"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Alone, Together - Eleah + Alastair 2979874845 Alone, Together - Eleah + Alastair 1973890357
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Alone, Together - Eleah + Alastair

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Alastair H. Pratt
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() message posté Sam 27 Oct 2018 - 9:36 par Alastair H. Pratt

Take me away
See I've got to explain

Things, they have changed
In such a permanent way

Life seems unreal
Can we go back to your place?

Oh, "You drink too much"
Makes me drink just the same

Austra – Alone, Together - Eleah + Alastair


Fin Automne 2018


« Un dernier verre. Allez, mate. Fais pas le con. Juste un dernier. »

Il claqua un billet sur le comptoir de bois. La reine, parée de ses atours violets, lui souriait froidement, sur le papier chiffonné. Il prit le temps de bien la regarder, pour une fois. Après tout, c’était un de ses derniers billets.

La sécurité sociale rechignait à accepter son dossier et à lui donner un chèque. Son père était millionnaire. Pourquoi ne retournait-il simplement pas chez lui? Ou chez sa mère, à Aberdeen? Il pouvait simplement les téléphoner pour leur demander un peu d’argent, non? C’était le constat qu’il voyait dans les yeux de tout le monde là-bas.

Go back to Daddy, little spoiled brat. Go back to Daddy.

Il baissa la tête et contempla d’un air maussade l’atèle qui enveloppait sa main gauche et renifla grossièrement. La reine gigotait, sur son enveloppe de papier. Tout tanguait un peu, de toute façon, autour de lui. Même le barman qui persistait à l’ignorer depuis qu'il avait fait cul-sec sur un sixième whisky.

« Allez! Juste un! Double scotch, je te dis, Mate. Tu gardes la monnaie. »

Il s’était engueulé avec Erwan. Il n’arrivait même plus à se souvenir de la raison. Un vieux truc moche brisé, quelque chose du genre. La mère de son ami avait fondu en larmes. Le père, toujours à moitié ivre, avait beuglé comme un débile, depuis son fauteuil roulant. Et Alastair s’était retrouvé sur le pavé de Peckham, avec son sac et son clavier.
Pour un foutu vieux truc moche.

Depuis combien de temps trainait-il comme ça, entre le matelas gonflable de la chambre d’Erwan et le canapé de Castiel? Trop longtemps sans doute. Enfin trop pour la sécurité sociale qui voulait une adresse fixe.

Nate l’avait presque supplié de mettre sa propre adresse, sans trop y penser. Alastair avait sourit, tristement. Comme si la Sécurité sociale allait donner un chèque à un gosse de millionnaire qui donnait une adresse dans les beaux quartiers de White City. Parfois… parfois, il partageait le lit de Nate et y trouvait un réconfort et tendresse.

Et parfois, il évitait le Lucky Star comme la peste.
Comme ce soir.

Comme quand tout tanguait un peu trop autour de lui. Comme quand il pouvait sentir leur va-et-vient, tout au fond de lui sans pouvoir les arrêter. Comme quand les grands yeux inquiets de Nate n’arriveraient pas à stopper cette envie de hurler de terreur, sans vraiment y arriver.

Alors il s’échouait quelque part. Le plus loin possible du Lucky Star et des grands yeux inquiets de son amant.

Un type s’était assis à côté de lui et s’était mis à lui parler. De tout et n’importe quoi. Surtout de n’importe quoi. Un shot de mauvais bourbon était apparu comme par magie devant lui. Puis un autre et puis encore un autre. Les vagues qui l’avaient bercé des heures durant s’étaient peu à peu changé en naufrage. La reine pourpre et son château de papier avaient disparu de ses doigts. Elle avait dû glisser par terre, sous le tabouret. Le type à côté de lui s’était éclipsé. Surement parti pisser. Le barman était devant lui. Il demandait des comptes. Pour tous ces shots que lui et son copain avaient commandé.

Ah bon? Il existait, maintenant?

