"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Will you please let me be? - ft. Nathanael 2979874845 Will you please let me be? - ft. Nathanael 1973890357
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Will you please let me be? - ft. Nathanael

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() message posté Mer 16 Juil 2014 - 19:35 par Invité
Will you please let me be?
Barbara ∞ Nathanael



Me voilà allongée dans mon grand lit deux places, presque inerte, sans aucune force pour me lever. Enfin, autant vous dire que je n’ai plutôt pas envie de me lever. Aujourd’hui nous sommes samedi, et je n’ai pas cours. J’aurais pu passer ma journée à bouquiner, prendre soin de moi. Mais non, voilà que ma famille me bouffe mon temps libre et en profite pour m’inviter à un repas de famille barbant, une fois de plus. Si j’ai décidé d’y aller, bien qu’à contrecœur, c’est bien pour mon frère aîné. Il m’a tant supplié que j’ai décidé d’accepter, et puis de toute manière si je n’y étais pas allée, on m’aurait certainement fait la morale, une fois de plus.
« Que ce soit clair, ne t’attends pas à me voir tout sourire » avais-je dit à mon grand-frère au téléphone, ce qui l’avait bien fait rire, même s’il était particulièrement habitué à ce genre de remarques.
Pour ne pas faire hurler ma mère et mon deuxième frère aîné, j’avais fait les boutiques la veille et avais acheté une robe simple, noire, moulante mais classique. Je me levais donc, bu un bon verre de jus de fruits fraîchement mixés et me dirigeais vers la salle de bain, robe parfaitement pliée entre mes mains ainsi que mes sous-vêtements, noirs eux aussi pour ne pas faire tâche.

Je me glissais donc sous la douche, me lavais tout en prenant tout mon temps, me séchais et enfilais mes sous-vêtements et ma robe. Je jetais un œil dans un miroir où je pouvais me voir en entier et, satisfaite du résultat, jetais un coup d’œil à ma montre. Je l’attachais, et partais me maquiller simplement mais efficacement. J’avais encore deux bonnes heures devant moi, avant ce fameux lunch. Un peu d’eyeliner, de fard à paupières mais surtout un joli rouge à lèvres ainsi qu’une superbe parure de bijoux. Je finissais par me brosser les cheveux, les laissant à l’air libre, et feuilletais finalement le dernier livre que j’avais acheté. Voyant l’heure passer trop vite, je quittais mon appartement de Chinatown en sautant dans le taxi que j’avais réservé. Je ne suis pas le genre de filles qui passe sa vie à prendre des taxis hors de prix. A vrai dire, je marche et prends beaucoup les transports en public, en particulier le métro. Néanmoins, aujourd’hui, voulant arriver à l’heure mais aucunement en avance, je souhaitais prendre un moyen de transport sûr de me faire atteindre mon objectif, et sûr de ne pas m’attirer les foudres de ma petite famille.

Arrivée à la « maison » je descendais du taxi, après avoir payé le conducteur de celui-ci bien évidemment, et prenais une grande bouffée d’air frais avant de rentrer dans ce que j’estimais être un monde étouffant. Je ne remarquais rien de spécial et me dirigeais à reculons vers l’entrée. Je sonnais, bien que ce soit ma maison depuis fort longtemps, et attendais patiemment. J’aurais rêvé de pouvoir faire demi-tour, mais dès que j’avais été condamnée à rester dès lors que j’avais accepté l’invitation. Mon plus grand frère ouvrait la porte et me prit dans ses bras. J’aimais son odeur, la chaleur qu’il dégageait. C’était la seule personne que j’affectionnais vraiment dans ma famille, avec mon père qui malheureusement n’était plus en Angleterre mais en France, et que je n’avais pas vu depuis bien longtemps. J’entendais ma mère râler au loin : « Ah la voilà enfin ! » glissait-elle à mon frère sous un ton de reproche. Mon frère vit bien mon visage se contracter une fois qu’il eut desserré son étreinte.
« Ma chérie, te voilà enfin » dit-elle plus haut, elle aussi avec le visage contracté, en marchant dans ma direction. Je détestais ses excès d’amour. Je savais très bien qu’elle ne m’aimait pas autant qu’elle le montrait, même si je savais qu’elle m’aimait tout de même, car je lui en avais trop fait baver. Elle paraissait m’aimer inconditionnellement, sans amertume. Quelle bonne blague, avec toutes les remarques que j’ai pu recevoir au quotidien…
Je remarquais l’absence de mon deuxième frère, le rabat-joie de la fratrie, et fut légèrement soulagée, bien que mon anxiété habituelle n’eusse pas disparu.  J’embrassais poliment ma cadette, et entrais dans le salon, prête à prendre mes aises.

