(✰) message posté Jeu 18 Sep 2014 - 8:05 par Edwin Turner
Friendship never ends
ft. Tyler J. Lewis && Rika Alvares
Mercredi 06.08.2014 • St James Park
Je vais pas dire que fantasmes et jeux sexuels ne pourraient jamais faire partie de mon vocabulaire, mais... Bah je dois bien avouer que je suis pas si porté que ça là-dessus. Je reste un homme et évidemment que j'ai des envies mais... Ca reste complètement secondaire et je fonctionne définitivement beaucoup trop à l'affect pour que ça devienne réellement important dans ma vie. Je peux très bien me contenter de relations platoniques, et à vrai dire, c'est peut-être bien la partie qui me touche le plus, celle qui touche aux sentiments. Si rien ne fait battre mon cœur, ça risque pas trop de réagir en bas dirons-nous, mais je crois que le jour où je ne ressens plus rien, c'est que je suis mort, parce que ça a toujours été assez exacerbé chez moi. Un détail qui a pu me valoir un certain nombre de railleries, mais y a un moment que j'ai laissé tomber l'idée de plaire à tout le monde alors... Je suis comme je suis, c'est tout. Et tant que ça convient aux personnes qui me sont chères, je crois que tout va bien.
- T’es un pote ! - Bah ouais..
En réalité, j'ai pas grand chose à rajouter et je lève ma bière presque vide tout comme lui avant d'en avaler la dernière gorgée maintenant que j'ai repris mon souffle. Mieux que ça, même, on est amis. Et si y a quoi que ce soit que je puisse faire pour lui, c'est une évidence que j'hésiterai pas. Pas une seule seconde même. Mais à vrai dire, quoi qu'il en dise ouvertement, je sais que la réciproque est tout aussi vraie. C'est pas comme si on se connaissait pas depuis longtemps, donc, ni comme si il débarquait pas n'importe où, n'importe quand pour répondre à mon appel, dans un parc par temps mitigé pour boire une bière plutôt moyenne.
- Tu sais très bien que je me fous de l’endroit où on se rencontre, du moment qu’on se voit - Je sais mais ça serait quand même plus class !
Ce qui n'est qu'une simple constatation au final. Même si pour le coup, l'avantage du parc, c'est que je peux m'allonger à l'arrache sans que ça choque personne...
- Et puis, c’est sympa ! La bière est bonne et encore fraîche. Le ciel est… Il ne pleut pas. On dirait presque qu’on fait un pique-nique ! Sauf qu’on pique pas et on nique pas.
Non mais... Heureusement que j'ai fini ma bière, parce que pas deux fois quoi ! J'éclate clairement de rire, et secoue la tête. Elle était facile, celle-là, ouais, mais je suis manifestement bon public, parce qu'elle a très bien fonctionné.
- Non en effet, je ferais pas ça devant tout le monde...
Et je secoue la tête parce que rien que l'idée, effectivement, me met légèrement mal à l'aise.
- Je vais pas me prononcer sur le ciel par contre...
Parce que ouais, maussade, c'est le mot. Et le soleil me manque, clairement. J'ai grandi en Espagne, moi, et ce temps gris peut-être pas tout le temps, mais clairement très souvent, ça me déprime un peu. Soupir. C'est pas comme si j'avais vraiment les moyens d'y repartir, cela dit, pas encore. Plus tard, quand je serais un artiste reconnu, tiens, je ferais des expos spéciales dans ma ville d'origine. L'espoir fait vivre...