Il voulu se pencher pour ramasser son foutu billet de vingt livres mais ses jambes et sa tête avaient refusé de collaborer, entrainées vers les profondeurs du sol où tout semblait grouiller, sous lui. Comme lorsqu’il avait prit ce rhum & Coke, à Rome. Pris de panique, il voulu se rattraper au comptoir. Le barman s’était mis à l’engueuler et lui avait aggrippé le bras. Et Alastair s’était mis à hurler à plein poumons.

« TU… tu as mis quelque chose dans mon verre, tu… Personne ne me touche, tu entends? NE ME TOUCHE PAS!!! »

Il eut vaguement conscience de la présence d’un troisième homme. Un troisième homme qui l’avait prit par les épaules et l’emmenait vers la sortie, en lui parlant, à l’oreille. Le jeune homme eut une derniere plainte.

« … ne me touche pas… »
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() message posté Jeu 1 Nov 2018 - 9:28 par Invité
ALONE, TOGETHER
alastair & eleah (& arthur)

« Burnin' up this town, Spendin' everythin' I've saved. You've been out all night diggin' my grave. Every little lie you tell can't keep it hid you're just another nail on my coffin lid. »
L’intérieur de son crâne ce soir, c’est un peu comme une chambre capitonnée. Que des contours indéfinissables, des lignes continues, du blanc … Du blanc partout. Aveuglant et cruel. Comme la dernière fois … Comme la première fois. Eleah est rentrée de Paris chamboulée. Il sait qu’il ne faut en général pas grand-chose, pour ébranler son petit corps. Elle a cette sensibilité à fleur de peau parfois dont lui -même a l’impression d’être dépourvu. Trop de colère en lui qui sourde, trop de frustrations. Il ne peut pas mimer l’enchantement s’il n’est que factice. Il ne peut pas être quelqu’un d’autre, comme elle. Il ne sait pas se protéger de cette façon-là, alors, il conçoit de tout se prendre en plein dans la gueule, en permanence. Pour l’estropier un peu plus. C’est comme ça qu’il vit, Arthur. Qu’il survit aussi, cafard qui remonte en permanence, qui ne crève jamais, parce qu’il ne peut pas. Il a encore des choses à faire dans cette foutue vie, même s’il ne sait pas exactement quoi. Comme lui … Comme lui. Comme Wilde sans doute, qui a eu le culot de la rejoindre dans ses frasques parisiennes. Comme si elle l’y avait invité, décidant à escient de partager avec lui ce qu’elle ne lui confie plus vraiment, depuis des semaines, des mois peut-être. Le lien se distend une fois encore. Cela ne fait pas aussi mal cette fois-ci. Pourquoi ça n’est pas aussi douloureux ? Pourquoi les aigreurs sont-elles différentes ? Arrimé au comptoir du bar, sa haute silhouette se perd, songe, se noie. Il regarde distraitement les fines bulles de sa bière remonter le long de la pinte. Ce soir il ne rentrera sans doute pas. Ni demain. Il ne veut pas être le témoin de sa névrose, des obsessions naissantes qu’elle finit toujours par tracer malgré elle, et qui jusqu’alors n’ont jamais été aussi dangereuses que celles qu’elle pourchasse avec lui. Il y a dans ce lien de ces absolus qui étaient censés n’appartenir qu’à eux, qu’elle lui a offert, sans songer qu’elle le laisserait en arrière. Ou alors y-a-t-elle pensé, et cela ne la rend que plus infâme à ses yeux. Lui qui a tout fait, tout fait, pendant des années, pour la garder de tous ces autres … Tous à part lui. Est-ce là sa manière de le lui faire payer ? une longue gorgée dévale le long de sa gorge, n’emplit pas le vide qui s’ouvre à l’intérieur de lui, et que même la drogue ne pourrait pas remplir ce soir. Il n’a rien consommé, n’a pas envie de grand-chose. Avec ses longs doigts il compose le numéro de Jessica, la nana avec laquelle il baise assez régulièrement pour la considérer autrement que comme une vague connaissance. Il tombe sur le répondeur, se rappelle à rebours qu’elle lui a déjà dit qu’elle allait rendre visite