Néanmoins, une fois arrivée dans le salon, je croisais le regard de plusieurs autres invités que je ne connaissais. N’étant pas au courant de leur visite, je restais tétanisée.
Je marmonnais « Bonjour… »

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Jeu 17 Juil 2014 - 11:23 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 19.07.2014 • Kensington
Le samedi matin, en général, j'essaie de dormir. Ne serait-ce que parce que mon boulot occupe une bonne partie de la nuit. Et puis souvent parce que je rentre pas vraiment me coucher juste après mon service...  loin de là. Hier soir pourtant, j'ai fait l'impasse sur les rencontres charmantes, et pour cause. Ce midi, faut je me ramène jusqu'à Kensington, merveilleuse idée des mes vieux, et j'en ai autant envie que de me prendre. Ca fait au moins dix fois que mon réveil sonne et que je le repousse et je suis toujours au milieu de mes draps, la tête sous l'oreiller. Mais quelle idée à la con, putain... Je les connais pas moi ces gens, et ils savent bien que je bosse de nuit. Bon en l'occurrence, oui, ils savent que je bosse la nuit, et pour le coup, ils ont prévu ça le midi et non le soir où j'aurais eu une très bonne raison de ne pas faire acte de présence... Je suis sûr que c'est Maman qui a conseillé de faire ça à c't'heure-là en plus...

J'ai fini par me lever, parce que pas vraiment le choix, mais ni l'énorme café, ni la douche brûlante n'ont vraiment eu raison de ma mauvaise humeur. J'ai absolument aucune envie d'y aller, mais je peux pas vraiment me permettre de leur faire faux bond non plus – au moins, pas à ma mère quoi. Et comme il y a une trotte pour aller là-bas et que j'ai absolument pas l'intention de descendre dans le métro et d'arriver encore plus sur les nerfs, j'ai plutôt intérêt à m'activer. De là à ce que j'arrive sur mon trente-et-un, faut pas déconner. Un polo rayé, des converses assorties – parce que c'est pas comme si j'en avais pas douze mille – et un jean et ça ira bien. Je suis rasé de près et coiffé, déjà, c'est plus que ce que j'avais l'intention de faire au départ – histoire de bien manifester ma désapprobation – mais ça mettrait surtout ma mère dans l'embarras et j'ai pas trop envie de ça. Ni de me mettre en retard, donc, parce que ça ferait le même effet, et je suis parti avec de la marge, à pieds, tranquillement.

J'ai appelé ma mère en arrivant dans le quartier indiqué, et ai rejoints mes parents devant la bâtisse de nos hôtes inconnus pour moi. Maman m'a embrassé, vérifié ma mise et mes cheveux comme si j'avais cinq ans, et j'ai levé les yeux au ciel, mais au fond, ça ne me dérange pas plus que ça. Et comme d'habitude, mon père est resté en retrait, et une fois que ma mère a eu terminé son inspection, j'ai juste hoché la tête en sa direction.

« Père.
- Tu aurais pu mettre un costume, Nathanael. »


Mon père, dans toute sa splendeur. Les mains dans les poches, je n'ai simplement pas répondu parce que ça ne sert jamais à rien d'argumenter avec lui. Ce polo, en plus, c'est un des nombreux cadeaux de sa mère, à lui, si bien qu'au fond, il n'a pas vraiment son mot à dire – il n'irait jamais critiquer sa mère, voyons. De toute façon, on entrait, et il fallait montrer le parfait visage de la parfaite petite famille londonienne, n'est-ce pas ? L'accueil de nos hôtes ressemblait exactement à tout ce que je déteste de ce monde, plein d'hypocrisie et de sourires forcés. C'était quoi le lien déjà avec nous ?

