(✰) message posté Mar 24 Juil 2018 - 14:18 par Frank Turner
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Ce retour à la maison, plus que les autres, il l'attendait ardemment. L'idée de revoir Bowie lui faisait tellement de bien et l'obligeait à donner le meilleur afin de se convaincre lui-même qu'il était digne de ces retrouvailles. Bien sûr, Megane ne savait rien du nouveau quotidien de son ex-mari (encore heureux) le cas échéant, Frank le savait, il aurait sûrement définitivement perdu la garde de son petit Captain Stardust. Car il est vrai que Megane ne fait jamais rien dans la demi-mesure et ne laisse en général pas plus de trois chances, à l'inverse de Rachel bien plus tolérante à l'égard de l'ancien flic. Ce retour se fit donc dans la joie et la bonne humeur. Le petit monstre exultait, preuve qu'il s'était amusée aujourd'hui avec Rachel, qui arborait un sourire sans failles, sûrement en partie grâce à Bowie. « - Bah dis donc, ça en fait de l'animation ! » lança-t-il avant d'être conduit dans la cuisine pour jauger la nouvelle décoration de son frigo américain. « - Wow, mais vous nous avez colorié tous les Avengers ! Il est super cool ce frigo ! Tonton Ethan va trop être jaloux ! » Le petit tout sourire acquiesça à nouveau. Bon sang que c'était bon de le savoir comme ça, Rachel aussi. Il lui adressa d'ailleurs un dernier regard avant de rejoindre l'étage pour aller prendre une douche éclair, histoire de profiter le plus possible du temps passé avec Rachel & Bowie réunis. Les marches en bois craquèrent annonçant à Rachel et Bowie, le retour de Frank, qui s'ébouriffa les cheveux encore mouillés avant de rejoindre la table fièrement dressée.
« - Ca c'est du travail d'équipe dis-donc ! Je suis content que vous vous soyez bien amusés tous les deux et je suis content de vous avoir manqué aussi. »
« T'aurais perdu aux sept familles. »
« - Oui là-dessus, Rachel aurait été obligé de me laisser gagner pour pas que j'ai l'air trop nul »
« T'es pas nul ! T'es le meilleur papa du monde. »
« - Ô c'est mignon ça mon poussin ! » Il tâcha de ne pas le montrer, mais il était touché par les paroles du petit garçon et le sourire de Rachel, qui faisait montre, peut-être sans s'en rendre compte, d'un progrès aussi minimum soit-il. Bowie quant à lui, se jeta comme un mort de faim sur son cornet de frites, délaissant ainsi les adultes à leur petite conversation. Le sourire toujours gravé sur ses lèvres, le beau blond attrapa la main de Rachel pour lui embrasser le dos avant de poser sur elle un doux regard « - Je vais bien, mieux même. Le toubib est content parce que je participe un peu plus aux travaux et il trouve que je me livre avec plus d'aisance sur les séances collectives. » Il attrapa une frite sans lâcher la main de sa belle et tendre pédiatre. « - De rien pour les fleurs mon amour ! C'est la moindre des choses quand même ! Et puis c'est aussi ma façon à moi de te dire merci pour tout ce que tu fais. Et non, ne me dis pas que tu ne fais pas grand-chose. C'est faux ! Je t'aime tellement si tu savais » Il lui sourit de plus belle avant de se pencher vers elle pour l'embrasser.
« Ah beurk » lança le petit monstre, la bouche pleine obligeant les amoureux à se séparer aussitôt pour s'enquérir du dégoût du petit bonhomme qui réagissait comme il était logique qu'un petit garçon de son âge réagisse face à deux amoureux avides de démonstrations d'affection en public.
« - Ca veut dire quoi ça bonhomme ? »
« Bah, c'est beurk vous vous faites des bisous ! »
« - Tu sais toi aussi quand tu auras une amoureuse, tu lui feras des bisous. »
« Bah non ! »
« - C'est ce que font les amoureux, tu sais. Par exemple ta maman et son copain, ils le font non ? »
« Ouais, c'est vrai ! Mais lui, je ne l'aime pas. Il est coincé du balai ! »
Frank ne put s'empêcher de rire tant il se reconnaissait en son fils. La suite du repas se passa dans la joie et une extrême bonne humeur qui ragaillardit chacun des participants. Évidemment, Frank avait eu les yeux plus gros que le ventre en dévalisant de la sorte le fast-food. Il resterait de quoi manger pour un prochain repas à n'en pas douter. « - Aller, tu vas te laver les mains et les dents, puis dodo ! Je viendrais te border avec Rachel si tu veux » Il acquiesça avant de quitter la table pour regagner l'étage laissant les deux adultes seuls. « - Je vais faire la vaisselle si tu veux ? » Et joignant le geste à la parole, l'Américain s'approcha du lave-vaisselle, torchon sur l'épaule. « - Tu sais, je crois que pour mieux repartir, il fallait tomber bien bas. Je veux dire, j'ai fait n'importe quoi et j'aurais pu tout perdre. Vraiment, maintenant, je me sens mieux, assez pour être là pour toi, pour te soutenir. Et puis tu es géniale avec mon fils » Il se rapprocha d'elle pour mieux la serrer dans ses bras et lui transmettre toutes ses ondes positives. « - On va y arriver ! J'ai confiance en nous. On est plus fort tous les deux ! » Oui, il en était sûr et rien ni personne ne pourrait ébranler cela. Il l'embrassa une dernière fois, avant d'essuyer la vaisselle, puis il retrouva l'étage pour rejoindre la chambre de son petit super héros, accompagné par Rachel qu'il ne voulait plus quitter.