à sa mère, dans le nord du pays. Finalement il rentrera ce soir. Encore une fois … Une toute dernière fois. Il commande un autre verre, le même que le précédent. La bière lui donne toujours envie de pisser, mais il a comme la flemme de véhiculer sa carcasse jusqu’aux chiottes. Alors il reste là. Il écoute à peine, ce qui se passe autour. Jusqu’à ce moment où le farfadet qui s’est assis à ses côtés, il y a déjà un moment, avec ses autres copains, lui offusque les oreilles avec ses jérémiades. Il commande des scotchs à intervalles si réguliers qu’on se croirait au drive d’un fast-food. Ça le gonfle. Il aimerait qu’il ferme sa foutue gueule, qu’il laisse les pauvres âmes comme lui se murger tranquille. Mais le voilà qui se met à beugler comme un cochon rose qu’on emmène pour l’égorger. Arthur fait craquer ses cervicales, imagine son poing s’abattre sur son joli faciès pour qu’il se taise. Il n’a pas assez bu pour être violent. Il n’a pas assez bu pour être seulement détestable. Alors, félin, depuis sa haute stature, il se lève. Sa main s’abat sur l’épaule du jeune homme.
« Bordel, qu’est-ce que t’as à beugler comme un cochon ?! y’a rien dans ton foutu verre, tu nous emmerdes. Si tu crois que j’ai qu’ça à foutre de lorgner sur son petit cul. T’offusque pas mec, mais tu manques de quelques attributs pour que j’ai envie de t’baiser dans un coin sombre. »
Une paire de nibars par exemple. Ça lui plairait bien. Plus que cette mine renfrognée qu’il arbore, et qui lui ôte tous les charmes qu’il pourrait avoir si seulement Arthur avait des penchants bisexuels. Et puis il y a Jessica, ce joli brin de fille, qui n’est pas vraiment belle en réalité si on considère les critères des magasines à la con. Elle a un charme qui lui plaît bien, des jolies formes qu’il ne se lasse pas d’étudier. Il a beau revendiquer le contraire, mais il n’est pas si frivole que ça en réalité.
« J’t’en débarrasse. »
Le barman acquiesce, avec un air un peu surpris. Il le connait bien Arthur, c’est un client plus que régulier. Et d’habitude c’est plutôt de lui dont il cherche à se débarrasser. C’est pas lui qui joue aux bons samaritains pour dégager les soulards. Enfin, il ne va pas le contrarier. Arthur soutient le gamin sur son côté, l’entraîne à l’extérieur. Ensemble, ils forment une drôle de bête à deux dos. Lui, avec sa grande silhouette -trop grande-, longiligne et claudicante, sa jambe droite qui traine toujours un peu en arrière, et lui donne une drôle d’allure. Une fragilité d’apparence, qui contraste avec la poigne de ses mains sur les épaules du gamin, qui s’imposent, ne lui laissent pas d’autre choix que de le suivre.
« Hey oh, c’est quoi ton nom Jéronimo ? T’habite où ? »
Il vient de l’asseoir sur le rebord d’un petit muret, s’est accroupi en face de lui, en lui donnant une petite tape sur la joue pour qu’il reprenne un peu conscience. Mais il est bien beurré. Rond comme un boudin, comme on dit dans le jargon. Il ne va pas en tirer grand-chose. A part une projection de vomis sur ses jolies pompes toutes neuves. Rien que d’y penser, il se décale sur le côté, au cas où.
« J’ai pas qu’ça à foutre, tu trouves que j’ai la mine de mère Thérésa ? »
En réalité si, il n’a rien d’autre à faire. Et consciemment, il se voit pas le laisser en travers du trottoir, à se dégobiller dessus comme un alcoolique. Alors il s’avance sur le trottoir, interpelle l’un des taxis qui attend en file, à la sortie du pub.
« J’te ramène chez moi. Allez, fais un effort, bordel. Dégobille pas sur mes pompes ou je t'en colle une. »
Il le hisse sur sa hanche, le fourgue sur la banquette arrière de la bagnole sans réelles précautions pour l’arrière de son crâne, puis s’engouffre à son tour, balançant ses jambes qui trainent sur le côté, tout en donnant l’adresse de sa frangine au conducteur.


