"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici i need a hero, i'm holding out for a hero 'til the end of  the night [Nate] 2979874845 i need a hero, i'm holding out for a hero 'til the end of  the night [Nate] 1973890357
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() message posté Jeu 4 Sep 2014 - 21:32 par Invité
Le soleil commençait à se coucher en cette belle journée du mois d'août. Mais en période touristique, et en particulier lors des jour ensoleillé, il y avait toujours du monde qui traînait dans le park, d'autant plus que le Buckingham Palace se trouvait à deux pas. Allongé sur le côté depuis deux heures dans l'herbe à moitié verte et à moitié brune, je regardais les différentes personnes passer en les inspectant en long en large et à travers et en me faisant moi même des commentaires personnels. Je ne les disais pas à voix haute, préférant laisser mon esprit bavarder seul avec lui même, c'était plus rigolo. Au moins, là je pouvais dire ce que je voulais quand je voulais sans que personne ne puisse le savoir.
Par exemple, lorsqu'une mamie aigrie raconta à quel point les jeunes de nos jours étaient impolis et tout le tralala, je ne pus m'empêcher de la traiter de tous les noms intérieurement, tout en lui faisant un grand sourire hypocrite à l'extérieur. Défouler sa haine sans que personne ne s'en aperçoive était un réel plaisir personnel et peut être mon rare côté psychopathe qui s'en ressortait. Je n'étais pas connu pour être méchant, ni quoique ce soit de ce genre. J'étais même trop gentil en général, ce qui m'avait déjà joué des tours malheureusement. Mais tant pis, la vie continuait et je n'allais pas me laisser abattre pour si peu.

J'avais dormi une grande partie de l'après midi. Je n'aimais peut être pas la chaleur, mais elle avait le talent de m'endormir et ainsi me calmer un peu. A présent, mes batteries étaient rechargées et j'allais sans doute passer une nouvelle nuit blanche.
Je regardais une petite famille passer. La petite tenait dans ses mains une glace, ce qui par conséquent me donna envie. En règle général, la première chose que je désirais faire après une bonne nuit de sommeil ou une longue sieste, c'était manger. Mon estomac se manifestait toujours à ce moment là et il m'était déjà arrivé d'être réveillé par la faim. Terribles instants, surtout quand on ne trouvait pas les moyens de s'offrir à manger. Elle ne me vit même pas, trop préoccupée à se diriger vers le Buckingham. Rien qu'à la vue, on pouvait de suite s'apercevoir qu'ils étaient des touristes, et à juger à l'accent, c'étaient des Français. Aussi parce qu'à les entendre, ils semblaient râler.

Je restai un moment dans la même position avant de décider d'en avoir marre. Je n'avais pas d'endroit particulier où aller ni de personne à aller rencontrer. Peut être qu'en marchant, j'allais trouver quelque chose à faire.
Je traversai le Hyde Park quand soudainement, une scène au loin attira mon attention. Au milieu de tous ces gens, cela passait inaperçu et pourtant, elle n'avait rien de très banale :
Trois grosses brutes faisaient face à un garçon et à voir leur comportement, ça ne semblait pas bon. J'étais encore trop loin pour les entendre et savoir ce qu'il se passait. Je tournai la tête en regardant le chemin et la sortie et me mit à hésiter. Je pouvais continuer et faire comme si de rien n'était, sortir et continuer à vivre ma vie comme je le faisais tous les jours ou bien m'approcher et savoir ce qu'il se passait. Si ça se trouvait, ça n'était rien et je me faisais peut être des films. Mais j'avais déjà été confronté à ce genre de situation et je savais ce que ça faisait.

La curiosité finit par l'emporter et je les rejoignis discrètement. Au passage, je failli me prendre la poussette d'un gosse qui se trouvait sur mon chemin mais cela n'attira pas plus l'attention que ça. Le poupin n'avait visiblement pas senti la secousse et même si la mère me lança un regard de tueur, je ne me décourageai pas pour autant. Je finis par être assez prêt, tout en faisant mine de ne pas exister. De toute façon, je n'avais rien d'autre à faire que d'espionner les gens.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Ven 5 Sep 2014 - 23:49 par Nathanael E. Keynes
On va pas se mentir, je m'attendais pas trop à ce que cette journée se termine comme ça. Même... loin de là, en fait. Je suis pourtant pas tellement du genre à chercher la merde - en tout cas pas à ce point -, même si j'ai pas vraiment la langue dans ma poche. Mais là, j'ai même pas vraiment cherché.

"Hey Keynes !"

Euh... ? Je me suis retourné, à la recherche de l'origine de l'interpellation en question. Je suis pas particulièrement parano, si bien que mon nom, je m'attends pas à ce que ce soit un secret d'état, ni l'info capitale du siècle.

"T'es le fils Keynes, n'est-ce pas ?
- Euh... C'est pourquoi ?"

J'ai pas spécialement peur des gens tant qu'ils sont pas en foule compacte autour de moi, mais là, je sens mes poils se hérisser. Pas besoin d'être extra-lucide pour sentir l'animosité du gars en face. Les mains dans les poches, l'air calme et serein, je me suis laissé approcher par le gars. Grossière erreur.

"'Tain sérieux... T'es le fils de l'ambassadeur, et tu te balades comme ça, les mains dans les poches, genre t'es comme tout le monde ?
- Bah... Ce que fait mon paternel, c'est pas trop mon problème. Je vais pas m'excuser de ce qu'il fait de sa vie non plus..."

J'avais pas vu directement qu'il était pas tout seul. Mais j'ai à peine terminé cette phrase que je vois trois silhouettes se rapprocher, dangereusement.

