aislias ❝ better than words ❞

« Bon choue, j'te dis à lundi, dix heures tappantes. Ça te va ? » Au loin, je vois ma meilleure amie faire un signe à l'artiste en studio et me répondre rapidement. Plutôt neuf heures trente pour qu'on puisse se raconter notre week end. Je souris légèrement et quitte le studio d'enregistrement après un nombre incalculable d'heure dedans. Je suis fatiguée, lessivée et je n'ai qu'une envie : boire un thé earl grey en bonne anglaise – d'adoption – que je suis. Je me dirige donc vers le café le plus proche tout en consultant mes mails sur mon téléphone. J'aimerais tellement balancer cet objet de malheur par la fenêtre mais c'est impossible pour moi. Dans ce petit carré noir, il y a toute ma vie, absolument toute ma vie... Je tourne à droite puis à gauche sans lever les yeux de mon iphone. Je connais les rues par cœur depuis le temps que je les emprunte. Je sais que le café n'est plus qu'à deux mètres devant moi et c'est à ce moment précis que je décide de passer pour portable en mode avion et de regarder où je vais. Je n'ai aucune envie de rentrer dans quelqu'un et de recevoir un café – ou toute autre boisson chaude – sur ma robe crayon noire. Je fais la queue et profite de la légère brise pour m'aérer l'esprit, pour penser à tout et à rien. Pour penser à ce voyage à Brighton qui m'attend le week end prochain avec Wade mais aussi à mes parents qui vont partir dans quinze jours et que je ne reverrais plus avant noël. J'adore les avoir avec moi mais je suis pressée de retrouver ma tranquillité aussi, il faut bien l'avouer. Alors que je passe ma commande, le jeune homme derrière moi ne s'arrête pas et me rentre dedans. Je me retourne furtivement et le vois la tête dans son téléphone. Enfin, pour le coup, il a relevé la tête et ne sait pas trop quoi faire. Je tends un billet de dix dollars à la vendeuse et attendais la monnaie quand je me retourne à nouveau et fronce les sourcils. Ce visage me dit quelque chose mais quoi... Il vient de mon passé, de mes soirées à vouloir oublier Hunter... « Vous me dites quelque chose mais quoi... » Il a l'air perplexe mais semble m'avoir reconnu. Je passe une main dans mes cheveux et réfléchis rapidement. « Elias ! Le new yorkais. C'est bien ça ? » Demandais-je en souriant. Ses traits fins et cet accent me rappelaient bien un jeune homme que j'avais connu quelques années plus tôt. Nous avions passé un bon moment ensemble mais rien de passionnel ou de charnel. Nous avions juste été deux bons amis et nous nous étions embrassés avant qu'il parte, juste comme ça.