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() message posté Mar 6 Nov 2018 - 8:48 par Alastair H. Pratt
Parfois, juste parfois, il les voyait clairement.

Parfois, juste parfois, il arrivait à mettre des syllabes sur ces êtres fantômatiques. Des prénoms mentionnés trop rapidement dans un échange cordial, autour d’un verre. Des interjections sauvages, au-dessus de lui. Puis elle disparaissaient avant même qu’il puisse les prononcer à voix haute.

Il les voyait bien, maintenant. Ils étaient là, adossés au mur du bar, entre la porte et lui. Il voyait leurs muscles rouler sous leurs peaux tannées par le soleil. Leurs lèvres rouges et pleines. Leurs sourires éclatants, aguicheurs.

Ils auraient pu avoir n’importe quel mec, ce soir-là. Qui ils voulaient. Sans même avoir besoin de mettre cette drogue, dans ce maudit rhum&coke. Ils étaient virils. Ils étaient bien foutus. N’importe qui, dans ce bar, leur aurait dit oui. N’importe qui.

C’était peut-être ça, le problème. D’expliquer comment il avait pu vouloir dire non alors que tout le monde leur aurait dit oui, à ces mecs. Alors qu’il était entré dans ce club gay exprès pour repartir avec quelqu’un.

Il les voyait clairement, alors que tout son corps était alourdi, tétanisé par l’éther dans son sang. La panique l’avait envahi, le décor s’était brouillé pour faire place à d’autres impasses, plus morbides, et les voix s’étaient mélangées. La langue anglaise qui exprimait sa désapprobation avait fait place à un dialecte italien où tous les mots avaient perdu leur poésie.  

« Je t’en débarasse. »

Alastair avait esquissé des gestes désordonnés pour les repousser. Repousser ces hommes qui s’avançaient vers lui avec ce sourire carnassier, pour l’emmener à bout de bras dans cette chambre d’hôtel glauque et lui faire mal.

Lui faire mal.

« Ne me tou.... »

Une main s’abattit sur son épaule. Une grande main maigre qui le dirigeait vers la sortie, au travers de ces spectres qui le molestait au passage, comme toujours. Une main de fer qui n’avait rien ce velours dont son père s’était si souvent vanté d’avoir. Une main qui le poussait vers l’extérieur et le forçait là, à s’asseoir sur ce petit muret.

L’air froid et humide du mois de novembre le réveilla. Un peu, juste un peu. Juste assez pour réaliser que le visage maigre et embrouillé qui s’était mis à sa hauteur et que cette démarche boiteuse qui le faisait tanguer plus encore n’était pas celle d’un ennemi. La petite giffle lui fit remonter le sang à la tête et oublier, un moment, cette chambre d’hôtel sinistre. . Il leva des yeux ahuris vers les formes floues qui se mouvaient devant lui et qui lui demandait où il habitait.

Où habitait-il? Il ne savait plus. Il ne savait plus du tout. Erwan lui avait demandé de partir. Où habitait-il, maintenant?

« Je… ils ne me laissent plus rentrer chez moi…. Ils ne me laissent plus… c’était chez moi, chez moi… Et… et j’suis plus capable… plus capable qu’il me regarde comme ça… »

Le reste se perdit en vagissement infâme. Son estomac se tordait et tout chavirait, dès qu’il fermait les yeux et se laissait engourdir par la fatigue. Il eut au moins la décence de tourner le dos au bon samaritain, pour répandre le maigre contenu de son estomac sur la chaussée. Il entendit des jurons. Des jurons anglais qui enterrait les voix italiennes, dans sa tête. Le type s'était relevé, en furie et hélait quelque chose, au loin. On le hissait de nouveau et sa tête heurta le métal du toit de la voiture, sans ménagement. L'atèle de sa main gauche heurta la porte, ce qui lui arracha un gémissement de douleur. Mais tout tournait trop pour fuir.

