pia&lyla ❝ who the hell are you ? ❞

Je me trouve de plus en plus curieuse et intrusive dans la vie des Calloway mais je ne peux pas me contrôler. Je ne devrais pas lui demander autant de choses. Que vais-je bien pouvoir demander à Oliver le jour où j'aurais une vraie discussion avec lui ? Enfin, ce que je demande n'est pas le genre de choses que tu demandes à un homme. La famille, tout ça, c'est plus féminin. Quoi que... « Mon frère est très famille, c'est le chouchou de notre mère, il est aimé de tous et puis même s'il se retrouve dans des situations compliqués il sait très bien faire l'acteur et du coup notre famille de remarque rien. » Je la regarde et ris légèrement. Oui, j'imagine bien Oliver user de ses charmes pour avoir l'approbation de tout le monde. En même temps, il a un visage d'ange alors comment on pourrait lui en vouloir ? Je me perds dans mes réflexions, vraiment. Et c'est là que je me rends compte qu'il me plait encore un peu plus à chaque phrase qu'elle ajoute, aussi pitoyable que cela peut paraître. Enfin pas trop non plus parce que j'étais amoureuse d'un bon nombre de chanteurs plus petite et là, Oliver, je le vois en vrai. C'est différent. Et je ne suis pas entrain d'en apprendre plus sur lui en tant que musicien parce que ça ne m'intéresse pas. Enfin pas de la bouche de Pia. Je préfère lui poser des questions plus intimes. Maligne la petite pourtant on dirait pas comme ça. Savoir que ça lui arrive de débarquer à des 'réunions' de famille complètement morts me fait rire, intérieurement. C'est bien le genre de choses que je serais incapable de faire. Il me faudrait moins d'une minute pour voir que je ne suis pas dans mon état normal. Il faut dire que je ne bois pas de base alors du coup... Et mon père m'en voudrait trop. Mon petit papa que j'aime tant. Quand je vois Pia baisser la tête et hésiter de me parler de tout ce qu'il s'est passé le jour de l'attentat, je sens une boule se former dans mon estomac. Je n'aurais pas du lui demander d'en savoir plus. Ça, c'est bien le genre de trucs que j'aurais pu aller chercher sur le net. Mais je n'aurais jamais eu leur version de l'histoire, leur histoire. J'aurais lu l'histoire de dizaines de blessés, de personnes faisant face au deuil de leur proche. Quand j'entends sa voix chevroter, je déglutis. Well, Lyla, t'as réussi à foutre une ambiance à se jeter du quatrième dans l'appartement. Je me lève et m'accroupis à côté de la jolie blonde. Je comprends ce qu'elle ressent. J'étais déjà tellement mal quand Thalia s'est fait opérer de l'appendicite et que je n'ai rien su alors là... Je me demanderais clairement si quelque chose n'avait pas cloché avec moi pour ne pas me rendre compte plus tôt. Je pose ma main sur la sienne et réfléchis ce que je vais bien pouvoir dire. Le but n'est pas de paraître totalement niaise. Mais ça me fait mal. « Mais tu n'aurais rien pu faire Pia... » Oui, c'est vrai que c'est ça qui va la faire positiver. On a du lui dire cinquante fois depuis l'amputation du beau blond. « Je sais ce que c'est. D'avoir l'impression qu'on a loupé un truc parce que sa moitié est coincée à l'hôpital et que nous, on s'éclate. J'ai pas vécu la même chose avec Thalia mais presque. C'était pas aussi grave mais bon » Ouai. Autant éviter de lui dire que ma sœur s'est fait opérer de l'appendice et que moi, je compare ça avec l'amputation du voisin. Je la regarde et fais une petite moue. « Arrête de pleurer Pia. Sinon je pleure avec toi » Je suis super sensible pour ce genre de choses et ça me détruit de savoir qu'elle pleure à cause de moi. « J'aurais pas du te demander ça c'est trop personnel et douloureux » Mais peut être qu'elle était avec lui et qu'elle n'a rien eu. Ça doit être encore pire. Je lui adresse un léger sourire et tâte les poches du jeans de mon frère. Il a toujours des mouchoirs sur lui à cause de Noam qui a eu la crève il n'y a pas longtemps. La poche arrière droite me donne ce que je cherche. Je sors les mouchoirs et lui tend. Je ris légèrement. « Spiderman vient à ta rescousse » Je ris à nouveau et lui adresse un clin d'oeil. Dommage que Noam ne soit pas une fille, il aurait eu des mouchoirs Hello Kitty !

