"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Sufficient unto the day is the evil thereof | Alastair 2979874845 Sufficient unto the day is the evil thereof | Alastair 1973890357
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Sufficient unto the day is the evil thereof | Alastair

Eurêka L. Abercrombie
Eurêka L. Abercrombie
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() message posté Sam 23 Mar 2019 - 11:22 par Eurêka L. Abercrombie
A la longue, l'amertume a fini par germer en moi, comme une plante vénéneuse. ma compétence me devenait suspecte : elle n'était que le levier de mon orgueil. Je vivais dans l'illusion. Je vivais ce qui revient à s'immerger dans l'illusion.

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis qu’Eurêka avait croisé ce double si ressemblant. Si effrayant. L’ascenseur émotionnel ne cessait jamais sa course même s’il avait tout fait pour l’éviter ces derniers jours. Il ne voulait plus le revoir, il ne voulait plus jamais le faire. Eurêka avait bien trop peur des conséquences d’une telle rencontre sur son être, sur son équilibre précaire et fragile. Il ne serait plus jamais le même après tout ça, et la vérité qui s’apprêtait à lui éclater à la gueule, il n’en voulait pas. Parce que vivre un deuil pendant une vingtaine d’années, ça ronge un homme, ça creuse un trou tellement béant dans la poitrine qu’on ne peut le reboucher avec des illusions, ou avec la réalité. Pourtant, ce qu’il avait ressenti ce soir-là, c’était au-delà du réel, c’était presque cosmique. Un sentiment de quiétude, de sérénité, voire d’un lien s’était tissé entre lui et ce double, Alastair, comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, alors qu’il n’était qu’un parfait inconnu dans son esprit, dans sa vie. La lumière ne fut jamais aussi vive que lorsque les yeux d’Eurêka se sont posés sur Alastair. Il avait alors immédiatement comprit pourquoi il s’était sentit si bien. Son palpitant le lui avait fait comprendre, pourtant sa raison avait bouché le trou de la compréhension avec de la pâte à fixe pour empêcher la connexion, et mécaniquement l’avait poussé à agir : faire comme si de rien était, ne plus rien dire. Silence radio. Il l’avait déposé chez son ami, et c’est tout. Rien de plus. Rien de moins. Il avait fuit dans la nuit, sans lui donner aucune possibilité de le retrouver.