Une adresse. Une rue où il était passé, des tonnes et des tonnes de fois, sans s’en rendre compte.

Son quartier.

Le taxi s'arrêta devant un édifice industriel et Alastair voulut protester. L'autre... l'autre était plus grand que lui. Il était maigre, tout en os et en longueur, comme un croque-mort. Ils montèrent des escaliers et franchirent des portes. Alastair en oublia le compte. Puis il y eut des voix. Des voix pleines de colère. On le poussa sur un canapé moelleux et quelqu'un jeta une couverture sur lui. Les voix s'éloignèrent, dans le brouillard de l'ether,

Il ferma les yeux.
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() message posté Dim 18 Nov 2018 - 17:01 par Invité
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« Burnin' up this town, Spendin' everythin' I've saved. You've been out all night diggin' my grave. Every little lie you tell can't keep it hid you're just another nail on my coffin lid. »
Arthur s’impatiente, sa silhouette longiligne alanguie par l’alcool qu’il a consommé, pour une fois sans outrance. Que de mesure, qui ne lui sied pas tout à fait. Il s’impatiente, dans le taxi qui les conduit jusqu’au loft de sa frangine. Il n’a jamais été de ces natures conciliantes, promptes à faire acte de charité sans mimer une absence de bonne volonté, comme par principe. Il râle, il bougonne. La colère qui suppure, en permanence, de sa peau diaphane et de ses longs cils très noirs qui lui donnent, lorsqu’on le regarde selon certains profils, des airs de femme énamourée. Les détails défilent à l’extérieur de la bagnole, des scintillements qui font frémir sa rétine sensible. Il voit un peu flou, même quand il est entièrement sobre. Il devrait sans doute faire les choses comme il faut : souscrire à une mutuelle, avoir une assurance. Mettre des sous de côtés pour une retraite dont il ne profitera sans doute pas. C’est ce qu’elle voudrait qu’il fasse … Eleah. Qu’il ait enfin son endroit où dormir, sans squatter en permanence les contours de sa sphère à elle. La laisser y inviter qui elle veut, sans narguer ses hôtes de sa présence parasite. Il a bien compris qu’il était moins le bienvenu, depuis qu’elle a décidé de prendre Wilde pour amant régulier, et de s’astreindre avec lui à une dynamique qu’il désavoue jusqu’au plus profond de ses entrailles. Une part de lui se refuse à le laisser la lui prendre. Par pur égoïsme, il rêverait qu’il la profane au loin. Qu’il aille se dévoyer comme il semble savoir le faire sans l’entraîner avec lui dans la brutalité de sa chute. Il faudrait qu’elle le voit, en train d’en baiser une autre sans aucune pudeur, juste sous son nez. Il est persuadé que c’est déjà le régime auquel il l’astreint. La prendre, quand il en a envie, pour ses élans et ses rêveries trop nombreuses, puis se corrompre à d’autres, une fois la lassitude effleurée. Mais elle ne se rend pas compte, sa jolie petite sœur. Non elle ne sait pas, tant qu’elle n’a pas décidé d’ouvrir les yeux. Elle ne verra rien tant qu’il n’aura pas su lui montrer, ce qu’il est, ce qu’il incarne. Un danger pour lui, pour elle, pour eux. Pourquoi ne fait-il rien de concret alors ? Parce qu’il ne l’a jamais vue si enchantée, comme propulsée de corps et d’esprit dans un monde qui lui correspond dans chaque fibre de sa chair, et auquel lui-même n’appartiendra jamais tout entier. Il pourrait l’accepter s’il faisait preuve d’un peu de volonté, mais ce soir, il en est dépourvu. En biais il jette un coup d’œil sur le gamin étalé sur la banquette arrière. Il bredouille, articule de ces troubles indicibles dont Arthur ne saisit pas du tout le sens. Il n’en a cure en réalité. Il se demande pourquoi il a décidé de le ramener. Pur élan de conscience, quand il est si égoïste d’habitude. Tout du moins, c’est ce qu’il aimerait leur faire croire à tous.
« Allez Jéronimo, fais un p’tit effort, tu pèses un âne mort. » dit-il en le tirant hors de la voiture, laissant au passage quelques livres au conducteur.
Mollement il le hisse sur son épaule après l’avoir laissé vomir sur le trottoir, fait preuve d’une force surprenante, quand on a l’impression permanente, du fait de sa claudication, qu’il risque de s’effondrer à tout instant, ne laissant sous ses pas trainants qu’un tas de chairs et d’os. Il monte les marches, une à une. Cela lui demande un effort colossal, pour ne pas le lâcher dans les marches et le laisser rouler jusqu’à une fin certaine. Il entre dans le loft dans un bruit accablant, claque la porte, allume sans ménagement les lumières en fourguant son poids mort sur le canapé en cuir du salon. Eleah, qui lisait sur son lit, sur la mezzanine, s’éveille de sa torpeur pour se précipiter près de la rambarde. Il y a trop de fracas pour que ce ne soit que son frère. L’inquiétude galope sur ses traits. Elle imagine toujours le pire le concernant, et est surprise de constater qu’il a plutôt fière posture, en comparaison de celui qu’il vient de ramener. Elle descend en vitesse l’escalier en colimaçon, accourt avec des airs de réprimandes.
« Ne me dis pas que tu ramènes ici les poivrots du quartier maintenant ?
- C’est qu’un foutu gosse, et il était mal en point. J’pouvais pas le laisser. Il va passer une sale nuit … Oh merde, vite, file moi un saladier, ou une bassine, n’importe quoi, sinan il va dégobiller sur ton tapis … »
Elle ne prend pas le temps d’essayer de comprendre, il ne lui faut pas longtemps pour courir dans la cuisine, revenir avec un saladier qu’Arthur place à proximité d’Alastair en cas où il aurait encore envie de vomir. C’est à ce moment-là qu’Eleah le détaille, et le reconnaît dans la désinvolture convulsionnée de ses traits. Ses yeux s’agrandissent sous la stupeur, et elle s’approche dans la foulée.
« Alastair ?! Mais mais … Pourquoi tu t’es mis dans cet état hein ? c’est moi, c’est Eleah. C’est Mini Fée. Ses doigts, avec précaution, encadrent son visage brûlant pour tenter de le rassurer. Mais il est ailleurs … Si loin, si loin.
- Merde tu le connais ?
- Oui, il bosse avec James, au Viper.
- La belle affaire. J’peux le refoutre dehors du coup ? avec un coup d'pieds au cul en prime, pour consentir à bosser pour une engeance pareille ?
- Il n’en est pas question !  Va me chercher un plaid, et de l’eau. Allez, dépêche-toi ! » Vindicative, presque militante, Arthur abdique sans vraiment protester, en se massant la tempe et en fourrageant sa tignasse déjà fortement en désordre. Il revient quelques secondes plus tard, avec tout ce qu’elle lui a demandé.
« Il a juste besoin de dormir tu sais. »

