It was a long week... [ft.Declan]

C'était une des choses que Declan avait évoqué avec lui quand ils avaient décidés de sauter le pas et de se mettre ensemble. Son boulot l’amènerait parfois à jouer les jolis cœurs ou à partir pendant un certain temps et ça n'avait pas raté, quelques jours plus tard à peine, il devait s'envoler pour la capitale française afin d'aller voir un client -et si possible s'en faire d'autres-. En plus de ça, il laissait derrière lui un irlandais malade, de quoi lui faire regretter encore un peu plus de partir mais bon, le boulot c'était le boulot et même si Jon prétendrait le contraire parce qu'il aime qu'on le cajole, il était assez grand pour se soigner tout seul, comme un grand. A peine arrivé là-bas, il avait déjà 2 messages sur son téléphone, ce qui l'amusa car au final il ne savait pas lequel des deux aurait le plus de mal à supporter cette semaine d'éloignement. Mais en tout cas, de son côté, il n'aurait pas le temps de chaumer, ce qui n'était pas plus mal vu que ça lui éviterait de trop avoir un certain brun en tête. Ça, ça serait réservé pour ces soirées et encore. Le truc quand on bosse pour son compte, c'est que sauf cas contraire, le boulot ne peut pas être fait par quelqu'un d'autre et là ma foi, il devait bien faire sa propre promo alors il fallait bien sortir aussi un peu, histoire de se faire voir mais contrairement à son habitude, cette fois-ci, il resterait sage.

Au final, de son côté en tout cas, la semaine était passée assez vite. Ses rendez-vous s'étaient tous bien soldés, son client était content de son travail et il avait pris contact avec un autre client potentiel déjà. Jouer les touristes dans la ville réputée capitale de l'amour attendrait pour une autre fois. Ce qui était mieux en un sens, vu qu'il préférait faire ce genre d'activité au bras de Jon tant qu'à faire. C'est qu'il devenait déjà sentimental dis donc, notre Declan. Il faut dire qu'il avait eut droit chaque soir à un coup de fil et quelques messages aussi du coup il voyait bien qu'il n'était pas le seul à "souffrir" de cette séparation et ce même si elle n'était que temporaire et assez courte en vérité. Et puisqu'il pouvait prendre un avion plus tôt pour rentrer, il se décidait à faire une petite surprise à l'irlandais en venant le voir à l'hôpital puisque monsieur travaillerait de nuit, une fois de plus. Il devait pour ça ignorer ses messages mais s'il répondait, la surprise serait fichue et il voulait voir quelle tête il pourrait bien faire en le voyant débarquer à l'improviste sur son lieu de travail.

Ainsi donc, fraichement de retour sur le sol britannique, il s'était rendu directement à l'hôpital -heureusement il avait eut la bonne idée de laisser sa voiture au parking de l'aéroport comme ça il pouvait accessoirement y laisser ses bagages- et une fois sur place, se fit indiquer où se trouvait l'irlandais. On lui indiqua le toit et il se faufila jusque là, prenant garde à ne pas se faire entendre pour surprendre Jon. Il prit quelques secondes pour admirer la vue -bah quoi ça faisait une semaine, il avait bien le droit- et vu qu'il était de dos, il ne remarqua pas qu'il tenait une cigarette à la main, signifiant qu'il avait repris sa mauvaise habitude. Bref, il s'avança doucement, à pas de loup et une fois juste derrière lui, il se racla la gorge fortement, les mains dans les poches et un sourire sur les lèvres. Le spectacle promettait de valoir le détour...

Le spectacle était en effet prometteur mais pas dans le sens où il l'attendait à vrai dire. L'homme qu'il avait sous les yeux était à des lustres de celui qu'il avait l'habitude de côtoyer et apprécier. Non là il avait plutôt un lutin grincheux qu'il ne valait mieux pas titiller sous peine de s'en prendre une au passage. Son ton était tranchant, rien à voir avec son numéro de gamin boudeur, non rien. Et il fallait bien dire que même si c'était un peu excitant de voir une telle face sombre chez lui, ça avait plutôt tendance à le faire se demander comment il en était arrivé là et ce qu'il pouvait encore caché, comme le fait qu'il semblait avoir repris l'habitude de fumer. Mais en effet, il pu voir la surprise sur son visage mais plus tenant du fait qu'il pensait devoir faire face à un médecin qu'à lui. « Le principe d'une surprise c'est qu'on évite de dire à la personne qu'on veut surprendre qu'on vient, mais vu l'accueil, j'aurais peut-être mieux fait. » répliqua-t-il en laissant une de ses mains quitter ses poches pour le désigner. Clairement, il aurait sans doute du faire ça si ça avait pu simplifier les choses et faire en sorte que la tempête Jon évite de s'abattre sur ses collègues en permanence parce qu'il était dans une phase bougonne.

