"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici You are so done ft Kaspar 2979874845 You are so done ft Kaspar 1973890357
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Mar 30 Sep 2014 - 20:43 par Theodore A. Rottenford
“One difference between a liberal and a pickpocket is that if you demand your money back from a pickpocket, he won't question your motives. I wish you can do that.” L’immeuble de la MET- London metropolitain police service, se dressait prestigieusement au cœur de la ville. Je lançai un regard aux façades miroitantes qui pointaient vers le ciel, avec une expression dégagée. Quelque part j’étais fier d’appartenir au corps de la police_ c’était mon rêve d’enfant, même s’il fallait avouer que je trahissais un peu toutes les valeurs et les codes que l’on m’avait inculqué au Hendon College.  Un ombre de sourire se traça sur mon visage malsain : La vie était ainsi faite !

Je fendis l’air jusqu’au parking réservé au personnel afin de m’engouffrer dans mon audi R8 noire des jais, un petit bijou urbain, qui soyons clairs, était inabordable avec un simple salaire de flic. Je troquais mon âme contre quelques billets, mais l’avenir était une pente glissante. Plus je m’élançais dans les ténèbres, plus je trouvais du plaisir à souiller mes convictions. Je suppose que j’étais ainsi fait ; de mal et de corruption. Je déglutis en frôlant mon arme à feu du bout de doigts, c’était bête mais je me sentais en sécurité au contact de l’acier froid. Mon coeur eut un raté. Je fermai les yeux quelques instants avant de démarrer en trombe, vers une destination précise : Le QG favori des pickpockets et des arnaqueurs de bas étages.

Je m’avançai à pas de velours dans la pénombre qui dominait les lieux. Un quartier malfamé pour un gosse douteux. Cela faisait des mois que je traquais ce visage sombre, et cette chevelure en broussaille. Je plissai les yeux en bifurquant à gauche dans une sombre ruelle de Westminster. Mon enquête m’avait poussé dans un gouffre béant, et  je devais avouer que j’appréhendais un peu l’échéance. J’avais travaillé en solo, en silence et au noir, afin de retrouver l’idiot qui avait eu la merveilleuse idée de chourer la sacoche d’un agent de police corrompu. Je n’avais pas réussi à avoir accès à son dossier, je me demandais même s’il avait un casier judiciaire, tout ce que je savais c’est que Kaspar allait passer un mauvais quart d’heure en mon compagnie.

Mon cœur martelait ma poitrine avec acharnement, avide de frénésie et de sensations fortes. Il y ‘avait un démon dans mon cœur. Un monstre d’égoïsme que seul le goût ferreux du sang arrivait à calmer. Je me refusais la soumission ou la défaite. Je me refusais de ployer à cause d’un malheureux concours de circonstances. Je voyais déjà les gros titres : L’agent Rotten Jr, adjoint du grand commissaire de Grand London, accusé de corruptions en tout genre. Impossible ! Je déglutis en pensant à mon I-Pad et aux documents compromettants qu’elle contenait.

Je passai une main crispée dans ma chevelure rebelle avant d’entrer dans une sorte d’immense hangar. Il n’y avait personne à cette heure ci, mais mon instinct me poussait à creuser plus loin. Je frémi en entendant du bruit dans un coin.

«Levez les mains tout de suite ! » Scandai-je en brandissant mon arme sur une ombre mouvante. « Ne bougez pas ! »

Ma voix retentissait en écho désagréable dans mon oreille valide. Mon visage se déforma. Chiottes !
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() message posté Mer 1 Oct 2014 - 17:06 par Invité
JE SUIS DANS UNE MERDE INTERNATIONALE.
Kaspar & Theodore
Cela faisait déjà plus d'une semaine que je vivais à présent chez Nate. Nate, c'était un gars cool et vraiment sympa. En lui sauvant la vie, il avait sauvé la mienne, en quelques sortes. Disons que, surtout depuis sa rencontre, ma vie allait un peu mieux. J'avais trouvé un nouveau job, que j'exerçai en dehors des cours, j'avais eu une copine qui m'a largué il n'y a pas si longtemps et si on oubliait ce détail, tout allait pour le mieux. Abygaëlle m'avait invitée à aller voir un appartement avec elle et j'avais accepté volontiers. Ces temps ci, il valait mieux que je sorte pour me changer les idées. Il fallait aussi que je sois le plus possible en compagnie de quelqu'un, parce que la solitude me rattrapait vite. Je ne pouvais pas toujours être dans les pattes de mes amis, et je devais bien entendu passer des phases seul mais cela ne me dérangeait pas tant que ça au final.

Il était déjà tard quand je traînais du côté de Westminster. Je ne travaillais pas ce jour là et nous avions fini tôt les cours. Nate en revanche, n'était pas disponible. Abygaëlle ne répondait pas au téléphone, elle devait être occupée et je ne voulais pas la déranger plus que cela. Traîner seul dans la rue me rappelait alors ma vie de clodo, où je marchais pour passer le temps. L'endroit où je préférais me poser, c'était devant le London Eye. J'avais pour habitude d'observer la Tamise en m'imaginant des tas de choses qui n'avaient pas forcément un rapport avec le fleuve. Il m'arrivait aussi d'aller rendre visite à mes « potes » clodos aussi et qui, comme moi, avaient la manie de faucher les portes feuilles des gens pour pouvoir survivre, ou bien des objets de valeurs, ce genre de chose. Rare d'entre « nous » s'étaient fait prendre et quand on était pickpocket, on se devait d'être très discret. Il ne fallait pas que la victime s'aperçoive qu'elle se faisait voler, même s'il arrivait que nos coups foirent et qu'on se fasse prendre en flagrant délit.