« Lewis est un ancien camarade de ton père, Nate. »

J'ai pas vraiment voulu en savoir plus, il y a bien longtemps que les histoires de corporation de mon paternel ne m'intéresse absolument plus. A vrai dire, les deux patriarches auraient pu être amants du temps de leur jeunesse, que j'en aurais pas eu grand chose de plus à fiche... Quoi que, ça aurait constitué un détail assez croustillant qui craquellerait sa sacro-sainte image d'homme parfaitement parfait tout bien dans les convenances. Ca l'aurait peut-être rendu plus humain en fait. Et plus proche de moi aussi.

Les présentations ont été faites – bizarrement, l'impasse est faite sur mon boulot de nuit et ma musique et on ne me présente que comme un journaliste émérite que je suis loin d'être encore, même si j'espère bien que ça finira par arriver – et j'ai pris place près de ma mère, laissant la conversation se dérouler sans vraiment y prendre part, un peu perplexe de certains regards insistants sur moi. Je n'ai pas l'intention de devenir parano non plus, si bien que je me raisonne et me convaincs que je me fais certainement des idées. Et puis de toute façon, mon attention est rapidement attirée par l'arrivée de l'autre fille de la famille, une jolie brune qui a l'air à peu près aussi ravie que moi d'être là, et qui « ne devait pas tarder » de ce qu'en disait la matriarche – et après douze répétitions, je crois bien qu'on avait compris le message.

« Ma chérie, te voilà enfin... »

C'est moi ou sa relation avec sa mère est aussi sympathique que la mienne avec mon père ? Et elle n'a visiblement pas été informée de notre présence, au vu de sa décomposition quand elle nous voit nous lever tous les trois. Je vois qu'il y a des choses immuables dans toutes les familles... J'imagine tellement bien mes parents me faire le même coup...

« Bonjour…
- Bonjour mademoiselle. »


Je me suis incliné légèrement face à elle, souriant, et on me l'a présentée – Barbara, donc. Une aussi jolie fille, dans ma tranche d'âge, ça apporte tout de suite un intérêt à ce déjeuner barbant. L'apéro a été servi, et une coupe de champagne à la main, je me suis approché d'elle, inconscient de ce qui se prépare à nous tomber dessus pendant le repas. Et à voix basse, un peu à l'écart de tout ce petit monde guindé, je tente d'entamer la conversation.

« Donc... Ils ne vous ont pas prévenue qu'on serait là, n'est-ce pas ? »

Un sourire, une gorgée de vin français. Vu qu'on est aussi ravis d'être là, l'un que l'autre, autant se soutenir un peu, n'est-ce pas ?
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() message posté Ven 18 Juil 2014 - 12:15 par Invité
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La confusion m’envahit, je suis tétanisée. Je ne tremble pas, mais je sens mon sang se glacer. Mon esprit s’embrouille, je ne sais plus trop que penser. C’était comme si l’on venait de m’annoncer quelque chose de terrible. Je ne suis pas stressée, loin de là. Mais avoir une surprise comme celle-ci, pas nécessairement agréable par ailleurs, cache toujours quelque chose de malsain à mon sens, surtout lorsque l’idée vient de ma mère, ou même de mon deuxième frère mais si celui-ci est plus moralisateur que transformateur. J’ai toujours pensé, pendant ces moments où mon esprit divague et se laisse transporter par mon imagination, que ma mère était comme un savant fou, prête à transformer et modéliser sa fille comme elle le souhaite. Le monstre de Frankenstein n’est pas mauvais par essence, mais puisque personne ne sait l’apprécier pour ce qu’il est, il prend de la distance et se rebelle contre ce monde qui le rejette. C’est exactement ce que je suis. Je ne prétends pas être le vilain petit canard de la famille, même si c’est en partie ce que j’ai l’air d’être aux yeux des autres membres de la famille. Je me sens plus comme une entité indépendante, une personne qui sait s’écarter de ceux qui la blessent. Les blessures sont relatives, mais l’accumulation des petites fêlures poussent un verre à se briser en tas de petits morceaux que l’on ne peut que difficilement recoller.

