God help the girl, She needs all the help she can get
Un soupir. Un de plus. Cela devait être que le centième depuis le début de cette soirée. Tout ce qu'il y avait dans cette pièce me rappelait que je n'étais pas du tout à ma place. Ces murs couvert de papier peint rose. Ce bureau où il y avait plus de maquillage que d'affaires qui sont censées se trouver sur un bureau. Et la discussion. Je m'en fichais complètement de savoir sur qui la meilleure amie de ma cousine craquait. Je détestais ce genre de discussion superficielle. Je me demandais sans cesse pourquoi, je me trouvais là. Puis, je me souvenais de la raison. Ma mère m'avait poussé à aller à la fête d'anniversaire de ma cousine. Un nouveau soupir s'échappa de ma bouche. L'envie de partir était vraiment très forte, mais je devais rester là. Pour mon plus grand malheur. J'étais un dans un coin de la chambre, genoux contre moi à poitrine, me demandant quand cet enfer allait se terminer. Perdue dans mes pensées, je fus surprise, lorsque ma cousine posa sa main sur mon épaule. J'avais pu entendre quelques rires de la part de quelques de ses amis. A croire que le fait que j'ai eu peur était drôle pour elles.
« On va aller près de la piscine, tu viens ? » J'acquiesçais légèrement la tête. De toute façon, avais-je vraiment le choix. Je la suivais de loin, me tenant à l'écart une fois de plus. La piscine. Je n'aimais pas ça. Il y avait quelque chose de louche dans tout ça.
« Mais ... On a le droit d'aller près de la piscine. Tes parents ne diront rien ? » Elle avait simplement ri. Chose qui ne me rassurait pas du tout. Et une fois arrivée dans le jardin, je voyais ses amis être en maillot de bain.
« Allez, met-toi en maillot de bain ! » m'avait lancé ma cousine. Ses amies me regardèrent me mettant mal à l'aise.
« Je ... J'ai pas de maillot .... » A nouveau, j'entendis des rires. Je baissais la tête, légèrement honteuse. C'était la vérité. Je n'avais pas de maillot de bain. Je ne pensais pas qu'on allait se baigner. Surtout à une heure aussi tardive. Et cela m'arrangeait à vrai dire.
« Tu n'as qu'à te mettre en sous-vêtements. » Je levais la tête, légèrement paniqué, bredouillant quelques excuses, mais c'était sans compter deux filles qui s'avançaient vers moi, pour me pousser dans la piscine. A un endroit où je n'avais pas pieds. Je commençais à paniquer, essayant de gagner le bord, mais au lieu de ça, je coulais de plus en plus.
« Ah pour manger des pizzas, elle est partante, mais pour faire un peu de natation, il y a plus personne ! » C'était l'une des phrases que j'ai entendu avant qu'une personne vienne me chercher, me ramenant vers le bord. Des rires se faisaient entendre, alors que je me trouvais sur le bord. Je tremblais et toussait sans arrêt. Ma cousine était restée près de moi, me demandant si ça allait. Sous le choc, je ne répondis rien, seul quelques sanglots m'échappèrent.
« Non, mais vous êtes folles ! Elle ne sait pas nager, ça aurait pu être grave. » Les rires s'étaient arrêtés. Un long silence s'était installé. Il n'y avait que le bruit de mes sanglots pour briser ce silence gênant. J'avais quatorze ans, j'avais loin d'avoir la silhouette d'un mannequin, je ne savais pas nagée et j'étais de loin la fille la moins intéressante qui pouvait exister. A ce moment précis, je voulais juste partir très loin ou alors me faire toute petite pour qu'on m'oublie pour de bon.