Par exemple, ce flic à qui j'avais pris sa sacoche. A la base, je visais sa poche, mais la précipitation m'avait fait empoigner de plein bras l'objet rempli et m'enfuir à toute vitesse avant que l'alerte « Attrapez le ! » ne soit donnée. Au final, je n'avais eu aucun porte monnaie, mais un i-pad et quelques fiches qui ne me serviraient pas à grand chose.
De ma vie, je n'avais jamais utilisé un i-pad. Grand mère n'avait pas les moyens de m'en offrir un, pas même un téléphone. A la télé, nous avions seulement une petite télévision et un téléphone fixe, ce qui nous avait été amplement suffisant. La curiosité m'avait poussé à regarder à l'intérieur, en plus, il y avait la recharge. Il n'y avait pas grand chose d'intéressant, jusqu'à ce que je tombe sur un fichier en particulier. Au début, je pensais qu'il s'agissait d'affaires criminelles, comme ce qu'on voyait à la télévision dans les séries policières que Grand Mère raffolait. Mais non, c'était bien pire que ça. Dans ce dossier, il y avait la preuve que le flic n'était pas si honnête qu'il semblait l'être. Et que je n'allais pas passer un bon moment en sa compagnie si jamais il me retrouvait.
Je l'avais déjà croisé une fois, à un détour au bout d'une rue, mais il ne m'avait pas vu et je m'étais aussitôt éclipsé en sens inverse. Depuis, plus rien. Je devrais peut être lui rendre ses affaires un jour ou l'autre, mais il ne m'accueillerait pas les bras grands ouverts, puisqu'à présent, j'étais au courant de choses que je ne devrais pas être.

Il n'y avait pas grand monde dans l'espèce de hangar où j'avais pour habitude d'être. Un gars que je n'avais jamais vu de ma vie avait décampé à mon arrivée et il s'était sans doute imaginé que j'étais un poulet ou quelque chose dans le genre. Du coup, j'avais voulu faire marche arrière, sauf que, à peine eus-je bougé que j'entendis un :

«Levez les mains tout de suite ! »

Et merde.
J'obéis en fermant les yeux. Je n'avais pas besoin de voir pour comprendre que le type qui m'avait surpris tenait une arme en sa possession.

« Ne bougez pas ! »
- Oui oui, tout va bien, je ne bouge pas.
Je respirais un grand coup pour essayer de me détendre. Je n'aimais pas être dans ce genre de situation. Être en compagnie d'un type qui avait une arme n'était jamais rassurant, d'autant plus que je n'avais pas envie de provoquer la mort.

   
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Mer 1 Oct 2014 - 23:43 par Theodore A. Rottenford
“One difference between a liberal and a pickpocket is that if you demand your money back from a pickpocket, he won't question your motives. I wish you can do that.” La pénombre prédominante et le silence ambiant nourrissaient mon égo d’une frénésie que je croyais avoir perdu à tout jamais : Celle de l’officier prometteur de la section criminelle que j’avais un jour été. Je sentais mon cœur s’exciter à l’intérieur de ma poitrine, aux aguets, tel un prédateur affamé ou un diable famélique. Cette vermine ne pouvait plus me fuir éternellement ! Je mettais un point d’honneur à le traquer, ou qu’il soit. Ma vie toute entière en dépendait. Je clignai des yeux en faisant brusquement volteface, vers la source du bruit. Ma langue jubilait, claquant contre mon palais et les parois de ma bouche comme un fouet. Il ne pouvait pas être bien loin. Mon instinct me guidait immanquablement vers lui. Je déglutis en songeant à notre confrontation sanglante. Je voulais récupérer mon I-Pad, mais je voulais aussi son silence éternel. Je penchai la tête du côté gauche, afin de concentrer mon ouïe sur cet hangar obscur. Je serrais ma prise sur mon revolver au fur et à mesure que j’avançais. Un sentiment d’inquiétude hantait mes montées d’adrénaline afin de gâcher mon excitation.  J’avais tué avant. J’avais tué par mégarde, et même si le monde m’avait traité en héros, je n’avais jamais réussi à me pardonner cette faiblesse.

Je pointai mon arme à l’aveugle avant de localiser ma cible. Il resta immobile, les yeux clos tandis que j’arborai un sourire victorieux. C’était lui, le gosse qui avait volé ma sacoche ! Et du premier coup en plus ! Je m’approchai de lui, le visage blême. Le bout de mon canon frôla sa tempe. Je grinçai des dents en me penchant vers son visage.

«Ou es ma sacoche, Kaspar ?   » Scandai-je d’une voix menaçante. Je ne voulais pas perdre mon temps à lui mettre les menottes ou à lui réciter ses droits, parce qu’il n’en avait aucun.  En cet instant il n’était qu’une âme damnée, prise au piège par un bourreau machiavélique et sournois. Je me mordis la lèvre inférieure d’un air songeur. Je ne savais pas encore comment gérer cette situation, quelque peu … Gênante. Mais j’étais prêt à embrasser le visage du démon à nouveau. Il n’y avait aucune limite pour contenir mon ascension fulgurante dans le monde des ténèbres.

