(✰) message posté Dim 18 Mai 2014 - 0:21 par Invité
Lundi. Le lundi je dois faire les plannings des services pour toute la semaine. Faudrait que je commence à trouver un nouveau système en place car le jour pour le lendemain je ne trouve pas ça idéal. Faudrait que je fasse les plannings une semaine à l’avance à chaque fois. Je me souviens que ça me dérangeait en tant qu’employé de devoir attendre le lundi pour savoir quels étaient mes horaires pour le reste de la semaine jusqu’au lundi d’après. Je voudrais être un bon gérant. Je voudrais que les employés n’aient pas de frustration. Il faut que je mette les bouchées double si je veux réussir à sortir le planning de deux semaines d’un coup car ce n’est pas de tout repos. Il y a toujours quelqu’un qui vient me déranger dans mon bureau pour me poser des questions. Il est très rare que j’ai trente minutes consécutives sans être interrompu. J’ai besoin de concentration pour faire les planning. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte.
Je me fais déranger pour la n-ième fois et je reste calme. Je ferme juste les yeux pour prendre une bonne respiration.
« Oui ? »
La personne qui m’importune est une serveuse. Elle doit former une nouvelle aujourd’hui, à ce même poste, et visiblement ça ne se passe pas très bien.
« C’est sa première semaine. C’est normal qu’elle se trompe. Donne lui une chance. »
Les employés viennent assez facilement me parler quand ils ont des problèmes parce qu’on était encore simple collègues il n’y a pas si longtemps. J’ai toujours eu de bonnes relation avec tout le monde, du coup ils sont toujours aussi familier avec moi, ce qui ne me dérange pas le moins du monde. Juste qu’ils viennent me déranger sans gêne, sans même frapper à la porte de mon bureau parfois. Il faudra que je leur en parle un jour. Une fois qu’elle est partie, je regarde mes papiers et l’écran de mon ordinateur. Je ne sais plus ce que j’étais en train de faire. Je me lève et je sors prendre un peu l’air. Il est encore tôt dans la journée, il n’est même pas encore midi. Je m’étire, mon dos craque un peu. Je soupire doucement et je regarde un peu autour de moi. Je fais quelques pas et je jette un oeil dans la boutique d’à côté. Je m’approche un peu de la vitrine pour voir si je peux apercevoir le petit jeune qui bosse là. Ca fait pas très longtemps qu’il bosse à côté… Et j’avoue qu’il me trouble un peu. Il ressemble énormément à mon ex. Enfin, si je peux dire que c’est mon ex. On a jamais été exclusif pendant les huit années qu’on a eu de relation.
Je l’ai déjà vu passer devant le Portobello Star et je me suis promis d’oser aller lui adresser la parole un jour. Aucune idée de ce que je lui dirai mais j’ai envie de le connaître. Je pense beaucoup à lui alors que je ne le connais pas du tout. Il a l’air très jeune aussi, je n’ai pas envie de lui faire peur. Je ne compte pas lui sauter dessus, non, je ne sais même pas s’il est gay, bien que mon gaydar me dise que oui. Je veux juste le connaître. Peut être qu’il fait parti de la famille de Mike (mon ex), qui est originaire de Londres.
Etant dans mes pensées je ne me suis pas rendu compte, mais j’ai à présent mon nez collé à la vitrine. Et pour dire la vérité je ne vois pas grand chose avec la reflexion du soleil. Je dois juste avoir l’air d’un idiot comme ça.
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(✰) message posté Ven 27 Juin 2014 - 18:32 par Invité
crushed like fruit
never exhume me, i don’t want you my dream. just like a waterfall in black and white, but you needed to know that i lied to you. why don’t you stay here ? (inme).
« On va manquer de cheese par ici ! claironne-t-on depuis les caisses où les commandes s’enchaînent les unes après les autres. »
Dans des gestes automatiques, je me mets à l’ouvrage et les steaks sont déjà posés sur la plaque chauffante. Bientôt, je vais rajouter la tranche de fromage qui va fondre sur la viande, et puis je laisserai le reste à un autre gars comme moi. C’est répétitif, mais mes gestes sont nets et précis. Rapides. Nous n’avons pas de temps à perdre, c’est le début du coup de feu et les clients affluent. Le brouhaha de la salle parvient facilement jusqu’à mes oreilles même si les bruits habituels des cuisines m’assourdissent un peu. Mais je n’y fais plus attention, trop habitué à ce tumulte incessant. C’est chaque jour la même rengaine. Mais au moins, ça permet de payer le dîner et d’aider Maman à tenir l’appartement. Je retiens un soupir empli de lassitude à la seule pensée de ma tendre mère. Cette femme que j’admire et que je suis obligé de regarder s’épuiser au travail pour subvenir à nos besoins. Elle qui me donne tout. C’est un vrai modèle pour moi. C’est la femme de ma vie. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle ; elle ne serait rien sans moi. Nous sommes comme dépendants mutuellement l’un de l’autre. Nous sommes bien, à deux, finalement. Nous menons une petite vie tranquille, aux fins de mois difficiles mais on s’en sort toujours. On est deux face au monde ; deux contre tous. Et ça nous suffit. On n’a pas besoin des autres pour vivre.
