axel - acide à s’en brûler le cœur

L'aristocratie londonnienne habite le quartier de Kensington, dans de grands appartements luxueux où le mètre carré est exorbitant et les rues animés. Ils passent leur journée au The National Gallery, au Hyde Park à parler de leur dernière soirée en compagnie de la reine Elizabeth II ou des dernières rumeurs qui circulent sur Katherine Fawkes et se pavanent au Royal Opera House pour admirer le ballet. La plupart de leurs conversations sont futiles et puérils. Ils ont comme but ultime de se mettre en avant, critiquer les faits et gestes de leurs rivaux, et pour ne pas changer faire l'éloge de leur Reine.

Certains se démarquent. C'est le cas de la richissime famille Dashwood, qui ont su dès leur arrivée dans ce nouveau monde qu'ils ne connaissaient pas, s'imposaient, se faire idolâtraient et être redouté.
Héritier de l'entreprise Dashwood Finance créé en 1857 qui les a rendu l'une des plus grandes fortunes du Royaume-Unis, ils se sont vite fait un nom. Le père d'Axel gagne l'équivalent du loto français chaque trimestre, possède des maisons dans des pays étrangers, collectionne -tout comme son fils- des voitures de sports, joue au golf et est à la merci de sa Reine qu'il ne cesse de faire l'éloge à qui veut l'entendre. D'ailleurs, tout le monde sait que Mrs Dashwood est cocue, et ce depuis des années mais personne ne le dit. Sa mère quant à elle, bien trop heureuse d'être enfermée dans une petite cage dorée ornée de Louis Vuitton ferme les yeux et fait comme si elle n'était au courant de rien et pourtant c'est une héritière d'une grande famille d'aristocrate. C'est d'ailleurs pourquoi Mr Dashwood a épousé sa femme, il héritait sans contexte d'un titre de noblesse.  
Grand PD-G, personne n'ose le défier ou l'embarrasser.  Ils pourraient se contenter de vivre avec ce qu'ils ont, ne pas lever  à cinq heures du matin, mais le père Dashwood est un homme stricte qui n'accepte pas l'erreur.

Axel fait partie de cette famille redouté et de cette aristocratie à mourir d’ennui . Étant l'ainé, il a su que l'entreprise familiale lui revenait automatiquement... à son grand damn. Il s'est aussi rendu compte qu'il était différent des autres, que contrairement à l'aristocratie londonnienne il ne désirait en aucun cas être à la tête d'une grande entreprise, parler sur le dos des gens, s'ennuyer pendant des heures à regarder des danseurs en tutu ou épouser Marie Madelaine parce qu'elle est vierge et d'une bonne famille. Non, ce n'était pas pour lui.
Cependant il s'est promit d'honorer la réputation de sa famille, et de porter fièrement son nom.

Axel a eu une enfance dorée.
Malgré que son père était souvent au quatre coins du monde, il a toujours eut la présence de sa mère et n'a pas souffert ni manquer de l'amour de ses deux parents influents.
Axel ne trainait pas avec les bourgeois bien éduqué, bien coiffé, bien habillé et à mourir d'ennui. Il n'avait pas la réputation du "gentil garçon" mais de "l'enfant incontrôlable" et il le vivait bien.
La bonne nouvelle, c'est qu'avec sa belle gueule et l'influence de ses parents, on se pliait à ses moindres désirs.

Obligé à intégrer un établissement privé très onéreux qui était censé lui "apprendre les bonnes manières" avec un niveau élevé, il se plia aux règles des géniteurs avec une moue désapprobatrice. Il réussit le test d'entrée à cet établissement, lui qui n'avait jamais ouvert de toute sa vie un bouquin. Actuellement, il mettrait sa main à couper que le compte en banque de papa et maman ont soudoyé le chef de l'établissement. Il ne garde pas particulièrement de bon souvenir de ces années, d'ailleurs il n'en parle quasiment jamais, préférant laissé le passé là où il est.

A ses seize ans, il est viré de cet établissement privé, et intègre un lycée public sous sa demande, et malgré les protestations de ses parents parce qu'au fond Axel a toujours eu ce qu'il voulait : sa Ford Mustang à ses seize ans, un tatouage à la clavicule, des voyages solo... et avec les années son père continuait à fermer les yeux sur les exigences de son seul fils.

Et puis c'est le déclic. Le changement radical. " Ashlynn ? J'connais pas." fin de la discussion.
Vingt ans, Axel quitte subitement Londres sans avertir sa famille désespérée par la sauvagerie de leur fils, et visiblement fiers de leur fille qui semble être la fille idéale.
Naïfs.
Après avoir vécu une relation amoureuse autant explosive, Axel s'est décidé que l'amour c'était pas pour lui. C'est plus facile de détruire des coeurs transis, d'anéantir des espoirs que d'aimer en retour, c'est plus facile de détester que d'aimer, c'est plus facile de mentir que de dire la vérité. Et pourtant un doux regret est encore ancré en lui. Une unique raison lui laisse encore ce sourire niais qui le défini si bien : l'arrogance.
S'ensuit des regrets, des remords, des changements, de l'arrogance, du mystère, beaucoup de sarcasme, un cœur de pierre, et un je-m'en-foutiste comme il n'en existe plus.

Son départ à vingt ans a marqué tous les esprits. Axel s'est dirigé vers Paris,  où il a vécu quatre ans loin de ses responsabilités. Plus proche de la mort, des drogues, du sexe, des Françaises, de la photographie qu'il ne l'a jamais été.
Ce fût une autre preuve de lâcheté ; Axel n'assumait pas ses responsabilités. Les années passaient trop vite, et il voyait le métier qu'il désirait être de toutes ses forces, c'est-à-dire photographe, s'envolé à chaque jour qu'il se rapprochait de son avenir tout tracé.
Alors, le coeur brisé en mille morceau, les pensées bien confuses, il est parti sans se retourner.

Paris, il l'a aimé. Paris l'a fasciné. Paris il l'a détesté. Paris l'a changé à tout jamais.
Il a eu une descente en enfer magistrale pendant plus d'un an avec tous ces putains d'enterrements. Drogue, règlement de compte et j'en passe… Paris n'est pas si sûre même pour les riches.

A ses vingt-quatre ans, il a plaqué Paris, il a tout abandonné. Axel a fait le tour du Monde. C'est à ce moment là que son paternel a décidé d'agir, sachant que son fils était au bord du gouffre. Il plongeait à une vitesse affolante vers la mort en lui tendant la main.
Son père lui en a tendu une autre : celle de revenir à Londres et de prendre ses responsabilités.
Il a obéit, et à son grand désarroi, ses parents avaient une autre idée en tête : celle de le marier à une noble. Axel refusa radicalement. Le mariage, plutôt crever.
Mais c'était sans compter sur l'acharnement des deux familles.
Affaire à suivre.