de douleur et de manque, tout visage en sueur, ton visage décharné et détruit par la drogue. Tu ne veux plus te voir comme ça, tu ne veux plus voir tes cheveux tomber. Tu t'es trop dégoûté, tu t'es trop fait de mal, tu t'es trop fait pitié. Ta petite trousse noire pleine du matériel que tu utilisais, tu l'as jetée, tu l'as brûlée, tu l'as enterrée, et pourtant tu as toujours l'impression qu'elle est dans ta poche, parfois, ça t'arrive. Ça te dégoûte, tu aimerais pouvoir effacer ta mémoire, tu aimerais pouvoir revenir en arrière, tu aimerais pouvoir défaire cette affreuse machination qui t'a fait voir l'enfer. L'enfer, le paradis, chacun le voyait comme il le voulait. Pour ton amant de l'époque, c'était quelques grammes de pur bonheur, quelques grammes d'excitation, quelques grammes qui lui faisaient voir la vie en couleur. Il aimait te caresser lorsqu'il était défoncé, parce qu'il disait que ça lui faisait encore plus de bien que lorsqu'il ne l'était pas. Tu ne te vexais pas, tu te taisais, tu savais très bien ce qu'il voulait dire, mais malgré les trips que le dope te faisait faire, tu n'as jamais pu la considérer autrement que comme un gros enfer, un gros merdier dont tu devais te tirer au plus vite. Et pourtant, tu as mit des années avant de réagir, des années avant de casser tes seringues, des années avant de lâcher la poudre, avant de lâcher les cachets, avant de tout lâcher. C'était un enfer, ton enfer, celui dans lequel tu t'enfermais, mais tu t'y complaisais parce qu'après tout c'était peut-être la situation la plus confortable de toute ton existence. Tu n'exagères pas, non, c'était bel et bien la seule chose qui te rendais heureux. Même lui ne te rendait pas heureux, mais il ne savait pas comment faire. Il t'aimait mais ne savait pas t'aimer, il ne savait pas t'aimer plus qu'il aimait la dope. Tu le savais bien, ce n'était pas de sa faute, son addiction avait prit le pas sur tout le reste, alors tu compensais, tu l'aimais encore plus, et lui avait l'air heureux, il avait l'air content. Se détruire avec toi à ses côtés avait l'air de lui plaire, il avait l'air d'apprécier l'idée de te savoir dépérir avec lui. Tu ne veux plus jamais revivre ça, tu ne veux plus. Tu as été le seul à faire des efforts pour tout le monde, tu n'as jamais été véritablement aidé, tu n'as jamais été sorti de la merde. Tous les gens à qui tu as fais confiance étaient des enfoirés, des traîtres, ou des junkies, et tu ne veux plus voir personne, tu ne veux plus avoir confiance en personne. Le danger qu'il représente te met mal, te fait du mal alors même que vous n'êtes encore que des inconnus, parce que tu sais très bien que tu retomberais dans le panneau, qu'une fois charmé tu fais tout pour faire remonter la personne, pour l'aimer, pour la chérir comme elle ne sait pas le faire. Tu t'y attaches, tu t'y enchaînes, mais au final elles deviennent de lourdes pierres et te font couler avec elles sans que tu ne puisses rien faire. Tu as déjà usé d'un outil pour couper la chaîne, maintenant tu n'as plus rien, tu ne veux plus être malheureux, tu ne veux plus que ce que tu n'as jamais pu avoir dans ta vie.

