"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I've never felt this way before... ♦ Rachel 2979874845 I've never felt this way before... ♦ Rachel 1973890357
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Jeu 31 Juil 2014 - 11:40 par Nathanael E. Keynes
I've never felt this way before

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Dimanche 07.09.2014 • Barfly
Le train-train quotidien, je sais pas si je peux dire que je connais. Pourtant, des habitudes, j'en ai eues quand même, avec le temps. Au bar, notamment. Et puis y a des choses qui viennent bouleverser un peu la routine. Comme quand plusieurs fois, j'ai vu mon boss au bar, dévorer Azuria du regard. Mon Boss. Pas le patron du bar, évidemment, mais un de mes référents au journal. Enfin dans un des deux journaux où je bosse en tant que pigiste. Et ça avait pas l'air d'être la grande forme, ni de trop lui plaire que je sois dans les parages. Je suis un petit curieux, et j'aurais bien posé pas mal de questions, mais ça reste mon patron la journée, enfin un des patrons donc, et j'ai pas trop envie que de faire ma fouine me grille complètement à ce niveau-là. Ca n'empêche que ça m'intrigue et quand mon autre collègue m'a confirmé qu'il venait assez régulièrement, genre toujours à la même place et toujours à dévorer ma pote, j'ai légèrement tiqué.

Az', c'est une longue histoire, et même si elle bosse plus ici, j'espère que ça changera rien à notre relation. Elle a débarqué ici il y a cinq ans, un peu en galère, et ça tombait plutôt bien parce qu'on cherchait du monde - c'est comme ça que je suis arrivé là moi aussi d'ailleurs, parce que le patron était en pénurie de barmen. Je lui ai dit qu'il cherchait, elle a postulé et a décroché le poste, mais restait à la rue, si bien qu'elle a vécu chez moi le temps de trouver son propre appart. On va pas se mentir, j'aurais bien voulu l'avoir dans mon lit. Enfin avec moi, s'entend, parce que je le lui ai laissé - galanterie oblige, si, si, j'ai une certaine éducation quand même, malgré mes moeurs délurées - et j'ai donc dormi un certain nombre de semaines sur mon canapé. Mais elle m'a bien fait comprendre qu'il se passerait rien à ce niveau-là, rapport à la différence d'âge - si vous saviez comme j'en ai rien à faire - et j'ai pas insisté outre mesure parce que le but c'était pas non plus de rendre la situation invivable. Je l'ai pas hébergée pour ça, mais vraiment pour la dépanner, ç'aurait pu être du bonus, mais c'est pas le cas, c'est tout. Et je suis pas du genre à m'en formaliser.

Bref. C'était quand même une période plutôt cool. Parfois, je me dis que j'aurais peut-être dû envisager une coloc', même si, donc, mes moeurs s'associent pas forcément bien avec la cohabitation ou alors il aurait fallu quelqu'un avec le même style de vie. N'empêche que j'aimais bien me lever le week-end et préparer mon café en sachant qu'elle émergerait à un moment ou à un autre et qu'on pourrait discuter un peu, de tout et de rien, de ses recherches, de mes études, de musique... Ouais c'était vraiment cool. Parfois je me dis que ça me manque un peu, que ça serait bien d'avoir à nouveau une présence. Tant que ça reste dans le cadre amical, par contre, parce que l'idée d'être attaché à quelqu'un me fait franchement froid dans le dos.

Je suppose qu'il y a des choses positives à être en couple, mais... Ouais fin pour l'heure, j'ai clairement pas trop constaté ça. Je parle pas de moi, vu que j'ai jamais été en couple et que manifestement c'est pas près d'arriver. Et peut-être que l'exemple de mes parents qui le sont pour les convenances n'aide pas vraiment non plus. Sans doute même. J'ai jamais eu l'intention de m'accrocher à quelqu'un juste pour pas être seul le matin, c'est évidemment pas ça la question. Et je compte pas le nombre de fois où Anushka s'est payé ma tête, ou plutôt s'est promis de bien se payer ma tête le jour où je serais vraiment amoureux. « Tu verras ! Je sais qu'un jour ça te tombera dessus, pile quand tu t'y attendras trop pas ! Ca sera trop drôle ! Je veux trop voir ta tête ! » Je sais pas combien de fois elle a répété ça, vraiment, mais ça doit se compter en centaines ou en milliers...