Eurêka avait même songé à fuir Londres et même ce bout de continent, pour s’exiler à l’autre bout de la planète pour ne plus jamais le croiser. Il avait tant voulu retrouver l’équilibre qu’il avait avant tout ça, son télescope et ce frère à des années lumières. Parce que cette soudaine proximité lui faisait peur, lui qui avait toujours été que solitude et tristesse. Eurêka était partagé, entre fuir et rester, entre vivre ou mourir, entre être et ne pas l’être. Il ne savait plus où il allait, ce qu’il devait faire, et surtout il n’avait plus vers qui se retourner. Choc et déni. Il avait d’abord cru à une blague, une illusion de cette soirée. Il avait tenté de l’effacer à coup d’alcool, de joint, songeant à la drogue. Mais ce foutu visage était plaqué à son cœur, à son esprit. Il ne le quittait plus. Alastair, était là. Et il le serait à jamais. Douleur et culpabilité. Eurêka a pleuré, parce qu’il s’en voulait de ne pas avoir cherché à le retrouver, de ne pas avoir vu plus loin que le bout de son nez. Douleur lancinante dans la poitrine qui ne parvenait plus à le quitter. Colère. La rage s’est emparé de son corps, l’envie de défoncer des gueules et celle de son père en premier lieu. Il ignorait le fin mot de cette histoire, mais il savait qu’il n’y était pas pour rien. Alors il a donné rendez vous à Ignacio, il s’est armé de ses poings. Pari à dix contre un. Et il a donné des coups dans cette arène de rue. Il a cogné si fort, que le mec il a plié. Mais que celui d’après l’a fait mettre à genoux. Le meilleur moyen d’oublier c’est de mourir non ? Alors étendu dans son sang, il a sentit le froid l’envahir, et peut-être même qu’il a oublié, ne serait-ce qu’un peu. Marchandage. Dans cet hôpital, il a essayé d’obtenir un peu de répit, peut être même un peu trop d’antalgique pour en finir, mais rien n’est raisonnable dans ce monde, et personne n’a plié à sa requête. Il savait qu’il n’obtiendrait rien des autres, que de lui-même. Alors il a renoncé à en finir, et s’est contenté de laisser la peine l’immerger et d’oser y repenser, à Alastair. Dépression et douleur. Encore une énième douleur, une énième sensation horrible s’insinuant dans sa poitrine. Il en a passé des journées entières dans le noir, refusant toute lumière dans sa vie, préférant cent fois mourir dans l’obscurité que sous les projecteurs. Il avait renoncé à toute joie, ne comprenant pas ce qui lui arrivait, et même si son corps était meurtris des coups qu’ils avaient reçus, que son genou ne se pliait plus comme avant, c’était son cœur qui avait le plus mal. Mal des mensonges de cette vie, mal de le savoir vivant et pas lui. Reconstruction. Eurêka ignorait où il en était dans toutes ces étapes du deuil, il ignorait s’il devait se reconstruire, puis accepter. Ce qu’il savait ce jour-là, c’était qu’il avait besoin de lumière dans sa vie, de douceur, et peut-être même de paix. La paix intérieur. Alors il avait prit son étui à guitare, et il avait marché péniblement – encore meurtris de ce passage à tabac – jusqu’à Buckingham Palace, où il avait traversé le rondpoint sans faire attention aux véhicules autour.  Et il s’est posé là, face au monument, face à la vie autour de lui, et il a sorti sa guitare. Assis sur les marches, il regardait l’instrument qui l’avait accompagné toute son enfance – et même s’il n’aimait pas trop jouer – il l’accordait délicatement. Avant de jouer un air qu’il connaissait par cœur. La musique raisonnant dans l’air, aussi léger que le vent, sondant son âme et son palpitant qui ne songeait qu’à la paix. Puis quand il fut prêt, il se lançait à chanter les paroles de cette chanson qui le faisait secrètement vibrer.

« - When my time comes around. Lay me gently in the cold dark earth. No grave can hold my body down. I'll crawl home to her. »

Eurêka s’en foutait du monde autour de lui, il en avait plus rien à foutre de vivre ou de mourir. Il ne songeait qu’à une chose, la paix. Elle et uniquement elle.
Pando
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Alastair H. Pratt
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() message posté Jeu 11 Avr 2019 - 6:46 par Alastair H. Pratt

So sweet to lose a friend
You leave the church and taste
The air in your lungs
Old lies and fireflies
Carve angels on your eyes
And all is undone

You whisper prayers into the dark
Up to a god in whom you've never believed
You always do
You split the secret up six ways
But it won't make it any easier to see
And now we don't remember

We're catching bullets with our
Heads and hearts and all the darkest parts of us
It's strange to find such light
In such endless night

We're catching bullets in our backs
We sent the undertaker back
Into the garden in the drought
To try to work things out
We're catching bullets with the best resources that we've got
We're happy
then again we're not
We shout through the endless doubt



Tunng – Bullets – Eurêka + Alastair


Il était resté devant la porte de la maison de White City, tout seul comme un con, à regarder la rue noire en face de lui. À espérer que le type reviendrait, bêtement. Même quand Nate avait ouvert. Il était resté là, dans le froid, à lui demander d’attendre avec lui. Il ne pouvait pas partir comme ça, non?
« Il là, je te dis! Il était là! »
Il reviendrait? Il reviendrait, il finirait par revenir… Nate lui avait dit gentilment de rentrer au chaud et était sorti, avec la voiture, pour trouver ce troublant étranger. Il devait encore être dans les parages, non?

Nate était revenu bredouille.