Tu rigoles légèrement lorsqu'il grogne parce que c'est amusant, parce qu'il a l'air d'un vieux con qui râle après tout et n'importe quoi. En réalité, ce n'est pas marrant pour lui, mais tu ne peux pas t'en empêcher, après tout, ça ne fait pas de mal.   «  Tu crois vraiment, à voir mon appartement, que je peux entrer dans quelque routine que ce soit ? » C'est une question rhétorique, il n'a pas besoin d'y répondre , tu veux simplement lui montrer qu'il a tort et que toi non plus, tu n'aimes pas la génération « métro, boulot, dodo ». Tu veux lui montrer que toi, tu fais trop de choses différentes pour avoir une routine, tu crées trop pour que ton cerveau ne déclenche des gestes automatiques et mécaniques, tu penses trop pour que quelque chose que tu as crée une première fois ne le soit une deuxième fois. Il faut toujours que tu améliores, que tu peaufines, que tu corriges, que tu effaces, que tu déchires, que tu jettes. Tu ne peux pas t'en empêcher, c'est comme ça, tu n'es pas fait pour la vie en entreprise, tu n'es pas fait pour être un employé de bureau, tu n'es pas fait pour te laisser vivre. Tu ne peux pas te laisser vivre, tout simplement parce que ton cerveau ne te laisse jamais seul, jamais tranquille. Il faut toujours que tu griffonnes, ou que tu en rêves la nuit. Même si en ce moment tes pensées sont perturbées par lui, par ses beaux yeux, par son visage et son sourire qui t'empêchent de créer. En fait, il est la seule situation qui t'aie bloqué dans un travail depuis que tu es arrivé à Londres. D'habitude, les sujets ne te posent jamais problème, parce que tu sais toujours quoi faire, et là, toute ton inspiration s'est massivement enfuie dans les airs, s'est échappée hors de ta tête pour prendre l'air. Et c'est lui qui te fait cet effet-là, c'est lui qui, une fois de plus, met le bordel dans ta vie, dans ta tête. Tu ne sais plus trop quoi penser de la situation maintenant qu'il est en face de toi, tu ne sais plus trop quoi faire, tu ne sais plus rien. Tu sais juste qu'il ne doit même pas être conscient de toutes les choses qu’il fait naître en toi, de toutes les choses qu'il te donne envie de faire, de défaire, de construire, d'exploser. C'est lui que tu aurais envie d'exploser, lui et son beau visage, lui et son sourire adorable, lui et son océan de flammes diverses qui font rosir tes joues. Tu aurais envie de faire disparaître ce sourire comme tu as envie d'en créer d'autres, tu as envie de détourner ce regard autant que tu le veux sur toi, tu as envie qu'il te voie autant que tu veux qu'il t'oublie. Tu aimerais tellement arrêter les contradictions, mais tu ne peux pas, parce qu'il est une contradiction, il ne fait naître que ça en toi. Tu ne le comprends pas, tu ne veux peut-être pas le comprendre, tout ce que tu sais c'est qu'il ne sait pas ce que tu penses et que tu ne veux pas qu'il sache. Tu ne veux pas qu'il découvre, alors qu'il doit déjà savoir qu'il ne t'est pas indifférent. Ça se voit bien, quand tu le regardes, ça se voit bien dans tes gestes, mais tu combats tellement cette pensée qu'au final, tu ne sais pas s'il a compris ou s'il se pose les mêmes questions que toi. Peut-être aimerait-il te comprendre aussi, peut-être aimerait-il  savoir ce que tu as dans la tête, au final.
Son exclamation te fait relever la tête. Tu hausses les épaules, tu souris légèrement, tu rosis.   «  C'est pas grand-chose, y'a pas de quoi être impressionné... Y'a tellement de gens qui font bien mieux et qui parviennent à vivre de leur art, qui parviennent à séduire les acheteurs et leur vendre assez bien leur talent pour gagner leur vie. Je n'en n'ai pas assez, je ne me ferai jamais remarquer par personne, alors ça me fait un peu de peine, mais j'aime aussi l'idée de rester dans l'ombre et de simplement dessiner et mettre en forme des personnages, des paysages, des formes, des couleurs... » Tu hausses à nouveau les épaules et un sourire doux vient éclairer ses lèvres alors que ton regard brille, parce que tu parles de ce que tu aimes, parce que tu n'as pas beaucoup l'occasion de le faire, parce qu'il est la seule personne qui