(✰) message posté Mar 24 Juil 2018 - 16:35 par Rachel-Mary Parker-Davis
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Frank savait mieux que quiconque montrer à Rachel qu’il ne fallait pas perdre espoir. Sans lui, la chirurgienne le savait, elle n’aurait pas réussi à trouver la force de continuer. Tous les efforts qu’elle faisait, c’était pour lui. Elle voulait réussir à remonter la pente, pour lui. Lui aussi faisait des efforts, il allait en cure toute la journée pour se désintoxiquer, se défaire de sa dépendance à l’alcool nouvellement acquise à cause de ce qui s’était passé en fin d’année. Rachel se devait d’être à la hauteur de ce héros qui lui avait sauvé la vie et qui faisait tout pour l’aider. Une fois installés à table, la conversation entre le père et le fils ne manqua pas de l’amuser. Il avait de la répartie ce petit Bowie, et il aimait son père, c’était tellement mignon. Alors que le petit affamé grignotait ses frites en regardant le jouet inclus dans son menu enfant, Rachel prenait des nouvelles de Frank et de ses séances quotidiennes. Bien sûr, elle restait vague pour ne pas être trop invasive, elle le laissait dire ce qu’il avait envie de raconter, sans jamais insister. L’ancien flic parlait avec beaucoup de positivisme et c’était visiblement très encourageant.
- Je suis si fière de toi, tu es incroyable. Un vrai héros.
Elle s’approcha à son tour pour recevoir ce tendre baiser qu’il lui donnait quand Bowie s’exclama, attirant instantanément l’attention des deux adultes qui se demandait ce qu’il avait. Rachel ne put s’empêcher de sourire face aux raison de ce soudain dégoût. Tous les enfants ou presque réagissaient de la sorte, et puis ça leur passait du jour au lendemain. La remarque de Bowie sur le copain de sa mère fit éclater de rire Rachel qui revoyait bien en lui ce cher Frank dans toute sa spontanéité. Rire comme ça ne lui était plus arrivé depuis un bon moment, et ça faisait du bien. Le repas s’acheva, la pédiatre était incapable de manger plus, le peu qu’elle avait pris était déjà énorme pour elle et elle n’était plus habituée à ingurgiter autant de gras. Le petit garçon fut envoyé se préparer pour la nuit tandis que les adultes débarrassaient.
- Y a pas grand-chose, je le ferai demain matin, ne t’embête pas.
Mais Frank avait déjà récupéré un torchon et lui parlait de ses impressions, notamment par rapport à son nouveau départ. Leur nouveau départ. Elle se retrouva bien vite dans ses bras, un contact qui lui faisait du bien tant elle sentait tout l’amour qui émanait de cet homme.
- Oh Frank… je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Tu ne te rends pas compte à quel point tu m’aides. Chaque fois que tu me prends dans tes bras, je me sens mieux.
Elle se blottit un peu plus contre lui, collant sa jour contre son épaule.
- J’espère que tu as raison. J’ai peur de pas être à la hauteur, Frank. Je sais que tu veux pas m’entendre dire ça, et je t’assure que je fais de mon mieux…
Mais un baiser de son amoureux et Rachel accepta de se taire. Bowie les appela pour leur dire qu’il avait brossé ses dents et lavé ses mains, du coup ils durent monter.
- Tu veux que je te laisse un peu seul avec lui ? Demanda-t-elle alors qu’ils arrivaient dans la chambre de petit loup.
Rachel alla lui faire n bisou sur le front en lui faisant un câlin.
- Bonne nuit mon grand, fais de beaux rêves.
Elle laissa la place au super papa pour qu’il puisse à son tour s’occuper de son petit. Pendant ce temps, elle regagna la salle de bain et se brossa les dents à son tour. Puis, elle se regarda dans le miroir. Avait-elle changé ? Elle n’en avait aucune idée. La brunette ferma les yeux, s’appuyant sur le lavabo. Elle n’en pouvait plus de tous ces sentiments sombres qui alourdissaient sa vie. Elle voulait retrouver la joie de vivre, le bonheur simple d’être dans les bras de Frank. Pourquoi fallait-il sans arrêt que quelque chose vienne ternir le tableau ? Il fallait rester optimiste et positif, comme Frank s’efforçait de le faire, mais c’était souvent difficile. Des cauchemars, des flashs, des tas de choses lui revenaient en tête, remettant au goût du jour ses traumatismes. Elle souffla longuement avant de rouvrir les yeux et se déshabiller pour entrer dans la douche. L’eau chaude lui fit un bien fou et détendit tous ses muscles raidis par le stress. Après cinq minutes à mousser dans une douce odeur de pomme épicée, Rachel sortit de la cabine, entourée d’une serviette éponge et retrouva la chambre.