Et puis, au bout d’un moment, son amant l’avait emmené à l’intérieur et avait refermé la porte. Il l’avait regardé avec ses grands yeux doux et inquiets et lui avait proposé de dormir un peu, juste un peu. Alastair avait fait un pas vers le barman, pour lui expliquer que non, il ne pouvait pas dormir. Pas maintenant. Parce que l’autre, le type au télescope, allait revenir. Pour lui donner son numéro de téléphone, au moins. Pour qu’ils puissent se parler. Apprendre à mieux se connaître. Mais le plancher avait tangué, sous lui et il s’était écroulé aux pieds de son amant. Comme un ivrogne. Il avait à peine senti Nate le relever et l’emmener jusqu’au lit, en essayant de le rassurer.

Comme s’il ne le croyait pas vraiment, au fond. Comme si le mec qu’il avait rencontré à Saint-James n’était que le fruit de son imagination embrumée. L’ami imaginaire de son enfance qui avait fait fuir sa mère pour de bon. Il s’était laissé faire, comme une poupée de chiffon. Avait-il bu à ce point? Les murs qu’il commençait à connaître par cœur bougeaient et tout était un peu flou, autour de lui. Même Nate. Il avait dû perdre un verre de contact, sur la route. Alors peut-être… peut-être s’était-il imaginé des trucs, finalement…

Il s’était réveillé, tard dans l’après-midi, avec la tête dans un étau, la mémoire pleine de trous et le cœur à l’abandon. Il se souvenait plus trop comment il avait fait pour rentrer. Mais il se souvenait de ce visage aussi terrifié que le sien, sous le lampadaire. Il se souvenait à peine de leur conversation. À peine. Il avait le nom de l’autre sur le bout de la langue mais les sonorités s’étaient abîmées, sous les vapeurs de l’alcool. Un nom de fille. Louis, Lewis. Abernethy? Il se souvenait de ce sentiment de bien-être exquis dans l’obscurité qui les avait enveloppés et de ce silence de mort, dès que l’autre avait vu son visage.
Son frère. Ces putains d’algorithmes génétiques qu’il avait regardé cent fois, sur cette maudite feuille de papier. Ce deuxième monozygote qui ne prenait jamais réellement forme, dans sa tête et qu’il n’avait pas osé chercher, de peur d’être repoussé. Il s’était assis sur ce putain de banc, à l’aveugle… et il était tombé sur lui.

Et son frère, son propre frère l’avait abandonné au pas de la porte. Il était reparti dans l’ombre, sans adresse, sans numéro de téléphone.

Au début, il s’était presque convaincu lui-même qu’il s’en foutait. Il avait vécu 25 ans sans lui, non? Qu’est-ce que ça changeait? Ce n’était qu’un étranger, non? Ce mec ne lui devait rien. Absolument rien Et lui non plus. Ils s’étaient sans doute croisés des milliers de fois, sans même lever la tête. Comme deux passants Mais le trou dans son cœur s’était élargit. Il avait beau sourire  aux clients du diner et à Nate, pour le rassurer, il avait l’impression de ne plus rien ressentir. Même quand son amant lui chuchotait des mots doux, dans le creux de l’oreille.

Et puis la colère était arrivée, surnoisement. Était-elle jamais vraiment partie? En même temps qu’on lui enlevait son plâtre, à la main. Il avait failli frapper le mur. À la place, il avait prit un peu de coke, malgré toutes ses belles promesses d’arrêter pour de bon. Il comprenait. Il comprenait très bien les inquiétudes de son copain. L’overdose. Les dettes impayées et tout ça. Il comprenait la lueur de méfiance qu’il avait vu dans son regard. Est-ce que la casse, au Lucky Star était dûs à cause de ça? C’est ce que les dealers faisaient, non, quand on ne les payait pas?  Il avait sourit. Il avait prétexté avoir des rendez-vous. Il sniffait dans les toilettes du McDo, textait Nate pour lui parler d’heures supplémentaires, au diner. Il ne voulait pas penser. Pas penser au regard inquiet de Nate, au naufrage de son couple dans une marre de poudre blanche. Surtout pas penser à la tournée. Ni à cette main gauche qui fonctionnait à peine, maintenant. Et surtout, surtout, ne pas penser à ce frère qui ne voulait rien savoir de lui.