« Te dire que je ne veux pas te faire aucun mal, serait un mensonge. » Commençai-je d’un air pompeux. « Je pourrais t’arracher la langue pour m’assurer que tu fermes ta jolie petite gueule ou je pourrais le faire juste pour le plaisir… »

Je souris, en le plaquant contre le mur derrière.

« Tu peux ouvrir les yeux, et voir la mort te sourire. »

Je devais découvrir à quel point il avait fouillé dans mes affaires avant de me lancer dans de telles violences, mais je trouvais un certain plaisir à le tyranniser. Une sorte de déformation professionnelle, ou juste le besoin de venger toutes ces nuits d’angoisses que j’avais dû endurer à cause de sa bêtise. Je fis glisser mon arme le long de sa joue creuse. Il avait l'air si jeune ...
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() message posté Jeu 2 Oct 2014 - 13:33 par Invité
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Moi qui avait toujours tout fait pour éviter de provoquer la mort, je venais de me gameler en beauté. Je ne m'étais pas encore aperçu que j'étais avec Theodore et ce fut que lorsqu'il commença à s'énerver vis à vis de moi que je le reconnus. Je lui faisais dos, comme tout être qui venait de se prendre en flagrant délit et mon cœur se mettait à battre de plus en plus vite.
"Calme toi Kaspar" murmurai-je tout doucement à moi même. Theodore était un flic, mais il n'était pas n'importe quel flic. Il était pas un véritable flic d'ailleurs, si on pouvait dire les choses comme ça. C'était un type qui était prêt à tout, et je sentais bien là son aura chaotique. Son arme était braquée sur moi, il suffisait qu'il tire pour que je dise adieu à la vie et que je rejoigne mes parents au ciel. Tout ça pour avoir piqué sa maudite sacoche qui avait là la preuve que ce gars pourrait aller droit en prison.
Aussi, il fallait que je cache ma peur le plus possible, même si c'était difficile à faire. D’une part, parce que je ne cachai pas mes émotions en temps habituel, mais aussi, parce que ma vie était réellement menacée. Je ne voulais pas mourir, pas maintenant.

«Ou es ma sacoche, Kaspar ? » aboya-t-il à mon attention, ce qui me fit serrer les intestins. Je respirai le plus possible, juste pour me rendre compte que j'étais toujours en vie. Mon coeur me pinçait et mes nerfs étaient tous tendus à leur maximum.
"Quelque part."

Je n'avais pas de flingue, ni aucune autre arme capable de me défendre. La seule chose qui me restait, c'était ma ruse. Et dieu sait que je l'étais, rusé. Si je lui disais où était ce qu'il recherchait, il n'aurait plus qu'à me butter et voilà. Là je tenais une raison de me laisser encore en vie. Il fallait que je l'appuie. De toute façon, ça ne coûtait rien d'essayer puisque j'étais déjà mort.
Je sentis ses pas s'approcher, mais je décidai de rester immobile. Le moindre mouvement pouvait me conduire direct à la mort.

« Te dire que je ne veux pas te faire aucun mal, serait un mensonge. »
Dire que ses paroles ne me faisaient aucun effet serait mentir. Bien sûr que j'avais peur et bien sur qu'il m'en voulait au point de me torturer.  Je n'allais pas me tirer d'ici sans que rien ne se passe. La panique était de plus en plus grande mais je restais toujours calme d'un point de vue extérieur. Je devais trouver un plan, et vite. « Je pourrais t’arracher la langue pour m’assurer que tu fermes ta jolie petite gueule ou juste pour le plaisir… »
A cet instant, il me poussa contre le mur et je fermai les yeux le plus possible. Je tremblai en sentant son arme me caresser la joue et sa voix me dire :
« Tu peux ouvrir les yeux, et voir la mort te sourire. »
- Écoute écoute écoute... Si tu me tue, ce serait une grave erreur de ta part. Tu ne sauras jamais où se trouve ce que tu cherches et qui sait ce que j'en ai fait.
J'essayais de retrouver mon calme intérieur, non sans difficulté. J'étais tel l'eau qui essayait de se frayer un chemin pour s'en sortir, contournant le plus de mur possible pour trouver un échappatoire.
"Faisons un marché, d'accord? Ma vie sauve contre ton i-pad. Et je t'offre mon silence en intérêt. Je ferais comme si je ne t'avais jamais connu de ma vie. Si un jour on m'interroge à ton sujet, je nierais te connaître, okay? J'en ai rien à faire de tout ça, je sais même pas de quoi ça parle, qui tu es et tout... tout ça, c'est pas mes affaires. Je veux seulement vivre normalement, c'est tout. Moi à la base, ce que je voulais, c'était du fric. C'était ma seule préoccupation."

 
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() message posté Jeu 2 Oct 2014 - 15:06 par Theodore A. Rottenford
“One difference between a liberal and a pickpocket is that if you demand your money back from a pickpocket, he won't question your motives. I wish you can do that.” L’odeur de renfermé était tout autour de moi. Je me sentais pris au piège dans un espace clos et obscur, avec mon arme comme seule barrière. Ce gosse inconscient arborait le visage de la peur, mais il ne se rendait pas compte qu’il était en position de force. D’une certaine manière, il n’avait rien à perdre à part quelques années de sa vie vagabonde. Alors que les choses étaient différentes pour moi. Je risquais, ma carrière, ma réputation, et mes ambitions. Toutes ces valeurs égoïstes pour lesquelles je m’étais voué corps et âme pendant des années. Je déglutis en sentant mon cœur frissonner. La peur était un sentiment qui m’était inconnu, mais je connaissais l’angoisse récurrente et les appels du démon.