s'intéresse à toi et à ce que tu aimes, pour une fois. Tu ne sais pas pourquoi il est impressionné, ça te paraît banal, mais tu te dis qu'au final, c'est parce que lui n'a pas d'avenir, ou ne pense pas en avoir. Tu sais très bien que si c'est ce qu'il pense, c'est parce qu'il ne voit pas au delà de la dope, au delà de ce qu'il prend. Il vit au jour le jour, il se fiche du futur,n il n'a pas de projet, il ne veut pas en avoir, il veut mourir. Tu te l'étais déjà dit, mais ça te fait mal d'y penser, ça te fait mal de te dire qu'il ne veut pas vivre ? La vie est une expérience qu'il faut continuer quoi que l'on endure, mais lui souffre trop, lui n'a personne pour le sortir de ce merdier. Il te rappelle trop ton ancienne vie, il te rappelle trop ta situation précédente, il te rappelle trop ton enfer à toi, alors qu'il a toutes ces années de plus que toi. C'est lui qui devrait avoir tout vécu, tout vu, tout expérimenté. C'est toi qui devait être dans la merde, en train de chercher de l'aide, en train de te débattre pour ta vie, en train de te couler pour crever. Tu ne sais pas pourquoi les rôles sont ainsi inversés, mais ça ne te plaît pas, parce que tu ne sais pas aider les autres, parce que tu n'aimes pas être rejeté, parce que tu as peur d'être inutile et de ne rien faire de bien. Tu as tout simplement peur de tout ce que tu pourrais faire ou ne pas faire, de tout ce que dont tu n'es pas capable. Tu n'es pas capable de sauver quelqu'un, tu t'es à peine sauvé toi-même. Tu n'es pas capable de sortir quelqu'un de l'enfer, le tien est en train de te rattraper.

  «  Non, rien ne vient. Je n'arrive pas à te dessiner, je n'arrive à rien. » Souffles-tu avec un léger rire, qui pourtant est complètement dénué de joie. Tu t'es mis dans la merde tout seul à cause de ce devoir. Si le professeur ne vous l'avait pas donné, si tu n'avais pas été complètement con et naïf, si tu n'avais pas fait l'idiot, alors tu n'en serais pas là. Tu l'aurais peut-être évité, il ne t'aurais pas dragué, tes pensées ne t'auraient pas perturbé. Et pourtant tu sais très bien que tu n'as pas envie de retourner en arrière, parce que tu sais que tu peux apprendre de lui, qu'il peut apprendre de toi, que vous avez des choses à vous dire. Pas maintenant, pas tout de suite, mais ça viendra, au fur et à mesure. Tu sais que tu ne pourras pas te passer de le revoir, et pourtant tu n'en n'as pas envie. Ou plutôt, ta raison n'est pas d'accord, ton petit Cricket intérieur te dit que c'est mal, qu'il ne faut pas, que c'est malsain, que tu risques trop. Mais tu ne peux pas l'écouter, ce petit Cricket, tu ne veux pas l'écouter, même si tu as essayé de te persuader que tu ne voulais pas le revoir. Ce n'est pas possible, ce n'est pas quelque chose contre laquelle tu peux lutter. Ses yeux te captivent bien trop, sa vision occupe trop te pensées pour que tu puisses faire ne serait-ce qu'un pas en arrière maintenant, il est trop tard pour reculer.
Son excuse te fait tiquer, parce que tu ne sais pas d'où elle vient, ni pourquoi elle est là. Il a l'air perturbé, il a l'air de vouloir réfléchir, il a l'air de ne pas trop savoir où il en est. Est-ce qu'il a su un jour ? Tu ne sais pas, tu ne penses pas, alors tu l'écoutes, simplement, tu le regardes, tu es attentif, tu lui donne cette attention qu'il recherche, sans vraiment le vouloir. Ses mots te font du mal, parce que tu sais exactement ce qu'il ressent. Ça te donnerait presque envie de le consoler, en fait, tu en as vraiment envie, mais ça ne se fait pas, et de toute manière il ne doit pas vouloir que tu le consoles, ne serait-ce qu'un peu. Tu rosis, aussi, parce que ses paroles sont pleine de compliments pour toi alors que ses mots sont tristes, ses mots pèsent lourds dans la discussion. Tu ne sais pas quoi répondre à ça, alors tu hésites, tu te tais, tu réfléchis, puis tu le regardes à nouveau, l'air désolé. Tu sais que tu t'es trompé, tu sais que tu as été méprisant et méchant, tu sais très bien ce qu'il est, et ce qu'il cherche à être, puisque tu as été le même, tu as ressenti les mêmes choses, tu as fait les mêmes conneries.

