Shayleen Avery Richards - Fiche Terminée

LONDRES - De 1986 à 2004
Est-ce qu'ils savaient qu'ils auraient une fille et non pas un petit garçon comme papa l'avait toujours voulu avant que je ne vienne au monde ? Non, bien sûr que non, sinon il y a fort à parier que ma chambre n'aurait pas été peinte en bleu et mes draps de lit ornés de dessins en tout genre qui rappelait fortement les dessins animés de l'époque, que tous les petits garçons adoraient regarder à la télévision. Vous vous doutez bien que durant les jours qui ont suivi ma naissance et notre retour à la maison, mon père avait tout mit en œuvre pour que j'ai une chambre digne de celle d'une petite princesse et que je n'ai pas à dormir dans cette chambre qui était auparavant destiné à accueillir un petit garçon. En même temps ils ont le don de se compliquer la vie ces deux-là, ils ne pouvaient pas faire comme tout le monde et demander le sexe de leur enfant lors de la deuxième échographie ? Non, au lieu de ça mes parents avaient voulu garder la surprise, tout en étant persuadés, que je serai un petit mec. Heureusement qu'ils ne bossent pas dans la voyance, sinon il y aurait fort à parier, qu'aujourd'hui, ils seraient soit au chômage, soit en prison. Non, mon papa jusqu'à récemment était chirurgien, quand à maman, elle était hôtesse de l'air, avant que tous les deux n'abandonnent respectivement leur travail, une fois que j'étais venue agrandir la famille. S'ils avaient fait cela, ce n'était pas pour me le reprocher plus tard, mais tout simplement parce qu'ils avaient envie de profiter au maximum de moi, avant que je ne grandisse et que je ne prenne à mon tour mon envol, comme il l'avait fait par le passé. C'est ainsi que j'ai vécu ma vie jusqu'à l'âge de dix-huit ans, entourée de mes parents, ceux-ci étant là pour moi quand j'en avais besoin, m'aidant à me relever quand il le fallait ou à me punir quand je faisais des choses qu'il ne fallait pas faire. Si papa a été moins présent pour moi que maman, il m'aidait quand même, sauf quand il s'agissait d'histoire de garçons. Pour ça, c'est maman qui me remontait le moral quand il le fallait. Non pas qu'il ne voulait pas me voir au bras d'un garçon, mais disons qu'il était toujours méfiant envers les hommes qui me tournaient autour et que je ramenais parfois à la maison. Il n'y a qu'Allan qui ait trouvé grâce à ses yeux.

LONDRES - De 2004 à 2007
Allan. C'est lors d'une soirée entre amies que je l'ai rencontré. Ce soir-là, les filles avaient décidé de me faire une surprise pour mon dix-huitième anniversaire et m'avait emmené dans l'un des bars les plus tendances de Londres, afin de fêter mes dix-huit ans. Quand il est entré dans le bar, je ne l'ai pas remarqué de suite, ce n'est que lorsque ma meilleure amie l'a invité à venir s'asseoir à notre table, que j'ai posé mon regard sur lui. « Salut, moi c'est Allan ! Enchanté de faire ta connaissance et bon anniversaire à ce que j'ai compris. » Mais c'était qui ce mec ? Il sortait d'où ? Et d'abord, comment savait-il que je fêtais mon anniversaire ? « Shay je te présente Allan, il est en cours de droit avec moi et on sort ensemble depuis déjà quelques semaines. » Super... Encore un mec déjà en couple et en plus, il se trouvait être le petit ami de ma meilleure amie. Oh bien sûr d'autres hommes étaient présent sur les lieux, mais vous vous doutez bien qu'eux aussi étaient déjà tous en couple. Non je vous arrête de suite, je ne suis pas une