N'empêche que c'était déstabilisant de le voir dans un tel état. Pas qu'il ignorait tout de ce côté là de sa personnalité mais n'ayant jamais eu à y faire face de la sorte jusqu'à présent, disons que ça avait de quoi le surprendre. Au nombre de messages que lui avait laissé le brun durant son absence, il supposait juste qu'il lui en voulait de ne pas être là pour s'occuper de lui alors qu'il était malade -et feignant- mais là... « Tu devrais arrêter de parler avant de dire une autre connerie aussi grosse que toi et venir me saluer comme il se doit sinon j'vais finir par croire que j't'ai pas tant manqué que ça au final. » répondit-il en penchant légèrement la tête sur le côté. Il préférait prendre les choses comme ça plutôt que de directement lui faire des reproches. Après tout, c'était aussi pour lui hein, s'il voulait continuer à se foutre en l'air, ok, mais ça serait sans lui, ça il le lui avait dit. Declan n'était pas un ange, ça personne et ni même lui ne vous affirmera le contraire mais quand même. Les drogues et l'alcool à ses yeux, ça n'était pas la même chose. L'un était bien plus dangereux quand on passait dans l'addiction.

Le voyant rester sur place, il haussa un sourcil. « J'attends toujours. » Sa façon à lui de détendre l'atmosphère ? Très certainement mais il finirait quand même par savoir le fin mot de l'histoire, vous pouvez en être certain et Jon aussi devait le savoir. Autrefois et s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, il s'en serait foutu. Complétement, surtout si lui avait eut ce qu'il voulait. Mais on parlait de Jon là alors forcément, la donne était changée pour lui. Il y avait bien une raison pour qu'il ne se soit jamais posé. L'abandon de sa mère et le comportement démissionnaire de son père après lui avait fait comprendre que l'amour ne suffisait pas. Qu'en aucun cas ça n'était une garantie alors oui, depuis il avait toujours fuit les relations stables pour ça. Ne pas à nouveau être abandonné. C'était peut-être idiot et une bonne thérapie aurait pu lui faire voir ça mais bon, au final, il n'avait pas été plus malheureux comme ça. Mais à présent qu'il commençait à se poser, il avait du mal à voir dans quel état le brun se mettait juste après une petite semaine d'absence de sa part...

Lui ne pouvait pas savoir pourquoi le brun était dans un tel état puisqu'il ignorait qu'il s'était rendu dans son pays natal durant son absence. Dans le cas contraire, il aurait sûrement pu comprendre du coup de le voir être d'une humeur aussi massacrante mais puisque ça n'était pas le cas, il ne pouvait hélas que faire remarquer à l'irlandais que son accueil était en effet très loin d'être celui auquel il s'attendait. Etait-ce trop présomptueux à ce stade d'avoir pu penser que de le voir aurait du suffire à le faire changer d'humeur ? Qui sait. Mais en tout cas il cessait de faire la tête puisqu'il reprenait son air de chiot  alors qu'il profitait de sa main tendue pour glisser ses doigts entre les siens, admettant par la même occasion qu'il n'aurait pas du s'énerver comme ça. Oui mais évidemment, si pour Jon ça n'était qu'une boutade de dire qu'il ne devait pas s'en faire parce qu'il n'avait rien mis dans sa cigarette, pour lui, difficile de voir le côté drôle de la chose, précisément parce qu'il savait ce que ça pourrait redéclencher par la suite pour le brun. Il pensait à son bien-être c'est tout. Il ne voulait franchement pas le voir partir trop tôt pour un truc aussi stupide que ça, maintenant qu'ils étaient enfin ensemble.

Mais loin de se laisser démonter par la réaction du brun à sa remarque, il lui en fit une sur le fait qu'il attendait toujours de son côté qu'il vienne le saluer proprement. Une façon comme une autre de ne pas rajouter de l'huile sur le feu c'est certain mais surtout, de rattraper un peu le temps perdu durant son absence. Etait-ce égoïste de sa part de vouloir un tel accueil ? Non, on est bien d'accord et Jon l'était aussi puisqu'il souriait à nouveau et qu'il s'avançait vers lui pour passer ses bras à son cou, le serrant avec force tandis qu'il l'embrassait pour bien lui montrer qu'il lui avait bel et bien manqué. Oh oui, ça, ça lui avait manqué durant cette semaine. Ne plus pouvoir sentir ses bras autour de son cou ou son odeur. Et oui, c'est qu'il était du genre tactile Declan, ne l'oublions pas et puisqu'il s'était tenu à carreaux, imaginez le manque de son côté. Une fois le baiser terminé -toujours trop tôt à son goût- il sourit et déposa son menton contre le front du brun quand ce dernier se nicha dans son cou sans pour autant lâcher prise autour de son cou. « Je sais va. C'est vrai que ça aurait été génial que tu viennes aussi mais j'aurais été trop distrait aussi, à te savoir si près de moi alors bon...  » répliqua-t-il en souriant. Ah ça clairement, il aurait eut l'esprit ailleurs en quasi permanence si ça avait été le cas. C'est quand même de Declan qu'on parle après tout.

