Je sais que notre échange est fini dès qu'elle me tourne le dos. Et je me sens comme un raté de n'avoir réussit à la retenir. Je sens aussi des yeux curieux sur nous. C'est terriblement gênant. Je me retiens de ne pas rougir, et de passer ma main dans mes cheveux. J'ai essayé de garder le contrôle de la situation, mais, un seul regard vers cette bande de nase à suffit à Elsa de comprendre mon manège. Putain, putain, putain !
Je les maudis intérieurement. Et je maudis Elsa est son sixième sens de femme et son esprit vif. C'est pour ça que je ne m'attaque pas à ce genre de femme… elles sont capable de me faire tomber comme une mouche.
J'ai aimé une seule femme dans ma vie. Elle s'appelait Ashlynn. Un doux prénom, un visage de poupée, et pourtant, elle était tellement belle qu'elle détruisait tout ce qu'elle pouvait. Moi, en premier. Nous sommes restés deux ans ensemble. Elle est la seule femme intelligente que j'ai côtoyé, aimé, adoré, désiré… Je suis tombé amoureux d'elle, dès qu'elle m'a montré que je ne la posséderais pas si facilement. Elle n'était pas la jeune fille la plus populaire du lycée, la plus jolie, la plus intelligente, mais à mes yeux, elle l'était. Mais surtout, elle n'était pas intéressé par ma fortune, par le fils héritier, mais par Axel, tout court.
Quand elle m'a quitté, je n'ai pas compris. Je crois que je n'ai jamais ressenti de douleur plus vive que celle-ci. Même les blessures physiques ne pouvaient rivaliser avec celle de mon coeur. Depuis, j'ai arrêté d'aimé.
Mon regard fixe mon verre de whisky, à moitié plein. Je ne sais pas pourquoi je pense à Ashlynn, c'est très désagréable d'être nostalgique. J'aperçois Elsa, à quelques mètres, fixe. Alors, je la regarde. Je ne sais pas ce qu'elle attend pour déguerpir avant que je ne la brise en mille morceaux. Elle vient de faire le meilleur choix de sa vie en m'envoyant balader.
Et pourtant …
Elle revient après avoir griffonner quelque chose sur un morceau de papier, et elle me glisse dans ma poche. Je la regarde, ahuri, et pourtant, j'ai un sourire sincère au visage.
C'est une battante. Et surtout, elle est audacieuse. Je ne la quitte pas des yeux lorsqu'elle quitte le bar, telle une reine. Ca, c'est une sortie plus que fracassante. Quand elle est sortie, je ne peux m'empêcher d'émettre un rire nerveux. La tension vient de retomber, et discrètement, j'ouvre le papier.
Merde alors, c'est son numéro de portable.
Je fronce les sourcils, l'esprit confus, puis le refourgue dans ma poche. Mes "potes" de soirées, appelés "gros plouc" par mademoiselle Elsa, me rejoignent. Ils se jettent, limite, sur moi.
- Alors, alors ? Qu'est-ce qu'elle t'a donné ?
S'exclame-t-il en coeur. Je soupire, hausse les épaules.
- Son numéro.
Ils éclatent tous de rire, se font des check.
- Bravo mon gars ! T'es pas Dashwood pour rien !
J'arrive pas à partager leur joie, alors je souris, mais c'est un sourire faux.
- Ca ne veut encore rien dire, tu ne l'as pas mit dans ton lit.
Dit le jeune homme qui a parié sa porche carrera, qui semble bouder dans son coin.
Je garde le silence. Oui, c'est vrai, la partie est encore loin d'être gagné… Et je bois une gorgée de mon whisky, l'esprit perdue, si loin d'eux.
TERMINER.