Sauf qu'au final, elle s'est pas trop payé ma tronche parce qu'elle a compris avant moi, et à une période pas si drôle, vu qu'il y avait de l'eau dans le gaz avec Spencer, ce qui se passait dans ma tête. Faut avouer que m'engueuler à ce pont avec Tiger, c'était un truc qui m'étais juste jamais arrivé... Et Tyler en était l'origine, en partie. Et faut croire que ça a fait tilter celle que je considère définitivement comme ma petite soeur, qu'importe qu'on n'ait aucun lien de sang.

« Nate... Je peux te poser une question ? »

J'ai pas trop aimé le ton, je me doutais bien que la question qu'elle allait poser allait pas me plaire. Mais je pouvais pas lui répondre de juste la fermer, pas à elle, pas comme ça. C'est pas mon genre, et je tiens bien trop aux Khan pour me permettre ce genre de choses. Y en avait déjà un qui me faisait la gueule, ça suffisait largement.

« Ce type... il te plaît beaucoup non ?
- Ah bah physiquement, c'est clair que la question se pose pas...
- C'est pas de ça que je parle et tu le sais très bien.
- Qu'est-ce que tu rac... »


J'ai pas fini ma phrase, parce qu'il y a rien à finir, en fait, on a tous les deux compris - bon moi parce qu'elle a mis le doigt dessus, mais c'est un détail -, et on a tous les deux compris que c'était pas une bonne chose en soi.

« C'est trop con. Et ce qui l'est encore plus, c'est que ça devrait pas changer quoi que ce soit avec ton frère, parce que de toute façon, c'est pas le genre de relation qui l'intéresse et je risque pas de le revoir... »

A vrai dire, moi non plus à la base, j'étais pas intéressé par ça. Sauf que voilà, comme elle disait, ça m'est tombé dessus. Et j'ai vraiment l'air d'un crétin... Anu' n'a rien dit, elle m'a juste pris dans ses bras, et promis de voir ce qu'elle pouvait faire auprès de son frangin, autant qu'elle m'a fait promettre de lui parler, ce que j'ai fait. Ca n'empêche que je reste comme un con, avec mes sentiments qui ont manifestement décidé de parler plus fort maintenant qu'on m'a ouvert les yeux, et que... bah c'est pas la grande forme. Ce que même mes collègues commencent à remarquer.

Et d'ailleurs, ce soir, je devrais même pas être au Barfly. C'est mon jour de repos, mais j'ai fini par suivre mes pas jusqu'ici, et poser mes fesses au comptoir. Ce soir, Rachel bosse, elle, contrairement à moi, et si Az' a fini par changer de boulot, la blondinette, elle, est arrivée relativement récemment, mais le courant est tout de suite passé. Un peu comme avec mon ancienne coloc', au final, et de la même manière que j'avais tenté d'aider la grande brune à s'installer, j'ai tout fait pour simplifier les choses pour la petite blonde. Et ce soir, ça me rassure de me dire qu'il y a quelqu'un avec qui je peux éventuellement finir par vider mon sac... Si j'arrive à me décider à le faire.

Parce que pour l'heure, j'ai pas ma tête des mauvais jours, j'ai même plutôt le masque souriant que je m'efforce de toujours garder, et c'est comme ça que je prends place, face à elle. Même si le fait que j'ai fumé une clope tout seul à l'entrée avant d'entrée est assez révélateur - à la base, c'était plutôt un truc pour draguer quelqu'un... pas un truc que je fais tout seul pour passer mes nerfs, donc.

« Salut ma belle ! Comment tu vas ? Prête pour une nouvelle soirée de folie ? »

Comme un peu tous les soirs en fait, mais passons. Je lui ai laissé le temps de s'occuper d'un autre client avant de lui demander un verre - je suis aussi un client, cette fois, et je crois que ouais, j'ai bien envie de boire là... Ca résoudra rien, mais enfin...