Il avait finit par craquer pour de bon. Le salaire du restaurant payait à peine sa place sur le canapé d’Eleah et son épicerie. Ça ne payait pas vraiment tout l’alcool qu’il ingurgitait et encore moins la coke, qu’il prenait en douce. Il avait rôdé à Saint-James Park. Et puis à Hyde Park, tant qu’à faire.

Et puis à la maison. Sa maison d’enfance. Après tout… il avait une famille, non? Ce n’était peut-être pas sa vraie. Ce n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus sain… Mais, IL avait toujours été là, non? Son père n’avait pas dit un mot lorsqu’il l’avait acceuilli, dans le hall. Ils avaient soupé en silence. Puis Alastair avait lâché, mine de rien, qu’il pourrait reprendre son dernier trimestre, à Oxford. Un diplôme en bonne et due forme, même en droit, ça ne tuait personne, non? Le Vieux n’avait rien dit. Il s’était contenté de le regarder, avec ses yeux de glace. Son père avait sorti les billets. Quand ils s’étaient quittés, le Vieux l’avait pris dans ses bras. Il n’avait jamais fait ça avant.

C’était étrange. Tellement étrange.
Il n’en avait pas parlé à Nate. Pas encore.

Ça avait été une journée comme une autre, au restaurant. Comment les gens pouvaient-ils vivre comme ça? Il ne le savait pas trop. Mais c’était un job. Un job comme un autre. Un job qui laissait son odeur de friture, sur ses vêtements et ses cheveux. Un job qui ne permettait pas trop de penser et ça lui allait comme ça. Un job qui le laissait, rompu, à la fin de son quart.

Il avait filé chez Eleah prendre une douche et s’habiller convenablement. Il avait décidé de passer par Buckingham Palace, pour une fois, en marchant vers Hyde Park. Pour prendre l’air. Son père ne l’attendait qu’à 21h, pour leur souper hebdomadaire, après tout.

Il avait d’abord cru entendre l’écho de sa propre voix au loin. Une voix qui chantait harmonieusement un truc soul qu’il n’aurait jamais chanté lui-même. Il s’était rapproché, par curiosité.

C’était étrange. Étrange de le voir en plein jour. Étrange de le voir à lueur du soleil qui n’était pas encore couché. Les longs cheveux blonds, un peu sales, qui étincelaient sous le lampadaire qu’on allumait à peine. Ces bleus, sur son visage. Cette joue abimée. Étrange de voir ces mains toucher les cordes de la guitare avec grâce, alors que lui-même n’avait jamais pu maîtriser cet instrument correctement. Étrange de voir ces passants, attroupés autour de lui. Il sortit son Iphone et prit un cliché. Il l’enverrait plus tard.

Pour prouver à Nate qu’il n’était pas encore complètement fou.
Il n’était pas le seul à le voir. Pour une fois.

Il claqua une fois les mains. Puis une deuxième et une troisième lentement. La foule de passants suivit le mouvement, un moment et finit par se disperser. Ça devait être sans doute l’heure du dernier tour guidé du Palace.

Il n’y avait plus que lui et son frère, maintenant.

« Je me souviens plus trop, honnêtement. Mais tu disais que tu avais cette oreille musicale qui ne te servait à rien. Tu es aussi menteur que moi,  non? Tu as faim?»

Cité : @Nathanael E. Keynes
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() message posté Ven 7 Juin 2019 - 12:00 par Eurêka L. Abercrombie
@Alastair H. Pratt

A la longue, l'amertume a fini par germer en moi, comme une plante vénéneuse. ma compétence me devenait suspecte : elle n'était que le levier de mon orgueil. Je vivais dans l'illusion. Je vivais ce qui revient à s'immerger dans l'illusion.