"C'est vrai ce qui se dit ? Qu'en plus tu bosses la nuit, avec des nanas aussi bien que des mecs ?
- Si t'attends que je te réponde que je suis une pute, tu t'es planté, mec."

Je devrais peut-être apprendre à fermer ma gueule, mais là, c'est plus fort que moi, faut admettre. Je m'en fous qu'on me descende pour le statut de mon paternel, prenez-le, même si vous voulez, j'en ai strictement rien à battre. Mais qu'on s'arrête encore de nos jours au fait que je puisse aussi aimer les mecs, ça me gonfle profondément.

"Puis tu sais, y a pas beaucoup de sociétés où y a pas un minimum de mixité, même si les gens se parlent et se touchent pas."

D'accord, je sais, je ferais vraiment mieux de fermer ma grande gueule, mais à en juger par l'emplacement des quatre mecs qui, l'air de rien, m'ont gentiment encerclé, j'ai juste aucune chance alors foutu pour foutu. Je vais me faire refaire le portrait, là, hein ? S'ils croient que ça suffira à fermer ma gueule, par contre, ils se fourrent le doigts dans l'oeil jusqu'au coude...

"Parce que c'est quoi le problème ? Vous avez peur qu'un type comme moi vous prenne de force ? Sérieusement ?"

Qu'on soit clairs, non seulement c'est ridicule en soi, mais en plus... Vous avez vu mon gabarit ? J'ai pas l'intention de forcer qui que ce soit, mais je suis franchement pas sûr que même si j'en avais eu envie - ce qui n'arrivera pas - je sois taillé pour y arriver. Un "ta gueule" a fusé de quelque part et je me suis pris un premier coup. Bon bah... voilà... C'est parti. Et on saura, donc, que non, je ne sais pas me défendre. De toute façon, je pourrais savoir me battre, j'aurais aucune envie de le faire. Qu'ils se défoulent s'ils veulent, ça changera pas ce que je suis, et encore moins leur médiocrité. Je vais juste grimacer en me regardant dans le miroir un moment... Mais s'ils attendent que je me mette à chialer dans un coin sous les coups qu'ils se mettent à quatre à me donner, ils peuvent aller se faire voir. D'ailleurs...

"C'est vrai... Un contre un, c'est trop risqué, vous avez raison de vous mettre à quatre contre une crevette, tiens..."

Un jour je fermerai ma gueule. Peut-être. Mais pas face à ce genre de débile...
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() message posté Sam 6 Sep 2014 - 13:42 par Invité
Je n'aimais pas me retrouver en situation de conflit. J'essayais de les éviter tant bien que mal mais il se trouvait que je détestais l'injustice. Certes, il y en avait beaucoup dans le monde et souvent, c'était la loi du plus fort qui primait. Mais ça n'était pas une raison pour passer à côté et fermer les yeux comme si de rien n'était. Je ne comprenais pas les gens qui agissait sans rien faire, tout comme je ne comprenais pas la méchanceté non plus. Grand mère m'avait élevé en me transferant beaucoup de sa sagesse. C'était une femme doté d'un incroyable courage et aussi gentil et généreux qu'un ange. Elle avait été autoritaire, simplement pour ne pas que je fasse de bêtises et que je sois dans le droit chemin. Si elle n'avait pas été là, je ne savais pas ce que serait ma vie. Peut être pire, peut être meilleure, mais je n'avais jamais perdu mon temps à essayer de le savoir. Lorsque j'avais appris sa mort, j'avais été effondré, vraiment. Elle qui m'avait toujours dit de ne pas pleurer, de toujours voir le bon côté des choses et que chaque problème avait sa solution, je n'avais pas pu m'empêcher de m'écrouler. Non pas uniquement parce que sans elle, j'étais dans la merde, mais surtout parce que je n'avais pas conçu le monde sans sa présence. Elle avait non pas seulement été ma grand mère, mais aussi une mère. Je n'avais jamais pu lui rendre ce que je lui redevais.

J'étais assez proche de la source de conflit et j'essayais de comprendre ce qu'il se passait. J'entendis un "Keynes" puis "ambassadeur". Lorsque je fus assez prêt, j'entendis une des brute dire à la (future?) victime qu'à ce qu'il paraitrait, il travaillait la nuit aussi bien avec des femmes que des hommes. Le garçon répondit que s'il s'attendait à ce qu'il réponde qu'il était une "pute", il se mettait le doigt dans l’œil. Je commençai petit à petit à comprendre, même si arriver en plein milieu n'aidait pas forcément.

"Parce que c'est quoi le problème ? Vous avez peur qu'un type comme moi vous prenne de force ? Sérieusement ?"

Je fronçai les sourcils en me demandant pourquoi il était si provoquant. Son état de santé physique dépendait et il trouvait encore le moyen de lancer des pics. Il pourrait juste partir et les envoyer promener, même si à mon humble avis, les autres ne les aurait pas laissé filer, mais, non.
Quoiqu'il en soit, qui semait le vent récoltait la tempête. Les voyous eurent la réaction attendue, puisqu'ils se mirent à le frapper. Je cherchais dès lors une ruse pour essayer de mettre terme à cette bousculade.

"C'est vrai... Un contre un, c'est trop risqué, vous avez raison de vous mettre à quatre contre une crevette, tiens..."
- Heeeeeeeeeeeeeeeeey Keeeeeeeeeeeeeeynes!