« Tu me sers un Long Island ? Je suis client ce soir, j'en profite... »

Même si je crois bien que j'ai pas le coeur à profiter du corps de qui que ce soit, par contre, alors que ça, ça serait davantage dans mes habitudes. Enfin à part le sien, mais non, j'irais pas toquer à sa porte cette fois. Et ça, ça risquerait bien de la surprendre, ma collègue blondinette, que j'essaie pas de dragouiller qui que ce soit - je crois que j'ai même pas trop le coeur à l'embêter elle avec ça - parce que même si c'est une des dernières arrivées, elle a très bien compris comment je fonctionnais... En temps normal.
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() message posté Ven 19 Sep 2014 - 10:02 par Invité





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La ville de Londres est une ville qui ne se repose pas beaucoup. Peut-être un peu plus que New York, mais beaucoup moins que moi. Chaque soir, je croise des centaines de personnes la nuit juste après avoir fini mon service. Je ne sais pas comment les Londoniens y arrivent, je vis dans cette ville depuis pas mal de temps, mais c'est seulement aujourd'hui que je réalise à quel point c'est fatigant de devoir travailler chaque soir en souriant et servant les clients toujours poliment. Je suis serveuse depuis mes 18 ans, mais je n'ai jamais été aussi épuisé que ces jours-ci. J'ai été engagée récemment au Barfly, un chouette bar qui fait en même temps salle de concert. C'est vraiment génial de travailler dans ce genre d'endroit : le salaire est plutôt correct, l'ambiance dans l'équipe est vraiment cool et on ne s'ennuie pas souvent là-bas. Le problème est que j'ai dû travailler tous les soirs, ces deux dernières semaines, dans l'espoir de récupérer un peu plus d'argent pour boucler la fin du mois. Le pire est que je sais que ce sera loin d'être une soirée amusante, je ne sais pas vraiment qui sera au poste... Mais j'ai le pressentiment que je vais me sentir seule. À vrai dire, je ne parle pas à beaucoup de monde au boulot. Le temps de servir les tables ne laisse pas vraiment le temps de parler avec les autres et je ne m'entends vraiment qu'avec une seule personne au travail : Nate. Ce n'est pas que les autres ne soient pas sympa ou quelque chose du genre, mais j'ai tendance à sympathiser avec les gens de ma tranche d'âge et j'avoue que Nate est fun. C'est un peu l'archétype du grand dragueur, mais je trouve que derrière cela, il reste cool et je dois avouer qu'il est plutôt agréable à regarder. En plus, c'est toujours marrant de le voir flirter avec tout ce qui est possiblement vivant et à son goût. Sauf que ce soir, il ne bosse pas. Je vais donc me sentir un peu seule, il faudrait vraiment que j'élargisse un peu mon entourage au travail ou bien, je vais me retrouver souvent dans cette situation. Bref, ce n'est pas important. Ressasser ma solitude ne va pas me remonter le moral, donc, il faut plutôt que je me dise que cette soirée va me faire gagner encore plus d'argent et que je vais pouvoir être sûr de payer ma part de loyer !

Pour l'heure, je viens d'arriver et je dois me dépêcher de me changer. C'est cela mon problème, je me perds vraiment trop dans mes pensées et cela me fait arriver en retard : je suis vraiment incapable de penser des choses stupides en même temps que marcher vite . Je croyais pourtant que les femmes étaient capables de faire de plusieurs choses en même temps, alors pourquoi je n'y arrive pas ? Il doit vraiment y avoir quelque chose qui déconne chez moi. Bref. Je mets mon uniforme et me dirige vers la salle pour prendre les commandes. Il commence déjà à avoir beaucoup de monde qui s'installe aux tables et au comptoir, même plus à ce dernier pour mon plus grand bonheur : ça me fait des clients à servir en moins étant donné qu'ils ont directement leur verre servi par le barman. Je sors mon petit calepin et me dirige vers un petit groupe de jeune et inscris leurs commandes avec le sourire. La chose positive ici, c'est que les clients savent bien se tenir la plupart du temps : je n'ai pas encore eu à faire face à quelqu'un d'irascible ou d'impoli, ce qui est un miracle quand on fait ce métier. Dans tous mes boulots précédents, j'ai eu très rapidement des clients détestables : on subit beaucoup dans ce genre de métier à cause de la politique du « client est roi » et c'est rafraîchissant d'enfin travailler dans un endroit avec des clients respectueux... Enfin, avec moi, j'avoue que je ne sais pas si ça se passe aussi bien pour mes autres collègues. Le temps passe un peu et j'enchaîne les commandes sans vraiment faire attention jusqu'au moment où j'entends une voix qui ne met certainement pas inconnu : Nate est juste en face de moi. Je n'aurais jamais pensé qu'il viendrait aujourd'hui, après tout, il n'est pas de service. Ça reste une bonne surprise de le voir, je vais avoir quelqu'un pour me tenir un peu compagnie ce soir. « Hey Nate, ça fait plaisir de te voir. Je suis prête pour la soirée, je suis au sommet de ma forme ! » Ce n'est pas exactement la stricte vérité, mais je ne suis pas fatiguée au point de le dire, je sers le dernier verre sur mon plateau au client juste à côté de nous, avant d'écouter sa commande. « Je m'en occupe de suite, » ça ne me prend que quelques secondes pour aller chercher son verre. Il me paraît un peu... différent de d’habitude, et, pourtant, il me sourit de la même manière. Je hausse les épaules, ce n'est sûrement qu'une fausse impression. Je lui ramène son Long Island et regarde rapidement si aucun client n'attend mon arrivée avant de me permettre de discuter un peu avec lui. « Alors comment tu vas, toi ?» Je regarde encore un peu la salle avant de continuer, « « Tu es venue en chasse .» La phrase peut paraître stupide comme ça, mais je n'y peux rien. Dans mon esprit, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer Nate en un magnifique fauve prêt à dévorer toutes les gazelles du coin, je n'y peux vraiment rien. Par contre, je ne sais pas pourquoi... mais il y a quelque chose de bizarre dans son expression, ça titille un peu ma curiosité, mais je n'arrive pas à deviner le problème qu'il y a.