«  … Tu te méprends. Je... J'ai été bête, c'est vrai, j'ai … Je t'ai mal jugé, mais pas pour les raisons que tu penses avoir trouvées. J'ai été idiot, j'ai voulu... J'ai voulu t'ignorer et faire comme si tu n'étais rien, comme si tu n'avais déjà plus d'âme... Je pensais trouver en toi quelqu'un de destructeur, quelqu'un d'idiot, quelqu'un qui ne sait pas où il va, qui s'en fiche, et qui pense que la vie vaut la peine d'être vécu, parce qu'on en a qu'une, parce qu'on doit en profiter. L'image que tu m'as donnée, additionnée à mon jugement, m'a donné... Un mépris que je n'aurais pas dû avoir. C'est moi qui suis désolé. » Souffles-tu simplement, tout doucement, ayant baissé les yeux au milieu de ta tirade. Il mérite des excuses, comme toi tu as eu les siennes, il mérite les tiennes. Il mérite que tu lui demandes pardon, il mérité d'être élevé à nouveau au rang d'être humain, et non pas en déchet de la société. En réalité, ça fait quelques heures qu'il n'est déjà plus un déchet pour toi, peut-être même quelques jours, mais il ne le sait pas ça, il ne le sait pas et a besoin de le savoir. Alors tu le lui dis, tu essayes de lui expliquer que vous êtes effectivement partis sur de mauvaises bases, et que tu n'es pas si fermé à la discussion que tu en avais l'air au départ. Et puis tu rigoles légèrement à ses paroles, parce qu'elles sont débiles, parce qu'il essaye de détendre l'atmosphère qui s'est considérablement alourdie depuis quelques minutes. Tu hausses épaules et tu souffles un léger «  Tu es tellement intéressant quand tu ne l'es pas, je préférerais que tu viennes poser sobre. Mon devoir n'avancerait pas mais je suis sûr que j'obtiendrai un très beau résultat... » Tu es timide en disant ça, parce que quelque part tu lui dis qu'il est beau sans vraiment le vouloir, quelque part tu l'invites à ce te revoir sans vraiment que cette invitation ne soit explicite. Tu ne sais pas bien ce que tu es en train de faire, tu ne sais pas bien ce qui te passe par la tête, mais lorsqu'il se remet à parler, le sourire qui éclairait ton visage s'évanouit, et laisse place à la neutralité, cette neutralité qui te caractérisait lorsque vous vous êtes rencontrés pour la première fois, ce morceau de masque brisé que tu revêts encore pour ne pas trop en dévoiler. Il te délivre toute sa colère à la gueule, il te blesse avec ses mots, et pourtant ils ne sont même pas réellement dirigés vers toi. A un moment, ton masque se fissure totalement, se brise, tombe, disparaît. Tu as essayé, tu as échoué, tes sourcils se froncent, tu ne sais pas trop ce qui se passe, c'est le bordel dans ton esprit. Un moment, tu hésites à poser ta main sur la sienne, parce que tu le comprends, parce que tu veux qu'il arrête de dire des choses aussi horribles, parce que tu veux qu'il arrête de se faire autant de mal. Tu le savais, qu'il se dégoûtait, qu'il voulait crever, qu'il se faisait pitié. Tu savais qu'il t'était similaire, et pourtant tu aurais aimé te tromper. Voir ton reflet dans la glace ne te plaît pas, car s'il a une apparence différente, il est bouffé par les mêmes démons, et tu détournes le regard, ta main se ravise, se pose simplement sur la table, non loin de la sienne. Tu prends un moment pour réfléchir, parce que ses questions te font mal, ces questions te donnent mal au crâne, te font revoir tout ce que tu as déjà vécu et que tu as échoué à laisser derrière toi. Tu n'es qu'un lâche.