Je reste donc là, toute pantelante et intimidée. Mon frère arrive, ainsi que ma mère, et me passe une main dans le dos. Mon frère voyait toujours juste avec moi, ou plutôt très souvent juste. Néanmoins, même si cela eut pour effet de m’apaiser un peu, cet effet ne fut que temporaire. Je sentais une certaine chaleur monter en moi. C’était comme… comme une chaleur issue d’une poussée de colère. Je me retournais vers lui et le fusillais du regard. Il était donc au courant, et il ne m’avait rien dit ? Ils m’avaient tous poussés dans ce piège ? J’étais blessée, profondément blessée car je croyais pouvoir faire au moins un minimum confiance à mon frère. Une discussion, bien plus tard, s’imposerait. J’avançais d’un pas, d’abord pour me dégager de sa main, et lui signifier mon désaccord.

Ce pas fut le premier pas parmi de multiples autres. Je m’avançais finalement vers les invités et saluais ce que je supposais être les deux parents invités. Je supposais qu’il s’agissait là d’une petite famille : la mère, le père, et le fils qui, d’ailleurs, devait à peu près avoir le même âge que moi. Il s’incline devant moi, ce qui, je l’avoue, me rend très mal à l’aise. Je m’incline légèrement devant lui, comme la forme de politesse que l’on use en Asie, sans vraiment savoir comment je devais lui dire bonjour. Je dois avouer que sa tenue me surprenait aussi. C’était le seul à ne pas s’être mis sur son 31 pour ce repas. Je me demandais donc à ce moment si je n’aurais pas dû faire comme lui : m’habiller normalement. Il me regarde d’un air intéressé, tout comme ses parents et mes proches. Néanmoins, ses parents semblent plutôt m’examiner avec une curiosité remarquable que me regarder d’un air amical. Toute une ambiance spéciale s’installe, une ambiance qui me donne froid dans le dos.

Quelques minutes plus tard on servait l’apéritif, et je sentais le jeune homme s’approcher de moi. Ma première réaction fut de l’ignorer, de faire comme si je ne l’avais pas vu. Mais lorsqu’il se pencha vers moi pour me parler tout bas, je ne pouvais plus faire comme si de rien n’était. Une coupe de champagne à la main, tout comme lui, je répondais à sa première tentative. « Effectivement, je n’étais pas au courant. Je devais bien avoir l’air ridicule en arrivant. » C’était tout à fait ce que je ressentais. J’avais dû avoir l’air ridicule. J’étais tout comme humiliée. « Au fait, connaissez-vous la raison d’être de ce repas ? ». A la vue des sourires que nous échangions, nos proches avaient l’air ravis. Je sentais une sorte d’engouement gagner les invités, ce qui m’intimidait et m’encourageait à ne pas trop m’approcher de mon voisin, bien qu’étant très attirant et plutôt sympathique.


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() message posté Dim 20 Juil 2014 - 22:28 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 19.07.2014 • Kensington
La tension n'est donc pas palpable que chez moi, à l'évidence. La réaction de la jeune femme qui vient d'entrer est sans équivoque, et quelque part, ça crée un lien à mes yeux : aucun de nous n'avait manifestement réellement envie d'être là. Si bien que s'il y a une personne avec qui je pourrais éventuellement souhaiter converser, c'est bien elle. Lewis, sa femme et son fils me passent complètement au-dessus de la tête, entamer une discussion avec mon père est juste absolument hors de question et maman s'efface toujours dans ce genre de réunion. Mais je vois bien, quand je m'approche d'elle, que je ne suis pas tout à fait le bienvenu... Même si je tente quand même d'engager la conversation, à tout hasard.

« Effectivement, je n’étais pas au courant. Je devais bien avoir l’air ridicule en arrivant.
- Ridicule ? Non pas du tout. Mal à l'aise, certes, mais on le serait à moins. Il faut croire que nos familles s'entendent bien au moins pour ne pas mettre à l'aise leurs enfants... »


J'ai pas pu m'empêcher de jeter un regard en biais à mon père, qui discutait passionnément avec son pote Lewis.

« A vrai dire, c'est toute cette hypocrisie que je trouve ridicule. Les meilleurs amis du monde... que je n'ai jamais vus en 23 ans... Tu parles... »

J'ai avalé une gorgée de ma flûte, observant nos hôtes et mes parents, tour à tour.

