« Nini, il faut que je te parles de quelque chose de très important. Vient t’assoir avec moi s’il te plaît. » Nirvana redoutait cette phrase à chaque fois que ça mère la prononçait car elle ne présageait jamais rien de bon à chaque fois. Et pourtant cette fois, la blonde n’avait rien à se reprocher. Elle se souvient de cet instant comme si elle l’avait vécue il y quelques heures… Elle revoyait sa mère Abigail, assise dans la petite cuisine de leur maison de bristol. C’était une sublime pour son âge, elle avait des cheveux parfaits et des yeux d’un bleu éclatant dont Nirvana avait hérité mais la lueur des jours ordinaires n’était pas présente à l’heure où Abi, comme elle l’appelait voulait lui parler.
Pourtant qui aurait pensé à ce qu’Abigail allait déclarer à sa fille ? Nirvana était l’enfant chérie de la famille, le genre d’enfant qui voue un respect et un amour infini à ses géniteurs malgré les jours où elle était en désaccord avec eux, les années où elle affirmait son caractère bien trempés et d’autant plus durant son adolescence ou encore lorsqu’elle n’avait pas envie de parler, tous simplement.
Nirvana était un enfant choyé et désirer lorsque ces parents l'ont conçu, ses parents s'étaient rencontrés de la façon de la plus banale qui soit : son père Andrew allait toujours au café après sa lourde journée d'avocat et il y avait rencontré Abigail, jeune serveuse dont il était tombé amoureux et deux ans plus tard, le 13 mai 1991 était née Nirvana en hommage au groupe de rock dont le papa était fan, cet enfant qui était le fruit de leur amour.
La vie de l'enfant fut plutôt paisible, elle obtenait énormément de choses grâce à son père à qui elle arrivait à faire les yeux doux même si sa mère n'était pas toujours d'accord pour que l'enfant soit ainsi gâté, mais malgré tous les cadeaux que Nirvana reçue, elle resta une fille humble et toujours présente pour aider quand il le fallait. C'est dans cette optique que dès l'âge de dix ans que Nirvana allait aider sa mère au café. Il s'était écoulé suffisamment d'années pour qu'Abigail à l'aide de son mari, puisse ouvrir son propre café librairie où de nombreux clients venaient prendre une tasse de thé en lisant un bon livre. C'était toujours un moment que Nirvana appréciait quand elle venait aider Abi', quand elle sentait l'odeur si particulière des livres mélanger à celle de café, du thé et de petits biscuits dont elle raffolait. Cette expérience lui appris à apprécier la lecture et le contact humain et c'est en partie pour ces deux choses-là qu'elle aimait se rendre au café quand elle avait du temps libre ou quand elle sortait de l'école privée où l'avait inscrit son père.
Les années passèrent si vite, l'enfant qui était devenu adolescente commençait à ressembler à une jeune femme et devait prendre des directives et dessiner son propre avenir. À la sortie du lycée et l'obtention de son diplôme, Nirvana s'était questionné sur deux types de choix : la littérature ou le marketing. Deux secteurs différents et pourtant deux choix qui lui plaisaient. Si elle choisissait la littérature, elle pourrait aller à l'école près de chez elle, poursuivre des études proches de sa famille et de ses proches. Si elle choisissait la littérature, elle devrait s'embarquer à West End à l'école qui suivait sa formation et donc quitter Bristol et sa jolie petite ville rocambolesque pour s'infiltrer dans « la grande ville. » Ce n'était pas une mauvaise idée, Nirvana était jeune, à dix-huit ans à peine elle avait la vie devant elle et si elle se trompait, elle pouvait toujours revenir à la maison et c'est ainsi qu'elle quitta les siens pour des études. Se passa trois années, remplis de travaux, de possibilités, de chance et de galères avant que Nirvana d'obtienne un diplôme à la sueur de son front pour le plus grand bonheur et la fierté de ces parents à tous juste
vingt ans.
Alors, aujourd'hui, quand Nirvana était rentré chez elle
quelques mois après avoir obtenu son diplôme, elle ne comprenait pas pourquoi sa mère voulait lui dire quelque chose de si important. Elle n'était pas fière de sa fille ? Elle préférait un meilleur avenir, un autre métier ? Nirvana n'essayait pas de ce démonter à cet instant, mieux valait ne pas s'imaginer des choses, car après tout ça ne pouvait pas être si grave. Elle s'était assise en face d'Abi qui avait les mains emmêlés entre elles et les jointures blanchis par la pression qu'elle exerçait entre celles-ci, elle semblait anxieuse et Nirvana fit en sorte de ne pas en relever même si c'était une évidence.