Au bout de quelques minutes, le regard toujours sur la table, tu hausses les épaules et tu te mets enfin à parler. Tu n'es pas prêt, mais vous en avez autant besoin l'un que l'autre, alors autant y aller franchement. «  C'était pas ça, la fois dernière. C'était pas dirigé contre toi en particulier. T'es pas.. T'es pas quelqu'un de mauvais, t'es pas quelqu'un de con, t'es bien loin de toutes ces images que t'essayes de véhiculer. T'es paumé, je le sais, je le sais plus que tu ne le penses, et ça me fait mal de te voir comme ça. C'est plus que de la peine, c'est pas de la pitié... Je te connais à peine, mais je sais que t'as besoin d'être sauvé. T'as besoin de quelqu'un qui te sorte de ton merdier, t'es trop intelligent pour couler. Y'a plein de gens qui crèvent parce qu'ils le désirent, parce qu'il ont vraiment pas envie de continuer. Quelque part, si t'es là, c'est que... C'est que t'as besoin de cette aide, que tu peux encore l'avoir, même si tu le diras pas. Mais on s'en fiche que tu le dises pas, parce que souvent les mots comptent pas dans ce genre de situations. » Tu devrais te taire, ce n'est pas à toi de dire ça, ce n'est pas à toi de lui dire qu'il a besoin d'aide. De toute façon, tu sais qu'il te rejetteras, tu sais qu'il te diras qu'il n'a pas besoin d'aide, qu'il ne veut plus te voir, que tu n'es qu'un idiot, et peut-être que c'est mieux comme ça. Tu fermes les yeux un moment, parce que tu es décidé à répondre, parce qu'il mérite un semblant de réponse, même si tu ne lui diras pas tout. Pas tout de suite, pas maintenant.
«  … Tu penses que j'ai choisi ce sujet parce que je le connais bien ? C'est possible, pourquoi pas ? Peut-être que j'ai... Que j'ai eu de mauvaises fréquentations, de mauvaises expériences... Ouais, j'ai connu des junkies, avant, à Glasgow. Mon ex petit-ami était... Il était héroïnomane, cocaïnomane, il prenait tout ce qui lui passait dans la main. Alors oui, je sais ce que c'est, j'ai connu la drogue, j'ai connu ce qu'était un junkie, et... » Tu fais une pause, tu le regardes, puis une expression plus triste, plus abattue, vient prendre la place de la semi-neutralité dans laquelle tu étais. «  J'ai... J'ai pas envie d'en parler, Leslie, s'il te plaît... Me force pas. J'en ai ni la force, ni l'envie. Je suis pas venu ici pour me plaindre ce qui m'est arrivé... On s'en fiche de moi, c'est pas important de toute manière. » Une larme monte au coin de ton œil, et tu te maudis. Putain, et maintenant faut que tu chiales, en plus ? Il allait vraiment te détester. Tu effaces la goutte d'eau salée d'un revers de la manche, les sourcils foncés, et tu fixes ta tasse, avant de te radoucir légèrement. «  Désolé, Leslie. » Souffles-tu, tout doucement, la voix tendre, la voix pleine d'excuses sincères.   «  Tu viens t'excuser, tu me payes à manger, et moi je pourris l'ambiance. Je suis vraiment désolé. » D'être aussi con, d'être aussi émotif, d'être aussi influençable. Il te touche beaucoup trop, il est beaucoup trop dangereux et tu viens d'en faire une première expérience. Tu sais que ce soir, tu ne pourras pas dessiner. Tu sais que tu vas te contenter de penser, de te maudire, de pleurer, de regretter, mais tu ne feras rein d'autre. Tu ne t'exprimeras pas, ça te sera impossible.   «  Je... Enfin, si tu n'as plus envie qu'on parle, je comprendrais, tu sais.. Tout est de ma faute, c'était pas ce que je voulais... Vraiment. J'étais content à l'idée de repartir sur de nouvelles bases avec toi, malgré tout.  » Dis-tu en plongeant ton regard noisette dans le sien, en essayant de te faire pardonner du regard, en essayant de savoir s'il allait réellement te détester ou pas. Peut-être qu’une réalité, il te fait plus d'effet que ce que tu as pu admettre jusque-là, peut-être qu'en fait, ton invitation était vraiment sérieuse, peut-être que tu as vraiment envie de le revoir.
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