J'étais sorti de ma "cachette" (c'est à dire l'arbre qui me servait d'abri) les bras grands ouverts par signe de reconnaissance. Je m'avançais vers les garçons en mettant mes mains dans les proche et en adoptant un style décontracté, cool et surtout, détendu, bien que mon coeur battait à cent à l'heure dans la poitrine. Je me mettais moi même en position de danger, mais je faisais comme si de rien, bien au contraire. Il allait falloir que je joue un rôle.
Je rejoignis le Keynes en question, à savoir le gars qui s'en était pris une et lui fit une accolade amicale. J'essayais de faire là le pote sympa, comme si on se connaissait depuis toujours bien que j'ignorais s'il allait comprendre directement. J'espérais seulement qu'il entre dans mon jeu, sinon on était grillés tous les deux.

"Comment ça va mon pote? Hey, tu sais pas quoi? Ton père te cherche paaaaaaartout, il m'a même envoyé te chercher. Oh et, il ne va pas tarder à arriver avec trois flics au basque. Ta maman ne t'avait-elle pas dit de rentrer à seize heures pétantes? Elle est mooorte d'inquiétude! Franchement mec, ne lui refais plus jamais ça, c'est vraiment pas cool de ta part."

Je me retournai vers les trois gus en prenant mon faux pote par l'épaule d'un air fier.
"Vous savez ce que ce mec a fait? Laissez moi vous expliquer : On attendait le métro quand tout à coup, des types braqués sont arrivés et nous ont demandé de nous aligner contre le mur. Eh bien Keynes, lui, pour se défendre, il a poussé un des types... le leader je crois... sur la rame quand le métro est arrivé. Il y avait du sang paaaartooout et des morceaux à droite à gauche, c'était é-pou-van-ta-ble! Depuis, les gens le considère comme un véritable héros et tous les flics le suivent de près. Ce mec est  super dangereux, mine de rien, si j'étais vous et que je le menacerais, je ferais vraiment attention à ce je ferais!"

Je haussais les sourcils pour me montrer convaincant. J'avais improvisé et c'était la seule chose qui m'était passé par la tête, en espérant que ça soit assez "intimidant" pour les dégager.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Sam 6 Sep 2014 - 17:38 par Nathanael E. Keynes
Je hais les conflits, la méchanceté gratuite, l'agressivité et l'injustice. Dommage pour ma gueule, j'en suis la cible, là. Et une cible parfaite parce qu'elle sait pertinemment qu'elle sait pas se défendre. Pas faute d'avoir entendu que ça serait bien que j'apprenne à le faire, mais j'ai toujours détesté me battre, j'ai pas l'intention de changer d'idée. Tout comme j'en démords pas face à Père et son goût beaucoup trop prononcé pour les armes à feu, mais passons. Fut un temps où j'ai tenté de faire comme il fallait, d'apprendre à tirer pour lui plaire, et je m'en débrouillais plutôt bien. Sauf que j'aime toujours pas la violence, et qu'un flingue, ça y est un peu trop associé à mon goût qu'il s'agisse de "tir sportif" ou pas.

Bon évidemment, si j'apprenais à fermer ma grande bouche, je serais peut-être un peu moins dans la merde, parfois, mais qu'est-ce que vous voulez, on se refait pas. Et puis j'ai bien compris que j'allais m'en prendre plein la gueule, alors foutu pour foutu... Je veux pas faire de délit de faciès, mais je crois que les gars, là, ils en sont pas à leur coup d'essai, et que je vais clairement finir la gueule en sang - voire à l'hosto - délesté de mon téléphone et de mon portefeuille... Histoire de profiter de l'argent de la famille Keynes et de péter la tronche à une tapette, hein ? Crétins... Vous en profiterez pas longtemps, c'est à ça que serve les oppositions... Pour ma gueule, je peux pas y faire grand chose par contre, tant pis...

"Heeeeeeeeeeeeeeeeey Keeeeeeeeeeeeeeynes !"

Celle-là, je l'ai pas vue venir. Comme les autres gars, j'ai tourné la tête - un peu plié en deux encore parce qu'ayant subi quelques coups déjà - vers l'origine de la voix, pour voir un gars les bras grands ouverts s'approcher. Et puis il a fourré les mains dans les poches, le plus naturellement du monde, et moi je me demande qui ça peut être ce type, parce que franchement, je me serais souvenu de sa belle petite gueule, clairement. Inconnu au bataillon. Mais je sais pas ce qu'il est en train de faire, là, mais ça m'aura accordé quelques secondes de répit.

Je me suis laissé faire quand il m'a octroyé une accolade amicale à laquelle je m'attendais pas vraiment, faut avouer. J'ai encore un peu le souffle coupé, vu qu'outre un pain dans la tronche, j'en ai un peu pris un autre dans le bide, et du coup je renchéris pas tout de suite, mais c'est pas plus mal. Le type poursuit sur sa lancée.

"Comment ça va mon pote ? Hey, tu sais pas quoi ? Ton père te cherche paaaaaaartout, il m'a même envoyé te chercher. Oh ! Et il ne va pas tarder à arriver avec trois flics aux basques. Ta maman ne t'avait-elle pas dit de rentrer à seize heures pétantes ? Elle est mooorte d'inquiétude ! Franchement mec, ne lui refais plus jamais ça, c'est vraiment pas cool de ta part.
- Ah merde, il est déjà c't'heure-là ?"

Ouais ouais, je sais pas de quoi on parle et je comprends pas bien ce qu'il fait ce type, à part qu'il essaie de me filer un coup de main, alors je tâche de pas tout faire foirer... même si je pige pas vraiment où il veut en venir. Mon père, des flics ? Pourquoi ? 16h pétantes ? Je suis plus un môme quand même, malgré ma gueule...