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() message posté Dim 21 Sep 2014 - 0:19 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 07.09.2014 • Barfly
Je dois bien avouer que c'est pas la meilleure des formes. Ca fait un moment que j'ai eu cette conversation avec Anushka, mais elle tourne régulièrement en boucle dans ma tête. Et j'ai bien compris ce qu'elle disait, j'en étais même assez conscient en fait, mais... Ca n'empêche que j'arrive pas à vraiment bien encaisser ce qu'il s'est passé, quand bien même on s'est expliqués depuis et qu'on a décidé de faire une croix sur tout ça. Je peux pas m'empêcher de me demander à quel point il tient au groupe et je peux pas non plus m'ôter de l'idée que s'il a réagi comme ça surtout par amour pour Adriel, ça signifie quoi pour moi ? C'est sans doute un peu égoïste comme réflexion mais ça n'empêche que j'ai le sentiment que je suis en train de perdre mon meilleur ami, et même si j'aime beaucoup ma voisine, ça me fait chier, clairement.

Mais ça, j'ai aucun droit de le dire, alors je ferme ma gueule. Et je ferme ma gueule sur d'autres sentiments, aussi, parce que de toutes les manières, ça ne m'avancera à rien. Spencer risque fort de péter un câble, et Playboy... bah s'en cogne très certainement comme de l'an quarante, alors... je me tais. Et je fais avec comme je peux, avec ma frustration. C'est pas comme si j'avais beaucoup d'options de toutes les façons.

Pour le coup, venir boire un coup, ça m'a pris comme ça. Je pourrais être chez moi avec la compagnie de Kaspar, mais je crois que j'ai pas trop envie, ce soir. Quand je vais rentrer me coucher, je vais forcément me faire la réflexion que je voudrais qu'il soit là, et je suis pas pressé d'être encore plus frustré. Du coup, je me suis retrouvé face à mes collègues, même si je suis de l'autre côté du comptoir, cette fois, et j'arbore mon plus beau sourire pour saluer Rachel.

« Hey Nate, ça fait plaisir de te voir. Je suis prête pour la soirée, je suis au sommet de ma forme ! »

On est deux beaux menteurs, finalement. Mon sourire est tout aussi faux que le sommet de sa forme, comme elle dit. Je lui commande un verre, dont elle part aussitôt passer commande. Quelques instants plus tard, elle revient avec mon verre, le dépose sur la table où je me suis installé, devant moi, et reste un peu discuter, ce que j'espérais un peu à vrai dire. Il est tôt encore, et elle n'est pas appelée de tous les côtés encore, mais d'ici une heure ou deux, ça risque d'être différent.

« Alors comment tu vas, toi ? »

Le temps que j'hésite sur la réponse à apporter, elle a rajouté.

« Tu es venu en chasse ? »

Je grimace. J'aimerais bien, mais c'est pas le cas.

« Pas ce soir ma belle... »

J'ai levé mon verre comme pour trinquer silencieusement, et boire une gorgée avant de reprendre.