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(✰) message posté Dim 21 Sep 2014 - 23:34 par Invité
Je pense qu’il m’était facilement possible de proclamer à quiconque voulait bien l’entendre que je n’avais pas la vie la plus aisée qui était – et je ne parlais bien évidemment pas d’un point de vue financier. En apprenant mon homosexualité, il avait non seulement fallu que j’apprenne à m’accepter tel que j’étais, mais il avait également fallu que les autres apprennent à le faire, ce qui fut loin d’être simple… Mes parents – si je pouvais encore les appeler ainsi – n’avaient d’ailleurs jamais accepté cette partie intégrante de moi et avaient au contraire tout fait pour qu’elle disparaisse. Donc, au lieu de me virer de la maison familiale après mon coming-out comme tous parents homophobes qui se respectent, ils avaient préféré considérer l’homosexualité comme une maladie qui se soigne en m’envoyant aux Etats-Unis dans des camps de guérison, ce qui ne m’avait absolument pas aidé dans ma propre acceptation. D’ailleurs, si je devais être entièrement honnête avec moi-même, je n’acceptais toujours pas le fait d’être gay à bientôt 27 ans. Sans faire de la psychologie à deux sous, c’était même peut-être pour cela que je me montrais aussi intolérant envers toutes les autres minorités de gens différents. Je disais souvent que c’était parce que l’on n’avait jamais été tolérant avec moi – ce qui était tout à fait vrai –, mais cela pouvait également s’expliquer par le fait que je ne pouvais pas accepter les différences des autres puisque je n’avais pas pu accepter ma propre différence. En tout cas, la toute première personne à avoir réellement accepté la personne que j’étais en totalité – c’est-à-dire avec mes qualités, mes défauts et surtout, mon homosexualité – avait été Rafael. Je savais que ce type – devenu mon meilleur ami depuis longtemps – ne me tournerait jamais le dos, quoi que je fasse, quoi que je dise, ce qui rendait cette vie pourrie qui était la mienne beaucoup plus facile à supporter chaque jour.
Nous étions toujours à discuter tranquillement dans ce parc du centre de Londres lorsque mon ventre se mit tout à coup à gargouiller. Il fallait dire aussi que l’après-midi avait été quelque peu allongé à cause de ce stagiaire de mes deux et que l’heure du dîner approchait à grand pas. Je finis donc la dernière gorgée de la bière que Rafael avait pensé à apporter et je me tournai ensuite vers lui.
- Ça te dit qu’on aille manger ? Je commence légèrement à avoir faim, fis-je alors en tapotant mon ventre qui émit un deuxième gargouillement, un peu plus important cette fois. Ça fait longtemps qu’on a pas été manger à Nando’s ! En plus, j’ai toujours deux ailes de poulet gratuites grâce à ma carte de fidélité, tentai-je de l’amadouer un peu, même si j’étais persuadé que je n’en aurais pas besoin.
Je sais tout ça. Ce qu'il a vécu, ce qu'il en a ressenti, même s'il en parle finalement assez peu. Et même si j'ai pas la prétention d'être psy, j'ai assez de sensibilité - trop sans doute, mais, c'est un autre détail - pour comprendre ce que ça a pu impliquer dans sa façon d'être aujourd'hui. Je sais bien que parfois, il va trop loin, mais il a franchement un paquet de circonstances atténuantes. Alors non, ça n'excuse peut-être pas tout, et je me permets de le lui faire remarquer, d'ailleurs, parfois, quand il dépasse les bornes, surtout parce qu'il sait que mon but, c'est jamais de le blesser, mais d'atténuer les heurts qui risquent fort de survenir avec les autres. Et comme j'aime pas les conflits, si je peux les éviter... Je sais bien qu'il se défendrait, qu'il rentrerait dans le tas des gens, même si besoin, mais je suis pas sûr qu'il en sorte à chaque fois aussi indemne qu'il veut bien le dire. On se forge tous une carapace, un masque derrière on se cache plus ou moins souvent, plus ou moins bien aussi. Bon, le mien, il se fissure en trois secondes, mais encore une fois, c'est un autre point de détail. Le sien a eu bien le temps de solidifier, mais ça veut pas dire que rien ne passe, et je sais très bien que, justement, c'est pas le cas. C'est pas une machine, il reste humain, et oui, y a des choses qui le blessent. Et j'aime évidemment pas ça, je serais un piètre ami, sinon.