"Vous savez ce que ce mec a fait ? Laissez-moi vous expliquer : On attendait le métro quand tout à coup, des types baraqués sont arrivés et nous ont demandé de nous aligner contre le mur. Eh bien Keynes, lui, pour se défendre, il a poussé un des types... le leader je crois... sur la rame quand le métro est arrivé. Il y avait du sang paaaartooout et des morceaux à droite à gauche, c'était é-pou-van-ta-ble ! Depuis, les gens le considèrent comme un véritable héros et tous les flics le suivent de près. Ce mec est super dangereux, mine de rien, si j'étais vous et que je le menacerais, je ferais vraiment attention à ce je ferais !
- Nan mais j'ai pas réfléchi, j'ai vu une occasion, je l'ai saisie c'est tout... mais ils font chier les flics par contre... Et Père surtout à toujours les balancer à ma suite."

J'ai sorti mon portable de ma poche, l'air blasé. Bon, sincèrement, si ça marche ton truc, mec, je te paie une tournée parce que j'y crois tellement pas... M'enfin ça m'empêche pas de continuer sur sa lancée. Foutu pour foutu, donc... Mon portable en main, je le regarde fixement, soupire...

"C'est trop chiant ces gps intégrés. Il sait toujours où je suis, ça me gonfle..."

J'ai un type inconnu qui me prend par ses épaules et un bobard énorme prêt à nous exploser à la tronche. Mais c'est plutôt ma tronche que l'un des types a envie de détruire, faut croire, je me suis fait attraper par le col pendant que les autres échangent des messes basses en retrait, par un skinhead rageux qui veut pas y croire - je comprends, remarquez - et qui me postillonne à la gueule que les pédales de gosses de riches dans mon genre, il en mange tous les jours au petit déj' - et vu son haleine de charognard, je veux bien le croire - avant de me foutre un coup de boule mal placé qui épargne mon nez, mais va me laisser un cocard énorme dans quelques minutes... Et puis ses petits copains sont revenus près de lui, et j'ai entendu un "avec nos casiers, on va y retourner", "vas-y, ça vaut pas le coup". Un des plus craintifs sans doute a ajouté "moi je m'arrache" avant de joindre le geste à la parole, et je crois que je commence à souffler un peu, même si je crois que j'ai l'arcade pétée... Génial. Et je dévisage le roquet hargneux depuis le sol où il m'a relâché, en me demandant ce qu'il va décider de faire... J'ai pas oublié le mec qu'a tenté de me sauver à côté, mais je tant qu'ils seront pas tous les quatre barrés, je serai pas vraiment attentif à lui, faut bien avouer...
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() message posté Sam 6 Sep 2014 - 19:14 par Invité
En général, j'étais mauvais acteur, mais bon menteur. Quand j'étais encore un gamin, on m'avait dit que pour convaincre, il fallait faire comme si le mensonge était vrai. Il fallait avoir une sacré dose d'imagination pour cela, ce dont je ne manquais pas.
En voulant aider cet inconnu Keynes à se sortir de son pétrin, je ne savais pas encore dans quel bateau j'embarquais. Peut être avais-je réussi mon coup, ou bien ça allait me retomber sur la tête. Après tout, je ne connaissais pas ce gars là, ni même ceux qui l'attaquaient. Si ça se trouvait, c'était des anciens potes qui avaient des comptes à régler. Mais mon instinct m'avait dit que non et j'espérais qu'il ne se trompait pas. Je n'aimais pas me battre et à chaque fois que j'avais été au milieu d'une bagarre, j'avais perdu. J'étais frêle, surtout ces derniers temps puisque je mangeais peu. J'avais seulement mon sens de la ruse qui m'aidait, rien d'autre. En espérant qu'ils aient mordus à l'hameçon, sinon on était foutu.

Certaines personnes avaient tournées le regard suite au fait que Keynes s'était reçu un coup mais personne n'osait rien faire. J'avais été le seul à me lancer à son aide et si cela me tombait dessus, j'étais à peu près certain qu'on ne pouvait pas s'attendre à de l'aide de quiconque, jusqu'à l'arrivée des flics. Une bagarre en général, ça se remarquait, surtout lorsque la nouvelle se propageait de bouche à oreille.

En me voyant arriver, je remarquai les têtes surprises de tout les gars jusqu'à ce que je me poste à côté de Keynes. C'est alors que je me mis à jouer, et à essayer de faire en sorte de s'en sortir. Fort heureusement, Keynes entra dans le jeu, à mon plus grand soulagement.
"Ah merde, il est déjà c't'heure-là ?"
- Le temps passe vite quand on s'amuse!

J'inventais ensuite une histoire sortie de mon imagination, au fur et à mesure que je parlais. J'avais essayé de trouver un truc un peu horrible, histoire d'installer l'hésitation et le retrait chez les attaquants.
"Nan mais j'ai pas réfléchi, j'ai vu une occasion, je l'ai saisie c'est tout... mais ils font chier les flics par contre... Et Père surtout à toujours les balancer à ma suite."
A entendre parler Keynes, je devinais vite qu'il venait d'une bonne famille. Je n'avais jamais eu de père, mais si ça avait été le cas, je l'aurais jamais appelé de cette façon. En même temps, il avait appelé Ambassadeur et c'était pour cette raison que je m'étais mis en situation.
"Un vrai cauchemar les poulets!... tu te rends compte qu'il est venu jusqu'à MOI, pour  venir te chercher? Tu as des parents très attentifs..."
- C'est trop chiant ces gps intégrés. Il sait toujours où je suis, ça me gonfle...
Je préférais ne rien répondre à cela, ne voulant pas me cramer à mon propre jeu. J'ignorais si Keynes jouait encore ou s'il était sérieux, mais cela ne me laissa pas indifférent pour autant.
Visiblement, mon histoire n'avait pas eu autant d'effet que ça, surtout de la part du type qui s'était avancé pour prendre mon faux ami par le col, lui murmurer de douces paroles très fleurie et de lui mettre un coup dans la tronche. Je clignais des yeux en me demandant d'où pouvait provenir une telle haine de la part d'un être humain. Finalement, le reste de la bande le rejoignit en lui disant qu'ils étaient pas prêt à avoir à faire à ce genre de problème avant de disparaitre parmi les gens qui se promenaient dans le parc. Il restait encore le gros méchant et suite à cela, je me mis à regarder dans tous les sens. Par chance, une patrouille de flic était apparue à l'entrée du parc. Je les pointais directement du doigt en s'exclamant :
"Oooh tiens, mais on dirait qu'ils sont arrivés!"