some of them want to use some of them want to get used by you
Une idiote. Voilà ce que j'étais. Comment ai-je pu ne pas me rendre compte que ce n'était qu'une simple blague. Comme si un garçon pouvait s'intéresser à moi. C'était un piège et j'étais tombée en plein dedans. Être invitée à une fête par un garçon qui ne m'avait parlé que trois fois durant les trois années où on était dans la même classe - à part pour me demander si j'avais un crayon ou des feuilles - il y avait forcément quelque chose de louche dans cette histoire. Et j'y ai cru. Oui, j'étais naïve de penser qu'on pouvait s'intéresser à moi. Au départ, je ne trouvais ça pas bizarre que personne n'était arrivée. Je pensais être en avance. Cela était fortement probable lorsqu'on me connaissait bien. J'arrivais toujours en avance, de peur d'être en retard. Puis, les minutes passèrent de plus en plus et toujours personne. J'étais seule avec lui. Assise sur le canapé, il m'avait tendu un verre. Innocemment, je l'avais pris sans vraiment me poser de questions. Il s'était installé près de moi, se rapprochant doucement, posant ma main sur ma cuisse. Je m'étais reculée, mais il continuait de se rapprocher. Je commençais vraiment à être mal à l'aise. Je m'étais levée d'un coup, regardant tout ce qu'il y avait autour de moi.
« Est-ce que les autres vont bientôt arriver ? » Un silence. Je le regardais. Il avait un petit sourire au coin des lèvres. C'est à ce moment-là que j'ai compris que ce n'était qu'un piège. Il s'était avancé vers moi, posant une de ses mains sur mes hanches, m'attirant vers lui. Durant un moment, il avait pris une de mes mèches de cheveux pour la faire glisser entre ses doigts. Mon coeur battait de plus en plus vite. Mon cerveau me disait de reculer le plus vite possible, mais mes jambes ne bougeaient pas. Je sentais ses mains passer sous mon haut, puis il avait posé ses lèvres sur les miennes. Je m'étais reculée rapidement et avait jeté le contenu de mon verre sur son visage. Mais pour qui se prenait-il pour faire ça.
« Oh soit pas coincée, on peut passer du bon temps ensemble. » De nouveau, il m'avait rapproché de lui, m'embrassant à nouveau. J'essayais de me débattre, mais il était plus fort que moi. Il me serrait le bras, m'empêchant de fuir. Le piège se resserrait de plus en plus. Puis je repensais à ce que mon frère m'avait dit. Que même si je tombais sur une personne qui était plus forte que moi, ce n'était qu'une apparence, qu'il avait un point faible et que je pourrais devenir plus forte que lui. Il fallait que je fasse ça, que je trouve son point faible, ce qui était simple puisque c'était un garçon. Après un coup de genou bien placé, il m'avait lâché le bras et pendant qu'il proliférait quelques jurons à mon égard, j'en avais profité pour prendre mes affaires pour partir en courant. Je me sentais stupide d'avoir accepté de venir à une pseudo soirée d'un mec que je connaissais à peine.
I must become a lion hearted girl Ready for a fight
« Comment ça, tu vas aller aux Etats-Unis ? » Mon père avait lâché sa fourchette. Peut-être que je n'aurais pas dû annoncer ça durant le repas. J'avais eu l'impression d'avoir annoncé que j'étais enceinte pour avoir ce genre de réaction de la part de mes parents.
« Enfin, ce n'est pas sûr. Je veux juste essayer de tenter ma chance pour partir. Ce n'est pas sûr que je sois prise, il y a plein d'autres personnes qui vont tenter pour partir aussi. Mais comme je fais des études de langues, je me suis dit que c'était une bonne idée de partir à l'étranger. » Je jouais avec ce qu'il y avait dans mon assiette. En y réfléchissant bien, c'est vrai que cette nouvelle pouvait paraître surprenante. Je n'étais pas vraiment du genre à faire des voyages de ce genre. Tout simplement, parce que cela m'angoissait légèrement, je n'arrêtais pas de m'inquiéter pour des choses qui sont insignifiante. Alors l'idée de partir à l'autre bout du monde pour mes études était complètement inattendue.
« Mais tu as déjà pensée comment tu allais faire là-bas ? Au niveau du logement ? De l'argent ? » Je soupirais. Mes parents - surtout mon père - étaient une des raisons qui faisaient que je stressais pour un quelconque voyage. Quoi que là, ils avaient sans doute raison de s'inquiéter. Après tout, ce n'était pas comme si je partais chez une amie ou partait dans une autre ville pour une simple journée. Là, c'était pour partir potentiellement durant des moins à des milliers de kilomètres.