jeune femme superficielle et super compliquée quand il s'agit de me trouver un petit ami, loin de là, mais à choisir entre un jeune homme en apparence respectable et un mec qui passe sa soirée au comptoir d'un bar, à descendre verres d'alcool sur verre d'alcool, mon choix est vite fait. Bref, puisque les mecs célibataires n'étaient pas au rendez-vous ce soir-là, j'avais décidé de prendre sur moi et de profiter de ma soirée d'anniversaire entourée de mes amis et de ma meilleure amie. Sur le coup, j'avais décidé de ne pas me poser plus de questions que ça, mais quelques jours plus tard, alors même que je devais aller au cinéma avec ma meilleure amie entre copines et que celle-ci avait annulé à la dernière minute, prétextant un rendez-vous en amoureux avec Allan, j'avais bien compris que quelque chose n'allait pas. Depuis quand me mentait-elle ? Parce que oui, ce jour-là, elle m'avait bel et bien menti. Comment je l'ai su ? Je suis allée au cinéma seule ce jour-là et devinez avec qui je suis tombée nez-à-nez dans la file d'attente ? Le petit ami de ma meilleure amie. Enfin non, le soi disant mec de ma meilleure amie, parce qu'en réalité Allan et elle n'avaient jamais été ensemble et si elle m'avait fait croire cela c'était pour une toute autre raison. Et quelle raison ! Quand Allan m'avait confié que si ma meilleure amie m'avait fait croire qu'elle était en couple avec lui c'est parce qu'elle avait peur de me perdre si la vérité venait à se savoir, je ne comprenais rien. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir fait de mal, qui vaudrait que je lui en veuille ? Alors que je me posais mille questions, Allan m'avait stoppé net dans mes réflexions pour me dire que ma meilleure amie était en réalité homosexuelle. Quelle idiote ! Comment avait-elle pu penser que parce qu'elle était gay je m'éloignerai d'elle ? C'était ma meilleure amie depuis toujours, il n'y avait aucune raison que je la laisse tomber à cause de son orientation sexuelle. Aussitôt au courant de la nouvelle, je m'étais précipitée chez elle pour lui dire que le fait qu'elle aime les femmes ne me dérangeait pas du tout et qu'elle pourrait compter sur moi, seulement voilà, je ne m'attendais pas une seule seconde à ce que celle-ci me fasse part de ce qu'elle éprouvait pour moi, depuis quelques mois déjà. « Je suis désolée Kalycia, mais je ne suis pas amoureuse de toi. Entre nous, il n'y aura jamais rien de plus que de l'amitié ou qu'un amour fraternel mais c'est tout... » Voilà, c'est ça que j'aurai dû lui dire après qu'elle m'ait dit qu'elle m'aimait, mais au lieu de ça, tellement surprise par cette révélation, je n'avais pas su quoi dire et j'avais pris la suite, prétextant que mes parents m'attendaient pour une soirée en famille. Bien entendu ce n'était qu'un faux prétexte, mais elle m'avait tellement prise de court avec sa déclaration que j'avais préféré fuir plutôt que de répondre comme ça, à un truc aussi important, sur un coup de tête. Oui je suis depuis toujours bisexuelle et ce n'est un secret pour personne, mais cela ne veut pas dire pour autant que parce que ma meilleure amie m'avait dit être amoureuse de moi, j'allais lui tomber dans les bras. Bien sûr que je l'aimais moi aussi, mais pas comme elle m'aimait. L'amour que je ressentais à son égard c'était plus l'amour que l'on peut avoir envers sa sœur ou envers son frère, mais pas l'amour que l'on pourrait ressentir envers son ou sa petite amie. Loin de là.