Ce jour-là, en sortant du bureau, j’avais constaté que mes dossiers à analyser seraient moins nombreux que la coutume. Alors j’avais pensé à prendre mon I-Pad afin de me poser tranquillement en ville, à l’air frais. Mes comptes n’étaient plus très compliqués au bout de quelques temps. Je m’étais habitué à déplacer les fonds avec une aisance sidérante. Mon cerveau avait toujours été doué pour ce genre de calculs mathématiques, mais avec le temps et l’exercice j’avais développé un sens de la ruse et de la manipulation hors normes. Mon doigt glissait le long de l’écran, traînant avec lui des millions de dollars américains vers des comptes dissimulés. Le jeune garçon, habillé d’une blouse bleue et d’une casquette noire, c’était approché de moi à pas de velours. Il s’était glissé dans ma poche avant de rencontrer mon regard prédateur. Je pense que ma plaque l’avait impressionné. Dans un mouvement de panique, il s’était dérobé avec un bien encore plus précieux que mon porte-feuille : Des documents confidentiels. La colère que j’avais ressentie à cet instant-là, me submergea à nouveau. Et je pressai ma paume contre mon arme à feu.

Son regard perçant, me troublait. Son corps trahissait sa peur, et pourtant ses mots prenaient une toute autre direction. Je le fixais en silence.

_Quelque part. C’était tout ce qu’il trouvait à dire ? Je souris d’un air narquois. Décidément il était bien plus intéressant que ce que j’avais imaginé. Je ris d’un air mauvais en réduisant l’espace qui nous séparait. Ma bouche soufflait au-dessus de son front.

«Quelque part comme dans la voiture de mère grand ? » Sifflai-je en frôlant ses cheveux ébouriffés. «Ou quelque part comme chez des amis … »

Mon enquête avait duré des mois, mais elle avait porté ses fruits. Je serrais la mâchoire en me détachant de lui. Kaspar me semblait minuscule, et je n’aimais pas cette sensation de m’en prendre à plus petit que moi. Ce n’était absolument pas un adversaire à ma taille, et pourtant le destin l’avait mis au travers de mon chemin. Je soupirai. Ses grands yeux rencontraient les miens, et je ne pouvais rien percevoir de ses intentions.

- Écoute écoute écoute... Si tu me tue, ce serait une grave erreur de ta part. Tu ne sauras jamais où se trouve ce que tu cherches et qui sait ce que j'en ai fait.

Il rusait encore.

«Je vois que tu regardes beaucoup de films policiers. » Commençai-je d’une voix calme et posée. «Il se trouve que je ne suis pas l’un de ces idiots qui passent leurs journées à se goinfrer de donuts dans une voiture de patrouille cabossée. Kaspar, je suis délégué du commissaire en chef. » Autant le prévenir que ses combines n’allait pas fonctionner sur moi.

Il se redressa en retrouvant une figure plus calme. Je remis mon flingue contre ma ceinture, sans pour autant lâcher prise.

-Faisons un marché, d'accord? Ma vie sauve contre ton i-pad. Et je t'offre mon silence en intérêt. Je ferais comme si je ne t'avais jamais connu de ma vie. Si un jour on m'interroge à ton sujet, je nierais te connaître, okay? J'en ai rien à faire de tout ça, je sais même pas de quoi ça parle, qui tu es et tout... tout ça, c'est pas mes affaires. Je veux seulement vivre normalement, c'est tout. Moi à la base, ce que je voulais, c'était du fric. C'était ma seule préoccupation.

«Dans un monde meilleur, j’aurais accepté volontiers. » Je ris d’un air sournois. «Mais j’ai toujours eu des problèmes de confiance. Je ne peux pas te lâcher dans la nature, en me basant sur une promesse verbale. Par contre ton adoration pour l’argent me plait bien … »

Je le saisis par le bras.

«Ou est la sacoche, petit ? » Je le menaçai à nouveau. « Qu’à tu découvert au juste ? »

Il devait me répondre vite, s’il ne voulait pas que je perde mon calme.
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() message posté Jeu 2 Oct 2014 - 21:31 par Invité
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Avoir une arme braquée sur soi, c'était toujours très impressionnant et surtout très flippant. Seuls les acteurs dans les films hollywoodiens faisaient "semblant" de ne pas avoir peur, de rester cool, calme, comme s'ils avaient le contrôle de la situation. Moi, je pouvais jurer que c'est vraiment très flippant. Il suffisait que le gars qui possédait le flingue appuie sur la détente pour que votre vie vous quitte instantanément. Vos existence disparait de la surface de la Terre et il ne reste que de vous des souvenirs. Surtout que je tenais à ma vie. Je voulais la converser le plus longtemps possible, jusqu'à ce que je meure de vieillesse si possible. Du coup, Theodore me faisait peur. D'autant plus que c'était la seconde fois en un mois qu'un flingue visait ma cervelle. Autant le dire, je vivais des sensations particulièrement fortes ces derniers jours.

Mais il fallait que je trouve mon calme. Il fallait que je réfléchisse, car je n'avais que mon cerveau pour me défendre. J'étais une lopette, je n'avais jamais fait aucune prise de karaté de ma vie, ou quoique ce soit de ce genre. Si j'entrais dans un combat physique, on pouvait être certain que je serais le perdant. Theodore, lui, avait dû avoir un entrainement physique. Je ne ferais clairement pas le poids face à lui. Il avait donc ma vie entre ses mains. Pour l'instant.