Mais elle ne l’écoute pas. Elle s’est accroupie sur le sol, essaie de dégager des mèches hirsutes collées au front d’Alastair. Il s’apaise peu à peu, sans doute emporté par le sommeil irrépressible que l’alcool sait susciter. Alors, comme pour veiller sur lui, elle va s’installer dans un fauteuil adjacent, sa grosse chatte, au pelage quasiment bleuté, venant se poser mollement sur le ventre de leur hôte de fortune, comme s’il s’agissait d’un coussin respirant à intervalles réguliers. Elle se met en boule sur lui, ne bronche que peu dès lors qu’il demeure immobile. Eleah quant à elle, trouve le sommeil malgré elle dans une posture inconfortable, enfoncée dans son fauteuil. Arthur, quant à lui, a décidé de disparaître dans les hauteurs, pour dormir sur le canapé de la véranda qu’elle couve, à l’étage. Il n’y fait pas encore totalement froid.
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() message posté Dim 2 Déc 2018 - 19:48 par Alastair H. Pratt
De petits heurts de toutes sortes, un peu partout. La tête contre le toit du taxi, le pied contre les marches de l’escalier, la hanche contre la porte, le plâtre de sa main gauche contre la table basse toute proche du canapé de cuir. Il avait plus ou moins conscience de tout ça. Plus ou moins conscience de la douleur qui irradiait dans sa main et dans son crâne. Plus où moins conscience de cette voix grave et agressive qui le houspillait. Encore moins conscience de ce toucher frais, sur son front qui écartait les mèches poisseuses de son front trempé de sueur.