(✰) message posté Mar 24 Juil 2018 - 23:31 par Frank Turner
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
« - Allez, on arrête les grandes déclarations émouvantes. On va virer dans le drama si ça continue. On en a assez comme ça hein mon amour ?! » Elle se blottit un peu plus contre lui, sûrement que ça lui faisait du bien et à lui aussi. Le fait de la sentir tout contre lui, de se sentir vraiment utile, de pouvoir l'apaiser, d'être là, rien que pour elle. Grâce à Rachel, Frank reprenait progressivement confiance et cessait de se rabaisser comme il avait pris l'habitude de le faire depuis le drame. « - Bon allez, on a un petit monstre qui nous attend ! Mais avant » Il se détacha doucement d'elle, posa ses mains sur ses épaules pour l'obliger à le regarder droit dans les yeux. « - J'ai raison ! Et oui, je ne veux pas t'entendre dire que tu n'es pas à la hauteur. Ce qui est arrivé nous a ébranlé, t'as blessé et il faudra du temps pour guérir, c'est vrai. Mais je crois en toi, tu es à la hauteur Rachel. Bon, il manque quelques centimètres sans les talons, mais c'est mieux que rien hein ? Et tu vois, j'ai toujours mon humour pourri. Certaines choses ne changent pas ! La Rachel combative est toujours là, le cas échéant, tu ne ferais pas tous ces efforts pour te sortir la tête de l'eau. » Et oui, il le savait mieux que quiconque, il savait de quoi elle était capable, mais avant toute chose, il se devait de lui apporter tout son soutien.
Main dans la main, les amoureux regagnèrent l'étage où Bowie les attendait sagement allonger dans son lit et avant que les deux adultes ne passent le seuil de la porte, Frank arrêta Rachel « - Je veux que tu restes avec nous. Je trouve ça cool qu'il nous ait tous les deux pour le border. » Et c'est ainsi qu'ils entrèrent à la grande joie du petit qui accepta le câlin de Rachel et la serra fort. « C'était cool les coloriages ! Merci Rachel toi aussi fais pleins de beaux rêves ! » Elle l'affubla d'un baiser sur le front avant de finalement et bien malgré Frank, laisser sa place. « Tu vas me lire une histoire ? » Super papa acquiesça et récupéra l'un des livres tendu par le petit monstre. L'histoire commença, Bowie allongé, la couverture tirait jusqu'au menton, écoutait avec attention la lecture. Il ne fallut pas moins de dix minutes à Frank pour endormir son fils. Il marqua la page sur laquelle il venait de s'arrêter, enclencha la veilleuse avec laquelle le petit avait l'habitude de dormir, il déposa un léger baiser sur le sommet de son crâne avant de quitter sans un bruit la chambre pour regagner celle qu'il partageait avec Rachel.
« - C'est bon, il s'est endormi ! » Rachel venait de sortir de la salle de bains entourée d'une serviette, les cheveux encore ruisselants. Frank prit place dans le lit côté gauche et scruta l'écran de son portable afin de consulter les éventuels nouveaux messages ou mail qui pouvaient arriver. « - Meg, me dis qu'elle est bien arrivée et qu'il faut que je l'appelle. Super, la corvée ! » Il ne se fit pas attendre pour contacter son ex s'en suivit une conversation, qui d'ordinaire aurait dû être tendue. Mais de toutes évidences, Frank semblait capable de se contrôler à présent. « - Écoute Meg j'entends bien que tu es sur les dents, mais d'un, Rachel est ma petite amie donc je ne te demande pas ton avis. Et de deux, Bowie ne risque rien, au contraire, il était tellement souriant tout à l'heure. Non, arrête, tu descends en pression là. Oui, elle est pédiatre, la meilleure du pays. Bah, ouais, donc tu vois, renseigne-toi avant de te montrer inutilement véhémente » Il posa un doux regard sur Rachel « - Oui je l'aime et oui c'est très sérieux. Autant que toi et ton fiancé. Tu n'as absolument pas à t'en faire, je t'assure que nous avons la situation bien en main. Oui voilà. Je te rappelle ! Ok, bye alors ! » Il raccrocha aussitôt et laissa Rachel venir prendre place entre les draps.« - Je crois qu'elle a compris. Elle s'est même excusée, c'est dire. Tout va bien se passer ! Je pense que cette semaine va être géniale. Tu vas voir, je le sens, bien » Il s'approcha avec précaution et l'embrassa avec une infime douceur, sans rien attendre de plus. Il savait, depuis l'agression, que les contacts physiques se devaient d'être restreint pour ne pas trop brusquer Rachel. C'est donc avec mille et une précaution qu'il la laissa s'installer d'elle-même.
Une semaine, c'est quoi, si ce n'est sept jours et un nombre encore plus conséquent d'heures, de minutes et de secondes. Il s'était effectivement écoulé pas moins d'une semaine depuis l'arrivée du petit Sam, qui en plus d'initier Rachel au coloriage, l'avait transformé en usine à pâtisserie. Les premiers essais ne furent pas une réussite, il est vrai, toutefois, les cookies avaient sembleraient-ils trouvé grâce aux yeux de tous, même des patients de la clinique que Frank régalait en affichant sa fierté en énonçant aux oreilles de tous l'identité de la personne à l'origine de cette petite tuerie pour les papilles. Cependant, au moment même où il se livrait à l'une des séances collectives, l'ami Turner remarqua qu'aujourd'hui, il était seul dans le bureau du médecin. L'homme arriva avec quelques minutes de retard, dossier sous le bras.
« Bonjour Frank ! C'était la tournée de cookies à ce que j'ai vu ! »
« - Euh...oui, Rachel et mon fils s'essaient à la pâtisserie. Dites, où sont les autres ? On n'est pas censé avoir une séance dans cinq minutes ? »
« Oui, effectivement, c'est ce qui était prévu et ça l'est encore, sauf pour vous. »
« - Quoi ? Comment ça ? »
« Nous avons décidé de vous signer une décharge Frank. Vous avez fait montre de beaucoup de volonté et il est évident que cette addiction n'en était pas une. C'était juste une mauvaise habitude. »
« - Attendez ça veut dire que c'est fini, que je peux m'en aller ? »
Et oui Frank ! L'homme à la blouse blanche acquiesça et tendit son dossier à l'ancien flic avant de le féliciter pour son implication. Notre flic récupéra donc ses affaires. Il était à peine 13 h et il était libre désormais. C'est donc le sourire aux lèvres qu'il reprit la route pour rentrer espérant ainsi faire une belle surprise à ses deux amours.