Je répondis que j'avais mis quelque part sa fichue sacoche et naturellement, il ne se contenta pas de cette réponse.
« Quelque part comme dans la voiture de mère grand ? Ou quelque part comme chez des amis … »
Je fronçai les sourcils pour montrer mon air vexé.
"Alors d'abord, c'était la voiture de mon grand père et désormais elle est à MOI, et ensuite, je l'ai mise dans un endroit où je suis certain que tu ne le trouverais pas! Je sais que j'ai l'air d'un idiot mais je n'en suis pas un!"

L'endroit où j'avais déposé son bien était ma principale défense. C'était le seul moyen pour que je reste en vie, pour le moment.
Quand il décida de passer à la vitesse supérieure en me posant son arme contre la joue, j'avais réagit en essayant de lui faire ouvrir les yeux et en lui rappelant que s'il me tuait, il ne saurait jamais où elle se trouvait et qu'elle pouvait être n'importe où.

« Je vois que tu regardes beaucoup de films policiers. Il se trouve que je ne suis pas l’un de ces idiots qui passent leurs journées à se goinfrer de donuts dans une voiture de patrouille cabossée. Kaspar, je suis délégué du commissaire en chef. »

Durant un instant, je me demandais s'il n'était pas en train de faire référence à l'officier Wiggum dans les Simpsons tout en me demandant ce que pouvait être un "Délégué du commissaire en chef". Ce devait être un statut important.

"Ah. Oh. Oui, je veux bien te croire."

Je fus un peu plus soulagé lorsque je le vis ranger son arme, même si j'étais parfaitement conscient de ne pas être tiré d'affaire, loin de là. Je lui proposais alors un marché : ma vie contre ce qu'il cherchait. Mais là aussi, il n'était pas convaincu. Dommage.

« Dans un monde meilleur, j’aurais accepté volontiers. » dit-il en riant. « Mais j’ai toujours eu des problèmes de confiance. Je ne peux pas te lâcher dans la nature, en me basant sur une promesse verbale. Par contre ton adoration pour l’argent me plait bien … »
Je haussai les épaules.
"Ce n'est pas vraiment une adoration. C'était seulement pour manger."
«Ou est la sacoche, petit ? » me demanda-t-il en me prenant par le bras d'un geste qui trahissait son impatience.
"Attends là... tu crois tout de même pas que je vais te dire où est l'endroit où se trouve ta fichue sacoche pour que tu me buttes juste après?! Ch'uis pas con non plus! A toi de me promettre la vie sauve si tu veux que je te le dise!"
- Qu'as tu découvert au juste?
Je levais les yeux au ciel en secouant mes bras.
"Je... je sais plus. J'm'en fou en fait. C'était pas important, ma mémoire n'a pas retenue. Laisse moi partir. J'te rend ta sacoche et on en parle plus. De toute façon si tu m'tue, t'es dans la merde."

Ce n'était pas comme si j'avais pas envisagé ce scénario là. J'avais pris mes précautions quand même.
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() message posté Ven 3 Oct 2014 - 19:12 par Theodore A. Rottenford
“One difference between a liberal and a pickpocket is that if you demand your money back from a pickpocket, he won't question your motives. I wish you can do that.” Le silence frôlait mon âme par séquences, et je me sentais doucement plongé dans un état second. Le monde des ténèbres m’appartenait mais les ronflements du vent étaient trop forts. Je plissai les yeux, dans un effort vain de concentration. Je regardais ses yeux innocents mourir, victimes de mon effroyable humeur. Mais mon cerveau refusait de suivre le mouvement. Je me penchai, dans un élan de compassion fugace avant de me ressaisir. J’étais l’un des vilains. Il me suffisait d’une seule balle en plein cœur, et pourtant mes doigts étaient tétanisés. Je sentais mes cils fragiles souffler de désespoir. Kaspar, pourquoi être tombé sur moi ? L’appel du silence me prenait par la gorge. Je le plaquai avec violence contre les débris au sol.

_Alors d'abord, c'était la voiture de mon grand père et désormais elle est à MOI, et ensuite, je l'ai mise dans un endroit où je suis certain que tu ne le trouverais pas! Je sais que j'ai l'air d'un idiot mais je n'en suis pas un!.

Sa voix fluette berçait mon oreille valide comme une mélodie inachevée. Je ne voulais pas connaitre son histoire. Je ne voulais pas toucher son monde de trop près, pourtant mon instinct, fou et malsain, me poussait vers lui encore une fois. Je l’avais trouvé. Maintenant je devais l’analyser. Je déglutis, le visage blême.

«Tu as l’air d’un enfant … » Murmurai-je dans ma barbe. Et je ne pouvais pas me résigner à faucher une existence aussi puérile. Mes doigts se crispèrent autour de son col, tandis que mon arme froide se pressait contre ma ceinture.

«Que pourrais-je faire de toi ? »

C’était une question rhétorique qui avait raisonné en écho dans ma tête. Je le fusillai du regard. Tues et cours. Tues et part … Mon démon intérieur marmonnait sans cesse cet appel. Pourtant je ne me sentais pas de commettre un nouveau meurtre avec délit de fuite. Je lui expliquais ma position comme une menace de mort, mais il ne semblait pas comprendre. Kaspar était trop jeune, et l’image de son visage enfantin me percutait à nouveau. Il était comme un rayon de soleil brûlant, dans les dunes de glaces que j’habitais : Déroutant, douteux et impossible.