Peut-être était-il chez Erwan. Peut-être était-il à l’hôpital? Peut-être que quelqu’un l’avait ramené de force chez son père. Peut-être était-il encore à Rome et que la femme de ménage avait enfin entendu ses cris? Il ne savait plus trop. Il n’essayait même plus de Tout s’était un peu trop mélangé, comme l’alcool dans son sang.

Lorsque sa tête toucha enfin le coussin du canapé, il ferma les yeux et se laissa couler, comme au naufragé fatigué de trop lutter contre les flots. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de lui. Plus rien n’avait vraiment d’importance, maintenant.

Ce fut la douleur au crâne et le haut de cœur qui le sortit de sa torpeur, à l’aube. Alastair eut à peine le temps de se débarrasser de sa couverture et de se baisser vers le saladier pour y déverser, avec un râle disgracieux, ce qui restait du contenu de son estomac. La grosse boule de poils grise qui lui réchauffait paisiblement le ventre planta ses griffes au travers de son pull, dans sa chair tendre avant de lui feuler dessus et de déguerpir. Un autre déferlement de nausée le laissa haletant, le front contre l’inox du bol, à regretter amèrement qu’on ne l’ait pas trucidé dans une allée sombre de Storeditch.

Il ne se souvenait plus de grand chose. D’être entré dans ce pub glauque, près des docks pour y enfiler quelques verres. Du sourire de la reine qui le narguait, sur son dernier billet de vingt livres. D’un type qui n’arrêtait pas de parler, de parler et de parler. Et d’un autre, grand et boiteux qui l’engueulait. Le reste avait disparu. Complètement disparu dans le néant des cauchemars et dans une souffrance lancinante. Des visages, des voix et des noms avaient dansé dans son esprit et s’étaient envolés avant qu’il ne puissent les reconnaître ou leur donner une forme.

Il se blottit en boule dans un coin du canapé, pris de vertige. Il était encore tout habillé. Son corps lui faisait mal de partout, il avait une douleur cuisante à la tempe et son atèle avait été un peu malmené mais il pouvait bouger. Il avait juste trop bu, c’est tout. Personne ne l’avait drogué. Quelqu’un avait posé son portefeuille et les clefs qu’il lui restait à côté d’un verre d’eau sur la table basse. Alastair referma les yeux un moment. C’aurait pu être pire n’est-ce pas?

Il n’osait plus trop imaginer. C’aurait pu être pire, oui. Depuis Hastings et depuis l’incident au Lucky Star, il s’était enlisé dans la terreur et dans la stupidité. Les monstres n’étaient plus que dans sa tête, maintenant. Ils n’étaient plus à des milliers de kilomètres, dans une autre ville… Entre les mains qui le tripotaient sans cesse sous ses vêtements et le marteau sur sa main, il ne savait plus où trouver refuge. Et Nate ne pouvait rien faire…

Il rouvrit péniblement les yeux. On l’avait allongé sur un canapé de cuir, dans un grand espace ouvert, propre et coquet. Dans l’aube grise, il pouvait distinguer de jolis cadres, des plantes et même un piano droit, là, tout au fond de la pièce. Un piano…

Et puis une toute petite silhouette, blottie dans le fauteuil en face.

Alastair ouvrit la bouche, hébété, en la reconnaissant.

« Mini-Fée?! »
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