Que ce type, qui a eu cette histoire avec ma soeur et m'a tourné autour, le colle comme ça, ça m'inquiète un peu. Il avait pas l'air méchant, juste... affamé, hum, mais enfin on sait jamais. Parfois, les apparences sont trompeuses. Et peut-être que c'est tout autant absolument rien, mais je vais quand même vouloir en avoir le coeur net parce que... Bah c'est de Ty, qu'il s'agit, et je serais pas vraiment tranquille tant que je saurais pas exactement de quoi il retourne. Mais enfin on en est pas encore là, et là, c'est le ventre de mon best qui se met à gargouiller qui attire notre attention à tous les deux.
- Ça te dit qu’on aille manger ? Je commence légèrement à avoir faim. - J'entends ça, ouais... - Ça fait longtemps qu’on a pas été manger à Nando’s ! En plus, j’ai toujours deux ailes de poulet gratuites grâce à ma carte de fidélité.
On sait pertinemment l'un comme l'autre que cet argument ne sert pas vraiment à grand chose, parce que y a pas vraiment grand chose que je lui refuserais. Certainement pas d'aller dîner tous les deux quelque part, donc.
- A vrai dire, je commence à avoir un peu faim aussi...
Et ça, c'est la stricte vérité, même si mon ventre a pas encore commencé à grogner comme le sien. Je pense que ça ne saurait tarder, donc si on pouvait éviter de commencer à faire un concert... Je me suis redressé, et j'ai rangé mes affaires, embarqué les deux bouteilles vides, aussi, prêt à les jeter dans la première poubelles prévue pour elles - je laisse les lieux comme je les ai trouvés, question de principe.
- On est partis ?...
J'ai pas trop de doute quant à la réponse à cette question, assez rhétorique, donc. Et quelques secondes plus tard, on est tous les deux en route vers le resto cité, et j'envoie un message à ma soeur pour lui signifier de ne pas m'attendre pour dîner. M'enfin c'est pas comme si elle avait pas l'habitude quand elle sait que je vois Tyler...
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(✰) message posté Ven 26 Sep 2014 - 14:09 par Invité
Mon ventre se mit à gargouiller sérieusement, mais aussi et surtout bruyamment, ce qui m’aurait très certainement légèrement embarrassé si je n’avais pas été en compagnie de mon meilleur ami. Heureusement pour moi, je n’étais en présence que de Rafael qui, au cours de ces neuf dernières années, avait connu pire qu’un simple gargouillement d’estomac venant de moi. Il fallait dire aussi qu’au bout de toutes ces années de fréquentation, nous avions eu le temps de partager autant de choses que certains couples, mariés ou non. Notre relation même était proche de celle d’un couple, bien que, contrairement à ce que beaucoup semblait le croire, nous n’avions jamais partagé les draps d’un lit – ou plutôt, nous n’avions jamais eu de relations sexuelles, pour être plus précis, car nous avions déjà dormi ensemble dans le même lit à vrai dire, comme tous meilleurs amis qui se respectaient. Pourquoi serait-ce étrange que deux meilleurs amis garçons dorment ensemble, alors que ça ne l’était pas lorsque cela était deux meilleures amies filles – voire deux meilleurs amis fille et garçon ? Tout cela pour dire que je n’avais aucune raison de me sentir mal à l’aise par rapport à ce genre de choses en face de Rafael.