« On peut avoir une bourse. Et ils proposent des logements sur le campus ou alors en colocation. Et si jamais, j'ai des problèmes d'argent, je peux toujours essayer de travailler dans un mcdo ou quelque chose dans le genre. Enfin pour le moment, ce n'est qu'une idée. Je suis pas vraiment sûre de poser ma candidature. Et puis, les chances pour que je sois choisie sont vraiment très minces. Ce n'est pas une si bonne idée que ça. Peut-être que je ne devrais pas essayer de partir là-bas. » Voilà un autre de mes problèmes. Dès qu'on me montre des problèmes sur une idée que j'ai, j'abandonne facilement, pensant que ça ne se fera jamais. Et c'était ce qui se passait. Aller étudier aux Etats-Unis ? Alors que je panique, dès que je dois partir dans mon petit appartement près de l'université. Oui, c'était une mauvaise idée.
« Mais non, c'est super idée Yseult. Et ça sera une expérience extraordinaire. Et si tu as des problèmes d'argent, on pourra t'aider financièrement. Et pourquoi tu ne serais pas prise ? Tu as toutes tes chances. » m'avait répondu ma mère avec un grand sourire - qui essayait de me rassurer. Enfin, je continuais toujours de penser que ce n'était peut-être pas une si bonne écoute que ça.
« C'est vrai, écoute ta mère. Tente ta chance et on avisera après. D'accord ? Et puis après tout, tu n'auras rien à perdre. » J'acquiesçais la tête. D'un côté, c'est vrai. Je n'avais rien à perdre. Au pire, on allait refuser ma candidature et je resterais en France pour mes études. Et dans les meilleurs des cas, l'année prochaine je passerais une année aux Etats-Unis.
i don't believe in fairy tales but I believe in you and me
Phoenix. Je n'arrivais toujours pas à croire que je me trouvais en Arizona. Lorsqu'on m'avait annoncé que j'avais été sélectionnée pour partir aux Etats-Unis. On devait être une dizaine à avoir fait ce choix et ils avaient sélectionné que deux personnes. Et avec l'autre personne, on avait décidé de prendre un appartement et d'avoir une place de plus pour accueillir un autre étudiant étranger - au final, c'était une étudiante italienne qui est venue nous rejoindre. Durant les premiers jours, j'étais complètement dépaysées et surtout subissaient le décalage horaires. Heureusement que les cours ne commençaient pas dès mon arrivée, sinon j'aurais loupé quelques cours au début. Enfin, mon arrivée au campus n'était pas sans problème. Je me perdais facilement dans les couloirs. Et ça, même après quelques semaines. Il faut dire aussi que je n'ai pas vraiment le sens de l'orientation, alors le fait de me voir courir dans les cours à la recherche de ma salle de cours était chose fréquente. Et généralement, je courais sans vraiment regarder devant moi. Et ce qui devait se passer, se passa. Un jour, alors que j'étais perdue une fois de plus, j'avais accidentellement bousculé quelqu'un, laissant tomber les livres que je tenais.
« Je suis vraiment, mais vraiment désolé. Je ne regardais pas devant moi. » J'avais parlé vraiment très vite et surtout en français. Le pauvre - oui, parce que c'était un garçon que j'avais bousculé - il avait dû rien comprendre à ce que je disais. Je n'avais pas encore l'habitude de parler automatiquement en anglais, ce qui est problématique lorsqu'on se trouve dans un pays anglophone.
