Un nouveau trésor... ? [Kaspar]

Un Nouveau Trésor ... ?

Kaspar & Dimitri

L'art est complexe, assimiler toutes les informations concernant une seule œuvre est un exercice difficile qui demande une formation pointue. Peut-être cela pourrait se rapprocher de ce que nous nommons vocation, ou passion. Tandis que l'artiste fait danser passionnément l'imaginaire sur différents supports, les personnes comme moi plongent leurs esprits dans ces représentations, quelque soit les profondeurs insondables, pour y découvrir les plus beaux, ou les plus terribles secrets. Cela, mes amis, est aussi de la passion pour l'art, mais dont les méthodes sont différentes. C'est de cette façon que je m'exprime, en plus de collectionner les œuvres les plus frappantes, les plus précieuses à mes yeux. La raison qui me pousse à expliquer ceci est que cette passion me mène, aujourd'hui, à présenter devant plusieurs étudiants les résultats d'une expertise en rapport avec une œuvre d'art provenant de l'époque de l'antiquité. Plus qu'une simple expertise l'on me demandait, avec ce résultat, d'éveiller les sens des étudiants qui écouteront cette présentation. Je dois bien l'avouer, enseigné un savoir n'est pas une chose que je m'imaginais faire mais mon travail semble satisfaire bon nombre de professionnels alors... autant rendre quelques services. Bien entendu, en tant qu'intervenant dans une formation, mon temps serait rémunéré... Parler gratuitement d'une œuvre, de mon travail dessus, n'est pas un problème, mais bon, on ne va pas non plus être trop gentil !

Voilà pourquoi je suis dans cet amphithéâtre à attendre que la totalité des auditeurs soient présents. Enfin, ce n'est pas comme si j'étais moi-même à l'intérieur exactement : je me trouve dans une petite pièce, adjacente, dans laquelle le corps enseignant utilisant cette salle range de quoi faire du café, ou du thé pour les plus britanniques d'entre eux. Ils n'ont pas besoin à ce que je sois là le temps de l'installation sur les différents bancs, en tout cas j'espère. Je ne suis pas professeur, je n'irais pas leur tenir la main pour qu'ils travaillent bien. Oui je dois les instruire avec mes mots, mes méthodes, mais je ne vais pas non plus jouer aux policiers... Les absents ont peut-être toujours tords, mais laissons les profiter de la vie, ça les changera de l'ennui des cours. Si je me fit à certaines tasses présentes d'ailleurs, et à ce que j'ai vu dans les différents tiroirs du bureau, certains professeurs ne semblent pas vraiment du genre à plaisanter ou à faire des conférences très attractives. Quand le café est prêt, je le fais couler dans un mug que j'ai piqué à je ne sais qui, puis je retourne dans la salle principale, observant les personnes présentes. Je crois reconnaître certains visages, plus vieux que des étudiants... des membres de cette profession qui s'intéressent au voisin.

Je regarde donc toutes ces petites têtes et boit une gorgée de café, ma main libre se trouvant dans la poche du pantalon sombre. Approchant du bureau, je dépose le mug pour ensuite prendre la chaise et la déplacer jusqu'à l'avant du meuble, m'installant alors dessus après avoir déboutonné la veste sans manche qui recouvre ma chemise cyan. Ma main récupère le café, dont je bois une nouvelle gorgée, avant de regarder ce public. A ma demande, personne n'avait été briefé sur l'antiquité artistique que j'avais expertisé, cela rend le jeu plus amusant. Je tousse un peu lorsque la porte se ferme, une nouvelle âme vient d'entrer, je regarde rapidement avant de reposer mes yeux sur l'ensemble de l'auditoire. Je leur lance alors un sourire avant de commencer à prendre la parole.

« Commençons... par une petite scène de théâtre. Vous êtes installés dans votre bureau et un homme toque puis entre. Il est une quelconque personne, d'un quelconque service d'archéologie, ou d'art, d'une quelconque université. Ces détails sont inutiles, pour vous, en ce moment même. Il vient alors avec une demande : découvrir l'Histoire et toutes les informations importantes sur une œuvre qui a été découvert sur un site. Quand vous recevez les autorisations nécessaires pour aller étudier l’œuvre en elle-même, sans vous occuper du reste, vous découvrez que cette dite statue, ou ce tableau, ou ce manuscrit, vous n'en savez rien pour le moment, a été... tient, il a été détruit par une manœuvre maladroite. C'est bien entendu criminel de détruire des œuvres mais... restons sur notre fonction. Vous êtes donc un expert en art, doté d'un important cursus en histoire de l'art, et il faut quand même révéler ces secrets, ne serait-ce que pour rendre hommage à cette pièce de collection déchue. Vous commencez donc, à enquêter... Allez, enquêter. »

C'est alors que commençait un jeu de question réponse, un long jeu de question réponse durant lequel j'observais les différents joueurs, tous ces élèves qui tentaient de comprendre des éléments, certains importants, d'autres inutiles pour l'expertise. Bien entendu, dans cette fiction, les intervenant aux alentours sont des imbéciles vu qu'ils n'ont pris de photo de l’œuvre perdue, mais cela reste une fiction. En premier lieu, il fallait réunir les informations provenant des déplorables acteurs, c'est ainsi que je les surnommais lors des réponses que je pouvais offrir... L'environnement, savoir situer la période artistique dans laquelle l'objet existait... tout en sachant que l’œuvre était une fresque se trouvant sur une dalle de pierre. Les esprits commencent à s'échauffer, les débats entre les élèves se forment, créant une situation chaotique pour un regard simple, mais totalement attendue et importante dans la suite des événements. Par moment je me lève et, avec mon café, je me déplace entre les bancs de l'amphithéâtre et je disqualifies certains élèves dont les connaissances ou les questions n'ont pas été pertinentes. Ce n'est pas un concours, cette action permet d'aiguiller même les personnes restantes en direction de la réponse. Lorsque je comprends que mon café est froid, je retourne dans la pièce adjacente, tout en continuant de les écouter. La période ayant été trouvée, ils débattaient maintenant sur la pierre en elle-même, puis ensuite, sur les matières ayant permis de créer cette fresque.