« J’prends ma pause, je lance à la cantonade une fois que le rush de onze heures et demi s’estompe et qu’un collègue arrive pour me remplacer. »
J’ai besoin d’une cigarette. Ça m’aidera à décompresser et à souffler le temps d’une dizaine de minutes. La démarche tranquille, je m’installe sur le bord du trottoir, juste devant le restaurant. Le patron va sûrement encore râler mais tant pis. De toute façon, on ne manque sûrement pas de clients alors je ne risque pas faire baisser le chiffre d’affaire en me grillant une cigarette devant son fast-food. Dans un geste sec, j’allume le bâtonnet de nicotine et tire une longue bouffée, les yeux clos. Le goût du tabac se dépose sur ma langue et je sens déjà mon corps se détendre peu à peu. Je range mon briquet dans la petite poche de mon tablier crasseux et enlève ma petite toque blanche, passant une main souple dans mes cheveux. J’ai hâte d’être à ce soir. Lorsque je fais craquer ma nuque, je remarque un grand blond, le nez collé à la vitre du restaurant. J’hausse un sourcil interrogateur, ne sachant pas tellement ce qu’il peut bien manigancer. C’est pas comme s’il ne savait pas ce qu’on servait ici, vu l’énorme écriteau juste au-dessus de sa tête. Ou peut-être qu’il cherche quelqu’un. Et je ne sais pas pourquoi mais, poussé par la curiosité, je me dresse sur mes deux jambes et m’approche, clope au bec.
« J’peux vous aider ? Vous voulez commander quelque chose pour votre déjeuner ? je demande tout à trac pour attirer son attention. »
Quand il se tourne alors vers moi, je reconnais instantanément son visage. Je l’ai déjà vu traîner par ici, assez souvent d’ailleurs. Comme s’il rôdait dans les parages. Pourtant, il ne me semble pas être un de nos clients réguliers. Même si je ne peux pas en être tout à fait certain puisque je ne suis pas en caisse.
« Hey mais j’te reconnais, toi. Je t’ai déjà vu rôder dans l’coin, je lâche. Tu cherches quelqu’un, beau blond ? Au pire, tu peux entrer, t’sais. Pas la peine de rester collé à la vitre comme un poisson dans son aquarium. »
Je lâche un petit rire, légèrement moqueur. C’est juste que son attitude est vraiment très étrange. Qui est-ce qui colle son nez à la vitre d’un fast-food, sérieux ? Il ne doit sûrement pas avoir toute sa tête, le pauvre.
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(✰) message posté Sam 28 Juin 2014 - 13:49 par Invité
On y voit tellement rien dans cette vitrine que je n’ai même pas remarqué qu’il est passé vers l’entrée pour sortir prendre l’air, je suppose. Je sursaute quand j’entends quelqu’un s’adresser à moi et quand je me détache de la vitrine pour voir mon interlocuteur, je sens mes joues se chauffer de voir que c’est lui. C’est pas du tout mon genre de perdre mes moyens mais là je suis pris la main dans le sac même si pas vraiment. Il ne peut pas savoir que c’est lui que j’étais en train d’essayer d’espionner. Je peux en conclure que je suis vraiment mauvais à ce jeu là. Je n’avais jamais eu de crush pour quiconque à part mon ex. Il faut que j’arrête de dire « mon ex » quand on n’était même pas vraiment un couple (pendant 8 ans).
Du coup je suis comme un idiot, tourné vers ce type dont j’ignore le prénom mais qui hante mes pensées depuis quelques temps maintenant.
« Hem heu, déjeuner ? Non merci. »
Si ça avait été une invitation à un dîner ma réponse aurait sûrement été différente. Ce qu’il me dit ensuite me fait sourire et ça ne manque pas de me faire rougir un peu plus quand il m’appelle « beau blond ». Je ne manque pas de cocher la case « gay » dans un coin de ma tête. J’avais déjà des gros soupçon mais je pense que ça confirme le tout cette fois.