La réalité, c'était que les policiers en avaient rien à foutre de nous et qu'ils faisaient une simple promenade pour s'assurer que 'tout allait bien'. En revanche, ils ne tarderaient pas à nous repérer si l'autre persistait. Mais il préféra battre en retraite, lachant quelque chose comme "j'en ai pas fini avec toi", ou un autre mot d'amour dans le style.
Je me tournai vers Keynes et me penchai légèrement vers lui pour m'assurer que tout allait bien.
"Hey ça va gars? Décidément, t'as pas d'chance..."
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 7 Sep 2014 - 19:13 par Nathanael E. Keynes
Tout le monde n'est pas forcément très courageux, et c'est souvent plus facile de céder à la peur et à la lâcheté que d'aller aider quelqu'un dans la merde. On le constate tous les jours, y a des filles qui se font violer dans des transports en commun alors qu'on me fera pas croire que personne aurait pu intervenir... Bref, ce genre de choses arrive, même si ça me dégoûtera toujours. On est là en plein milieu d'un parc, y a quatre connards qui me tombent dessus et personne lève le petit gars. Ok, une nana toute seule aurait du mal à venir m'aider, mais je sais pas... faire le tour pour pas y aller tout seul, trouver d'autres mecs d'accord pour se lancer s'ils sont pas seuls contre quatre et agir en groupe, ça semble si ahurissant que ça comme idée ? Je sais pas, je comprends pas. Au final, y a que ce gars qui débarque comme un cheveu sur la soupe et même si j'ai un peu de mal à le suivre, je suis sa lancée, sait-on jamais.

- Le temps passe vite quand on s'amuse !

Petite sourire mauvais de ma part, t'as raison, je m'éclate là. Ou plus exactement, ils m'éclatent la tronche. T'en as d'autres des comme ça, petit comique ?

- Un vrai cauchemar les poulets !... Tu te rends compte qu'il est venu jusqu'à MOI, pour venir te chercher? Tu as des parents très attentifs...

Joker. Je vais pas répondre à celle-là, même dans le rôle dont il m'affuble, je crois que je vais pas y arriver.

- Désolé qu'ils soient venus te saouler en prime...

Si tout ça avait été vrai, j'aurais été parfaitement sincère. Bon, évidemment, c'était pas le cas, mais pour le coup c'est ça aurait presque l'air vrai tout ça... Et les coups que je me prends encore encore plus. 'Tain je vais être beau au taff... Je suis d'ailleurs un pu sonné pour le compte, il m'a pas loupé ce con ! Le temps que je reprenne complètement conscience de la réalité, le dernier type était en train de se barrer. J'ai suivi la direction que mon sauveur pointait du doigt pour voir une patrouille de flic au bout de l'allée.

- Hey ça va gars ? Décidément, t'as pas d'chance...
- Quelque part, si. T'es passé par là... Merci.

Une main à mon visage confirme ce que je sentais dégouliner sur ma tronche, l'arcade ça pisse le sang...

- Je peux abuser en te demandant de m'aider à rentrer chez moi ? En passant loin des flics par contre, j'ai pas trop envie que ma famille soit mise au courant...

Ce qui sous-entend que non, ma famille ne vit pas chez moi, mais j'ai pas trop envie de rentrer dans les détails, et de toute façon c'est clairement pas le moment.

- Nathanael Keynes, au passage. Mais tu peux m'appeler Nate, hein... Y a des façons plus sympas de rencontrer des gens, mais enfin...

Et puis on va éviter les Monsieur Keynes et autres trucs trop formels, je crois, non ? Se retrouver au milieu d'une bagarre, à vaut bien un minimum de familiarité...
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() message posté Lun 8 Sep 2014 - 11:23 par Invité
On l'avait échappé bel. Toutes les racailles étaient parties une à une et nous nous retrouvions à présent seul. J'étais tout de même fier que ma ruse ait eu son effet, même si le leader n'avait pas été dupe dès le premier coup. Mais je connaissais ce genre de personne. En vivant dans la rue et en observant les gens, on les étudiait et à force, on pouvait prévoir et savoir comment réagir. Parfois ils nous prenaient de cours, mais c'était plutôt rare. Depuis que j'étais petit, j'étais malin comme garçon. Je n'aimais peut être pas forcément étudier, je n'avais pas toutes les connaissances mais je faisais travailler mon cerveau de cette manière. Comme le disait grand mère, il était parfois inutile de savoir que la terre tourne autour du soleil pour être intelligent. Il suffisait juste de savoir se servir de sa tête au moment opportun et cela dépendait de nous et nous seul.  Grand mère aurait pu être philosophe, en tout cas, elle possédait une grande sagesse. Elle me manquait beaucoup, vraiment.