C'est dur de voir quelqu'un pleurer. Surtout quand on en ait la cause. Si la jolie blonde pleure à l'heure actuelle, c'est parce que je lui ai demandé si elle était là le jour de l'accident de son frangin. C'est curieux et je me sens mal à l'aise d'avoir poser cette question. J'ai honte, vraiment, mais je me devais de lui poser. Mais maintenant elle est mal et c'est ma faute. Pas directement mais tout de même. Je regrette mais maintenant c'est fait et je dois essayer de lui remonter le moral. Essayer oui parce que je suis incapable de soulager les gens. La compassion, ok, mais faire sourire quelqu'un qui pleure ou le faire relativiser, c'est au dessus de mes forces. Quoi que... J'ai une jumelle aussi et je sais ce que ça fait que d'être entrain de s'éclater pendant que l'autre souffre. Ce n'est arrivé qu'une fois mais c'est une fois de trop, enfin pour moi. Je souris quand elle me dit que ce n'est pas grave. C'est sure, il y a pire mais j'ai vraiment l'impression d'avoir tenté de violer leur intimité, leur histoire. Deux séries de pompes pour me punir. Quand je lui tends les mouchoirs trouvés dans la poche du jeans de mon frère, je me dis que je dois tenter le tout pour le tout. Et elle sourit. Ça me réchauffe le cœur. Je déteste voir les gens pleurer parce que ça me donne envie de pleurer. Oui mon raisonnement est purement égoïste. Surtout que certaines personnes ont besoin de pleurer pour se sentir mieux et peut être que c'est le cas de Pia. Peut être qu'elle a tout ça sur le cœur depuis quelques temps et qu'elle n'a jamais pu l'évacuer. Je me replace où j'étais jusqu'il y a cinq minutes et bois une gorgée de ma boisson. Elle m'a foutu son cafard et j'ai la gorge serrée. Merci bien Pia ! Je lui souris et secoue légèrement la tête de droite à gauche quand elle dit que ce lien qui unie deux jumeaux n'est qu'une foutaise. « Je suis pas sûre que ce soit qu'une folle idée tu sais... Enfin, on a un lien spécial, forcément, parce qu'on s'est supporté pendant neuf mois quoi. Mais après c'est sur, on est pas des poupées vaudoux ! » Je rigole et je prie le bon dieu de ne pas être reliée nerveusement à ma frangine. Parce que vu ce qu'elle a fait avec Caleb... Beurk. Je lui adresse un clin d'oeil et porte un biscuit à ma bouche. J'ai tellement de questions à lui poser mais, en même temps, je n'ose pas. Je n'ai pas envie de remettre les pieds dans le plat. Et puis, c'est quand même plutôt malsain d'aller à la pêche aux informations avec la frangine du garçon qui me plaît. Je me demande bien comment je réagirais si une fille venait m'aborder pour en savoir plus sur Elias. Je lui demanderais juste d'aller chercher ses informations à la source. Ouai, c'est ce que je ferais. « Dis voir, tu connaitrais pas un bon magasin d'habits mais genre un peu artisanal. Je veux dire, pas un truc trouvé chez Primark que tout le monde aura. Je suis là depuis cinq mois mais je connais rien du tout quoi... » A New York, il m'arrivait souvent de chercher des petites boutiques vintages, des petits trucs 'hors du commun' avec Leeloo. On passait notre temps à écumer les rues des quartier atypiques de la ville et ça me manque. Tout me manque à vrai dire. Ross et Leeloo plus précisément. Je lui souris et j'espère qu'elle pourrait être ma guide à travers les rues de la ville un jour ou l'autre. Ça pourrait être sympa de parler fringue et goûts vestimentaires. Ça nous éviterait de mettre les pieds dans le plat. Et je suis sûre qu'elle m'aiguillerait pour trouver la tenue parfaite pour faire craquer son jumeau. Bien qu'une robe qui met toutes mes formes en valeur ferait très bien l'affaire.