Non au fond les messages ne l'avait pas déranger sinon en effet, il lui aurait fait comprendre qu'il devait arrêter. C'était au contraire un moyen de savoir qu'il était toujours bien en vie -puisqu'il râlait toujours- et d'avoir un contact avec lui même si ça n'était que via leurs téléphones. Le brun demanda alors s'il voulait aller chez lui une fois son boulot terminé ou qu'il vienne le rejoindre chez lui. Declan n'avait pas de préférence pour sa part, du moment qu'il pouvait avoir Jon à lui pour le reste de la journée -et de la nuit bien sûr-. « C'est comme tu préfères. C'est plus près chez toi donc au pire on fera un détour là-bas si tu veux venir chez moi. D'ailleurs tu termine à quelle heure du coup ? » demanda-t-il en regardant sa montre -ou du moins en essayant de le faire, avec le brun toujours pendu à son cou, la tâche était plutôt complexe-. Pour ce qui était du reste, du quasi silence radio de l'irlandais et de son manque de démonstration affective, il pouvait comprendre qu'on ait pas forcément non plus envie de le voir comme ça sur son lieux de travail, du coup, ça passait. Mai sil espérait bien qu'une fois seuls, ça serait quand même différent. Car oui au final, celui qui était le plus en manque n'était pas forcément celui qu'on pouvait croire... Quoi que.

Il ne voulait pas le blesser en réagissant si brutalement mais c'était précisément parce qu'il était conscient du fait que la prochaine rechute pourrait bien lui être fatal justement. Ok, lui-même n'était pas un modèle de perfection, loin de là même et il devrait sûrement lever le pied niveau alcool mais en comparaison, ça restait quand même bien moins dangereux. Et puis oui, il s'en faisait pour lui, la grande affaire... Ça n'était pas comme si il s'était bien trop attaché à l'irlandais à présent au point d'être certain de ne pas pouvoir se remettre s'il lui arrivait quelque chose. C'était bien pour ça qu'il avait réagit ainsi et non simplement pour l'emmerder à lui faire la morale. Enfin, il espérait bien que tout ça n'arriverait pas et il ferait en sorte de ne pas faire quoi que ce soit qui l'y pousserait de son côté, c'est dire à quel point il avait pris son importance pour lui car Declan qui se tenait à carreau, ça tenait du miracle si vous le demandiez à son entourage.

Sur une note plus légère, il admit qu'il aurait très probablement été distrait si Jon s'était trouvé avec lui pendant son séjour dans la capitale française, ce qui visiblement n'allait pas tomber dans l'oreille d'un sourd à en juger le sourire qui trônait à présent sur le visage du brun. Mais ça n'était que la stricte vérité après tout d'une part et que même absent, il avait passé pas mal de temps à penser à lui malgré tout et il était là pour bosser à la fin quand même. « On ira à ta boutique si tu veux, mais avant ça je compte bien profiter de notre chambre d'hôtel un max avant. » lui répondit-il, souriant largement à cette idée. Bah oui, si jamais ils allaient à Paris ensemble, il comptait bien en profiter à sa façon aussi quand même, jouer les touristes ça ne serait qu'accessoire. On parlait de Declan après tout, pas si étonnant donc en finalité. Et bizarrement il se doutait que Jon émette la moindre objection sur ce sujet là. Quant au fait d'avoir créé un monstre avec sa phrase, que le brun n'en abuse pas car lui aussi pouvait bien lui rendre la pareille de ce côté là, qu'il ne l'oublie pas. Oh oui, si ces deux là se retrouvaient dans de telles conditions, croyez bien qu'ils s'en donneraient à coeur joie et peut-être même plus que d'habitude en plus. Juste histoire de bien rendre leur séjour plus que mémorable...