« Disons que je suis pas vraiment d'humeur... Mais toi, comment ça va ? »

Autant qu'on parle plutôt d'elle en fait, ça sera sans doute moins déprimant. Ou moins ridicule, au choix.
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() message posté Ven 10 Oct 2014 - 11:46 par Invité





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Ce n'est pas vraiment habituel de voir Nate dans cet état. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais le voir grimacer simplement avant de me répondre est clairement une indication pour dire que la vie n'est pas rose et rien ne va dans ce monde. Moi qui ai l'habitude de voir un Nate charmeur et plutôt positif, je peux vraiment dire que je suis surprise de le voir aussi... Déprimé ? Je pense que c'est le mot qui convient, même si c'est peut-être un euphémisme de le décrire comme ça. Me voilà curieuse maintenant et je ne saurais même pas dire si c'est un mal ou un bien. C'est vrai que savoir ce qui tourmente Nate m'intrigue beaucoup, mais je suis également inquiète de le voir comme ça. Foutue pause qui n'est pas encore prête d'arrivée... De toute façon, la pause serait sûrement trop courte pour n'avoir qu'un résumé de cette histoire à mon humble avis. Je suppose que ce qui le mine à ce point doit avoir un lien avec un de ses amis plutôt qu'à un de ses coups d'un soir. Je ne pense pas que Nate puisse se prendre la tête par rapport à ses flirts, excepté s'il a décidé d'être le protagoniste dans l'histoire clichée du coup d'un soir qui devient bien plus... Non, je ne vois vraiment pas Nate vivre ce genre d'évènements dignes des comédies romantiques les moins intéressantes du genre. C'est bon... Il faut que j'arrête de me creuser les méninges à ce sujet en imaginant des situations irréalistes, sinon je vais être incapable de faire mon travail correctement. Je me concentre sur sa question qui m'a fait un peu déchanté. Le "Comment ça va ?" est vraiment une question que je n'aime pas, car je déteste vraiment y répondre quand ça ne va effectivement pas : c'est toujours difficile de choisir entre dire la vérité et voir les autres prendre pitié ou bien de tout simplement décider de mentir pour ne pas à être embarrassé. Aujourd'hui, je suppose que je peux me permettre de raconter mes problèmes financiers qui me mine le morale. Je laisse se dessiner sur mes lèvres un petit sourire un peu forcé, « je dirais que je vais bien. La semaine a été un peu rude, mais j'essaie de relativiser un peu. »

C'est honnête comme réponse, cette semaine a vraiment été difficile. J'avoue que je ne mentionne pas le fait qu'une partie de ma baisse de moral provient d'un appel téléphonique de ma mère, mais je ne suis pas sûr que lui dire ce genre de choses va l'aider. Comme d'habitude, elle a eu la charmante idée de me raconter l'ovation que mon idiote de sœur a reçu après avoir exécuté un solo de violoncelle devant plus de quarante mille personnes. Puis, ma mère a terminé la conversation par son habituel sermon sur ma manière de vivre sans oublier de me faire comprendre que j'étais le vilain petit canard de la famille qui continuera à servir éternellement des plats dans les petits restaurants de Londres. On ne peut pas dire vraiment que ce genre de choses vous rends une semaine potable, mais je relative. Je fixe Nate quelques secondes avant de laisser s'échapper un petit soupir. Plus je le regarde et plus j'ai l'impression qu'il est au du gouffre. C'est comme si j'avais soudainement affaire à une toute nouvelle personne et je dois avouer que le Nate habituel me manque déjà. Je crois que je ne peux pas m'empêcher de vouloir savoir ce qui le rend aussi morose et je ne vais pas pouvoir penser à autre chose avant d'avoir les réponses à mes questions. Je suis une oreille plutôt attentive en plus : si Nate a envie de se confier, je suis la personne idéal pour ça. Maintenant, je dois faire preuve d'un peu de délicatesse pour qu'il ait envie de confier ce qu'il le rumine. Rien ne dit qu'il ne va pas préférer garder le silence, mais je pense que ça ne coûte rien de tenter ma chance avant que la foule n'arrive. En plus, je suis rassurée de pouvoir l'observer et l'empêcher de noyer son chagrin dans l'alcool. C'est avec un sourire peu assuré que je reprends la parole, « tu n'as pas l'air d'aller bien de ton côté... » J'avoue que cette remarque est complètement stupide à dire vu que l'on sait tous les deux qu'il ne va pas bien, mais je ne sais pas par où commencer. « Tu as envie d'en parler ? » J'espère qu'il ne va pas m'envoyer sur les roses, son expression m'inquiète. Je serai dans l'impasse, s'il refuse de discuter de ce qui le tourmente. J'arrive parfois à faire oublier aux gens leurs problèmes en discutant de la pluie et du beau temps, je pourrais peut-être essayer cette technique en dernier recours. Cependant, je ne suis pas vraiment sûr que ce soit ça qui l'aide à aller mieux.