- Ah. Oh. Oui, je veux bien te croire..

Je souris d’un air contenu. Mon cœur se brisait au contact de sa peau translucide. Il était si jeune, si désabusé, et pourtant tous les chœurs dans ma tête me sommait de le détruire. Je vivais dans un monde cruel depuis si longtemps. Mon visage avait pris l’allure du diable et chaque partie de mon corps s’était façonné à l’image de l’obscur. Mais dans la solitude cuisante de cet hangar abandonné, je me demandais dans quel camp je pouvais bien être.

- Ce n'est pas vraiment une adoration. C'était seulement pour manger.

Il me renvoyait des années auparavant, dans les rues sombres et pluvieuses de Belfast. Moi aussi, j’avais volé pour manger. J’étais parti pour survivre et j’avais tué pour réussir.

«Ou es l’IPAD ? » Répétai-je d’un air absent. J’entendais les chants de mon cœur à nouveau. Le feu ardent se propageait dans mon corps comme un mal virulent. Je le fixai dans les yeux. «Je veux une assurance, que tu l’as toujours. »

Je le regardais de haut. Mes yeux gris sombre, presque noirs transperçait sa carrure si peu imposante. J’aurais pu n’en faire qu’une bouchée. Mais j'avais un blocage au creux du ventre. Je soupirai, exaspéré.

- Attends là... tu crois tout de même pas que je vais te dire où est l'endroit où se trouve ta fichue sacoche pour que tu me buttes juste après?! Ch'uis pas con non plus! A toi de me promettre la vie sauve si tu veux que je te le dise!

J’éclatai d’un rire sonore. Etait-il naïf ou juste si peu expérimenté ? Ma mâchoire se contracta sous la pression de mes muscles.

«Tu t’en tiendrais à ma simple promesse ? Petit, je ne fais jamais confiance. Et je ne suis absolument pas digne de confiance. Mes mots n’ont aucune valeur. »

Je pouvais parfaitement deviner qu’il avait parcouru mes dossiers. L’appréhension qu’il dégageait en me confrontait ne pouvait être trompeuse. Il avait conscience de mes vices. Et je n'avais aucune idée des siens. Il n'avait pas le profil du bandit ni du voleur ...

- Je... je sais plus. J'm'en fou en fait. C'était pas important, ma mémoire n'a pas retenue. Laisse moi partir. J'te rend ta sacoche et on en parle plus. De toute façon si tu m'tue, t'es dans la merde.

Je souris en le saisissant par le bras à nouveau. Il se releva en titubant tandis que je le maintenait debout.

«Des menaces ? Tu deviens tout à coup plus intéressant. » Claquai-je avec froideur. « Je me répète peut-être mais te laisser filer est un luxe que je ne peux me permettre. Comment être sûr que tu fermeras ta jolie petite bouche ? »

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() message posté Ven 3 Oct 2014 - 22:05 par Invité
JE SUIS DANS UNE MERDE INTERNATIONALE.
Kaspar & Theodore
Toutes mes pensées allaient pour Ivana. Quand je fixai l'arme des yeux, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer son visage dans ma tête. Je voulais qu'elle soit la dernière image que je porterais si jamais je devais mourir. Heureusement, Theodore ne tira pas. Il semblait le vouloir très fortement, mais il était épris par l'hésitation. Moi même je priais le ciel de m'épargner, en me disant que mon heure n'était pas encore arrivée, que j'avais des tas d'autres choses à vivre. Je voulais trouver un véritable boulot, me marier et avoir des enfants. Un projet simple mais qui m'était pourtant cher. Pourtant, je semblais attirer les ennuis sans faire quoique ce soit pour les provoquer. J'espérais seulement ne pas être atteint d'une quelconque malédiction ou quoique ce soit de ce genre, parce que ça commençait à faire beaucoup.

« Tu as l’air d’un enfant … » l'entendis-je à peine murmurer. Je ne répondis rien à cela, il n'était pas le premier à en faire la remarque. Moi même je me le disais parfois. « Que pourrais-je faire de toi ? »

Fallait il seulement que je réponde? Y avait-il une réponse à cela? En réalité, je me posais exactement la même question que lui. Si seulement je n'avais pas volé cette sacoche, je n'en serais pas là aujourd’hui. La curiosité était un vilain défaut et j'en prenais conscience à cet instant.

"Je... sais pas." avouai-je sans ajouter rien de plus.  
Je commençai d'autant plus à être fatigué. Le stress m'épuisait et l'idée que je ne puisse jamais rentrer pour m'endormir sur le sofa de Nate m'effrayait un peu.

« Ou es l’IPAD ? » demanda-t-il à nouveau comme si ce que je venais de dire quant à mon désir d'avoir la vie sauve n'avait jamais existé. Je savais qu'il était sourd d'une oreille mais pas à ce point. Jusqu'à ce qu'il ajoute : « Je veux une assurance, que tu l’as toujours. »
- Je l'ai toujours et je sais où il se trouve. J'aurais pu le détruire, mais j'l'ai toujours. Il est bien caché.

Je lui expliquai ensuite que je voulais seulement avoir l'assurance d'avoir la vie sauve et normale une fois que je le lui aurais rendu. Je ne savais pas comment on allait finir par s'entendre, mais c'était loin d'être gagné.