« Je suis vraiment désolée. » dis-je plus calmement et en anglais - sans doute avec un accent français un peu trop prononcé. Il avait souri, me tendant les livres que j'avais fais tombé quelques instants plus tôt. Ce fut la première fois que je croisais Samuel dans les couloirs et cela était loin d'être la dernière. Durant plusieurs semaines, on se croisait dans les couloirs, parlant durant plusieurs minutes, puis on se voyait à l'extérieur de la fac, devenant amis, voir même meilleurs amis. On se complétait en quelque sorte, il arrivait à faire que ma timidité s'en aille durant un instant, mais on pouvait passer des moments calme. Puis, je commençais à devenir jalouse des filles qui commençaient à s'approcher un peu trop de lui. Oui, je commençais à être amoureuse de lui, ce qui était complètement stupide. Après tout dans les mois qui allaient venir, j'allais être obligée de revenir en France et je ne me sentais pas capable d'avoir une relation à distance. Et pourtant, c'est ce qui s'est passé. On s'est mis en couple, c'était une chose qui est venue tout à fait naturellement. Et au bout des quelques mois qui nous étaient accordés, on s'est mis d'accord pour continuer cette relation et qu'à la fin de mon cursus j'allais le rejoindre à nouveau à Phoenix. Après tout, il ne me restait qu'un an avant de l'obtenir. Cela allait passer vite, du moins c'est ce que j'espérais.
In the moment we're lost and found I just wanna be by your side
Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je posais un pied en dehors de l'avion. Après des mois d'attentes et un voyage en avion qui m'a semblé interminable, me voilà de retour à Phoenix. Enfin ! Mes dernières semaines en France me paraissaient interminables. Et me voilà désormais de retour aux Etats-Unis. J'allais enfin retrouver Samuel. Mon sourire s'agrandit à cette pensée. Après avoir cherché mes valises, je me dirigeais vers le hall, cherchant mon petit ami dans la foule. Durant plusieurs minutes, je le cherchais sans le trouver. Puis, je sentis une main sur mon épaule. A ce contact, j'eus un léger sursaut. Une réaction qui pouvait paraître stupide. Et cela pouvait le paraître encore plus, lorsque je vis la personne qui avait posé sa main sur mon épaule. Samuel. Un léger sourire niais se dessina sur mon visage, sentant mon coeur battre de plus en plus fort. Il s'était approchée de moi, posant ses lèvres sur les miennes. A cet instant, je ne faisais plus attention à ce qui pouvait se passer autour de nous. Je voulais juste profiter de cet instant au maximum. Après tout, j'avais bien le droit après ces mois de séparation. Je reculais doucement, avec un grand sourire.
« Tu m'as manqué. Plus jamais je ne te quitterais » dis-je avant de l'embrasser à nouveau. C'est vrai, je n'avais pas l'intention de m'éloigner une fois de plus. Peut-être que cela pouvait paraître niais - sans doute parce que Sam était mon premier petit ami - mais c'était la vérité. Durant toute l'année scolaire, je n'imaginais que cet instant précis. Et maintenant que je me trouvais ici, je ne voulais plus partir.
We'll be counting stars Yeah, we'll be counting stars
Londres. Cela faisait à peu près six mois qu'on y avait emménagés. Samuel voulait y retourner, puisque c'était sa ville natale. Enfin, il voulait surtout y retourner pour faire son internat en médecine. Je n'y voyais aucun problème. A vrai dire, cela m'arrangeait un peu. Après tout, en emménageant en Angleterre, je pouvais contacter et même voir plus facilement ma famille. Six mois qu'on vivait ici à présent, dans un appartement à Hammersmith où on vivait notre. Allongée dans le lit, je regardais Samuel dormir. Il avait dû rentrer de l'hôpital, il y a peu de temps, alors que j'allais à mon tour partir au travail. Avec nos emplois respectif, ce n'était pas toujours facile de se croiser. Entre lui qui passait pas mal de temps à l'hôpital et moi qui partais assez tôt pour partir à la radio, on se croisait seulement le soir. Autant dire que cela était normal que les préparatifs du mariage n'avançait pas très vite. Je regardais l'heure sur mon téléphone. Si je ne partais pas bientôt, j'allais être en retard. Et être en retard pour une émission de radio, cela ne le faisait pas trop. Sur le chemin, je m'étais arrêtée prendre un café - chose que je fais à chaque fois avant d'aller au travail, sans doute pour pouvoir supporter le trajet en métro qui me conduirait jusqu'à la station de radio. Une routine assez banale après tout, mais je l'aimais bien cette routine.