(✰) message posté Mer 25 Juil 2018 - 14:44 par Rachel-Mary Parker-Davis
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Rachel avait préféré laisser Frank seul avec son fils, après bien sûr lui avoir souhaité une bonne nuit en bonne et due forme avec un gros câlin. Il n’avait pas vu Bowie depuis longtemps, et elle avait profité de lui toute la journée, un père avait besoin d’un peu de temps privilégié avec son fils, elle le savait, surtout dans sa situation, alors elle préféra s’éclipser. Cela lui permit aussi de se recentrer un peu. Après sa douche, elle retrouva son bien aimé dans la chambre. Il était déjà installé dans le lit et lui parla d’un message de Megane. Soudain, la pédiatre réalisa quelque chose.
- Merde, Megane ! Je suis désolée Frank, j’ai complètement oublié de te dire qu’elle voulait que tu l’appelles en rentrant…
Frank avait déjà lancé l’appel et Rachel le regardait d’un air navré, les deux mains sur la bouche. Quelle bourde ! La conversation qui s’en suivit lui fit bien comprendre que la mère de Samuel ne la jugeait pas capable de s’occuper de son fils en l’absence de Frank, malgré ce que lui en pensait. Lui restait d’un calme olympien et son regard plein de douceur l’aida à se calmer, bien qu’elle se sente en-dessous de tout pour avoir oublié de passer le message. Il raccrocha après avoir assuré à son ex-femme que leur histoire était sérieuse, ce qui fit plaisir à Rachel.
- Oh mon amour, excuse-moi, je manque à tous mes devoirs. Je te demande pardon.
Puis il la rassura, plein d’optimisme. Elle vint s’installer tout contre lui en posa avec douceur sa tête contre son épaule.
- Je suis sure que tu as raison, dit-elle malgré ses appréhensions.
Il avait eu raison. La semaine passa relativement vite, dans le calme et la bonne humeur. Rachel trouvait chaque jour une nouvelle occupation à Bowie, entre devoirs de vacances, activités pratiques et jeux de société. Il avait souhaité faire de la pâtisserie, alors elle avait cherché sur internet des recettes faciles et visiblement, c’était les cookies qu’ils réussissaient le mieux. Alors il y avait eu dans la semaine pas moins de trois fournées de des petits biscuits faits maison. Frank en emmenait régulièrement avec lui d’ailleurs. Megane passerait chercher son fils le lendemain soir, c’était donc l’avant-dernier jour de Samuel à la caserne. Le lendemain étant un samedi, Frank pourrait passer toute la journée avec lui. Il était 13 h, Rachel et Bowie terminaient de manger. La pédiatre débarrassait tranquillement quand le garçonnet prit la parole.
« - Rachel, je peux avoir une glace en dessert ? »
- Oui, bien sûr chaton.
Elle posa l’assiette dans l’évier dans le but de la rincer plus tard et alla ouvrir le congélateur. Là, mauvaise surprise : plus de glace. Elle se tourna vers lui, l’air désolé.
- Je suis désolée chéri, on n’en a plus. Demain si tu veux, ton papa t’emmènera en acheter.
« - Mais moi c’est maintenant que j’en veux une. S’il te plaît… en plus j’ai entendu le camion, tu entends pas la musique ? »
Bowie se leva pour aller à la fenêtre.
« - Il est garé juste là, Rachel ! Allez viens ! »
Il se mit à sautiller en direction de l’ascenseur. Rachel restait interdite, comme figée sur place. Il voulait l’emmener dehors. Ses mains se mirent à trembler tandis qu’elle essayait de l’appeler, mais aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche.
« - Allez viens ! » lança-t-il joyeusement tandis que l’ascenseur ouvrait ses portes.
Elle ne pouvait décemment pas le laisser sortir tout seul. La terreur l’envahissait tandis qu’enfin son corps se débloquait pour rejoindre Bowie dans l’ascenseur, attrapant son sac avec les clés à l’intérieur. Le temps de la descente, quelques secondes tout au plus, la chirurgienne se posa mille fois la question : « mais qu’est-ce que je fous là ?! ». Elle tremblait de plus en plus et pâlissait à vue d’oeil. Les portes métalliques s’ouvrirent et le petit garçon se précipita vers la sortie, suivi par Rachel qui n’en menait pas large.
- Donne-moi la main ! Lui lança-t-elle, ne voulant pas le perdre en pleine rue.
Ça l’obligerait aussi à aller un peu moins vite. C’était dangereux, et Rachel voyait encore plus de dangers. Heureusement, le camion était à l’angle de la rue pour le plus grand bonheur de Bowie qui sautait littéralement sur place tandis que Rachel marmonnait.
- Un camion de glace en plein mois de janvier, quelle idée !
Elle s’empressa tant bien que mal d’ouvrir son sac pour lui donner de l’argent.
« - Mais tu trembles ? »
- C’est parce que j’ai … froid. Allez chaton, dépêche-toi, tu prends ta glace et on rentre.