Les mains sur cette guitare, sa voix raisonnant dans l’air, il laissait ses doigts gratter les cordes avec grâce et élégance. Un automatisme, comme une ritournelle qu’on a en tête. Eurêka n’a jamais rien apprit, mais il connaissait l’instrument par cœur. Comme guider par un instinct primaire. Un instinct faussé, troublé, qui s’était réfugié dans la violence plutôt que la paix. Qui avait préféré les ténèbres à la lumière. Vive et éclatante. Trop peut-être. C’était du noir qui coulait dans ces veines, la sève de sa vie était le sang, et la mort, ça ne pouvait pas être autrement. Il avait été le meurtrier de ce petit frère qu’il n’avait jamais vu mais touché à de nombreuses reprises… Du bout des doigts. Eurêka avait avalé la sève de sa vie, plus fort que lui. En tout cas, c’était ce qu’on lui avait dit, montrer sur le dossier médical, rabâché sans cesse comme une poésie. Meurtrier voilà ce qu’il est. Mais Eurêka n’arrivait pas à retirer ce visage de son esprit, lumière ne fut jamais aussi vive que ce soir-là, sous ce lampadaire. Cet âme qu’il avait touché neuf mois durant, qu’il avait comprit en un rien de temps. Il était vivant, et au final c’était lui qu’était mort. Durant tout ce temps, il s’était punit d’une faute qu’il n’avait pas commise, et même malgré ça, il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser. Eurêka se laissait ronger par ses démons, et dieu qu’ils sont nombreux.

Mais quand le son de sa guitare s’effaçait dans le vent, il ne put redresser le visage pour remercier les gens qui l’applaudissait. Parce qu’il avait honte de lui. De ce qu’il dégageait, des blessures sur son visage, et de cette larme qui coulait sur sa joue. Car il repensait à ce mec, à ce reflet dans le miroir, à cet âme similaire à la sienne. A cet Alastair qui aurait pu être tant de chose, et qu’il ne sera jamais. Parce que, comme d’habitude, Eurêka préférait fuir que d’assumer. C’était qu’un sale gosse, un connard, jamais il n’aurait pu être à la hauteur de ce jumeau qu’il a tant idéalisé. Tant aimé. L’impossible possible. Ça lui faisait peur, ça lui faisait de la peine. Ça avait changé sa vie, mais il ignorait dans quelle direction elle se dirigeait. Alors il essuyait ses larmes du pan de sa veste, puis se râclait la gorge pour effacer les traces d’une peine immense. Mais Eurêka ne l’avait pas vu, et il ne s’y était pas attendu à le revoir. Si vite. Son cœur déjà douloureux se serrait quand il entendit cet écho parfait de sa voix. Il relevait le visage vers ce double identique, ne le distinguant que d’un œil – l’autre bien trop souffrant pour s’ouvrir convenablement – et il se mordit la lèvre sous le stress influant dans ses lèvres. Que dire ? Que faire ? Il n’avait de raison de fuir, même si son âme le lui hurlait tant il avait peur des conséquences. Eurêka se contentait alors de ranger sa guitare dans son étui, et de se lever pour se mettre à sa hauteur. Face à face. Il se voyait à travers lui, en pleine lumière. Identique. Comme les faces blanches d’un dé du destin. Eurêka ne put s’empêcher de le regarder dans le silence, histoire d’être sûr qu’il était là, lui, et pas une contrefaçon. Puis il prit la parole, bien moins assuré que son jumeau.

« - J’n’ai jamais dit que je ne m’en servait pas, c’est juste pour le plaisir. Rien de mieux pour une âme torturé qu’d’le chanter non ? »

Il sentait qu’Alastair ne chercherait pas à le contredire, comme si une connexion entre eux s’étaient crées à mesure qu’ils avaient comprit qui ils étaient. Il ne put sourire, celui-ci était coincé sur son visage tuméfié, il mourrait d’envie de comprendre. Il crevait d’envie de le serrer contre lui pour être sûr, mais son instinct tout pourri lui incitait de rester là face à lui. Son ventre grognant sous la faim qui l’embrasait. Ouais, il avait la dalle. Mais était-il prêt à tout ça ? Rien de moins sûr.

« - Ouais. »

Alors Eurêka mit sa guitare dans son dos, puis suivait Alastair côte à côte. Marchant de manière similaire, comme connecté à ce monde qu’il avait tant imaginé par le passé. Il ne put s’empêcher de s’excuser.

« - Désolé pour la sale gueule, j’ai passé un sale quart d’heure il y a peu. »

Un sale quart d’heure que t’avais cherché p’ti.
Pando
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