C'est le 23 septembre 1994 que je suis né, en Irlande à Dublin. Ma mère prévoyait faire des études en médecin, mon père en mécanique, mais ma venue avait tout gâché leurs plans. Malgré tout, ils m'avaient accueillit avec le sourire aux lèvres, le regard brillant de fierté envers moi. J'étais leur premier enfant et non le dernier, car trois ans plus tard, un petit Maxim venait au monde. C'était mon petit frère, venu tout droit de l'espace... Selon moi à cette âge. J'ai toujours été protecteur envers mon petit frère, on était toujours fourré ensemble et on ne se lâchait jamais. Nous avions pas le même âge, mais nous étions destinés à se ressembler. Comme des jumeaux qui se complète. Mon enfance avançait rapidement, j'étais un jeune garçon heureux et timide, une vraie boule d'énergie, quand j'y pense. J'étais quelqu'un qui était et est toujours passionné de chant. Je pouvais chanter toute la journée si je le voulais, jusqu'à ce que mes parents viennent me voir et me disent que ça suffisait. J'étais heureux, que voudrais-je de plus ?
Puis, l'enfance est passé, l'adolescence est rapidement arrivé. J'étais âgé de 16 ans, mon frère en avait treize et malgré la différence d'âge, nous étions toujours aussi proche. Ma timidité ? Elle s'était envolée, comme une poussière sous un chiffon. J'étais rendu un jeune adolescent joyeux et sociable, toujours passionné par le chant et nouvellement passionné par la photographie et le journalisme. Au lycée, je m'occupais du petit journal avec quelques autres étudiants pendant mes temps morts. J'adorais faire cela et ça me permettais de suivre les pas de mon père, qui était devenu journaliste après la naissance de Maxim. Et puis, un an plus tard, un drame est arrivé. J'avais dix-sept ans et j'étais allé à une soirée qu'organisait mon meilleur ami, Logan, j'avais laissé mon petit frère seul à la maison malgré les avertissements de mes parents et ils sont arrivés plus tôt à la maison. Ils étaient venus me chercher, puis nous sommes repartis. J'avais honte et je me sentais mal d'avoir laissé mon frère seul, mais en même temps, pourquoi devais-je surveiller mon frère ? Il avait 14 ans, ce n'était plus un enfant, non ? Enfin, mon père me foudroyait des yeux et ma mère répétait continuellement que j'étais irresponsable et que je ne sortirais plus jamais de la maison. Mon frère me regardait avec un air désolé, mais je ne lui en voulait pas, ce n'était pas de sa faute, mais de la mienne. Et puis, le temps semblait s'être arrêté, mon coeur s'est arrêté de battre et
BAAM. Plus rien.
Je me réveilla quelques minutes plus tard. J'avais de la peine à respirer, nous avions eu un accident. Comment ? Je ne savais pas. Quelques minutes plus tôt, tout allait bien. Intérieurement, je paniquais. Je ne voyais plus rien, il faisait nuit et j'avais effectivement peur. Où était mes parents ? Mon frère allait bien ? Les questions se bousculaient dans ma tête, mais je n'avais aucune réponse, malheureusement. J'avais mal, bordel je sentais le gaz à plein nez. J'essayais de me détacher, mais je ne pouvais le faire. Ma main était coincé.
«Maman ? Papa ? » C'était mon frère. Il était là. Enfin, je l'entendais, il était proche de moi.
« Maxim. » Avais-je répondu, soulagé.
«Aide moi à me détacher, s'te plait. » Et il m'avait aidé, puis je l'avais aidé. Ma main s'était décoincé et je voyais à présent mes parents qui étaient en avant de la voiture, ensanglantés. La peur me figeait, je ne pouvais plus bouger. J'étais choqué et je ne savais pas quoi faire. Plus que le temps avançait, plus que ça sentait le gaz. À l'avant, mon père s'était mit à bouger puis il m'avait regardé dans les yeux.
« Pars avec ton frère, Aaron. Il est trop.. » Tard.. On devait partir et rapidement. Le reste est flou dans ma tête, les ambulances sont arrivés, nous avons été embarqués à l'hôpital et quelques jours plus tard, nous étions seuls, le cœur lourd de chagrin d'avoir perdu leurs parents dans cet accident de voiture.
Un an plus tard, j'étais à Londres. La relation que j'avais avec mon frère avait gravement changé, après la mort de mes parents. J'avais maintenant 18 ans, j'étais partis voler de mes propres ailes, quant à lui, il ne me parlait plus. Il avait déménagé chez mes grands-parents, jurant qu'il se vengerait de la mort de nos parents. Ça faisait maintenant un an que j'avais changé. J'étais plus renfermé, moins sociable, moins heureux.. La vie n'était pas facile, sans mes parents. J'ai dû arrêté le journalisme, je n'avais même plus l'envie de chanter et de prendre des photos. Ma vie est devenue morne et sans intérêt pour moi. J'avais changé. Et puis, un jour je l'ai rencontré. Celle qui deviendra ma meilleure amie et celle à qui j'offrirais n'importe quoi. Bethany, je l'avais rencontré dans un bar à Londres. C'était pour une énième fois que j'allais dans cette endroit, pour oublier tout ce que j'avais perdu à jamais.. Mes parents, mon frère, ma vie tout simplement. Elle, elle était mineure. Elle était saoule, elle semblait être perdue et je l'ai aidé.
Depuis ce temps, nous ne nous lâchons pas d'une semelle. C'est Aaron et Bethany, Bethany et Aaron. J'ai maintenant 20 ans et c'est toujours ma meilleure amie. Grâce à elle, j'ai changé. Mon passé est derrière moi et je suis redevenu le Aaron d'avant, celui qui était toujours heureux, celui qui pouvait passer des heures à rire et à sourire. J'essaie toujours de renouer les liens avec mon frère, mais dieu du ciel qu'il est têtu. C'est un vrai adolescent ! Quant à la relation avec Bethany, je n'ai aucune honte à dire que je suis proche, voire très proche d'elle. Je suis attirée par elle, un peu trop d'ailleurs et j'ai peur de mes sentiments. Nous sommes meilleurs amis. Je veux rien gâcher à notre amitié, mais mes sentiments sont réels, lorsque le temps viendra, je lui dira.
Je viens d'étaler ma vie sur un bout de papier, une vie remplit d'obstacles, mais aussi de bonheur et de liberté. Sur ce, cher journal, je te laisse à jamais dans cette boîte, au plaisir de ne plus te relire,
Aaron James Wellington.