Alors que Bowie faisait la queue, Rachel n’avait de cesse de jeter des regards furtifs autour d’elle. Le moindre passage la faisait sursauter et son coeur battait la chamade. Elle avait l’impression que son corps tout entier était bouillant et que l’extérieur était glacial, ou l’inverse. Des changements de températures s’opéraient, reflétant son angoisse montante. Le fils de Frank revint finalement avec sa glace tant convoitée et Rachel s’empressa de lui attraper sa main libre pour le ramener au plus vite dans l’enceinte de la caserne. De nouveau dans l’ascenseur, la brunette reprenait son souffle et sentait l’émotion la gagner. Les portes s’ouvrir et malgré sa gorge nouée, Rachel demanda à Bowie d’aller manger dans la cuisine. Le garçonnet s’empressa d’y aller, toujours aussi content tandis que la pédiatre sortait de l’ascenseur, le souffle court. Elle était tellement mal qu’elle ne remarqua par la veste de Frank posée dans l’entrée. Prise d’un haut le coeur, le courut précipitamment aux toilettes pour vomir avant de s’effondrer en larmes, adossée au mur, recroquevillée sur elle-même.
(✰) message posté Dim 29 Juil 2018 - 17:31 par Frank Turner
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
L'appel effectué, Frank se sentit un peu plus léger, bien que l'échange eut été houleux. Megane était de nature suspicieuse et avait cette fâcheuse manie de se méfier de tout le monde et d'ensuite, selon son humeur, prendre le temps de connaître la personne. Nombreux furent les amis de Frank à ne pas tomber dans ses bonnes grâces. Elle avait un fort caractère, il est vrai, mais cette fois, le beau blond n'était prêt à aucune concession. Megane devait accepter Rachel et dans sa vie et dans celle de leur fils. Il était évident qu'il ne transigerait pas sur ce point. « - Rachel... » commença-t-il armé de sa quiétude qu'il espérait contagieuse pour le coup. « - Non, s'il te plaît, pas d'excuse, pas de désolé, pas de pardon. Être tête en l'air n'est pas un crime aux dernières nouvelles. » Il la laissa venir s'installer tout contre lui. Bon sang qu'il aimait ce genre de contact, tellement anodin pour le commun des mortels, mais au combien fortifiant pour cette épaule qui portait encore les stigmates d'une blessure par balle que Rachel avait elle-même soigné quelques mois plus tôt. « - Loin de moi l'idée d'être prétentieux, mais j'ai toujours raison. Enfin presque ! On va dire qu'aujourd'hui, j'ai toujours raison. Ça me prémunis des casseroles passées comme ça. Je sais que tu appréhendes encore beaucoup et c'est normal » Il passa ses bras autour d'elle pour accentuer sa présence et aussi pour continuer à la rassurer. Certes, il n'était pas devin, mais il n'en demeurait pas moins convaincu, que la vie était prête désormais à leur faire don d'une accalmie bien méritée après tout ce qu'elle leur avait fait endurer.
La semaine passa à une vitesse telle que Frank ne se rendit pas compte que nous étions vendredi, mais pour l'heure ce qu'il peinait à assimiler, c'était sa sortie définitive. Au vu de ses progrès et après l'examen de son dossier auprès de ce qui faisait office de comité, il eut été convenu que l'homme ne souffrait d'aucune addiction, que ce comportement enclin à la destruction, c'était estompé peu à peu. Il avait juste besoin de parler et d'être entendu. Cependant, la consultation d'un psy était requise dans le dossier qui serait sous peu transmis. Au vu de ses progrès et après l'examen de son dossier auprès de ce qui faisait office de comité, il eut été convenu que l'homme ne souffrait d'aucune addiction, que ce comportement enclin à la destruction, c'était estompé peu à peu. Il était de retour, prêt à célébrer comme il se doit, la bonne nouvelle, mais personne ne semblait être là pour l'accueillir. « - Rachel ! Bowie ! » Une première fois, silence ! Une seconde, puis une troisième marquées encore le silence. Frank se précipita donc en haut. Personne ! Puis sur la terrasse. Toujours personne ! Le cœur de Frank s'emballa aussitôt. Il en était convaincu, quelque chose venait de se passer. Il dévala donc les escaliers, portable en main prêt à contacter les urgences, la police...
« Papa ? »
Cette voix, il la connaissait. Était-il en train de rêver ? « - Bowie ? » De toute évidence, non, puisque le petit lui faisait face. « - Mais où est-ce que vous étiez ? Je vous ai cherché partout. »
« On est allé chercher une glace ! »
« - Vous êtes sortis dehors ? »
« Oui ! »
« - Tu étais avec Rachel ? »
« Oui ! »
« - Où est-elle ? »
« Je crois qu'elle est partit aux toilettes ! » Frank s'approcha de son fils et le serra dans ses bras avant de prendre la direction des toilettes. « - Rachel ? Je suis là ! Ça va ? » Il prit soin de toquer délicatement contre la porte avant de se mettre sur le côté pour attendre patiemment la sortie de sa compagne.
