(rory) come closer

© giphy.

RORY & LIAM
if this to end in fire, we should all burn together.

J'peux pas faire sans toi. Et j'ai jamais su, et je saurais jamais. ☩ Ils s'étaient donné rendez-vous à la sortie de la fac. Liam lui avait promis de l'emmener faire un tour, il lui avait proposé ce matin même d'aller à Hyde Park, juste pour discuter, juste pour se retrouver. Être les amants heureux du début. Il voulait retrouver cette connexion qu'ils avaient eu. Mais surtout, il voulait se faire pardonner. J'ai déconné hier, je sais bien. Laisse-moi me rattraper. Encore une dispute idiote qui n'avait pas lieu d'être, et pour ne pas changer, c'était de sa faute. Là tout de suite, adossé au portail, il ne sait plus très bien de quoi c'est parti. Un truc débile sûrement, de ces crises qui démarrent parce que l'on est fatigué, que la journée a été longue, ou parce qu'elle vous a terriblement manqué, et qu'elle n'a pas été assez attentionnée. Pas comme on l'attendait.

Il ne se gêne pas pour écraser sa clope contre le mur de la fac, puis il fourre les deux mains dans ses poches en attendant qu'elle arrive enfin, avisant les élèves qui sortent en masse de l'établissement. Il n'en guette qu'une : et il ne la voit nulle part. Pas spécialement pointilleux sur les horaires, il commence pourtant déjà à s'impatienter. Parce que c'est elle, et pas n'importe qui, il ne supporte pas la moindre minute de retard. Chaque seconde qui s'écoule résonne comme une douce mise à l'épreuve. Et si c'était toi qui l'attendais, pour une fois, Liam. L'idée que son cours puisse traîner en longueur, qu'elle ait eu des choses à faire l'importe peu. Tout ce qu'il retient, têtu comme un âne, c'est qu'elle est en retard. Enfin il l'avise, apparition lumineuse parmi ses insignifiants collègues. Il se détend soudainement, heureux qu'elle soit là, aussi vivement qu'il avait été agacé de son retard quelques secondes plus tôt. « Rory... » commence-t-il. Mais Rory est en pleine conversation avec un de ses amis, ou qui que soit ce type. Un grand mec élancé au sourire badin, qui la fait apparemment beaucoup rire. D'ici, il n'arrive pas à entendre ce qu'ils se disaient, mais ça le hérisse d'emblée. Sa jalousie refait surface en un instant. A vrai dire, c'est simple ; Rory est beaucoup trop jolie pour un type comme lui. Il lui suffirait d'un claquement de doigt pour qu'elle se retrouve avec toute la gent masculine de l'univers à ses pieds, de ça, il en est convaincu. Mais il s'efforce de la renvoyer au plus profond de lui-même, cette foutue jalouse, à sa place : loin. Il sait combien ça l'énerve, Rory. C'est pourtant pas de sa faute. Il l'aime, voilà tout. Tellement qu'il ne supporte rien qui puisse le faire douter de la réciprocité de cet amour. Pour lui, ce retard, ce mec, ça veut déjà tout dire. Il s'efforce quand même de sourire et s'avanc vers le duo, captant l'attention de Rory en attrapant sa main au passage. « Rory » répète-t-il, conscient d'interrompre grossièrement leur conversation. Sur le moment, il se sent un peu con le Liam. Parce que ça brûle encore en lui, comme un bouillon trop chaud. C'est pas une sensation agréable, non. Il aimerait mieux s'en passer, il aimerait mieux mais ça ne passe pas, ça reste là. Comme un caillou dans la chaussure. Son sourire n'y change rien, à Rory, et il s'empresse de lui voler un baiser sous le regard de « l'autre » dont il n'a même pas envie de savoir le prénom. Un baiser comme pour marquer sa propriété, comme pour lui signifier, 'écoutes gars, ici c'est chez moi, maintenant tire-toi. On a à faire.' Il attend patiemment qu'il taille la route ; le type embrasse Rory sur les deux joues avant de s'en aller avec un dernier signe de la main, pas perturbé pour un sous. Il n'y a rien entre eux. Ça paraît évident. Pas pour Liam, malheureusement. « C'était qui ? » demande-t-il d'un ton faussement innocent, faussement intéressé; presque insolent dans sa question. Il enlace ses doigts aux siens, commence à l’entraîner hors de la faculté.