« Tu t’en tiendrais à ma simple promesse ? Petit, je ne fais jamais confiance. Et je ne suis absolument pas digne de confiance. Mes mots n’ont aucune valeur. »
- Ah bin ça, c'est clair! Sauf que c'est la seule chose que je peux négocier. Donc, il faut trouver un marché qui nous sera suffisant tous les deux. Moi en attendant, j'ai envie de dormir.

Je lui répondis que je ne savais plus ce qu'il y avait de marqué sur les documents et encore moins là, tout de suite. Je commençai à m'ennuyer de la mort d'autant plus que si je crevais, je l'entrainais dans ma chute. Au moins, ma mort aura eu une justice.

« Des menaces ? Tu deviens tout à coup plus intéressant. »
Je clignai des yeux en souriant.
"C'est vrai?"
« Je me répète peut-être mais te laisser filer est un luxe que je ne peux me permettre. Comment être sûr que tu fermeras ta jolie petite bouche ? »
Je haussai les épaules.
- Bin shaipa moi. T'as des idées? A part la mort, bien sûr. Tu pourrais... me surveiller. Bon, je te dis pas que ça sera très passionnant, ma vie est nulle, surtout ces temps ci.

Entre ma vie quotidienne métro boulot dodo, le fait que ma copine m'ait quitté, que je broyais du noir le soir, que les seules choses qui passaient à la télé étaient des fichues histoires d'amour qui avaient tendancs à plus m'enfoncer qu'autre chose, que je n'avais presque pas d'amis et encore moins une famille, que je répétai souvent la même chose en cours aux élèves d'Ewan... y'avait de pas de quoi faire.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Sam 4 Oct 2014 - 21:38 par Theodore A. Rottenford
“One difference between a liberal and a pickpocket is that if you demand your money back from a pickpocket, he won't question your motives. I wish you can do that.” Je le regardais avec une pointe de curiosité malsaine. Je voulais découvrir les secrets de son existence insignifiante. Je voulais toucher son visage et frôler son âme jusqu’à consumation. Mon flingue pointait vers le sol et il n’y avait que ça de vrai. Je retins mon souffle en analysant ses expressions grossières. Il était tantôt absent, tantôt effrayé, mais à aucun moment je ne me sentais menacé.

_ Je... sais pas. Avoua-t-il dans un murmure.

J’esquissai une moitié de sourire. Ce n’était pas réellement une question que je lui adressais, mais une interrogation que je lançais au silence pesant du hangar. Mon esprit était troublé et Je restai immobile, incapable de grands mouvements ou de gestes héroïques. J’avais beau fermer les yeux, ou tendre les bras en avant, il n’y avait que la froideur obscure pour m’accueillir. Je pris une grande inspiration. Mon visage placide était figé sur l’expression de mon profond désarroi. Je voulais me réveiller, rester en alerte, ou brandir mon arme pour me créer une illusion de sécurité même éphémère. Mes abus de pouvoirs étaient ma seule chance de gagner son respect. Je pris une grande inspiration en tapant contre le mur. J’étais fatigué de rester tapi dans l’obscurité. J’étais fatigué de regarder son visage se fendre dans le décor. A quoi pouvait-il bien penser ?

_ Je l'ai toujours et je sais où il se trouve. J'aurais pu le détruire, mais j'l'ai toujours. Il est bien caché.

J’arquai un sourcil, en silence. Il arrivait à me rassurer pendant quelques instants, mais les cris de mon démon revenaient à la charge. Je sentais mon âme ployer. Je déglutis.

«Ou habites-tu petit ? Je sais que tu es à la rue … » Lançai-je avec froideur.

Je serrais ma prise sur son épaule. Ce n’était pas forcément prémédité, mais mon corps ne répondait que par la violence. J’étais parcouru par des ondes de choc, et je n’avais qu’une seule envie : Lui mettre mon poing dans la figure. Sans raison particulière. Juste pour me prouver que je pouvais encore être intimidant.

J’étais perplexe par sa naïveté. Il était prêt à me confier sa vie, en se fiant uniquement à la parole d’un homme sombre et corrompu. Je plissai les yeux.

- Ah bin ça, c'est clair! Sauf que c'est la seule chose que je peux négocier. Donc, il faut trouver un marché qui nous sera suffisant tous les deux. Moi en attendant, j'ai envie de dormir.

«Le seul marché qui m’intéresse est celui où je récupère mon bien. » Grinçai-je avec impatience. «Je suis bien tenté de t’offrir le sommeil éternel… »

Il ne semblait pas réaliser l’ampleur de mes vices. Il affirmait qu’il n’avait aucune idée des informations que contenaient mes dossiers, et je voulais bien croire que mes calculs étaient bien trop compliqués pour lui. Je me détournai de Kaspar quelques instants afin de faire quelques pas dans le noir. L’air était chargé de poésie et dépravation. Sa voix me parvenait de loin afin de bercer mes pensées les plus improbables.

- - Bin shaipa moi. T'as des idées? A part la mort, bien sûr. Tu pourrais... me surveiller. Bon, je te dis pas que ça sera très passionnant, ma vie est nulle, surtout ces temps-ci.

Ce n’était pas aussi idiot que ça. Je fis volteface en fendant l’air vers lui.

«En effet, je compte te surveiller de près. » Lançai-je avec un air enjoué, presque fou. Je balançai les poings dans un rythme effréné avant de lui donner un coup dans le ventre. «ça c’est pour m’avoir déplacé jusqu’ici. » Je le pris par le col. «Et ce qui reste à venir, est pire. »

Je le trainais à l’extérieur. Les rayons de soleil percutaient mon visage fermé avec violence. Je marmonnai un juron en me dirigeant vers ma voiture. Je poussai le jeune homme du côté passager_ la place du mort lui allait si bien.