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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 10:11 par Nathanael E. Keynes
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Dimanche 07.09.2014 • Barfly
Je suis quand même pas désespéré à ce point, mais... c'est pas vraiment la grande forme. Dans la journée au journal, quand je taffe au bar, ça va, je gère, j'ai largement de quoi faire pour m'occuper et les mains et l'esprit. Mais dès que je me retrouve seul avec moi-même, c'est la cata. Et je crois que je suis tout autant blasé par la situation en elle-même que par le ridicule de celle-ci. Sérieusement, on m'a bien regardé quoi ? Ca aurait jamais dû arriver, ça, j'aurais jamais dû m'enticher de lui. Ni de personne d'autre d'ailleurs, mais lui disons que c'était voué à l'échec à peine énoncé quoi.

Je fais un peu l'autruche, pour le coup, je refuse d'en parler, parce que j'ai pas vraiment envie d'étaler tout ça, et peut-être un peu aussi parce que ça donnerait trop de corps au pathétique de la situation. Me focaliser sur ma charmante collègue, ça me convient largement mieux et après un banal « comment ça va ? », je m'intéresse à sa réponse.

« Je dirais que je vais bien. La semaine a été un peu rude, mais j'essaie de relativiser un peu.
- C'est pas toujours évident. Tu sais que si t'as besoin de quoi que ce soit, je suis là, hein ? »


Et si c'est pour casser du sucre sur le dos des parents qui nous pourrissent la vie, viens, je suis ton homme. Je parlerais pas en prime de la super idée de fiançailles de mon paternel pour son éternelle déception de fils, hein, ça va aller. Mais je vois surtout bien qu'elle n'est pas dupe. J'entends son soupir, je vois ses regards, et même si je parle pas - encore - de ce qui ternit mon habituel sourire, je vois bien qu'elle attend que ça, et je compte les secondes avant qu'elle n'entre dans le vif du sujet. Je fais si peine à voir, dis ?

« Tu n'as pas l'air d'aller bien de ton côté... »

La réponse est oui, donc. Un sourire amer à cette remarque et je hausse un peu les épaules.

« C'est pas la meilleure période de ma vie, on va dire...
- Tu as envie d'en parler ?
- Ca, je sais pas trop en fait... »


Je veux pas l'envoyer bouler, c'est pas du tout mon intention, mais je sais juste vraiment pas si j'ai envie d'en parler, de mettre des mots sur tout ça.

« C'est tellement ridicule en fait... »

Parce que ouais, ça l'est, vraiment. Alors d'accord, depuis cet été, j'ai eu droit à l'annonce de mes fiançailles - vous savez que je suis un peu censé avoir mon mot à dire, ou bien ? - une méga engueulade avec mon meilleur ami, l'abandon du batteur, et la réalisation de mes sentiments, ça commence à faire beaucoup pour ma petite gueule en deux mois. Je suis tout à fait conscient que ça n'a rien de dramatique pour personne, sauf que... j'y arrive pas. Je trouve ça tellement trop con en plus... Ca me bouffe d'autant plus.

J'ai avalé une longue gorgée de mon verre avec lequel je faisais que jouer depuis cinq minutes, et poussé un soupir à mon tour.

« La bonne nouvelle, ça sera peut-être que les Lucky Strikes devraient réussir à se reformer, et ça, c'est pas du luxe... »

Merci mon super coloc', et la réconciliation avec Tiger, surtout.

« Je supportais plus d'être en froid avec Spencer... et on a un nouveau batteur. Ca, c'est les bonnes nouvelles... »

Je souris et l'espace d'un instant, y a vraiment une petite étincelle dans mon regard. Parce qu'au demeurant, je continue à m'interroger sur les objectifs de Spence concernant le groupe, sur la viabilité à long terme, et moi, je sais que je pourrais pas m'en passer. Mais ça sert sans doute à rien que je me fasse trop de souci à ce sujet maintenant, j'aurais pas de réponse avant... loin.

« Par contre, je suis vraiment une quiche niveau relations personnelles et familiales... »

Je crois que j'ai à peine dit ces mots que je les regrette déjà. Non en fait, oublie, tu vas voir à quel point c'est niais et... bah ridicule, oui, c'est le mot.

« Mais quel crétin... »

Cri du coeur, mais ça risque pas de rassurer ma collègue...