- A vrai dire, je commence à avoir un peu faim aussi... m’annonça-t-il également – bien que, contrairement au mien, son estomac avait la décence de ne pas émettre de gargouillement intempestif. En bon citoyen Londonien respectueux des autres et de l’environnement, Rafael ramassa les deux bouteilles de bières que nous avions vidées goulument dans le but de les jeter dans une des nombreuses poubelles publiques du parc. Et si c’était un acte quelque peu écolo qui n’étonnait absolument pas venant de mon meilleur ami, cela en surprendrait très certainement plus d’un s’il me voyait faire ce genre de choses. Et pourtant, j’avais beau me foutre de tout et de tout le monde – à quelques exceptions près –, j’étais sans le moindre doute plus propre et respectueux de la ville de Londres que n’importe quels blaireaux qui pouvaient y habiter, voire même de certains touristes qui se croyaient chez eux ou, parce qu’ils n’étaient pas chez eux justement, pensaient qu’ils pouvaient se permettre de laisser leurs cochonneries traîner par terre ou dans les lieux publics. On est partis ?... me demanda ensuite Rafael comme pour bien avoir confirmation. Et je n’eus pas besoin de répondre à sa question pour qu’il sache que j’étais prêt à y aller. Je n’eus simplement qu’à me lever de la pelouse fraîche de St James’ Park et à le suivre jusqu’à la sortie de celui-ci. La chaîne de restaurant portugais Nando’s étant assez populaire, nous n’aurions pas à faire beaucoup de marche pour en trouver un sur le chemin, ce qui m’arrangeait quelque peu puisque mon ventre ne s’arrêtait plus de gronder.
Invité
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(✰) message posté Ven 26 Sep 2014 - 14:09 par Invité
Mon ventre se mit à gargouiller sérieusement, mais aussi et surtout bruyamment, ce qui m’aurait très certainement légèrement embarrassé si je n’avais pas été en compagnie de mon meilleur ami. Heureusement pour moi, je n’étais en présence que de Rafael qui, au cours de ces neuf dernières années, avait connu pire qu’un simple gargouillement d’estomac venant de moi. Il fallait dire aussi qu’au bout de toutes ces années de fréquentation, nous avions eu le temps de partager autant de choses que certains couples, mariés ou non. Notre relation même était proche de celle d’un couple, bien que, contrairement à ce que beaucoup semblait le croire, nous n’avions jamais partagé les draps d’un lit – ou plutôt, nous n’avions jamais eu de relations sexuelles, pour être plus précis, car nous avions déjà dormi ensemble dans le même lit à vrai dire, comme tous meilleurs amis qui se respectaient. Pourquoi serait-ce étrange que deux meilleurs amis garçons dorment ensemble, alors que ça ne l’était pas lorsque cela était deux meilleures amies filles – voire deux meilleurs amis fille et garçon ? Tout cela pour dire que je n’avais aucune raison de me sentir mal à l’aise par rapport à ce genre de choses en face de Rafael.
- A vrai dire, je commence à avoir un peu faim aussi... m’annonça-t-il également – bien que, contrairement au mien, son estomac avait la décence de ne pas émettre de gargouillement intempestif. En bon citoyen Londonien respectueux des autres et de l’environnement, Rafael ramassa les deux bouteilles de bières que nous avions vidées goulument dans le but de les jeter dans une des nombreuses poubelles publiques du parc. Et si c’était un acte quelque peu écolo qui n’étonnait absolument pas venant de mon meilleur ami, cela en surprendrait très certainement plus d’un s’il me voyait faire ce genre de choses. Et pourtant, j’avais beau me foutre de tout et de tout le monde – à quelques exceptions près –, j’étais sans le moindre doute plus propre et respectueux de la ville de Londres que n’importe quels blaireaux qui pouvaient y habiter, voire même de certains touristes qui se croyaient chez eux ou, parce qu’ils n’étaient pas chez eux justement, pensaient qu’ils pouvaient se permettre de laisser leurs cochonneries traîner par terre ou dans les lieux publics. On est partis ?... me demanda ensuite Rafael comme pour bien avoir confirmation. Et je n’eus pas besoin de répondre à sa question pour qu’il sache que j’étais prêt à y aller. Je n’eus simplement qu’à me lever de la pelouse fraîche de St James’ Park et à le suivre jusqu’à la sortie de celui-ci. La chaîne de restaurant portugais Nando’s étant assez populaire, nous n’aurions pas à faire beaucoup de marche pour en trouver un sur le chemin, ce qui m’arrangeait quelque peu puisque mon ventre ne s’arrêtait plus de gronder.