A night in hell 2

Rachel & Frank

A night in paradise

Il était patient malgré le désir et nul doute que si Rachel le lui avait demandé, il aurait continué à faire preuve de patience, car bien plus que l'envie de lui faire plaisir, il voulait qu'elle se sente bien, qu'elle sombre sans crainte, qu'elle lui fasse confiance aussi aveuglément que lui. D'ailleurs, ce lui n'existait plus à présent, seul comptait Rachel. De toute façon, c'était toujours Rachel avant le reste, de ce côté-là, rien n'avait changé. Et puis c'était leur première fois ensemble, un moment magique que le Frank d'autrefois espérait sans jamais y croire. Et pour cause, elle était la fille la plus populaire du lycée, alors que lui n'était rien qu'un lambda parmi les lambdas. Comment pouvait-il donc être remarqué par la fille courtisée de tous. Et pourtant, des années plus tard, c'est lui et lui seul qui pouvait prétendre posséder son cœur et tout l'amour qui allait de pair. Oui, mais bien plus que le sentiment d'être le vainqueur, il se sentait à présent l'homme le plus chanceux du monde, car enfin, il avait la sensation d'être avec la personne qui lui était destinée. La main fixée à la sienne et le corps dédié au sien, peu à peu, il cessa de se livrer à ses quelques mouvements saccadés. « - J'espère qu'on ne payera pas plein pot le frais kilométrique » lança-t-il avec humour avant de déposer ses lèvres sur le haut de son épaule dénudée. Et alors que tout semblait bien se passer, le presque futur flic, vit une larme coulée sur sa joue de sa bien-aimée. « - Hey, mais non ce n'est pas rien ! » Il posa à son tour sa main chaude contre sa joue la laissant ensuite venir se blottir tout contre lui. Sans attendre, il passa ses bras puissants autour d'elle et lui embrassa le sommet du crâne avant de commencer à dessiner du bout des doigts des ronds invisibles sur son épaule. « - Si tu me dis que tu vas bien, je n'insiste pas alors. Moi, aussi, je vais bien. On vient de franchir un cap important Rachel. Je sais que ça n'a pas été facile, qu'il t'en a fallu du courage, mais je voulais que tu saches que je suis vraiment fier de toi. Mais plus encore, je suis fier d'être ton petit ami. Avec toi, je me sens tellement bien, en symbiose même. Je n'avais jamais ressenti ça pour personne avant. Tu vois, c'est naïf et cul-cul de dire ça, mais c'est un peu comme si maintenant, je me sentais complet. Je t'aime Rachel et jamais cela ne m'avait paru aussi facile à dire que depuis que tu es à nouveau entré dans ma vie. Oui, je t'aime et maintenant que nous avons passé le pire, je sais qu'il ne nous reste que le meilleur à vivre. »

Rachel & Frank

A night in paradise

Tout avait soudain changé, pas grand-chose pour le commun des mortels, mais une sacrée différence pour Rachel et Frank. La pédiatre parvenait peu à peu à reprendre sa vie en main, à s’affranchir des chaînes invisibles qui entravaient son appréciation des choses, son jugement parfois, sa rationalité souvent. Passer outre ses appréhensions, qu’elle savait pourtant illégitimes avec son compagnon, pour accepter de s’offrir à lui avait été difficile, mais à présent, son subconscient intégrait mieux la logique des choses : Frank ne lui ferait jamais de mal. Frank était un homme de parole, un homme bien, il l’aimait vraiment et tout ce qu’il lui disait, il le pensait.
A présent dans ses bras à savourer la chaleur de son corps contre le sien, ceci l’aidant à évacuer les quelques sanglots qui l’étreignaient encore, elle l’écoutait. Sa voix était si rassurante, c’était comme si ce son apaisant avait le pouvoir de l’envelopper dans une douceur mélodieuse et réconfortante. Toujours aimable, toujours encourageant. Rachel sourit en gommant du dos de la main la larme qui roulait sur sa joue.

- Je t’aime tant, Frank. Je suis vraiment désolée de t’avoir fait autant attendre… Je me sens idiote. J’ai l’impression que depuis qu’on s’est retrouvés, je n’ai fait que te faire subir des choses horribles. Tu es vraiment la personne la plus gentille du monde pour continuer à me supporter. Écoute, je… je me rattraperai, c’est promis.

Elle se redressa, s’appuyant sur ses coudes pour le regarder, le regard brillant d’amour et d’émotion.

- Moi non plus je n’ai jamais ressenti ça, c’est comme si je m’étais trompée toute ma vie et que maintenant je savais ce que c’était que de vraiment aimer. Aimer, c’est t’aimer toi. L’Amour c’est toi, c’est ce que tu me donnes au quotidien et ce bien-être que je ressens en étant à tes côtés, et que j’espère pouvoir te rendre.

Cette phrase, comme un leitmotiv : « on a passé le pire, le meilleur reste à venir », la fit sourire. Ils se le répétaient souvent, mais maintenant, elle commençait à prendre tout son sens.

- Oui, je ne veux plus laisser le noir troubler ma vie. Tu es ma lumière et je veux que rien ne la ternisse.

La pédiatre se pencha pour déposer ses lèvres contre celles de son amoureux. Il l’avait sauvée à plus d’un titre et elle se promit alors de tout faire pour que jamais ce sourire magnifique qu’elle voyait sur son doux visage ne s’efface. Elle songeait à prendre rendez-vous avec un grand cabinet d’avocats pour enfin oser demander le divorce et surtout que ce soit fait rapidement et sans avoir besoin de se confronter à Maxwell. L’idée de porter encore son nom la dégoûtait, elle voulait s’en défaire et vite et n’appartenir qu’à Frank. Elle reposa sa tête sur l’épaule de son beau flic et ferma les yeux.

- Je t’aime, souffla-t-elle à mi-voix laissant peu à peu le sommeil la happer.