- Désolé qu'ils soient venus te saouler en prime...

J'avais haussé les épaules à ce moment là, d'un geste parfaitement indifférent.
"Oh non, ça va. Ça m'occupe."
J'étais sérieux en disant cela, même si ses parents ne m'avaient évidement pas envoyé le chercher. Mais avoir pu le sortir du problème, oui. Si j'avais été réellement embauché pour cela, je n'aurais pas rechigné.

A présent que nous étions seuls, je pouvais sortir de mon rôle de pote et mener ma vie à bien comme je le faisais tous les jours. J'aurais pu lui dire un "bon bin, ciao!" et repartir faire ce que je savais faire le mieux : rester seul. Sauf qu'on partait pas les mains dans les proches après un évènement pareil. Lorsque je lui disais qu'il n'avait pas de chance, il me répondit qu'en fait si parce que j'étais passé par là, et me remercia pour cela. Je ne pus cacher mon sourire satisfait et reconnaissant suite à ces paroles. Ca faisait toujours plaisir  de recevoir des remerciements, même si je ne l'avais pas fait pour cela.
Je bougeais ma tête pour faire mine que cela m'atteignait bien, bien que cela démontrait tout le contraire.

"Mais de rien, c'est normal."

Je m'apprêtais à lui souhaiter bon courage, de penser à passer à la pharmacie ou quelque chose dans le genre puis partir quand il prit les initiatives pour me demander si ça m'embêtais pas de le raccompagner jusqu'à chez lui.
"En passant loin des flics par contre, j'ai pas trop envie que ma famille soit mise au courant..."
- Heu.. ok. On va passer par l'autre entrée alors, mais juste comme ça, tu habites où?
Je me questionnais sur sa famille en question mais je ne posais aucune question étant donné que ça n'était pas mes affaires et que de toute façon, il était probable qu'après l'avoir ramené chez lui, je ne le verrais plus jamais. Seulement voilà, il se présenta sous le nom de Nathanaël Keynes et en général, lorsqu'on commençait à dévoiler son identité, c'était une ouverture à la communication et inconsciemment, un désir que je le retienne. En prime, il me demanda de l'appeler Nate et me dit qu'il y avait quand même des moyens pour rencontrer des gens.

"Ouais, tu m'étonnes! Moi c'est Kaspar, enchanté."

A peine nous étions nous mis en marche que je décidai de faire la conversation.
"Ça t'arrive souvent ce genre de... situation?"
Après tout,'étais un garçon très curieux par nature.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mer 10 Sep 2014 - 0:04 par Nathanael E. Keynes
Franchement, je sais pas comment j'aurais fini sans ce type. Déjà que c'est pas terrible à voir, là maintenant tout de suite, malgré sa magnifique intervention - t'as de l'avenir sur les planches mex - vu que j'ai légèrement la gueule en sang, alors sincèrement, je donnerais pas cher de ma peau s'il n'était pas passé par là. Et s'il ne s'en rend peut-être pas lui-même compte, moi, je sais que je lui dois une fière chandelle. Ca vaut bien un minimum de remerciement. Et le dire à voix haute n'est, à mes yeux, pas suffisant, bien loin de là. Même si ce sourire qui fleurit sur son visage est un plus non négligeable.

- Mais de rien, c'est normal.

Là c'est moi qui sourit, parce qu'il suffit de regarder autour de nous pour comprendre que manifestement, ça n'est pas normal pour tout le monde. C'est pas comme s'il n'y avait personne dans le parc, mais il est le seul à avoir bougé ses fesses. Combien ils sont, là, autour, à avoir très bien compris ce qu'il se passait, mais à n'avoir pas levé le petit doigt ? Je sais bien qu'on est pas tous capables de se défendre, mais d'une, mon pote fictif ici présent a prouvé qu'on n'est pas obligé de forcément en venir aux mains pour s'en sortir, et de deux, personne me fera croire que sur l'ensemble du parc, y en a pas un ou deux qui aurait été capable de riposter. M'enfin c'est comme ça, ça me rassure pas vraiment sur la nature humaine, mais je changerai pas les gens...

Bon, par contre j'abuse peut-être un peu avec ma nouvelle demande là... Le mec il vient déjà d'être super cool avec moi et je lui demande de me raccompagner ? Abusé... N'empêche que j'y vois moyen clair, et que je suis pas complètement serein. Et c'est pas comme si quelqu'un m'attendait chez moi, donc s'il m'arrive quoi que ce soit en route, ça inquiétera personne... Du coup je serais pas vraiment étonné qu'il me laisse me débrouiller tout seul, il en a déjà pas mal fait après tout... Pourtant non. C'est pas va te faire foutre qu'il me répond, pas même la même chose de façon plus gentille, non.

- Heu.. ok. On va passer par l'autre entrée alors, mais juste comme ça, tu habites où ?
- A Shoreditch. Pas le bout du monde par rapport à chez M. l'Ambassadeur, mais suffisamment pourque ça reste gérable pour moi.

Non parce que je fais quand même la majorité des trajets à pieds alors... Je me serais pas vu tout au sud de la ville par exemple, même si ça m'arrive d'aller me balader vers Greenwich. Quant aux rencontres... Faut bien admettre que celle-ci n'est pas vraiment banale.

- Ouais, tu m'étonnes ! Moi c'est Kaspar, enchanté.
- Je te serrerai bien la main, mais je suis pas sûr que t'aies trop envie d'avoir mon sang sur la tienne. C'est original comme prénom, Kaspar... Ca vient d'où ?