En tout cas, toujours collés l'un à l'autre depuis un moment maintenant, le blond demandait à sa moitié combien de temps il lui restait à tirer pour terminer sa journée de boulot suite à sa question quant à où il préférait aller plus tard. Lui en tout cas n'avait aucune idée en tête, les deux lui convenant tout aussi bien du moment que ça lui permettrait d'être enfin seul avec lui. « Oh oui, tu es un véritable ange en temps normal alors j'me demande bien ce que tu as pu faire pour qu'ils en arrivent là. » rétorqua-t-il en riant doucement, sachant très bien que les collègues du brun devaient avoir de bonnes raisons de vouloir se débarrasser de lui vu son humeur massacrante. « Va pour chez toi alors, ça serait bête que je passe à côté de le voir clean pour une fois c'est vrai. » ajouta-t-il en souriant malicieusement, taquinant bien sûr l'irlandais sur le sujet. « En tout cas je dois bien dire que ton uniforme te va bien. Très bien même. » Un sourire en coin se glissait doucement au coin de ses lèvres tandis que ses mains venaient se poser discrètement sur le fessier du brun, l'attrapant de façon possessive. Bah oui le pauvre, une semaine entière sans pouvoir le toucher, il fallait bien  qu'il s'assure qu'il était toujours aussi ferme, non ?

Assurément, il prévoyait un autre genre d'occupation si jamais ils allaient un jour à paris ensemble. Jouer les touristes pourrait bien attendre un jour ou deux pas vrai ? Paris n'allait pas disparaître entre temps -enfin pas en théorie en tout cas-. Et puis ça serait diablement sexy de profiter de leur chambre dans la ville des Amoureux comme tant de personne l'appelle. Puis après tout, quitte à payer la chambre une petite fortune, autant faire en sorte que ça soit bien rentabiliser. Bon, arrêtons ici les sous-entendus et revenons à nos deux spécimens. Oui clairement, Declan savait bien que par moments Jon pouvait être un vrai cyclone à lui seul quand il n'était pas dans son assiette alors oui, sa réplique qui le comparait à un ange était une petite pique à son encontre. Alors l'entendre se défendre de la sorte le faisait forcément sourire parce qu'il savait très bien qu'il avait sûrement été affreux avec ses collègues mais c'était aussi ça Jon. Être capable de passer de l'agneau tout mignon à l'irlandais enragé en deux secondes montre en main. « Un tout ptit peu hein ? » Lui tablait sur beaucoup mais bon, pour sa défense, admettez que c'est vrai que c'était rageant de voir son boulot flingué en l'air en trois secondes alors qu'on s'est donné du mal.

Sur un tout autre chapitre, il était donc décidé que ce soir ils passeraient la nuit chez le brun qui pour une fois avait fait le ménage, événement marquant s'il en est. En même temps avec des horaires comme les siens et la fatigue, pas facile non plus de toujours faire le ménage à fond ou de ne pas laisser les choses s'entasser un moment. Et puis tant qu'il était avec lui, le reste importait peu au blond qui d'ailleurs laisser ses mains se balader là où elles aimaient si souvent se poser. C'est vrai qu'il avait l'air séduisant dans son uniforme. Réflexion qui provoqua une réaction virale chez Jon qui parlait à présent de blouse blanche et de se faire soigner par de beaux médecins. Petite pointe de jalousie de sa part évidemment, même s'il savait qu'il n'avait rien à craindre pour deux raisons, la première étant que comme le brun venait de le dire ces mêmes médecins l’assommeraient vite fait à force de devoir le supporter une fois malade et deuxièmement, parce que soyons sérieux deux secondes, il n'avait pas de réelle concurrence, le brun était bien trop accro -enfin il l'espérait -. « Beau rattrapage. » dit-il en souriant à la fin de la tirade de Jon.

Serait-il jaloux d'apprendre que le brun reluquait d'autres mecs ? Sûrement oui mais puisque lui aussi faisait pareil de son côté, disons simplement que ça ne virerait pas à la dispute car après tout, comme on dit, ça n'est pas parce qu'on est au régime que ça doit nous empêcher de regarder le menu. Puis tant que ça restait du matage et pas plus ma foi... Mais lui pour le moment avait les mains bien occupées. « Un premier examen révèle que tout est en ordre mais par soucis de professionnalisme, il va falloir que j'inspecte ça plus amplement. » répondit le blond, un sourire entendu sur le visage. Bah quoi ? Jon lui avait tendu la perche ici et il n'allait pas s'en priver. S'il voulait qu'ils jouent au docteur, il ne serait pas déçu. « La consultation sera bien sûr payable en nature. » Pas de doute, Declan était lancé sur le sujet à présent. Heureusement qu'il n'était pas devenu médecin, sinon bonjour les emmerdes qu'il aurait eu pour sortir de pareilles phrases à ses patients et les plaintes pour harcèlement.