LONDRES - De 2008 à 2012
Aujourd'hui, ça fait un an que Kalycia et moi nous ne nous parlons plus. Non, ce n'est pas moi qui ait pris la décision de laisser tomber notre amitié, mais bien elle. N'ayant pas supporté que je l'ai repoussé après qu'elle m'ait fait ses avances une énième fois alors qu'elle savait très bien ce jour-là, que je n'étais pas amoureuse d'elle, puisque je lui avais dis quelques jours auparavant, cette dernière a carrément décidé de couper les ponts avec moi et plutôt que de me le dire franchement, elle avait fait passer son message par Allan. Bien entendu durant les premiers jours qui ont suivi sa décision, il m'était difficile de faire comme si elle n'existait pas, mais heureusement grâce à Allan j'avais réussi à remonter la pente et à oublier cette fille que j'avais longtemps considéré comme une sœur. Tous les deux, nous étions devenus plutôt proches et le premier de l'An 2008, Allan et moi nous sommes embrassés pour la première fois. C'était notre premier baiser et bien d'autres ont suivi durant les quatre années qui ont suivi. Et oui, notre histoire d'amour a duré quatre ans et après notre rupture je ne pensais pas que j'aurai été capable de tomber amoureuse à nouveau, un jour. Notre rupture ? Elle a été décidé par nous deux, mais ce n'est pas pour ça qu'elle a été moins douloureuse. Bien au contraire. Non nous ne voulions pas en arriver à nous séparer tous les deux, mais malheureusement lui ayant obtenu un job aux États-Unis et moi ayant un job à Londres, la séparation était plus qu'évidente. D'une part, je ne me sentais pas prête à tout quitter pour le suivre là-bas et de l'autre, je ne pouvais pas quitter Londres, parce que cela reviendrait à quitter le bar que mes parents m'avaient légué après leur décès, intervenu quand j'avais vingt-quatre ans. Hors de question que je ne laisse la gestion de ce bien familial à un inconnu, alors que ce bar était dans notre famille depuis toujours. Son départ et notre séparation a eu lieu en mai 2012 et dès lors, j'ai privilégié le célibat, ne voulant pas retomber amoureuse de sitôt, de peur de souffrir une nouvelle fois.

LONDRES - De 2013 à 2014
Quinze mois. C'est le délai qui s'est écoulé entre ma rupture avec Allan et ma rencontre avec Wade. Et dire que je m'étais jurée de ne plus jamais tombée amoureuse, de peur de souffrir à nouveau... En rencontrant Wade, j'avais complètement trahie ma promesse. Un coup de foudre, voilà ce qui m'a lié à Wade en août 2013. Je ne saurai expliquer pourquoi, moi qui suis d'habitude raisonnable, j'ai complètement flashé sur cet homme et je n'ai pas hésité une seule seconde à lui dire oui pour la vie, quelques heures seulement après notre rencontre et son départ pour le front. Oui, parce qu'il faut savoir que Wade était militaire et même si nous savions tout deux qu'ils devraient repartir sous peu, je n'ai pas hésité une seule seconde à me donner à lui et à lui donner à mon cœur. Aujourd'hui, j'habite toujours à Londres, seule, mes parents étant décédés quand j'avais vingt-quatre ans, avec ma fille Nina, désormais âgée de trois mois. Et oui, si vous savez compter vous remarquerez bien vite que celle-ci est née début mai et que sa conception remonte à août 2013. Vous avez capté ? Et oui, Nina est ma fille, mais c'est aussi celle de Wade et c'est pourquoi, même si je n'ai plus de nouvelles de lui depuis l'année dernière, j'ai fais confirmer notre mariage devant la justice, ceci dans l'unique but de protéger ma fille, s'il venait à m'arriver quelque chose. Parallèlement à cela, je suis toujours la gérante du bar que j'ai hérité de mes parents et je dois vous avouer que j'aime toujours autant y travailler. Est-ce que le fait d'être une jeune maman est gênant pour gérer un bar ? Non pas vraiment. Il faut dire que j'ai la chance d'avoir une bonne nounou pour ma fille, qui s'occupe bien d'elle quand je suis au travail. Est-ce que Wade est au courant de l'existence de sa fille ? Non pas encore. Disons que j'ai d'abord hésité à essayer de le retrouver pour lui annoncer qu'il était papa, puis finalement j'ai décidé de ne pas le perturber avec cette nouvelle. On ne sait jamais, manquerait plus qu'il ne lui arrive quelque chose parce qu'il a la tête ailleurs pendant une mission, à cause de moi et de cette nouvelle à laquelle, il ne doit sûrement pas s'attendre. Le reverrai-je un jour ? Je n'en sais strictement rien, mais bon en attendant de savoir ce que l'avenir a décidé de me réserver concernant Wade et notre fille, je préfère me concentrer sur mon travail et ma fille, le reste, j'aurai bien le temps d'y penser plus tard.