On s'est mis en route, en prenant la direction opposée aux forces de l'ordre, donc. Et Kaspar a repris la parole, alors que je m'apprêtais à le faire - mais pour de tout autres questions à vrai dire.

- Ça t'arrive souvent ce genre de... situation ?
- D'être pris pour cible comme ça ? Non pas tant que ça. Ca m'arrive d'être au milieu d'une bagarre au bar où je travaille, mais en général j'évite, t'imagines bien que je fais pas trop le poids... Et toi, tu joues à Superman souvent ?

Grand sourire de ma part. Avec mon coquard et l'arcade ouverte, ça doit être tellement sympathique. N'empêche qu'on dirait qu'il a fait ça toute sa vie.
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() message posté Jeu 11 Sep 2014 - 22:40 par Invité
Bon d'accord, ça avait été peut être un peu risqué mon intervention, pourtant, j'avais osé. Je n'étais pas connu pour être un type courageux, mais vivant dans la rue depuis un bon moment déjà, j'avais appris à faire face au danger plus d'une fois. Je m'étais déjà fait rétamé la gueule, pour des broutille du genre prise de territoire de SDF ou tout simplement parce qu'on avait eu envie de me cogner avant de me prendre les trouvailles que j'avais récoltées durant la journée. On avait pas forcément été tendre avec moi, du coup, je savais ce que ça faisait. Quitte à me faire frapper une fois de plus, je n'avais plus vraiment peur désormais. Et puis franchement, n'avais-je pas géré tout de même ?

Le dénommé Nate m'avait proposé de l'accompagner jusqu'à chez lui et j'avais accepté. Il était peut être un peu fébrile, et ça serait dommage de l'avoir sauvé pour qu'il s'évanouisse sur le bord de la route avec risque de se faire rouler dessus (j'ai toujours eu un don pour les scénarios catastrophes).  Et puis, ça n'était pas comme si cela me dérangeait. Je n'avais rien à perdre et au moins, cela me fera les pieds. J'aurais fait quoi sinon ? Glander du côté du London Eye ? Trop habituel. Là au moins, ça me cassait le quotidien et j'aurais refusé que s'il avait été odieux, ce qui n'était pas du tout le cas.
Il m'apprit alors qu'il vivait à Shoreditch, que ça n'était pas le bout du monde par rapport à chez « Mr. L'Ambassadeur » alias son père mais que c'était suffisamment agréable pour lui. J'en conclus définitivement cette chose :

« Tu ne t'entends pas avec ton père ? »
J'étais plutôt intrigué avec cette histoire. Au début, je pensais que c'était normal le fait qu'il peste sur son père mais je me rendais compte qu'il était réellement sérieux. Mais bon, c'était des choses qui arrivaient, pensais-je. A des moments, je me demandais ce qu'aurait été la relation avec le miens. Je m'étais imaginé tous les scénarios possible, mais aucun n'avait pu être suffisant que je puisse complètement l'adopter. Je ne savais rien de lui, sauf quelques petites choses. Grand mère ne l'avait pas beaucoup connu, à cause de la distance.

Comme il s'était présenté, j'avais fait la même chose. Ça pouvait être sympa, une rencontre en plus et peut être même un peu utile. Je ne me servais pas des gens mais les services que l'on pouvait avoir d'eux me rendait plutôt heureux. Abygaëlle, une de mes meilleures amies, me donnaient des gâteaux ratés par exemple. Je m'en fichais, parce que tant que je pouvais manger, je me moquais parfaitement de leur apparence. Cela évitait de les mettre à la poubelle et moi, ça remplissait mon estomac. Et au moins, je n'avais aucun risque d'empoisonnement.
Il me demanda d'où provenait mon prénom, me disant que c'était un prénom original ce qui, je devais l'admettre, me faisait plaisir.

« Mmmm... il est nordique, je dirais et je suis né en Norvège. C'est l'équivalent de Gaspard, et c'était aussi le prénom de mon père. »

Grand mère m'avait dit que mes parents avaient eu à la base des idées de prénom comme Svein ou Amund. Mais les choses ne s'étant pas déroulées comme prévue, ma mère avait décidé de m'attribuer celui de mon défunt paternel. Ça n'était pas plus mal d'ailleurs, je n'ai jamais regretté de m'être appelé ainsi.

« Mais ton prénom n'est pas mal non plus, j'aime bien ! C'est la première fois que je croise un Nathanaël ! »

Autant un Nathan, j'en avais connu, mais jamais prolongé comme lui. Le dernier n'avait pas été cool d'ailleurs, mais ça n'était qu'une anecdote parmi d'autres.
Je lui demandais ensuite si ça lui arrivait souvent de se faire frapper dessus et il me répondit qu'habituellement, non mais qu'il lui arrivait d'être embobiné dans une bagarre dans le bar où il bossait.  J'appris donc qu'il travaillait dans un bar et cela me rappela de mauvais souvenir. Cette fois où, pour dédommager d'extrême urgence, on m'avait accepté un poste de serveur. J'avais tenu un jour avant que je me fasse virer comme un malpropre. J'étais du genre maladroit et je n'étais pas habitué à porter des plateaux plein de bouteille en verre dessus. C'était lourd et pas stable, quelle idée !
Mais Nate m'avait demandé si moi, ça m'arrivait de jouer le superman souvent. Je souris à cette perspective.