« Je bosse juste à côté. »
Je fais signe vers la devanture du Bar/Restaurant à un ou deux mètres de là où je me trouve. Je ne sais pas quoi répondre à sa remarque me comparant à un poisson dans son aquarium. Je pense que le plus sage est de ne pas y répondre ou je vais encore plus me ridiculiser.
« Moi c’est Damian. Je t’ai vu quelques fois aussi. »
Pour ne pas dire que j’attendais souvent de te voir sortir pour te regarder depuis la fenêtre de mon bureau à l’étage. Non je ne lui avouerai pas ça. Il me prendrait pour un pervers, mais peut être que ça peut lui plaire. Il faut que j’arrête de me faire des films mais en même temps il est tellement magnifique là devant moi. J’ai vraiment l’impression de retourner 8 ans en arrière d’avoir de nouveau 26 ans et de rencontrer mon homme pour la première fois.
« Tu prends une pause ? Moi aussi… Besoin d’air et d’échapper aux demandes des employés et de la paperasse… »
J’essaie de me détendre et de parler pour lancer une conversation afin d’en apprendre plus sur lui. Parce que oui, j’ai vraiment envie de le connaître et peut être de le ramener chez moi plus tard si jamais il est chaud. Je ne sais pas si je vais réussir à jouer dans la subtilité, je n’ai pas envie de ruiner mes chances de l’avoir dans mon lit si chances il y a. Il m’a appelé « beau blond » ça doit vouloir dire quelque chose. Oh mon dieu j’ai l’impression de retourner dans l’adolescence avec toutes ces questions que je me pose. Pourquoi ce type me trouble autant ?
« T’as une longue journée qui t’attends ? »
Juste pour voir si je peux découvrir à quel heure il termine sa journée aujourd’hui pour que je sorte « comme par hasard » au même moment, ou presque. Vu que je suis le gérant je peux faire ce que je veux avec mes horaires et j’avoue que j’aime ce côté là du job.
never exhume me, i don’t want you my dream. just like a waterfall in black and white, but you needed to know that i lied to you. why don’t you stay here ? (inme).
L’attitude du blond me paraît vraiment trop étrange. C’est quoi ce regard perdu, presque bovin qu’il me lance ? Comme si j’étais sa mère et que je venais de le surprendre en train de se masturber devant un magazine porno. Je hausse un sourcil interrogateur quand je vois même ses joues se teinter d’une légère couleur de sang. Je rêve ou il est en train de rougir ? Un grand garçon comme lui ! Est-ce que c’est parce que je lui fais de l’effet ou parce qu’il était justement en train de reluquer quelqu’un à l’intérieur du restau ? Je penche la tête sur le côté et souris en coin.
« Alors quoi, tu matais les serveuses à travers la vitre ? je lâche dans un petit rire sardonique, espérant m’amuser encore un peu avec ses nerfs. »
Je ne sais pas exactement pourquoi il a un comportement aussi bizarre. Quand j’apprends qu’il travaille juste à côté, je me dis que finalement il devait simplement chercher un collègue ou quelque chose comme ça. À vrai dire, je n’y pense plus vraiment. Parce que sa réponse éclaircit quelques mystères qui se bousculaient dans ma tête alors ça me suffit. Je n’ai pas vraiment besoin d’en savoir plus. Il fait ce qu’il veut de ses fesses (qu’il doit avoir très jolies) après tout. Je ne suis pas sa mère et il pourrait sûrement être mon grand-frère – non, je ne lui ferai pas l’affront de le comparer à mon père. Il est bien trop canon pour être père de famille.
« Teddy, je réponds dans un hochement de tête, gardant à l’esprit que le mec m’a déjà remarqué. Oui, c’est l’heure de ma pause. Histoire de m’en griller une avant d’y retourner. »
J’ouvre mon paquet de cigarettes, en sors une jusqu’à la moitié avant de tendre la boîte cartonnée vers le dénommé Damian – puisque tel était son (canon) prénom.
« Tu fumes ? T’en veux une ? »
Puisqu’apparemment, il cherchait à se détendre un peu le temps de quelques minutes, voilà qui l’aiderait à oublier toutes ses préoccupations de boulot. En tout cas, moi ça m’aidait. Et je ne connaissais rien de mieux qu’une bonne clope pour me vider la tête – à part peut-être une fellation mais je me vois mal le lui proposer alors qu’on vient à peine de se rencontrer. Quoique. Je m’adosse contre le mur en pierres, relâchant la fumée par les narines.