Rachel n’en menait pas large. Cette sortie à l’extérieur totalement improvisée l’avait vraiment faite sortir de ses retranchements. Elle n’avait pas vraiment eu le choix, ne pouvant se permettre de laisser Bowie seul à l’extérieur, il n’était qu’un enfant de tout juste huit ans. Mais ses appréhensions étaient toujours bel et bien présentes, comme immuables, ancrées en elle comme si elles avaient été là depuis toujours. La Rachel du lycée, enthousiaste qui n’avait peur de rien était bien loin. Le petit garçon ne s’était sans doute pas rendu compte de la difficulté dans laquelle il avait mise la compagne de son père, sans doute n’avait-il pas réalisé qu’elle était tout bonnement incapable d’envisager le fait de mettre le nez dehors. Pour elle, c’était trop tôt, elle avait encore mille et une peurs qui l’empêchaient d’appréhender cette idée de manière cohérente. Et pourtant, par la force des choses, ce garçonnet de huit ans, sans doute inconscient du danger, s’était précipité à l’extérieur ce qui avait entraîné Rachel à sa poursuite. A chaque seconde, elle avait cru que son coeur s’arrêtait de battre tant elle avait peur. Non, elle était terrifiée. A chaque personne qui passait, même sur le trottoir d’en face, elle avait l’impression de voir le ravisseur, ou alors Maxwell. Son corps était pris de tremblement, elle avait pâli et les quelques minutes que mit le fils de Frank à revenir lui parurent durer des heures. Aussitôt qu’il faut à sa portée, elle lui attrapa la main, celle qui ne tenait pas de glace, et l’emmena aussi vite que possible à l’intérieur de la caserne, verrouillant la porte.
Une fois la pièce à vivre regagnée, la pédiatre demanda à Bowie d’aller manger sa glace dans la cuisine histoire de ne pas en mettre partout, et surtout lui laissant ainsi un peu d’espace pour reprendre ses esprits. Elle se retrouva rapidement dans les toilettes, finalement assise au sol, la tête entre les genoux, à pleurer, essayant de se remettre de ses émotions. Des sentiments contradictoires se bousculaient dans sa tête. Elle se sentait minable d’avoir peur de tout comme ça. Elle se sentait soulagée d’être finalement revenue en un seul morceau à la maison. Alors qu’elle hoquetait pour reprendre son souffle, elle entendit toquer à la porte, ce qui la fit une fois de plus sursauter. Qu’est-ce que ça l’énervait de réagir comme ça, elle avait parfois envie de se mettre des gifles. La voix douce de Frank la rassura. Il était là. Déjà ? Mais quelle heure pouvait-il bien être.
- Frank ? Répondit-elle d’une petite voix étranglée. Je… je sais pas …
Elle se releva pour se passer un peu d’eau sur le visage avant de prendre une grande inspiration.
- Je… je pense que tu n’as pas vraiment envie de me voir comme ça...
(✰) message posté Mar 31 Juil 2018 - 21:55 par Frank Turner
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Son cœur cognait, tant que ça en était douloureux. Il appelait, mais personne ne venait. L'espace d'un instant, il se laissa tenter à imaginer le pire. Il pensa à cet enfoiré de Maxwell, venu reprendre son due, emportant avec lui le petit Samuel. Dès lors, Frank songea au revolver qu'il avait dans ce qui lui faisait office de bureau. Il imagina ensuite tous un tas de scénario dans lesquels il magnait son arme contraignant son rival à relâcher Rachel. Par chance, la voix du petit Bowie sortit l'ancien flic de sa torpeur. Le petit était là, tout sourire, le visage couvert de traces de glace, incapable de comprendre qu'en plus de pousser Rachel dans ses derniers retranchements, il était à l'origine d'une belle frousse pour son papa. D'ailleurs, bien qu'il soit heureux de le retrouver, le petit garçon habitué à voir son père rentrait le soir, peinait à comprendre pourquoi aujourd'hui contrairement aux jours passés, il était en avance. Curieux, comme le sont les petits garçons à son âge, Bowie était prêt à cuisiner son père, qui lui se demandait où se trouvait Rachel qui venait, en acceptant de sortir, de faire un grand pas. Frank d'abord heureux, se saisit de son fils pour le serrer tout contre lui, le délestant inconsciemment de la moindre culpabilité.
« On va pourvoir s'amuser tous les trois ! » laissa entendre le petit bout avant que son père ne lui ébouriffe les cheveux pour retrouver Rachel et tentait de s'enquérir de la situation. Il espérait encore que le progrès de la pédiatre ne soit pas entaché par le stress. « - Rachel ! » tenta-t-il à nouveau en toquant avec précaution contre la porte des toilettes « - Oui Rachel c'est moi ! » La voix de la pédiatre trahissait son état de stress, preuve que c'était encore trop tôt pour elle. « - Rachel qu'est-ce qui se passe ? Ça va ? » Bien sûr que non, rien n'allait, les tremblements de sa voix étaient perceptibles, même de l'autre côté de la porte. « - Chérie, je suis là, je suis rentré plus tôt ! » Mais rien n'y faisait, la porte restait définitivement close au grand dam de Frank qui continuait cependant à attendre avec patience, que la pédiatre lève le verrou.