« Tu as une soeur, une demi-soeur pour être plus précise. J'ai toujours attendue pour t'en parler, mais je vois la personne que tu es devenue et la maturité que tu as gagnée depuis que tu es revenue et je me suis dit que ce serait le meilleur moment pour t'en parler. J'étais jeune et perdue à cette époque et je pensais ne jamais pouvoir m'en sortir avec un enfant alors je n'ai pas pût la garder, je me suis enfuis en la laissant à son père. Je penserais ne jamais pouvoir aimer un enfant comme je l'avais aimée et puis tu es arrivée et le trou dans ma poitrine à commencer à lentement cicatriser même s'il y aura toujours une place pour elle dans mon coeur. » Nirvana n'avait pas à cet instant pas réagis, comme n'importe quelle personne qui aurait découvert l'existence d'une personne qu'on vous cache et ça pour n'importe quelle raison. Elle ne sentait pas trahis, mais plutôt comme un objet de remplacement que ses parents avaient mis au point pour que sa mère oublie l'enfant qu'elle avait auparavant eu mais d'un côté elle ressentait la douleur que sa mère avait subie au moment où elle avait dû abandonner cet enfant pour lui garantir un avenir et une vie meilleure et toute la culpabilité de Nirvana d'avoir réagis en se levant et tournant rapidement les talons n'avaient pas pris si longtemps,
trois mois jour pour jour. Plus elle y avait réfléchis et plus il lui avait paru normal que son père n'avait pas assisté à la discussion, il n'avait rien à voir avec ça et même si Nirvana était persuadé que son père savait, elle imaginait sans cesse les deux regards accusateurs de son père et d'elle-même dévisager sa mère et lui briser un peu plus le coeur et attiser sa culpabilité.
Quand Nirvana fût remis de cette nouvelle, elle questionnait sans arrêt sa mère pour connaître des informations sur la soeur qu'elle n'avait jamais eue. Elle qui était fille unique, rêvait d'une soeur depuis ça plus jeune enfance et même si elle avait du mal à l'accepter, la nouvelle lui enchantait l'esprit. D'après ce que lui disait sa mère un peu chaque jour, Nirvana imaginait une fille différente de chaque fois en essayant de la vieillir d'après les propos qu'elle recevait, mais elle s'ordonnait de la rencontrer un jour pour au moins voir à quoi elle ressemblait en vrai.
Tous en imaginant une personne comme elle ou pas du tout, Nirvana enchaînait les petits boulots afin de se faire un peu d'argent pour pouvoir parcourir le Royaume-Uni autrement qu'en marchant, car même si la jeune femme adorait marcher, la meilleure paire de chaussures du monde ne pourrait rien faire pour l'aider à marcher plus vite. Elle espérait secrètement avec cet investissement pouvoir sillonner assez d'endroits pour retrouver sa soeur et si elle y arriverait sans tout cet argent, elle s'offrirait un voyage et au moins de quoi refaire son dressing.
Quatre ans se sont passés depuis cette histoire, quatre ans et Nirvana avait au final laissé tomber cette histoire au bout de la première année. Elle se faisait bien trop de soucis à se trouver un véritable job, à Bristol il n'y avait aucune opportunité, elle était donc retournée à West End sans trouver plus de succès, mais la blonde ne baissait jamais les bras et continuait les recherches entre deux petits boulots ou quand elle rentrait chez elle, dans un petit loft que lui louait son père qui se trouvait tous près de Soho. C'est dans ses instants de calme qu'elle pouvait se reposer, chanter quand elle en avait l'occasion et passer des heures au téléphone avec sa mère qui lui manquait depuis son départ. Et c'est durant l'une de ses conversations que Nirvana avait relancé les questions sur la soeur qu'elle recherchait en tirant après de nombreux efforts quelques informations qui aideraient sans doute ses recherches futures, elle s'appelait
Elliana Howkins. Un brin d'espoir se créait dans le coeur de Nirvana, elle pourrait enfin la retrouver et elle l'espérait de nouveau du plus profond de son coeur. Ce soir-là, Nirvana c'était couché tôt avec l'esprit rêvé et en ce murmurant à elle-même :
« A bientôt Elliana. »