« Hum... Désolé Rach', j'avais pas vraiment l'intention de te faire peur ou quoi et je te rassure, y a rien de grave, hein... C'est juste... trop con. »

Ouais ça explique pas grand chose, je sais, mais j'ai toujours pas vraiment décidé si j'étais prêt à en parler ou non. Faut croire que je gagne un peu de temps, là, comme ça...
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() message posté Sam 1 Nov 2014 - 0:57 par Invité





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Le fait qu'il n'est pas vraiment envie de m'en parler ? Je m'y attendais complètement. Je veux dire que je ne suis pas franchement surprise de me faire envoyer sur les roses, l'atterrissage n'est pas dur dans tous les cas. C'est vraiment dommage qu'il ne souhaite s'ouvrir un peu et déballer ses problèmes. D'accord, je ne suis pas mieux vu comment j'ai ignoré sa proposition aussi, mais je ne suis franchement pas celle qui a vraiment besoin de parler. Les problèmes que j'ai avec ma famille me poursuivront jusqu'à la fin de ma vie exceptée si je décide soudainement de couper les ponts avec eux. Chose que je ne peux pas faire, malgré la rancœur que j'ai à leur égard. Pourquoi ? Même si je les déteste la majorité du temps, ils restent être des personnes de ma famille et je sais qu'ils ne veulent que le meilleur pour moi... À leur façon. Je sursaute légèrement quand j'entends la voix de Nate retentir à nouveau près de moi. A-t-il finalement envie de m'en parler ? Dans tous les cas, quand les gens commencent par dire que leur problème est ridicule, c'est là qu'on découvre qu'ils ne connaissent absolument pas la définition de ce mot. Enfin... Maintenant, ma curiosité est à son comble. Je veux absolument savoir ce que Nate qualifie de ridicule, parce que j'ai du mal à le deviner. C'est donc avec attention que je l'écoute me parler de son groupe qui semble reprendre du punch ce qui est une bonne nouvelle. C'est-à-dire que ce n'est sûrement pas cette information qui ruine son moral autant vu qu'il sourit en parlant de son groupe et il s'est réconcilié avec son ami de ce que je comprends. Je reste attentive et c'est avec raison ! Il vient de dire que c'est une quiche niveau de ses relations personnelles et familiales, c'est une information qui va m'aider ça ! Je m'apprête à lui demander des détails quand il se met à s'insulter lui-même de crétin et l'entendre dire ça de lui me surprend beaucoup.

Je vois qu'il est décidé à ne pas lâcher une seule information sur sa déprime, parce qu'il a peur du ridicule. Mon Cher Nate, si tu savais à quel point le ridicule ne tue et que je suis vraiment prête à écouter tes problèmes les plus idiots pour t'aider à aller mieux, je pense que tu ne serais pas en train de te ronger les ongles. « Tu sais Nate, je pense que même les problèmes stupides sont bien à raconter pour simplement s'alléger un peu l'esprit. » Je lui souris gentiment et remarque une table dans le fond qui attend d'être servi. « Attend, je reviens dans deux secondes ! » Je me dirige rapidement vers la table en gardant un œil sur Nate. Il a beau dire que c'est stupide, mais son problème lui ruine vraiment le moral. Je m'occupe rapidement de la table en prenant bien soin de noter leur commande, je me concentre tout de même sur mon travail et je garde un sourire poli devant les clients avant de partir vers le comptoir pour prendre leurs commandes. La salle n'est pas encore remplie, mais je suppose qu'il ne reste plus beaucoup de temps pour apprendre ce qui tourmente mon collègue avant que je sois débordé par la masse d'individus. Une fois les clients enfin servis, je retourne auprès de mon ami et repositionne juste à côté de sa table. « Désolé, il commence à avoir de la foule. Je sais que tu n'as pas forcément envie de parler de tes problèmes, mais je pense que ça te ferait du bien. » Je lui souris gentiment avant d'ajouter. « Si ça peut te rassurer un peu, j'ai aussi des problèmes avec ma famille... Mais c'est depuis ma naissance dans mon cas.» Je laisse échapper un petit rire de mes lèvres en espérant lui donné envie de s'ouvrir à moi. Je m'inquiète vraiment pour lui.