«Tiens toi tranquille. » Ordonnai-je en contournant le véhicule. Je retirai mon arme afin de la déposer dans la boite à gant. J’en en avais pas besoin, elle n’était jamais chargée de toute façon.
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() message posté Dim 5 Oct 2014 - 14:51 par Invité
JE SUIS DANS UNE MERDE INTERNATIONALE.
Kaspar & Theodore
Pourquoi avait-il fallu que je me trimballe ici? Pourquoi avais-je dû être UNE FOIS DE PLUS trop curieux? Je savais que j'avais la vilaine manie d'attirer les ennuis depuis que j'étais à la rue. Et même avant d'ailleurs. J'avais été présenté plus d'une fois au directeur de mon lycée pour diverses raisons et la plupart du temps, c'était pour discuter de la façon dont je me faisais ami ami avec mon professeur de mathématiques. Mais ça n'était quand même pas ma faute si elle ne m'aimait pas! Un peu comme de flic louche d'ailleurs.

J'en avais marre d'être ici. Au point où j'en étais, je pouvais tout donner pour que je m'en aille et qu'on me laisse la paix. Malheureusement, ma mémoire faisait obstacle puisque c'était le fait que je me souvienne de ce qu'il y avait marqué dans ces documents qui l'inquiétait. En même temps, il avait fallu ranger ses affaires un peu mieux que ça! S'il l'avait fait, on en serait pas là à l'heure qu'il était. En même temps, j'aurais dû m'abstenir uniquement à ses poches. Mais le jour où je lui avait fauché sa sacoche, j'avais particulièrement faim et je pensais que ses sous étaient à l'intérieur de l'objet. Du coup, quitte à, j'avais tout pris, mais je n'avais pas obtenu ce que je voulais. Au contraire. Ça avait été un cadeau empoisonné.

« Ou habites-tu petit ? Je sais que tu es à la rue … »
Je ne pus m'empêcher d'échapper un petit rire suite à ses paroles.
"C'est marrant, t'as répondu tout seul à ta question. J'habite à Londres, et c'est à peu près tout ce que je peux dire. Je suis SDF alors c'est un peu dur les précisions."
Je fis une pause de réflexion avant d'ajouter :
"Pis j'croyais que tu m'avais coursé. Sinon comment tu peux savoir que je vis dans une voiture dont j'ai hérité?"

Je lui fis ensuite part de mon agacement et de mon envie de dormir. Je savais bien que Theodore n'allait pas se laisser amadouer si facilement, qu'il n'en resterait pas. Qu'il n'allait pas dire "ouais bon moi aussi j'en ai marre tu peux partir mais gare à toi." Ca aurait été trop beau.

« Le seul marché qui m’intéresse est celui où je récupère mon bien. Je suis bien tenté de t’offrir le sommeil éternel… »

Je soupirai.

"Écoute... si j'avais voulu te dénoncer, je l'aurais fait dès que j'avais lu que t'étais pas net comme gars. J'aurais rapporté l'ipad au commissariat et tu serais pas ici pour me menacer. Si ça se trouve, on m'aurais même payé et considérer comme un héros. Mais j'l'ai pas fait parce que ce sont pas mes oignions, voilà tout."

Au final, j'aurais peut être dû. Ca m'aurait épargné ce stress et cette conversation, et l'éventualité que je puis décéder aussi. Moi qui m'étais tu pour ne pas me plonger dans des affaires qui ne m'étaient pas affiliées, voilà que j'avais ramassé quelque chose de pire. Maudis sois-je.

Je lui demandai aussi comment on comptais régler cette histoire, parce que ça commençait à bien faire. La suggestion que je lui avais faite semblait lui plaire mais la manière dont il le fit savoir était un peu flippante. Le ton de sa voix était celle d'un fou qu'on croisait dans les hôpitaux psychiatriques, enfin, ça me rappelait ça en tout cas.

« En effet, je compte te surveiller de près. »
Juste après, je me retrouvais à me plier en deux à cause du poing qu'il m'avait donné dans le ventre. Heureusement que je ne venais pas de manger, sinon je lui aurais vomi sur les pieds.
« Ça c’est pour m’avoir déplacé jusqu’ici. » se justifia-t-il.
- T'étais pas obligé de faire le déplacement tu sais, répondis-je d'une voix étouffée par la douleur.
Je n'eus pas le temps de faire quoique ce soit ni de me remettre du coup qu'il me prit par le col et me releva.
« Et ce qui reste à venir, est pire. »
Je haussai les sourcils.
- Génial...

Il m'entraina à l'extérieur et me balança comme du linge sale dans sa voiture, juste à côté de la place du conducteur. Il m'ordonna de me tenir tranquille mais de toute façon, je ne comptais pas bouger. J'étais bien trop déboussolé pour m'agiter dans tous les sens.
Je le vis ranger son arme juste devant moi. Il suffisait que je l'ouvre et que je la prenne pour partir. Mais j'imaginais qu'il avait prévu le coup. Je devais en déduire quoi?
"Où est ce qu'on va?" demandai-je quand même, histoire de connaître la destination 'finale' de sa décision, même si bon, je m'attendais pas à ce qu'il me réponde clairement.
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