« - Rachel... » Il entendit l'eau du robinet couler « - Mon cœur s'il te plaît peu m'importe comment tu es, je veux te voir. Aller s'il te plaît, ouvre la porte ! Mes bras t'attendent ! Bébé ! » Il resta, tel un labrador près de la porte « - Tu ne risques rien, tu le sais, à part peut-être me faire passer pour un idiot qui cause à la porte des toilettes. »
(✰) message posté Mar 31 Juil 2018 - 23:27 par Rachel-Mary Parker-Davis
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Frank était rentré, et plus tôt que prévu. En temps normal, Rachel aurait immédiatement tilté sur ce détail, mais en l’état actuel des choses, elle était bien trop chamboulée pour réaliser quoi que ce soit d’autre que ses angoisses qui ne la quittaient pas, lui rappelant sa faiblesse à chaque seconde qui passait, à chaque douloureux battement de cœur bien trop rapproché du précédent. L’ancien flic avait doucement toqué à la porte pour lui signifier sa présence et n’avait de cesse de l’appeler, de lui parler avec douceur, essayant de la rassurer et de la faire sortir. La pédiatre quant à elle avait la gorge nouée par le stress. Mais elle le savait, elle ne pouvait se résoudre à passer le reste de la journée dans les toilettes. Frank était là pour elle, il n’avait de cesse de le lui faire comprendre. Alors, après avoir pris une grande inspiration saccadée et séché ses larmes et son visage, elle se décida à ouvrir la porte et à se blottir dans les bras de Frank qui l’attendait juste derrière. Elle ne l’avait pas regardé dans les yeux de peur d’y voir de la déception. Elle avait juste fait quelques pas pour réduire à néant la distance entre eux, et pouvoir se coller contre lui pour se rassurer. Sentir la chaleur de son corps et ses bras l’enlacer l’aidait à moins trembler.
- Je suis désolée… Il voulait une glace et on n’en avait plus… Il s’est élancé dehors en entendant le camion, j’ai… j’ai fait ce que j’ai pu pour le rattraper.
Elle frissonna en repensant à l’extérieur, à la frayeur qu’elle avait eue, au froid glacial qui s’était emparé d’elle. Puis elle reprit son souffle, doucement.
- Et tu es loin d’être un idiot qui parle à la porte des toilettes. Excuse-moi, je voulais pas t’inquiéter. Mais… on n’est qu’en début d’après-midi… Tu es déjà là ? Est-ce que… Est-ce que tout va bien ?
Lentement, la chirurgienne se détacha de son petit ami pour le regarder, inquiète qu’il ait pu se passer quelque chose. Une voix se fit alors entendre au loin, en provenance de la cuisine.
« - J’ai fini ma glace ! Elle était trop bonne ! »
Bowie arriva vers eux, visiblement ravie de son dessert et vint se joindre à eux, se collant contre son père tandis que Rachel appuyait son visage contre le torse de Frank.
« - Papa, tu viens jouer aux sept familles alors nous ? »
(✰) message posté Ven 3 Aoû 2018 - 22:28 par Frank Turner
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
L'on apprend de ses erreurs, du moins c'est ce que font les personnes censées. Elles acceptent de s'être égarées, elles acceptent leurs erreurs et donc de se remettre en question. Le Frank 2.0 était de cette catégorie, contrairement à l'ancien qui battait en touche ou qui préférait se trouvait une alternative pour ne pas devoir affronter l'obstacle. Désormais, il fallait se montrer digne et accepter de prendre des coups, ou de voir l'être que vous aimez le plus être dans un mauvais état, incapable de croiser votre regard. La première fois, Frank avait battu en touche, refusant d'assumer la déchéance de Rachel au quotidien. Un lâche somme toute et il continuait à s'en vouloir d'avoir agi de la sorte. L'attention ne devait pas être focalisée sur lui, mais bel et bien sûr Rachel. Lui devait être l'épaule solide sur laquelle elle aurait pu aussitôt s'appuyer... Bref, ne ressassons pas le pire, tâchons de ne ressortir que le meilleur et c'est comme ça, que nous irons de l'avant. Frank était bien décidé à être présent, frôlant même l'omniprésence et étant à présent libéré de ses obligations médicales, il savait que le temps ne serait plus une contrainte. Désormais, il était là et n'avait aucunement l'intention de s'en aller. S'il fallait affronter un dragon, il était prêt à sortir son armure rutilante pour voler au secours de la princesse en détresse. Pour l'heure, il continuait à attendre patiemment que cette même princesse daigne enfin ouvrir la porte des toilettes. Il savait que l'expérience de l'extérieur l'avait ébranlé, sa voix tremblante l'ayant trahi. Mais elle l'avait fait, certes non sans mal, mais pour Bowie, elle avait accepté de quitter sa forteresse de protection. Elle n'avait pu faire autrement, le petit étant sous sa responsabilité, mais elle aurait tout aussi bien lui faire entendre qu'il était hors de question d'aller acheter une glace, Frank l'aurait compris, Bowie moins, mais il en allait de la sécurité de chacun. Sauf que Rachel n'avait pas cédé à la facilité. Frank était fier d'elle, même si elle ne s'en rendait pas compte et il attendait de pied ferme l'ouverture de la porte pour le lui faire savoir.
Quelques secondes plus tard, le verrou retiré, la porte s'ouvrit à nouveau à la grande joie de l'Américain qui accueillit bien volontiers sa compagne dans ses bras. Son corps soumit aux tremblements, semblait si frêle tellement que Turner prenait mille et une précaution pour ne pas la brusquer. « - Tu n'as pas à être désolée, je t'assure ! » Il la serra un peu plus tout en caressant son dos de bas en dos avant de venir embrasser avec une affection sans borne, le sommet de son crâne. « - Tu as très bien fait Rachel ! » Il se détacha d'elle avec lenteur pour mieux lui faire face et cerner son doux visage de ses deux mains chaleureuses. « - Tu peux me traiter d'idiot causeur de portes si ça te permet d'aller mieux. Un idiot qui est effectivement rentré plus tôt et qui ne veut pas voir autant d'inquiétude dans le regard de sa belle » Il lui caressa délicatement la joue « - Tu n'as pas à t'en faire, tout va bien, très bien même. Ils ont pris la décision de m'exempter du traitement. Pour eux, il est clair que cette addiction n'en était pas une. Je suis guéri mon amour et maintenant, j'ai bien l'intention d'être là pour toi et de profiter du temps qu'il me reste avec mon fils. » Et en parlant du loup, il se manifesta presque aussitôt en faisant savoir non sans fierté qu'il avait terminé sa glace. « - Je suis ravi d'entendre que tu t'es régalé » déclara l'heureux papa en se baissant pour soulever son petit monstre « - Il faudra te débarbouiller le visage ! » Le petit acquiesça presque aussitôt tout en demandant innocemment si son père voulait jouer avec eux. Plus que ravi, Frank acquiesça avant de reposer le petit monstre par terre et de se rapprocher de Rachel « - Fermes les yeux Bowie ! » Puis il déposa un léger baiser sur les lèvres de la pédiatre tout en lui glissant un « - Je t'aime » à l'oreille.