« Plutôt, je lance alors de façon évasive avant de reprendre. Disons que là, c’est bientôt le coup de feu du déjeuner alors les clients arrivent, c’est la cohue. Ils pensent qu’on peut les servir en un claquement de doigts, que les hamburgers se font comme ça, paf. Comme par magie. Le pire, c’est ceux qui savent pas ce qu’ils veulent et qui mettent trois plombes à choisir un foutu menu. Mais bon, c’est comme ça. J’gagne ma croûte en attendant de trouver mieux. Faut bien payer les factures, non ? »
J’ai un petit rire, sans vraiment de joie. À vrai dire, c’est là la triste histoire de ma vie. Travailler comme un forcené pour gagner une misère, juste de quoi survivre avec ma mère. C’est assez rageant, surtout quand je vois les clients qui peuplent le fast-food chaque jour. Des fils à Papa pleins aux as qui se croient tout permis parce qu’ils ont une carte bancaire. J’ai juste envie de les frapper, parfois.
« Et toi ? On dirait que t’as pas tellement envie de retourner à l’intérieur toi non plus, je commente en voyant sa mine quelque peu déconfite. Tu n’aimes pas ton job ? Tes employés sont aussi ingrats que mes clients, peut-être ? »
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(✰) message posté Dim 13 Juil 2014 - 1:54 par Invité
Il doit se rendre compte que je suis gêné parce qu’il suppose que je suis en train de mater les filles à l’intérieur. Son gaydar ne m’a pas encore capté on dirait. Ce n’est pas plus mal en même temps, comme ça je peux continuer de crusher sur lui en mode incognito. Je me sens vraiment comme une fille pré-pubère c’est horrible. Je crois que je suis encore sérieusement amoureux de mon ex pour avoir des réactions de la sorte rien qu’en voyant ce jeune qui lui ressemble.
Je ne préfère pas répondre à sa supposition, laisser planer le doute, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Il se fou gentiment de moi, je l’ai mérité et bizarrement ça me plaît parce qu’à cause de ça, il s’intéresse à moi. Il me parle. Chose que je m’étais juré de faire depuis quelques semaines déjà, mais je m’étais toujours défilé. Il se présente à son tour, il s’appelle Teddy. C’est donc l’heure de sa pause, je regarde brièvement ma montre pour voir quel heure il est exactement. De cette manière je pourrais revenir dehors un autre jour à cette heure-ci s’il travail, et je pourrais tomber de nouveau sur lui. Il me propose une close, je fais non de la tête.
« Non merci. Je fume pas. »
Mon ex fumait lui aussi. Les rock star ça fume plus que ça ne devrait. Ca boit pas mal aussi et ingurgite des substances illicites. J’avoue avoir testé pas mal de truc, mais je préfère me concentrer sur l’alcool et la bonne bouffe. Je pense que ça abîme assez mon beau corps comme ça. Je ne vais pas me pousser à bout, d’autant plus que je déteste me rendre chez le médecin. J’essaie de lancer la conversation alors je lui demande s’il a beaucoup de boulot qui l’attend, il me répond par l’affirmative.
« Ouais c’est sûr… Tu cherches un autre boulot dans quoi ? »
Je me renseigne, peut être que je peux lui trouver une place quelque part. Je connais pas mal de monde dans les bars de la ville. En tant que barman, je me suis fait plein de potes dans le milieu et il n’est pas rare qu’ils viennent faire un tour au Portobello Star. De même de mon côté je vais faire la tournée des bars assez souvent pour les voir (et avoir des cocktails gratuits aussi). Il me pose des questions à propos de mon job, je me mets à sourire un peu à ses commentaires.
« Non j’aime mon job. Mais ouais, j’ai l’esprit un peu occupé ces derniers temps. »
Je reprends mon sérieux sur la fin de ma phrase. Je reprends vite la parole pour ne pas me laisser apitoyer sur mon sort suite à cette révélation.
« Rien d’important. »
Mensonge. Je continue de parler cependant.
« J’ai juste pas trop la motivation aujourd’hui. Tu sais y’a des jours avec et des jours sans. Mais bon comme je suis le gérant maintenant, je peux m’en aller quand je veux. Mais ce ne serait pas sérieux. Bien que ce soit souvent très tentant. »
Je souris un peu plus, amusé par mes paroles. J’espère que personne de mes employés n’est en train de jeter une oreille indiscrète par ici. Je n’ai pas envie de passer pour le gérant qui en a rien à faire de son établissement.