« Je ne crois pas que nous ayons été décemment présentés pour la peine, bien que votre prénom ait été cité en votre absence. Je m'appelle Nathanael, mais mes amis m'appellent Nate. Enchanté de faire votre connaissance malgré ces circonstances disons quelque peu particulières... »

J'ai évité le baise-main-fiasco avec Pia l'autre jour, et comme les salutations avaient de toute façon eu lieu plus tôt, me suis contenté de lever ma flûte comme un toast silencieux. Et c'est elle qui a repris, posant tout haut une question que je me posais moi-même intérieurement.

« Au fait, connaissez-vous la raison d’être de ce repas ?
- Pas le moins du monde, et pour tout avouer, je n'aime pas trop quand ils font des cachotteries de ce genre... »


Mon père avait de toute façon le chic pour me faire des coups tordus en espérant que je devienne d'un claquement de doigts le fils parfait qu'il aurait souhaité avoir. Manque de pot, ça ne marchait jamais.

« A vrai dire, je ne suis pas parfaitement à l'aise avec leurs regards insistants depuis le début de notre conversation non plus. »

Les yeux plissés, je cherche surtout à déchiffrer quelque chose dans l'expression qu'arbore le visage de ma mère, mais en vain. Et je n'aime donc vraiment pas ne pas savoir ce qui se trame. Pas quand mon père est derrière tout ça... Et vider mon verre n'est peut-être pas l'idée du siècle mais à cet instant, c'est un petit réconfort malgré tout. Je le sens tellement pas ce repas mondain...
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() message posté Jeu 24 Juil 2014 - 18:32 par Invité
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Je suis toujours aussi mal à l’aise. Toute cette histoire n’était qu’une mauvaise surprise, même si à vrai dire ce n’était pas une surprise. Peu importe la compagnie que l’on invitait à notre table, histoire de rendre le repas plus intéressant ou moins morose, vous pouviez être sûrs que je redouterais le pire. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un au caractère antipathique. Loin de là. Je me doute que ce doit être l’image que je renvoie à tous ces étrangers, mais je n’ai jamais été partisane de l’hypocrisie et de la dissimulation derrière un masque. J’ai toujours refusé de passer pour quelque chose que je ne suis pas, et c’est pourquoi que j’ai su prendre ce qui m’intéressait et me profitait dans l’éducation que mes parents m’ont offertes, tout autant que j’en ai profité pour tracer mon propre chemin. Et c’est une chose que, je crois, ma mère et mon deuxième frère semblent particulièrement désapprouver. Mais comment désapprouver le moindre épanouissement personnel ? Comment reprocher à une jeune femme de faire ce qu’elle veut dans la vie, de faire ce qui la rend heureuse ? C’est aussi pour cela que les liens que j’entretiens avec ma famille se sont distendus et atténués. Et je crois que cela est compréhensible. Votre famille, ce qui est censé être le plus proche de vous et le plus encourageant à votre égard, est finalement celle qui vous casse le plus souvent du sucre dans le dos et qui vous abat constamment alors que vous pensez avoir trouvé votre voie personnelle et professionnelle. Si mon père avait été là, peut-être que les choses auraient été différentes. Mais ce n’était pas le cas, et désormais il était bien trop loin de nous et de nos cœurs pour qu’il ait son mot à dire. C’était un peu comme s’ils l’avaient oublié, et que j’étais la seule à rester agrippée à sa jambe.

J’apprenais de mon voisin que nos pères avaient été proches fut-il un temps, et peut-être même encore mais c’était une chose dont je n’étais absolument pas au courant. Néanmoins je ne me souvenais pas de cette personne et la voyais plutôt comme un étranger que comme un ami proche de la famille. Peut-être était-il venu ici avec sa petite tribu pour partager notre table un soir, il y a longtemps. Peut-être que mon voisin et moi avions joué ensemble lorsque nous étions petits, ou peut-être avait-il joué avec mes frères. Ou peut-être ne nous étions jamais rencontrés. Peut-être. A vrai dire je n’en savais rien, mais j’aimais nous imaginer ainsi, à jouer ensemble avec un petit train en bois. Ce tableau me semblait bien plus innocent et agréable que celui qui se peignait sous mes yeux et auquel j’étais confrontée, une fois que mon imagination m’eut relâchée dans ce monde rempli d’hypocrites.