La petite famille recomposée, se prêta donc à divers jeux de société, puis coloriage. Frank participa même à l'atelier cuisine, ne se privant pas de mettre du chocolat partout sur le visage de Bowie, ainsi que de farine sur Rachel. L'état de la cuisine à la fin de cet échange, fut proche d'une catastrophe nucléaire de grande ampleur, cependant, il en fallait plus pour ébranler Franky qui accepta de tout nettoyer avant de rejoindre Rachel et Bowie qui profitaient du beau temps sur la terrasse. La journée passa à une telle vitesse. Après une petite douche quotidienne, le papa alla, précédé de peu par Rachel, border son petit monstre avant de retrouver la femme de sa vie qui l'attendait dans leur lit. « - Il s'est endormi d'un coup ! J'ai à peine eut le temps de lire un chapitre supplémentaire. C'est dingue ! » Il s'approcha du lit et acheva de se délester de ses vêtements supplémentaires pour ne garder plus qu'un caleçon. « - Bon, maintenant que nous sommes tous les deux, est-ce que tu veux qu'on prenne le temps de reparler de ce qui s'est passé plutôt dans la journée ? »
(✰) message posté Mar 7 Aoû 2018 - 18:22 par Rachel-Mary Parker-Davis
A night in hell
Maintenant place à l'accalmie
Rachel avait finalement cédé à la raison, écoutant les douces et sages paroles de Frank, et été sortie de sa cachette de fortune pour retrouver les bras de son homme. Ils étaient incroyablement rassurants et réconfortants. Chaque fois, la pédiatre avait l’impression de le redécouvrir, pourtant c’était quelque chose qu’elle savait. Elle interrogea rapidement son amoureux sur la raison de sa présence plus tôt, et il la rassura, il était guéri. Rachel se sentit soudain si fière de lui. Son sourire illumina son visage jusqu’alors assombri.
- Oh c’est merveilleux Frank, je suis si fière de toi !
Elle n’eut guère le temps d’en dire davantage que Bowie les avait rejoints, le visage plein de chocolat. Cette faculté qu’avaient les enfants à se tartiner de nourriture l’avait toujours étonnée. Il réclamait que son père joue avec lui, ce qui était normal, et la chirurgienne trouvait cela adorable. Elle eut droit à un baiser volé à l’insu du regard du garçonnet et d’une formule magique qui lui donna du baume au coeur et à laquelle elle répondit aussitôt.
- Je t’aime aussi.
L’après-midi se déroula plus en légèreté, avec des jeux et un peu de pâtisserie. Au moins, Rachel s’était améliorée de ce côté-là et les cookies qu’elle réalisait avec le fils de son grand amour étaient toujours délicieux. Puis ils étaient montées sur le toit-terrasse profiter d’un salvateur rayon de soleil de janvier qui faisait plaisir à voir avant que la nuit ne tombe, tôt comme chaque hiver. Il était ensuite temps, après le dîner, d’aller coucher Bowie qui partirait le lendemain quand sa maman viendrait le chercher. Frank était sûrement triste de le voir partir, mais comme tout s’était bien passé, nul doute que Megane ne rechignerait pas à le lui laisser encore.
Rachel attendait sagement Frank, assise dans le lit, la lampe de chevet allumée. Elle lisait un dossier que l’hôpital lui avait fait parvenir par mail et réfléchissait aux instructions à donner. Il était beaucoup trop tôt pour elle pour revenir mais elle s’était engagée à être joignable, par mail uniquement, ne tolérant pas encore d’entendre d’autres voix que celles qui la rassuraient. Voyant que Frank revenait, elle referma l’ordinateur portable qu’elle posa sur la table de chevet, écoutant avec un petit sourire ce qu’il fisait.
- Oui, les enfants ont beaucoup d’énergie qu’ils dépensent pendant la journée, et puis le soir, il n’y a plus personne… Le temps de recharger les batteries.
Son sourire s’effaça alors qu’il proposait de parler de ce qui s’était passé plus tôt dans la journée. Et par là, il n’entendait bien sûr pas l’atelier pâtisserie ou la séance de coloriage. Elle tourna la tête pour regarder en face d’elle le mur, se mordillant la lèvre inférieure.
- Je… je ne sais pas quoi en dire en fait. J’ai eu peur, et je me sens idiote d’avoir continuellement peur. J’ai l’impression que ça n’en finira jamais. J’essaie de rester positive parce que je te l’ai promis et que toi tu t’en sors, tu es un vrai modèle tu sais. Toi tu n’as peur de rien. Moi, j’ai l’impression qu’on m’a volé mon identité, que je ne suis plus moi. C’est difficile à expliquer.
Sa gorge était nouée. Tant d’horribles souvenirs remontaient.