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Nathanael E. Keynes
Nathanael E. Keynes
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() message posté Ven 7 Nov 2014 - 12:23 par Nathanael E. Keynes
I've never felt this way before

ft. Rachel Hodge && Nathanael E. Keynes
Dimanche 07.09.2014 • Barfly
Je veux pas la vexer, bien loin de là. Je suis juste pas vraiment certain d'être capable d'évoquer ça sereinement, et j'ai pas vraiment envie de m'étaler là-dessus en public. C'est pas que je lui fasse pas confiance, loin de là. C'est juste... je sais pas. Je crois que j'ai juste jamais vraiment eu l'occasion de parler de ce genre de chose, parce que c'est juste jamais vraiment arrivé, et que je sais pas trop comment gérer.

Et je trouve réellement que c'est ridicule, déjà parce que c'est franchement pas la fin du monde en soi - ne pas avoir ses sentiments partagés par l'autre, ça arrive à tout le monde un jour ou l'autre, après tout - et puis parce que vu mon passif, c'est juste terriblement ironique. Et un peu pathétique, ouais, ça aussi, je le pense sincèrement. Je sais bien que je suis pas non plus trop à plaindre au demeurant, que dans l'histoire, c'est qu'un détail sentimental à la con, et que j'ai mes jobs, mon groupe, mes potes, ce qui est franchement déjà pas mal, mais... J'y peux rien, je peux pas m'empêcher d'y penser et de trouver ça... bah ouais, ridicule.

« Tu sais Nate, je pense que même les problèmes stupides sont bien à raconter pour simplement s'alléger un peu l'esprit. Attends, je reviens dans deux secondes ! »

J'ai esquissé un sourire, parce que je crois bien que je lui aurais tenu à peu près le même discours si la situation avait été inversée. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, hein... Faut croire que je suis pas mal doué dans ce genre-là. Elle s'est donc absentée pour prendre une commande et la servir, et je suis resté devant mon verre, le regard rivé dessus et sur mes mains nouées autour sans encore trop y toucher, jusqu'à ce qu'elle revienne.

« Désolée, il commence à avoir de la foule. Je sais que tu n'as pas forcément envie de parler de tes problèmes, mais je pense que ça te ferait du bien. Si ça peut te rassurer un peu, j'ai aussi des problèmes avec ma famille... Mais c'est depuis ma naissance dans mon cas.
- Je visualise. »


C'est pas comme si c'était l'extase dans la mienne non plus de famille, mais c'est pas vraiment le sujet, là.

« Je sais pas pour toi - et c'est un tort, d'ailleurs, faudra qu'on en reparle un de ces quatre - mais disons que ça, j'y suis habitué, à force. C'est moins habituel pour moi de me retrouver dans cette situation-là... »

Ok, à un moment, je vais arrêter de tourner autour du pot.

« Pour faire simple... Moi qui voulais absolument pas m'attacher, je me retrouve à être... amoureux de la personne qu'il faut pas. Encore plus célibataire endurci que moi... »

Et non, me dis pas que ça changera peut-être ou quoi, je sais très bien qu'il y a aucun espoir et c'est peut-être aussi bien que je me fasse pas de fausse illusion non plus. Et je crois que j'en ai déjà bien assez dit, donc si t'y vois pas d'inconvénient, on va en rester là ma belle, parce que je suis vraiment pas à l'aise avec ça. Elle a continué à bosser, j'ai fini mon verre tranquillement. Mais avant de partir, je suis revenu vers elle, et je l'ai prise dans mes bras, comme si ça pouvait effacer mon refus de parler tout à l'heure. Histoire de lui montrer que c'est pas contre elle, bien loin de là, que je suis juste pas très à l'aise avec tout ça, mais que j'apprécie qu'elle soit venue me tendre la main, même si je l'ai pas vraiment saisie.

« Promis, on reparle de tout ça une autre fois... » lui glissé-je à l'oreille avant de déposer une bise sur sa joue.

Et on reparlera d'elle aussi, parce que ce qu'elle a évoqué est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et je crois bien que je suis pas le seul à avoir besoin de vider son sac de temps en temps...

« Take care, Rach'... »

Un sourire et je suis sorti pour rentrer chez moi pour retrouver Kaspar endormi sur mon canapé dans une position improbable, devant une télé allumée que j'ai éteint avant de relever la couverture sur lui. Et puis je me suis affalé dans mon lit, sans pour autant trouver le sommeil, jusqu'à ce que les effluves du petit déj' qu'il s'est mis en tête de me préparer me montent aux narines. Ma vie est pas si pourrie, clairement, c'est ce que je ne cesse de me répéter. J'ai juste pas de bol sur le plan affectif. Dommage...
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