« Bien sur, tu n'as pas entendu du justicier masqué ? Naan, en fait, ça m'arrive rarement, mais ça n'est pas la première fois. Je me suis déjà fait éclaté la tronche moi aussi, ce sont des choses qui arrivent entre SDF. La dernière fois, c'était parce que j'avais fait foiré la manche d'un d'eux en voulant faire la mienne et il avait pas trop apprécié et du coup aucun de nous deux a réussi à la faire. »
Je parlais comme les choses me venaient en oubliant peut être que Nathanaël n'était pas forcément au courant de ma vie quotidienne. Le temps n'avait plus vraiment d'importance pour moi et j'avais du coup tendance à omettre les détails qui me paraissaient banaux désormais.
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() message posté Ven 12 Sep 2014 - 19:25 par Nathanael E. Keynes
Ah bah ça pour avoir géré... Je serai certainement face contre terre, parti comme c'était, s'il était pas intervenu, et non seulement il me l'a évité - ok j'ai pris un coup ou deux, mais c'est rien à côté de ce qui m'attendait je crois - mais il a réussi à rien se prendre dans la gueule en prime, et ça, c'est fort. Certes, on a eu de la chance avec la patrouille qui est apparue au loin, mais n'empêche que c'était bien joué.

« Tu ne t'entends pas avec ton père ?
- Pas vraiment non. Mais on choisit pas sa famille, comme on dit... »


J'imagine évidemment pas l'impact que cette information peut avoir sur lui, c'est pas comme si je savais qu'il n'avait pas connu son père ni qu'il avait été élevé par sa grand-mère, quoi. Tout ce que je visualise vaguement, c'est qu'il a potentiellement des origines étrangères vu son prénom, mais même ça, c'est sujet à caution : ses parents avaient peut-être simplement envie d'être originaux. Si bien que je fais un peu mon curieux en le questionnant à ce sujet, mais je me formaliserais pas vraiment s'il me répondait pas. D'autant moins, donc, que c'est pas le cas et qu'il me répond le plus naturellement du monde.

« Mmmm... il est nordique, je dirais,, et je suis né en Norvège. C'est l'équivalent de Gaspard, et c'était aussi le prénom de mon père.
- Oh... Oslo-Londres, ça fait une trotte, dis donc... Ca fait longtemps que t'es au Royaume-Uni ?... »


Bon certes, il ne venait pas forcément de la capitale, mais c'était façon de parler, un peu comme on parle de Paris pour désigner le gouvernement français. Et mes questions peuvent l'emmerder, mais je me dis qu'il me le fera savoir bien assez tôt si c'est le cas. A vrai dire, cette conversation est peut-être le seul truc normal de notre rencontre, et les regards des gens sur mon visage ensanglanté me rappellent gentiment que pour passer inaperçu, on repassera... Et que je vais avoir l'air tellement fin au boulot aussi, super.

« Mais ton prénom n'est pas mal non plus, j'aime bien ! C'est la première fois que je croise un Nathanaël !
- Et je crois pas toujours beaucoup de monde qui le prononce pas avec un i. Merci pour ça aussi ! »


C'est un des rares trucs pour lesquels le statut de mon père a un avantage à mes yeux : ils ont choisis mon prénom avec une orthographe plutôt francophone, et ça me plaît davantage que le Nathaniel que tout le monde connaît ici. Dommage qu'il l'ait tellement utilisé pour me faire des remontrances que je peux plus l'entendre sans impression négative. Tu aurais pu mettre une cravate, Nathanael. Tu devrais te trouver un vrai métier, Nathanael. Pourquoi tu perds ton temps avec ces bêtises, Nathanael ? Ne fais pas honte à ta famille, Nathanael. C'est triste comme mon prénom a pris des airs d'insulte à force...

Ce qui l'est moins, ce sont les réactions de mon sauveur, et je dois bien avouer que son humour me plaît.

« Bien sûr, tu n'as pas entendu du justicier masqué ? »

C'est juste dommage que rire me fasse légèrement souffrir parce que le premier coup a manifestement dû m'ouvrir la lèvre aussi tiens... Plus qu'à espérer que les quelques suivants avant que Kaspar intervienne m'ait pas fêlé une cote ou un truc du genre, ma gueule, elle s'en remettra, ils ont réussi à pas me casser le nez, c'est déjà pas mal...

« Naan, en fait, ça m'arrive rarement, mais ça n'est pas la première fois. Je me suis déjà fait éclaté la tronche moi aussi, ce sont des choses qui arrivent entre SDF. La dernière fois, c'était parce que j'avais fait foiré la manche d'un d'eux en voulant faire la mienne et il avait pas trop apprécié et du coup aucun de nous deux a réussi à la faire.
- Wait... »


Moment de bug ultime. Je nous ai arrêtés d'un geste de la main, le bras en travers de son chemin, et je l'ai dévisagé un instant. Quelques secondes. Peut-être quelques secondes de trop, même, mais enfin.

« Ok... Hors de question que mon sauveur passe la nuit dehors, un soir de plus. Je vis pas dans un palace, mais y a bien suffisamment de place pour nous deux, si tu vois pas d'inconvénient à dormir sur le sofa. Et me parle pas de thunes ou quoi, parce que d'une, je crois que t'as bien compris que j'en avais pas trop besoin, et de deux, de toute façon, je paie pas de loyer... »

Et non, je ne souffrirais aucun refus. Enfin... techniquement, j'aurais du mal à l'empêcher de se barrer en courant, mais bon.

« Puis ça tombe bien, je me disais l'autre jour que ça manquait de compagnie là-haut... Faut croire qu'il y a un truc là-haut qu'avait prévu qu'on se retrouve là, comme ça, aujourd'hui. »

Grand sourire de vainqueur... que je regrette dans la seconde. Bordel, si je me rouvre la lèvre à chaque fois que je cause ou souris, ça va être pénible...
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