Puis, je sors alors mon portable le posant sur le bureau, et, tout en les observant, je bouche mes oreilles tandis que le réveil commence à sonner. Je retourne alors m'asseoir, buvant ce café chaud tout en les observant. Ils n'ont pas été trop mauvais, malgré certaines conneries...  Je leur donne dix minutes, durant lesquelles je reste totalement silencieux, pour qu'ils réfléchissent à toute ces informations, ces données. Au bout de cette dizaine de minute, je décide de reprendre la parole, tout en allumant grâce à une télécommande le projecteur.

« Les données sont importantes, la réflexion est importante, autant que la passion l'est. Cette histoire était bien entendue une pure fiction, jamais un tel drame se produira mais vous savez quoi faire, comment faire, lorsque les éléments sont dispersés, que l’œuvre n'est pas présente pour on ne sait quelle raison. Vous avez fait le premier travail de l'expert, mais dans le sens inverse : normalement nous partons d'un élément et devons en établir l'histoire, vous avez fait le contraire. Faire l'expertise d'une œuvre demande d'écouter, d'étudier, de connaître l'histoire artistique, l'Histoire d'une nation. J'ai été gentil avec vous, je ne vous ai pas ajouté le symbolisme qui peut aussi être une donnée à prendre en compte, ou même le style de l'écriture si l'objet à découvre était un manuscrit.  Établir un prix, commencer des négociations, etc... formeront la suite de votre formation. Moi, je voulais vous faire découvrir cette particularité, ces obligations et surtout, la méthode de travail qu'il faut avoir. Ce n'est qu'en utilisant toutes les informations, en éliminant les plus débiles et en argumentant chacune, que, si une situation identique se produit, vous pourrez faire votre boulot. Vous pouvez partir. »

Et alors que l'amphithéâtre commence à se vider, je vais éteindre le projecteur car il n'est plus d'aucune utilité, approchant du bureau pour lire le rapport d'expertise que j'ai établis sur cette dite fresque et que je dois envoyer au musée qui allait la recevoir en tant que pièce à exposer. Je remarque alors que quelqu'un s'approche de moi, un jeune homme... franchement mignon. Il n'était pas dans les bancs de l'amphithéâtre, ce n'est donc pas un étudiant, en tout cas de ce cours. Terminant alors ma tasse de café, je la pose sur le meuble tout en le regardant.

« J'espère que cette petite conférence vous aura satisfait. Je peux savoir à qui j'ai à faire … ? »

Il n'y avait maintenant plus qu'à attendre...

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Un Nouveau Trésor ... ?

Kaspar & Dimitri

Kaspar, voilà un nom que je devrais garder en mémoire, je suis certain que ce sera un nom important prochainement... Le gravant alors dans mon esprit, je me tourne un peu vers mes papiers, pour regarder quelques photo de certaines œuvres avant de les ranger dans un dossier, lui faisant simplement un signe pour l'inviter à me suivre, me dirigeant alors dans la petite pièce adjacente, commençant à préparer un café tandis que je me met contre un élément de cette cuisine, regardant le jeune homme. Je détail un peu plus son visage, cachant un sourire tandis que je le trouve plutôt à mon goût comme étudiant... Je pose ensuite mes yeux sur le mur, avant de me présenter simplement, une main dans la poche, l'autre posée sur le dossier que j'ai emmené avec moi.

« Enchanté Kaspar, je suis Dimitri. Pour répondre à ta question je suis un... intervenant spécialisé dans l'Histoire de l'Art et l'expertise. En fait, pour être plus simple, je suis un expert en art indépendant. Il m'arrive de rendre quelques services à cette filière par quelques conférences... Même si ceci ressemble plus à un exercice qu'à une réelle conférence. Mais, je suis content de vous avoir intéressé. De quelle filière êtes-vous ?»

Je lui lance alors un sourire, tandis que le café continue de se préparer, ouvrant le dossier pour regarder certaines photographies d'une même œuvre, différente de celle que j'ai utilisée pour cette conférence. Non, cette fois ce travail concerne des brouillons d'un écrivain reconnu dans la société. Et ils m'intéressent vraiment... Le client n'est pas une institution cette fois, mais bien un particulier qui a réussi à recevoir ceci par je ne sais quelle coïncidence... Mais je doute qu'il l'ait reçu par un héritage. Oh ce serait possible, j'en conviens, mais une impression me dit que non. Erreur ou pas, je devrais déjà faire mon expertise avant de tenter quoique ce soit. Levant à nouveau mes yeux, je commence déjà à travailler sur le projet d'expertise tout en tournant mon visage en direction de la cafetière, approchant alors pour me servir un café, tout en prenant à nouveau la parole.

« Je considère qu'il y a plusieurs méthodes de travail... Lorsque je travail sur une œuvre, je passe une bonne partie de mon temps de travail à vérifier si tout concorde bien. Puis, comme je l'ai dit à la fin, ils ont eu de la chance que je n'ai pas donné un point sur l'histoire personnelle de l’œuvre, je veux parler du symbolisme, de ce qu'il représente. Je considère que ce genre de détails est important pour certaines personnes... La connaissance permet de savoir si nous apprécierons vraiment le trésor que nous avons face à nous. Enfin... une envie de café ? »

Je montre la cafetière, souriant doucement tout en me préparant à remplir ou non une tasse.

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