Je regardais autour de moi, murmurant deux ou trois paroles aux questions de mon voisin, non pas désintéressée par ce qu’il me disait, mais plutôt soucieuse d’apercevoir ce qui se tramait autour de moi, et peut-être même autour de nous. Je savais que s’ils étaient là, c’était pour une raison ou une occasion toutes particulières. Ma famille invitait rarement des personnes sans raison à la maison. Lorsqu’il y avait quelqu’un, soit les choses étaient claires entre nous (et c’était bien souvent le cas), mais parfois on aimait à me faire de petites cachoteries. Et ce dîner faisait partie de ces « petites » cachoteries. Avec ma famille, il fallait toujours se méfier, et comme j’avais l’impression que mon voisin et moi étions les seuls à ne pas être au courant, j’en déduisais que tout tournerait autour de nous ce soir, et ce serait la raison pour laquelle tout le monde nous regardait.

On nous invitait à table, et comme par hasard tout fut fait en sorte que Nathanaël soit à mes côtés. Comme par hasard. Ils auraient tout aussi bien pu accrocher nos prénoms à nos verres, c’était la même chose à mon sens, sauf que cette fois les choses étaient bien plus sournoisement accomplies.



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() message posté Mar 29 Juil 2014 - 19:12 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 19.07.2014 • Kensington
Je n'ai pas vraiment pour habitude d'apprécier ce genre de repas de (bonne) famille, et encore moins quand il s'agit - comme là, manifestement - d'un traquenard pour quelqu'un. Surtout pas pour une aussi jolie fille. Et comme elle a l'air aussi peu ravie que moi, c'est assez naturellement que je me suis rapproché d'elle. Un naturel pas vraiment partagé manifestement, mais je ne lui jetterai pas la pierre. A sa place, je ne sais pas si j'aurais été très réceptif non plus, il faut bien avouer. Pourtant, sans le savoir, nous avons bien plus de points communs que nous ne l'imaginons encore. Tous les deux, nous détestons cette hypocrisie ambiante, aspirons à vivre comme nous l'entendons, à faire ce qui nous épanouit, et pas forcément ce que les autres décident pour nous. Qu'importe que ça plaise ou non. Tous deux, manifestement, sommes en conflit avec nos parents. Ou au moins l'un d'entre eux. Et tout comme elle, je n'aime pas ces regards, et puis qu'elle a lancé la question fatidique du pourquoi de cette réunion impromptue entre nos deux paternels censément proches, alors même que nous ignorions tous deux tout de la famille de l'autre, mes sourcils se froncent.

« Je n'aime pas ça... » finis-je par lâcher en plissant légèrement les yeux.

Et on nous invite alors à passer à table. Galamment, je laisse ma voisine passer en premier, tire sa chaise pour lui permettre de s'installer. Ca n'est pas parce que je n'aime pas cet univers que je n'ai pas été un minimum éduqué, et elle, elle n'y est dans toutes ces manigances - parce qu'à mon tour, je suis persuadé que quelque chose se trame et qui risque fort de ne pas me plaire - pourquoi serait-on tous deux restés dans l'ignorance, sinon ? J'ai laissé les banalités d'usage se faire, l'entrée passer, me demandant intérieurement quand est-ce qu'ils en viendraient au fait. La bonne éducation, donc, aurait voulu que je fasse honneur aux plats présentés, mais j'imagine clairement que mes parents ont « omis » de préciser à nos hôtes que je ne mangeais pas de viande ni poisson. Par conviction, même pas par goût, parce qu'il y a des choses que j'aimais manger et que je ne touche plus depuis que j'ai pris la décision de m'en tenir à un régime végétarien. Un lubie, d'après mon père, comme à peu près tout ce que je faisais par moi-même, évidemment. Désolés Madame, c'est sans doute très bon, mais non, je ne toucherai pas à tout ce qui nécessite la mort d'un animal. Et je ne ferai pas d'exception ici. Ce dont ma voisine doit bien évidemment se rendre compte. Je me venge pas mal sur le vin par contre... Au moins, c'est un avantage à cet univers : niveau qualité des boissons, on n'a pas vraiment de quoi se plaindre...
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